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29/10/2015

Michel Onfray : Dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

 

Michel Onfray a donné une longue entrevue au Magazine "Eléments". Questionné par Alain de Benoist, il balance quelques missives en direction de la bien-pensance franchouillarde... et, bien entendu, toute la Gôche se fait caca dessus. Car, comprenez-vous, la presse bien-pensante a le droit de soliciter Jean-Marie Le Pen ou Alain de Benoist pour un entretien, mais la Presse Alternative de Droite n'a pas le droit de demander à un homme de gauche de répondre à ses questions... sinon ça fait tache ! Et elle aime rester propre, la Gôche franchouillarde... la vertu avant toute chose...

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On ne présente plus Michel Onfray. Infatigable animateur de l’Université populaire de Caen philosophe réfractaire aux coteries parisiennes, tout ensemble proudhonien, camusien et même péguyste (au religieux près), charnel et enraciné dans sa terre normande, adversaire des bien-pensants, il est libre comme on n’ose plus l’être aujourd’hui. « À une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire », disait Orwell. Michel Onfray a choisi de la dire. Silence, on parle !

ÉLÉMENTS : Pour avoir déclaré, en mars dernier, qu’il vous importe plus de savoir si une idée est juste ou fausse que de savoir si elle provient de la gauche ou de la droite, vous vous étiez attiré de grotesques « réprimandes » de la part de Manuel Valls, que vous aviez alors traité publiquement de « crétin ». Depuis lors, les attaques contre vous n’ont pas cessé. On vous reproche, comme à bien d’autres, d’avoir « viré à droite ». Qu’en pensez-vous ?

MICHEL ONFRAY : Depuis l’accueil hystérique et malveillant de mon livre sur Freud en 2010, j’ai vu fonctionner en pleine lumière les rouages de la machine idéologique de cette prétendue gauche irrémédiablement parisienne, mondaine affairiste, vaniteuse, frivole et narcissique. Depuis, je me moque absolument de ce qu’on dit et de ce qu’on écrit sur mon compte tant le délire fait la loi en la matière. J’ai pour hygiène de ne rien lire de ce qui est écrit sur moi, que ce soit pour ou contre. Notre époque est marquée par le nihilisme, et le ressentiment est le signe distinctif du nihilisme. La petitesse, qui est grande, fait la loi et avec elle les passions tristes : l’envie, la jalousie, la méchanceté, la bêtise. Ces passions-là sont le carburant de la presse idéologique de gauche qui préfère une idée débile de gauche, parce que la gauche dit toujours la vérité, bien sûr, et qui transforme en homme de droite quiconque aura dit de cette idée débile qu’elle est débile. Ce pavlovisme est un marqueur de la presse de gauche. On n’y pense pas, on y rabâche, on y catéchise, on y psalmodie les mantras fournis par les conseillers en communication de ceux qui se disent de gauche juste parce qu’ils veulent prendre la place de ceux qui sont de droite quand ils sont au pouvoir — afin d’y mener finalement la même politique quand ils ont obtenu les clés du Palais… Je ne fais donc pas de la presse qui se croit de gauche l’arbitre de mes élégances. Ne parlos pas du Net, qui est devenu la religion de la lettre anonyme et dont la prière matinale est la dénonciation. Le fiel a remplacé l’encre.

Ma mesure, c’est le peuple. Quand celui-ci, que je vois dans ma vie de tous les jours, qui m’arrête dans la rue, qui vient me voir dans le train, qui s’excuse de me parler trois minutes au restaurant, qui m’envoie quotidiennement une centaine de mails non anonymes, eux, dans lesquels il me dit se reconnaître dans ce que je dis, notamment dans ce mépris de la gauche institutionnelle qui a trahi le peuple et dans ma revendication d’une gauche populaire restée fidèle à l’idéal de la gauche (pour mémoire : contribuer au bonheur du peuple…), alors je me dis qu’en effet, je n’ai pas faili, je n’ai pas trahi. Mais quand on reste fidèle à un idéal, ceux qui l’ont trahi nomment traître celui qui, lui, y est resté fidèle.

Ma gauche populaire est girondine, communaliste, libertaire, proudhonienne, autogestionnaire. Que la gauche institutionnelle, de Hollande à Mélenchon, de Libération à Mediapart, ne m’aime pas et me calomine est plutôt une bonne nouvelle. Le contraire m’inquiéterait...


Opération Lynchage en bande organisée -- Libération, Le Monde, Médiapart. Le Parti des dévots et de la bien-pensance ne pardonne pas à Michel Onfray de ne pas hurler avec les loups.

ÉLÉMENTS : La création de l’Université populaire de Caen en 2002, en tant que « communauté philosophique » qui fait de l’ « élitisme pour tous » un « impératif catégorique », est, dites-vous, votre plus grande fierté. Depuis, elle poursuit et développe ses activités, avec un public de plus en plus large. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer une telle structure ? Avez-vous été influené par le concept de Haute école populaire du Danois Grundtvig, par les universités populaires créées en France à la fin du XIXe siècle ?

MICHEL ONFRAY : Oui, bien sûr, j’ai d’abord pensé à celle qu’invente Georges Deherme, un ouvrier proudhonien qui réagit ainsi à l’affaire Dreyfus : il croit que le débat mérite d’être nourri par une culture qui n’est donnée qu’à ceux qui ont suivi des études — nous sommes à la fin du XIXe siècle. Quand on n’est pas allé à l’école, qu’on est illettré, qu’on a été placé très tôt dans un atelier ou mis aux champs à garder les vaches, on ne possède pas la culture qui permet de disposer d’un jugement ou de se faire un avis. Cet illettrisme n’est plus. Il s’est métamorphosé. Celui de notre époque, massif, démesuré, immense, paraît plus grand encore, car ce qui fut longtemps sagesse populaire, morale ancestrale, bon sens paysan et qui pouvait alors suffire pour constituer un esprit sain, a disparu sous les effets conjugués de l’information de masse, d’abord avec la télévision, ensuite avec la prolifération numérique. Jamais l’illéttrisme n’a été autant haut de gamme, concernant parfois plus les diplômés que ceux qui ne le sont pas, tant le bourrage de crâne idéologique fait sa loi depuis plus d’un demi-siècle. Lire ou relire les analyses définitives de Günther Anders sur ce sujet...

Je crée donc l’UP en réponse à l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections présidentielles par la grâce du suffrage universel. J’avais été sollicité par les intellectuels parisiens pour m’associer au mouvement de masse qui invitait à « faire barrage au fascisme » en signant des pétitions, en descendant dans la rue, en votant pour Jacques Chirac. Je n’ai signé aucune pétition, je ne suis pas descendu dans la rue, je n’ai pas voté Chirac. J’ai voté blanc. Le fonctionnement de la Constitution empêchait que Le Pen fût élu, n’importe qui de normalement sensé pouvait le savoir au soir du premier tour. Ces intellectuels de gauche, qui avaient accompagné le renoncement de la gauche à être de gauche en légitimant le tournant libéral de Mitterrand, en 1983, étaient, à mes yeux, responsables de cette enflure du FN — d’ailleurs instrumentalisé par Mitterrand. Pas question de hurler avec ces loups. En revanche, pour agir et non pas verbigérer, dans la logique du colibri, chacun faisant sa part, j’ai lancé l’UP afin de créer localement les conditions d’une « raison populaire » pour utiliser des expressions utilisées par Condorcet et Diderot.

Treize ans plus tard, j’ai fait mon travail. Les autres intellectuels dits de gauche, eux, n’ont pas fait le leur. Bien au contraire. Résultat : le parti de Marine Le Pen est devenu le premier de France. En ce qui me concerne, je n’ai rien à me reprocher. Je n’ai jamais eu la prétention de changer les choses à moi seul. Mais je n’ai rien à regretter de mon trajet politique.


Edwy Plenel, premier flic de France, le seul, le vrai. Au congrès des apparatchicks socialistes "Combattre et Proposer" ? Traduisez plutôt par "Abattre et Imposer".

ÉLÉMENTS : Le fait d’avoir qualifié cette initiative de « populaire » a-t-elle ou non facilité sa mise en œuvre ? À une époque où le fossé ne cesse de se creuser entre le peuple et la classe dirigeante, comment le terme a-t-il été accueilli ?

MICHEL ONFRAY : Comme je suis bénévole et que nous n’avions pas l’argent qui permet de louer des salles, j’avais sollicité le Musée des Beaux-Arts de Caen, dont le conservateur d’alors, très versé dans la mauvaise peinture régionale, pourvu qu’elle fût normande, pour un prêt de salle. Le concept d’Université populaire l’a horrifié, pas pour le côté université, bien sûr, mais pour l’épithète ! Il s’est caché derrière l’Association des Amis du Musée des Beaux-Arts, qui ne m’aimait pas, pour me refuser l’endroit. J’étais alors enseignant dans un lycée où j’avais eu pour collègue pendant vingt ans celle qui est devenue maire UMP de Caen. Elle est passée outre, nous avons eu gratuitement le Musée où l’UP a fait ses premiers pas en 2002.

Populiste ? Je préfère à libéral, capitaliste, bourgeois, mitterrandien, social-démocrate, social-libéral... Sollers a cru un jour me blesser en disant de moi que j’étais un « tribun de la Plèbe ». Il ne pouvait pas me faire plus grand honneur ! Je viens de la plèbe, je la connais : mon frère ouvrier dans une carrière et ma belle-sœur cantinière en font encore partie, et mes petits neveux aussi, ma mère également qui fut femme de ménage, mon père aujourd’hui décédé qui était ouvrier agricole. Je préfère mille fois ce monde à celui dans lequel évoluent ceux qui me traitent de populiste et m’honorent ainsi. Leurs compliments me blesseraient.

ÉLÉMENTS : Votre vie personnelle et professionnelle est, pour vous citer, « contenue depuis toujours dans le triangle Argentan-Chambois-Caen », et votre famille « est en Normandie depuis dix siècles ». Vos origines sociales et votre parcours témoignent à l’évidence d’un enracinement profond et d’une grande fidélité à l’esprit des classes populaires. Dans une période où il n’est pas de bon ton de se dire enraciné, fidèle à son passé familial et à son identité régionale et nationale, que répondez-vous à ceux qui, tel le psychanalyste Jacques-Alain Miller, affirment que vous avez une « relation toute barrésienne avec la terre et les morts » ? Que vous inspirent, par ailleurs, ces mots de Simone Weil : « Dans la détresse, le désarroi, la solitude, le déracinement où se trouvent les Français, toutes les fidélités, tous les attachements sont à conserver comme des trésors trop rares et infiniment précieux, à arroser comme des plantes malades. »

MICHEL ONFRAY : Jacques-Alain Miller me fait rire, vraiment, éclater de rire même… Au moment de la parution de mon livre sur Freud, la revue Philosophie Magazine avait arrangé un entretien entre lui et moi. Il m’accueillit alors dans un immense appartement près du Luxembourg avec des toiles de maître partout au mur. En une vie de travail, mon père n’avait probablement gagné qu’un millième d’une des nombreuses peintures dont il avait hérité, beau mariage avec la fille de Lacan oblige. Il était flanqué d’une créature aux longues jambes et à la jupe courte qui, enfoncée dans un fauteuil profond, montrait plus ses genoux que sa tête, mais on sentait pour le psychanalyste qu’elle était plutôt là pour ce genre d’arguments.

Il a commencé par lire un texte, comme si nous étions ses élèves. La créature arborait un large sourire. J’ai précisé qu’on n’était pas venu pour ça. Il a donc été obligé d’improviser, exercice beaucoup plus dur pour un charlatan qui n’a rien à dire et se trouve privé de son boniment... Il a donc voulu faire le malin, jouer à l’intelligent caustique en précisant que ce qu’il aimait chez moi, c’était que « fils de pauvre, je m’étais fait tout seul... » avant d’ajouter un peu plus loin qu’ « Hitler lui aussi s’était fait tout seul... » ! C’était tellement ridicule de le voir réduit à cette pitrerie sans pouvoir se raccrocher à son texte que j’ai souri pendant que la créature dévoilait plus encore ses jambes. Une seconde bassesse me fit sourire plus large encore et luifaire remarquer qu’il valait mieux subir l’injustice que la commettre, et que s’il voulait que j’aille sur le terrain brutal, je pouvais aussi... Il m’a alors présenté ses excuses en confiant qu’il avait été analysé, bien sûr, mais probablement pas assez… La chose fut filmée, elle fut un temps sur le site de Philosophie Magazine. Peut-être s’y trouve-t-elle encore. La peau de la créature était devenue pareille à celle de son fauteuil… Il me dit quelques temps plus tard qu’il avait créé une « université populaire du lacanisme », et il m’a paru si pitoyable que j’ai bien du mal à prendre au sérieux les propos de ce monsieur… Rappelons qu’il a rassemblé de vieux textes épars parus avant le Livre noir de la psychanalyses en les présentant comme une réponse faite après à ce livre qui, alors, n’avait pas vu le jour. Voilà un homme qui est plus brillant pour répondre à des questions pas encore posées, mais qui s’avère incapable, sans son antisèche, de répondre à des questions posées dans le cadre d’un entretien. Il correspond bien à ce qui pour moi, définit la psychanalyse : brillant pour résoudre des problèmes qui ne sont pas posés, mais nul pour résoudre ceux qui le sont. Passons aux choses sérieuses avec Simone Weil : oui, bien sûr, je souscris à ce qu’elle dit.


Michel Onfray à l'Université de Caen; créée au lendemain du choc du 21 avril 2002. Treize ans plus tard, il est reproché au philosophe de "faire le jeu du Front National".

ÉLÉMENTS : Dans un article publié par La Règle du jeu, la revue de BHL, le même Jacques-Alain Miller vous accuse d’avoir créé avec votre Université populaire une « université du bien-penser », d’être une sorte de Fouquier-Tinville qui « décapite Freud et autres têtes de Turc ». À ses yeux, Alain Badiou et vous êtes des « hommes d’ordre », celui-ci dans une « version ouvertement totalitaire », et vous dans une « version secrètement libérale » (sic). Êtes-vous, Michel Onfray, un professeur de bien-pensance, un adepte de la terreur intellectuelle ?

MICHEL ONFRAY : Voilà un homme qui a porté Sade au pinacle, puis Mao au temps de la Gauche Prolétarienne, puis Lacan, qui était maurassien, mais fit un beau-père très utile pour sa carrière ; voilà un normalien qui a souscrit à la mort de l’homme professée par Althusser, Barthes, Foucault, mais qui allonge les hommes sur son divan pour leur prendre beaucoup d’argent en liquide, doctrine freudienne, pour soigner les riches de préférence, doctrine freudienne, tout en justifiant l’ « attention flottante », doctrine freudienne, qui inscrit dans le marbre théorique que l’analyste puisse dormir pendant l’analyse sans conséquence funeste puisque, dans le sommeil, les inconscients communiquent : et ce serait donc cet homme qui saurait ce qu’est bien ou mal penser ? Il n’est jamais venu à Caen que je sache et parle par ouï-dire, de cela comme du reste. Pourquoi dès lors reprendre à son compte le concept d’UP si c’est une école de bien-pensance ? Pourquoi les psychanalystes, Madame Roudinesco en tête, ont-ils voulu supprimer l’UP en intervenant auprès du président de région Basse-Normandie afin qu’il cesse de nous subventionner si c’est une école de bien-pensance dont il n’y aurait rien à craindre ? Lui qui, dans sa jeunesse, fut un farouche défenseur de Robespierre et souscrivait à la révolution culturelle maoïste qui fit un million de morts, est bien mal placé pour parler, même métaphoriquement, de Fouquier-Tinville. Je n’ai pour ma part pas de sang réel sur mes mains en n’ayant jamais de ma vie défendu un seul des dictateurs qui ont fait jadis son bonheur.

Quant à l’analyse sauvage du psychanalyste pas assez psychanalysé selon son propre aveu qui voit dans mon antilibéralisme la preuve cachée de mon libéralisme, il me fait songer aux élèves de terminale qui, quan ils découvrent Freud, en font un usage sauvage, immodéré, déraisonnable, qui renseigne plutôt sur le fonctionnement de leur psyché pas finie. Encore un peu de divan Monsieur Miller... Son frère Gérard, lui, a au moins le mérite d’avoir fait ouvertement profession de bouffon médiatique.

ÉLÉMENTS : Récemment dans Le Point, vous vous êtes livré à une impitoyable déconstruction de la gauche française actuelle, ralliée à l’opportunisme social-démocrate, quand elle n’est pas simplement devenue l’aile « profressiste » du capitalisme libéral. Elle n’est, dites-vous, qu’une « tribu grosse comme un village papou », qui « fonctionne comme une mafia » mais qui « fait la loi ». Cela ne vous incite pas pour autant à voter pour la droite, ce que nous serions bien les derniers à vous reprocher. Le clivage gauche-droite s’effaçant un peu plus tous les jours, quel est à votre avis le nouveau clivage qui s’avérera décisif dans les années qui viennent ?

MICHEL ONFRAY : Le clivage qui sépare les tragiques qui savent prendre de la hauteur et qui, dans l’esprit du Braudel des longues durées, savent que l’Occident est fini, et ceux qui n’ont rien vu, les nigauds, et pensent toujours qu’ils ont un pouvoir sur la falaise qui s’effondre. Autrement dit, avec une métaphore animale, les aigles qui disposent de la perspective de Sirius et les taupes myopes dans leurs galeries. Le schéma chrétien avec Parousie a été repris par les marxistes qui, eux aussi, souscrivent à la lecture linéaire et ascendante de l’histoire. Sortir de ces schémas idéologiques est quasi impossible. Il faut lire La science nouvelle de Vico, les Leçons sur la philosophie de l’histoire de Hegel, le Système du monde de Keyserling, Le déclin de l’Occident de Spengler, L’Histoire de Toynbee ou Le mur du temps de Jünger pour s’informer sur les conceptions morphologiques, et non dialectiques, de l’histoire. Car seules ces pensées permettent une lecture vraiment postchrétienne de l’histoire. Droite et gauche signifient encore, mais surtout par leur passé et c’est à ce passé que je suis fidèle quand je me dis de gauche : c’est la gauche qui a lutté pour sortir les enfants des mines, créé des écoles pour ces enfants, amélioré la condition ouvrière, lutté contre la paupérisation, décolonisé l’Empire, aboli la peine de mort, pas la droite. Actuellement, la droite libérale et la gauche libérale pensent la même chose ; et la gauche antilibérale et la droite antilibérale également, sauf sur la question de l’immigration — une chance pour Mélenchon, un flux à réguler pour Marine Le Pen. Mais tous appartiennent au camp des taupes myopes ou aveugles. Jünger n’avait pas tort de faire du Titanic un marqueur de civilisation.


"Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît !" BHL sur son trône -- "Le Divan" de Marc-Olivier Fogiel -- rendant hommage à son père qui a fait fortune dans le bois précieux en faisant suer le burnous (des "semi-esclaves" selon une ONG britannique).

ÉLÉMENTS : Vos prises de position sur l’école qui a renoncé à « apprendre à lire, écrire, compter, penser », votre constat sur les « profs qui ont peur des élèves, qui n’arrivent plus à noter parce que noter, c’est fasciste », ou encore votre refus de la théorie du genre, vous ont valu d’être traité de « déclaré philosophe » (sic) par la revue Les Cahiers pédagogiques, tandis que Le Monde voyait en vous un « philosophe de comptoir », et que L’Express se demandait si vous étiez le « fils naturel de Jean-Paul Brighelli et de Farida Belghoul »...

MICHEL ONFRAY : C’est vous qui m’apprenez tout ça… Je ne lis pas les journaux ou les revues, dont celle que dirige BHL et dans laquelle s’exprime Jacques-Alain Miller, ni Les Cahiers pédagogiques (j’ai passé l’âge de lire des cahiers…). Quant au Monde, tout comme Libération et autres supports favoris des taupes, je ne les lis plus depuis longtemps. Mais faisons donc avec ce que vous m’apprenez : je viens de vous le dire, je ne fais du journaliste ni l’arbitre des élégances ni la mesure de l’intelligence saine, de la raison bien conduite et des pensées justes. Je ne pense rien des gens qui ne pensent pas, mais portent l’idéologie des actionnaires qui les appointent. Ils sont les servants d’un culte malsain. Leurs anathèmes, leur herems, leurs gémonies, leurs excommunications ne me blesseraient que si j’étais membre de leurs tribus. Or, ce n’est pas le cas. On ne saurait s’offusquer d’être insulté par des journalistes — ou des psychanalystes.

Ces fils de famille se moquent que l’école ait cessé d’éduquer, puisqu’ils procèdent du monde des nantis qui n’a que faire qu’on n’apprenne plus aux pauvres ce que leur milieu, à eux, leur dispense. Dès lors, refuser la sélection par le mérite, c’est l’avaliser par l’héritage et la reproduction, car le choix n’est pas entre sélection ou pas sélection, mais entre sélection républicaine des talents et sélection tribale des héritiers, des pistonnés, des présentés, des filles et fils d’archevêques. La sélection que ne fait pas l’école est faite par le marché avec les zélateurs qui cooptent leurs zélotes. L’école m’a permis de m’en sortir : elle ne le permet plus aujourd’hui aux enfants issus du même milieu que moi.

La pédagogie qui fait la loi dans les écoles depuis l’après-68 procède des délires structuralistes des années 1960-1970. Plus besoin d’apprendre les fondamentaux : on n’apprend plus, on apprend à apprendre, ce qui se réduit à se soumettre à l’ordre de l’information ludique du Net et des tablettes. L’éducation est l’art de fabriquer une tête bien faite, autrement dit capable de lire, écrire, compter, pour pouvoir… penser, un luxe dans un monde où l’on invoque la pensée quand on exige la soumission.

ÉLÉMENTS : Vous vous félicitez du recul du politiquement correct que vous souhaitez voir « crever comme une sale bête » ! En déduisez-vous qu’il est impératif que fassent cause commune tous ceux qui, au-delà de leurs éventuelles divergences, refusent le terrorisme idéologique ?

MICHEL ONFRAY : Je ne fais pas cause commune, jamais, avec personne. Je crois à Léo Ferré, qui, avec Brassens, m’a appris l’anarchie en même temps que Proudhon et qui chantait « la pensée mise en commun est une pensée commune ». Je ne veux pas me retrouver avec les mélenchonistes défenseurs de Robespierre ou les lepénistes partisans de la peine de mort sous prétexte que je partage leur antilibéralisme. Je ne veux pas défiler aux côtés des partisans de Hollande ou ceux de Sarkozy parce que je souscris à leur refus de recourir à la violence en politique. Je suis athée, mais n’aime pas les athées qui voudraient faire église. Je suis pour le petit et le modeste. Même si le grand d’hier est devenu le petit d’aujourd’hui, je suis du côté du faible. Si Mélenchon ou Marine Le Pen étaient interdits, persécutés, je serais de leur côté. Même chose avec les chrétiens ou les musulmans. Je n’ai aucun instinct grégaire et n’ai le goût d’aucune tribu. J’essaie de souscrire à cette formule de Nietzsche qui invitait à être seul de son parti...

ÉLÉMENTS : Vous écrivez : « Prétendre qu’il n’y a pas un choc des civilisations entre l’Occident localisé et moribond et l’Islam déterritorialisé en pleine santé est une sottise qui empêche de penser ce qui est advenu, ce qui est, et ce qui va advenir. » Vous semblez ainsi reprendre à votre compte la thèse de Samuel Huntington. Est-ce parce que vous y retrouvez certaines des idées de Spengler, auxquelles était en partie consacrée votre thèse de doctorat ?

MICHEL ONFRAY : Je souscris en effet à la thèse de Samuel Huntington et vois mal, sauf à prendre des vessies pour des lanternes, qu’on n’y souscrive pas. L’illettrisme contemporain empêche de concevoir les longues durées. La civilisation de la télévision et du numérique nous a plongés dans un éternel présent qui a transformé l’homme en amnésique incapable de passé et en innocent incapable de futur. Penser comme Malraux ou comme Élie Faure est devenu impossible : la micrologie procrastinante a remplacé les épopées. Huntington est devenu inaudible dans la cacophonie de l’instant devenu unique modalité de l’être.

Spengler fut en effet une partie de ma thèse, mais je ne conserve de lui que la lecture morphologique, en fait goethéenne, de l’histoire. Qu’il y ait un schéma précis pour toute civilisation, comme un calque qu’on pourrait poser sur chacune d’entre elle, et qu’on obtiendrait des contemporanéités en toute discipline (musique, peinture, droit, algèbre, géométrie, architecture, poésie, etc.), je n’y souscris pas. Il est un antidote pour une philosophie de l’histoire non linéaire, donc non chrétienne et non marxiste. C’est cela que je retiens.


Immigration, le débat interdit ? "On criminalise la moindre interrogation sur les migrants", déplore Michel Onfray

ÉLÉMENTS : Selon vous, la France mène une « politique étrangère islamophobe » et une « politique intérieure islamophile » que vous considérez toutes deux comme « fautives »...

