09/06/2011
Peinard
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Enfermer la société dans des cadres figés
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« La liberté a toujours été odieuse à tous les dogmatistes, à tous les intellectualistes, à tous ceux qui rêvent d'enfermer la société dans des cadres figés et qui ne tolèrent d'autre liberté que celle du bien – le bien décrété par leur "despotisme éclairé". Tous ces gens, fanatiques d'unité, supportent mal l'inévitable variété des êtres et des choses; ils voudraient tout résorber dans l'Un. Pourquoi, en effet, des patries ? Pourquoi des langues diverses ? Pourquoi des classes ? Pourquoi des sexes ? Pourquoi pas une seule humanité, une seule langue, un seul sexe, une association unique, sans guerres, sans antagonismes, sans luttes, dans la bienheureuse paix d'une idylle éternelle ? Tout devrait être interchangeable, les races, les patries, les classes, les sexes. Mais voilà, il y a la liberté, c'est-à-dire la capacité à inventer du nouveau, de frayer hors des chemins battus, d'ouvrir de nouveaux horizons, d'errer aussi, de tomber, de trébucher, comme de monter et de marcher droit. Si nous ne parlons pas tous encore espéranto, c'est que nous sommes, malheureusement, des êtres libres, et qu'étant libres, il nous faut ces langues diverses où s'exprime la diversité de nos âmes nationales. Si nous ne formons pas encore une seule humanité, c'est encore et toujours parce que nous sommes libres et que les patries, comme les a très bien définies Georges Valois, ce sont "les formes diverses de l'expérience humaine". Si nous ne voulons pas nous laisser absorber tous par l'Etat, c'est encore et toujours parce que nous sommes libres, et qu'étant libres, nous formons des classes diverses invincibles à l'uniformité étatique. Si même il y a deux sexes, et si cette dualité est invincible à tous les féminismes du monde, c'est encore que nous sommes libres et que la diversité sexuelle était nécessaire à la formation du couple conjugal, organe de la Justice. Donc, partout et toujours, la liberté, "ce grand Juge et ce souverain Arbitre des destinées humaines", comme l'apelle Proudhon. »
Edouard Berth, Les méfaits des intellectuels
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08/06/2011
Garde-à-vous !
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Ce siècle en son entier est à penser "en tant que guerre"
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« L’onde de choc des régimes totalitaires se ressent durant tout le vingtième siècle et elle parvient jusqu’à nous, parce que ce siècle en son entier est à penser, comme l’écrit le philosophe tchèque Jan Patocka, "en tant que guerre". Même là où la paix semble instaurée et restaurée, là où il n’y a plus de fronts, la guerre, sous d’autres formes, continue, un peu à la manière dont, dans tel ou tel magasin en chantier, la vente continue. L’on peut évidemment objecter que les sociétés européennes n’ont jamais été aussi riches que depuis "l’après-guerre" qui a accompli une oeuvre sociale et éducative sans précédent, a entrepris l’émancipation des femmes d’Europe et a parachevé le triomphe de l’industrie. Ceci est exact. D’ailleurs, l’abondance des biens à consommer n’a jamais été aussi diversifiée ni aussi impressionnante, ce qui semble un signe de la paix. Pourtant ce signe, comme tous les signes, est équivoque. L’abondance des biens, tout d’abord, ne va pas nécessairement de pair avec l’absence d’anonymat. Le besoin de manifester hors de soi, quelque chose de soi est le gage très profond de l’aptitude de l’homme à réussir d’ordinaire à faire du monde ambiant, son monde. Habiter dépend de cette possibilité. Or, l’offre de produits que la civilisation industrielle fournit, prive bien souvent de la présence de vraies choses. Les objets, les artefacts industriels qui nous entourent ou plutôt nous circonviennent, ne nous laissent pas le temps de nous apprivoiser à eux, à peine en sommes-nous les usagers confiants que, les voilà périmés et dépassés, supplantés par une jolie cohorte de brillantes nouveautés qui nous soufflent à l’oreille que ce qui nous était pourtant si commode, ne vaut plus rien, n’est rien. Parfois le visage de la pacotille est réjouissant, il suffit que nous retrouvions notre regard d’enfant mais nous n’ignorons pas pour autant qu’elle fera bientôt partie des jouets cassés. »
Ingrid Auriol, Est-il encore aujourd'hui possible d'habiter ici ?
Ingrid Auriol
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07/06/2011
"Noces à Tipasa", Albert Camus
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Albert Camus est un immense écrivain, effacé par Sartre et par les somnambules qui l'ont admiré et l'admirent encore. Ici, en parlant de Tipasa en Algérie, il ne parle pas seulement d'une France qui n'est plus, mais, par-delà, il évoque cette "Mare Nostrum", cercle fondateur de la Civilisation Occidentale. Les ruines romaines de Tipasa l'attestent.
