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11/12/2011

On essaie d’en sourire ; on fait le philosophe. On en reste accablé.

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« L’effort de l’homme, l’objet où il met son point d’honneur, c’est d’agir à l’encontre de la nature ou de la raison. Le mâle est fait pour les amours courtes et multiples : on lui impose, dans le mariage, un amour unique et constant. L’enfant, naturellement, méprise ses parents et se désintéresse d’eux ; on lui impose de les respecter, de les aimer, de les nourrir, de se sacrifier pour eux s’il le faut, un demi-siècle durant. L’adolescent, dès l’âge de douze ans, ressent l’appel du plaisir ; on ne lui permet aucun moyen d’y répondre avant, mettons, dix-huit ans. La jeune fille doit être devenue femme à un certain âge : si elle y pourvoit sans la mairie, on la montre du doigt. L’homosexualité est la nature même : on la fait passer pour vice ou maladie ; elle mène à la prison, au bûcher.
Ce ne sont là que quelques exemples. Ajoutez les religions, toutes fondées sur la contre-nature et la contre-raison. Ajoutez les idéologies politiques et sociales, deux fois sur trois insanes, toujours grosses de catastrophes, le bon sens se vengeant d’avoir été outragé trop longtemps. Quoi d’étonnant si, dans ces conditions, l’humanité ne cesse de souffrir ? On naît sous cette cloche de superstitions et d’idées fausses, on y grandit, on y continue ; on se dit qu’on y mourra, que, pas un seul jour de sa vie, on n’aura vécu autrement que gouverné par des idées d’imbéciles et des mœurs de sauvages, enfreintes ou seulement dénoncées non sans risques. On y jette ses enfants, sans défenses, ou avec des défenses aussi dangereuses pour eux que le mal même. On se dit que cela a toujours été ainsi, que cela sera toujours ainsi, sur toute la surface de la terre. On essaie d’en sourire ; on fait le philosophe. On en reste accablé. »

Henry de Montherlant, Carnets. 1930-1944. 1957

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10/12/2011

Jean-Louis Murat : "Ça me plaît assez qu'on ne m'aime pas !"

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=


Lisez, et savourez, cette interview de Jean-Louis Murat pour le journal Le Point. Il taille en pièces nos chers gauchiasses avec une joie pleine et entière...

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Alors que sort son nouvel album "Grand Lièvre", le plus individualiste des chanteurs s'est confié au Point.fr. Interview au lance-flammes.


Jean-Louis Murat sur le plateau de Frédéric Taddéi en septembre dernier. © Lejeune / PhotoPQR/Le Parisien

-- Propos recueillis par MICHEL REVOL --

Jean-Louis Murat travaille comme les paysans dont il célèbre l'existence. D'abord il compose, retiré dans les monts d'Auvergne, puis il enregistre, puis il joue, puis il se terre à nouveau pour reprendre le cycle de sa vie d'artiste. C'est méticuleux, régulier, et toujours talentueux, comme il le prouve avec son dernier album, un petit bijou d'écriture et de mélodie baptisé Grand Lièvre (1). Jean-Louis Murat, un homme rare, mais disert.

Le Point.fr : Vous vous tenez en marge du système. Pourquoi refuser de participer aux opérations caritatives, comme Les Enfoirés ?

Jean-Louis Murat : Je trouve ce système dégoûtant. Les jolis coeurs, les plus-généreux-que-moi-tu-meurs, je n'y crois pas du tout. Tous ces artistes sont des monstres d'égoïsme. La vraie générosité, elle est silencieuse. Tu fais, mais tu fermes ta gueule. Ça ne doit pas devenir un élément de promotion.

Les artistes qui y participent n'ont aucune volonté d'aider une cause, selon vous ?

Non, ils font de la promo. N'importe quelle maison de disque te dira que la meilleure émission de variétés, c'est "Les Enfoirés", et qu'il serait bien d'y être. Tout est dit.

Même pas un soupçon d'altruisme ?...