MICHEL ONFRAY : Depuis 1991 et le devenir américain de la politique française avec Mitterrand qui souscrit aux bombardements de la première guerre du Golfe jusqu’à aujourd’hui où notre armée bombarde l’État islamique (qu’il ne faudrait pas appeler tel sous prétexte que ce ne serait pas un État et qu’il ne serait pas islamique...), en passant par les bombardements des villages afghans, libyens, maliens sous prétexte de droits de l’homme et de grand remplacement des dictateurs par des démocrates, la France a du sang musulman, celui de la communauté musulmane, sur les mains. Et pas qu’un peu. Comme ce sang n’est ni filmé, ni photographié, ni montré (relisons Baudrillard pour qui, parce qu’elle n’avait pas été filmée, du moins montrée sur un écran, la guerre du Golfe n’avait pas eu lieu...), il n’a pas été versé : c’est le sien. Mais l’oumma, elle, le sait que ce sang a été versé : c’est le sien. Sous prétexte de lutter contre un terrorisme qui ne nous menaçait pas (Saddam Hussein n’a jamais projeté de mettre Paris à feu et à sang…), nous avons agressé un peuple, puis d’autres peuples qui leur sont frères, et les musulmans n’ont pas la mémoire courte. En plus d’avoir tué en pagaille les leurs, on a bafoué leur dignité, leur humanité, leur être même. C’était une faute, c’est toujours une faute, une grave faute.

Cette politique étrangère islamophobe de la France se double, sur le territoire national d’une politique islamophile qui voit du racisme et de la xénophobie dans toute proposition de réflexion, et seulement une réflexion, sur l’immigration, l’identité nationale, l’islam en France. Toute question est interdite sur ce sujet, où l’on n’accepte que la récitation du catéchisme : l’immigration est une chance pour la France ; la France est depuis toujours multiculturelle, cosmopolite, métissée ; l’islam est une religion de paix, de tolérance et d’amour. On sait que tout cela n’est pas vrai. Mais l’inculture règne là aussi en la matière et, à défaut de chiffres ou de statistiques interdits sous prétexte de caractère ethnique, à défaut de connaître véritablement l’histoire de France, à défaut d’avoir véritablement lu le Coran ou de connaître la biographie du Prophète, on dit n’importe quoi.


Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865). Authentique ouvrier imprimeur, lutteur redoutable, le penseur franc-comtois fut avec Victor Hugo, autre natif de Besançon, la voix du peuple français au XIX ème siècle.

ÉLÉMENTS : Vous avez déclaré approuver la fusion des deux Normandie résultant de la réforme territoriale votée en décembre dernier, et affirmé que vous défendiez l’unité de la Normandie dans ses revendications « populaires » et « culturelles ». Est-ce que ces déclarations rejoignent et complètent la préférence que vous avez exprimée dans Le Point en faveur des « Girondins fédéralistes et provinciaux » face aux « Jacobins centralisateurs et coupeurs de tête ». Faut-il voir ici l’influence de votre cher Proudhon ?

MICHEL ONFRAY : Mon cher Proudhon, oui, en effet. Vous mettez le doigt au bon endroit. Ma gauche est libertaire, mon socialisme est l’anarchisme proudhonien, celui des associations, des mutualisations, des coopérations, des fédérations, celui des contrats synallagmatiques, celui des provinces et de l’anarchie garanties par l’État (non pas un paradoxe, mais la pensée du dernier Proudhon, celui de Théorie de la propriété). Je crois également au « communalisme libertaire » de Murray Bookchin. Cette démocratie existe déjà, elle est invisible, mais elle s’avère très active dans les micro-communautés alternatives au mode de production capitaliste, au consumérisme, à l’agriculture productiviste. Elle est rurale, campagnarde, provinciale, on n’en parle donc jamais dans les médias parisiens jacobins et centralisateurs.

ÉLÉMENTS : Votre père vous a dit un jour « se souvenir d’un texte de George Sand (en réalité de Maupassant) qui racontait la mort d’un cheval, son ensevelissement à même la terre et la repousse de l’herbe, plus verte, plus forte, plus drue, la saison suivante ». « Leçon de panthéisme païen », ajoutez-vous. De l’hédonisme, dont vous avez souligné la nécessité dans L’art de jouir, jusqu’à votre opposition résolue et réaffirmée aux monothéismes, dont témoigne votre Traité d’athéologie, cette part importante de votre œuvre vous amène-t-elle à vous définir comme un philosophe panthéiste et/ou païen ?

MICHEL ONFRAY : Le vocabulaire religieux ne convient pas pour exprimer ma position : ni animiste, ni totémiste, ni païen, ni panthéiste, ni polythéiste, ce qui suppose des transcendances jusque dans l’immanence voire, avec le panthéisme, une identification de l’immanence avec la transcendance. Je suis indemne de toute transcendance, et n’en suis pas orphelin : je ne cherche pas à la retrouver. Je ne l’ai jamais perdue, car je ne l’ai jamais ressentie. La religion suppose un autre monde qui donnerait son sens à celui-ci : sous la pierre de l’animiste, l’esprit, sous l’animal du totémiste, l’esprit, dans les dieux multiples du païen, l’esprit. Il n’y a pas d’esprit pour moi dans quoi que ce soit. Je me suffis de cette phrase que Nietzsche empruntait à Albert Lange pour définir le matérialiste : « Contente-toi du monde donné ». Je m’en contente, il ne laisse place à aucune transcendance. Le cosmos est au centre de nous-mêmes : pas besoin de le chercher ailleurs. Je suis un athée radical.

Propos reccueillis par Alain de Benoist et Fabrice Valclérieux pour "Eléments"

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Eléments

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04/10/2015

Eléments de langage...

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Comme les événements en Syrie sont embrouillés et que le franchouillard lambda n'y entrave que couic, je me permets de vous rappeler quelques éléments de sémantique élémentaire susceptible de vous éclaircir la lanterne :

a) Quand l'OTAN fait passer un message, notamment dans leurs médias "Occidentaux", c'est "de l'information au profit des citoyens", bien entendu. Quand les Russes font passer un message, aussi bien dans leurs médias que dans les nôtres, c'est, vous l'aurez deviné, "de la propagande de guerre"... of course...

b) Quand les Occidentaux bombardent DAESH (un petit tir par ci, un autre petit tir par là), ils bombardent DAESH. Quand les Russes bombardent Al Qaïda ou Al Nosra, ils bombardent "l'opposition modérée"... même si au passage il bombardent abondament, aussi, DAESH... indeed...


c) Quand on met en doute les informations données par les Russes, cela relève de la prudence déontologique de journalope lucide. Si on met en doute les éléments de langage diffusés par les "Occidentaux", cela tient du complotisme et de l'antiaméricanisme primaires.
 Je suis bien placé pour le savoir, moi qui passe mon temps en d'autres circonstances à défendre les USA et à me moquer des complotistes en général.

Et pendant que les Etats-Unis accusaient les russes d'avoir fait des victimes civiles alors que leurs avions n'avaient même pas décollés de leurs bases, ils préparaient (est-ce un hasard ?) un bombardement contre les Talibans en Afghanistan qui lui a bel et bien fait des morts civils parfaitement inutiles.

Merci pour votre attention...

 

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08/01/2015

Je ne suis pas Charlie, par Richard Millet

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« J’ai, pour une fois, hier soir, écouté la radio et regardé la télévision d’Etat. J’avais oublié le ton sur lequel les journalistes prennent de haut le peuple français – ou ce qu’il en reste ; et je ne suis pas certain d’avoir, ce matin, le courage d’ouvrir les organes officiels de la Propagande concernant le massacre commis à Charlie Hebdo, puis dans la rue Nicolas-Appert, inventeur de la conserve industrielle. Seuls les naïfs, ou les menteurs, peuvent s’étonner de ce nouvel épisode de la guerre en cours – après Merah, Nemmouche et l’apprenti sorcier de Joué-les-Tours (pour ne pas remonter à l’époque de Kelkal et, plus loin, encore, de Naccache : il y a bien une persévérance dans le démoniaque dijhadiste). Je m’étonne, moi, qu’on n’ait pas de nouveau parlé, hier soir, de "loups solitaires", comme si des loups pouvaient être isolés à l’heure des "réseaux sociaux" et du téléphone satellitaire, parfaitement maîtrisés par le djihadisme international ; mais je suis rassuré qu’on ait mis en place une "cellule d’aide psychologique", les citoyens français étant à ce point conditionnés par les mots d’ordre du Bien qu’ils sont incapables de réagir devant le surgissement du Mal – le vrai, non le mythe du "retour des années 30" orchestré par ceux qui, justement, feignent de ne pas voir ce qui se passe.

Comme d’habitude, on n’a parlé de rien, à grands renforts de "spécialistes", de "confrères" et d’hommes politiques venus donner le la – au premier rang desquels, plus encore que Hollande, qu’on croyait disparu dans le roman de Houellebecq, Mme Kosciusko-Morizet prenant des airs de dame aux camélias, place de la République, pour dire les mêmes effarantes banalités que le premier venu – la politique n’étant rien d’autre, aujourd’hui, que l’exhaustion du premier venu sur la scène médiatique.

Si je ne puis m’associer aux flots de larmes soulevé par des actes qui, il va de soi, m’inspirent la même horreur que ceux de Breivik, c’est d’abord parce que le système politico-médiatique refuse de montrer la nature profonde de cette tragédie : une guerre civile qui plonge une grande partie de ses racines dans l’immigration musulmane, et dont les guerriers, aux noms toujours semblables dans leur morphologie et emblématiques d’une haine affichée de la France et de l’Occident ; le djihadisme naît principalement du refus de s’assimiler et du multiculturalisme d’Etat.

Charlie Hebdo n’est pas en guerre contre le multiculturalisme : ce journal fait partie de la Propagande d’Etat, et j’ai toujours regretté que Cabu, Wolinski et Charb mettent leur incomparable talent au service de quelque chose qui dépasse le simple refus de l’islamisme : la haine de l’Eglise catholique, laquelle a pour pendant l’antisémitisme d’origine maghrébine, et qui est un des acquis du multiculturalisme. J’ai toujours méprisé l’acharnement et les cibles faciles ; c’est pourquoi je hais l’anticléricalisme officiel autant que le dos courbé du clergé devant les attaques dont il est l’objet. Peu avant l’attentat, hier matin, j’avisais au flanc d’un kiosque un affichette publicitaire publiée par ce journal, et sur laquelle la naissance du Christ était moquée outrancièrement, l’illustration annonçant un article de Mordillat et Prieur, néo-renaniens duettistes de la déconstruction du christianisme, qui ont trouvé là de quoi faire oublier l’indigence de leur œuvre littéraire et cinématographique ; et je me demandais ce qu’il en est de la liberté d’expression, en France, pour ceux qui n’ont nulle voix au chapitre et qui ne peuvent se résoudre au triomphe du nihilisme, dont Charlie Hebdo est un organe actif.

La guerre en cours n’est pas une guerre de religion, comme voudraient nous le faire croire Charlie Hebdo et les djihadistes : c’est, redisons-le, une guerre civile que la présence sur le sol européen d’une masse croissante de musulmans rend d’autant plus violente qu’on la tait, même quand elle suggère aux Juifs français d’émigrer, de plus en plus nombreux, en Israël. Ainsi suis-je étonné que, pas une seule fois, hier soir, au journal de France 2, le mot de musulman n’ait été prononcé, bien que les terroristes aient tué, semble-t-il, deux de leurs coreligionnaires – ce qui montre bien l’étendue de la terreur islamiste, devant laquelle les journalistes officiels se couchent, devenant ses complices de fait. Il est vrai qu’ils sont, il faut y revenir, les séides de ce nihilisme officiel dont, avant le massacre, Libération donnait un exemple entre mille, la veille, en publiant le portrait d’une certaine Mme Schneck dont on me dit qu’elle publie des livres et qui croyait devoir apprendre à la France qu’elle avait avorté à l’âge de 17 ans – l’insignifiance littéraire étant aussi une des figures du nihilisme –, tandis que l’affaire Vincent Lambert était portée, le même jour, devant la Cour européenne des Droits de l’homme, à charge pour celle-ci de décréter de la vie ou de la mort d’un homme plongé dans le coma. Le même jour, la France perdait sa place de 5ème puissance industrielle...

Les rédacteurs de Charlie Hebdo sont morts les armes à la main. Je respecte les guerriers, fussent-ils des ennemis – ce que je ne saurais faire pour les terroristes, et je m’incline devant les deux policiers assassinés. Si je ne m’associe pas au deuil national décrété par Hollande, c’est que je n’ai rien de commun avec les fourriers de l’insignifiance étatique, outre que je refuse de faire corps avec un pouvoir qui a fait voter le mariage homosexuel et la loi sur l’euthanasie. Avait-on décrété une journée de deuil pour les collégiens juifs de Toulouse et les militaires de Montauban, dont deux musulmans, assassinés par Merah ? Le massacre de Charlie Hebdo a eu lieu le matin même où paraissait le roman de Houellebecq, à qui les djihadistes ont en quelque sorte donné une pathétique mais prévisible actualité. Hollande avait déclaré qu’il lirait le roman, "parce qu’il fait débat" : on n’en est plus là. Il n’y a pas de débat ; nous sommes en guerre. Une guerre que le système politico-médiatique occulte au nom de la "tolérance" et des "valeurs républicaines". Nous sommes libres, nous, de refuser toute forme de collaboration avec une classe politique qui a rendu possible le massacre d’hier, et, plus largement, la guerre civile »

Richard Millet

 

 

SOURCE : Blog de Richard Millet

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28/10/2014

Le vrai communisme du XXIème siècle, par Gédéon Pastoureau

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Après les émeutes de 2005, Alain Finkielkraut eut cette formule, heureuse métaphore polémique, selon laquelle l'antiracisme était le communisme du XXIème siècle. Un idéal au départ généreux qui donne lieu à une insidieuse terreur intellectuelle et à une censure de la pensée, l'audacieux parallèle met bien en lumière la dérive dogmatique de l'antiracisme. Si l'aspect totalitaire de celle-ci peut être abondamment illustrée, comparaison n'étant pas raison, on conviendra que les crimes de masse du communisme surpassent, en terme d'ampleur et de gravité, l'abrutissement des masses par l'antiracisme.

Le véritable communisme de notre siècle, lui, tue vraiment.
Et comme le communisme, son système immunitaire lui permet de le faire tout en niant être impliqué dans les meurtres perpétrés en son nom. Le véritable communisme du siècle, c'est l'islam.

 

Quand l'amalgame fait florès

Le terme « amalgame », en tant que vocable défensif utilisé afin de flétrir celui qui dénonce une réalité que l'on veut nier sans avoir à argumenter, semble faire son apparition en France lorsque des voix se font entendre pour rapprocher les crimes du communisme et ceux du nazisme.

Jean-François Revel, dans son livre La grande parade, décrit les pathétiques convulsions et l'aveuglement de la gauche française (« même et surtout non communiste ») après l'effondrement du régime soviétique. Sous-titré Essai sur la survie de l'utopie socialiste, l'ouvrage de Revel donne à voir la puissance des mécanismes du déni qui se mettent alors à fonctionner et à structurer une certaine pensée politique en France.

Il nous rappelle par exemple que, lors de la sortie du Livre noir du communisme, les porte-voix de la socialie française s'indignèrent bruyamment du rapprochement qui y était fait entre totalitarisme communiste et totalitarisme nazi : pour eux, la belle et pure idée communiste ne saurait être criminogène et ceux qui prétendaient affirmer la comparabilité des deux idéologies étaient de dangereux réactionnaires. C'est Jean-Marie Colombani qui sera parmi les premiers à se servir du terme d'« amalgame », tandis que l'historienne rouge Lilly Marcou qualifiera l'ouvrage dirigé par Stéphane Courtois de « cadeau offert au Front national à l'heure du procès Papon ».

On le sait, l'accusation d'amalgame et sa pratique pavlovienne (le chantage au FN) constituent l'alpha et l'oméga de la contre-critique de gauche. Ces derniers peuvent apparaître telles des armes grossières mais leur efficacité n'est plus à prouver : on jette le discrédit à peu de frais sur un ennemi dialectique ainsi diabolisé, lequel n'a alors d'autre choix que de répondre à cette accusation et ne peut ainsi que difficilement argumenter sur le fond. De nos jours, ces basses armes sont toujours maniées avec autant de bonne conscience. Ainsi, la description de ces mécanismes de défense, au-delà de l'intérêt propre lié à l'histoire politique de notre pays, présente l'avantage de nous aider à mettre en lumière les mécanismes de défense de ceux qui refusent que l'on critique l'islam.

Celui qui ressasse aujourd'hui que « Vous faites le jeu du FN / de l'extrême-droite » lorsqu'on se borne à critiquer l'islam et ses crimes, se présente comme le digne héritier de Robert Hue, secrétaire national du PCF, qui, lors de l'émission de télévision « La Marche du siècle » consacrée au Livre noir du communisme, devant l'énoncé des crimes du communisme, se trouva fort intelligent, en guise de réponse, de sortir de sa poche et d'agiter sous le nez de Jean-François Revel et de Stéphane Courtois un exemplaire du journal du FN. Il est aussi l'enfant spirituel du Premier secrétaire du Parti socialiste d'alors, un certain François Hollande, qui déclarait, lors de la sortie du Livre noir : « Chercherait-on à préparer des alliances avec l'extrême-droite, que l'on prétendrait ainsi légitimer d'avance ? ». Hier, tout anticommuniste, en plus d'être un chien, couchait avec l'extrême-droite. Aujourd'hui, la critique de l'islam est islamophobe, donc objectivement d'extrême-droite. L'anticommunisme primaire d'hier est l'islamophobie d'aujourd'hui.

Celui qui brandit le désormais classique chantage à l'amalgame pour ne pas vous répondre lorsque vous évoquez le lien entre les textes, l'histoire de l'islam et les tueries contemporaines commises au nom d'Allah, se discrédite car il prétend, par une formule devenue magique, désunir ce qui est lié, et se montre ainsi dans l'incapacité de démontrer que l'islam ne serait pas criminogène. De même, celui qui clame #Notinmyname sur les réseaux sociaux se ridiculise : ce n'est effectivement pas en son nom que l'on tue et que l'on propage l'islam par l'épée et la terreur, mais au nom de l'idole qu'il a en commun avec celui-ci. Il peut bien prétendre se désolidariser des bourreaux, l'islam est et demeurera leur trait d'union insécable.

L'injonction « Pas d'amalgame ! » peut donc bien se décliner à l'envie : « #Notinmyname », « Ce n'est pas ça, l'islam », « Que faites-vous des millions de musulmans pacifistes, qui ne veulent que vivre simplement et qui condamnent ces violences ? », du point de vue des slogans, le système défensif est le même que celui qu'utilisèrent avec la plus grande indignation les ardents défenseurs du socialisme dès la parution de l'Archipel du goulag, en 1973.

 

Le salut par les intentions

Se réclamant d'un prototype parfait, l'islam et le communisme ont en commun de n'avoir de compte à rendre à personne. Le subterfuge essentiel des zélateurs du communisme fut de disjoindre leur idéal des fruits que celui-ci engendrait : si monstrueuse ait été la mise en œuvre du communisme, celui-ci demeure un immaculé progressisme puisque ses intentions étaient pures. Par voie de conséquence, ses contempteurs sont des réactionnaires. Il en va exactement de même aujourd'hui pour l'islam.

La pureté des intentions, c'est ce qui différencie, nous dit Revel, les totalitarismes directs (ceux qui annoncent la couleur : le nazisme) et les totalitarismes indirects (ceux qui, s'appuyant sur un projet utopique, se parent des intentions les plus nobles et les plus morales : le communisme). Dans cette classification, les moins désinformés auront toutefois du mal à savoir où mettre l'islam. En effet, qui s'est penché sur l'histoire de l'islam, a lu le Coran et a pu parcourir quelques hadiths, sait que les crimes commis sous la protection miséricordieuse d'Allah y trouvent leur justification en toutes lettres. Difficile, dans ce cas, de parler comme Revel d'un totalitarisme utopique (indirect). Mais dans le même temps, ceux qui défendent l'islam comme n'ayant rien à voir avec les crimes commis au nom de son expansion n'ont de cesse de renvoyer aux versets les plus pacifiques, tout en relativisant, en écartant ceux qui le seraient moins. À ce titre, on peut tout à fait voir l'islam comme relevant du totalitarisme utopique. En définitive, l'ambivalence même du message coranique, que l'on ne peut de toute façon pas appréhender en tant que mécréant, place l'islam dans une position floue : l'essence totalitaire qu'il sécrète demeure relativement insaisissable puisque le message délivré / reçu n'est pas clairement énoncé.

L'islam appartiendrait ainsi à une troisième forme de totalitarisme, une forme hybride mêlant, à travers ses diverses interprétations, la forme directe (passant par les éléments guerriers et légalistes de ses textes) et la forme indirecte (liée à ses éléments utopiques et transcendants), lui permettant de s'affranchir des crimes commis en son nom bien plus facilement que le communisme.

 

L'Internationale, avec Dieu

La comparaison entre les deux systèmes révèle d'évidentes limites, celles de la supériorité de l'un sur l'autre : l'islam est à la fois religion et projet global de société. Même s'il avait ses croyants et son clergé, et même si le bon mot de Zemmour, « L'Oumma, c'est l'Huma », fait sens, le communisme soviétique n'est pas une religion à proprement parler : on sait que la transcendance lui était étrangère, voire insupportable, et qu'il lui a été finalement ouvertement hostile. Sur ce dernier point, il faut tout de même se souvenir des positions évolutives du système soviétique à l'égard de l'islam, entre 1917 et les années trente, puisque le parti bolchevik avait au départ accueilli des musulmans en son sein (1).

En 1923, Trotsky déclarait que dans plusieurs régions musulmanes de l'ex-empire russe, 15 % des militants communistes étaient musulmans, proportion qui pouvait aller jusqu'à 70 % dans certaines régions d'Asie centrale soviétique. On rapporte même qu'à l'époque, lors des manifestations organisées par les communistes, il n'était pas rare d'entendre des slogans du type « Vive le pouvoir des Soviets ! Vive la charia ! ».

En tant qu'idéologie, le communisme peut être combattu : son application a toujours donné lieu à une forme de totalitarisme, depuis le goulag russe jusqu'au laogaï chinois. La gauche a bien tenté de personnaliser ces différents régimes, de singulariser chaque incarnation du communisme afin de déconnecter totalitarisme meurtrier et communisme et de soustraire celui-ci à l'accablant tableau d'ensemble. Celui dressé par Le livre noir, par l'effet cumulatif de ses informations, reconstitue et met en perspective l'invariant totalitaire et mortifère de son objet : la défense du communisme, comme celle de l'islam, fuit ainsi toute vision globale, toute appréhension synoptique, toute « réintégration des échecs et des crimes dans les séries dont ils sont les éléments » (2).

En tant que religion, l'islam est infiniment plus difficile à appréhender que le communisme. Non seulement il s'exprime à travers des variantes théologiques très diverses (sunnisme / chiisme / kharidjisme / soufisme) au sein desquelles des courants eux mêmes nombreux se structurent selon des critères complexes, liant politique et pouvoir financier (salafisme wahhabite, pour citer le plus influent actuellement), mais son statut de système portant un projet global pour l'humanité, à travers l'indissociabilité du spirituel et du temporel, lui confère les attributs de la Machine totalitaire parfaite : perfection d'autant plus raffinée et terrifiante que l'islam a, grâce au travail de l'OCI (3) au niveau international et des associations antiracistes au niveau national, parfaitement intégré le discours du Bien de la post-modernité, s'adjoignant ainsi les services non négligeables du pouvoir médiatique.

Pour parfaire sa défense en terre hostile (Dar al Harb), l'islam a su se créer un double maléfique, un Mr. Hyde déresponsabilisant : l'islamisme. Ce tiers chimérique sur lequel attirer toutes les critiques autorise l'islam à ne pas répondre des exactions qu'il engendre et préserve ainsi l'utopie islamique : c'est pas moi, c'est l'islamisme (ou le djihadisme), un méchant avec qui je n'ai rien à voir !

L'islam se révèle finalement un ennemi doté d'une longévité et d'une capacité d'infiltration beaucoup plus sérieuse que ne le fut le communisme.

Nous devons être conscients de la continuité entre les arguments et la cécité de ceux qui le défendent aujourd'hui avec les arguments et la cécité que la gauche a pu développer face à l'indéniable caractère totalitaire du communisme. Tout cela fonctionne encore malheureusement très bien aujourd'hui, en partie grâce à une marxisation certaine des esprits.

Et si l'on veut bien croire qu'il n'est pas encore trop tard, à une époque où les effets de propagande et de désinformation sont démultipliés et où l'immigration de masse a transformé le profil culturel d'une partie notable des peuples européens, il nous faudra mettre en œuvre des trésors de constance, d'intelligence et de courage politique pour continuer à montrer et dénoncer le caractère essentiellement totalitaire de l'islam.

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Notes

(1) - http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s9crouch.html
(2) - La grande parade – Essai sur la survie de l'utopie socialiste, Jean-François Revel, Plon, 2000, p. 212
(3) - L'Europe et le spectre du califat, Bat Ye'or, Les Provinciales, 2010

Bibliograhie

- La grande parade – Essai sur la survie de l'utopie socialiste, Jean-François Revel, Plon, 2000
- Sociologie du communisme – L'islam du XXème siècle, Jules Monnerot, Editions du Trident, 2004
- Islamisme : comment l'occident creuse sa tombe, Hamid Zanaz, Editions de Paris, 2013
- L'Europe et le spectre du califat, Bat Ye'or, Les Provinciales, 2010
- Le livre noir de l'islam, Jean Robin, Tatamis, 2013

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Source : Gédéon Pastoureau, pour Mauvaise Nouvelle

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18/10/2014

Le gouvernement de Vichy et la rafle du Vel d’Hiv

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et

 

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Merci à l'ami Restif pour m'avoir fait découvrir ce remarquable billet de l'historien Alain Michel qui me permet de poursuivre ce qui a été dit ici et ...