Il célèbre ici une beauté païenne, une énergie vive, un soleil qui accroît les forces. Au temps d'Albert Camus un écrivain se réclamant de la Gauche pouvait encore avoir lu Maurice Barrès sans honte aucune en en retenant l'essentiel : la mémoire d'une terre porteuse d'un souffle et d'un esprit qui nourrit l'âme et, Nietzsche aidant, le corps, "cette raison supérieure".
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Noces à Tipasa
Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. À certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. À peine, au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer.
Nous arrivons par le village qui s'ouvre déjà sur la baie. Nous en-trons dans un monde jaune et bleu où nous accueille le soupir odorant et âcre de la terre d'été en Algérie. Partout, des bougainvillées rosat dépassent les murs des villas ; dans les jardins, des hibiscus au rouge encore pâle, une profusion de roses thé épaisses comme de la crème et de délicates bordures de longs iris bleus. Toutes les pierres sont chaudes. À l'heure où nous descendons de l'autobus couleur de bouton d'or, les bouchers dans leurs voitures rouges font leur tournée matinale et les sonneries de leurs trompettes appellent les habitants.
À gauche du port, un escalier de pierres sèches mène aux ruines, parmi les lentisques et les genêts. Le chemin passe devant un petit phare pour plonger ensuite en pleine campagne. Déjà, au pied de ce phare, de grosses plantes grasses aux fleurs violettes, jaunes et rou-ges, descendent vers les premiers rochers que la mer suce avec un bruit de baisers. Debout dans le vent léger, sous le soleil qui nous chauffe un seul côté du visage, nous regardons la lumière descendre du ciel, la mer sans une ride, et le sourire de ses dents éclatantes. Avant d'entrer dans le royaume des ruines, pour la dernière fois nous sommes spectateurs.
Au bout de quelques pas, les absinthes nous prennent à la gorge. Leur laine grise couvre les ruines à perte de vue. Leur essence fermente sous la chaleur, et de la terre au soleil monte sur toute l'étendue du monde un alcool généreux qui fait vaciller le ciel. Nous marchons à la rencontre de l'amour et du désir. Nous ne cherchons pas de leçons, ni l'amère philosophie qu'on demande à la grandeur. Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout nous paraît futile. Pour moi, je ne cherche pas à y être seul. J'y suis souvent allé avec ceux que j'aimais et je lisais sur leurs traits le clair sourire qu'y prenait le visage de l'amour. Ici, je laisse à d'autres l'ordre et la mesure. C'est le grand libertinage de la nature et de la mer qui m'accapare tout entier. Dans ce mariage des ruines et du printemps, les ruines sont redevenues pierres, et perdant le poli imposé par l'homme, sont rentrées dans la nature. Pour le retour de ces filles prodigues, la natu-re a prodigué les fleurs. Entre les dalles du forum, l'héliotrope pousse sa tète ronde et blanche, et les géraniums rouges versent leur sang sur ce qui fut maisons, temples et places publiques. Comme ces hom-mes que beaucoup de science ramène à Dieu, beaucoup d'années ont ramené les ruines à la maison de leur mère. Aujourd'hui enfin leur pas-sé les quitte, et rien ne les distrait de cette force profonde qui les ramène au centre des choses qui tombent.
Que d'heures passées à écraser les absinthes, à caresser les ruines, à tenter d'accorder ma respiration aux soupirs tumultueux du monde ! Enfoncé parmi les odeurs sauvages et les concerts d'in-sectes somnolents, j'ouvre les yeux et mon coeur à la grandeur insou-tenable de ce ciel gorgé de chaleur. Ce n'est pas si facile de devenir ce qu'on est, de retrouver sa mesure profonde. Mais à regarder l'échine solide du Chenoua, mon coeur se calmait d'une étrange certi-tude. J'apprenais à respirer, je m'intégrais et je m'accomplissais. Je gravissais l'un après l'autre des coteaux dont chacun me réservait une récompense, comme ce temple dont les colonnes mesurent la course du soleil et d'où l'on voit le village entier, ses murs blancs et roses et ses vérandas vertes. Comme aussi cette basilique sur la colline Est : elle a gardé ses murs et dans un grand rayon autour d'elle s'alignent des sarcophages exhumés, pour la plupart à peine issus de la terre dont ils participent encore. Ils ont contenu des morts ; pour le moment il y pousse des sauges et des ravenelles. La basilique Sainte-Salsa est chrétienne, mais chaque fois qu'on regarde par une ouverture, c'est la mélodie du monde qui parvient jusqu'à nous : coteaux plantés de pins et de cyprès, ou bien la mer qui roule ses chiens blancs à une vingtaine de mètres. La colline qui supporte Sainte-Salsa est plate à son sommet et le vent souffle plus largement à travers les portiques. Sous le soleil du matin, un grand bonheur se balance dans l'espace.
