26/12/2011
Le désir de voir disparaître des types tels que moi
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« Quelle insanité ai-je proférée en constatant que ce pays n’est pas encore le Brésil ou Cuba mais une nation de race blanche avec des minorités étrangères ! Que l’émigration africaine soit, par exemple, un drame pour les immigrés comme pour les français de souche, qu’une immigration chrétienne soit préférable à une immigration musulmane, voilà qui ma parait relever du bon sens, tout comme le fait que la France ne doive pas se renier elle-même pour maintenir la paix civile menacée par ces minorités. Je me rappelle que le moment où j’ai compris que la France était morte (ou appelée à devenir tout autre chose que ce qu’on m’avait appris qu’elle était depuis des siècles) eut lieu lorsque, enseignant et évoquant tel épisode de l’histoire de France, j’ai cessé de pouvoir dire "nous", sans rien trouver qui remplaçât ce signe d’appartenance heureuse et, dès lors, entrant dans une sorte de déréliction que nul discours politique ne pouvait apaiser. La France que vous me proposez d’aimer, celle que vous me désignez comme la France de demain en me montrant ce groupe de jolies maghrébines et de jeunes noires habillées de manière provocante, cette France là m’est étrangère : pour reprendre votre langage pour le retourner contre vous qui me pensez "raciste" , je dirais que j’y vis dans un apartheid mental, moi que le destin muséal et multiculturel de ce pays horrifie, qui ne crois nullement au repli sur soi, qui ait été élevé dans le cosmopolitisme Beyrouthin. Mais je suis bien obligé de reconnaître que tout ce que j’aime est piétiné quotidiennement au nom du consensus antiraciste et par peur de déplaire à l’islam. C’est vous qui avez fait mourir ce pays en moi, bâtisseurs d’empires boursiers, gauchistes apostats et technocrates si inconséquents que vous avez laissé ce déliter cette langue qui, à elle seule, disait Joseph de Maistre, , définit une nation. George Orwell, lui, pour me référer à un auteur moins compromettant, disait que la dégradation d’une langue va de pair avec la décomposition politique. Qu’est-ce qui agitait donc l’angélique prêcheur qui me vantait la créolisation de la France ? Moins la haine de la France que son désir de voir disparaître des types tels que moi qui errent comme un loup sur les terres du passé, prétendait-il, alors que j’ai toujours été à la lisière, à l’orée, prêt à bondir dans le futur. »
Richard Millet, L’opprobre
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Mrrraaaooouw !
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Reich
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Il ne nous est acceptable que par ses femmes et ses mystiques
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« Là ou l’islam est soluble, c’est dans l’innombrable multiculturel des USA. Plaçons le dans une petite société fragile telle le Québec, il devient le vecteur même de sa destruction, révélant par là sa vérité : 300 000 musulmans sur quelques millions de Québécois déchristianisés et nous avons une problématique Libanaise. Si l’on excepte le moment dialectique de l’Empire ottoman, où, après son établissement, les autres religions ont été tolérées, force est de constater que depuis le VIIème siècle, l’islam ne fait que détruire les sociétés où il s’implante, et aujourd’hui plus que jamais, parce que, ayant digéré Mac Donald’s, Disney et Microsoft, il rencontre un vide spirituel sidéral. Il ne nous est acceptable que par ses femmes et ses mystiques - transactions qui ont lieu dans le secret des chambres ou de l’esprit, et qui m’empêchent de voir cet autre comme l’ennemi absolu. »
Richard Millet, L’opprobre
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25/12/2011
N’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées, et auquel je puisse m’adresser, je déclare ici en sa présence, mes dernières volontés et mes sentiments.
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TESTAMENT DU ROI LOUIS XVI
Ecrit de sa main à la Tour du Temple le 25 décembre 1792
« Au nom de la très Sainte Trinité, du Père, du fils et du Saint Esprit. Aujourd’hui vingt-cinquième de décembre mil sept cent quatre vingt douze. Moi, Louis, XVIème du nom, Roi de France, étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris, par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma famille. De plus impliqué dans un Procès dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune loi existante, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées, et auquel je puisse m’adresser. Je déclare ici en sa présence, mes dernières volontés et mes sentiments.
Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, et je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes, quelque indignes que nous en fussions, et moi le premier.
Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l’Église Catholique, Apostolique et Romaine, qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de Saint Pierre auquel Jésus-Christ les avait confiés. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l’Église, les Sacrements et les Mystères tels que l’Église Catholique les enseigne et les a toujours enseignés. Je n’ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d’expliquer les dogmes qui déchirent l’Église de Jésus-Christ, mais je m’en suis rapporté et rapporterai toujours, si Dieu m’accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis à la Sainte Église Catholique, donnent et donneront conformément à la discipline de l’Église suivie depuis Jésus-Christ. Je plains de tout mon coeur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en Jésus-Christ suivant ce que la charité Chrétienne nous l’enseigne.
Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés, j’ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester et à m’humilier en sa présence, ne pouvant me servir du Ministère d’un Prêtre Catholique. Je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir mis mon nom, (quoique cela fut contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l’Église Catholique à laquelle je suis toujours resté sincèrement uni de coeur. Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution où je suis, s’il m’accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du Ministère d’un Prêtre Catholique, pour m’accuser de tous mes péchés, et recevoir le Sacrement de Pénitence.
Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d’avoir fait sciemment aucune offense à personne), ou à ceux à qui j’aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait.
Je prie tous ceux qui ont de la Charité d’unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.
Je pardonne de tout mon coeur à ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle mal entendu, m’ont fait beaucoup de mal.
Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma Soeur, mes Tantes, mes Frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être. Je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma soeur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.
Je recommande mes enfants à ma femme, je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux ; je lui recommande surtout d’en faire de bons Chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l’Éternité. Je prie ma soeur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère, s’ils avaient le malheur de perdre la leur.
Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher.
Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu’ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu’elle se donne pour eux, et en mémoire de moi. Je les prie de regarder ma soeur comme une seconde mère.
Je recommande à mon fils, s’il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve. Qu’il ne peut faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roi ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son coeur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement, étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.
Je recommande à mon fils d’avoir soin de toutes les personnes qui m’étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c’est une dette sacrée que j’ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi. Je sais qu’il y a plusieurs personnes de celles qui m’étaient attachées, qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montré de l’ingratitude, mais je leur pardonne, (souvent, dans les moment de troubles et d’effervescence, on n’est pas le maître de soi) et je prie mon fils, s’il en trouve l’occasion, de ne songer qu’à leur malheur.
Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance à ceux qui m’ont montré un véritable attachement et désintéressé. D’un côté si j’étais sensiblement touché de l’ingratitude et de la déloyauté de gens à qui je n’avais jamais témoigné que des bontés, à eux et à leurs parents ou amis, de l’autre, j’ai eu de la consolation à voir l’attachement et l’intérêt gratuit que beaucoup de personnes m’ont montrés. Je les prie d’en recevoir tous mes remerciements ; dans la situation où sont encore les choses, je craindrais de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître.
Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation, si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM de Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi avait portés à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. Je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j’ai eu tout lieu de me louer depuis qu’il est avec moi. Comme c’est lui qui est resté avec moi jusqu’à la fin, je prie MM de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse, et les autres petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.
Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur coeur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.
Je prie MM de Malesherbes, Tronchet et de Sèze, de recevoir ici tous mes remerciements et l’expression de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu’ils se sont donnés pour moi.
Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraître devant Lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. »
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24/12/2011
Paul Celan : "Dans la lanière de prière blanche"
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« Le Seigneur de cette heure
était
une créature d’hiver, c’est
pour lui plaire
qu’est arrivé ce qui est arrivé –
ma bouche en grimpant s’est accrochée avec les dents, une fois encore
quand elle t’a cherchée, toi, trace de fumée,
là-haut,
silhouette de femme,
toi en voyage vers mes
pensées de feu dans le gravier noir
au-delà des mots de fission à travers
lesquels je t’ai vue marcher, haut
perchée sur tes jambes avec
ton opiniâtre tête aux lèvres
lourdes
sur le corps
tenu vivant par mes
mains
mortellement précises.
Dis à tes
doigts qui t’accompagnent
jusqu’aux gouffres, combien
je t’ai connue, combien je t’ai
poussée loin dans les profondeurs, où
mon rêve le plus amer
a de cœur couché avec toi, dans le lit
de mon inarrachable nom. »
Paul Celan, Renverse du souffle
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22/12/2011
L’opinion des foules tend donc à devenir de plus en plus le régulateur suprême de la politique
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« L’opinion des foules tend donc à devenir de plus en plus le régulateur suprême de la politique. Elle arrive aujourd’hui à imposer des alliances, comme nous l’avons vu pour l’alliance russe, presque exclusivement sortie d’un mouvement populaire.
C’est un symptôme bien curieux de voir de nos jours papes, rois et empereurs, se soumettre au mécanisme de l’interview, pour exposer leur pensée, sur un sujet donné, au jugement des foules. On a pu dire jadis que la politique n’était pas chose sentimentale. Pourrait-on le dire actuellement encore en la voyant prendre pour guide les impulsions de foules mobiles ignorant la raison, et dirigées seulement par le sentiment ?
Quant à la presse, autrefois directrice de l’opinion, elle a dû, comme les gouvernements, s’effacer devant le pouvoir des foules. Sa puissance certes est considérable, mais seulement parce qu’elle représente exclusivement le reflet des opinions populaires et leurs incessantes variations. Devenue simple agence d’information, elle renonce à imposer aucune idée, aucune doctrine. Elle suit tous les changements de la pensée publique, et les nécessités de la concurrence l’y obligent sous peine de perdre ses lecteurs. Les vieux organes solennels et influents d’autrefois, dont la précédente génération écoutait pieusement les oracles, ont disparu ou sont devenues feuilles d’informations encadrées de chroniques amusantes, de cancans mondains et de réclames financières. Quel serait aujourd’hui le journal assez riche pour permettre à ses rédacteurs des opinions personnelles, et quelle autorité ces opinions obtiendraient-elles prés de lecteurs demandant seulement à être renseignés ou amusés et qui, derrière chaque recommandation, entrevoient toujours le spéculateur ? La critique n’a même plus le pouvoir de lancer un livre ou une pièce de théâtre. Elle peut nuire mais non servir. Les journaux ont tellement conscience de l’inutilité de toute opinion personnelle, qu’ils ont généralement supprimé les critiques littéraires, se bornant à donner le titre du livre avec deux ou trois lignes de réclame, et dans vingt ans, il en sera probablement de même pour la critique théâtrale.
Epier l’opinion est devenue aujourd’hui la préoccupation essentielle de la presse et des gouvernements. Quel effet produira tel événement, tel projet législatif, tel discours, voilà ce qu’il faut savoir. Ce n’est pas facile car rien n’est plus mobile et plus changeant que la pensée des foules. On les voit accueillir avec des anathèmes ce qu’elles avaient acclamé la veille. »
Gustave Le Bon, Psychologie des foules, 1895
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21/12/2011
Nous autres français
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« "Nous autres français, par exemple, nous sommes Romains par la langue, Grecs par la civilisation, Juifs par la religion" écrit Renan dans "l'islam et la science". Soit. Et si cet assemblage était un miracle civilisationnel auquel rien ne pouvait s'ajouter sans le faire déchoir. »
Richard Millet, Fatigue du sens
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20/12/2011
Les femmes, ce sexe dur et froid
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« C’est Véronique qui m’a prêté ces Lettres à Casanova, et c’est également elle qui m’a apporté hier, à la piscine, le fragment d’un livre sur le maréchal de Richelieu paru en 1791, Véritable vie privée du maréchal de Richelieu, une plaquette parue au Mercure de France en 2004 et que j’ai commencé à lire ce matin.
L’auteur, anonyme, écrit à propos d’une maîtresse du duc de Richelieu : "Son amant alors était tout pour elle ; le mari qu’elle avait tant aimé avait perdu les charmes qui l’embellissaient, le temps de la séduction était passé, et l’on sait qu’il ne peut revenir." Cette observation sur la manière dont, chez une femme, s’évanouit le désir est très fine, très juste. J’ai dès ma jeunesse été frappé par ce refroidissement sans remède qui fait qu’une femme qui, quelques semaines auparavant, se livrait dans mes bras aux plus voluptueuses folies refuse après la rupture de m’accorder ne fut-ce qu’un baiser. J’ai décrit cela dans Ivre du vin perdu, et je l’ai expérimenté des dizaines de fois. C’est une disposition spécifiquement féminine. Un homme, lui, n’agit pas de la sorte : revoyant une ex-maîtresse, même s’il ne l’aime plus, même s’il l’a oubliée, il peut, si cette femme est encore belle, éprouver pour elle une bouffée de désir, avoir envie de recoucher, ne serait-ce qu’une foi, avec elle.