Moi, toutes ces qualités-là, l'altruisme, le machin, je m'en bats les c... Ces hommes de gauche patentés, je connais leur mode de fonctionnement. Le plus grand des jolis coeurs, Renaud, je l'ai vu faire un truc qui te conduit normalement en prison. Il est devenu mon ennemi de base, même si on ne tire pas sur une ambulance. J'ai vu aussi des hérauts de la gauche jouer au poker une petite nana perdue, une nana de 16 ou 17 ans. "Elle est pour toi ou elle est pour moi ?" Je les ai vus faire ça, ces mecs qui hurlent à la mocheté du monde dès qu'un chien se fait écraser. Dans le business, c'est pire. C'est un milieu où il faut se taire. Ils ne peuvent pas me supporter, je le leur rends bien. Je n'ai pas d'amis là-dedans.

C'est pourquoi vous avez choisi de vivre et travailler en Auvergne ?

Oui. Je ne suis jamais arrivé à me faire à ce milieu. Au début, j'avais un appartement à Paris, parfois je me mélangeais un peu, mais c'était une catastrophe. Je me souviens d'une fois où j'ai mangé avec le patron d'une maison de disque et sa grande vedette. Je n'ai pas passé l'entrée. Je leur ai dit : "Je n'ai rien à voir avec vous, je vous emmerde, au revoir, je me casse."

Vous dénoncez aussi l'engagement politique des artistes.

C'est le triomphe de l'hypocrisie. Les chanteurs se mettent toujours du côté du manche. La vie d'artiste est beaucoup plus confortable si tu es vaguement contre. Ils essaient de se placer sous une sorte de lumière marxiste. Ils disent : Je suis un rebelle, je suis socialiste. Tous les cons font ça.

Tous ne sont pas de gauche !

Non. Tu peux aussi faire une carrière de lèche-cul à la Souchon. C'est le plus grand stratège de la chanson française. Il est passé de Pompidou à Sarkozy sans broncher. C'est un centriste, si on veut. Souchon, c'est le Lecanuet de la chanson, ou alors, pour être plus moderne, c'est le Bayrou de la chanson. Un exemple à suivre si on veut vendre des disques.

Vous ne vous reconnaissez dans aucun parti ?

Je n'ai jamais été de gauche une seule minute dans ma vie, mais je n'ai jamais été de droite non plus. L'engagement, c'est différent, c'est le pont plus loin. Si tu t'engages, tu dois faire abstraction du fait de savoir si tu es de droite ou de gauche. Ou alors il faut faire de la politique comme Flaubert, c'est-à-dire déceler la connerie, sortir le détecteur. C'est un spectacle tellement ridicule qu'il faut jeter un regard neuf dessus. On aurait besoin de Blake Edwards pour mettre en scène la clownerie de l'accord passé ces derniers jours entre les Verts et le PS, par exemple !

L'artiste n'a rien à dire politiquement ?

Mais quelle est la valeur de l'artiste dans la société ? Qu'est-ce que c'est que ces petits chanteurs de variétés qui font des trucs à la con de trois minutes avant de disparaître, et qui d'un seul coup ont des consciences de Prix Nobel de la paix ? Ça n'est pas sérieux.

Vous faites malgré tout des choix politiques, comme tout le monde...

Idéologiquement, j'aime beaucoup Léon Bloy, Bernanos. Ils ont une façon de penser dans laquelle je me retrouve. Ce sont des pré-communistes, des pro-chrétiens. Si je doute de quelque chose, il suffit de quelques pages de Bernanos, ça me remet à cheval ! Mais ce n'est pas tellement de la politique, c'est plutôt une façon d'envisager la vie et l'individu.

Donc, vous ne vous engagerez pas pour une cause ?

Jamais. L'idéologie chez les artistes, c'est une funeste blague. Ce qu'ils portent vraiment, c'est dans leurs chansons et leur comportement.

Et vous, pourquoi faites-vous des chansons ?

Pour moi. Si elles rencontrent des gens, très bien. Mais je n'ai jamais pensé à quelqu'un d'autre que moi en écrivant une chanson. Même dans la chanson populaire, même Bruant, même Pierre Perret, ils pensent d'abord à leur gueule.

C'est de l'égocentrisme !