Bien pauvres sont ceux qui ont besoin de mythes. Ici les dieux ser-vent de lits ou de repères dans la course des journées. Je décris et je dis : "Voici qui est rouge, qui est bleu, qui est vert. Ceci est la mer, la montagne, les fleurs." Et qu'ai-je besoin de parler de Dionysos pour dire que j'aime écraser les boules de lentisques sous mon nez ? Est-il même à Déméter ce vieil hymne à quoi plus tard je songerai sans contrainte : "Heureux celui des vivants sur la terre qui a vu ces cho-ses. " Voir, et voir sur cette terre, comment oublier la leçon ? Aux mystères d'Ëleusis, il suffisait de contempler. Ici même, je sais que jamais je ne m'approcherai assez du monde. Il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé des essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l'étreinte pour la-quelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer. Entré dans l'eau, c'est le saisissement, la montée d'une glu froide et opaque, puis le plongeon dans le bourdonnement des oreilles, le nez coulant et la bouche amère - la nage, les bras vernis d'eau sortis de la mer pour se dorer dans le soleil et rabattus dans une torsion de tous les muscles ; la course de l'eau sur mon corps, cette possession tumultueuse de l'onde par mes jambes - et l'absence d'horizon. Sur le rivage, c'est la chute dans le sable, abandonné au monde, rentré dans ma pesanteur de chair et d'os, abruti de soleil, avec, de loin en loin, un regard pour mes bras où les flaques de peau sèche découvrent, avec le glissement de l'eau, le duvet blond et la poussière de sel.
Je, comprends ici ce qu'on appelle gloire : le droit d'aimer sans me-sure. Il n'y a qu'un seul amour dans ce monde. Étreindre un corps de femme, c'est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. Tout à l'heure, quand je me jetterai dans les ab-sinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j'aurai cons-cience, contre tous les préjugés, d'accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera aussi celle de ma mort. Dans un sens, c'est bien ma vie que je joue ici, une vie à goût de pierre chaude, pleine de soupirs de la mer et des cigales qui commencent à chanter maintenant. La brise est fraîche et le ciel bleu. J'aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l'orgueil de ma condition d'homme. Pour-tant, on me l'a souvent dit : il n'y a pas de quoi être fier. Si, il y a de quoi : ce soleil, cette mer, mon coeur bondissant de jeunesse, mon corps au goût de sel et l'immense décor où la tendresse et la gloi-re se rencontrent dans le jaune et le bleu. C'est à conquérir cela qu'il me faut appliquer ma force et mes ressources. Tout ici me laisse in-tact, je n'abandonne rien de moi-même, je ne revêts aucun masque : il me suffit d'apprendre patiemment la difficile science de vivre qui vaut bien tout leur savoir-vivre.
Un peu avant midi, nous revenions par les ruines vers un petit café au bord du port. La tête retentissante des cymbales du soleil et des couleurs, quelle fraîche bienvenue que celle de la salle pleine d'ombre, du grand verre de menthe verte et glacée ! Au-dehors, c'est la mer et la route ardente de poussière. Assis devant la table, je tente de saisir entre mes cils battants l'éblouissement multicolore du ciel blanc de chaleur. Le visage mouillé de sueur, mais le corps frais dans la légère toile qui nous habille, nous étalons tous l'heureuse lassitude d'un jour de noces avec le monde.
On mange mal dans ce café, mais il y a beaucoup de fruits - surtout des pêches qu'on mange en y mordant, de sorte que le jus en coule sur le menton. Les dents refermées sur la pêche, j'écoute les grands coups de mon sang monter jusqu'aux oreilles, je regarde de tous mes yeux. Sur la mer, c'est le silence énorme de midi. Tout être beau a l'orgueil naturel de sa beauté et le monde aujourd'hui laisse son or-gueil suinter de toutes parts. Devant lui, pourquoi nierais-je la joie de vivre, si je sais ne pas tout renfermer dans la joie de vivre ? Il n'y a pas de honte à être heureux. Mais aujourd'hui l'imbécile est roi, et j'appelle imbécile celui qui a peur de jouir. On nous a tellement parlé de l'orgueil : vous savez, c'est le péché de Satan. Méfiance, criait-on, vous vous perdrez, et vos forces vives. Depuis, j'ai appris en effet qu'un certain orgueil... Mais à d'autres moments, je ne peux m'empê-cher de revendiquer l'orgueil de vivre que le monde tout entier conspi-re à me donner. A Tipasa, je vois équivaut à je crois, et je ne m'obsti-ne pas à nier ce que ma main peut toucher et mes lèvres caresser. Je n'éprouve pas le besoin d'en faire une oeuvre d'art, mais de raconter ce qui est différent. Tipasa m'apparaît comme ces personnages qu'on décrit pour signifier indirectement un point de vue sur le monde. Com-me eux, elle témoigne, et virilement. Elle est aujourd'hui mon person-nage et il me semble qu'à le caresser et le décrire, mon ivresse n'aura plus de fin. Il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre. Il y a aussi un temps pour créer, ce qui est moins naturel. Il me suffit de vivre de tout mon corps et de témoigner de tout mon coeur. Vivre Tipasa, témoigner et l'oeuvre d'art viendra ensuite. Il y a là une liberté.