Nous sommes faibles et tendres, prompts à nous enflammer, nous les hommes.
Les femmes, ce sexe dur et froid. »
Gabriel Matzneff, Carnets noirs
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19/12/2011
Moïse arrête tes conneries
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Arte : Stig Dagerman, 1946 - un automne allemand
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Si vous ne l'avez pas vu sur ARTE, à regarder... bien entendu. Les questions qui dérangent...
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Václav Havel
=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=
Venice en 1993 : de gauche à droite, Eric James Guillemain (Chant), Franck Schaack (Batterie), Jean-Marc Geoffroy (Basse), Nebojsa Ciric (Guitares)
Au retour d'une excursion familiale, écrire, vite fait, une bafouille sur Václav Havel dont j'ai appris la mort, à 3h00/4h00 du matin peut sembler étrange... mais laissez-moi vous narrer rapidement la raison de mon choix, cette surprenante nécessité, cette urgence.
C'était à la fin de l'hiver 1993, au tout début du printemps. Entre le 18 mars de cette année et le 27 Mars, le groupe VENICE était en tournée en République Tchèque. En consultant les dates de concert du groupe...
18/03/93 Teplice (République Tchèque), Rock Club Knak
19/03/93 Prague(République Tchèque), Rock Club U Zovfalcu
20/03/93 Plzen (République Tchèque), Rock Club Divadlo Pod Lampou (enregistrement du concert en 16 pistes et mixage dans les jours qui suivent)
25/03/93 Koprivnick (République Tchèque), Rock club Nora
26/03/93 Zlin (République Tchèque), Rock Club Spusa
27/03/93 Jihlava (République Tchèque), Avangarda music club
...j'ai pu me remémorer un épisode marrant et difficile à croire de notre tournée, pourtant totalement authentique.
Entre le concert du 20 mars et celui du 25, nous avions eu 1 journée d'obligation artistico-professionnelle et 3 jours de libres. La journée d'obligation avait consisté à mixer le concert du 20 Mars. Concert redoutable, un des meilleurs que Venice ait jamais donné, dans une petite salle pleine à craquer, en ébullition, avec un public hystérique et des jolies filles cent fois plus "rock and roll" que toutes les rockeuses blasées franchouillardes réunies. Ce concert n'a jamais vu le jour officiellement à cause de la voix d'Eric qui était, simplement, 36 niveaux en dessous de tout. Le froid tchèque lui avait entamé les cordes vocales et malgré le fait qu'il ait donné, lui aussi, un de ses meilleurs concerts, nous avions pris la décision de ne pas sortir cet enregistrement afin de ne pas véhiculer une mauvaise image du groupe. Cela étant dit, nous avons toujours soupçonné le tourneur qui nous avait organisé cette série de concerts de l'avoir sorti dans notre dos et sans notre consentement. Si ça se trouve, il doit exister sur le marché "underground" tchèque un concert de VENICE qui fait son petit bonhomme de chemin et qui nous la met profond dans l'cul. Ce qui, personnellement, m'amuse beaucoup car j'ai une âme de pirate.
Les autres jours, nous les avions passés à nous balader dans Prague, en quête du Golem de Gustav Meyrink. Eric et moi-même, tout particulièrement, étions presque en lévitation et savourions chaque instant de notre présence au sein de cette Mittel Europa marquée par l'Histoire. Une charmante "road manageuse", nommée Abigail, nous accompagnait dans notre douce errance et nous servait de guide et de traductrice. Un soir, alors que nous étions en quête de quelque ripaille pour notre modeste bourse, nous atterrîmes dans une sorte de taverne enfumée, dans le vieux Prague, loin du centre ville. Une grande table accueillit notre dérive nocturne et c'est avec satisfaction que nous nous apprêtions à boire et manger. Je décidais d'aller aux toilettes pour me laver les mains et grande fut ma surprise de me retrouver face à un mastard de plus de deux mètres, taillé comme une armoire à glace, avec une oreillette et un costard de chez Smalto, planté devant les chiottes à faire la sentinelle. Il m'arrêta, me considéra dans les yeux, baragouina un truc en tchèque dans sa manche et me laissa passer. J'étais fatigué et je ne désirais pas en savoir d'avantage. J'allais pisser et me laver les mains (Dieu merci l'endroit était propre) et je retournais m'asseoir auprès de mes frères d'armes. Je ne désirais pas inquiéter la tablée et ne parlais pas de cette curieuse aventure. Une sorte de vigile devant les toilettes d'une taverne populaire de Prague, ma foi... pourquoi pas ?
Nous passâmes notre commande et conversions de choses et d'autres lorsque le maître de maison approcha et s'entretint avec notre chère guide, Abigail, qui aussitôt nous fit une traduction de ce qu'il avait dit : le Président de la République Tchèque, Václav Havel, était dans une pièce du fond, juste à côté des chiottes ! Il allait sortir d'ici à quelques instants et il nous fallait demeurer calmes et ne pas faire de mouvement brusques ou hausser la voix le temps de la dizaine de mètres qu'il allait parcourir pour sortir dehors car ses gardes du corps étaient un peu nerveux. Ceci expliquait le grand baraqué planté devant les WC. Durant la tyrannie communiste, cette taverne était un haut lieu de la résistance à la racaille rouge au pouvoir et Vaclav Havel avait pour habitude d'y venir souvent lorsque, dissident, il tentait de mettre au point diverses stratégies pour tenir tête aux dirigeants qui suçaient Moscou qui enculait les peuples des pays satellites. Le communisme étant mort, et bien que Václav Havel soit devenu président, il n'avait pas perdu l'habitude de venir consulter ses amis intellectuels restés dans l'ombre, éminences grises avec lesquelles il levait encore la coupe, probablement pour se détendre, aussi, les nerfs du stress qu'engendrait la fonction qui était la sienne.
Au bout de trois, quatre minutes, en effet, Václav Havel, sorti de derrière un rideau, encadré par ses gardes du corps qui parlaient tous aux manches de leurs vestes. Il s'avança, souriant, nous salua de la main et nous répondîmes aussi de la tête ou de la main, discrètement, tandis que les habitués des lieux se comportaient comme si de rien n'était. Dehors, une voiture de 10 mètres aux vitres teintées s'arrêta, et en deux temps trois mouvements, tout ce beau monde s'engouffra à l'intérieur et disparu de notre champ de vision.
