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30/03/2012

Pessimisme et optimisme sont depuis longtemps devenus ridicules

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« L’obscurcissement du monde, la fuite des dieux, la destruction de la terre, la grégarisation de l’homme, la suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre, tout cela a déjà atteint, sur toute la terre, de telles proportions, que des catégories aussi enfantines que pessimisme et optimisme sont depuis longtemps devenues ridicules. »

Martin Heidegger, Introduction à la Métaphysique, GA 40

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29/03/2012

Un geste citoyen

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« Quand la classe dominante prend la peine d’inventer un mot ("citoyen") employé comme adjectif, et d’imposer son usage, alors même qu’il existe, dans le langage courant, un terme parfaitement synonyme (civique) et dont le sens est tout à fait clair, quiconque a lu Orwell comprend immédiatement que le mot nouveau devra, dans la pratique, signifier l’exact contraire du précédent. Par exemple, aider une vieille dame à traverser la rue était, jusqu’ici, un acte civique élémentaire. Il se pourrait, à présent, que le fait de la frapper pour lui voler son sac représente avant tout (avec, il est vrai, un peu de bonne volonté sociologique) une forme, encore un peu naïve, de protestation contre l’exclusion et l’injustice sociale, et constitue, à ce titre, l’amorce d’un geste citoyen. »

Jean-Claude Michéa, L’enseignement de l’ignorance

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Paradoxal

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« Dans le même temps que Nietzsche écrivait son "Hymne à la vie", il envoyait à Lou Salomé des billets du genre : "Terrible accès. Je méprise la vie."
Dans l’un et l’autre cas, il était véridique. »

Gabriel Matzneff, L’archange aux pieds fourchus

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28/03/2012

Nier l'ennemi, c'est nier la paix

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« Tout comme le pacifiste découvre immédiatement l'ennemi chez celui qui n'admet pas sa conception de la paix, les idéologies de la société sans ennemi (par exemple le marxisme) maudissent la guerre, mais préconisent la révolution et exigent que les hommes s'entretuent en vue de mettre la guerre hors-la-loi. On a assez souvent signalé l'imposture que couvre cette attitude et, bien que cet argument appartienne à la polémique courante, il n'est pas inutile de l'évoquer, car il rappelle par trop le ridicule de la querelle hideuse entre Bossuet et Fénelon sur le... pur amour (que n'ont-ils commencé par s'aimer !). La chose la plus grave consiste cependant dans le ressentiment qu'engendre inévitablement la bonne conscience des partisans de ces idéologies : étant donné que leur fin est bonne et hautement humaine, les ennemis ne peuvent être que des criminels ou même l'incarnation du mal (...). C'est ainsi qu'on justifie au nom de l'humanité l'extermination inhumaine des ennemis, car tout est permis pour débarrasser le monde de ces hors-la-loi et hors-l'humanité qui, de ce fait, sont des coupables. Dans ces conditions la notion de paix perd toute signification, étant entendu que politiquement elle consiste en un contrat ou traité, ou plutôt la paix devient impossible. Comment pourrait-il en être autrement, puisque toute action de l'ennemi, fût-elle désintéressée et noble, devient automatiquement perverse, immorale et criminelle, tandis que toute action du révolutionnaire, même scélérate et atroce, devient sainte, juste et irréprochable ? Nier l'ennemi, c'est nier la paix.

Il ne faudrait cependant pas jeter la pierre au seul marxisme par exemple, car, par certains côtés, il est un enfant du libéralisme dont l'un des principes essentiels est justement la négation de l'ennemi politique pour ne laisser subsister que les concurrents économiques. »