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Il y a 15 ans, le 16 juillet 1995, le président de la République d'alors, Jacques Chirac, prononçait un discours extrêmement important, dans lequel il reconnaissait la responsabilité de la France dans la persécution des Juifs pendant l'occupation. Si, bien entendu, on ne peut que se réjouir de cette prise de responsabilité par le plus haut représentant de l'Etat, un acte qui était attendu de longue date par la communauté juive, les circonstances de cette allocution ont malheureusement aggravé les confusions existant déjà dans le grand public, et même chez nombre d'historiens, en ce qui concerne le rôle du régime de Vichy dans la rafle du Vel d'hiv. Prenons un seul exemple de ces confusions : l'historien Henry Rousso, pourtant spécialiste de la question de l'occupation, dans un "Que sais-je" consacré au régime de Vichy (n° 1720, Puf, 2007, p. 91) confond (involontairement?) les accords que René Bousquet, secrétaire général de la police réalise avec le chef de la gestapo en France, Karl Oberg, début août 1942, accord concernant les questions policières, et d'autre part les négociations entre les deux mêmes hommes un mois plus tôt à propos de la volonté allemande de réaliser une grande rafle de Juifs. Ainsi, si l'on en croit Rousso, le responsable de la police de Vichy accepte la participation des policiers français aux arrestations des Juifs en juillet 1942 en échange d'un renforcement de l'autorité de l'Etat français. La chronologie montre, de toute évidence, que cela est faux, mais il est si tentant pour certains de changer la chronologie pour adapter les faits aux idées reçues.

Ce 16 juillet 2012, nous marquons les soixante-dix ans de la rafle du Vel d'Hiv, au cours de laquelle près de 13 000 hommes, femmes et enfants furent arrêtés et, pour la plupart, déporté ensuite vers Auschwitz où ils furent assassinés. S'il est essentiel de préserver la mémoire de cet événement et le souvenir des victimes, n'est-il pas temps enfin de sortir des idées reçues, des clichés et des raccourcis plus qu'inexacts, pour proposer une vraie confrontation avec les événements historiques tels qu'ils se sont déroulés ?

Cependant, les idées reçues sont tellement ancrées en ce qui concerne l'application de la Solution finale en France que je ne pourrais pas, dans un seul article, corriger l'ensemble des déformations qui se sont accumulées au cours des années. Car dès que l'on tente de se confronter à la réalité historique sans idées préconçues, le premier élément qui frappe l'historien est la complexité des choses. Expliquer simplement des faits compliqués n'est pas une tâche facile, et c'est pourquoi je me contenterai ici de répondre à quelques questions de base qui, je l'espère, éclaireront un petit peu ce qui s'est réellement passé en juillet 1942 à Paris.

1 - Qui décide d'organiser la rafle ?

Le 11 juin 1942 a lieu à Berlin une réunion convoquée par Eichmann, au cours de laquelle il est décidé que le RSHA (SS-Gestapo) déporterait de France vers l'Est 100.000 juifs en 1942. Il s'agit d'un changement important puisque, jusqu'à cette date, il n'était prévu de déporter que 5000 Juifs de France cette année-là. Ces 100.000 Juifs doivent être valides pour le travail, et doivent donc avoir entre 16 et 50 ans. En effet, à cette période, seuls des "travailleurs" sont déportés vers Auschwitz.

Le représentant en France d'Eichmann, Théo Dannecker, décide, dans un premier temps, de déporter 40.000 Juifs de zone nord, l'arrestation de Juifs de zone sud devant faire l'objet de négociations avec le Gouvernement de Vichy, puisque les nazis n'ont pas d'autorité en zone non occupé. Dannecker décide de faire arrêter des Juifs adultes en Province dans la Zone occupée, et d'organiser une rafle en région parisienne qui permettra d'arrêter 22.000 Juifs adultes. Il prévoit que 40 % de ces Juifs destinés à être arrêtés dans le département de la Seine seront des Juifs français, le reste étant des Juifs étrangers.

  2 - Qui doit faire les arrestations ?

Depuis 1941, les Allemands utilisent directement la police française en zone nord pour arrêter les Juifs. Lors de la première rafle parisienne, en mai, les représentants de Vichy à Paris avaient été prévenus à l'avance mais ensuite, en août et en décembre 1941, les autorités d'occupation s'étaient servies directement de la police parisienne sans demander l'avis de Vichy. Cette utilisation directe de la police est facilitée par deux éléments. Depuis septembre 1940, les mesures prises par les Allemands contre les Juifs sont présentées par eux comme des mesures de sécurité qui rentrent dans le cadre des accords d'armistice et de la convention internationale gérant les territoires occupés. La police et la gendarmerie de zone nord ont donc pris l'habitude d'obéir aux consignes allemandes vis-à-vis des Juifs. Le deuxième élément est que Vichy ne s'est pas vraiment opposé à cette interprétation abusive des règles de l'occupation. D'une part parce qu'il est le "maillon faible" dans la négociation et préfère souvent (également dans d'autres domaines) influer sur le cours des choses plutôt par la ruse que par le conflit direct. D'autre part du fait que pour Vichy, pour la police comme pour les Français en général, la question juive n'est pas une question prioritaire ou centrale (il nous faut oublier notre période actuelle du "tout humanitaire" et ne pas projeter nos vues contemporaines sur le passé. En cette période, le sort de populations en difficultés, particulièrement un groupe minoritaire comme les Juifs, n'intéresse pas vraiment les gouvernements comme les populations).

On comprend donc que fin juin 1942, les Allemands ont à la fois l'intention et les moyens de réaliser la rafle projetée. Il est donc infondé de prétendre que sans l'acquiescement de Vichy, la rafle n'aurait pas eu lieu.

  3 - Les réactions du gouvernement de Vichy.

Dans un premier temps, fin juin, la réaction de Vichy aux intentions allemandes est double. En ce qui concerne la zone libre, Laval informe le conseil des ministres qu'il répondra négativement à la demande de transfert de Juifs vers la zone nord aux fins d'évacuation vers l'Est. En ce qui concerne les arrestations de Juifs en zone nord, Laval réserve sa réponse, mais elle apparaît très bien dans les propos de Leguay, délégué de Bousquet à Paris, à Dannecker le 29 juin: le gouvernement français n'est pas prêt à assumer la responsabilité de ces arrestations. La raison apparaît au détour d'une phrase : si les rafles concernaient les éléments "indésirables", les choses pourraient être envisagées différemment. Quels sont donc les éléments "indésirables" dont parle le délégué de Vichy? Il s'agit en réalité des Juifs étrangers, particulièrement des Juifs apatrides. En fait, Vichy cherche depuis un an et demi à se débarrasser des Juifs étrangers de zone sud pour les envoyer vers le continent américain. Par xénophobie et antisémitisme, et également par souci d'alléger ses soucis économiques. Mais ces tentatives ont été systématiquement bloquées par le gouvernement des Etats-Unis, par peur de ce qu'il considérait être une "invasion juive" des Amériques.

C'est dans ce contexte qu'en quelques jours se réalise un accord, négocié par Bousquet avec Oberg entre le 2 et le 4 juillet, et confirmé par Laval lui-même dans l'après-midi du 4 juillet. Quels en sont les points? Les Allemands, à la demande de Vichy, acceptent que ne soient arrêtés dans la rafle que les Juifs apatrides (essentiellement les Juifs anciennement allemands, autrichiens, polonais et soviétiques). Les autres Juifs, notamment les Juifs français, ne seront pas visés par la rafle. En échange, Vichy s'engage à livrer 10.000 Juifs apatrides de zone sud, et à superviser la police parisienne lors de la rafle prévue pour la mi-juillet. Ainsi Vichy accepte d'être officiellement impliqué dans la rafle, mais a obtenu en échange la protection des Juifs citoyens français, même en zone nord, ainsi que d'une partie des Juifs étrangers. Nous allons en voir les conséquences. Mais avant cela, il nous faut aborder la question des enfants.

  4 - Laval et les enfants juifs.

Parmi les idées reçues sur le rôle de Vichy dans la rafle du Vel d'hiv, la question des enfants pèse d'un grand poids. Revenons à Henry Rousso : « Alors que les nazis n'exigent pas encore les enfants, Vichy les livre de surcroît. »A l'appui de cette affirmation, les "accusateurs" citent un rapport de Dannecker à Eichmann daté du 6 juillet 1942, résumant une conversation du 4 juillet : « Le président Laval demande que, lors de l'évacuation de familles juives de la zone non occupée, les enfants de moins de 16 ans soient emmenés eux aussi. Quant aux enfants juifs qui resteraient en zone occupée, la question ne l'intéresse pas ».

Une première remarque importante : nous n'avons pas ici les paroles de Pierre Laval lui-même, mais la manière dont elles sont rapportées deux jours après et dans une autre langue, en allemand. Mais même en supposant qu'elles représentent plus ou moins ce qui a été dit par Laval, il n'y a là aucune conséquence en ce qui concerne la rafle du Vel d'hiv. De quoi parle Laval ? Du fait que les Allemands veulent appliquer les critères de la rafle (Juifs adultes entre 16 et 49 ans) aux Juifs apatrides de zone sud qui doivent être livrés par Vichy. Mais Laval n'est pas d'accord. De la même façon que lorsqu'il a proposé aux Américains d'évacuer les Juifs étrangers de zone sud, il s'agissait de faire partir l'ensemble des familles, de la même façon, si la direction n'est plus l'Amérique mais l'Est de l'Europe, ce sont les familles qui doivent partir, et pas seulement les adultes. Car pour Laval, qui début juillet 1942 n'a aucune possibilité de savoir ce qui se passe réellement à Auschwitz, il s'agit seulement de la continuité d'une même politique (se débarrasser des Juifs étrangers de zone sud) par d'autres moyens (les envoyer vers l'Est et non vers l'Ouest). La réalité du sort des Juifs après leur "réinstallation" lui est d'ailleurs sans doute plutôt indifférent, même s'il est difficile de savoir quelle aurait été sa réaction s'il avait su à l'avance le terrible sort qui leur était réservé.

Par contre, poursuit la citation de Laval par Dannecker, ce qui se passe en zone nord n'est pas de sa compétence, et si les Allemands ne veulent déporter que les adultes pouvant travailler, c'est leur problème! On le voit, rien dans ce texte ne permet de lier la responsabilité de Laval avec l'arrestation et la déportation des enfants Juifs pendant la rafle de zone nord, la rafle du Vel d'hiv. Les archives allemandes nous en fournissent d'ailleurs la preuve. Trois jours après cette déclaration de Laval à Dannecker, le 7 juillet, a lieu la première réunion de coordination entre les autorités policières françaises et allemandes pour organiser la rafle. Les instructions restent les mêmes en ce qui concerne l'âge des personnes à arrêter : de 16 à 50 ans. Si les paroles de Laval trois jours plus tôt avaient changé la donne, cela aurait dû apparaître immédiatement dans les instructions concernant les arrestations. Pourtant, nous savons que les enfants ont été arrêtés et déportés. Alors que s'est-il passé ?

  5 - Les conséquences imprévues des exigences françaises.

C'est le 10 juillet seulement que dans un télégramme urgent envoyé à Eichmann, Dannecker propose que les 4000 enfants qui resteront sûrement du fait de la rafle puissent être évacués aussi vers l'Est. Le prétexte invoqué est celui que les organismes sociaux, que ce soit l'Assistance publique ou l'Ugif (l'organisation juive contrôlée par les nazis), ne pourront prendre en charge autant d'enfants. Cependant, cette demandeà Berlin doit être liée à deux autres événements. Dès le lendemain, le 11 juillet, on remarque dans les instructions en vue des arrestations un glissement en ce qui concerne l'âge. Il ne s'agit plus des adultes de 16 à 50 ans, mais la limite supérieure est reportée à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes. Or cet élargissement des tranches d'âge semble être une initiative locale et non une instruction de Berlin. Pour la première fois, on précise également que les enfants seront arrêtés en même temps que les parents, tout en signalant qu'ils seront remis aux mains de l'assistance publique au Vel d'hiv. Deuxième évènement, le télégramme envoyé le 14 juillet à Berlin par la Gestapo de Paris où il est écrit qu'à la suite de l'accord conclu avec le gouvernement français, seuls les Juifs apatrides seront arrêtés : « Il s'ensuit que le nombre de personnes à appréhender se trouve très considérablement réduit (en particulier en province). » En conséquence la Gestapo de Paris informe Berlin de l'annulation des trains prévus en province, ce qui va rendre furieux Eichmann du fait de" la perte de prestige" du RSHA face au ministère des transports.

Il semble qu'entre le 10 et le 14 juillet, avant même le déclenchement de la rafle, les spécialistes de la question juive à Paris s'aperçoivent des conséquences, problématiques pour eux, de l'accord conclu avec Vichy. En réduisant "la cible" aux seuls Juifs apatrides, il n'est pas possible d'atteindre les objectifs prévus. Effectivement, lorsque la rafle est déclenchée, le 16 et le 17 juillet 1942, alors qu'on escomptait appréhender 22.000 Juifs adultes entre 16 et 50 ans, il n'y aura que 9037 Juifs de plus de 16 ans, soit à peine plus de 41 % de ce qui était prévu. On comprend pourquoi il devient indispensable, du point de vue des nazis, de déporter également les enfants, ce qui ajoute encore 20 % de déportés potentiels. C'est donc parce que les Allemands ont accepté à la demande de Vichy de n'arrêter que les Juifs apatrides qu'ils vont décider de déporter également les enfants de ces Juifs apatrides, tout simplement pour "faire du chiffre".

  Je n'ai pas pu, bien entendu, entrer dans toutes les questions et dans tous les détails de ces journées terribles de juillet 1942, mais la conclusion est claire, et peut se résumer ainsi :

-          La décision d'organiser la rafle est une décision allemande, et le cadre des arrestations a été prévu par la Gestapo-SS. La police parisienne s'est contentée d'obéir à ces instructions, comme cela avait été le cas lors des rafles de 1941.

-          Le gouvernement de Vichy a accepté de jouer un rôle actif dans ces arrestations pour deux raisons : limiter les arrestations aux Juifs apatrides, afin que les Juifs français ne soient pas touchés, et se débarrasser eux-mêmes d'un certain nombre de Juifs étrangers qui se trouvent en zone sud.

-          Vichy, et en particulier le chef du gouvernement, Laval, n'a pas demandé que l'on arrête et que l'on déporte les enfants de Juifs apatrides lors de la rafle du Vel d'hiv. Il a seulement imposé que les Juifs apatrides de zone sud soient livrés par familles entières, et pas seulement les adultes, question qui n'est pas liée avec la rafle du Vel d'hiv.

-          En conséquence de la limitation des arrestations aux seuls Juifs apatrides, les Allemands ont dû supprimer des déportations de province, et la rafle du Vel d'hiv n'a pas atteint l'objectif qu'ils avaient espéré.

-          Pour combler le manque de personnes arrêtées, les Allemands ont décidé de déporter également les enfants arrêtés lors de la rafle du Vel d'hiv, au lieu qu'ils soient confiés à l'Assistance publique et à l'UGIF.

-          Vichy a donc été complice de la rafle, et non son initiateur. Mais cette complicité a, paradoxalement, limitée les dégâts, en limitant le nombre d'arrestations. Bien sûr, cette conséquence n'avait pas été volontaire, et Vichy n'avait sans doute pas plus réfléchi à cela que les nazis eux-mêmes. Son but était, d'abord et avant tout, de protéger les Juifs français, y compris ceux de zone occupée. Comme l'écrivait déjà le grand historien américain Raoul Hilberg dans son ouvrage central sur la Shoah :  « Quand la pression allemande s'intensifia en 1942, le gouvernement de Vichy se retrancha derrière une seconde ligne de défense. Les Juifs étrangers et les immigrants furent abandonnés à leur sort, et l'on s'efforça de protéger les Juifs nationaux. Dans une certaine mesure, cette stratégie réussit. En renonçant à épargner une fraction, on sauva une grande partie de la totalité ». (La destruction des Juifs d'Europe, Gallimard, Folio histoire 2006, p. 1122-1123).

  Finalement, le seul mystère qui reste non résolu est celui d'expliquer pourquoi, de Serge Klarsfeld à Henry Rousso, l'historiographie française s'entête dans un récit extrême noircissant Vichy en contradiction avec les faits historiques ? L'auteur du "Syndrome de Vichy" devrait peut-être se livrer à une auto-analyse ?

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Source : Blog d'Alain Michel...

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15/10/2014

Eric Zemmour et le poids de la doxa

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Pour revenir sur ce qui a été dit ici...

 

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INTERVIEW - Historien français et rabbin vivant en Israël, Alain Michel est l'auteur de Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français, dont les idées sont largement reprises par Eric Zemmour. Il plaide pour que s'ouvre un "débat historique" sur la question, jugeant que le l'historiographie de la Shoah est figée en France.

Eric Zemmour reprend vos idées au service d'un ouvrage très politique et idéologique - Le suicide français. N'est-ce pas gênant pour l'historien que vous êtes ?

Je ne suis pas responsable de l'utilisation que l'on fait de ce que j'avance, à partir du moment où l'on ne déforme pas ce que j'écris. Le livre d'Eric Zemmour reprend ses idées, ses approches, et cela ne me concerne pas. Je n'aurais pas fait la présentation de cette manière-là, concernant le chapitre sur la France de Vichy. Zemmour parle comme le polémiste qu'il est. Mais il respecte globalement l'approche qui est faite dans mon livre. Je n'ai pas à censurer quelqu'un en raison de ses idées tant que cela reste globalement dans le consensus démocratique.

Peut-on dire, comme Eric Zemmour, que "Pétain a sauvé 95% des juifs français" ?

Non, ce n'est pas Pétain mais le gouvernement de Vichy. Cette politique - approuvée par Pétain - a été essentiellement menée par Pierre Laval, secondé par René Bousquet. Pétain était quelqu'un qui avait un vrai fond d'antisémitisme, qui n'existait pas, à mon sens, chez Laval et Bousquet. L'expression de Zemmour est maladroite. Il aurait fallu dire "entre 90 et 92%", et contrairement à ce qu'affirme Serge Klarsfeld, je ne pense pas que l'on puisse attribuer ces chiffres à la seule action des "Justes parmi les nations", mais principalement à la politique appliquée par le gouvernement de Vichy, qui a freiné l'application de la solution finale en France.

Existe-t-il une doxa paxtonienne (du nom de Robert Paxton, historien américain dont les recherches sur la France de Vichy font référence), comme le répète Eric Zemmour ?

Oui, je pense qu'il a tout à fait raison de ce point de vue-là, malheureusement. Depuis le début des années 1980, il est très difficile d'exprimer des idées sur le plan historique qui vont à contre-sens de la pensée de Paxton. Certains chercheurs ont arrêté de travailler sur le sujet, car le poids de cette doxa les empêchait de travailler librement. C'est un problème sur le plan de la recherche historique. On peut être en désaccord sur ce que j'écris dans mon livre - considérer que la vérité est plus du côté de Paxton ou Klarsfeld - mais le débat historique doit être libre. Il ne l'est pas aujourd'hui en France.

Les ouvrages de Leon Poliakov (Bréviaire de la haine : le IIIe Reich et les juifs) et Raul Hilberg (La destruction des juifs d'Europe), auxquels vous vous référencez, sont anciens, et ont été écrits sans qu'ils aient eu accès à l'ensemble de la recherche sur le sujet, ce que vous reproche Paxton notamment...

C'est une inexactitude totale. Poliakov est revenu sur ses écrits en 1989, écrivant à nouveau que Laval n'avait jamais été antisémite. C'est l'historien de l'antisémitisme, je pense que l'on peut lui accorder un certain crédit. De la même façon, Hilberg a publié trois éditions de son livre. Il cite d'ailleurs Paxton et Klarsfeld à titre documentaire seulement, et jamais concernant leur analyse, ce qui montre bien son désaccord avec eux.

Que répondez-vous à Robert Paxton, qui affirme que vous n'êtes pas un historien sérieux ?

Un historien sérieux n'est pas là pour distribuer les bonnes et mauvaises notes aux autres chercheurs. Il doit amener des faits. Dans son interview à Rue 89, il y a une série d'erreurs stupéfiantes, notamment sur les dates des déportations en France, où sur la durée de l'occupation en France et en Italie... Le gouvernement de Vichy avait bien sûr beaucoup de torts, était antisémite, mais je pense qu'il faut rééquilibrer la question et cesser de faire un récit en noir et blanc, qui diabolise Vichy et innocente les Français.

Que voulez-vous dire ?

Je pense que ce qui caractérise cette période, c'est avant tout l'indifférence totale des Français. Les gens n'avaient rien à faire du sort des juifs, cela ne les dérangeait pas trop, parce qu'il existait une ambiance antisémite en France et en Europe depuis les années 1930 environ.

Qu'implique un "réexamen du régime de Vichy", que vous appeliez de vos voeux dans votre livre ?

Il y a encore des archives non utilisées, ni consultées. Il faut réfléchir à nouveau à ce qu'il s'est passé durant ces années, analyser l'action de Vichy avant de poser des condamnations absolues. Je déteste les dirigeants de Vichy et n'ait aucune sympathie pour ces gens-là, mais je suis historien et nous ne faisons pas un travail d'avocat à charge. Nous devons déterminer le cours des événements et ce qu'a été la vérité historique.

Comment dire que Vichy a "protégé la majorité des juifs français", quand le statut des juifs de 1940 et 1941 les excluait de la plupart des professions et les condamnait à la misère, avec un statut de citoyen de seconde zone ?

Le statut des juifs les a affaiblis quand la solution finale s'est déclenchée. Que cela ait eu des conséquences indirectes, c'est une chose, mais ce n'est pas pour ça que l'on peut dire que Vichy a sacrifié des juifs français. Le statut des juifs était antisémite, mais n'avait aucune volonté d'extermination. Il y avait en revanche une forte xénophobie vis-à-vis des juifs étrangers, et en répondant aux demandes allemandes pour livrer ces gens-là, Vichy s'est rendu complice de leur extermination.

Les enfants victimes de la rafle du Vel d'Hiv étaient, pour la plupart, nés en France et déclarés Français...

La majorité des adultes étaient des juifs étrangers, et la question de leurs enfants s'est logiquement posée. Les Allemands se sont en effet aperçus qu'ils n'allaient pas remplir leurs objectifs et ont décidé d'incorporer les enfants, sur une idée de Theodor Dannecker, le bras droit de Eichmann à Paris. L'administration française n'a appris ces changements qu'au dernier moment, et elle a dû s'y plier en vertu des accords signés avec l'occupant. Cette question est donc directement liée à la volonté allemande, même si l'administration française a participé à cet acte absolument horrible.

Vous estimez que l'historiographie de la Shoah est figée, que voulez-vous dire ?

Certaines conceptions sont devenues des classiques, et on les enseigne dans les écoles et à l'université. Contrairement à l'Allemagne, Israël ou les Etats-Unis, où des débats existent sur la question de la Shoah, tout le monde parle d'une même voix en France. C'est devenu un problème affectif et idéologique. Il faut rendre cette question à l'histoire, car même si la mémoire est évidemment très importante, elle ne doit pas empêcher l'histoire d'avancer.

Thomas Liabot - leJDD.fr

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Source : JDD

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12/10/2014

Adrien Abauzit revient sur la polémique Zemmour/Salamé à propos du Régime de Vichy...

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Alors que 100% des médias mentionnant le livre d'Eric Zemmour contestent les chiffres avancés par ce dernier concernant la responsabilité de Vichy dans le sauvetage des français de confession juive sous l'occupation, Adrien Abauzit revient, au travers d'historiens reconnus pour leurs travaux, sur cette polémique où la rationnalité semble avoir perdu tout ancrage pour laisser place à l'idéologie et l'émotion. 95% des français juifs ont-ils survécu à l'holocauste ? Si oui, qui est responsable de ce taux très élevé ?

 

Bien entendu, il ne s'agit pas de réhabiliter le régime de Vichy, ses joyeuses et dévouées milices ainsi que sa morgue criminelle et grisâtre, "La terre qui ne ment pas", etc...

Mais voyez ce qui se dit aussi, ici, dans Le Figaro...

19:35 Publié dans Franc-tireur, Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (5) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/09/2014

La modération islamique...

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-- Alors ? Ils étaient combien de dizaines de milliers nos pacifiques musulmans venus dire "non" au terrorisme devant la Mosquée de Paris ?
-- Oh ben, y'avait quelques 300 à 500 personnes, parmi lesquelles des chrétiens et des juifs solidaires...et y'avait pas moins de 80 journalistes venus couvrir l'événement... donc, euh, des musulmans, ben y'en avait quelques uns quoi !
-- Bon, mettons qu'il y avait 500 personnes, soyons aimables, t'enlèves 80 journalistes, puis les juifs et chrétiens solidaires, comme tu dis, ça fait pas bézef en muslims, hein ? Et ça s'est bien passé ?
-- Ben y'a des types pro-Hamas qui ont foutu un peu le souk pendant le discours de Dalil Boubakeur et il s'y est repris à trois fois afin d'obtenir le calme pour faire une minute de silence à la mémoire d'Hervé Gourdel, mais, en gros ça s'est bien passé.
-- Et Abdenour Bidar ? Et Malek Chebel ? Et Soheib Bencheikh ??? Ces grands humanistes musulmans ? Et Tariq Ramadan, cet homme de paix ? Ils étaient là ?
-- Ben je ne les ai pas vus !
-- Bon, 300 à 500 personnes, c'est sûr... la France est sauvée !
-- Oh ta gueule !