Non encore remis de cet épisode surprenant, Abigail en rajouta une couche en nous décrivant le Président Václav Havel, une bière à la main, vêtu d'un long pull de hippie, en train de danser au milieu d'une foule hétéroclite dans la boîte de nuit Rock "Le Bunker", encadré par quatre gardes du corps en costard cravate en train de danser aussi, mais avec la main sur le calibre et avec l'oeil en alerte !
Le lendemain nous visitâmes la Palais présidentiel et je laissais une lettre adressée au Président, écrite en serbe (afin de lui afficher ma solidarité slave en même temps que française) pour lui dire combien l'épisode de la taverne nous avait surpris puis amusés et que nous étions prêts à venir jouer gratuitement, à sa demande, à Prague si il fallait, un jour, défendre cette jeune démocratie sortie des griffes communistes. Nous y joignions une cassette du groupe, ainsi qu'un press-book et n'y pensions plus.
Quelques semaines plus tard, de retour en France, nous recevions une réponse du secrétaire de Václav Havel, réponse adressée à mon nom, dans laquelle nous apprenions que le président avait écouté notre musique et qu'il l'avait apprécié et qu'il nous remerciait pour notre geste et notre soutien.
Je ne suis pas naïf, bien entendu, je me doute bien qu'il peut s'agir d'une réponse type et que probablement Václav Havel n'avait pas eu ni le temps ni l'envie d'écouter notre musique... mais... je veux rêver un peu, pour mon bon plaisir, et me dire que peut-être, allez savoir, parfois, pour se détendre, Václav Havel se mettait la cassette de ce groupe français qui était venu jouer dans son pays où, quatre années plus tôt, il eut été impossible de le faire pour raison de sûreté d'état !
Pour le reste, sa politique, son positionnement sur l'échiquier mondial, je n'y connais rien et m'en tamponne un peu, partant du principe qu'un dissident politique tenant tête aux communistes, faisant cinq années de prison pour cette raison, se faisant censurer pour son travail littéraire par les chiens de gardes stalino-brejneviens et se réclamant pour sa lutte de Jan Patočka et de Martin Heidegger, admirant le grand Frank Zappa (au point de lui confier des missions culturelles une fois au pouvoir) ne peut qu'avoir ma sympathie une fois pour toute... qu'on se le dise !
Songeant à Václav Havel...
Sur cette version de "Psalm of the Sower" : Eric James Guillemain (Chant), Mourad Baali (bruitages avec Basse), Nebojsa Ciric (Guitare acoustique)
04:35 Publié dans Musique : Rêve Vénitien... | Lien permanent | Commentaires (5) | |
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17/12/2011
Contrastes culturels
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Novlangue
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Quelques-uns des mots B avaient de fines subtilités de sens à peine intelligibles à ceux qui n’étaient pas familiarisés avec l’ensemble de la langue. Considérons, par exemple, cette phrase typique d’un article de fond du Times : Ancipenseur nesentventre Angsoc. La traduction la plus courte que l’on puisse donner de cette phrase en ancilangue est : "Ceux dont les idées furent formées avant la Révolution ne peuvent avoir une compréhension pleinement sentie des principes du Socialisme anglais."
Mais cela n’est pas une traduction exacte. Pour commencer, pour saisir dans son entier le sens de la phrase novlangue citée plus haut, il fallait avoir une idée claire de ce que signifiait angsoc. De plus, seule une personne possédant à fond l’angsoc pouvait apprécier toute la force du mot : sentventre (sentir par les entrailles) qui impliquait une acceptation aveugle, enthousiaste, difficile à imaginer aujourd’hui ; ou du mot ancipensée (pensée ancienne), qui était inextricablement mêlé à l’idée de perversité et de décadence.
Mais la fonction spéciale de certains mots novlangue comme ancipensée, n’était pas tellement d’exprimer des idées que d’en détruire. On avait étendu le sens de ces mots, nécessairement peu nombreux, jusqu’à ce qu’ils embrassent des séries entières de mots qui, leur sens étant suffisamment rendu par un seul terme compréhensible, pouvaient alors être effacés et oubliés. La plus grande difficulté à laquelle eurent à faire face les compilateurs du dictionnaire novlangue, ne fut pas d’inventer des mots nouveaux mais, les ayant inventés, de bien s’assurer de leur sens, c’est-à-dire de chercher quelles séries de mots ils supprimaient par leur existence.
Comme nous l’avons vu pour le mot libre, des mots qui avaient un sens hérétique étaient parfois conservés pour la commodité qu’ils présentaient, mais ils étaient épurés de toute signification indésirable.
D’innombrables mots comme : honneur, justice, moralité, internationalisme, démocratie, science, religion, avaient simplement cessé d’exister. Quelques mots-couvertures les englobaient et, en les englobant, les supprimaient.
Ainsi tous les mots groupés autour des concepts de liberté et d’égalité étaient contenus dans le seul mot penséecrime, tandis que tous les mots groupés autour des concepts d’objectivité et de rationalisme étaient contenus dans le seul mot ancipensée. Une plus grande précision était dangereuse. Ce qu’on demandait aux membres du Parti, c’était une vue analogue à celle des anciens Hébreux qui savaient – et ne savaient pas grand-chose d’autre – que toutes les nations autres que la leur adoraient de "faux dieux". Ils n’avaient pas besoin de savoir que ces dieux s’appelaient Baal, Osiris, Moloch, Ashtaroh et ainsi de suite... Moins ils les connaissaient, mieux cela valait pour leur orthodoxie. Ils connaissaient Jéhovah et les commandements de Jéhovah. Ils savaient, par conséquent, que tous les dieux qui avaient d’autres noms et d’autres attributs étaient de faux dieux.
En quelque sorte de la même façon, les membres du Parti savaient ce qui constituait une bonne conduite et, en des termes excessivement vagues et généraux, ils savaient quelles sortes d’écarts étaient possibles. Leur vie sexuelle, par exemple, était minutieusement réglée par les deux mots novlangue : crimesex (immoralité sexuelle) et biensex (chasteté).