Julien Freund, L'Essence du politique

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27/03/2012

Un pays sans patrimoine commun n'est qu'une création artificielle

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« Aucune collectivité ne saurait demeurer unie ni durer si ses membres n'éprouvent pas la nécessité de participer pour ainsi dire effectivement à l'ensemble social qu'ils constituent. Un pays sans patrimoine commun, qu'il soit d'ordre culturel, ethnique, linguistique ou autre, n'est qu'une création artificielle, incapable de résister aux épreuves de la politique. On a beau ironiser sur le concept de patrie et concevoir l'humanité sur le mode anarchique et abstrait comme composée uniquement d'individus isolés aspirant à leur seule liberté personnelle, il n'empêche que la patrie est une réalité sociale concrète, introduisant l'homogénéité et le sens de la collaboration entre les hommes. Elle est même une des sources essentielles du dynamisme collectif, de la stabilité et de la continuité d'une unité politique dans le temps. Sans elle, il n'y a ni puissance ni grandeur ni gloire, mais non plus de solidarité entre ceux qui vivent sur un même territoire. On ne saurait donc dire avec Voltaire, à l'article Patrie de son Dictionnaire philosophique, que “souhaiter la grandeur de son pays, c'est souhaiter du mal à ses voisins”. En effet, si le patriotisme est un sentiment normal de l'être humain au même titre que la piété familiale, tout homme raisonnable comprend aisément que l'étranger puisse éprouver le même sentiment. Pas plus que l'on ne saurait conclure de la persistance des crimes passionnels à l'inanité de l'amour, on ne saurait prendre prétexte de certains abus du chauvinisme pour dénigrer le patriotisme. Il est même une forme de la justice morale. C'est avec raison qu'Auguste Comte a vu dans la patrie la médiation entre la forme la plus immédiate du groupement, la famille, et la forme la plus universelle de la collectivité, l'humanité. Elle a pour raison le particularisme qui est inhérent au politique. Dans la mesure où la patrie cesse d'être une réalité vivante, la société se délabre, non pas comme le croient les uns au profit de la liberté de l'individu, ni non plus comme le croient d'autres à celui de l'humanité ; une collectivité politique qui n'est plus une patrie pour ses membres cesse d'être défendue pour tomber plus ou moins rapidement sous la dépendance d'une autre unité politique. Là où il n'y a pas de patrie, les mercenaires ou l'étranger deviennent les maîtres. Sans doute devons-nous notre patrie au hasard de la naissance, mais il s'agit d'un hasard qui nous délivre d'autres. »

Julien Freund, L'Essence du politique

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26/03/2012

Salus populi suprema lex

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« "Salus populi suprema lex", cet adage aucune collectivité ne peut le renier sans courir à sa perte. Pour elle il s'agit de vaincre l'ennemi, non pas de s'interroger avec scrupules sur les moyens employés, et d'autre part de vivre dans la plus grande prospérité sans toujours regarder au prix. La politique est dure, parfois impitoyable au regard des exigences de la pureté morale. Une collectivité a besoin de bonne conscience. Celle-ci peut être irritante aux autres, à ses voisins et à ses ennemis, encore qu'il faille soi-même avoir bonne conscience pour en faire le reproche aux autres. Dès qu'une unité politique est ravagée par le complexe de culpabilité, elle perd tout dynamisme politique, elle doute d'elle-même et ou bien elle se jette dans les bras de celui – fût-ce un aventurier – qui a su réveiller son besoin de bonne conscience ou bien elle est prête à tomber sous la dépendance de l'étranger qui ne s'embarrasse point de scrupules. La conscience collective d'une faute signifie politiquement un échec, car la culpabilité apparaît comme un aveu de faiblesse, d'impuissance. »

Julien Freund, L'Essence du politique

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25/03/2012

Ce qui fut l’œuvre de l’Occident

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« Nous nous sommes déguisés, pour que personne ne puisse reconnaître ce que furent les vertus des hommes de notre monde, nous nous sommes barbouillés de peinture et de sang pour manifester notre mépris envers tout ce qui a fait la grandeur qui nous a faits. Nous assistons avec joie, enthousiasme uniquement à ce qui nie, détruit, dénature, ce qui fut l’œuvre de l’Occident. »

Jacques Ellul, Trahison de l'Occident

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Se le répéter à chaque heure de la journée