Non, c'est la nature des choses. Je ne pense pas qu'un artiste puisse amener quoi que ce soit. Je pense que les enjeux sont ailleurs. Ils sont à l'extrême intérieur, dans le saint des saints de chacun. La seule idée que j'aimerais faire passer, c'est que chacun a en soi une énergie quasi infinie.

C'est ce que vous démontrez sur scène, où vous semblez comme possédé ?

Sur scène, je vais dans une sorte de château-fort intérieur. S'il y a quelque chose qui peut être exemplaire chez l'artiste, c'est ce chemin sportif qui mène vers ce "Fort-Boyard" dans lequel je me mets sur scène. Ce chemin a du sens. Un concert, c'est un meeting d'athlétisme. Je ne l'envisage que comme ça. Je fais un disque tous les ans parce que je défends une idée quasi héroïque de l'énergie. Je peux regarder quinze fois un sprint d'Usain Bolt, et ça me sert pour écrire mes chansons. Je suis dans quelque chose de primitif, d'où vient l'énergie, le feu sacré.

En revanche, vous ne parlez pas pendant un concert. Les spectateurs ont l'impression que vous les méprisez...

Je ne dis plus rien parce que tout le monde filme. Cinq minutes après, tu te retrouves sur Internet. Pourtant, j'ai eu des moments très spectaculaires. Le lundi qui suit la défaite de Jospin en avril 2002, par exemple, je suis en concert à la Cigale. J'attaque par une blague où je dis : 80 ans de communisme, 80 millions de morts, on est bien débarrassé ! Silence de cathédrale dans la salle. Le public ne supporte pas ce genre de truc ! En fait, j'aime beaucoup déclencher le rire jaune, j'aime bien aller à la limite. Il faut être créatif.

Qui sont vos héros personnels ?

Les sportifs, comme Usain Bolt ; peu d'artistes, ou alors des morts. J'aime Proust, par exemple. En musique, j'en ai très peu. J'aime bien les gagnants, mais aussi les losers. Je trouve qu'il y a une abnégation incroyable chez Van Morrison, chez Tony Joe White, chez JJ Cale. Ils ne sont jamais arrivés en haut mais ils s'en foutent, ils rament !

Ils ont cette fameuse énergie, ce feu sacré ?

Voilà ! J'aime aussi les gens qui, comme Bernanos, vont vers le surnaturel ou le mysticisme. Hector, Achille, Léon Bloy, Bahamontès et Usain Bolt, c'est un mélange de tout ça. Mais j'aime pas les lopettes, ce qui semble être la particularité du monde politique : fabricant de lopettes. Même Proust pouvait provoquer quelqu'un en duel et aller au coin du bois. Dans le monde politique d'aujourd'hui, pas un seul serait capable de le faire !

L'une de vos chansons, sur votre dernier album, proclame ceci : "Dans ce monde moderne je ne suis pas chez moi". Vous êtes misanthrope ?

Je dis ensuite : "Merci pour tant de peine, mais je ne t'aime pas." C'est ce que je pense vraiment. C'est même vicieux, puisque ça me plaît assez qu'on ne m'aime pas. Être une vedette dans ce monde pourri, je n'apprécierais pas tellement ! C'est plutôt un honneur d'être détesté. Mais je ne suis pas suicidaire. Je suis un mec simple. Je garde les valeurs paysannes : se lever tôt, travailler. Et ce que les autres en pensent, à vrai dire, on s'en fout.

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(1) Grand Lièvre, Jean-Louis Murat, V2 Music/Polydor

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Il ne peut rien omettre

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« [le poète] connaît seulement des phénomènes qui surgissent devant lui et dont il souffre tout en tirant son bonheur de cette souffrance. Il voit et sent. Sa perception du réel a l’accent du sentiment, son sentiment a la clairvoyance de la perception du réel. Il ne peut rien omettre. A aucun être, aucune chose, aucun fantôme, aucun spectre enfanté par l’esprit humain, il ne doit fermer les yeux. On dirait que ses yeux n’ont pas de paupières. Aucune pensée qui l’assiège, il ne doit la chasser comme si elle appartenait à l’ordre des choses. Car, dans son ordre des choses, toute chose doit s’ajuster. En lui tout doit et veut se réunir. C’est lui qui noue en lui les éléments du temps. C’est en lui qu’est le présent, ou il n’est nulle part. »