Il n’y avait pas de mot, dans le vocabulaire B, qui fût idéologiquement neutre. Un grand nombre d’entre eux étaient des euphémismes. Des mots comme, par exemple : joiecamp (camp de travaux forcés) ou minipax (ministère de la Paix, c’est-à-dire ministère de la Guerre) signifiaient exactement le contraire de ce qu’ils paraissaient vouloir dire.
Il était rarement possible en novlangue de suivre une pensée non orthodoxe plus loin que la perception qu’elle était non orthodoxe. Au-delà de ce point, les mots n’existaient pas.
Le fait que le choix des mots fût très restreint y aidait aussi. Comparé au nôtre, le vocabulaire novlangue était minuscule. On imaginait constamment de nouveaux moyens de le réduire. Il différait, en vérité, de presque tous les autres en ceci qu’il s’appauvrissait chaque année au lieu de s’enrichir. Chaque réduction était un gain puisque, moins le choix est étendu, moindre est la tentation de réfléchir.
Prenons comme exemple un passage bien connu de la Déclaration de l’Indépendance :
"Nous tenons pour naturellement évidentes les vérités suivantes : Tous les hommes naissent égaux. Ils reçoivent du Créateur certains droits inaliénables, parmi lesquels sont le droit à la vie, le droit à la liberté et le droit à la recherche du bonheur. Pour préserver ces droits, des gouvernements sont constitués qui tiennent leur pouvoir du consentement des gouvernés. Lorsqu’une forme de gouvernement s’oppose à ces fins, le peuple a le droit de changer ce gouvernement ou de l’abolir et d’en instituer un nouveau."
Il aurait été absolument impossible de rendre ce passage en novlangue tout en conservant le sens originel. Pour arriver aussi près que possible de ce sens, il faudrait embrasser tout le passage d’un seul mot : crimepensée. »
George Orwell, Appendice à 1984, Les principes du Novlangue
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16/12/2011
SMS people
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Je ne pus résister à la tentation de lui glisser ma main entre les jambes
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« Quand Fillmore revint avec sa négresse, elle avait les yeux de braise. Je compris à la façon dont Fillmore la regardait qu’elle avait dû en mettre un sacré coup, et je commençais à me sentir en appétit moi aussi. Fillmore dût se rendre compte de mes sentiments, et quelle épreuve ce devait être pour un homme de rester la, rien qu’à regarder tout le temps, car brusquement il tira un billet de cent francs de sa poche et, le faisant claquer sur la table, il dit : « Ecoute, vieux, tu as probablement plus besoin de tirer un coup que nous tous. Prends ça et choisis celle que tu veux ! » Je ne sais pourquoi ce geste me le rendit plus cher que tout ce qu’il avait jamais pu faire pour moi, et il avait fait beaucoup ! J’acceptais l’argent dans l’esprit ou il m’était donné, et je fis promptement signe à la négresse de se préparer pour une autre passe. Cela mit la princesse encore plus en rage que n’importe quoi, sembla-t-il. Elle voulait savoir s’il n’y avait personne dans ce bordel d’assez bon pour nous, hormis la négresse ! Je lui répondis brutalement : « Non » Et c’était vrai –la négresse était la reine du harem. Il suffisait de la regarder pour se mettre à bander. Ses yeux semblaient nager dans le sperme. Elle était saoule de toutes les demandes qu’on lui faisait. Elle ne pouvait plus se tenir droite, du moins me le semblait-il. En montant l’étroit petit escalier tournant derrière elle, je ne pus résister à la tentation de lui glisser ma main entre les jambes : et ainsi, nous continuâmes à monter, elle se retournant pour me regarder avec un sourire joyeux, et tortillant un peu le cul lorsque cela la chatouillait trop fort. »
Henry Miller, Tropique du Cancer
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15/12/2011
Printemps arabe, hiver islamiste
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Au combat la bête se fait jour
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« Au combat, qui dépouille l’homme de toute convention comme des loques rapiécées d’un mendiant, la bête se fait jour, monstre mystérieux resurgi des tréfonds de l’âme. Elle jaillit en dévorant geyser de flamme, irrésistible griserie qui enivre les masses, divinité trônant au dessus des armées. Lorsque toute pensée, lorsque tout acte se ramènent à une formule, il faut que les sentiments eux-mêmes régressent et se confondent, se conforment à l’effrayante simplicité du but : anéantir l’adversaire. Il n’en sera pas autrement tant qu’il y aura des hommes.
Les formes extérieures n’entrent pas en ligne de compte. Qu’à l’instant de s’affronter on déploie les griffes et montre les dents, qu’on brandisse des haches grossièrement taillées, qu’on bande des arcs de bois, ou qu’une technique subtile élève la destruction à la hauteur d’un art suprême, toujours arrive l’instant où l’on voit flamboyer, au blanc des yeux de l’adversaire, la rouge ivresse du sang. Toujours la charge haletante, l’approche ultime et désespérée suscite la même somme d’émotions, que le poing brandisse la massue taillée dans le bois où la grenade chargée d’explosif. Et toujours, dans l’arène où l’humanité porte sa cause afin de trancher dans le sang, qu’elle soit étroit défilé entre deux petits peuples montagnards, qu’elle soit le vaste front incurvé des batailles modernes, toute l’atrocité, tous les raffinements accumulés d’épouvante ne peuvent égaler l’horreur dont l’homme est submergé par l’apparition, l’espace de quelques secondes, de sa propre image surgie devant lui, tous les feux de la préhistoire sur son visage grimaçant. Car toute technique n’est que machine, que hasard, le projectile est aveugle et sans volonté ; l’homme, lui, c’est la volonté de tuer qui le pousse à travers les orages d’explosifs, de fer et d’acier, et lorsque deux hommes s’écrasent l’un sur l’autre dans le vertige de la lutte, c’est la collision de deux êtres dont un seul restera debout.
Car ces deux êtres se sont placés l’un l’autre dans une relation première, celle de la lutte pour l’existence dans toute sa nudité. Dans cette lutte, le plus faible va mordre la poussière, tandis que le vainqueur, l’arme raffermie dans ses poings, passe sur le corps qu’il vient d’abattre pour foncer plus avant dans la vie, plus avant dans la lutte. Et la clameur qu’un tel choc mêle à celle de l’ennemi est cri arraché à des cœurs qui voient luire devant eux les confins de l’éternité ; un cri depuis bien longtemps oublié dans le cours paisible de la culture, un cri fait de réminiscence, d’épouvante et de soif de sang. »
Ernst Jünger, La guerre comme expérience intérieure
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14/12/2011
This home does'nt call 911
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De nouveaux Munich
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Les générations actuelles sont les plus médiocres que la France ait jamais connues. On ne saurait les justifier qu'aux dépens de la France. Je préfère justifier la France à leurs dépens.