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« Dans ses difficultés, se souvenir toujours que Cortès, à soixante ans, et abreuvé de dégoûts, demande au roi la permission de conquérir un nouveau monde. Se le répéter à chaque heure de la journée. »

Henry de Montherlant, Carnets

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24/03/2012

Le pasteur resta abasourdi devant une semblable révélation

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« Le colonel l’écoutait, sans l’interrompre. Quand il eut terminé :
- Daniel, mon ami, vous n’avez pas su comprendre les femmes, voilà tout. Ce qu’elles veulent, c’est un amant qui les dompte, qui soit leur maître, et non pas un amant qui soit leur esclave et qui soupire à leurs pieds. Tout cela ne vaut rien avec elles. Si vous perdez celle-là, descendez en vous-même et demandez-vous bien si vous n’en avez jamais encore perdu d’autres par les mêmes agissements.
Être aimé d’une femme, mon cher, c’est être redouté d’elle. Il faut, dès l’abord, la traiter en conséquence et, je le répète, la dompter. Une femme est-elle sûre de votre unique amour, à quoi bon dès lors se mettre en frais pour vous, pour vous qui êtes son bien, sa propriété ? Elle se sait reine et maîtresse, plus de craintes, plus d’émotions, dès lors l’ennui. Il faut, en amour, que l’un ou l’autre soit le maître, ce dernier rôle est fait pour vous.
Puis, après quelques pas et un silence, il continua :
- Tenez, un bon conseil, mon cher ami. Surprenez Ethel par le changement de votre attitude, elle vous reviendra. Prenez un stick, une cravache quelconque, entrez dans sa chambre et, sans crier gare, relevez les jupes de la belle et allez-y d’une fessée, d’une fessée sans pitié, sans trêve ni répit, d’une fessée exemplaire, jusqu’à ce que la chair soit zébrée de vos coups de cravache. Le pasteur resta abasourdi devant une semblable révélation. »

Hugues Rebell (Jean de Villiot) , Le fouet à Londres

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23/03/2012

On décrétera jeûnes, pèlerinages, pénitences, dons de ses biens, austérités, au nom de prétendues religions

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« On tuera les foetus dans le ventre de leur mère et l'on assassinera les héros. Les Shudra pourront se comporter comme des Brahmanes et les prêtres comme des ouvriers. Des voleurs deviendront des rois, les rois seront voleurs. Les dirigeants confisqueront la propriété et en feront un mauvais usage. Ils cesseront de protéger le peuple. De la nourriture déjà cuite sera mise en vente. [...] Des groupes de bandits s'organiseront dans les villes et les campagnes. Il y aura beaucoup de personnes déplacées, errant d'un pays à l'autre. Les commerçants feront des opérations malhonnêtes. Ils seront entourés de faux philosophes prétentieux. Tout le monde emploiera des mots durs et grossiers et l'on ne pourra se fier à personne. Les gens du Kali Yuga prétendront ignorer les différences de race et le caractère sacré du mariage, les relations de maître à élève, l'importance des rites. Les agriculteurs abandonneront leurs travaux de labours et de moissons pour devenir des ouvriers non spécialistes et prendre les moeurs des hots-castes. L'eau manquera et les fruits seront peu abondants. Beaucoup seront vêtus de haillons, sans travail, dormant par terre, vivant comme des miséreux. Les gens croiront en des théories illusoires. On vénérera de faux dieux dans de faux ashrams dans lesquels on décrétera arbitrairement jeûnes, pèlerinages, pénitences, dons de ses biens, austérités, au nom de prétendues religions. »

Alain Daniélou, Le destin du monde d'après la tradition shivaïte

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22/03/2012

Je vais passer au lance-flammes ce putain de quartier !