Hugo von Hofmannsthal, Le poète et l’époque présente

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09/12/2011

Zeuro

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Des formulations qui nous aident à mourir et lèguent cependant quelque chose aux vivants

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« Il faut craindre que les formules trempées dans le solvant de la littérature ne retrouveront plus jamais leur densité ni leur réalisme. Il faudrait tendre vers des formulations qui englobent totalement le vécu (c’est-à-dire la catastrophe) ; des formulations qui nous aident à mourir et lèguent cependant quelque chose aux vivants. Si la littérature est en mesure de produire de telles formules, je veux bien, mais je considère de plus en plus que seul le témoignage en est capable, ou éventuellement une vie muette et informulée comme formulation. »

Imre Kertész, Le drapeau anglais

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08/12/2011

La tendance à s’élever devant se manifester comme caractère principal

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« De même que l’esprit chrétien se retire dans l’intérieur de la conscience, de même l’église est l’enceinte fermée de toutes parts où les fidèles se réunissent et viennent se recueillir intérieurement. C’est le lieu du recueillement de l’âme en elle-même, qui s’enferme aussi matériellement dans l’espace. Mais si, dans la méditation intérieure, l’âme chrétienne se retire en elle-même, elle s’élève, elle s’élève, en même temps, au dessus du fini ; et ceci détermine également le caractère de la maison de Dieu. L’architecture prend, dès lors, pour sa signification, indépendante de la conformité au but, l’élévation vers l’infini, caractère qu’elle tend à exprimer par les proportions de ses formes architectoniques. L’impression que l’art doit par conséquent chercher à produire est en opposition à l’aspect ouvert et serein du temple grec ; d’abord celle du calme de l’âme qui, détachée de la nature extérieure et du monde, se recueille en elle-même, ensuite, celle d’une majesté sublime qui s’élève, qui s’élance au delà des limites des sens. Si donc les édifices de l’architecture classique en général, s’étendent horizontalement, le caractère opposé des églises chrétiennes consiste à s’élever du sol et à s’élancer dans les airs.

Cet oubli du monde extérieur, des agitations et des intérêts de la vie, il doit être produit aussi par cet édifice fermé de toutes part. Adieu donc les portiques ouverts, les galeries qui mettent en communication avec le monde et la vie extérieure. Une place leur est réservée, mais avec une toute autre signification, dans l’intérieur même de l’édifice. De même la lumière du soleil est interceptée, ou ses rayons ne pénètrent qu’obscurcis par les peintures des vitraux nécessaires pour compléter le parfait isolement du dehors. Ce dont l’homme a besoin, ce n’est pas de ce qui lui est donné par la nature extérieure, mais d’un monde fait par lui et pour lui seul, approprié à sa méditation intérieure, à l’entretien de l’âme avec Dieu et avec elle-même.

Mais le caractère le plus général et le plus frappant que présente la maison de Dieu dans son ensemble et ses parties, c’est le libre esssor, l’élancement en pointes, formées, soit par des arcs brisés, soit par des lignes droites. Ce libre élancement qui domine tout et le rapprochement au sommet constituent ici le caractère essentiel d’où naissent, d’un côté, le triangle aigu, avec une base plus ou moins large ou étroite, d’autre part, l’ogive, qui fournissent les traits les plus frappants de l’architecture gothique...

L’ogive, dont les arcs semblent d’abord s’élever des pilliers en ligne droite, puis se courbent lentement et insensiblement, pour se réunir en se rapprochant du poids de la voûte placée au dessus, offre l’aspect d’une continuation véritable des pilliers eux-mêmes se recourbant en arcades. Les piliers et la voûte paraissent, par opposition avec les colonnes, former une seule et même chose, quoique les arcades s’appuient aussi sur les chapiteaux d’où elles s’élèvent.