(...)
Il m'est indifférent de ne pas me trouver d'accord avec ces générations. Je crains plutôt d'elles de nouveaux Munich, elles ont Munich dans le sang. »
Georges Bernanos, Français, si vous saviez
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13/12/2011
Hypnotisme & bourrage de crâne
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Pouvons-nous donner un nom aux animaux ? par Robert R. Reilly
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Pour rentrer en résonance avec l'article d'Irina d'hier, voici un article publié sur le site de La France Catholique, lui-même traduction d'un article du site The Catholic Thing.
Merci au commentateur Serge de me l'avoir fait découvrir.
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Le second des forums catholique-musulman dus à l’initiative de Benoît XVI en 2008 pour encourager le dialogue entre les deux plus grandes religions mondiales s’est tenu en Jordanie le mois dernier. Il a réuni 24 responsables, chercheurs et universitaires de chaque côté. Il est difficile de tirer un bilan de telles rencontres. Comme le très astucieux père Samir Khalil Samir l’a dit : « Le dialogue est préférable à l’indifférence et au silence réciproque ».
Le sujet du forum était « Raison, Foi et Humanité ». Le roi Abdallah a accueilli les participants en affirmant que « ce forum était le fruit d’initiatives destinées à développer les concepts qui sont communs aux musulmans et aux chrétiens ». Les deux ont certainement des choses en commun, principalement en matière de morale, mais les sources de la morale sont différentes en vertu de l’autorité dont elles découlent.
Chrétiens et musulmans ont travaillé de conserve lors de la conférence des Nations Unies sur la Population au Caire en 1995. Aux États-Unis et au Moyen-Orient, dès lors que les musulmans voient que vous êtes motivés par des préoccupations morales qu’ils partagent, le mur de séparation tombe rapidement.
Si vous essayez de pousser plus loin, vous rencontrez des problèmes théologiques. A ses frères dominicains, Thomas d’Aquin donnait ce conseil pour aborder les Musulmans : vous ne pouvez pas vous réclamer de votre Révélation, car ils ne la reconnaissent pas ; vous ne pouvez pas vous réclamer de leur Révélation, car vous ne la reconnaissez pas ; vous devez donc traiter avec eux comme des hommes de nature.
Ce qui veut dire appeler à leur raison. La difficulté vient du fait que les musulmans doivent aussi vous considérer comme des hommes de nature. Or pour un musulman, tout homme est par nature un musulman. En ce sens, vous ne vous convertissez pas à l’islam, vous y retournez.
La question centrale est celle de la raison. Pouvons-nous raisonner ensemble ? C’était la question posée par Benoît XVI dans sa conférence de Ratisbonne. Il y répondait par l’affirmative dans la mesure où eux et nous sommes hellénisés, donc si nous reconnaissons que la raison nous rend capables d’appréhender la réalité.
Un participant turc au forum jordanien, le philosophe Ibrahim Kalin, en est d’accord. « Le Coran, a-t-il déclaré selon The Tablet, enseigne un droit naturel familier aux thomistes. Les accusations d’irrationalité persistent toutefois parce que l’islam a conservé un équilibre entre raison et foi qui a été rompu en Europe par les Lumières au profit de la raison et de la science ».
Kalin omet cependant de préciser que la seule école théologique dans l’islam qui se rapproche de ce modèle, les Mu’tazilites, au début du neuvième siècle de notre ère, a été réprimée irrémédiablement à partir du calife Al-Mutawikkil. C’est à cette période de dé-hellénisation que le Pape se référait.
La notion de droit naturel a ainsi disparu de l’islam, Dieu, omnipotent, ne pouvant être contraint par rien, pas même la raison. Dieu étant cause première et unique de toutes choses, toute autre approche naturelle, toute relation de cause à effet, devenaient anathèmes.
Certes le Coran contient certaines suggestions en faveur d’une théologie de la nature, mais il contient aussi bien d‘autres choses moins avenantes. Ainsi du récit de la Création. Dans la Genèse, c’est Adam qui nomme les animaux. Dans le Coran c’est Dieu lui-même. Ce détail est symptomatique de la différence entre les deux visions de l’homme. Le pouvoir de nommer est le pouvoir de connaître. « La réalité devient intelligible à travers les mots. L’homme nomme les choses et par là rend le réel intelligible. » (Joseph Pieper) Si vous ne nommez pas une chose, comment pouvez-vous la connaître ?
Cela va même plus loin dans le Coran puisque les Anges s’étant plaints, Dieu leur demande de donner eux-mêmes des noms aux animaux, ce qu’il sait pertinemment qu’ils ne peuvent pas faire. Ils répondent à Dieu : Toi seul sait tout. Tu sais que nous ne savons rien d‘autre que ce que tu nous as enseigné.
Nous en tirons la conclusion d’une incapacité épistémologique de l’islam à appréhender la réalité et à connaître autre chose que ce que Dieu lui-même a révélé. L’islam a ainsi perdu l’accès rationnel à la réalité à travers une théologie biaisée qui a elle-même produit une culture dysfonctionnelle. Aussi longtemps que l’on n’aura pas traité ces questions (encore perceptibles lors des récentes élections dans les pays arabes), il sera très difficile de raisonner ensemble.
Qu’ils commencent donc par le droit de donner un nom aux animaux.
-- Robert R. Reilly --
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Lisez également, si vous pratiquez l'anglais, cet entretien de Robert R. Reilly à propos de l'abandon de l'usage de la Raison par le monde musulman.
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12/12/2011
Le Virgin Megastore du Qatar “recommande” Mein Kampf
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Quand j'use mon temps à tenter de démontrer qu'il y a une proximité mentale évidente entre Communisme, Nazisme et Islam et que l'on me répond par des haussement d'épaules...
Au Qatar, pays du Golfe qui s'occupe de notre football comme d'investir dans nos banlieues, le Virgin Megastore local propose comme livre... Mein Kampf d'Adolf Hitler. Pas moins. On savait déjà que ce livre était un Best-Seller dans le monde arabe, mais c'est de plus en plus affiché de manière décomplexée.