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« Ca fait cinquante ans que j'en chie Cité Lénine, entre le Leader Price et le Bricorama. Les coups, les vols, les insultes. La peur, la honte... Pour moi, c'est fini le Auschwitz light, à quatre pattes en jogging rayé, entre deux rangs de waffen-racailles... L'heure de la révolte à sonné. Je me construis mon bunker et la contre-attaque va commencer... Mieux vaut mourir les armes à la main, que se faire flinguer connement pour une Playstation en panne! Maintenant, la Playstation, c'est moi qui joue dedans. C'est moi le super-héros qui mitraille les méchants dans les dédales de ciment. Je vais passer au lance-flammes ce putain de quartier ! »

Jean-Louis Costes, Un bunker en banlieue

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21/03/2012

Ils se ressemblent... ils s'unissent et s'assemblent...

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« Tout l'Islam vibrait à l'annonce de nos victoires. Les Égyptiens, les Irakiens et le Proche-Orient tout entier étaient prêts à se soulever. Que pouvions-nous faire pour les aider […], comme c'eût été notre intérêt et notre devoir. La présence à nos côtés des Italiens […] créait un malaise chez nos amis de l'Islam [elle nous] a donc empêché de jouer l'une de nos meilleures cartes: soulever les pays opprimés par les Britanniques. Cette politique aurait suscité l'enthousiasme dans tout l'Islam. C'est en effet une particularité du monde musulman que ce qui touche les uns, en bien ou en mal, y est ressenti par tous les autres, des rives de l'Atlantique à celles du Pacifique. […] les peuples régis par l'Islam seront toujours plus proches de nous que la France, en dépit de la parenté du sang. […]. La France et l'Italie [ont empêché] l'Europe de faire une audacieuse politique d'amitié à l'égard de l'Islam. »

Adolf Hitler, rapporté par Martin Bormann, in Testament d'Adolf Hitler, préfacé par François Genoud

 

 

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20/03/2012

L'anesthésie générale

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« Voici quelque temps j'ai lu dans le journal que des enseignants sont tombés sur un questionnaire qui avait été envoyé dans les années trente à un certain nombre d'établissements scolaires de tout le pays. Donc ils ont eu entre les mains ce questionnaire sur les problèmes rencontrés par les enseignants dans leur travail. Et ils ont retrouvé les formulaires qui avaient été remplis et renvoyés par des établissements de tout le pays en réponse au questionnaire. Et les plus gros problèmes signalés c'étaient des trucs comme parler en classe et courir dans les couloirs. Mâcher du chewing-gum. Copier en classe. Des trucs du même tabac. Alors les enseignants en question ont pris un formulaire vierge et en ont imprimé un paquet et ont envoyé les mêmes formulaires aux mêmes établissements. Quarante ans plus tard. Voici quelques-unes des réponses. Les viols, les incendies volontaires, les meurtres. La drogue. Les suicides. Alors ça m'a fait réfléchir. Parce que la plupart du temps chaque fois que je dis quelque chose sur le monde qui part à vau-l'eau on me regarde avec un sourire en coin et on me dit que je vieillis. Que c'est un des symptômes. Mais ce que je pense à ce sujet c'est que quelqu'un qui ne peut pas voir la différence entre violer et assassiner des gens et mâcher du chewing-gum a un problème autrement plus grave que le problème que j'ai moi. C'est pas tellement long non plus quarante ans. Peut-être que les quarante prochaines années sortiront certains de leur anesthésie. Si c'est pas trop tard. »

Cormac McCarthy, No Country for old men

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19/03/2012

Une paire de jeans Helmut Lang

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« Permettez que je vous relate une anecdote stupide de ma vie ménagère ? L’autre jour, j’achète une paire de jeans Helmut Lang avec des taches de peinture dessus (ceux qui coûtent plus cher parce qu’ils ont l’air de vieux jeans dégueulasses de peintre en bâtiment). Après les avoir portés une semaine, je les donne à laver à ma femme de ménage sans la prévenir, et le lendemain elle vient me voir :
- Zé ou beaucoup dé mal mé zé réoussi à lé ravoir !
Mon jean était immaculé ! Elle l’avait frotté courageusement pour faire disparaître les précieux "drippings" stylisés par ce cher Helmut ! J’étais effondré, mais cette mésaventure m’a servi de leçon : quand les bobos se déguisent en pauvres, ils doivent faire leur lessive eux-mêmes.
Comment voulez-vous que ma chère employée de maison comprenne que les taches de peinture sont le comble du chic chez les cons ? Comment voulez-vous qu’elle sache que ce n’est pas parce que j’ai du flouze que j’ai un cerveau ? »