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Pour mémoire... entre 14 000 et 25 000 personnes aux manifestations de l'été dernier, à Paris, en soutien à Gaza et au "résistants" du Hamas...

 

Avec drapeau noir du Jihad déployé en plusieurs endroits de la Capitale...

 

Et les débordements que l'on sait de nos Chances pour la France...

 

 

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300 à 500 personnes devant la Mosquée de Paris, parmi lesquels 80 journalistes, plus des chrétiens et des juifs solidaires et, parmi les musulmans, des agités du bocal.

Je crois que la messe est dite... tirez-en les conclusions que vous voulez.

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Hervé Gourdel

 

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01/08/2014

La cécité de l'Occident devant le désastre arabe et islamiste

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- L'espace arabe est dans le chaos, mais a fait de la Palestine son drapeau.
- Que le Hamas soit le drapeau de la Palestine constitue un désastre complémentaire.
- Que l'islamisme soit le moteur idéologique de l'espace arabo-musulman est un autre désastre et une menace pour tous.
- Que des forces de gauche soutiennent une Palestine prise en otage par le Hamas est un naufrage intellectuel et politique.
- Ce constat est terrible et mérite d'être regardé en face.

De l'océan Atlantique aux rivages de la Chine, les islamistes n'instaurent que fureur, chaos et délires. Au sud du Sahel, cette même fureur sème la terreur au Mali, au Niger. Des centaines de jeunes filles ont été kidnappées au Nord du Nigéria, coupables de vouloir aller à l'école. Un nouveau Calife délirant menace la Mésopotamie et le grotesque dispute à l'épouvante la scène de cette tragédie antique. En Afghanistan, les talibans attendent leur heure. Pour le moment ils assassinent les jeunes filles qui elles aussi, osent aller à l'école. En Iran les mollahs font tourner les centrifugeuses pour préparer leur bombe atomique. Dans le même temps ils pendent les homosexuels. En Arabie saoudite on coupe, au sabre et en public, la tête de ceux qui contreviennent à la charia. Dans les Emirats, en Jordanie, en Afghanistan on lapide la femme adultère ou bien la jeune fille violée. L'honneur des tribus ne saurait souffrir une quelconque atteinte. Dans les pays du Golfe, on construit des tours de 800 mètres de haut pour atteindre le paradis et des pistes de ski sous cloche réfrigérée et au Qatar, notre ami le Qatar, des esclaves asiatiques y construisent des stades climatisés pour préparer la coupe du monde football de 2022. Les Etats inventés par les Européens au Proche-Orient, après 1918, se décomposent sous nos yeux. L'Irak, la Syrie, la Libye, le Liban, disparaissent en tant qu'Etats-nations. Les frontières inventées par la colonisation au sud du Sahel fondent de la même manière au profit des Boko Aram et autres salafistes, jihadistes, islamistes. Le port du voile étant devenu quasiment obligatoire dans certaines banlieues de France, des municipalités de gauche de gauche ont décidé d'honorer quelques terroristes islamistes pour faire bonne figure et s'assurer une clientèle électorale. Dans le même temps c'est Israël qui est conspué.

S'agit il d'une caricature inspirée par une islamophobie de mauvais goût? Des "chariaologues" inspirés viennent à la télévision dire que tout cela n'est pas inquiétant et que c'est la présence d'Israël qui a perturbé l'équilibre ancien. De ce jeu planétaire, l'Occident s'en accommodait et rapportait beaucoup de pétrodollars à certains. La décomposition de l'Union Soviétique a bouleversé la donne ancienne. Après avoir espéré la paix universelle dans une mythique "fin de l'histoire" voilà que c'est le "choc des civilisations" qui désormais se profile à l'horizon et c'est tant pis pour tous ceux qui avaient vu dans les "printemps arabes", l'aube d'un nouvel avenir radieux. Hélas, pour les illusions de tous, c'est l'hiver islamiste qui succéda au printemps, mais le déni idéologique du réel est tel, chez certains, en particulier à gauche, que la raison de ce désastre porte le nom d'Israël. Incapables de penser cette exception, ce nom est devenu un nom de trop.

La grille de lecture du monde est longtemps restée de nature économique, nourrie de rapports de force entre blocs d'intérêts et puis voilà qu'à une planétaire lutte des classes succède la lutte des tribus, des ethnies et des religions. L'anthropologie est nécessaire pour comprendre la décomposition libyenne, celle de la Syrie ou celle de l'Irak. On n'ose formuler une hypothèse: et si le désastre arabe était désastreux d'abord parce qu'il est islamiste ? N'y aurait il pas un fondement d'un évident bon sens à cette crainte actuelle de l'islam? Ne correspond-elle pas à une réaction, face aux bienfaits de l'islamisme dans le monde contemporain? Bien sûr, il ne faut pas jeter le bébé d'Averroès ou d'Ibn Khaldoun avec l'eau du bain du Calife, mais tout de même n'y a-t-il pas un problème avec cet islam proliférant devenu fou, furieux, intolérant? Pourquoi est-il incapable de se réformer, de se penser ? Pourquoi ne lit-on jamais ou très rarement des pétitions d'intellectuels d'origine arabomusulmane pour crier: "Pas en notre nom! Pas au nom de l'islam!" Quelle est cette incapacité arabe à porter un regard critique sur ce que des Arabes ont fait de l'histoire arabe? Le texte sacré coranique aurait été écrit par Allah lui même et serait donc intouchable. Respectons la foi qui inspire la transcendance, mais cela interdit-il de penser à côté? Pourquoi le goulag islamique garrote-t-il les esprits jusqu'en Europe, jusqu'à Sarcelles? Il y a quelque chose d'énigmatique dans cette fossilisation.

Que signifie cette haine pavlovienne d'Israël? Qu'est ce que représente Israël dans l'imaginaire arabe? Israël humilierait les Arabes par sa seule existence ? Ne serait-ce pas plutôt le désastre islamiste qui devrait humilier les arabes? Israël représente le reflet renversé de ce désastre. Regardons une carte. Voilà un pays pas plus grand qu'un confetti qui dame le pion à la moitié de deux continents et à six cent millions d'individus. Dans le même temps, ces six cents millions d'individus traduisent en arabe moins de livres étrangers que n'en traduit la Belgique (rapport du PNUD 1998). Effectivement il y a de quoi être vexé par ce reflet renversé, mais au lieu de relever le défi c'est le porteur du défi qu'il faut anéantir comme s'il avait d'abord et avant tout, dans cet espace de personnes moustachues et/ou barbues, attenté à la virilité arabe humiliée dans ses défaites militaires face à Israël. Est-ce cela la source du malheur arabe? Celui qui enveloppe la femme et la dissimule au regard, au nom de l'islam et de la charia, voit-il dans cet Israël démoniaque la représentation de ses frustrations ?

On est porté à penser que le cœur du décalage culturel entre islam et Occident est de cet ordre. Des lors, les esprits éclairés, ceux inspirés par les Lumières, devraient combattre cet obscurantisme régressif. L'idéal d'autonomie, celui de liberté des individus, devrait regarder avec effroi ces sociétés d'enfermement où l'individu n'existe pas. Ce regard lucide, les intellectuels d'Occident l'ont déjà porté sur ces mondes totalitaires qui déjà faisaient de la figure juive l'objet repoussoir. Arthur Koestler, Georges Orwell, Simon Leys, Albert Camus avaient saisi avant tout le monde ce qui du communisme partageait avec le fascisme la haine de la liberté. Avec délectation et aveuglement, déjà, d'autres intellectuels pensaient le communisme juste parce que théoriquement fondé. Au diable la vérité ou la liberté puisque le concept permettait d'élaborer des équations justes. Cet amour erroné de modèles théoriques tordus fonctionne toujours de nos jours: à partir d'une lecture économique fondée (misère des peuples) mais erronée (richesse des potentats, corruption des dirigeants), certains voient dans l'affrontement entre la Palestine et Israël, l'affrontement d'un Sud pauvre contre une puissance coloniale. L'argent que notre ami le Qatar investit dans ses stades réfrigérés aurait de quoi faire vivre dix Palestine.

Que signifie la haine du Juif inculquée depuis l'enfance sinon inventer un objet repoussoir qui interdit de penser sa propre condition. Pourquoi est-ce ici, en France, à Trappes, à Sarcelles ou rue de la Roquette que quelques illuminés se sont battus aux cris de "Allah Akbar!" ("Dieu est grand!")? Quand les islamistes découpent au couteau la tête d'un ennemi, d'un mécréant, d'un Croisé ou d'un Juif, c'est aux cris de "Allah Akbar!" que ce malheureux est égorgé. La décapitation de Daniel Pearl en fut le premier exemple. Il faut regarder ces images atroces diffusées à profusion sur Internet par les auteurs de ces gestes pour prendre la mesure de ce que ces gestes symbolisent. La culture du martyr, la glorification de la bombe humaine (faussement qualifiée "d'attentat suicide" par les médias occidentaux) est l'autre face (sanglante) de ce rapport au monde.

Enfoui dans son confort (tout relatif) l'Occident en paix depuis 70 ans, a fait du rapport production/consommation le noyau dur de ses modes de vie. A côté de lui et désormais chez lui, c'est une autre vision du monde qui s'est installée dans une extraordinaire schizophrénie. Ce sont des musulmans intégrés dans la société qui ont commis les attentats de Londres. Ce sont des jeunes Nigérians présents depuis longtemps dans la société anglaise qui ont massacré au hachoir un soldat britannique à Londres en 2013. A Boston, ce sont deux frères d'origine tchétchène, installés depuis longtemps aux USA qui ont posé les bombes du marathon. Khaled Kelkal, Mohamed Merah présentaient des profils proches. Mal intégrés, shootés à l'islamisme, ils ont trouvé dans une exaltation identitaire une raison d'être autant qu'une raison de tuer.

Ou bien, en Europe et en France on est capable d'intégrer ces données factuelles, de réfléchir sur elles, ou bien on continue à dénier à ce réel sa réalité. C'est donc de logiciel intellectuel qu'il faut changer. Aux catégories des années 50/60 dominées par une grille de lecture politique (dominants/dominés) ou économique (lutte de classe/moyens de production/propriété), il faudrait reprendre et reconsidérer ce que Levi Strauss écrivait déjà dans Tristes Tropiques sur l'étanchéité du monde né de l'islam et des sociétés arabes. Germaine Tillon, pourtant peu suspecte de complaisance coloniale pointait, elle aussi, la spécificité de l'hostilité de la société arabo-musulmane dans sa lutte contre la colonisation française en Algérie. Déjà les prémices d'un projet de purification ethnique sur une base islamique, pointaient sous les discours anti colonialistes. Jusqu'à ce jour, cet aspect-là des choses, cette dimension ethno-religieuse a peu été prise en compte par ceux qui ont travaillé sur les mouvements d'indépendance en Afrique du Nord et la guerre d'Algérie. Celle-ci ne pouvait être que juste et bonne et c'est un regard idéologique bienveillant qui fut d'abord porté sur la guerre faite par le FLN à la France. Les crimes du FLN, le massacre au faciès des Européens, des Français à Oran le 5 juillet 1962 ont été oubliés dans les poubelles progressistes de l'histoire grâce aux bons conseils dispensé par Jean Paul Sartre dans sa préface aux "Damnés de la terre" de Franz Fanon: un bon européen est un colon mort, lui, sa femme et ses enfants, écrivait en l'occurrence l'auteur des "Mains sales".

S'il ne s'agit pas d'essentialiser les cultures nées de l'islam, il s'agit de prendre la mesure du télescopage culturel en cours dont les Juifs constituent la ligne de front et dont la Palestine est le prétexte. Au Proche-Orient c'est la même partie qui se joue. Comment peut on imaginer un accord entre les parties quand l'un des partenaires dénie à l'autre son droit à exister? La majorité politique pilotée par Netanyahu n'est pas prolixe en gestes généreux ni en imagination prospective et il se développe en Israël une frange d'extrémistes ou d'illuminés dangereux pour la démocratie. La nébuleuse du "prix à payer" est un poison pour la société israélienne. Elle est le symptôme d'une perte de sens et de mesure. Elle est le produit des formes les plus obscurantistes de l'intégrisme religieux juif, le même qui a inspiré le bras meurtrier de Yigal Amir, l'assassin de Yitzhak Rabin en novembre 1995 ou celui de Baruch Goldstein à Hébron un an plus tôt. L'assassinat de ce jeune palestinien brûlé vif en vengeance des assassinats des trois adolescents juifs, témoigne de cette pente dangereuse. Malgré la condamnation unanime de la classe politique, ce risque est présent dans la société israélienne. Il est le corollaire de la corruption de certains esprits confrontés à une violence et à une menace infiniment répétée.

L'Europe est elle encore capable de penser cela ? Est-on capable de penser ce que signifie vivre dans un pays dont la largeur ne dépasse pas 20kms, entourés par des télévisions qui débitent à longueur de journée des appels à la haine, au massacre. Depuis près de 70 ans, les Israéliens vivent dans ce climat, au rythme des attentats et des guerres, mais depuis 70 ans, ils ont simultanément bâti un pays, développé une culture, composé des musiques, écrit des livres nobélisés, développé des sciences et des techniques pour le bien de l'humanité. Israël aime la vie tandis que le Hamas célèbre la mort et c'est bien l'autre terme de cette tragédie sans fin.

En s'attaquant au Hamas, Israël se défend autant qu'il libère les Palestiniens de ce joug mortifère. Est-on capable de comprendre cet enjeu, ici en France ? Est on capable en Europe de mettre en cause sa grille de lecture pré-construite, ses clichés ? Et si c'était Israël qui mettait en question nos schémas de pensée? Osons la question en d'autres termes : et si Israël se battait pour NOUS ?

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Source : par Jacques Tarnero pour Le Huffington Post

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31/05/2014

Bisounours Land II...

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Quand ça n'est pas notre Sinistre Ministre de l'Intérieur qui, par ses tweets, nous rappelle qu'il est bel est bien socialiste, ce sont nos jeunes manifestants anti-FN qui découvrent que ceux qu'ils défendent viennent, en fin de manifestations, les agresser avec une insupportable violence et les dépouiller de leurs biens...

Soyez la bienvenue dans la réalité, jeune fille, soyez la bienvenue dans ce monde que vous et votre génération nous construirez, certainement, je n'en doute guère, comme un havre de paix...


Cliquez sur la photo...

 

Et cette belle jeunesse issue de l'immigration se lâche sur les réseaux sociaux. Les toubabs (babtous en verlan, pour les non initiés) sont les "blancs", pour nos valeureuses "chances pour la France".
Lisez.... amis... réjouissez-vous... remplacez le mot "babtou", partout où vous le rencontrez, par "arabe", "noir"... et imaginez le MRAP ou SOS RACISME tombant sur un échange de ce type... quelle agitation il y aurait en perspective ! En attendant continuons notre longue sieste, il n'y a aucun péril en la demeure.


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Nos fiers analystes se demandent encore pourquoi la jeunesse (probablement blanche, hein) vote de plus en plus pour le Front National ! Ils doivent avoir la tête dans le cul ! Imaginez juste un instant l'ambiance dans les collèges, les lycées... parfois dés la maternelle et l'école primaire !

Bonne fin de journée...

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21/05/2014

Samouraï d’Occident

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et

 

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Le 21 juin 2013, aux alentours de seize heures, un homme s’avance d’un pas déterminé dans la citadelle abyssale de Notre Dame de Paris. Visage impassible, pas leste, il marche vers l’Autel désert à cette heure, dépose sur celui-ci une enveloppe, puis après avoir vérifié que des enfants ne sont pas dans les parages, il s’agenouille. Probablement quelques touristes ou badauds au dédale des pierres de la Cathédrale ont-il pensé, sur l’instant, qu’un fervent chrétien s’en venait faire oeuvre d’adoration exagérée. Leur illusion fut courte : une détonation leur indiqua bientôt le drame ou, plutôt, le tragique de ce qu’il venait de se passer dans l’enceinte. Dominique Venner venait de se donner la mort avec un pistolet de fabrication belge, dirent les médias, à un seul coup, 9 millimètres, que l’intellectuel s’était avec une grande volonté enfoncé dans la bouche, déterminé à ne pas se louper. Et il ne se loupa pas.

Il se trouva aussitôt beaucoup de catholiques, même parmi les plus traditionalistes pour s’offusquer du geste de Dominique Venner au sein d’une Cathédrale et, pire, face à l’Autel. Blasphème selon eux et geste inadmissible. Ils se joignirent aux cris d’orfraies et de mésanges repues des douceâtres ! Ce qui me fut comique. A croire que Dieu fut atteint par le sang de l’écrivain. Ils oublièrent, aussi, que le seul péché impardonnable est celui proféré contre l’Esprit Saint. Et peut-être que c’est pour défendre sans le savoir celui-ci, même maladroitement, que Dominique Venner s’était donné la mort. Car certes, il fut critique envers le christianisme, prônant une réhabilitation des traditions et des identités qui remontent au Paganisme des temps premiers, une défense des cultures diverses face au melting-pot grisâtre qu’on nous enfonce dans la gorge sous prétexte d’acceptation de la diversité informelle, mais son choix de la Cathédrale Notre Dame de Paris n’était pas innocent, d’une part parce que tout païen qu’il fut, à l’image des romains antiques, il reconnaissait que le Christianisme avait également forgé la Nation qui était la sienne, mais de même il n’oubliait pas que la Cathédrale fut érigée sur le lieu d’anciens cultes païens dont il mesurait la force et la présence sous l’édifice au sein duquel il se donna la mort.

Dominique Venner fut, probablement, un des derniers représentants de cette ancienne race d’écrivains et d’intellectuels dont la seule évocation du nom faisait, et fait encore, frémir le bien-pensance et sa horde de maître-penseurs et de juges enflés de vertu et de hauts codes moraux. Il y a des écarts entre sa pensée et la mienne, et entre ce qu’il aurait probablement souhaité pour notre pays et ce que je rêve, moi, de mon côté pour cette terre dans laquelle je me suis enraciné. Il n’empêche que son geste m’a précipité dans un gouffre et m’a confronté à la cohorte des suicidés de la Rome Antique ou au fantôme de Yukio Mishima, dont les gestes désespérés mais lumineux voulaient bien souvent signifier le dégoût en même temps que l’espoir, dans le creux nauséabond d’une époque en mal de hauteur. Le samouraï d'Occident m'a donné de quoi réfléchir pendant 20 ans. Mais peut-être suis-je trop sensible ? 

On peut penser de lui ce que l’on veut… mais Dominique Venner fut un homme de courage et de détermination. Il ne s’intéressait plus directement à la politique depuis plus de 40 ans, lui préférant la réflexion et l’écriture et cherchait sans cesse à mesurer l’ampleur du désastre, les valeurs qui nous fondaient s’effritant à mesure qu’homo-festivus prenait en main les rennes de son sinistre règne. Immigration de masse. Perte de nos repères intellectuels et culturels. Désagrégation du langage. Effacement des frontières. Construction d’une Europe qui n’en a que le nom. Féminisation des peuples occidentaux, ces descendants de Sparte, d'Athènes ou de Rome, ceux-là même qui, jadis, firent la « Mare Nostra ». Replacement progressif des peuples enracinés par d’autres peuples, cortèges bigarrés aux cuisines, langues, religions et coutumes différentes. Propagande générale, douceâtre, définitive, diabolisant tout ce qui faisait notre singularité, notre Histoire et, donc, notre Force, ringardisant nos coutumes, nos traditions, notre fierté.

Lorsqu’on veut fuir un cloaque familiale et sa morgue et qu’à 17 ans on s’engage dans l’armée pour partir faire la guerre en Algérie, on peut incarner l’opposé de ce qu’untel ou tel autre peuvent penser, mais on en demeure pas moins un homme précoce, debout dans ses bottes, regardant le destin dans le noir des yeux, au lieu de se complaire d’une vie faite de banalités et de vieillissement décrépit.

Après avoir milité pour l’Algérie française et contre la politique d’abandon mise en œuvre par le général De Gaulle, il dû faire l’expérience de la clandestinité et connaître la prison. Ayant tenté l’aventure politique sous diverses formes plus ou moins extrémistes, ayant collaboré à la création, sous pseudonyme, du GRECE, il se retire dés la fin des années 60 de tout combat politique et commence une longue série de publications en tant qu’essayiste, aussi bien au sein de modestes que de grandes maisons d’éditions.
Il obtient le Prix Broquette-Gonin de l'Académie française, en 1981, pour « Histoire de l'Armée rouge ».
Après l’échec de sa Revue « Enquête sur l'histoire », qui disparaît à la fin des années 1990, il fonde en 2002 le bimestriel « La Nouvelle Revue d'Histoire » qui accueillera des signatures comme Jean Tulard, Alain Decaux ou Jacqueline de Romilly, en même temps que les humeurs délicieusement plus partisanes de Bernard Lugan, Aymeric Chauprade ou François-Georges Dreyfus. La NRH était indiscutablement, une Revue de qualité que beaucoup d’historiens en place dans les sphères du système lisaient en secret, en appréciant la pertinence et les propos politiquement incorrects en même temps que l’indiscutable exactitude historique.

Une longue série de livres consacrés à l’Histoire, aux armes ou à la chasse (voir son « Dictionnaire amoureux » paru en 2000 chez Plon) se mélangent également à des réflexions identitaires qui ne manquent pas d’arguments et que tout intellectuel honnête, même opposé à Dominique Venner, se devrait d’en reconnaître la force argumentaire et les vivifiantes références culturelles.
Peut-être faudra-t-il du temps pour que Dominique Venner soit lu, comme Yukio Mishima peut l’être. Mais Yukio Mishima malgré son engagement « extrémiste » en faveur de l’Empereur, bénéficie d’une sympathie gay, son homosexualité, par les temps qui sont les nôtres, jouant en sa faveur et ce malgré sa tentative fantoche de coup d’état et son Seppuku spectaculaire. Mais que nous a légué Dominique Venner par son parcours et ses écrits ? Selon moi une chose essentielle, qu'il fut un des premier à comprendre au sein de la droite :
Lecteur de Karl Marx et de Lénine, à une époque où les droitiers refusent de s’adonner stupidement aux lectures qui ne sont pas de leur camp, il porte sur le communisme un regard particulier dans lequel il voit essentiellement un mode d'organisation et une possible stratégie dont les militants nationalistes, selon lui, doivent adopter l’efficacité et la structure, en cherchant à se forger intellectuellement et en menant un long combat sur le plan idéologique et culturel en s’inspirant du théoricien communiste Antonio Gramsci, que la gauche a pris au pied de la lettre depuis, au moins, le début du XXème siècle, ce qui lui a permis d’avoir le pouvoir dans les médias, chez les intellectuels, même lorsqu’elle ne l’avait pas sur le plan politique. Ainsi l’état d’esprit de gauche s’est progressivement infiltré jusque dans la Droite conventionnelle qui en a épousé certains principes afin de pouvoir prétendre à l’élection démocratique.

Tant de choses ma séparent de Dominique Venner, qui ne m’interdisent ni l’admiration de son parcours ainsi que de son courage, ni la fascination envers son geste audacieux ! Je ne pense pas, pour ma part, que nous reviendront en arrière et qu’il nous faille chercher une manière d’y parvenir… mais ma démarche fut toujours la même sur le plan des idées, de la Tradition et de la Culture. Elle peut se résumer avec la question : comment transmettre le Feu et non les cendres froides ? La lecture de Dominique Venner participe aussi de la quête du bon processus et des synthèses hégéliennes qui se présenteront à nous pour les cycles à venir. Il est, de ce fait, incontournable et demeure une figure sur laquelle il faut se pencher avec un esprit critique en même temps que respectueux. Car quoi que l’on vienne me dire, Dominique Venner n’a pas fait d’appel au meurtre, il n’a participé à aucune tuerie, il a su concilier combat politique et sens de l’honneur. Et ses livres sont revigorants et stimulants. Le reste n’est que palabres démocrassouillardes incessantes et futiles. Car la réflexion de Dominique Venner avait pour particularité de prendre en compte la longue durée… une durée qui remontait des débuts historiques de l’Antiquité à nos jours, dont il mesurait le poids terrifiant et l’ensemble de devoirs et d’obligations que cela peut impliquer chez les peuples sains et forts qui ont une réel sens de la Mémoire et que nous avons perdue. En connaissant la genèse de l’identité européenne et les destinées de notre civilisation à travers le temps nous pouvons plus aisément nous projeter dans l’avenir.

Ainsi, les dix dernières années de sa vie, il avait compris que l’effondrement de la Vieille Europe n’était, face à son Histoire toujours pleine d’imprévus, ni fatale ni définitive. La capacité de certaines générations, de certains hommes, capables de retrouver le souffle profond de ce qu’ils sont et d’en faire héroïquement acte de témoignage par leurs actes le remplissait d’espoir. Lecteur d’ « Homère » il mesurait avec une haute conscience la dimension tragique de notre présence au monde. Et c’est par un acte tragique, en païen convaincu et nullement désespéré, qu’il prit la décision de réaliser son suicide hautement symbolique afin de semer  ce qui lui semblait juste et nécessaire.