Jamais je ne restais plus d'une journée à Tipasa. Il vient toujours un moment où l'on a trop vu un paysage, de même qu'il faut longtemps avant qu'on l'ait assez vu. Les montagnes, le ciel, la mer sont comme des visages dont on découvre l'aridité ou la splendeur, à force de re-garder au lieu de voir. Mais tout visage, pour être éloquent, doit subir un certain renouvellement. Et l'on se plaint d'être trop rapidement lassé quand il faudrait admirer que le monde nous paraisse nouveau pour avoir été seulement oublié.
Vers le soir, je regagnais une partie du pare plus ordonnée, arran-gée en jardin, au bord de la route nationale. Au sortir du tumulte des parfums et du soleil, dans l'air maintenant rafraîchi par le soir, l'es-prit s'y calmait, le corps détendu goûtait le silence intérieur qui naît de l'amour satisfait. Je m'étais assis sur un banc. Je regardais la campagne s'arrondir avec le jour. J'étais repu. Au-dessus de moi, un grenadier laissait pendre les boutons de ses fleurs, clos et côte-lés comme de petits poings fermés qui contiendraient tout l'espoir du printemps. Il y avait du romarin derrière moi et j'en percevais seule-ment le parfum d'alcool. Des collines s'encadraient entre les arbres et, plus loin encore, un liséré de mer au-dessus duquel le ciel, comme une voile en panne, reposait de toute sa tendresse. J'avais au coeur une joie étrange, celle-là même qui naît d'une conscience tranquille. Il y a un sentiment que connaissent les acteurs lorsqu'ils ont conscience d'avoir bien rempli leur rôle, c'est-à-dire, au sens le plus précis, d'avoir fait coïncider leurs gestes et ceux du personnage idéal qu'ils incarnent, d'être entrés en quelque sorte dans un dessin fait à l'avan-ce et qu'ils ont d'un coup fait vivre et battre avec leur propre coeur. C'était précisément cela que je ressentais : j'avais bien joué mon rôle. J'avais fait mon métier d'homme et d'avoir connu la joie tout un long jour ne me semblait pas une réussite exceptionnelle, mais l'accomplissement ému d'une condition qui, en certaines circonstances, nous fait un devoir d'être heureux. Nous retrouvons alors une solitude, mais cette fois dans la satisfaction.
Maintenant, les arbres s'étaient peuplés d'oiseaux. La terre soupirait lentement avant d'entrer dans l'ombre. Tout à l'heure, avec la première étoile, la nuit tombera sur la scène du monde. Les dieux éclatants du jour retourneront à leur mort quotidienne. Mais d'autres dieux viendront. Et pour être plus sombres, leurs faces ravagées se-ront nées cependant dans le coeur de la terre.
À présent du moins, l'incessante éclosion des vagues sur le sable me parvenait à travers tout un espace où dansait un pollen doré. Mer, campagne, silence, parfums de cette terre, je m'emplissais d'une vie odorante et je mordais dans le fruit déjà doré du monde, bouleversé de sentir son jus sucré et fort couler le long de mes lèvres. Non, ce n'était pas moi qui comptais, ni le monde, mais seulement l'accord et le silence qui de lui à moi faisait naître l'amour. Amour que je n'avais pas la faiblesse de revendiquer pour moi seul, conscient et orgueilleux de le partager avec toute une race, née du soleil et de la mer, vivante et savoureuse, qui puise sa grandeur dans sa simplicité et debout sur les plages, adresse son sourire complice au sourire éclatant de ses ciels.
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Convoquons notre grand et immense philosophe de service, j'ai nommé le censeur BHL. Que pense-t-il à la lecture de ces lignes ? De Camus il dit :
« Quand on se proclame ainsi l’ami du monde, des choses du soleil, quand on ne se reconnaît plus d’autre loi que celle de la fidélité à la sainte loi de la nature et de ses harmonies spontanées (...)
N’y-a-t-il pas là, mine de rien, une autre matrice du pire ? n’est-elle pas, cette foi aveugle dans la nature, l’autre grande source, après l’ubris ou avant elle, du totalitarisme et, en tout cas, du meurtre ? »
Le Siècle de Sartre (2000)
Connard !
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Emergency, 174 KM AHEAD
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Il est des endroits où il vaut mieux avoir une trousse de secours avec soi, ainsi qu'un flingue...
14:25 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La Haine
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« L’attitude la plus basse, et qui va s’abaissant sans cesse elle-même, c’est la haine : absence parfaite de liberté, qui se donne avec ostentation des airs de supériorité. »
Martin Heidegger, Edition Integrale, Vol. 13, p. 113
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06/06/2011
Obsédé subversif
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L'architecte du pont avait l'esprit très mal placé ! Encore un coup des francs-maçons à tendance rosicrucienne qui préparent l'avènement des p'tits verts de gris venant de la Constellation d'Orion.
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Stalinisme mon cul ! Communisme tout court !
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« Le stalinisme n'a existé ni en théorie ni en pratique : on ne peut parler ni de phénomène stalinien, ni d'époque stalinienne, ces concepts ont été fabriqués après 1956 par la pensée occidentale de gauche pour garder les idéaux communistes. »
Alexandre Soljenitsyne, L'erreur de l'Occident
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05/06/2011
Le niveau grimpe...
