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20/03/2012

L'anesthésie générale

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« Voici quelque temps j'ai lu dans le journal que des enseignants sont tombés sur un questionnaire qui avait été envoyé dans les années trente à un certain nombre d'établissements scolaires de tout le pays. Donc ils ont eu entre les mains ce questionnaire sur les problèmes rencontrés par les enseignants dans leur travail. Et ils ont retrouvé les formulaires qui avaient été remplis et renvoyés par des établissements de tout le pays en réponse au questionnaire. Et les plus gros problèmes signalés c'étaient des trucs comme parler en classe et courir dans les couloirs. Mâcher du chewing-gum. Copier en classe. Des trucs du même tabac. Alors les enseignants en question ont pris un formulaire vierge et en ont imprimé un paquet et ont envoyé les mêmes formulaires aux mêmes établissements. Quarante ans plus tard. Voici quelques-unes des réponses. Les viols, les incendies volontaires, les meurtres. La drogue. Les suicides. Alors ça m'a fait réfléchir. Parce que la plupart du temps chaque fois que je dis quelque chose sur le monde qui part à vau-l'eau on me regarde avec un sourire en coin et on me dit que je vieillis. Que c'est un des symptômes. Mais ce que je pense à ce sujet c'est que quelqu'un qui ne peut pas voir la différence entre violer et assassiner des gens et mâcher du chewing-gum a un problème autrement plus grave que le problème que j'ai moi. C'est pas tellement long non plus quarante ans. Peut-être que les quarante prochaines années sortiront certains de leur anesthésie. Si c'est pas trop tard. »

Cormac McCarthy, No Country for old men

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19/03/2012

Une paire de jeans Helmut Lang

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« Permettez que je vous relate une anecdote stupide de ma vie ménagère ? L’autre jour, j’achète une paire de jeans Helmut Lang avec des taches de peinture dessus (ceux qui coûtent plus cher parce qu’ils ont l’air de vieux jeans dégueulasses de peintre en bâtiment). Après les avoir portés une semaine, je les donne à laver à ma femme de ménage sans la prévenir, et le lendemain elle vient me voir :
- Zé ou beaucoup dé mal mé zé réoussi à lé ravoir !
Mon jean était immaculé ! Elle l’avait frotté courageusement pour faire disparaître les précieux "drippings" stylisés par ce cher Helmut ! J’étais effondré, mais cette mésaventure m’a servi de leçon : quand les bobos se déguisent en pauvres, ils doivent faire leur lessive eux-mêmes.
Comment voulez-vous que ma chère employée de maison comprenne que les taches de peinture sont le comble du chic chez les cons ? Comment voulez-vous qu’elle sache que ce n’est pas parce que j’ai du flouze que j’ai un cerveau ? »

Frédéric Beigbeder, L'égoïste romantique

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18/03/2012

La populace

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« Je sais bien que nous ne sommes pas tous égaux, que nous ne pouvons l’être ; mais j’estime que celui qui se croit obligé de se tenir éloigné de ce qu’on nomme la populace, pour s’en faire respecter, ne vaut pas mieux que le poltron qui, de peur de succomber, se cache devant son ennemi. »

Johann Wolfgang von Goethe, Les souffrances du jeune Werther - Livre Premier, "15 Mai"

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16/03/2012

L'Art

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« L'art, si on l'examine pour y découvrir son être, est une consécration et un lieu sûr où, d'une façon toujours nouvelle, le réel fait présent à l'homme de sa splendeur jusque-là cachée, afin que, dans une pareille clarté, il voie plus purement et entende plus distinctement ce qui se dit à son être. »

Martin Heidegger, Essais et conférences - "Science et méditation"

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15/03/2012

Ma foi, ce ne fut qu’une longue suite de doutes et, jusqu’à la fin, je serai un libre-exaministe