Comment ne pas songer à Dominique Venner, au moment ou en Ukraine, les soubresauts imprévus de l’Histoire lui donnent raison, et à l’instant où de plus en plus d’hommes et de femmes à travers toute l’Europe, de Londres à Moscou, en passant par Paris et Berlin, aspirent à une renaissance de l’Europe débarrassée de son oligarchie bruxelloise et de ses commissions fantômes aux mille et une directives liberticides qui nous clouent sur place et nous interdisent d’être pleinement nous-mêmes ?

« Demain comme hier, si de nouvelles tables de valeurs doivent être instituées, elles ne le seront pas par des mots, mais avec des actes, par un engagement de l’être même. La vérité du monde ne réside pas dans son "essence" mais dans le travail, la création, la lune, l’enfantement, dans ces actes dont nous avons oublié qu’ils sont religieux.

La seule vérité est de se tenir debout quoi qu’il arrive, de faire face à l’absurdité du monde pour lui donner une forme et un sens, de travailler et de se battre si l’on est un homme, d’aimer si l’on est une femme.



Pendant des années j’avais été constamment placé devant l’obligation de savoir si la fin justifiait les moyens. Il vint un jour où je compris que ma finalité serait aussi ce que mes actes en auraient fait. Raisonnant ainsi, je renonçais nécessairement à la politique. Elle soumet les moyens à des fins qui n’ont pas nécessairement l’excuse d’être désintéressées. J’éprouvais la crainte aussi de verser dans l’habitude et la médiocrité. Il était temps de marcher à mon pas, ce qui comportait d’autres risques.

J’ai rompu avec l’agitation du monde par nécessité intérieure, par besoin de préserver ma liberté, par crainte d’altérer ce que je possédais en propre. Mais, il existe plus de traverses qu’on ne l’imagine entre l’action et la contemplation. Tout homme qui entreprend de se donner une forme intérieure suivant sa propre norme est un créateur de monde, un veilleur solitaire posté aux frontières de l’espérance et du temps. »

Dominique Venner, Le Coeur Rebelle

 

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29/03/2014

L'Islam et ses schémas de pensée involontaires, par Daniel Pipes

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Comment l'Islam façonne-t-il la vie des musulmans ? Les prescriptions religieuses officielles sont à la base d'une structure beaucoup plus large d'habitudes qui donnent aux règles formelles de l'islam une portée aussi inattendue qu'imprévue. Quelques exemples :

Par l'interdiction formelle de la consommation de porc, le Coran a entraîné une disparition presque totale des cochons domestiqués dans les régions à majorité musulmane au profit des moutons et des chèvres. Ces derniers ont provoqué un surpâturage qui a conduit, comme l'a fait remarquer le géographe Xavier de Planhol à un « déboisement catastrophique » qui a été à son tour « une des raisons fondamentales de la nudité particulièrement sensible des pays islamiques méditerranéens ». On remarquera cette progression des injonctions coraniques sur le plan alimentaire jusqu'à la désertification sur de vastes étendues de terres. Le prescrit du texte sacré n'avait pas pour intention de provoquer des dommages écologiques mais c'est ce qui est pourtant arrivé.

L'exigence inaccessible des normes définies par l'islam quant au comportement des gouvernants s'est traduite dans l'histoire par le fait que les dirigeants en place, par leurs nombreux défauts, se sont aliéné leurs sujets musulmans qui ont, en retour, refusé de servir ces dirigeants dans l'administration et l'armée, forçant les gouvernants à rechercher du personnel ailleurs. Avec pour conséquence un déploiement systématique d'esclaves dans l'armée et l'administration, générant ainsi une façon de gouverner qui, apparue au VIIIe siècle, allait durer un millénaire.

 


Les Janissaires de l'empire Ottoman ont été le corps d'esclaves soldats le plus important et détenant le record de longévité.

 

Le sentiment de supériorité musulmane et le mépris pour la foi et la civilisation des autres instillés par la doctrine islamique ont eu deux implications majeures à l'époque contemporaine : ils ont fait des musulmans les groupes les plus rebelles au pouvoir colonial et les ont empêchés de s'inspirer de l'Occident pour se moderniser.

Les textes sacrés de l'islam inculquent également envers les non-musulmans une hostilité qui en retour engendre le sentiment que les non-musulmans nourrissent une hostilité semblable envers les musulmans. À l'époque contemporaine, cette projection a produit une sensibilité certaine aux théories du complot qui ont eu de nombreuses conséquences pratiques. Par exemple, parce que les musulmans sont les seuls à craindre que le vaccin contre la polio rende leurs enfants stériles, la polio est réellement devenue un fléau propre aux musulmans de 26 pays.

Le pèlerinage annuel à la Mecque, le hajj islamique, a commencé au VIIe siècle comme coutume locale avant de devenir un rassemblement international favorisant les échanges de tout type, depuis les idées islamistes et les mouvements politiques (l'Idrissiya en Libye) jusqu'aux produits de luxe (ivoire), aux plantes (caoutchouc vers l'Asie du Sud-Est, riz vers l'Europe) et aux maladies (méningococcies, infections de la peau, diarrhées infectieuses, maladies transmissibles par le sang, infections de l'appareil respiratoire et peut-être aussi le tout nouveau coronavirus MERS-CoV).

 


Le hajj, à l'origine cérémonie locale, s'est mué en événement international témoin de nombreux échanges.

 

D'autres injonctions de l'islam ont aussi des implications involontaires négatives sur la santé. L'impératif de modestie a amené certaines femmes musulmanes à se couvrir entièrement la tête et le corps (niqabs et burqas), ce qui engendre une carence en vitamine D, décourage l'exercice physique et entraîne toute une série de problèmes médicaux, notamment les éruptions, les maladies respiratoires, le rachitisme, l'ostéomalacie et les scléroses multiples.

Le jeûne diurne du Ramadan conduit souvent les musulmans pratiquants à bouger moins et à « se suralimenter lors de la rupture du jeûne, en consommant des repas généralement composés d'aliments lourds, gras et riches en calories », selon le responsable de l'Emirates Diabetes Society. Une enquête menée à Djeddah, en Arabie Saoudite, a montré que 60 pourcent des personnes interrogées disent se trouver en excès de poids au terme du Ramadan.

 


Paradoxalement, le Ramadan est un mois de jeûne mais aussi de suralimentation.

 

La préférence pour les mariages entre cousins germains, qui rappelle les pratiques tribales préislamiques (dans le but de maintenir les richesses au sein de la famille et de bénéficier de la fertilité des filles) a produit en l'espace d'environ cinquante générations une consanguinité largement répandue aux conséquences négatives comme un taux environ deux fois plus élevé de troubles d'ordre génétique tels que la thalassémie, l'anémie à cellules falciformes, l'amyotrophie spinale, le diabète, la surdité, le mutisme et l'autisme.

Par rapport aux femmes, les injonctions concernant le mahram [homme de la parenté avec qui la femme ne peut se marier, NdT] auxquelles s'ajoute un statut social et légal nettement défavorable, ont créé des schémas comportementaux aussi inattendus que l'isolement physique, l'obsession de la virginité, les crimes d'honneur, les mutilations génitales féminines ainsi que l'apartheid du genre (à la mode saoudienne). La polygamie crée une anxiété permanente chez les femmes.

Les orphelins jouissent d'un statut honorable dans la loi islamique (kafala) mais cet honneur étant lié à une structure tribale incompatible avec la société moderne, les orphelins musulmans subissent à l'heure actuelle des discriminations persistantes, même parmi les musulmans vivant en Occident.

Les textes sacrés de l'islam ont fourni une base à partir de laquelle se sont développées d'autres attitudes-types, notamment : fondation de dynasties par conquête et non par renversements internes ; problèmes récurrents de succession dynastique ; pouvoir menant à la richesse et non l'inverse ; quasi-absence de gouvernements à l'échelon municipal ; gestion inadéquate des villes ; lois résultant de décisions de circonstances au lieu de législations officielles ; transferts d'argent fondés sur le hawala et pratique des attentats suicides.

Les schémas de pensée involontaires, parfois appelés [en anglais] Islamicate, changent selon les époques. Certains (comme les esclaves soldats) finissent par disparaître et d'autres (comme la polio) ne font que commencer. Ces schémas demeurent aussi puissants aujourd'hui que par le passé et constituent la clé de compréhension de l'Islam et de la vie musulmane.

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Source : Daniel Pipes

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09/03/2014

Communisme-Nazisme : la comparaison interdite

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Le refus vigilant de toute équivalence, de toute comparaison, même, entre nazisme et communisme, malgré la parenté de leurs structures étatiques et de leurs comportements répressifs, provient de ce que l'exécration quotidienne du nazisme sert de rempart protecteur contre l'examen attentif du communisme.

Rappeler chaque jour les atrocités nazies exercice devenu sacré, désormais, sous le nom de " devoir de mémoire " - entretient un bruit de fond permanent qui ne laisse plus de vigilance disponible pour le rappel des atrocités communistes. Selon la formule d'Alain Besançon, l' " hypermnésie du nazisme ", détourne l'attention de 1'«amnésie du communisme». Chacun comprend donc que toute analyse, tout travail des historiens minoritaires ramenant l'accent sur leur essentielle similarité soulèvent des ouragans annonciateurs de rages vengeresses. On objectera, certes, avec raison, qu'aucun rappel de la criminalité nazie ne saurait être excessif. Mais l'insistance de ce rappel devient suspecte dès lors qu'elle sert à en ajourner indéfiniment un autre: celui des crimes communistes.

Révélateur du succès obtenu par ce leurre est le sens qu'a pris l'expression " devoir de mémoire " désignant de façon quasi exclusive le devoir de rappeler sans cesse les crimes nazis et eux seuls. On ajoute éventuellement à la liste quelques autres forfaits qui peuvent leur être comparés, à condition qu'ils n'appartiennent pas au champ d'action des grandes maisons mères communistes et ne relèvent pas non plus de la conception socialiste du monde.

 

Ainsi, le 16 juillet 1999, le président de la République française, Jacques Chirac, se rend à Oradour-sur-Glane pour inaugurer un Centre de la mémoire, dans ce village où, le 10 juin 1944, les SS de la division Das Reich ont massacré 642 habitants, dont 246 femmes et 207 enfants, brûlés vifs dans l'église. Noble et pieuse évocation du chef de l'Etat. Dans le discours qu'il prononce sur place, le Président flétrit, par-delà l'holocauste (au sens littéral) d'Oradour, " tous " les massacres et génocides de l'histoire, " et d'abord bien sûr, dit-il, celui de la Shoah ". Puis il évoque également la Saint-Barthélemy, " les villages de Vendée sous la Terreur " (ce qui est courageux, vu le tabou d'origine jacobine qui a longtemps refusé la " mémoire " à ce génocide cependant fort mémorable). Puis furent énumérés Guernica, Sabra et Chatila (une pierre dans le jardin d'Israël), les meurtres de masse intertribaux du Rwanda en 1994 ; les milliers de Bosniaques assassinés dans et par tous les camps au nom de la " purification ethnique " entre 1992 et 1995, enfin les carnages plus récents du Kosovo. Dans toutes ces exterminations, comme à Oradour, " les bourreaux n'ont pas fait de distinction entre les hommes, les femmes et les enfants ", a souligné Jacques Chirac avec force et indignation.

On le remarquera ou, plus exactement, personne ne l'a remarqué, dans cette fresque de " tous " les crimes, de " tous " les temps et de " tous " les lieux ne figure aucun massacre communiste. Katyn n'a jamais eu lieu. Lénine, Staline, Mao, Pol Pot, Mengistu, Kim Il-sung ont quitté sur la pointe des pieds, sous la houlette d'un chef d'Etat gaulliste, le théâtre de la mémoire des génocides et l'histoire des répressions exterminatrices au XX ème siècle.

Du passé de gauche, faisons table rase ! Bien plus: les despotismes communistes toujours actifs et inventifs, aujourd'hui même, dans l'art de peupler les cimetières progressistes et les camps de rééducation par le travail sont passés sous silence. La Chine, où se pratiquent par milliers chaque jour impunément des tortures qui ne sont pas au passé, de ces tortures qui valent par ailleurs une juste inculpation à Pinochet, lequel n'est plus au pouvoir ; le Vietnam, la Corée du Nord et, cela va de soi, Fidel Castro, dont on connaît l'angélique douceur, si grande qu'il est devenu le Notre-Dame de Lourdes de tous les pèlerins démocratiques ou ecclésiastiques.

" Mémoire ", qui veut dire en français " faculté de se souvenir ", est employé, depuis quelques années, comme un synonyme du mot " souvenir ". Quant au " souvenir de " quelque chose, depuis qu'il s'est glissé dans les habits de la " mémoire de ", on n'a plus le droit de l'employer qu'au sens de souvenir, pardon ! " mémoire " des crimes nazis et, en particulier, de l'holocauste des Juifs. " Mémoire " et " crimes nazis " sont donc désormais deux termes interchangeables. Il en ressort que le " devoir de mémoire ", lié au nazisme par une relation exclusive, est un devoir d'oubli pour tout le reste.

Au lendemain des propos présidentiels à Oradour, le quotidien régional Ouest France titre : " Une mémoire contre la barbarie. " Est-ce à dire qu'une seule mémoire, la mémoire d'un seul individu, se souvient encore de cette barbarie ? Ce serait fort triste.

N'hésitons pas à traduire: le souvenir sans cesse ravivé de la barbarie nazie doit enseigner aux jeunes générations le devoir d'éliminer toute barbarie dans l'avenir. En revanche, les régimes communistes, n'ayant jamais manifesté la moindre barbarie, ce qui est notoire, ne relèvent point du " devoir de mémoire ". Ceux qui actuellement subsistent, torturent et persécutent ne sont l'objet d'aucun " devoir de vigilance ". Notre résistance au nazisme se fait d'autant plus farouche que celui-ci s'éloigne dans le passé. C'est ainsi que le ministère des Anciens Combattants, de moins en moins surmené au fur et à mesure qu'il y a de moins en moins d'anciens combattants, songe à se reconvertir en un ministère de la Mémoire, et même à mettre sur pied un " tourisme de la mémoire ". Gageons que ces organisateurs de voyages éthiques ne délivreront guère de billets à destination des lieux de mémoire de la Loubianka soviétique, du goulag aujourd'hui désaffecté, ou des laboratoires de travaux pratiques toujours en pleine activité du laogaï chinois. Que notre vigilance à l'égard des crimes du III éme Reich ne cesse de croire, c'est en soi un fruit salutaire conscience historique. Mais qu'elle ait décuplé depuis que la vérité sur la criminalité du communisme, après sa chute, a été mieux connue ou du moins, plus difficile à escamoter, voilà une concomitance qui laisse perplexe.

Le jour même où le président Chirac s'exprime à Oradour, notre Premier ministre, Lionel Jospin ne voulant pas être en reste dans la course à l'éthique hémiplégique, faisait, accompagné de son épouse, elle-même d'origine polonaise, du tourisme de mémoire à Auschwitz. Qui ne lui en reconnaissant ? On ne rappellera jamais assez l'unicité de la Shoah ", pour reprendre les termes d'Alain Besançon. On regrettera toutefois que nos deux " touristes de mémoire " ne se soient pas mis en " devoir ", puisqu'ils étaient en Pologne, d'en profiter pour pousser jusqu'à Katyn. Le devoir de mémoire est universel ou il n'est que pharisianisme partisan. C'est insulter la mémoire des victimes du nazisme que de se servir d'elles pour enterrer le souvenir de celles du communisme.

Qu'on veuille bien m'excuser de résumé des faits, à l'usage des jeunes générations auxquelles l'appellation géographique Katyn ne dit rien - je l'ai souvent constaté - pour la raison que leur professeurs, leurs journaux et leurs médias ont pris toutes les précautions nécessaires pour éviter qu'elle ne leur dise quoi que ce fût. En septembre 1939, après la défaite de la Pologne, envahie simultanément par les nazis à l'Ouest et par leurs communistes à l'Est, une zone d'occupation de 200'000 kilomètres carrés est (entre autres territoires) octroyée par Hitler à ses amis soviétiques pour les récompenser de leur aide précieuse.

 

Dès la défaite polonaise, dans cette zone, les Soviétiques sur ordre écrit de Staline, massacrent plusieurs milliers d'officiers polonais prisonniers de guerre : plus de 4 000 à Katyn (près de Smolensk), 1ieu où fut découvert ultérieurement le charnier le plus connu, mais aussi environ 21000 en divers lieux. A ces victimes, il faut ajouter qu 15000 prisonniers simples soldats, probablement noyés dans la mer Blanche. Perpétrées en quelques jours selon un plan préétabli, ces tueries en masse de Polonais vaincus, exterminés pour la seule raison qu'ils étaient polonais, constituent d'indiscutables crimes contre l'humanité, et non pas seulement des crimes de guerre, puisque la guerre était terminée en ce qui concerne la Pologne. D'après les conventions de Genève, l'exécution de prisonniers d'une armée régulière, qui ont combattu en uniforme, est un crime contre l'humanité, surtout une fois le conflit terminé. L'ordre de Moscou était de supprimer toutes les élites polonaises : étudiants, juges, propriétaires terriens, fonctionnaires, ingénieurs, professeurs, avocats et, bien sûr, officiers.

Lorsque ces charniers polonais furent découverts, le Kremlin imputa ces crimes aux nazis. La gauche occidentale s'empressa naturellement d'obéir à la voix de son maître. Je ne dis pas que toute la gauche non communiste fut servile. La partie d'entre elle qui avait des doutes resta en tout cas fort discrète et plus plaintivement perplexe que catégoriquement accusatrice.

Pendant quarante-cinq ans, affirmer hautement que l'on croyait vraisemblable la culpabilité soviétique- pour la bonne raison que les crimes avaient été commis dans la zone d'occupation soviétique et non allemande - vous classait sur l'heure parmi les obsessionnels " viscéraux " de l'anticommunisme " primaire ". Et puis voilà qu'en 1990, grâce à Gorbatchev et à sa glasnost, le Kremlin, dans un communiqué de l'agence Tass, reconnaît sans détours atténuants que " Katyn a été un grave crime de l'époque stalinienne ". En 1992, à la suite d'un début d'inventaire des archives de Moscou, est divulgué un rapport secret de 1959 dû à Chélépine, alors chef du KGB. Il fait état de " 21 857 Polonais de l'élite, fusillés en 1939 sur ordre de Staline ".

La question étant donc tranchée du fait des aveux soviétiques mêmes, on aurait pu espérer que les négationnistes occidentaux de gauche qui, pendant quatre décennies, avaient traité de fascistes, ou peu s'en faut, les partisans de la culpabilité soviétique, fissent alors amende honorable. C'était mal les connaître. Aussi peut-on regretter qu'en 1999 le premier ministre de la France n'ait pas eu, en Pologne, un petit geste " touristique " pour montrer qu'enfin la gauche avait cessé d'être une unijambiste de la " mémoire ", de la morale et de l'histoire.

Cette discrimination persistante provient de la non moins tenace aberration selon laquelle le fascisme serait l'antithèse du communisme et donc que les victimes du second, quoique se chiffrant par dizaines de millions, seraient qualitativement moins " victimes " que celles du premier. On a envie d'interpeller les négateurs de ces victimes en leur criant : " De quel lieu vous taisez-vous ? " Ce n'est pas le fascisme qui est l'ennemi du communisme. C'est la démocratie. Il n'y aura pas de " mémoire " équitable, donc pas de mémoire du tout, car la mémoire volontairement tronquée est par là même inexistante, aussi longtemps que gauche et droite réunies traiteront différemment les criminels vainqueurs et les criminels vaincus.

[...] L'une des causes, en effet, du voile jeté sur les crimes communistes est une lâcheté certaine, puisqu'il est plus facile de s'en prendre à des totalitaires morts qu'à des totalitaires vivants. Il suffit de voir avec quels égards sont traités les régimes communistes subsistants, même faibles, pour mieux comprendre la colossale servilité qui se manifesta envers la puissante Union soviétique, entre sa victoire militaire de 1945 et sa disparition en 1991. Obligatoire en Occident chez ses parti- sans ou sympathisants, cette servilité surprend par son ampleur inattendue chez les adversaires mêmes de son idéologie. On a pu l'excuser jadis en alléguant des motifs de realpolitik. Mais elle survit chez eux à la fin du communisme soviétique et européen, parce qu'ils n'ont toujours pas le courage de déplaire à leur propre gauche, laquelle renâcle encore à reconnaître l'échec universel et les crimes avérés du socialisme réel. D'une part le 111, Reich a été anéanti politiquement voilà plus d'un demi-siècle, tandis que le communisme existe encore, quoique sur une étendue plus restreinte ; d'autre part, l'idéologie nazie a cessé depuis cinquante ans de représenter une force culturelle, sauf chez quelques marginaux sans influence, dont l'importance est d'ailleurs soigneusement grossie dans le dessein d'entretenir le mythe d'un danger fasciste éternellement renaissant. Au contraire, l'idéologie marxiste- léniniste, tout autant discréditée par la praxis ou qui devrait l'être, continue d'imprégner nos sché- mas interprétatifs et nos comportements culturels. Les procédés stalino-léninistes restent d'usage courant. La calomnie, le mensonge, la désinformation, la déformation, l'amalgame, l'injure excommunicatrice, le rejet dans le camp fasciste, vichyste, voire antisémite de tout contradicteur, l'affront immérité autant qu'insidieux restent admis dans nos mœurs politiques, et même artistiques ou littéraires. Le plus véniel anathème consiste à traiter de nazi quiconque désapprouve votre secte, sur quelque terrain queue se situe, le ,débat fût-il même étranger à la politique. Il est au demeurant révélateur que la loi française punissant depuis 1990 la contestation des seuls crimes nazis, et donc autorisant, par son silence même à leur sujet, la contestation des crimes communistes... soit due à un communiste. Je veux bien qu'on m'exhorte à exécrer chaque jour davantage les anciens admirateurs d'Himmler, à condition que cette homélie comminatoire ne me soit point administrés par d'anciens admirateurs de Beria.


Jean-François Revel, Le Figaro Magazine, 12 février 2000

 

 

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30/10/2013

"La frontière entre islamisme et nazisme est mince"

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Je suis complètement passé à côté de ce livre, paru en 2008, mais il n'est jamais trop tard pour se rattraper... 

Alors qu'il publie "le Village de l'Allemand", le grand romancier algérien s'explique ici sur les liens entre hitlérisme et islamisme, la politique de Bouteflika et les choix diplomatiques de Sarkozy. Ce qu'il dit est terrible.

En exergue, un mot du narrateur annonce la couleur du livre. Noire, très noire : "il y a des parallèles dangereux qui pourraient me valoir des ennuis". Ce n'est pas une coquetterie. Il n'y en a jamais chez Boualem Sansal. Dans son cinquième roman, deux frères d'origine algérienne tiennent leur journal. Ils vivent en France, banlieue parisienne, et apprennent avec horreur la destinée de leur père : Hans Schiller, héros du FLN, était officier SS ; il vient de finir ses jours au bled, égorgé par le GIA.

Pour son fils aîné, l'histoire des camps d'extermination se découvre dans son insupportable singularité, et s'inscrit dans sa chair, jusqu'à la folie. Pour le cadet, directement confronté à la "talibanisation" de sa cité, l'équation entre nazisme et islamisme s'impose avec cette certitude: "l'imam de la tour 17, il faut lui couper le sifflet". Entre leurs deux voix alternées, Sansal fraie la sienne, subtile mais ferme, qui dans une intrigue serrée noue sans faiblir les questions les plus brûlantes: banlieues, Algérie, nazisme, fanatisme... Servi par tant de talent, son courage force l'admiration. «Le Village de l'Allemand» est un coup de poing dans le gras de nos plus rassurantes illusions: la fin de l'histoire n'a pas eu lieu.

Grégoire Leménager

Le Nouvel Observateur - Ce qui donne son titre au roman, c'est la destinée d'un criminel de guerre nazi, ancien SS qui a trouvé refuge en Algérie, où il est devenu un héros de la guerre d'indépendance en formant des combattants du FLN... S'agit-il d'une histoire vraie ? Comment est né ce roman ?

Boualem Sansal - "Le village de l'Allemand" est né d'une histoire vraie et d'un déluge de questions. Un jour, au début des années 1980, alors que j'étais en déplacement professionnel à l'intérieur du pays (dans la région de Sétif), je me suis arrêté dans un village (Aïn Deb, dans le roman), attiré par son "look" exotique. Il ne faisait pas couleur locale, il avait un petit air d'ailleurs. J'y ai pris un café et en arrivant à destination, j'ai questionné les personnes qui m'attendaient. J'avais à peine fini de dire "En venant chez vous, je suis tombé sur un drôle de village qui m'a fait penser au village d'Astérix le Gaulois..." qu'on s'exclama fièrement: "Ah! le village de l'Allemand". On m'expliqua que ce village était "gouverné" par un Allemand, ancien officier SS, ancien moudjahid, naturalisé algérien et converti à l'islam. Dans la région, on le regardait comme un héros, un saint homme qui avait beaucoup fait pour le village et ses habitants. J'ai senti chez mes interlocuteurs une réelle admiration à l'évocation de son passé nazi, ce qui n'était pas pour me surprendre: la geste hitlérienne a toujours eu ses sympathisants en Algérie, comme d'ailleurs dans beaucoup de pays arabes et musulmans, et sans doute plus aujourd'hui en raison du conflit israélo-palestinien et de la guerre d'Irak. Avec quelque emphase pour bien m'éblouir, on m'expliqua que cet Allemand avait été envoyé par Nasser comme expert auprès de l'état-major de l'ALN et qu'après l'indépendance il avait enseigné dans la prestigieuse académie militaire de Cherchell. C'était en effet quelqu'un. J'avais voulu retourner au village et voir cet homme de près mais le temps m'avait manqué.