La tendance à s’élever devant se manifester comme caractère principal, la hauteur des pilliers dépasse la largeur de leur base dans une mesure que l’oeil ne peut plus calculer. Les pilliers amincis deviennent sveltes, minces, élancés, et montent, à une hauteur telle que l’oeil ne peut saisir la dimension totale. Il erre ça et là, et s’élance lui-même en haut, jusqu’à ce qu’il atteigne la courbure doucement oblique des arcs qui finissent par se rejoindre, et là se repose; de même que l’âme, dans sa méditation, d’abord inquiète et troublée, s’élève graduellement de la terre vers le ciel, et ne trouve son repos que dans Dieu. »

Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Esthétique, 3ème partie

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07/12/2011

Le pur plaisir d'exister

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« Les dieux existent donc, bien qu’ils n’aient aucune action sur le monde, ou plutôt parce qu’ils n’ont aucune action sur le monde, car c’est la condition même de leur perfection.

"Ce qui est bienheureux et immortel n’a pas lui-même de tracas et n’en cause à personne d’autre, en sorte qu’il n’est sujet ni aux colères ni à la bienveillance : car tout ce qui est de ce genre ne se trouve que dans ce qui est faible."

C’est là l’une des grandes intuitions d’Épicure : il ne se représente pas la divinité comme un pouvoir de créer, de dominer, d’imposer, sa volonté à des inférieurs, mais comme la perfection de l’être suprême : bonheur, indestructibilité, beauté, plaisir, tranquillité. Le philosophe trouve dans la représentation des dieux à la fois le plaisir émerveillé que l’on peut éprouver en admirant la beauté, et le réconfort que peut procurer la vision du modèle de la sagesse. Dans cette perspective, les dieux d’Épicure sont la projection et l’incarnation de l’idéal de vie épicurien. La vie des dieux consiste à jouir de leur propre perfection, du pur plaisir d’exister, sans besoin, sans trouble, dans la plus douce des sociétés. Leur beauté physique n’est autre que la beauté de la figure humaine. On pourrait penser avec quelque raison que ces dieux idéaux ne sont que des représentations imaginées par les hommes, et qu’ils ne doivent leur existence qu’aux hommes. Pourtant, Épicure semble bien les concevoir comme des réalités indépendantes, qui se maintiennent éternellement dans l’être parce qu’elles savent écarter ce qui pourrait les détruire et ce qui leur est étranger. Les dieux sont les amis des sages et les sages sont les amis des dieux. Pour les sages, le bien le plus haut, c’est de contempler la splendeur des dieux. Ils n’ont rien à leur demander, et pourtant ils les prient, d’une prière de louange : c’est à la perfection des dieux que leurs hommages s’adressent. On a pu parler à ce sujet de "pur amour", d’un amour qui n’exige rien en retour. »

Pierre Hadot, Qu'est-ce que la philosophie antique ? (1995)

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06/12/2011

Maurice Dantec répond aux mensonges d'Alain Soral

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Le Soral est un étrange animal qui à part voir des sionistes partout et, pour l'occasion, en profiter pour vomir sa haine des juifs (probablement responsables de ses propres échecs), aime mentir et diffamer pour tenter de se hisser difficilement à la hauteur des grands polémistes français qu'il ne fait qu'effleurer de très loin. La taille de sa bite (qui compte beaucoup pour lui) s'en trouve amoindrie, car triste est son désir. Il aime attaquer Maurice G. Dantec et défendre l'Islam. Mais Dantec lui répond...



 

A faire tourner...

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L'horreur instinctive que ressent tout individu sensible devant la mécanisation progressive de la vie