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« La religion de ma mère ne fut pas toujours la mienne, trop engoncée dans le réseau des habitudes, trop docile aux contraintes, trop crédule et trop formaliste, un peu trop fétichiste aussi. Mais mon enfance fut baignée par elle qui promettait la terre de Canaan, les étoiles du matin, la rémission des péchés, les béatitudes, les corps glorieux. Un cérémonial liturgique tirait le mystère vers moi, non pour tenter d’expliquer ce qui ne s’explique pas, ce qui résiste à tout, d’abord à la raison courte et sèche, mais pour que je ne tremble pas de froid devant lui, pour que l’absurdité s’en aille et que l’espérance la remplace. Tout ce qui était nécessaire à l’assomption de la vie, je l’avais en surabondance, dans une familiarité quotidienne et l’assurance d’un miracle perpétuel. L’église et ses ors, les statues et leur auréole, le chœur et les lys, la table sainte et les mains jointes sur le drap blanc, les offices et le missel, la chasuble et l’encensoir, le surplis et l’imposition des mains, le pain et le vin, le sel et le chrême, le lin brodé et les formules sacramentelles, le Dies irae et l’In paradisum, le Veni Creator et le Stella Regis, le cierge pascal et les flambeaux, le chemin de croix et le rosaire, la robe de mariée des communiantes et l’eau bénite dans le porche, le buis des Rameaux et la messe de minuit, le noir, le violet, le jaune, le bleu, l’arc-en-ciel de l’année, et les bigotes, les dévots, nos fous rires devant leurs mines penchées. Et nos sorties en ville, l’occupation éphémère de la rue, les mécréants derrière les rideaux tirés et l’heure de notre triomphe, le dais, le baldaquin, le poids des reliques à l’épaule, les clochettes qui battaient le cuivre, les filles en carmélites, les garçonnets en pages, le crucifix au bout de la pique, les pétales que l’on jetait sur le pavé, le latin dont ces fichus calotins savaient alors ce qu’ils auraient perdu sans lui, et d’autres processions encore, les funérailles d’antan, les corbillards à plumets de nos grands-pères, la dernière prière sur le cercueil devant la fosse ouverte, les larmes, la terre remuée, les gerbes défaites et l’offrande ultime, l’éternité, le paradis des anges.
Ma foi, ce ne fut qu’une longue suite de doutes et, jusqu’à la fin, je serai un libre-exaministe, avec plus d’incertitudes que de convictions fermes, plus de questions posées que de questions résolues, avec des dogmes qui m’agréent (la laïcité les a repris en les désacralisant) et d’autres que j’interrogerai toujours, sans dogmatisme de théologien, sans arrogance d’âme morte, objection Votre Honneur, mon Dieu pourquoi m’avez-vous abandonné ? Mais ma sensibilité des premiers jours qu’irriguait la religion de ma mère, le creuset mystique de ce temps-là et le tumulte de sa poésie, le mystère en moi comme un feu, cette lumière et sa brûlure, jamais, en dépit des iconoclastes et des blasphémateurs, elle ne baissa sa garde, ne rendit les armes et rien ne parvint à l’assécher ou à la détourner de son cours. »

Pol Vandromme, Bivouacs d’un hussard


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14/03/2012

Les hommes de peu d'intelligence, influencés par des théories aberrantes, vivront dans l'erreur

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« Des gens non qualifiés passeront pour experts en matière de morale et de religion. Les agriculteurs abandonneront leurs travaux de labour et de moisson. Beaucoup seront sans travail, vivant comme des miséreux. Les hommes de peu d'intelligence, influencés par des théories aberrantes, vivront dans l'erreur.
Seuls les biens conféreront le rang. Le seul mobile de la dévotion sera la santé, le seul lien entre les sexes sera le plaisir, la seule voie de succès dans les compétitions sera la fausseté. »

Vishnu-Purâna

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13/03/2012

C'est l'âge de fer qui règne maintenant

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« C'est l'âge de fer qui règne maintenant. Les hommes ne cesseront ni de travailler et de souffrir pendant le jour ni de se corrompre pendant la nuit ; les dieux leur enverront de terribles calamités.... Le père ne sera plus uni à son fils, ni le fils à son père, ni l'hôte à son hôte, ni l'ami à son ami ; le frère, comme auparavant, ne sera plus chéri de son frère ; les enfants mépriseront la vieillesse de leurs parents. Les cruels ! ils les accableront d'injurieux reproches sans redouter la vengeance divine.... On ne respectera ni la foi des serments, ni la justice, ni la vertu ; on honorera de préférence l'homme vicieux et insolent ; l'équité et la pudeur ne seront plus en usage ; le méchant outragera le mortel vertueux par des discours pleins d'astuce auxquels il joindra le parjure. »