Depuis, j'ai souvent pensé à cette histoire. Je lui trouvais beaucoup d'aspects intéressants: le côté aventureux et romantique de cet Européen venu se battre pour l'indépendance de l'Algérie, sa retraite dans un village du bout du monde, sa conversion à l'islam, l'ascendant sympathique qu'il a pris sur ses habitants. Il y avait aussi le côté noir, celui de l'officier SS ayant servi dans les camps d'extermination.

Le Nouvel Observateur - Comment cet aspect-là pouvait-il être occulté ?

Boualem Sansal - En y pensant, je me suis avisé de quelque chose que je savais mais sans lui avoir jamais accordé plus d'importance que cela: la Shoah était totalement passée sous silence en Algérie, sinon présentée comme une sordide invention des Juifs. Ce constat m'avait choqué. Le fait est que jamais, à ce jour, la télévision algérienne n'a passé de film ou de documentaire sur le sujet, jamais un responsable n'en a soufflé mot, jamais, à ma connaissance, un intellectuel n'a écrit sur le thème. C'est d'autant plus incompréhensible que nous avons fait de notre drame durant la guerre d'Algérie, l'alpha et l'oméga de la conscience nationale. Je pense qu'à ce titre nous aurions également dû nous intéresser aux drames qui ont frappé les autres peuples, partout dans le monde. Il me semble qu'on ne peut avoir pleine conscience de sa tragédie et s'en trouver plus fort que si on considère aussi celles des autres. Quelle autre façon avons-nous de situer son histoire dans l'histoire humaine une et indivisible? Ne pas le faire, c'est quelque part mépriser sa propre histoire, c'est privatiser quelque chose qui appartient à l'humanité, pour en faire, par glissement naturel ou par calcul, au mieux une épopée que chacun peut agrémenter selon ses besoins, au pire un manuel de lavage de cerveau. En Algérie, au demeurant, on a réussi à faire les deux: une merveilleuse épopée en mouvement perpétuel et un abominable manuel de décérébration massive. Je me demande comment nous pourrions un jour sortir de ce double sortilège.

Le Nouvel Observateur - Pour reprendre le titre d'un livre paru en 1990, votre roman propose en somme une nouvelle vision, extrêmement sombre, des rapports entre "le croissant et la croix gammée". D'autant qu'à l'arrière-plan se profile le rôle des services secrets égyptiens de Nasser... Ce passé-là en tout cas, volontiers méconnu - sinon occulté, nous entraîne très loin des visions manichéennes de la décolonisation qui ont souvent cours. N'est-ce pas une nouvelle façon pour vous de déconstruire l'histoire de la libération nationale en Algérie (dont vous avez déjà dénoncé les mythes, notamment dans "Poste restante: Alger")?

Boualem Sansal - Quand j'ai décidé de faire de l'histoire de cet Allemand la trame d'un roman, je me suis retrouvé avec beaucoup de questions sans réponses. Je n'ai hélas pas pu me rendre dans ce village pour mener enquête. Tant de choses ont changé en Algérie depuis le début des années 1980 qu'il m'est vite apparu inutile de m'y rendre. Durant la «décennie noire», tout déplacement était suicidaire, le pays était sous contrôle des GIA. Et plus tard, alors que la sécurité sur les routes s'était améliorée, j'y ai renoncé, je me suis dit que le village était au mieux sous la coupe d'un notable issu de l'Alliance présidentielle, donc livré à la gabegie et à la corruption, au pire sous la férule d'un émir «résiduel» du GIA et que toute trace de cet Allemand avait dû être effacée. J'ai recueilli quelques dires ici et là, et puisé dans les livres pour reconstituer la possible trajectoire de cet homme, et d'une manière générale de ces criminels de guerre nazis qui se sont réfugiés dans les pays arabes.

En avançant dans mes recherches sur l'Allemagne nazie et la Shoah, j'avais de plus en plus le sentiment d'une similitude entre le nazisme et l'ordre qui prévaut en Algérie et dans beaucoup de pays musulmans et arabes. On retrouve les mêmes ingrédients et on sait combien ils sont puissants. En Allemagne ils ont réussi à faire d'un peuple cultivé une secte bornée au service de l'Extermination; en Algérie, ils ont conduit à une guerre civile qui a atteint les sommets de l'horreur, et encore nous ne savons pas tout. Les ingrédients sont les mêmes ici et là: parti unique, militarisation du pays, lavage de cerveau, falsification de l'histoire, exaltation de la race, vision manichéenne du monde, tendance à la victimisation, affirmation constante de l'existence d'un complot contre la nation (Israël, l'Amérique et la France sont tour à tour sollicités par le pouvoir algérien quand il est aux abois, et parfois, le voisin marocain), xénophobie, racisme et antisémitisme érigés en dogmes, culte du héros et du martyre, glorification du Guide suprême, omniprésence de la police et de ses indics, discours enflammés, organisations de masses disciplinées, grands rassemblements, matraquage religieux, propagande incessante, généralisation d'une langue de bois mortelle pour la pensée, projets pharaoniques qui exaltent le sentiment de puissance (ex: la 3ème plus grande mosquée du monde que Bouteflika va construire à Alger alors que le pays compte déjà plus de minarets que d'écoles), agression verbale contre les autres pays à propos de tout et de rien, vieux mythes remis à la mode du jour.... Fortes de cela, les dictatures des pays arabes et musulmans se tiennent bien et ne font que forcir. Plus que mille discours, cinq petits jours de Kadhafi à Paris ont suffi pour édifier les Français sur la nature de nos raïs. Ah, quelle morgue, ce Kadhafi! Maintenant, ils peuvent comprendre ce que nous subissons tous les jours qu'Allah nous donne à vivre sous leurs bottes.

Le Nouvel Observateur - Mais ce que raconte votre roman, c'est surtout la découverte du nazisme lui-même, aujourd'hui, par les deux fils de l'Allemand devenu Algérien. Pour eux, qui vivent dans une cité de la banlieue parisienne, cette découverte est un traumatisme. La question de la transmission de cet insupportable héritage est ainsi au cœur du livre - notamment à travers le texte de Primo Levi qui s'y trouve cité. Est-ce une question qui vous hante directement ? S'agit-il de lutter contre une forme de négationnisme ambiant ?

Boualem Sansal - Je me pose souvent la question: comment réagiront nos jeunes le jour où ils ouvriront les yeux et que tomberont les certitudes débilitantes qui ont été leur pain, leur lait et leur miel quotidiens depuis la prime enfance. On imagine le chaos. Ils devront repenser tout ce qui leur a été inculqué: religion, identité, histoire, société, Etat, monde. Je me dis avec tristesse qu'ils ne pourront pas mener ce travail de reconstruction et que probablement ils ne trouveront personne pour les aider. Les vieux auront aussi à se refaire. C'est parce que leurs yeux se sont quelque peu décillés au début des années 1980 sur l'impasse dans laquelle le FLN avait mis le pays, que les jeunes Algériens ont massivement rejoint le FIS et les groupes armés. Ils avaient besoin d'autres certitudes, c'était urgent. Vers quoi iront-ils maintenant qu'ils ont compris que l'islamisme ne payait que par la mort et que la voie de l'émigration leur était fermée? J'ai voulu m'engager dans cette problématique, le choc de la vérité, et j'ai choisi de le faire d'une manière à la fois positive, façon de ne pas insulter l'avenir et croire que nos jeunes sauront trouver une issue (comme Malrich, l'enfant des banlieues) et dramatique comme pour Rachel que la révélation de ce que fut le passé de son père a mené au suicide. Je ne sais pas si l'Allemand de Aïn Deb avait des enfants. Je lui en ai donné deux, Rachel et Malrich, et je les ai brutalement mis devant le passé de leur père. Ils ne sont pas réels mais je m'en suis voulu pour la douleur que je leur ai infligé.

Devant ces révélations, se pose la terrible question: sommes-nous comptables des crimes commis par nos parents, d'une manière générale par le peuple auquel nous appartenons? Oui, cette question me hante et je n'ai pas de réponse. Je me dis que nous ne sommes responsables de rien mais en tant qu'héritiers, le problème nous échoit, nous n'y pouvons rien. Je me dis que nous n'avons à faire ni repentance ni excuse mais en tant qu'héritiers le problème nous échoit. Il n'y a pas de réponse mais il y a peut-être une solution: que les enfants des victimes et ceux des coupables se rencontrent et se parlent, autour d'une histoire qu'ils écriront eux-mêmes. Ensemble, de cette façon, ils éviteront peut-être le manichéisme que naturellement les acteurs de la tragédie portent en eux. N'est-ce pas d'ailleurs ce que nous faisons depuis que le monde est monde ?

Le Nouvel Observateur - Votre Ministre des Anciens combattants a récemment déclaré que Nicolas Sarkozy devait son élection, en France, à l'appui d'un "lobby juif". Faut-il y voir une sorte de résurgence - ou de symptôme - du passé qu'évoque votre roman? Et que pensez-vous de la façon dont Sarkozy a réagi à cette provocation ? De son attitude, en général, vis-à-vis des dirigeants algériens et sur les relations franco-algérienne ?

Boualem Sansal - N'était la réaction française qui a éveillé notre attention, les propos scandaleusement antisémites d'un de nos ministres, comme ceux du chef du gouvernement contre Enrico Macias, seraient passés inaperçus chez nous. Il faut le savoir, nos oreilles sont saturées, nous n'écoutons jamais les insanités de nos sinistres gouvernants. De Ben Bella à Bouteflika, c'est le même discours de haine, enseigné dans nos écoles et nos mosquées, relayé et amplifié par la télévision et les officines de la propagande.

Je trouve que Sarkozy a été pusillanime, il aurait dû différer sa venue, et demander officiellement à Bouteflika de désavouer publiquement son ministre. Il aurait dû maintenir Macias dans sa délégation. Sarko et sa délégation étaient les invités de l'Algérie, pas seulement de M. Bouteflika.

Sarko et Boutef qui se donnaient allègrement du "Mon ami Abdelaziz" par-ci, "Mon ami Nicolas" par-là, n'ont pas été au bout de leur soudaine amitié. Pour nous, la chose est sacrée: L'ami de mon ami est mon ami. En foi de quoi, Macias, l'ami de Sarko, aurait dû, obligatoirement, trouver sa place dans le cœur de Boutef. Je ne me souviens pas, soit dit en passant, que celui-ci ait été mis devant pareil et inutile affront lorsqu'il est allé en France, à l'invitation de Chirac. Au contraire, il eu droit au grand jeu, Parlement, Champs-Élysées, petits fours et tutti quanti. En se dérobant, Sarko lui a donné quitus de son insulte (car nul ne doute qu'il ne soit derrière les déclarations de son ministre), il l'a même encouragé à récidiver et pour nous qui espérions voir les relations algéro-françaises enfin se tourner vers l'avenir et nous apporter un peu d'air et de progrès, c'est décevant.

Le Nouvel Observateur - Ce qui frappe de plein fouet à la lecture, ce qui est très violent dans votre roman, c'est évidemment le jeu de miroir entre le nazisme d'hier et l'islamisme d'aujourd'hui. Le journal de Rachel insiste sur la spécificité de l'Extermination. Mais son frère Malrich, qui perçoit l'imam de sa cité comme un SS, va jusqu'à écrire: «quand je vois ce que les islamistes font chez nous et ailleurs, je me dis qu'ils dépasseront les nazis si un jour ils ont le pouvoir». Dans quelle mesure partagez-vous ce point de vue ?

Boualem Sansal - Nous vivons sous un régime national-islamiste et dans un environnement marqué par le terrorisme, nous voyons bien que la frontière entre islamisme et nazisme est mince. L'Algérie est perçue par ses enfants eux-mêmes comme une "prison à ciel ouvert", disent les uns, et comme "un camp de concentration", disent les autres qui meurent à petit feu dans les cités. On ne se sent pas seulement prisonniers de murs et de frontières étanches, mais d'un ordre ténébreux et violent qui ne laisse pas même place au rêve. Nos jeunes ne pensent qu'à se jeter à la mer pour rejoindre des terres clémentes. Ils ont un slogan qu'ils répètent à longueur de journée en regardant la mer: «Mourir ailleurs plutôt que vivre ici». Les Harragas (les brûleurs de routes) avant d'être des émigrés clandestins sont des prisonniers évadés. Ils devraient être accueillis en tant que tels et non comme des hors-la-loi que l'on punit de la manière la plus cruelle: en les renvoyant au pays.

Le Nouvel Observateur - En ce qui concerne la menace islamiste, plusieurs événements récents donnent hélas raison à l'inquiétude et à la noirceur qui imprègnent votre roman: les attentats qui viennent de se produire à Alger, par exemple. Des voix s'élèvent pour mettre en cause la responsabilité de la politique de «Réconciliation nationale» menée par le président Bouteflika. Est-ce aussi votre avis ? Entre l'épisode sanglant des villageois égorgés par le GIA en 1994 - que l'on trouve dans votre livre - et ces attentats-suicides orchestrés par Al-Qaïda, quelle évolution voyez-vous se dessiner ?

Boualem Sansal - La "Charte pour la Réconciliation nationale" de M. Bouteflika n'est pas un moyen de rétablir la paix et ce qui va avec, la justice, la vérité, la démocratie, la culture, la prospérité. Elle est un anneau de plus à la chaîne totalitaire que le régime du FLN a déroulée sur le pays depuis l'indépendance. Elle ne dit rien d'autre que cela: "Réconciliez-vous autour de moi, Bouteflika, que les islamistes cultivent leur champ et que les démocrates et les laïcs cultivent le leur, l'Algérie est riche pour tous". Nous avions une Algérie qui se battait pour la liberté, nous voilà avec deux Algérie séparées par un fossé plein de sang et d'amertume. En vérité, la Réconciliation avait un autre objectif: couvrir les chefs de l'Armée et des Services secrets coupables de crimes massifs durant la «décennie noire», redorer le blason du régime, apporter une pièce maîtresse au dossier de M. Bouteflika qui rêve d'être couronné Nobel de la Paix.

Le Dr. Saïd Saadi, chef du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a récemment déclaré que l'Algérie était en voie d' "irakisation". Je partage ce point de vue. Tant que le régime sera là, le désordre ira croissant. Comme elle le fut dans les premières années de son indépendance, une terre d'expérimentation où tous les vendeurs d'utopies dans le monde venaient proposer leurs recettes-miracles, l'Algérie sera, comme l'Irak, un terrain où viendront s'affronter toutes les factions et toutes les mafias du monde. El-Qaïda l'a bien compris, elle y a installé une succursale. Hier, c'était les Frères Musulmans, puis les Afghans, aujourd'hui, c'est la nébuleuse El-Qaïda et demain, on rebattra les cartes et de nouveaux acteurs apparaîtront. Le système corrompu et nauséabond du FLN est ainsi, il attire les mouches. Le barrage à cela est une démocratie insérée dans l'ensemble maghrébin et l'Union méditerranéenne.

Le Nouvel Observateur - Comment lutter contre cette menace terroriste? Votre livre pose à de nombreuses reprises la question, mais n'apporte guère de réponse... Quel rôle peuvent jouer les démocraties occidentales? La façon dont Sarkozy vient de recevoir Kadhafi est-elle, comme il le dit, une voie possible pour encourager la démocratie face à l'islamisme ?

Boualem Sansal - Avec des régimes comme ceux de Bouteflika et Kadhafi, les démocraties occidentales ne peuvent pas grand-chose. Tout ce qu'elles diront et feront sera retourné contres elles et contre nous. Nos leaders sont de redoutables tennismen. Ils connaissent tous les coups pour détruire les balles en vol. Comme d'habitude, ils se dresseront sur leurs ergots et crieront : ingérence, colonialisme, néocolonialisme, impérialisme, atteinte à nos valeurs islamiques, lobby juif, etc !

La menace terroriste ne les gêne pas plus que ça. En tout cas, ils veulent la gérer selon leurs vues et besoins tactiques, loin du regard étranger. «Le terrorisme reste à définir», disait Kadhafi en Espagne. Bouteflika avait dit une chose similaire. La menace terroriste est pour eux pain béni, elle leur permet de maintenir la société sous étroite surveillance et ridiculiser ses prétentions démocratiques, toujours présentées comme susurrées par l'Occident dans le but d'affaiblir nos valeurs nationales.

La méthode Sarkozy est peut-être une voie. En recevant les dictateurs, en travaillant avec eux, on les légitime, certes, mais peu à peu on les déshabille, on les montre sous leur vrai jour, on les implique dans des projets communs. Ne se sentant plus menacés par les discours de l'Occident sur les droits de l'homme, ils pourraient avancer sur la voie de la normalité (je le dis sans trop y croire). La méthode implique que dans nos pays, la société civile et les partis politiques se mobilisent pour accentuer la pression interne. Quoi qu'il en soit, il est trop tôt pour juger de l'efficacité de la méthode Sarko. J'aurais quand même préféré qu'il reçoive Kadhafi dans la discrétion, ce richissime bandit ne méritait pas tant d'égards.

Le Nouvel Observateur - Qui peut agir alors ?

Boualem Sansal - La lutte contre l'islamisme, matrice du terrorisme, réclame un engagement des musulmans et de leurs théologiens. Il leur revient de sauver leur religion et de la réconcilier avec la modernité, faute de quoi l'islam finira par n'être plus que l'islamisme. Mais le danger dans les pays arabes et musulmans est tel qu'aucun théologien n'ose entreprendre ce nécessaire travail d'ijtihad. Et les intellectuels qui s'y emploient avec talent dans les démocraties occidentales (Soheib Bencheikh, Malek Chebel, Mohamed Arkoun, Abdelwahab Meddeb...) ne sont guère entendus dans nos pays. Mon humble avis est que l'islam a déjà trop pâti de l'islamisme et du nationalisme arabo-musulman, je ne vois pas comment il pourrait reprendre le chemin des Lumières qui jadis fut le sien.

Le Nouvel Observateur - L'islamisation de certaines cités de banlieue, en France, est également au cœur du livre: non seulement on y "fabrique" des talibans, mais c'est un véritable état (totalitaire) dans l'état (républicain) qui se dessine. Un état avec ses lois et son impôt: «la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée», prophétise Malrich. Pire, il la compare à un "camp de concentration", dont les habitants, en proie au désœuvrement, seraient sous l'autorité tyrannique de l'imam leurs propres "kapos". Là-encore, ce diagnostic extrêmement radical (du personnage) vous semble-t-il justifié ? N'est-il pas quelque peu caricatural? Et si non, sur quels éléments vous fondez-vous ?

Boualem Sansal - Le diagnostic de Malrich n'est pas exagéré. C'est la triste réalité. Dans nos pays, les cités populaires abandonnées par l'Etat à la misère, au banditisme et à l'islamisme sont déjà des camps de concentration. Certaines banlieues françaises sont de la même manière sous la coupe des gangs mafieux et islamistes, en connexion avec les gangs d'Algérie et les réseaux salafistes d'El-Qaïda dans le monde. Le journaliste Mohamed Sifaoui, à travers ses enquêtes sur le terrain et ses documentaires, en a apporté la preuve. Moi-même, au cours de mes déplacements en France, j'ai eu l'occasion de le constater et de l'entendre de la bouche même des habitants de ces cités.

Le Nouvel Observateur - Le seul remède indiqué par votre roman, ici encore dans la filiation de Primo Levi, c'est l'usage de la parole, le souci de dire la vérité contre l'oubli, le mensonge, le silence. Pensez-vous que l'écriture peut être une arme politique ? Au moment du 11 septembre 2001, vous aviez été l'un des rares et tout premiers intellectuels de culture musulmane à dénoncer le fanatisme. Vous sentez-vous moins seul aujourd'hui ?

Boualem Sansal - Le Verbe est tout. Il peut tuer et ressusciter. Je ne me situe évidemment pas à ce niveau. J'écris pour parler, parler à des gens, des frères, des amis, des passants tranquilles, et même, s'ils le veulent bien, à ceux qui rêvent de détruire l'humanité et la planète.

Ce sont les lecteurs qui font des livres une arme politique. Plus ils sont nombreux et plus ils sont forts, ils peuvent s'associer, crier, brandir le poing et chasser ceux qui nous font du mal avec leur fanatisme, leurs mensonges, leurs rapines, leurs crimes.

Le 11 septembre a été pour nous tous un choc terrible. Ce jour, nous avons commencé à comprendre que l'islamisme était dans une démarche autrement plus radicale que celle que nous lui attribuions: lutter contre les tyrans en terres d'islam et instaurer la charia. Sa véritable démarche est l'extermination de l'autre, le croisé, le Juif, l'athée, le musulman laïc, la femme libre, le démocrate, l'homosexuel, etc (la liste ne cesse de s'allonger). Il n'est limité dans son projet que par l'absence entre ses mains d'armes de destruction massive. Devant une telle folie, la mobilisation a été bien timorée. Pire, ici et là, on a composé avec lui, on lui a fait des concessions (voile islamique, gestion des mosquées, éducation, prêches à la télé, fermeture des écoles enseignant en français...), on lui a abandonné des zones entières (des villes et des banlieues) et très peu aujourd'hui osent aborder frontalement la question de l'islamisme, encore moins celle de l'islam, otage de l'islamisme. En Algérie, en application de la «Réconciliation», ce mot, comme celui de terroriste et beaucoup d'autres, ont tout simplement disparu du vocabulaire des officiels. On parle "d'égarés manipulés par la main de l'étranger". On revient toujours au complot contre la nation algérienne.

Le Nouvel Observateur - En exergue, le narrateur principal indique que le livre contient "des parallèles dangereux qui pourraient [lui] valoir des ennuis". Ne craignez-vous pas vous-même d'en avoir ? Vous avez dû quitter vos fonctions dans l'administration en 2003. Et votre dernier livre ["Poste restante : Alger"] a été interdit en Algérie en 2006. Pensez-vous que celui-ci sera autorisé ? Et pourquoi, au fond, restez-vous en Algérie, là où beaucoup ont préféré l'exil ?

Boualem Sansal - Les censeurs sont légions dans nos pays et ils sont très vigilants. Ils traquent le mot, la virgule, l'attitude. "Poste restante Alger" a été interdit avant même d'arriver en Algérie. "Le Village de l'Allemand" le sera certainement. Comme il touche à plusieurs thèmes sensibles, je m'attends à un déluge de tirs croisés. Je le dis comme ça dans le but de provoquer une réaction inverse: un grand silence méprisant. C'est le mieux qui puisse arriver. Nos censeurs sont toujours très dangereux quand ils s'intéressent à quelqu'un.

Comme beaucoup d'Algériens, les jeunes et les moins jeunes, je suis constamment taraudé par l'envie de "m'évader" du camp. Et toujours, au moment de ramasser mon baluchon et de prendre la clé des champs, je me dis que, après tout il est plus intelligent de détruire le camp, une pièce rapportée, que de fuir le pays. L'Algérie est un beau et grand pays, il vient de loin, il a une longue et passionnante histoire, ayant fricoté de près avec tous les peuples de la Méditerranée, il n'est pas né avec le FLN, il n'a rien à voir avec sa culture, ses camps, ses apparatchiks et ses kapos, un jour il reprendra sa route sous le soleil et sa terre reverdira. J'aimerais être là pour le voir.

Propos recueillis par Grégoire Leménager

"Le Village de l'Allemand ou le journal des frères Schiller", par Boualem Sansal, Gallimard, 256 p., 20 euros.

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SOURCE : LE NOUVEL OBS.

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Voyez également : CE LIEN WIKIPEDIA

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25/10/2013

Jean Raspail : Notre civilisation est en train de disparaître

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Entretien. Écrivain, Jean Raspail décrivait en 1973, dans son roman “Le Camp des saints”, la submersion de l’Europe par la multitude des migrants du tiers-monde.

Valeurs Actuelles : Que vous inspire la situation actuelle ?

Jean Raspail : Vous savez, je n’ai guère envie de me joindre à la grande ronde des intellectuels qui passent leur temps à débattre de l’immigration… J’ai l’impression que ces colloques ne servent à rien. Le peuple sait déjà toutes ces choses, intuitivement : que la France, telle que nos ancêtres l’ont façonnée depuis des siècles, est en train de disparaître. Et qu’on amuse la galerie en parlant sans cesse de l’immigration sans jamais dire la vérité finale. Une vérité d’ailleurs indicible, constatait mon ami Jean Cau, car celui qui la proclame est immédiatement poursuivi, condamné puis rejeté. Richard Millet s’en est approché, voyez ce qui lui est arrivé !

Valeurs Actuelles : On dissimule aux Français la gravité du problème ?

Jean Raspail : Oui. À commencer par les dirigeants politiques ! Publiquement, “tout va très bien, Madame la marquise”. Mais, la porte fermée, ils reconnaissent que “oui, vous avez raison : il y a un vrai problème”. J’ai sur ce sujet des lettres édifiantes de hauts responsables de gauche, de droite aussi, à qui j’avais envoyé le Camp des saints. “Mais vous comprenez : on ne peut pas le dire…” Ces gens-là ont un double langage, une double conscience. Je ne sais pas comment ils font ! Je pense que le désarroi vient de là : le peuple sait qu’on lui cache les choses. Aujourd’hui, des dizaines de millions de gens ne partagent pas le discours officiel sur l’immigration. Ils ne croient aucunement que ce soit une chance pour la France. Parce que le réel s’impose à eux, quotidiennement. Toutes ces idées bouillonnent dans leur crâne et ne sortent pas.