Frédéric Beigbeder, L'égoïste romantique

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18/03/2012

La populace

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« Je sais bien que nous ne sommes pas tous égaux, que nous ne pouvons l’être ; mais j’estime que celui qui se croit obligé de se tenir éloigné de ce qu’on nomme la populace, pour s’en faire respecter, ne vaut pas mieux que le poltron qui, de peur de succomber, se cache devant son ennemi. »

Johann Wolfgang von Goethe, Les souffrances du jeune Werther - Livre Premier, "15 Mai"

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16/03/2012

L'Art

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« L'art, si on l'examine pour y découvrir son être, est une consécration et un lieu sûr où, d'une façon toujours nouvelle, le réel fait présent à l'homme de sa splendeur jusque-là cachée, afin que, dans une pareille clarté, il voie plus purement et entende plus distinctement ce qui se dit à son être. »

Martin Heidegger, Essais et conférences - "Science et méditation"

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15/03/2012

Ma foi, ce ne fut qu’une longue suite de doutes et, jusqu’à la fin, je serai un libre-exaministe

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« La religion de ma mère ne fut pas toujours la mienne, trop engoncée dans le réseau des habitudes, trop docile aux contraintes, trop crédule et trop formaliste, un peu trop fétichiste aussi. Mais mon enfance fut baignée par elle qui promettait la terre de Canaan, les étoiles du matin, la rémission des péchés, les béatitudes, les corps glorieux. Un cérémonial liturgique tirait le mystère vers moi, non pour tenter d’expliquer ce qui ne s’explique pas, ce qui résiste à tout, d’abord à la raison courte et sèche, mais pour que je ne tremble pas de froid devant lui, pour que l’absurdité s’en aille et que l’espérance la remplace. Tout ce qui était nécessaire à l’assomption de la vie, je l’avais en surabondance, dans une familiarité quotidienne et l’assurance d’un miracle perpétuel. L’église et ses ors, les statues et leur auréole, le chœur et les lys, la table sainte et les mains jointes sur le drap blanc, les offices et le missel, la chasuble et l’encensoir, le surplis et l’imposition des mains, le pain et le vin, le sel et le chrême, le lin brodé et les formules sacramentelles, le Dies irae et l’In paradisum, le Veni Creator et le Stella Regis, le cierge pascal et les flambeaux, le chemin de croix et le rosaire, la robe de mariée des communiantes et l’eau bénite dans le porche, le buis des Rameaux et la messe de minuit, le noir, le violet, le jaune, le bleu, l’arc-en-ciel de l’année, et les bigotes, les dévots, nos fous rires devant leurs mines penchées. Et nos sorties en ville, l’occupation éphémère de la rue, les mécréants derrière les rideaux tirés et l’heure de notre triomphe, le dais, le baldaquin, le poids des reliques à l’épaule, les clochettes qui battaient le cuivre, les filles en carmélites, les garçonnets en pages, le crucifix au bout de la pique, les pétales que l’on jetait sur le pavé, le latin dont ces fichus calotins savaient alors ce qu’ils auraient perdu sans lui, et d’autres processions encore, les funérailles d’antan, les corbillards à plumets de nos grands-pères, la dernière prière sur le cercueil devant la fosse ouverte, les larmes, la terre remuée, les gerbes défaites et l’offrande ultime, l’éternité, le paradis des anges.
Ma foi, ce ne fut qu’une longue suite de doutes et, jusqu’à la fin, je serai un libre-exaministe, avec plus d’incertitudes que de convictions fermes, plus de questions posées que de questions résolues, avec des dogmes qui m’agréent (la laïcité les a repris en les désacralisant) et d’autres que j’interrogerai toujours, sans dogmatisme de théologien, sans arrogance d’âme morte, objection Votre Honneur, mon Dieu pourquoi m’avez-vous abandonné ? Mais ma sensibilité des premiers jours qu’irriguait la religion de ma mère, le creuset mystique de ce temps-là et le tumulte de sa poésie, le mystère en moi comme un feu, cette lumière et sa brûlure, jamais, en dépit des iconoclastes et des blasphémateurs, elle ne baissa sa garde, ne rendit les armes et rien ne parvint à l’assécher ou à la détourner de son cours. »