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R. I. P. : Gil Scott-Heron (1949-2011) - II
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J'avais rapidement évoqué le décès de Gil-Scott Heron ici. Mais un lecteur vigilant, l'excellent Paglop77, me signale cet article, en anglais, avec 3 morceaux en fichiers mp3 à télécharger. Allez-y voir.
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Une déstructuration quotidienne et incessante de l’esprit affolé
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« L’automatisme n’est en soi qu’une déviation technique, mais il ouvre sur l’univers entier du délire fonctionnel. Autrement dit, tout le champ des objets fabriqués où joue la complication irrationnelle, l’obsession du détail.
Si nous soumettons les objets qui nous entourent à cette interrogation : qu’est-ce qui est structurel en eux, qu’est-ce qui est astructurel ? qu’est-ce qui est technique en eux, qu’est-ce qui est accessoire, gadget, indice formel, nous nous apercevrons que nous vivons en plein milieu néo-technique, dans une ambiance très largement rhétorique et allégorique.
A ce niveau, l’équilibre technique de l’objet est rompu : trop de fonctions accessoires se développent où l’objet n’obéit plus qu’à la nécessité de fonctionner, à la superstition fonctionnelle : pour n’importe quelle opération, il y a, il doit y avoir un objet possible : s’il n’existe pas, il faut l’inventer. C’est toute la bricole du concours Lépine qui, sans jamais innover et par simple combinatoire de stéréotypes techniques, met au point des objets d’une fonction extraordinairement spécifiée et parfaitement inutile. La fonction visée est si précise qu’elle ne peut être qu’un prétexte : en fait ces objets sont subjectivement fonctionnels, c'est-à-dire obsessionnels. Et la démarche inverse, « esthétique », qui omet la fonction pour exalter la beauté du mécanisme pur, revient au même. Car, pour l’inventeur du concours Lépine, le fait d’arriver à décapsuler des œufs par utilisation de l’énergie solaire, ou tel autre aboutissement dérisoire n’est qu’un alibi à la manipulation et à la contemplation obsessionnelles.
Du bricolage dominical au super gadget à la James Bond se déploie tout le musée de l’accessoire miraculeux pour aboutir au gigantesque effort industriel de production d’objets et de gadgets, de machins quotidiens qui ne le cèdent en rien dans leur spécialisation maniaque à la bonne vieille imagination baroque des bricoleurs. Car que dire des machines à laver la vaisselle par ultrasons qui décollent la crasse sans qu’on y touche, du grille-pain qui permet d’obtenir neuf degrés différents de brunissage et de la cuillère mécanique à agiter les cocktails ? Ce qui était jadis qu’excentricité charmante et névrose individuelle devient, au stade sériel et industriel, une déstructuration quotidienne et incessante de l’esprit affolé ou exalté par les détails. »
Jean Baudrillard, Le système des objets, 1968
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Dieu ne joue pas aux dés
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Trouvé par l'excellent Hordalf et mis en ligne sur ILYS.
Ce cliché est énorme ! Que dire ? Probablement que le but de la photo est totalement et largement dépassé. Alain Soral a souhaité, je suppute, montrer qu'il avait des ennemis dignes de son intelligence, qu'il se confrontait à des ennemis de qualité, même s'il s'agit d'une rencontre fortuite en Gare de Lyon, d'après "Egalité et Réconciliation". Mais pour ma part ce que j'y vois c'est que des contradicteurs de cette nature n'oeuvrent plus que pour une seule et même chose. La mondialisation et l'alter-mondialisation ne sont que les deux faces d'une seule et même médaille. Puis Alain Soral posant auprès de son ennemi avec cette timidité enfantine dans l'expression de son visage, j'y lis une admiration masquée... le désir d'être au même niveau de reconnaissance médiatique. Ce qui n'arrivera jamais. J'y vois, aussi, un signe de nos tristes temps...
Le titre, que je vole également à Hordalf, dit tout... Cette rencontre n'est pas due au hasard.
"L'état de singe intellectuel a ceci de particulier qu'on s'y connaît de mieux en mieux comme singe. Cet état n'est pas si méprisable. On se sent tellement en avance sur l'immense majorité des mammifères ! Tellement grandi par la sincérité !"
Raymond Abellio, Les yeux d'Ezéchiel sont ouverts
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Daily Mail : Les mariages entre cousins dans les communautés musulmanes mettent en péril la santé de centaines d'enfants...
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S'ils continuent comme ça, le monde musulman va se retrouver peuplé avec une majorité de débiles, de dégénérés et de malades.
Pour pratiquants de l'anglais...