Valeurs Actuelles : Vous ne croyez pas possible d’assimiler les étrangers accueillis en France ?

Jean Raspail : Non. Le modèle d’intégration ne fonctionne plus. Même en admettant qu’on reconduise un peu plus de clandestins à la frontière et qu’on réussisse à intégrer un peu plus d’étrangers qu’aujourd’hui, leur nombre ne cessera pas de croître et cela ne changera rien au problème fondamental : l’envahissement progressif de la France et de l’Europe par un tiers-monde innombrable. Je ne suis pas prophète, mais on voit bien la fragilité de ces pays, où s’installe une pauvreté insupportable et sans cesse croissante à côté d’une richesse indécente. Ces gens-là ne se retournent pas vers leurs gouvernements pour protester, ils n’en attendent rien.

Ils se tournent vers nous et arrivent en Europe par bateaux, toujours plus nombreux, aujourd’hui à Lampedusa, ailleurs demain. Rien ne les en décourage. Et par le jeu de la démographie, dans les années 2050, il y aura autant de jeunes Français de souche que de jeunes étrangers en France.

Valeurs Actuelles : Beaucoup seront naturalisés.

Jean Raspail : Ce qui ne signifie pas qu’ils seront devenus français. Je ne dis pas que ce sont de mauvaises gens, mais les “naturalisations de papier” ne sont pas des naturalisations de coeur. Je ne peux pas les considérer comme mes compatriotes. Il faudra durcir drastiquement la loi, en urgence.

Valeurs Actuelles : Comment l’Europe peut-elle faire face à ces migrations ?

Jean Raspail : Il n’y a que deux solutions. Soit on essaie de s’en accommoder et la France — sa culture, sa civilisation — s’effacera sans même qu’on lui fasse des funérailles. C’est à mon avis ce qui va se passer. Soit on ne s’en accommode pas du tout — c’est-à-dire que l’on cesse de sacraliser l’Autre et que l’on redécouvre que le prochain, c’est d’abord celui qui est à côté de soi. Ce qui suppose que l’on s’assoit quelque temps sur ces « idées chrétiennes devenues folles », comme disait Chesterton, sur ces droits de l’homme dévoyés, et que l’on prenne les mesures d’éloignement collectif et sans appel indispensables pour éviter la dissolution du pays dans un métissage général. Je ne vois pas d’autre solution. J’ai beaucoup voyagé dans ma jeunesse. Tous les peuples sont passionnants mais, quand on les mélange trop, c’est bien davantage l’animosité qui se développe que la sympathie. Le métissage n’est jamais pacifique, c’est une utopie dangereuse. Voyez l’Afrique du Sud !

Au point où nous en sommes, les mesures que nous devrions prendre seraient forcément très coercitives. Je n’y crois pas et je ne vois personne qui ait le courage de les prendre. Il faudrait mettre son âme en balance, mais qui est prêt à ça ? Cela dit, je ne crois pas un instant que les partisans de l’immigration soient plus charitables que moi : il n’y en a probablement pas un seul qui ait l’intention de recevoir chez lui l’un de ces malheureux… Tout cela, c’est de la frime émotionnelle, un maelström irresponsable qui nous engloutira.

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SOURCE : VALEURS ACTUELLES

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12/10/2013

"Le judaïsme et l’islam n’ont rien à voir, l’antisémitisme n’est pas l’islamophobie" par Stéphane Haddad

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Paris 13ème arrondissement

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Comparaison n’est pas raison et ce principe de bon sens s’applique plus que jamais aujourd’hui lorsque l’on entend les musulmans, pour défendre l’Islam, se comparer aux juifs et à l’antisémitisme.

Enfin, un des arguments musulmans est de dire, si il peut y avoir de l’antisémitisme contre les juifs parce qu’ils sont juifs, pourquoi n’y aurait-il pas d’islamophobie possible à l’égard des musulmans ? Les musulmans adorent ressortir des comparaisons avec les juifs, lorsque cela les arrange uniquement (sinon, les prêches islamiques diffusés disent que ce sont « des porcs et des singes »…)

C’est là un piège sémantique considérable du relativisme, dans lequel les musulmans veulent précipiter tout débat. C’est en fait un syllogisme total, c’est-à-dire l’expression de deux principes qui paraissent justes, pour arriver à une solution totalement fausse.

En effet, l’islam n’a rien à voir avec le judaïsme, même si il est de bon ton de dire, chez les bobos ignorants que c’est pareil, dès lors qu’il n’y a qu’un seul Dieu (comme chez les chrétiens d’ailleurs…) et qu’ils ne mangent pas de porc.

C’est en fait le plus petit commun dénominateur, car dans la pratique et dans les faits, tout différencie le judaïsme de l’islam.

Tout d’abord, le judaïsme n’est pas une religion prosélyte, c’est-à-dire qu’elle ne cherche à convaincre personne et à ne convertir personne. Le Judaïsme est un code juridique qui fixe des règles de vie, et les juifs pensent que ces règles sont bonnes pour eux. C’est tout. Il ne s’agit de les imposer à personne. Cela ne veut pas dire qu’ils ne pensent pas que d’autres règles de vie puissent exister et qu’elles ne sont pas bien pour ceux qui veulent les appliquer, et qu’elles ne doivent pas être respectées. Le judaïsme est donc la tolérance même à l’égard de l’autre.

Au contraire, l’Islam a clairement pour précepte qu’il doit s’imposer à tout le monde et sur la terre entière, que toute population ou tout territoire qui n’est pas encore musulman doit le devenir, de gré ou de force. C’est du prosélytisme à l’état pur et il n’y a donc aucune comparaison à faire avec le judaïsme.

Ensuite, la pratique talmudique a pour axiome que chaque principe, chaque texte, chaque mot, doit être débattu, questionné, sans cesse remis en cause et réinventé pour trouver le sens réel du texte. Le judaïsme est une remise en cause permanente de soi aux fins de s’améliorer. Ce questionnement et cette remise en cause, sont une source de progrès, et c’est ce qui a probablement donné lieu à ce qu’on appelle communément le « génie Juif », qui se vérifie aujourd’hui plus que partout ailleurs, dans le miracle économique israélien.

L’Islam au contraire repose sur un texte incréé, qui doit être appris par cœur, et dont rien, de par son essence divine, ne peut être remis en cause ou même questionné. Force est de constater que cette croyance, n’a pas abouti à des progrès ou à des innovations spectaculaires (quelles que soient leur nature…), dans les pays de culture musulmane….(ou alors qu’on m’indique ce que les pays musulmans ont créé de si intéressant ne serait-ce que depuis trois siècles pour limiter les recherches….).

C’est donc ici encore une différence fondamentale entre le Judaïsme et l’Islam.

En revanche, ce qui est certain, c’est que le judaïsme est bien lui aussi victime collatérale des revendications identitaires musulmanes, et que des questions qui ne se posaient jamais auparavant, sont mises à l’ordre du jour, avec pour effet de faussement généraliser les solutions pour des situations très différentes. Deux exemples :

La cacherout, qui préconise notamment un abattage rituel des animaux selon un mode rabbinique, n’a jamais posé le moindre problème en France et personne ne s’en est jamais plaint. En effet, les juifs n’ont jamais cherché à l’imposer à qui que ce soit, et de surcroît, c’est une viande bien plus chère, pour des raisons de taxe consistoriales, que la viande qui ne l’est pas. Essayez donc de convaincre par conséquent des non juifs d’aller en acheter…outre que cela n’intéresse pas les juifs, ils n’ont jamais cherché à l’imposer à qui que ce soit. De surcroît, l’abattage rituel cacher est très différent de l’abattage hallal. Par contre, on voit bien que les musulmans cherchent aujourd’hui à imposer partout où ils le peuvent la nourriture Hallal, y compris à ceux qui n’en veulent pas, au motif de c’est mieux pour vous, et en quoi est ce que ça vous dérange ? Aujourd’hui, pour limiter le hallal, on demande également l’arrêt de la viande cacher qui n’avait jamais posé le moindre problème jusque-là ! Le judaïsme est donc une victime collatérale de l’Islam. Outre que cela ne respecte pas ceux qui mangent du porc, ou du lapin, il y a de surcroît, un enjeu caché d’une importance considérable. En effet, si la cacherout subit des taxes consistoriales, qui ne sont de facto payées que par les juifs, et dont l’usage peut parfaitement être tracé, la généralisation du Hallal impose à tous de payer une taxe aux musulmans, qu’on le veuille ou non, et dont les montants atteignent plusieurs centaines de millions d’euros, et dont l’usage est extrêmement nébuleux et opaque, sauf qu’il financer l’Islam, à notre insu….ce n’est donc pas comparable.

Lorsque Napoléon a demandé aux Juifs de renoncer à leurs pratiques pour s’insérer dans la nation française, cela a été fait, car le principe même du judaïsme, est qu’il faut respecter la loi du pays où l’on vit. Le moins que l’on puisse dire, est que demander à certains musulmans de s’adapter pour s’insérer dans la nation française relève du sacrilège et il n’en est pour eux pas question, arguant que c’est justement « leur droit » de pratiquer ce qu’ils veulent, en oubliant ostensiblement les devoirs qui les accompagnent de respecter les lois du pays.

C’est pour cette raison, qu’il n’y a jamais eu de prières de rue juives dans la rue….

Il en est de même pour la circoncision, qui n’a jamais fait l’objet de polémique en France, et dont, accessoirement l’OMS, vient de reconnaitre, qu’elle limitait la contamination par le sida et des maladies vénériennes. Aujourd’hui, sous peine de vouloir lutter contre l’excision des femmes, qui n’a strictement rien à voir avec la circoncision des hommes, on veut l’interdire. De surcroît, et c’est probablement l’influence soit d’un lobbying arabe, soit d’un vieux fond d’antisémitisme européen bien réel, le conseil de l’Europe, propose une résolution, visant à interdire de facto la circoncision des nouveaux nés juifs, puisqu’au motif que ce serait « une violation de l’intégrité physique des enfants, selon les normes des droits de l’homme » dès lors qu’ils ne sont pas consultés, alors que les musulmans peuvent continuer à circoncire leurs enfants (l’âge n’est pas imposé et dépend des régions, de 5 ans au Maghreb à 15 ans au Sénégal). Pourtant des millions de femmes mutilées ont dénoncé la barbarie de l’excision, mais il serait difficile de trouver des hommes juifs qui se plaignent d’avoir été « mutilés » 8 jours après leur naissance.

Enfin, lorsque les juifs sont victimes d’antisémitisme, ce n’est jamais en fait leur religion même qui est critiquée, mais leur état intrinsèque même, leur nature, indépendamment de leurs agissements. En effet, la pratique du judaïsme en lui-même, ne fait de facto, l’objet d’aucune critique sérieuse…. Par exemple, je n’ai jamais vu une attaque antisémite, pour attaquer le fait que les juifs mangent des Matsots (galettes non levées) durant la semaine de Pâques, parce que quelqu’un n’était pas d’accord sur telle interprétation d’un texte talmudique, ou parce qu’ils ne travaillent pas le samedi. Tout le monde s’en fout, et c’est bien comme ça. On est ce que l’on fait, mais l’antisémitisme repose bien sur le fait qu’ils peuvent être agressés du seul fait de leur état, sans qu’il soit besoin d’une quelconque pratique ou d’un signe ostentatoire.

Au contraire, l’islamophobie trouve une bonne partie de sa progression dans la revendication identitaire des musulmans, qui veulent imposer leurs pratiques religieuses (voile, hallal, etc.), même à ceux qui n’en veulent pas. Il n’y a donc rien de comparable.

L’un des effets pervers de l’islamisation rampante ou affichée est justement qu’elle progresse parfois sur certains vides juridiques, pour des questions de bon sens, qu’il n’y avait pas lieu de se poser dans notre culture. Non en France, on ne prie pas dans les rues, Non en France on ne porte pas de voile islamique, non en France la laïcité ne signifie pas que l’on peut agresser les autres en projetant ses pratiques religieuses dans la sphère publique. Tout n’est pas permis.

Alors arrêtons les amalgames erronés entre Judaïsme et Islam.

Stéphane HADDAD

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Source : Riposte Laïque

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12/08/2013

La République a menti...

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Dédicace à mon ami Larkens...

 

 

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03/08/2013

Se dire antifasciste est un excellent moyen de faire carrière…

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Excellente entrevue d'Alain de Benoist pour Boulevard Voltaire...

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Vous vous êtes déjà exprimé sur Boulevard Voltaire à propos de la langue française. Vous en avez souligné le déclin et, surtout, les mauvais usages. Dites-en plus…

Kŏngzĭ, alias Confucius, disait : « Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté. » La perte du sens des mots fait partie de l’effondrement général des repères qui caractérise notre époque. D’où l’importance des définitions. Si l’on ne s’accorde pas sur ce que les mots désignent, il n’y a plus de débat possible, mais seulement un dialogue de sourds. Beaucoup de nos contemporains emploient déjà un mot pour un autre, ce qui traduit leur confusion mentale. Mais les mots sont aussi des armes, et le flou sémantique en est une autre. Il vise avant tout à discréditer ou à délégitimer. Employés de façon systématiquement péjorative, certains mots deviennent des injures (populisme, communautarisme, par exemple). La novlangue orwellienne alimente les polémiques à la façon d’une technique d’ahurissement. On ne peut répondre à cette dérive qu’avec une exigence de rigueur.

Alors, prenons quelques exemples. « Extrême droite » ? En quoi est-elle extrême ? En quoi est-elle de droite ?

Il y a chez les politologues deux écoles pour traiter de l’« extrême droite ». Les uns y voient une famille « extrêmement de droite », qui se borne à radicaliser des thématiques attribuées à tort ou à raison à la droite. Les autres préfèrent l’analyser à partir de la notion d’extrémisme, ce qui ne fait guère avancer les choses car cette notion est elle-même problématique (où commence-t-elle ?). Dans le discours public actuel, l’« extrême droite » est un concept attrape-tout, dont l’usage ressortit à une simple stratégie de délégitimation. Il est évident que, dès l’instant où l’« extrême droite » peut aussi bien désigner un sataniste néonazi qu’un catholique réactionnaire, un gaulliste souverainiste et un nostalgique de Vichy, un adversaire de l’avortement et un partisan de l’eugénisme, un national-bolchevique et un contre-révolutionnaire, un monarchiste et un défenseur convulsif de la laïcité, une telle expression est vide de sens. Elle n’a aucune valeur heuristique, phénoménologique ou herméneutique. À ceux qui l’emploient, il faut seulement demander quel contenu ils lui donnent, à supposer bien sûr qu’ils soient capables de le faire. La plupart en sont incapables.

Antifascisme sans fascistes ? Ce dernier est mort depuis 1943 avec le putsch du maréchal Badoglio. On continue pourtant à nous faire peur avec…

Il n’existe aucune définition scientifique du fascisme qui fasse l’unanimité chez les spécialistes. En toute rigueur, le mot ne s’applique qu’au ventennio mussolinien et, par extension, aux mouvements des années 1930 qui ont cherché à l’imiter. Le nazisme, fondé sur le racisme et l’antisémitisme, qui furent étrangers au fascisme jusqu’en 1938, constitue un cas tout à fait à part. La désignation du mouvement hitlérien comme « fascisme allemand » appartient à la langue du Komintern, c’est-à-dire de Staline. Bien entendu, on ne peut parler des « idées fascistes », ni les stigmatiser, sans en avoir lu les principaux théoriciens : Giuseppe Bottai, Giovanni Gentile, Carlo Costamagna, Berto Ricci, Alfredo Rocco, Ugo Spirito, Sergio Panunzio, etc. Le fascisme associe des thématiques qui ne lui appartiennent pas en propre (et qui me sont pour la plupart totalement étrangères), mais ce qui lui appartient en propre, c’est de les avoir réunies d’une manière spécifique. Le plus important est de bien voir qu’il est lié à une époque. Indissociable de l’expérience des tranchées, caractéristique de l’ère des masses, le fascisme n’est pensable que sous l’horizon de la modernité. Né de la guerre (la Première Guerre mondiale), il est mort de la guerre (la Seconde). Son souvenir peut susciter ici ou là des nostalgies pittoresques, comme l’épopée napoléonienne ou la résistance des Chouans, mais il n’est plus d’actualité à l’époque postmoderne.

Le « fascisme » est devenu aujourd’hui un mot passe-partout, susceptible lui aussi de désigner n’importe quoi : fascisme vert, fascisme rose, sans oublier le fascisme islamique (l’« islamo-fascisme », pour parler comme les néoconservateurs américains qui ont créé cette chimère). On a même inventé des dérivés comme « fascisant » ou « fascistoïde ». Les Allemands parlent à juste titre de Gummiwort, de « mot-caoutchouc ». Quant à l’« antifascisme », qui prête à sourire, sa principale différence avec l’antifascisme des années 1930, c’est qu’il est absolument sans danger. Se dire antifasciste à l’époque du fascisme réel, c’était prendre un risque sérieux. Aujourd’hui, c’est un excellent moyen de faire carrière en s’affichant d’emblée comme un adepte de l’idéologie dominante. Il y a quelques années, voulant protester contre des expulsions d’immigrés clandestins, des hurluberlus étaient venus manifester près de la gare de l’Est en pyjamas rayés. Ils ressemblaient moins à des déportés qu’à des zèbres.

Tout « anti » court par ailleurs le risque de tomber dans la spécularité. Pierre-André Taguieff a bien montré comment l’antiracisme manifeste une propension certaine à « raciser » les racistes, réels ou supposés. Il en va de même de l’antifascisme, de l’anticommunisme, de l’anti-islamisme, etc. Comme le disait en substance Aristote, il n’y a de contraires que du même genre. On devrait méditer pendant quelques heures sur cette observation.

Anticommunisme sans communistes ? Même punition, même motif… Là, le « socialo-communisme » fait frémir les lecteurs du Figaro. Mais c’est un peu le même théâtre d’ombres…

Le fascisme est en partie né d’une réaction au bolchevisme. L’époque des communismes est comme celle des fascismes : elle est derrière nous. Le Parti communiste français est devenu un parti social-démocrate, et le « dernier pays communiste du monde », la Chine, est aujourd’hui l’un des agents les plus actifs du capitalisme mondial. On peut même se demander si ce pays a jamais été vraiment communiste et si le maoïsme n’a pas été avant tout un radical avatar du vieux despotisme asiatique. Se dire aujourd’hui fasciste ou antifasciste, communiste ou anticommuniste, c’est avancer en regardant dans le rétroviseur. C’est surtout se tromper d’époque et, de ce fait, rester aveugle aux problématiques qui s’annoncent. Les militaires ont une invincible tendance à concevoir les prochaines guerres sur le modèle de celles qu’ils ont connues. Les civils ont du mal à penser un monde où ils n’ont jamais vécu. Il n’y a pire défaut pour quiconque veut entreprendre une action sociale ou politique que de n’avoir pas conscience du moment historique qui est le sien.

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SOURCE : ICI

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31/07/2013

"Caucase 2000 & Europe 3000"

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Térrorisme islamiste : la Bosnie, point de départ du plan Europe !

 

Les leaders islamiques radicaux sont arrivés à la conclusion que la création d’une infrastructure terroriste dans les Balkans était un facteur déterminant afin de transposer l’opposition et la guerre des terroristes en Europe, en Russie, en Israël et un peu plus tard aux USA. Sahid Émir Musa Ajzi, vétéran de l’Afghanistan et étroitement lié aux talibans et à Al-Qaïda, a été désigné pour créer cette base et cette structure. Il n’a aucun grade officiel. Ce militaire chevronné est responsable des recrues de type « blanc européen ».

 

La Bosnie, l’Albanie, le Kosovo, la Macédoine, le sud de la Serbie, le Monténégro devraient à terme devenir un unique pays islamique. C’est la première phase de la conquête de l’Europe selon le plan « Europe 3000 ». Selon ce dernier, l’Europe doit devenir un pays musulman (de l’Oural à la Grande-Bretagne). Ce plan se déroule par étape et est basé sur la tactique « violence et haine ». D’immenses enclaves musulmanes vont être créées dans les banlieues de la majorité des grandes villes européennes, y compris les russes. L’objectif est de réunir prochainement ces enclaves pour créer des centres musulmans unifiés.

La deuxième phase de ce plan s’appelle « Caucase 2000 ». L’OTAN va s’élargir vers l’Est et aura sous son contrôle la mer Caspienne, qui sera placée sous l’égide militaire et politique de la Turquie. Washington et Istanbul auront sous leur tutelle tout le monde islamique et vont le contrôler avec vigilance. Ils vont donc contrôler la plus grande partie des réserves mondiales de pétrole et ses voies de transport vers l’Europe et vers l’autre côté de l’océan. La « ceinture verte » sera créée aux environs de la Russie et de la Chine, et ses relations avec l’Europe passeront par Istanbul, que les Américains transformeront en principale force militaire de la région.

Parallèlement, il a été décidé de recruter et de former des terroristes de type slave de Bosnie et d’Albanie. Ces combattants, ressemblant extérieurement à n’importe quel Européen, pourront se déplacer dans le monde entier sans problème, sans éveiller de soupçons chez les policiers et les services de renseignement. Ils pourront aussi librement entrer en Ciscaucasie. On les appelle les « diables blancs ». Ils sont parfaitement préparés au Djihad en Europe et en Russie.

Cependant, ces « combattants de type slave » restent pour le moment en réserve. Ils attendent leur heure, afin d’accomplir la volonté d’Allah. Ils sont tous kamikazes et sont prêts à mourir en martyrs pour la liberté et le Coran. Le noyau dur de ces nouveaux cadres est constitué de musulmans bosniens et de recrues de Tchétchénie et du Caucase.

La préparation de ces terroristes à lieu dans un « lieu sûr » : en « terre albanaise » (Albanie, Kosovo et une partie de la Macédoine). Ils agissent sous couvert de l’Armée nationale albanaise (l’ex-Armée de libération du Kosovo).

Encore aujourd’hui en Bosnie, des organisations humanitaires formellement interdites et se trouvant dans la liste noire américaine des groupes terroristes sont en activité. Il s’agit de "Idealna buducnost Bosne", des fonds "Al-Haramain" et "Al Nashab Al-Aksa", de "Jemiat Al- Furkan" et de "Taibah Al- Furkan". Les services de renseignement locaux ferment les yeux sur cela et les organisations "humanitaires" financées par les musulmans se multiplient. Des centaines de millions de dollars circulent sur leurs comptes chaque année. Cela suffit amplement à payer les salaires, à recruter des partisans et à créer des centres religieux ou militaires. Ces moyens financiers sont également utilisés dans le trafic de narcotique et pour l’achat d’armes pour les points chauds. Il reste jusqu’à deux mille combattants islamiques en Bosnie centrale. Un réseau de camps est clandestinement en activité. À l’intérieur, les jeunes musulmans suivent une préparation religieuse et une formation au tir et au sabotage de trois mois.

Les terroristes ainsi préparés sont acheminés via des agences de tourisme et des organisations « humanitaires ». Les extrémistes islamiques formés en Bosnie-Herzégovine s’installent dans le Caucase, en Afghanistan, ou en Europe et aux USA, où ils vivent légalement...

Konstantine Katchaline


Note de Veterans Jobs Center :

Et dire que 116 soldats français sont morts en ex-Yougoslavie, engagés dans les casques bleus ou autres forces d'interposition. On l'oublie trop souvent, pour aider le peuple bosniaque... et voilà les remerciements, Choukran !

La guerre de Yougoslavie sont une série de conflits violents dans les territoires de l'ancienne République fédérale socialiste de Yougoslavie entre 1991 et 2001. Deux séries de guerres se succèdent, affectant les six républiques de la défunte République fédérale socialiste de Yougoslavie. On parle aussi de « Guerre dans les Balkans », « Guerre d’ex-Yougoslavie » . Mais aussi de Guerre de religion l’identité entre appartenance nationale et confessionnelle étant la seule distinction. Cette guerre opposa différents groupes ethniques ou nations de l’ex-Yougoslavie. Ses causes sont religieuses, politiques, économiques, culturelles et ethniques. Les guerres furent les plus meurtrières en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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SOURCE : VETERANS JOBS CENTER

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03/06/2013

L’étude de Mark Regnerus (US) sur les enfants ayant eu un parent homosexuel

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Concernant l’homoparentalité, une nouvelle étude de sociologie américaine nous met en garde contre l’usage abusif des science sociales dans le débat public, tout en offrant un bon aperçu de l’expérience d’avoir eu un parent homosexuel pour la génération aujourd’hui adulte. Cette étude va dans le sens de ce qui a longtemps été une évidence, et qui fait aujourd’hui l’objet de controverses : en moyenne, un enfant s’en sort mieux lorsque son père et sa mère restent mariés.

L’apport américain

La spécificité des États-Unis en matière de débat sur l’homoparentalité est double : l’évolution de la société fait que des situations d’homoparentalité de fait existent depuis les années 1990, et donc une génération d’enfants de ces foyers est parvenue à l’âge adulte ; l’autre spécificité est le grand respect pour l’apport des sciences sociales : aux États-Unis, même les sujets controversés, comme par exemple les inégalités sociales, sont abordés à travers de grandes enquêtes sociologiques et statistiques. Les chercheurs en sciences sociales jouissent d’une assez grande autonomie pour étudier divers objets sans nécessairement se soucier de l’opinion dominante.