Pol Vandromme, Bivouacs d’un hussard


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14/03/2012

Les hommes de peu d'intelligence, influencés par des théories aberrantes, vivront dans l'erreur

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« Des gens non qualifiés passeront pour experts en matière de morale et de religion. Les agriculteurs abandonneront leurs travaux de labour et de moisson. Beaucoup seront sans travail, vivant comme des miséreux. Les hommes de peu d'intelligence, influencés par des théories aberrantes, vivront dans l'erreur.
Seuls les biens conféreront le rang. Le seul mobile de la dévotion sera la santé, le seul lien entre les sexes sera le plaisir, la seule voie de succès dans les compétitions sera la fausseté. »

Vishnu-Purâna

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13/03/2012

C'est l'âge de fer qui règne maintenant

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« C'est l'âge de fer qui règne maintenant. Les hommes ne cesseront ni de travailler et de souffrir pendant le jour ni de se corrompre pendant la nuit ; les dieux leur enverront de terribles calamités.... Le père ne sera plus uni à son fils, ni le fils à son père, ni l'hôte à son hôte, ni l'ami à son ami ; le frère, comme auparavant, ne sera plus chéri de son frère ; les enfants mépriseront la vieillesse de leurs parents. Les cruels ! ils les accableront d'injurieux reproches sans redouter la vengeance divine.... On ne respectera ni la foi des serments, ni la justice, ni la vertu ; on honorera de préférence l'homme vicieux et insolent ; l'équité et la pudeur ne seront plus en usage ; le méchant outragera le mortel vertueux par des discours pleins d'astuce auxquels il joindra le parjure. »

Hésiode, Les Travaux et les Jours

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12/03/2012

Les Arabes ont razzié l'Afrique subsaharienne pendant treize siècles sans interruption

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« La traite négrière pratiquée par les nations occidentales est connue de tous. Cependant, historiquement ce crime contre l’humanité est une invention du monde arabo-musulman. Ce sont les Arabes, Berbères, Turcs, Persans entre autres, qui sont à l’origine de cette infamie et l’ont pratiquée en grand. Bien avant l’arrivée des Européens les Arabo-musulmans ont razzié les peuples noirs du VIIème au XVIème siècle, pendant près de mille ans, avant de continuer du XIXème au XXème siècle, longtemps après les abolitions occidentales. Aussi, la stagnation démographique, les misères, la pauvreté et les retards de développement actuels du continent noir, ne sont pas le seul fait des conséquences du commerce triangulaire, comme bien des personnes se l’imaginent, loin de là ! De nombreux auteurs ont cependant donné dans une approche militante de l’histoire, en restreignant leur champ de prospection à la seule traite atlantique générée par les Européens. Ceci au nom d’une certaine solidarité religieuse, que nous qualifions de "syndrome de Stockholm africain." »

« Les Arabes ont razzié l'Afrique subsaharienne pendant treize siècles sans interruption. La plupart des millions d'hommes qu'ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains. Cette douloureuse page de l'histoire des peuples noirs n'est apparemment pas définitivement tournée. La traite négrière a commencé lorsque l'émir et général arabe Abdallah ben Saïd a imposé aux Soudanais un bakht (accord), conclu en 652, les obligeant à livrer annuellement des centaines d'esclaves. La majorité de ces hommes était prélevée sur les populations du Darfour. Et ce fut le point de départ d'une énorme ponction humaine qui devait s'arrêter officiellement au début du XXe siècle. »