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04/06/2011
Au Pakistan, regarder vers La Mecque ce n’est pas forcément regarder vers l’avenir
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Un jour de 1947 Lord Mountbatten, vice-roi des Indes, embarqua sur un croiseur anglais à destination de la Grande-Bretagne. C’est ainsi que sonna le glas de l’empire des Indes, sous tutelle britannique depuis des siècles. La proclamation de l’indépendance entraina d’abominables massacres auxquels le pacifique Gandhi assista triste et impuissant. De ce flot de sang émergèrent deux états : l’Inde et le Pakistan. 65 ans ont passé depuis…
L’Inde est aujourd’hui une démocratie visitée par des millions de touristes. Le Pakistan est un pays rongé par le tribalisme, le terrorisme, les assassinats politiques et où personne ne va. D’où vient cette différence entre deux pays issus du même socle ?
L’Inde est devenue une des premières puissances économiques émergentes du monde. Technologies de pointe, informatique etc : toute la planète recrute des spécialistes et des étudiants indiens. Et c’est bien Mittal (un exemple parmi d’autres) qui a racheté Arcelor. Le Pakistan traîne sa misère dans le peloton des pays qui s’enfoncent. D’où vient cette différence ?
L’Inde rayonne dans le domaine du cinéma à telle enseigne qu’Hollywood doit négocier, tête basse, avec Bollywood. Le Pakistan ? Avez-vous déjà entendu parler d’un film pakistanais. D’où vient cette différence ?
L’Inde développe ses universités, ses écoles, et cherche, difficilement certes, à combattre l’illettrisme. Le Pakistan demeure dans une arriération culturelle et intellectuelle effrayante, quels que soit les efforts, réels, de certaines de ses élites. D’où vient cette différence ?
Regarder vers La Mecque ce n’est pas nécessairement regarder vers l’avenir
On peut trouver une réponse à cette question dans un livre qui vient de sortir. Il raconte l’histoire d’Asia Bibi, une chrétienne condamnée à mort pour avoir préféré Jésus à Mahomet. Oui, ce « délit » est puni par la peine capitale au Pakistan. C’est dans la loi. C’est la loi. La changer ? Impossible ! Des députés pakistanais ont voulu légèrement amender (pas abolir quand même…) cette sympathique disposition. Des centaines de milliers de Pakistanais, encadrés par des mollahs fanatiques, sont descendus dans la rue, hurlant à la vengeance. Cette tentative déicide fut aussitôt et évidemment abandonnée. Voilà pourquoi Asia Bibi attend que la Cour Suprême du pays décide si elle sera pendue ou si elle troquera la potence pour une peine de prison. Il y a au Pakistan des gens biens et courageux. Shabbaz Batti, Ministre des Minorités, était intervenu en sa faveur : assassiné ! Salman Taseer, le gouverneur de Pendjab, l’avait soutenue : assassiné ! Précisons, à toutes fins utiles, que la loi sur le blasphème ne concerne qu’une religion, l’Islam, et qu’un seul prophète, Mahomet.
Telle est la réponse à la question posée plus haut concernant un pays qui va de l’avant et un autre qui court très vite en arrière. Le mal, car mal il y a, remonte à loin. A 1947 précisément. Quand l’indépendance des deux Etats fut acquise, l’un se dota d’une constitution laïque (pas hindouiste) et l’autre d’une constitution religieuse (islamique). En 65 ans ils n’ont pas suivi le même chemin : regarder vers La Mecque ce n’est pas nécessairement regarder vers l’avenir. Et c’est ainsi que le Pakistan est devenu, d’une certaine façon, la banlieue misérable, haineuse, et criminogène de l’Inde.
C’est aussi pourquoi depuis toujours, que de génération en génération, des centaines de milliers d’Européens et d’Américains ont défilé et défilent en Inde pour y trouver de gentils gourous, ont séjourné et séjournent dans des ashrams pour y plonger, un peu naïvement, dans l’amour des fleurs, des animaux et pour découvrir les chakras qui seraient le secret de leur énergie vitale. On est pas obligé d’y croire mais ça ne fait de mal à personne. D’autres pèlerins heureusement bien moins nombreux, partent depuis un certain temps pour le Pakistan. Là-bas dans les madrassas on leur apprend la charia et la haine…
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Benoît Rayski - historien, écrivain et journaliste.
Il a écrit notamment L'homme que vous aimez haïr qui analyse l'"anti-sarkozysme primaire" ambiant.
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Ne penser à rien, oublier la souffrance même là où elle est montrée
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Theodor W. Adorno
« Plus les positions de l’industrie culturelle se renforcent, plus elle peut agir brutalement envers les besoins des consommateurs, les susciter, les orienter, les discipliner, et aller jusqu’à abolir l’amusement : aucune limite n’est plus imposée à un progrès culturel de ce genre. Mais la tendance est immanente au principe même de l’amusement "éclairé" et bourgeois.
Si le besoin d’amusement a été produit dans une large mesure par l’industrie qui utilisait l’image du pudding pour vendre de la poudre de pudding, l’amusement, lui, a toujours révélé combien il dépendait de la manipulation commerciale, du baratin du vendeur, du bonimenteur des foires. Mais l’affinité existaient déjà à l’origine entre les affaires et l’amusement apparaît dans les objectifs qui lui sont assignés : faire l’apologie de la société. S’amuser signifie être d’accord. Cela n’est possible que si on isole l’amusement de l’ensemble du processus social, si on l’abêtit en sacrifiant au départ la prétention qu’a toute œuvre, même la plus insignifiante, de refléter le tout dans ses modestes limites.