Un des problèmes du débat français sur l’opportunité d’accorder le droit aux personnes de même sexe de se marier, et d’adopter des enfants, est la mise en avant de statistiques dont les origines sont assez obscures. Ces chiffres portent sur le nombre de foyers homosexuels où des enfants sont élevés, et sur les conséquences pour ces enfants, présentées comme égales, sinon optimales par rapport aux enfants élevés dans un foyer composé d’un père et d’une mère mariés. La plupart de ces affirmations ne sont pas fondées sur des études sociologiques françaises, mais sur des études américaines, qui se sont multipliées depuis le début des années 2000.

L’étude de Mark Regnerus

Dans un article intitulé « How different are the adult children of parents who have same-sex relationships? Findings from the New Family Structures Study » ["A quel point les enfants devenus adultes de parents ayant eu une relation homosexuelle sont-ils différents ? Résultats de l’Étude sur les nouvelles structures familiales" ] et rendu public le 11 juin 2012, Mark Regnerus, chercheur en sociologie à l’université du Texas, présente une étude considérée comme rigoureuse et complète selon l’analyse de plusieurs de ses pairs1, ou même de promoteurs de l’homoparentalité2.

Cette étude remet en cause le dogme, qui s’était établi dans le milieu scientifique et militant, selon lequel grandir dans un foyer où les parents sont de même sexe ne changerait rien, voire serait bénéfique pour l’enfant en comparaison à d’autres configurations familiales. Quelques-unes de ces études avaient même été jusqu’à affirmer la supériorité d’un foyer composé de deux femmes sur un foyer avec père et mère mariés. Cela constituait un changement de paradigme scientifique très brusque puisque au milieu de la décennie 1990, moment où les fictions télévisuelles commencèrent à présenter divers arrangements familiaux impliquant des homosexuels sous une perspective favorable (pensons à la série Friends par exemple), les experts de la famille considéraient encore que l’arrangement familial le plus favorable pour le devenir des enfants était avoir un père et une mère toujours mariés. Ce brusque bouleversement de paradigme est apparu comme suspect aux yeux de Regnerus, sociologue respecté, dont les études précédentes portent notamment sur l’activité sexuelle des jeunes gens non mariés3.

Méthodologie de l’enquête

Aidé par des collègues, Mark Regnerus a repris une base de données sociologique très fouillée appelée New Family Structures Study4, et il a posé une question à plus de 15 000 américains devenus adultes entre 1990 et 2009 et sélectionnés de façon aléatoire : « Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ? » 175 ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ces personnes, ainsi qu’un échantillon représentatif de cette génération de la population américaine, ont passé un entretien approfondi portant sur leur vie, leurs relations amoureuses et leur propre éducation, – soit en tout 2 988 personnes interrogées. L’objet de l’enquête est de tester le paradigme de l’absence de différences. Pour cela, Mark Regnerus a constitué huit groupes parmi les personnes interrogées suivant les structures familiales dans lesquelles ils avaient grandi :

- Famille biologique intacte (“still-intact, biological family”) : un père et une mère marié depuis la naissance de l’enfant jusqu’à aujourd’hui. (919)

- Mère lesbienne : la mère a eu une relation amoureuse avec une femme. (163)

- Père gay : le père a eu une relation amoureuse avec un homme. (73)

- Adopté : adoption par un ou deux parents avant l’âge de deux ans. (101)

- Divorce tardif ou garde partagée : l’enfant a vécu avec ses deux parents jusqu’à 18 ans, ils ne sont plus mariés. (116)

- Belle-famille : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde s’est marié avec quelqu’un d’autre avant les 18 ans de l’enfant. (394)

- Monoparentalité : les parents biologiques n’ont jamais été mariés ou ont divorcé, le parent ayant la garde ne s’est pas marié ou remarié avant les 18 ans de l’enfant. (816)

- Autres configurations, dont le décès d’un des parents. (406)

Les résultats significatifs

Comparés aux enfants de “famille biologique intacte”, les enfants aujourd’hui adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme présentent 25 différences significatives sur les 40 variables testées :

Variable testée Enfants devenus adultes de famille biologique encore intacte Enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme avant leur majorité
Questions de type OUI ou NON, résultats moyens en pourcentages
En cohabitation actuellement 9% 24%
La famille a reçu des aides publiques pendant la jeunesse des enfants 17% 69%
Bénéficiaires d’aides publiques actuellement 10% 38%
Employés à temps plein actuellement 49% 26%
Actuellement au chômage 8% 28%
Ont voté à la dernière élection présidentielle 57% 41%
S’identifient comme entièrement hétérosexuels 90% 61%
Ont eu une relation extraconjugale alors que mariés ou en cohabitation 13% 40%
Ont subi des attouchements sexuels par un parent ou un adulte 2% 23%
Ont subi une relation sexuelle contre leur consentement 8% 31%
Questions portant sur une échelle continue, résultats moyens.
Niveau d’éducation atteint (échelle de 1 à 5) 3,19 2,39
Sentiment de sûreté dans la famille d’origine (1 à 5) 4,13 3,12
Impact négatif de la famille d’origine (1 à 5) 2,3 3,13
Auto-estimation de la santé physique (1 à 5) 3,75 3,38
Index de dépression (échelle de 1 à 4) 1,83 2,2
Échelle d’évaluation du degré de dépendance à autrui (1 à 5) 2,82 3,43
Niveau de revenu (1 à 13) 8,27 6,08
Relation amoureuse actuelle en difficulté (1 à 4) 2,04 2,35
Questions portant sur des fréquences, des occurrences, moyenne sur une échelle
Fréquence d’usage de la marijuana (1 à 6) 1,32 1,84
Fréquence d’usage de la cigarette (1 à 6) 1,79 2,76
Fréquence d’utilisation de la télévision (1 à 6) 3,01 3,70
Fréquence d’arrestations par la police (1 à 4) 1,18 1,68
Fréquence de ceux ayant reconnu avoir commis un délit (1 à 4) 1,1 1,36
Nombre de partenaires sexuels féminins pour les femmes (0 à 11) 0,22 1,04
Nombre de partenaires sexuels masculins pour les femmes (0 à 11) 2,79 4,02

 

Lecture : En moyenne, 9% des enfants aujourd’hui adultes dont le père et la mère sont encore mariés vivent en cohabitation sans être mariés, contre 24% des enfants devenus adultes dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme entre le moment de leur naissance et l’âge de 18 ans.

Les résultats présentés ci-dessus sont une sélection traduite de tableaux pris directement dans l’article de Regnerus. Ces 25 variables présentent des différences statistiquement probantes et testées entre “avoir grandi dans une famille dont les parents biologiques sont mariés”, et “avoir fait l’expérience entre 0 et 18 ans d’une mère ayant eu une relation amoureuse avec une femme”.

Quelques conclusions à retenir

- Toutes les recherches scientifiques précédentes sur l’homoparentalité sont d’une utilité quasiment nulle, car leurs conclusions ne peuvent pas être extrapolées à la population entière : d’une part, les échantillons y sont trop faibles (des échantillons de 44 personnes au maximum, d’après Regnerus, p. 754, qui donne un résumé de ces recherches) ; d’autre part, ils sont constitués de façon non aléatoire, selon la méthode « boule de neige » : les membres de l’échantillon sont sélectionnés à l’intérieur d’un réseau dont les membres se cooptent. Pour ces raisons, ces échantillons ne sauraient refléter la composition socio-économique, religieuse, raciale et géographique des Etats-Unis. Par ailleurs, les interviewés ont souvent conscience de l’impact politique de l’enquête à laquelle ils participent.

- Cette étude est novatrice car elle donne avec une grande rigueur méthodologique le point de vue de l’enfant sur le fait d’avoir eu un parent homosexuel, alors que la parole était jusqu’ici monopolisée par les parents.

- Le trait le plus marquant de cette enquête sociologique, s’il fallait en retenir un, est l’instabilité de la vie de l’enfant dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme : davantage de temps passé dans un foyer d’accueil, davantage de temps passé chez les grands parents, davantage de temps passé de manière autonome avant 18 ans. En fait, moins de 2% de ces enfants ont passé leur enfance entière avec leur mère et sa partenaire.5

Les limites d’une telle recherche

- Cette étude ne dit rien sur l’expérience de grandir dans des foyers homoparentaux dans la période actuelle, et ce pour deux raisons : 1. Avoir un parent ayant eu une relation homosexuelle n’est pas synonyme d’avoir grandi dans un foyer homoparental. 2. Cette étude porte sur une génération aujourd’hui adulte, pour laquelle le fait homosexuel était peut-être moins bien accepté socialement qu’aujourd’hui.

- Il ne faut pas demander aux sciences sociales plus qu’elles ne peuvent donner : une bonne recherche ne peut être normative ou prédictive. C’est la description qui doit guider la démarche, mais elle est elle-même dépendante de catégories utilisables et opportunes. Les catégories prises ici reflètent cela : ce n’est pas tant une étude de l’homoparentalité que de l’expérience d’avoir un père ou une mère biologique ayant eu au moins une fois une expérience homosexuelle avant la majorité de l’enfant. Même si dans l’échantillon, certaines personnes ont effectivement eu une expérience de vie dans un foyer homoparental, ils sont bien moins nombreux que les membres des deux catégories ciblées. (23% des enfants dont la mère a eu une relation amoureuse avec une femme ont vécu avec ces deux femmes pendant au moins trois ans avant d’atteindre 18 ans; moins de 2% des enfants dont le père a eu une relation amoureuse avec un homme ont vécu avec ces deux hommes pendant au moins trois ans avant d’atteindre 18 ans).

- Mark Regnerus met prudemment en garde contre l’utilisation d’une telle étude à des fins politiques : ses seules applications solides et concrètes seraient de défaire l’utilisation politique et idéologique des études précédentes participant du paradigme de l’absence de différences, et d’indiquer la rareté d’une telle configuration familiale pour les générations dont les enfants sont devenus adultes. La sociologie nous ordonne ici à grands frais de nous méfier d’elle, offrant une remise à plat du bruit médiatique autour de l’apport de la « Science » au débat sur la légitimité de l’homoparentalité.

- En fait, ce qui est fondamentalement en jeu ici, c’est le maintien de l’idéal de la famille biologique mariée. Pour Mark Regnerus : « La famille nucléaire biologiquement intacte et stable semble être, même si c’est une fausse impression, une espèce en voie de disparition. Cependant, elle demeure l’environnement le plus sain et sécurisant pour le développement de l’enfant. [...] Ce qu’affirmaient les sociologues Sarah McLanahan et Gary Sandefur en 1994 reste une réalité : ” S’il nous était demandé de concevoir un système destiné à répondre aux besoins essentiels de l’enfant, nous finirions probablement par inventer quelque chose d’assez proche de l’idéal d’une famille avec deux parents.” Ses avantages sont amplement démontrés : accès au temps et à l’argent de deux adultes, un système d’équilibre des pouvoirs, une double connexion biologique à l’enfant, le tout renforçant la “probabilité que les parents s’identifient à l’enfant et soient capable de se sacrifier pour cet enfant, ce qui réduirait la probabilité que l’un des parents abuse de l’enfant.” Cette étude confirme la sagesse du sens commun. »6

 

 
  1. Osborne, Cynthia. « Further comments on the papers by Marks and Regnerus ». Social Science Research 41, no. 4 (juillet 2012) : 779-783
  2. Burroway, Jim. « First Look at Mark Regnerus’s Study on Children of Parents In Same-Sex Relationships », boxturtlebulletin.com, juin 10, 2012
  3. Regnerus, Mark, et Jeremy Uecker. Premarital Sex in America : How Young Americans Meet, Mate, and Think about Marrying. Oxford University Press, USA, 2011
  4. NFSS, que l’on peut traduire par « Etude sur les nouvelles structures familiales »
  5. Mark Regnerus, « Queers as Folk », Slate, juin 11, 2012.
  6. in Mark Regnerus « Response to Paul Amato, David Eggebeen, and Cynthia Osborne », Social Science Research, juillet 2012, Vol. 41, n°4, p. 786-787

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Source : ICI

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09/05/2013

Camarade Mélenchon, moi qui ai tant voulu que tu nous sauves, voilà pourquoi je te quitte

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« Camarade Mélenchon, moi qui ai tant voulu que tu nous sauves, voilà pourquoi je te quitte. 

Tout le monde sait que la politique, le pouvoir, la domination, c'est-à-dire contraindre les personnes à faire une action (sur soi, sur ses biens, ...) peut causer beaucoup de souffrance quand on l'utilise à des fins égoïstes, voire malveillante. Mais il n'y a qu'une poignée de personnes qui ont compris que même dans une optique bienveillante, avec la meilleure des volontés, le pouvoir ne créera toujours que pauvreté et souffrance. 

En 2012, je militais activement pour Mélenchon sur internet, et plus modestement dans la vie courante par la conversation avec des proches, des amis, des touristes. Je voulais lutter contre l'oligarchie financière, cette caste qui a pris le contrôle des médias et des politiques pour imposer sa loi : des conditions de travail très précaires, la destruction de la nature,... pour s'enrichir sur le dos du peuple. 

J'étais certain que la solution était une forte réglementation et un Etat fort. En effet, je pensais que le capitalisme était sauvage, que la liberté, c'était faire ce que l'on veut, que les multinationales et les grands financiers étaient le résultat de cette liberté totale. 

Un jour, en discutant avec une personne, j'apprends que :
- l'ultra-libéralisme que je détestais interdit le sauvetage des banques. 
- si le libéralisme était en place, on ne pourrait jamais exproprier les amérindiens, car le libéralisme, ce n'est pas la loi du plus fort mais de la Justice, et que précisément, le libéralisme rend inviolable la propriété contrairement à l'Etat qui exproprie (donc politique anti-libérale). 
- les firmes multinationales sont souvent là où elles en sont car elles sont à l'origine gavée de subventions ou de lois qui les protègent comme Monsanto...(donc politique anti-libérale)
- la monnaie est manipulée par les banques centrales et les banques. Elles perdent leurs valeurs. Que ceci est le système fractionnaire + une connivence structurelle qui n'est pas soutenu par le libéralisme de l'Ecole autrichienne d'économie. 
- le système agro-industriel n'a été mis en place que par de massives subventions de l'Etat (politique anti libérale)

La personne prenait les exemples que je trouvais intolérables (l'expropriation par les multinationales, le nucléaire qui existe que grâce à l'Etat et le système fractionnaire, Monsanto, l'origine de la crise économie, l'inflation énorme sur les produits courants), et montrer que le libéralisme n'en était pas la cause mais la solution.

Plusieurs paradoxes qui éveillèrent ma curiosité. Le livre des 36 clichés sur le libéralisme de Daniel Tourre confirma et précipita la fin de mon paradigme socialiste. 

Depuis, j'ai bcp lu, et malgré ma mention TB au Bac ES, des centaines d'heures de cours sur l'économie pendant 3 ans entre 2008-2011, je n'ai que depuis un an, vraiment découvert, ce qu'est l'économie, ou plutôt, le marché. La liberté, loin d'être la jungle est le principe même de non-violence car quand elle est respectée, la violation n'existe plus. Le socialisme, l'étatisme, même par la plus sainte des volontés reste et restera pour toujours un principe de violation donc de pauvreté et de souffrance. 

N'oubliez jamais que les militants de la base ne veulent jamais le pouvoir mais juste un monde meilleur. Qu'il ne faut pas partir de vos théories, mais de casser leurs clichés, être précis, et montrer que ce qu'ils veulent, c'est justement le libéralisme qui le permet. 

A tous les camarades, 
libérez-vous. »


SOURCE : ICI


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08/04/2013

13 octobre 1925 - 8 avril 2013 : Goodbye Maggie

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Quand j'étais adolescent, je n'aimais pas Margaret Thatcher. Parce que je pensais (et pense toujours) que l'Irlande du Nord devrait être réunie à la République d'Irlande et que le Pouvoir Britannique n'a rien à y foutre. Je pense que les protestants anglais qui y sont peuvent y rester et embrasser la nationalité irlandaise et jouir des mêmes droits que n'importe quel irlandais catholique. Je simplifie, je me doute bien que les choses sont plus complexes que ce que j"écris là, mais je me comprends...

Et, donc... je n'ai pas aimé son traitement du cas Bobby Sands, encore que j'admire la paire de couilles qu'elle a exhibé sans ciller en refusant toute négociation avec des "terroristes". C'est qu'en face, tout de même, l'IRA y allait à coups d'explosifs et d'exécutions diverses.

Par contre j'ai admiré sa poigne de fer face à l'Argentine pour les îles Falklands... d'une manière générale j'admire les personnalités politiques qui ne s'amusent pas avec la Souveraineté de leur Nation mais prennent ça très au sérieux quand il y a lieu de le faire.

Enfin, reste sa politique économique qui a contribué à sauver l'économie Britannique en parvenant à en réorienter les objectif et ce malgré quelques dégâts sociaux que chantèrent les groupes Punks que j'écoutais, alors, dans la fougue de ma jeunesse et que Ken Loach portait à l'écran avec un réel talent.

Conservatisme et Libéralisme savent se marier avec une certaine efficience quand ils le veulent bien...

En attendant, avec Ronald Reagan, elle a fait chier dans leurs frocs les momies au pouvoir dans les pays communiste de l'époque et, rien que pour ça, elle a ma reconnaissance éternelle.

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08/03/2013

VENEZUELA : 60 à 80 morts par jour dans ces favelas

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Témoignage d'un habitant du Venezuela chopé sur FACE BOOK via la page de Guy Millière...

"En direct du Venezuela :

"Depuis deux semaines on ne trouve plus à manger dans les supermarchés et les boutiques, après avoir passé une journée pour trouver la dernière bouteille d’huile du pays, mon amie a fui à Panama.

Ceux qui défilent sont du parti et ont des bons de nourriture.
Les autres pauvres sont dans une misère noire, le pays est au bord de l’explosion sociale, contrairement à ce que prétendent les experts...

Les logements gratuits, de la propagande : si le répartiteur ne te veux plus, tu dois quitter ton logement dans la nuit ; où s’il y a une famille qui arrive et est du parti : on te la met chez toi sans te demander ton avis… personne ne veut vivre dans ces favelas... Propagande à dix balles car on se tue pour un bout de pain, 60 à 80 morts par jour dans ces favelas… c’est fou, un pays si riche dont les habitants ont fui dans tout le monde, ou il y a autant de morts par quartiers, où la nourriture est rare. Oui on pleure pour ces malheureux, mais pas pour les mêmes raisons que nos Bobos, qui pleurent une doctrine."

Voilà le genre de régime que cautionnent tous les abrutis en France, de Mélenchon à Alain Soral. Bande de tarés ! Tout ça au nom d'une pseudo-résistance à l'Empire.

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01/03/2013

Joseph Staline est bien vivant

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On croyait Joseph Staline mort depuis longtemps. Et bien non, on l'a retrouvé comme rédacteur en chef d'un média parasite qui vit, en partie, des subsides de l'état et s'adonne, en guise de supposé journalisme, à la délation et l'attaque ad hominem envers tout journaliste ne partageant pas sa Weltanschauung...

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24/02/2012

"Why the West Is Best ?" par Ibn Warraq

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"Ma réponse à Tariq Ramadan :

En octobre dernier, j’ai participé à un débat à Londres, tenu par Intelligence Squared, afin de considérer le sujet Nous ne devrions pas avoir honte de mettre en avant la supériorité des valeurs occidentales.

L’intellectuel Musulman Tariq Ramadan, entres autres, a parlé contre cette motion. J’ai parlé en faveur, en me focalisant sur les disparités importantes en libertés, droits de l’homme et tolérance entre les sociétés occidentales et islamiques.

On trouvera ici le résumé de mon raisonnement.

Les grandes idées de l’Ouest – le rationalisme, l’autocritique, la recherche objective de la vérité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la règle de la loi et de l’égalité devant la loi, la liberté d’expression et d’opinion, les droits de l’homme, et la démocratie libre – sont supérieures à toute autre pensée de l’homme. C’est l’Occident qui a fait les premiers pas pour abolir l’esclavage ; les appels à l’abolition de l’esclavage n’ont même pas résonnés en Afrique où les tribus rivales vendaient les prisonniers noirs. L’Ouest a offert des libertés aux femmes, aux autres races et d’autres minorités à un niveau inimaginable il y a 60 ans. L’Ouest reconnait et défend les droits de l’individu : nous sommes libres de penser ce que nous voulons, de lire ce que nous voulons, de pratiquer notre religion, de vivre la vie de notre choix.

En bref, la gloire de l’Ouest, comme l’a dit le philosophe Roger Scruton, est que la vie ici est un livre ouvert. Sous l’Islam, le livre est fermé. Dans beaucoup de pays non-occidentaux, surtout les pays Islamistes, les citoyens ne sont pas libres de lire ce qu’ils souhaitent. Dans l’Arabie Saoudite, les musulmans ne sont pas libres de se convertir à la chrétienté, et les chrétiens ne sont pas libres de pratiquer leur foi – des violations évidentes de l’Article 18 de la Déclaration Universelle de Droits de l’Homme des Nations Unies.

À l’opposé des certitudes et règles abrutissantes et obligatoires de l’islam, la civilisation de l’Occident offre ce que Bertrand Russel a appelé un « doute libératoire », qui encourage le principe méthodique de scepticisme scientifique. La politique de l’Occident, comme la science, procède par tentatives, de manière empirique, dans un environnement de discussion ouverte, de critique, et d’autocorrection.

Nous pourrions caractériser la différence entre l’Ouest et les Autres comme une différence dans les principes épistémologiques. Le désir pour le Savoir, peu importe où cela mène, héritage des Grecs, a produit une institution sans précédent – ou très rarement égalée – en dehors l’Ouest : l’université. Avec les bibliothèques et les instituts de recherches, les universités sont, au moins d’un point de vue idéaliste, des académies indépendantes qui sont consacrées à ces normes épistémologiques, où nous pouvons poursuivre la VERITE dans un esprit d’enquête désintéressé, libres des pressions politiques. En d’autres termes, le succès des sociétés modernes de l’Ouest, avec leurs sciences, technologie et institutions ouvertes, émane d’une façon distincte d’observer le monde, de l’interpréter, et d’identifier et de résoudre ses problèmes.

L’édifice de la science moderne et de la méthode scientifique est un des plus grands cadeaux donnés par l’homme occidental au monde. L’Ouest ne nous a d’ailleurs pas uniquement offert la quasi totalité des découvertes scientifiques des dernières 500 années – de l’électricité aux ordinateurs – mais aussi, grâce à ses impulsions humanitaires, la Croix Rouge, Médecins Sans Frontières, Human Rights Watch et Amnesty International. L’Ouest fournit la plus grande partie de l’aide à un Darfour assiégé, quand les pays islamistes brillent par leur manque d’assistance.

L’Ouest n’a nul besoin des homélies moralisatrices de sociétés incapables de fournir de l’eau potable.

D’ailleurs, d’autres parties du monde reconnaissent la supériorité occidentale. Quand d’autres sociétés telles que la Corée du Sud et le Japon adoptent des principes occidentaux, leurs citoyens prospèrent.

C’est vers l’Ouest, pas vers l’Arabie Saoudite ou l’Iran, que des millions de réfugiés des régimes théocratiques ou d’autres états totalitaires s’enfuient, cherchant la tolérance et la liberté politique. Et aucun politicien de l’Occident ne pourrait se permettre les remarques antisémites que l’ancien premier ministre de Malaisie, Mahathir Mohamad, a prononcées en 2003. Nos excuses pour la diatribe de Mahathir n’indiquent pas seulement une politique de deux poids deux mesures, mais l’aveu que nous appliquons des standards éthiques plus sévères aux leaders de l’Occident.

Une culture qui a donné au monde le roman, la musique de Mozart, Beethoven et Schubert, les peintures de Michel-Ange, Vinci et Rembrandt n’a pas besoin de recevoir des leçons des sociétés qui conçoivent que le ciel, peuplé de vierges, ressemble à une maison close cosmique. L’Ouest n’a pas non plus besoin de recevoir des leçons des sociétés où les femmes sont gardées en sujétion sous sharia, subissent des mutilations génitales, sont lapidées en cas d’accusations d’adultère et sont mariées contre leur volonté à l’age de neuf ans. Des sociétés qui nient les droits des soi-disant castes inférieures. Des sociétés qui exécutent les homosexuels et les apostats. L’Ouest n’a nul besoin des homélies moralisatrices des sociétés qui ne sont pas capables de fournir de l’eau potable ou des systèmes d’égouts, qui n’ont aucune provision pour le traitement des handicapés, et qui laissent 40 à 50 pourcents des citoyens dans l’analphabétisme.

Pour citer la formule célèbre de l’ayatollah Khomeiny, il n’y a pas de blagues dans l’Islam. L’Ouest est capable d’observer ses propres travers et d’en rire. Mais il n’y a pas d’équivalent à « La vie de Brian » des Monty Python en Islam.

Peux-t-on espérer, un jour, « La vie de Momo » ? Probablement pas – un autre petite signe que les valeurs occidentales restent les meilleures, et peut-être la seule façon pour l’Homme, peu importe sa race ou son credo, d’atteindre son vrai potentiel et de vivre en liberté."

Depuis 1998, Ibn Warraq a édité plusieurs livres de critique du coran et sur les origines de l’islam, y compris Leaving Islam : Apostates Speak Out, Defending the West : A Critique of Edward Said’s Orientalism and Which Koran ?

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Article délicieusement volé sur le blog Antidoxe...  et le dessin de l'Imprimante chez l'excellent Didier Goux

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