« Pourtant il suffit d’observer la dynamique diaspora noire - descendante des 9 millions de déportés africains -, qui s’est formée dans le Nouveau Monde pour reconnaître, que la destruction programmée des peuples noirs au sens d’un génocide n’y est pas prouvée. Alors que la déportation des Africains en terres d’Islam, est comparable à un génocide, une véritable entreprise programmée comme une sorte "d’extinction ethnique par castration". La plupart des 17 millions d’Africains importés dans le monde arabo-musulman et transformés en eunuques, ont presque tous disparu. Aussi, le souhait ici est d’informer sur l’antériorité et la dimension de la traite transsaharienne et orientale. La raison historique - qui n’est pas affaire de croyances -, se doit de rendre compte des faits, rien que des faits même les plus inouïs. Car aucune amnésie sélective ne réussira indéfiniment à voiler une vérité historique. »

Tidiane N'Diaye (Anthropologue franco-sénégalais), Le Génocide Voilé

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11/03/2012

Se demander si l’eau est supérieure ou inférieure au feu

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« On ne peut pas plus se demander si la "femme" est supérieure ou inférieure à l’ "homme" que se demander si l’eau est supérieure ou inférieure au feu. Pour chacun des sexes, le critère de mesure ne peut donc être fourni par le sexe opposé, mais seulement par l’ "idée" du sexe auquel on appartient. En d’autres termes, c’est établir la supériorité ou l’infériorité d’une femme donnée en fonction de sa plus ou moins grande proximité de la typicité féminine, de la femme pure ou absolue ; et la même chose vaut pour l’homme. »

Julius Evola, Métaphysique du Sexe

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10/03/2012

Drapeaux de fumée noire

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« Des drapeaux de fumée noire jalonnaient notre route. Nous avions allumé un bûcher où il n'y avait pas que des objets inanimés qui brûlaient : nos espoirs, nos aspirations y brûlaient aussi, les lois de la bourgeoisie, les valeurs du monde civilisé, tout y brûlait, les derniers vestiges du vocabulaire et de la croyance aux choses et aux idées de ce temps, ce bric-à-brac poussiéreux qui traînait encore dans nos cœurs. »

Ernst Von Salomon, Les Réprouvés

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09/03/2012

Un joyau dans son sein

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« Mes préceptes sont très faciles à comprendre, très faciles à suivre, mais le monde ne peut les comprendre ni les suivre.
Ces enseignements sont fondés sur la tradition, ces actes sur un principe ; cependant ils ne sont pas compris. C'est pour cela qu'on m'ignore. Ceux qui me comprennent sont rares, c'est la mesure de ma valeur, certes !

C'est ainsi que le Saint-Homme, sous des vêtements grossiers, garde un joyau dans son sein. »

Lao Tseu, TAO TE KING

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08/03/2012

Te réfères-tu ou non à l'infini ?

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« Pour l'homme la question décisive est celle-ci : te réfères-tu ou non à l'infini ? Tel est le critère de sa vie. C'est uniquement si je sais que l'illimité est l'essentiel que je n'attache pas mon intérêt à des futilités et à des choses qui n'ont pas une importance décisive. »

Carl Gustav Jung, Ma Vie

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07/03/2012

Obligé de voir les choses de haut, il devait toujours frôler leur néant

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« Pour l'ancien chevalier, il n'y avait au fond que cette alternative : le risque de la mort ou le renoncement au monde ; la grandeur de la responsabilité, du risque ou du sacrifice, coïncide avec la qualité de "noblesse" ; vivre noblement, c'est vivre en compagnie de la mort, qu'elle soit charnelle ou spirituelle. Le chevalier n'avait pas le droit de perdre de vue les fissures de l'existence ; obligé de voir les choses de haut, il devait toujours frôler leur néant. »

Frithjof Schuon, Regards sur les mondes anciens

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