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« Une bonne part de ce que nous appelons plaisir n'est rien d'autre qu'un effort pour détruire la conscience. Si l'on commençait par se demander : qu'est-ce que l'homme ? Quels sont ses besoins ? Comment peut-il le mieux s'exprimer ? On s'apercevrait que le fait de pouvoir éviter le travail et vivre toute sa vie à la lumière électrique et au son de la musique en boîte n'est pas une raison suffisante pour le faire. L'homme a besoin de chaleur, de vie sociale, de loisirs, de confort et de sécurité ; il a aussi besoin de solitude, de travail créatif et du sens du merveilleux. S'il en prenait conscience, il pourrait utiliser avec discernement les produits de la science et de l'industrie, en leur appliquant à tous le même critère : cela me rend-il plus humain ou moins humain ? Il comprendrait alors que le bonheur suprême ne réside pas dans le fait de pouvoir tout à la fois et dans un même lieu se détendre, se reposer, jouer au poker, boire et faire l'amour. Et l'horreur instinctive que ressent tout individu sensible devant la mécanisation progressive de la vie ne serait pas considérée comme un simple archaïsme sentimental, mais comme une réaction pleinement justifiée. Car l'homme ne reste humain qu'en ménageant dans sa vie une large place à la simplicité, alors que la plupart des inventions modernes –notamment le cinéma, la radio et l'avion- tendent à affaiblir sa conscience, à émousser sa curiosité et, de manière générale, à le faire régresser vers l'animalité. »

George Orwell, Tribune - 1946

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05/12/2011

Optical Illusion

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L’impossibilité des tendances et des désirs à atteindre la cohésion, la convergence, l’unité

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« Les amorphes sont légion. J’entends, par là, ceux qui n’ont pas de forme qui leur soit propre ; ce sont des caractères acquis. En eux, rien d’inné ; rien qui ressemble à une vocation ; la nature les a faits plastiques a l’excès. Ils sont intégralement le produit des circonstances, de leur milieu et de l’éducation qu’ils ont reçue des hommes ou des choses. Un autre, ou a défaut de cet autre, le milieu social veut pour eux et agit pour eux. Ils ne sont pas une voix, mais un écho. Ils sont ceci ou cela, au gré des circonstances. Le hasard décide de leur métier, de leur mariage et du reste : une fois pris dans l’engrenage, ils font comme tout le monde [...]
Les instables sont les déchets et les scories de la civilisation et on peut l’accuser a juste titre de les multiplier. Ils sont l’antithèse complète de notre définition, n’ayant ni unité ni permanence capricieux, changeant d’un instant a l’autre, tour a tour inertes et explosifs ; incertains et disproportionnés dans leurs réactions, agissant de la même manière dans des circonstances différentes et différemment dans des circonstances identiques ; ils sont l’indétermination absolue. Formes morbides, à degrés divers, qui expriment l’impossibilité des tendances et des désirs à atteindre la cohésion, la convergence, l’unité. »

Théodule Ribot, La Psychologie des Sentiments

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Lou Reed : Goodnight ladies

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04/12/2011

Jean-Paul Bourre : La fée Mélusine, Guy de Lusignan et les Croisades

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Deutschland über alles

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Ce qui est rigolo c'est que le monde entier en veut à l'Allemagne d'avoir juste mieux compté que les autres ses billes et de tenir compte de ses intérêts. Il m'a l'air peinard et tranquille le boche sur le dessin... alors que l'espingouin, l'English et le franchouillard bouffeur de grenouilles sont bien décidés à couler ensemble et sans aucune bouée de sauvetage.

J'ai utilisé le terme de "boche" exprès, car la situation actuelle en a réactualisé, si je puis dire, l'utilisation... ce qui a quelque chose de profondément puant. Je me demande pourquoi nos zamis d'SOS RACISME ne réagissent pas ! Ha ha ha ha ! Probablement se foutent-ils de Novalis, Goethe ou Hölderlin. Pas moi...

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L’espace de notre quotidienneté n’est pas "vu d’avion" mais vécu à ras de terre. Davantage, cette approche méconnaît le fait qu’un espace urbain ne peut ainsi être perçu d’un coup...

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« Les nouvelles agglomérations sont élaborées sur la planche à dessin et à partir de maquettes. Dans les deux cas, elles sont essentiellement présentées comme des images abstraites, des compositions géométriques, en relief ou non. Leur méthode d’engendrement occulte le fait qu’un espace urbain ne s’adresse pas à l’œil seulement mais concerne le corps tout entier et ne peut, sous peine de réduction, être traité dans le seul cadre d’une esthétique de la vision : l’espace de notre quotidienneté n’est pas "vu d’avion" mais vécu à ras de terre. Davantage, cette approche méconnaît le fait qu’un espace urbain ne peut ainsi être perçu d’un coup, mais seulement dans la successivité de séquences fragmentaires, au gré des temps et des parcours. »