Hésiode, Les Travaux et les Jours

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12/03/2012

Les Arabes ont razzié l'Afrique subsaharienne pendant treize siècles sans interruption

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« La traite négrière pratiquée par les nations occidentales est connue de tous. Cependant, historiquement ce crime contre l’humanité est une invention du monde arabo-musulman. Ce sont les Arabes, Berbères, Turcs, Persans entre autres, qui sont à l’origine de cette infamie et l’ont pratiquée en grand. Bien avant l’arrivée des Européens les Arabo-musulmans ont razzié les peuples noirs du VIIème au XVIème siècle, pendant près de mille ans, avant de continuer du XIXème au XXème siècle, longtemps après les abolitions occidentales. Aussi, la stagnation démographique, les misères, la pauvreté et les retards de développement actuels du continent noir, ne sont pas le seul fait des conséquences du commerce triangulaire, comme bien des personnes se l’imaginent, loin de là ! De nombreux auteurs ont cependant donné dans une approche militante de l’histoire, en restreignant leur champ de prospection à la seule traite atlantique générée par les Européens. Ceci au nom d’une certaine solidarité religieuse, que nous qualifions de "syndrome de Stockholm africain." »

« Les Arabes ont razzié l'Afrique subsaharienne pendant treize siècles sans interruption. La plupart des millions d'hommes qu'ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains. Cette douloureuse page de l'histoire des peuples noirs n'est apparemment pas définitivement tournée. La traite négrière a commencé lorsque l'émir et général arabe Abdallah ben Saïd a imposé aux Soudanais un bakht (accord), conclu en 652, les obligeant à livrer annuellement des centaines d'esclaves. La majorité de ces hommes était prélevée sur les populations du Darfour. Et ce fut le point de départ d'une énorme ponction humaine qui devait s'arrêter officiellement au début du XXe siècle. »

« Pourtant il suffit d’observer la dynamique diaspora noire - descendante des 9 millions de déportés africains -, qui s’est formée dans le Nouveau Monde pour reconnaître, que la destruction programmée des peuples noirs au sens d’un génocide n’y est pas prouvée. Alors que la déportation des Africains en terres d’Islam, est comparable à un génocide, une véritable entreprise programmée comme une sorte "d’extinction ethnique par castration". La plupart des 17 millions d’Africains importés dans le monde arabo-musulman et transformés en eunuques, ont presque tous disparu. Aussi, le souhait ici est d’informer sur l’antériorité et la dimension de la traite transsaharienne et orientale. La raison historique - qui n’est pas affaire de croyances -, se doit de rendre compte des faits, rien que des faits même les plus inouïs. Car aucune amnésie sélective ne réussira indéfiniment à voiler une vérité historique. »

Tidiane N'Diaye (Anthropologue franco-sénégalais), Le Génocide Voilé

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11/03/2012

Se demander si l’eau est supérieure ou inférieure au feu

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« On ne peut pas plus se demander si la "femme" est supérieure ou inférieure à l’ "homme" que se demander si l’eau est supérieure ou inférieure au feu. Pour chacun des sexes, le critère de mesure ne peut donc être fourni par le sexe opposé, mais seulement par l’ "idée" du sexe auquel on appartient. En d’autres termes, c’est établir la supériorité ou l’infériorité d’une femme donnée en fonction de sa plus ou moins grande proximité de la typicité féminine, de la femme pure ou absolue ; et la même chose vaut pour l’homme. »

Julius Evola, Métaphysique du Sexe

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10/03/2012

Drapeaux de fumée noire

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« Des drapeaux de fumée noire jalonnaient notre route. Nous avions allumé un bûcher où il n'y avait pas que des objets inanimés qui brûlaient : nos espoirs, nos aspirations y brûlaient aussi, les lois de la bourgeoisie, les valeurs du monde civilisé, tout y brûlait, les derniers vestiges du vocabulaire et de la croyance aux choses et aux idées de ce temps, ce bric-à-brac poussiéreux qui traînait encore dans nos cœurs. »

Ernst Von Salomon, Les Réprouvés

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09/03/2012

Un joyau dans son sein

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« Mes préceptes sont très faciles à comprendre, très faciles à suivre, mais le monde ne peut les comprendre ni les suivre.
Ces enseignements sont fondés sur la tradition, ces actes sur un principe ; cependant ils ne sont pas compris. C'est pour cela qu'on m'ignore. Ceux qui me comprennent sont rares, c'est la mesure de ma valeur, certes !