Article du site Actu-Chretienne.Net
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On savait déjà que Mein Kampf est un best-seller en Turquie. Charles Gendelman de passage au Qatar a diffusé sur son twitter une photo d’une tête de gondole au Virgin Megastore, confirmant l’attrait des islamistes pour le nazisme, sentiment décomplexé déjà confirmé par Youssef Al-Qaradawi, chef du Conseil mondial des Oulémas et directeur du Centre européen de la fatwa et de la recherche, organe juridique de référence pour l’UOIF (association contrôlant les mosquées de Poitiers, Nantes, Bordeaux, Mulhouse, Lille, Caen…)
Qaradawi le 28 janvier 2009 sur Al-Jazeera TV: “Tout au long de l’histoire, Allah a imposé aux [Juifs] des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. Avec tout ce qu’il leur a fait – et bien qu’ils [les Juifs] aient exagéré les faits -, il a réussi à les remettre à leur place. C’était un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par la main des musulmans.”
Tariq Ramadan dans Faut-il faire taire Tariq Ramadan ?, Aziz Zemouri, l’Archipel, 2005, page 135, étale tout son respect pour le “savant” pro-nazi, sans qu’aucun journaliste français ne lui reproche :
« Toute personne, musulmane ou non, qui a étudié les sciences et le droit islamiques contemporains, sait quelle est la contribution de Yussuf Al-Qaradawi au débat et combien certaines de ses propositions juridiques sont novatrices. J’éprouve un profond respect pour l’homme et le savant et serait le dernier à m’en cacher »
Ce qui n’empêche pas Claude Guéant et ses proches prédécesseurs de délivrer des visas courts séjours pour tous les conférenciers étrangers invités par l’UOIF, dont Qaradawi et Ramadan et des dizaines d’autres appelant à conquérir Rome ou a exterminer les Juifs. Il faut dire que nombreux sont les députés et maires UMP à financer sur fonds public les mosquées islamistes, ou a leur mettre à disposition des terrains public, comme je l’ai prouvé dans mon enquête Ces maires qui courtisent l’islamisme (éditions Tatamis, 2010).
Alors que les Juifs sont de plus en plus maltraités par des musulmans dans toute l’ Europe, (de la Suède à la Belgique, les Juifs fuyant aujourd’hui Anvers) on ne peut que être révolté par l’attitude de “responsables” politiques entrant dans une véritable collaboration matérielle pour quelques voix. Avec l’UMP, la liste s’allonge de jours en jours. Alain Juppé est assurément le meilleur d’entre eux.
-- Joachim Véliocas --
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De chouettes années en perspective...
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Air-Infidèle
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Douce schizophrénie arabe
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Elle est revenue de Beyrouth, au Liban, où elle a passé 4 jours pour raisons professionnelles liées au monde de l'édition. La parole est à ma douce Irina...
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Comme l’an passé, c’est à l’occasion de rencontres entre éditeurs que je me suis rendue au Liban cette année. Rencontres franco-arabes organisées à l’Institut Français de Beyrouth (locaux situé à l’Ambassade) — nous essayons toujours d’organiser ce type de rencontres au moment d’un salon du livre, ce qui était le cas l’an passé à Moscou.
Liban.
Beyrouth.
Des mots qu’on voit dans les journaux, qu’on entend au 20h et qui prennent tout à coup une toute autre dimension dès qu’un séjour là-bas se planifie. De l’excitation mêlée à un peu d’appréhension, voilà ce que j’ai d’abord ressenti, et puis de l’impatience.
Arrivée en milieu d’après-midi à l’aéroport de Beyrouth, les pistes à quelques mètres de la mer, les palmiers, un ciel parfaitement bleu, une luminosité très particulière, je réalise que je suis « ailleurs ».
Je récupère mes bagages et prends un taxi. Beyrouth est tout près et j’ y suis en quelques minutes.
Drôle d’impression, une disparité incroyable des bâtiments ; se côtoient des ruines et des buildings tout neufs. Les restes de guerres d’un côté et un « mini Dubaï » de l’autre... Des impacts de balles sur les façades témoignent de ce que cette ville a subi ;
il semble que certaines de ces bâtisses soient habitées : pas de fenêtre mais des bouts de tissus en guise de rideaux.
Et puis, juste à côté, une maison de deux, trois ou quatre étages qui a miraculeusement échappé aux attaques, intacte, magnifique.
Et puis, un peu plus loin, un building, presque indécent tellement il est luxueux.
Une ville schizophrène, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit en arpentant ses rues.
Pas d’infrastructure à Beyrouth. Des routes et des trottoirs déglingués, pas de gare, pas de métro, pas de bus, seules quelques lignes privées assurent le transport dans Beyrouth et la banlieue, mais ils sont rares. Quatre ou cinq coupures électriques par jour (au début, ça surprend, après on s’habitue).
Les pays du Golfe investissent dans la reconstruction et les buildings poussent comme des champignons, des grues à tous les coins de rues, les chantiers marchent nuit et jour.
La Place des Martyrs, telle que je l’ai vue il y a quelques jours :
Et voici cette même place telle qu’elle sera en 2020 :
Si la ville est hétéroclite dans son architecture, elle ne l’est pas moins par les gens qui l’habitent. Se côtoient au quotidien musulmans (sunnite et chiites) et chrétiens (catholiques, maronites, coptes, et puis des orthodoxes et des protestants). Dès 4H45 l’appel du muezzin me sort du sommeil et le dimanche matin, les cloches des églises carillonnent ; cette cohabitation semble paisible et me plonge dans la réflexion. Je ne peux m’empêcher de penser que je suis dans un des pays que la Bible mentionne, le Christ y a laissé des empreintes et je suis au cœur de mes racines spirituelles finalement, c’est très troublant.
Chacune de ces communautés a son quartier mais la Corniche (sorte de promenade des anglais) est le lieu où tout le monde se retrouve pour une ballade. On y croise de jeunes femmes « hyper lookées » en train de faire leur jogging (c’est tout juste si on ne se croirait pas sur un bord de mer de L.A.), des femmes voilées (peu de burqas), des familles (chrétiennes, d’après leur apparence), des couples issus de milieux sociaux élevés (homme en costume, femme très élégante) et puis des vendeurs de pains.