Françoise Choay, "Production de la ville, esthétique urbaine et architecture", M. Roncayolo (dir.), La ville aujourd’hui. Mutations urbaines, décentralisation et crise du citadin

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03/12/2011

Finkielkraut, Tribalat et Gilles Kepel : Les banlieues de la République

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podcast

Finky reçoit Michèle Tribalat, démographe Directrice de recherche à l'INED et Gilles Kepel, politologue français, spécialiste de l'islam et du monde arabe, professeur à l’IEP dans son émission, "Répliques", de ce jour, sur France Culture...

Je vous rappelle que vous pouvez télécharger l'émission en cliquant sur le "cercle Podcast"... en fichier ".mp3".

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"Eva Joly, présidente de la République" par Patrick Besson

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Un texte de Patrick Besson pour le Journal Le Point qui fait déjà jaser nos sympathiques gardes-chiourmes d'S.O.S. Racisme qui en exigent le retrait. D'une, ces abrutis n'ont même pas le sens de l'humour, de deux, notons qu'ils défendent, pour une fois, une occidentale bien blanche de peau... mais c'est parce qu'elle est assurément dans leur camp de concentration mental ! Car il est exclu, bien entendu, qu'ils se bougent le cul pour défendre tous les petits blancs des quartiers difficiles qui subissent, eux, un racisme quotidien ordinaire distribué avec assurance par nos Chances pour la France.

Je vous le copie vite, avant qu'il ne disparaisse, et je vous mets le lien de la Source avant qu'il ne s'évapore dans les limbes du virtuel, aspiré par le politiquement correct.

 

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"Zalut la Vranze ! Auchourt'hui est un krand chour : fous m'afez élue brézidente te la République vranzaise. Envin un acde intellichent te ce beuble qui a vait dant de pêdises tans son hisdoire, sans barler éfitemment te doudes les vois où il a bollué l'admosphère montiale afec tes essais nugléaires, mais auzi les lokomodives à fapeur, les hauts vournaux, les incenties de vorêt, les parbekues kanzérichênes tans les chartins te panlieue, chen basse et tes meilleures, che feux tire tes bires, tes peilleures c'édait te l'humour, parze qu'il ne vaut bas groire que l'humour z'est rézerfé aux Vranzais te souche. Donc, à la zuite te l'accitent d'afion où a béri le candidat UMB, te l'accitent te foidure où a béri le candidat BS, te l'accident d'audocar où ont béri les zept candidats zentristes, de l'accitent d'ascenzeur où a béri la candidate du FN en fizidant une zidé tifficile tu nord te Baris et te l'attaque cartiaque qui a mis un derme aux chours du candidat Vront de cauche lors d'une réunion gandradictoire afec Kristine Poudin, che me redrouve zeule en dête du bremier dour puisque la zeule touchour fifante. Che sais, zertains esbrits gomme ce beuble déchénéré n'en mangue bas, hélas - les Scandinaces, c'est audre chose, c'est moi gui fous le tis - medront en afant le garactère imbrombtu te mon arrifée au boufoir, n'embêche que zelle-ci est gonblaitement légale et gonstitutionnelle, chai vérifié tans le gode cifil. Che n'héziderai bas à vous mèdre en examen et égrouer doute intifitu qui s'élèfera gontre la falitité du scrudin hisdorique te mai 2012. Gue cela zoit pien glair endre nous, Mestames et Messieurs les diskutailleurs xénophobes et bollueurs tont le bays ne feut plus, ainsi qu'il l'a mondré lors te cette élection.