S’amuser signifie toujours : ne penser à rien, oublier la souffrance même là où elle est montrée. C’est effectivement une fuite mais, pas comme on le prétend, une fuite devant la triste réalité ; c’est au contraire une fuite devant la dernière volonté de résistance que cette réalité peut avoir encore laisser subsister en chacun. La libération promise par l’amusement est la libération du penser en tant que négation.
L’impudence de cette question, qui est de pure rhétorique : "que croyez vous que les gens réclament ?" réside dans le fait qu’elle en appelle à ces gens même en tant que sujets pensants qu’elle pour tâche spécifique de priver progressivement de leur subjectivité. Même lorsqu’il arrive que le public se révolte contre l’industrie culturelle, il n’est capable que d’une très faible rébellion, puisqu’il est le jouet passif de cette industrie. »
Theodor W. Adorno & Max Horkheimer, Dialectique de la raison, 1944
Max Horkheimer
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03/06/2011
Women
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Spéciale dédicace à la délicieuse Crevette, ainsi qu'à sa valeureuse Bétaillère...
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Vive la France !
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En France on a pas de pétrole... mais on croit en avoir...
Parfois je crois comprendre pourquoi rien ne fonctionne dans ce pays à la dérive, balayé sans cesse par des vagues successives de merde...
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Love
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Les chasseurs-cueilleurs anthropoïdes errant de nos jours dans la jungle des villes
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« Les indigènes mélanésiens étaient ravis par les avions qui passaient dans le ciel. Mais jamais ces objets ne descendaient vers eux. Les Blancs, eux, réussissaient à les capter. Et cela parce qu'ils disposaient au sol, sur certains espaces, d'objets semblables qui attiraient les avions volants. Sur quoi les indigènes se mirent à construire un simulacre d'avion avec des branches et des lianes, délimitèrent un terrain qu'ils éclairaient soigneusement de nuit et se mirent à attendre patiemment que les vrais avions s'y posent.
Sans taxer de primitivisme (et pourquoi pas ?) les chasseurs-cueilleurs anthropoïdes errant de nos jours dans la jungle des villes, on pourrait voir là un apologue sur la société de consommation. Le miraculé de la consommation lui aussi met en place tout un dispositif d'objets simulacres, de signes caractéristiques du bonheur, et attend ensuite (désespérément, dirait un moraliste) que le bonheur se pose. »
Jean Baudrillard, La société de consommation
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02/06/2011
Les autres berceaux de l'Humanité... hors d'Afrique.
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« L’Afrique n’est pas le seul berceau de l’Homme moderne »...
« Je ne crois pas que les hommes modernes aient surgi d’Afrique il y a 100 000 à 60 000 ans (…) Je pense que les Homo sapiens d’Extrême-Orient sont les descendants des Homo erectus d’Extrême-Orient ».
Dans le magazine Science et Avenir de ce mois-ci ((n° 772, juin 2011), avec ces quelques phrases, Yves Coppens, le découvreur de Lucy, fait voler en éclats ses propres certitudes comme tout vrai scientifique devrait toujours le faire, mais surtout pulvérise plusieurs décennies de bourrage de crâne sur le thème bien connu de "Out Of Africa", comme quoi l'Homme moderne, Sapiens Sapiens, aurait émergé uniquement de ce continent entre - 100 000 et - 60 000 ans et se serait répandu sur toute la surface du globe progressivement . Thème récurent chez les afro-centristes qui ont passé leur temps à récupérer ce postulat afin de justifier leur prédominance éthique voire ethnique sur le reste de l'Humanité.
Terminé tout cela... aux oubliettes... Les récentes découvertes un peu partout, en Chine, en Israël, en Australie, en Mongolie, en Espagne, en Georgie, affirment que des hominisations séparées de l’hominisation africaine ont eu lieu partout. En effet, rien que la Chine fournit des preuves lourdes de sens qui démontrent que ce pays qui a la taille d'un continent à lui tout seul est, en fait, peuplé depuis 2 000 000 d'années et que les habitants d'aujourd'hui ne seraient ni plus ni moins que les descendants de l'Homme de Pékin qui serait lui-même descendant des restes d'hommes archaïques trouvés sur place. Et il en est de même avec le continent européen. Ainsi l’Homme moderne, africain, européen ou asiatique serait issu d'ascendants régionaux dont le principe d’hominisation aurait évolué localement.
Je vois d'ici le scandale que ce nouveau postulat scientifique, formulé dans Science et Avenir par Yves Coppens qui ne peut être soupçonné de dérives idéologiques anti-africaines, va provoquer. J'en rigole d'avance.
Achetez le numéro de Science et Avenir pour en savoir plus...