Un bord de mer bétonné et un accès à la mer quasi impossible, pas de plage (un peu frustrant) mais une vue magnifique de la ville encastrée entre la Méditerranée et les montagnes.
Quant aux restaurants et cafés, ce sont des lieux extrêmement conviviaux où la shisha est de rigueur. La table libanaise est opulente, on ne sait pas quand les plats vont finir d’arriver sur la table ! Tout est très frais et vraiment excellent. Je vous conseille un endroit incontournable à Beyrouth, un café traditionnel libanais : Al Falamanki. Ce n’est pas tant pour ce qu’on y mange (rien de sophistiqué) mais plutôt pour l’ambiance car c’est un endroit où l’on se retrouve pour jouer aux cartes, au backgammon, boire, manger et fumer la shisha entre amis. Nous avons découvert cet endroit un soir et nous avons tenu à y retourner le soir précédant notre départ en compagnie d’éditeurs arabes avec qui nous avions sympathisé. Sans aucun doute, si un jour vous allez à Beyrouth, ne repartez pas sans y avoir passé une soirée.
Les rencontres avec les éditeurs arabes ont été particulièrement riches et émouvantes. L’an passé, les Russes ne m’avaient pas laissée indifférente mais ce que j’ai entendu à Beyrouth m’a profondément attristée et m’a aussi donnée beaucoup d’énergie.
A l'occasion de conférences et débats organisés le premier jour, les éditeurs arabes nous parlent sans langue de bois de l’analphabétisme (parfois plus de 50% de la population d’un pays, et surtout des femmes), de l’absence totale de législation concernant la propriété intellectuelle, rien ne protège ni les auteurs, ni les traducteurs ; aucune infrastructure concernant la distribution, ce qui fait qu’un éditeur doit avoir plusieurs casquettes, il est aussi libraire et distributeur.
Et puis bien sûr, la censure, en tout genre, qu’elle soit politique, religieuse, sexuelle ou géographique.
Quelques exemples :
Un éditeur algérien qui veut que son livre soit présent au Maroc doit transiter par le Liban ! La censure marocaine veille. Il faut savoir que le Liban et l’Egypte font circuler leurs livres vers le reste du monde arabe, l’inverse est quasi inexistant. D’ailleurs, Beyrouth et le Caire sont les deux places principales pour l’édition, les plus libres. Les Syriens par exemple font publier leurs ouvrages à Beyrouth.
Censure du contenu : une éditrice me racontait qu’elle venait de sortir un ouvrage sur Alzheimer, à 3 ou 4000 exemplaires (ce qui est pas mal là-bas) et elle attendait qu’il passe la censure et elle m’a avouée qu’elle avait bien peur que son ouvrage soit rejeté. Pourquoi ? eh bien parce que son premier chapitre traite de l’alcool, du lien qu’il peut y avoir avec le développement de la maladie d’Alzheimer et surtout que les musulmans, quand ils boivent, boivent en grosse quantité et tout le temps. Bref, elle est quasi certaine que ce chapitre risque de planter tout son tirage mais elle n’a pas voulu se courber.
Une autre, qui publie des livres pour enfants, me racontait qu’elle avait sorti un livre sur les conquêtes (Marco Polo, etc.) et sur la couverture, on pouvait apercevoir une petite croix sur un bout de tissu : il a fallu qu’elle sabote tout son tirage pour faire disparaître cette croix trop gênante de sa couverture...
Un autre fléau, enfin, deux autres : le « photocopiage » comme ils l’appellent (autrement dit le « photoco-pillage) et le piratage numérique. C’est également un moyen là-bas de pouvoir se procurer des livres « interdits » tel que par exemple le « Da Vinci Code ».
Ils sont confrontés également au problème de la formation des élites : elle est inexistante, tout comme la production scientifique.
On nous brosse un bilan des plus catastrophique concernant la situation intellectuelle du monde arabe.
On revisite les traditions pour aller vers les nouvelles sciences mais c’est le serpent qui se mord la queue car il n’y a aucune perspective de renouveler la pensée car seuls les textes de la tradition comptent et prédominent et les étudiants n’ont pas été éduqués pour sortir de ce schéma. D’ailleurs, même s’ils le souhaitaient ils ne sauraient pas comment s’y prendre, on ne leur a pas donné les outils pour ça. Il faut que l’éducation change et évolue dès la primaire car on n’apprend pas aux jeunes enfants, ni aux étudiants une ouverture d’esprit. Ils ne comprennent pas qu’aller vers de nouveaux savoirs n’est pas incompatible avec une fidélité aux textes traditionnels. Ce qui les emprisonne est cette compréhension et application totalement littérale de ceux-ci. Impossible pour eux de prendre de la distance, de décortiquer, d'interoger, de douter, de se remettre en question, de comparer. Immobilisme intellectuel qui fiche plutôt la chair de poule quand on y pense et on se demande bien comment ils pourront surmonter cela avec les événements en cours qui ont transformé le "Printemps Arabe" en "Hiver Islamiste".
En conclusion de toutes ces interventions, j’ai constaté que les éditeurs actifs sont ceux du Machrek.
Du fait du manque total d’études des sciences humaines et de la prédominance de Dieu et des grands textes de la tradition arabe dans ces pays, pour tous ces éditeurs, la traduction ne pourra que renouveler la perspective et libérer la pensée arabe ; ils sont en réelle demande de textes occidentaux, surtout en provenance de France et des pays anglo-saxons.
Les intellectuels arabes ont donc besoin d’apporter un souffle nouveau, d’avoir accès à d’autres cultures et d’autres modes de pensées par le biais de la traduction.
Ils ne veulent plus d’une seule école de pensée et ils attendent que nous soyons flexibles dans le marché des droits (leurs moyens sont faibles et les freins sont nombreux).
Malgré toutes ces difficultés et le bilan peu optimiste de leur situation, des contrats sont déjà en cours pour traduire certains de nos ouvrages.
Leur colère, leur franchise et leur volonté tenace à faire évoluer leur situation me rend, moi, confiante et j’espère que mes homologues français les aideront en ce sens (j’ai bon espoir, ces rencontres nous ont tous touchés et je pense que les maisons d’édition françaises poseront des pierres à l’édifice).
A suivre...
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Lisez ou relisez "Les arabes selon Ibn Khaldoun" et l'article assassin du Dr Saleem Farrukh sur l'état culturel et intellectuel du monde musulman...
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