Les bremières técisions que che prends ce chour sont les suifantes, che fous temante te bien m'écouder barce que chai horreur te me rébéder : tesdruction immétiate te doudes les dours te la Téfense et te la borde d'Italie avin de rédablir en fille une archidédure à focazion humaine, tes week-ends sans foitures avin que le beuble vranzais malate et intoxiqué redrouve une admosphère zaine et une acdivité phyzique tigne te ce nom, vermédure et dransvormation des zendrales nugléaires en lieux de gulte pour doutes les fictimes de malvormazions gonchénidales dues à la bollution de notre admosphère, l'Elysée zera dransvormé en zentre d'accueil pour zans-zabri et la brézidente, c'est- à-tire moi, ira locher dans une betite maison de pois t'un cambing bio te la vanlieue barisienne et ze rendra au pureau en félo ou, en cas d'urchenze, par exemble une guerre condre un bays bollueur ou un koup d'Edat hélas touchours brévisible d'une armée invéodée aux marchands d'armes nugléaires, en mobylède élecdrique. Envin che gréerai un minisdère du féchétarisme qui vait auchourt'hui dévaut et sans lequel un bays moterne ne zaurait bien ze nourrir."

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Je me permets de signaler, au passage, que les vraies déclarations germanophobes se sont passées ailleurs et n'ont pas créé beaucoup d'émoi au sein des commissaires d'S.O.S. Racisme.

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Addendum : Histoire de nous fendre la poire jusqu'au bout, lisons l'excellente note d'humeur de Nicolas, chez ILYS...

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Cette tempête est ce que nous appelons le progrès

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« Il existe un tableau de Klee qui s’intitule « Angelus Novus ». il représente un ange qui semble s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’Ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là nous apparaît une chaine d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncèle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »

Walter Benjamin, Sur le concept d’histoire, Œuvres, vol III

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02/12/2011

Rory Gallagher : "Hellcat" & "Wayward Child"

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Deux morceaux de Rory à la suite... parce qu'il le vaut bien...

 

 

Rory Gallagher

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Les habitants des côtes

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« Les habitants des côtes doivent avoir l’esprit moins étroit que les habitants de l’intérieur. La mer, qui renferme l’idée de l’infini est sous leurs yeux. Ils parlent sans cesse des dangers qu’elle fait naître, du courage avec lequel on les surmonte et des fortunes rapides qu’on fait par le commerce maritime. La conversation du matelot fatigué et rentré au port est moins bête que celle du notaire de Bourges . »

Stendhal, Mémoires d’un touriste

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01/12/2011

THE VELVET UNDERGROUND : Pale blue eyes

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The VELVET UNDERGROUND

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30/11/2011

The Band : The Shape I'm In

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The BAND

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La vie devenait de plus en plus féroce

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« On en finit même avec la semaine, si bien réglée: à présent, on imposait "les cinq jours continus", les membres d’une même famille avaient des jours de repos différents, le dimanche commun à tous fut liquidé. Le temps s’était lancé dans une telle course "en avant" qu’il en avait perdu son visage, cessant pour ainsi dire d’être. La vie devenait de plus en plus féroce. »

Alexandre Soljenitsyne, Nos Jeunes

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29/11/2011

Les hommes étaient partout les mêmes et il les plaignait

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« Pendant les années qu’il avait passées dans les campas, Ivan Grigoriévitch avait appris à connaître les faiblesses humaines. Maintenant, il voyait qu’elles étaient fort nombreuses des deux côtés des barbelés. Les souffrances ne faisaient pas que purifier. La lutte pour obtenir une gorgée supplémentaire de soupe ou pour se faire exempter d’une corvée était féroce et les faibles s’abaissaient à un niveau pitoyable. Maintenant qu’il était en liberté, Ivan Grogorévitch cherchait à deviner comment tel ou tel personnage hautain et fort soigné dans sa mise raclerait de sa cuiller les écuelles vides des autres ou trotterait autour des cuisines à la recherche d’épluchures et de feuilles de chou pourries, à la façon d’un chacal...

Foulés, écrasés par la violence, la sous-alimentation, le froid, la privation de tabac, les hommes métamorphosés en chacals des camps, cherchant de leurs yeux hagards des miettes de pain et des mégots couverts de bave, éveillaient en lui la pitié.

Les hommes des camps l’aidaient à comprendre les hommes en liberté. Il discernait chez les uns et chez les autres une même faiblesse, une même cruauté et une même peur.

Les hommes étaient partout les mêmes et il les plaignait. »

Vassili Grossman, Tout passe

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28/11/2011

L'Europe vue par les franchouillards

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