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DSK, prophétisé par Georges Sorel
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« Les deux méthodes du socialisme officiel supposent une même donnée historique. Sur la dégénérescence de l’économie capitaliste se greffe l’idéologie d’une classe bourgeoise timorée, humanitaire et prétendant affranchir sa pensée des conditions de son existence ; la race des chefs audacieux qui avaient fait la grandeur de l’industrie moderne disparaît pour faire place à une aristocratie ultra-policée, qui demande à vivre en paix. Cette dégénérescence comble de joie nos socialistes parlementaires. Leur rôle serait nul s’ils avaient devant eux une bourgeoisie qui serait lancée, avec énergie, dans les voies du progrès capitaliste, qui regarderait comme une honte la timidité et qui se flatterait de penser à ses intérêts de classe. Leur puissance est énorme en présence d’une bourgeoisie devenue à peu près aussi bête que la noblesse du 18ème siècle. Si l’abrutissement de la haute bourgeoisie continue à progresser d’une manière régulière, à l’allure qu’il a prise depuis quelques années, nos socialistes officiels peuvent raisonnablement espérer atteindre le but de leurs rêves et coucher dans des hôtels somptueux. »
Georges Sorel, Réflexions sur la violence
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Hate
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L'impératif de jouir en consumériste
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« Une des meilleures preuves que le principe et la finalité de la consommation n'est pas la jouissance est que celle-ci est aujourd'hui contrainte et institutionnalisée non pas comme droit ou comme plaisir mais comme devoir du citoyen.
Le puritain se considérait lui-même, considérait sa propre personne comme une entreprise à faire fructifier pour la plus grande gloire de Dieu. Ses qualités "personnelles", son "caractère", à la production desquels il passait sa vie, étaient pour lui un capital à investir opportunément, à gérer sans spéculation ni gaspillage.
A l'inverse, mais de la même façon, l'homme-consommateur se considère comme devant-jouir, comme une entreprise de jouissance et de satisfaction. Comme devant-être-heureux, amoureux, adulant/adulé, séduisant/séduit, participant, euphorique et dynamique.
C'est le principe de maximisation de l'existence par multiplication de signes, d'objets, par l'exploitation systématique de toutes les virtualités de jouissance.
Il n'est pas question pour le consommateur, pour le citoyen moderne, de se dérober à cette contrainte de bonheur et de jouissance, qui estl'équivalent dans la nouvelle éthique de la contrainte traditionnelle de travail et de production. L'homme moderne passe de moins en moins de sa vie à la production dans le travail mais de plus en plus à la production et innovation continuelle de ses propres besoins et de son bien être. Il doitveiller à mobiliser constamment toutes ses virtualités, toutes ses capacités consommatives. S'il l'oublie, on lui rappelera gentiment et instamment qu'il n'a pas le droit de ne pas être heureux. Il n'est donc pas vrai qu'il soit passif: c'est une activité continuelle qu'il déploie, qu'il doit déployer. Sinon, il courrait le risque de se contenter de ce qu'il a et de devenir asocial.
D'où la reviviscence d'une curiosité universelle (concept à explorer) en matière de cuisine, de culture, de science, de religion,de sexualité, etc. "Try Jesus!" dit un slogan américain. "Essayez donc (avec) Jésus!". Il faut tout essayer: car l'homme de la consommation est hanté par la peur de "rater" quelque chose, une jouissance quelle qu'elle soit. On ne sait jamais si tel ou tel contact, telle ou telle expérience (Noël aux Canaries, l'anguille au whisky, le Prado, le LSD, l'amour à la japonaise...) ne tirera pas de vous une "sensation".
Ce n'est plus le désir, ni même le"goût" ou l'inclination spécifique qui sont en jeu, c'est une curiosité généralisée mue par une hantise diffuse - c'est la "fun-morality", où l'impératif de s'amuser, d'exploiter à fond toutes les possibilités de se faire vibrer, jouir ou gratifier. »
Jean Baudrillard, La société de consommation
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01/06/2011
Uniformisation
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« Tout aujourd’hui dans l’Etat tend à cette uniformisation dans l’abstrait. Une centralisation, qui a paru longtemps nécessité et dont on commence seulement à soupçonner le péril, qui est le gigantisme, aboutit à nier les différences fondamentales, celles que les traditions, les influences régionales, les résurgences ethniques et les fidélités de métier enracinent au cœur de l’homme. L’idéal pour tous les régime actuels, c’est l’uniformité : le Breton et le Provençal mêlés dans l’anonymat faubourien, fondus peu à peu dans le creuset d’où sort le misérable métal du citoyen prolétaire.
Cette pente qui conduit une civilisation tout entière à se soumettre aux puissances exclusives de l’Etat, c’est au cœur même de l’homme moderne qu’il faut en trouver le point d’origine. Inconscient de sa grandeur véritable, d’ailleurs abruti, au sens plein du terme, par le rythme de vie, voué au seul culte de la production, asservi au désir d’argent et de confort, et pour le reste, encombré d’un vide immense, l’homme moderne ne veut plus de responsabilité, il ne veut plus de risque, il démissionne. »
Henri Petiot, dit Daniel-Rops, Ordre nouveau, n°1, mai 1933
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