C'est ainsi que le Saint-Homme, sous des vêtements grossiers, garde un joyau dans son sein. »

Lao Tseu, TAO TE KING

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08/03/2012

Te réfères-tu ou non à l'infini ?

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« Pour l'homme la question décisive est celle-ci : te réfères-tu ou non à l'infini ? Tel est le critère de sa vie. C'est uniquement si je sais que l'illimité est l'essentiel que je n'attache pas mon intérêt à des futilités et à des choses qui n'ont pas une importance décisive. »

Carl Gustav Jung, Ma Vie

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07/03/2012

Obligé de voir les choses de haut, il devait toujours frôler leur néant

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« Pour l'ancien chevalier, il n'y avait au fond que cette alternative : le risque de la mort ou le renoncement au monde ; la grandeur de la responsabilité, du risque ou du sacrifice, coïncide avec la qualité de "noblesse" ; vivre noblement, c'est vivre en compagnie de la mort, qu'elle soit charnelle ou spirituelle. Le chevalier n'avait pas le droit de perdre de vue les fissures de l'existence ; obligé de voir les choses de haut, il devait toujours frôler leur néant. »

Frithjof Schuon, Regards sur les mondes anciens

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06/03/2012

La mort de l'esprit est le prix du progrès

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« La mort de l'esprit est le prix du progrès. C'est Nietzsche qui a révélé ce mystère de l'apocalypse occidentale en annonçant que Dieu était mort et qu'il avait été tué. Ce meurtre gnostique est en permanence perpétré par les hommes qui sacrifient Dieu à la civilisation. Plus toutes les énergies humaines s'adonnent avec ferveur à la grande entreprise de salut en agissant de façon immanente dans le monde, plus les êtres humains qui s'engagent dans cette entreprise s'éloignent de la vie de l'esprit. Et puisque la vie de l'esprit est la source de l'ordre dans l'homme et la société, le succès même d'une civilisation gnostique est la cause de son déclin. Une civilisation peut certes progresser et décliner simultanément, mais pas éternellement. Ce processus ambigu atteint nécéssairement sa limite lorqu'une secte activiste représentant la vérité gnostique organise la civilisation en un empire sous sa domination. Le totalitarisme, défini comme le gouvernement existentiel des activistes gnostiques, est la forme ultime d'une civilisation progressiste. »

Eric Voegelin, La nouvelle science politique

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05/03/2012

Les yeux ne voient rien

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« Les yeux ne voient rien. Catherine Emmerich a raison de dire qu'elle voit par le coeur ! Le coeur étant la vue des saints, comment ne verraient-ils pas plus loin que nous ? L'oeil a un champ réduit, il voit toujours de l'extérieur. Mais le monde étant intérieur au coeur, l'instrospection est l'unique méthode pour accéder à la connaissance. Le champ visuel du Coeur ? Le Monde, plus Dieu, plus le néant. C'est à dire tout. »

Emil Michel Cioran, Des larmes et des saints

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03/03/2012

C’est un rayon de Celui qui a tout créé

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« Oui, l’amour est une clarté du ciel ;
Une étincelle de ce feu immortel
Que nous partageons avec les anges,
Et que le Créateur nous donna
Pour détacher nos désir de la terre.
La piété élève l’âme vers le ciel,
Mais le ciel lui-même descend dans nos âmes avec l’amour ;
C’est un sentiment qui vient de la Divinité,
Pour détruire toutes nos grossières pensées ;
C’est un rayon de Celui qui a tout créé ;
Une auréole brillante qui illumine l’âme. »

George Gordon Byron, dit Lord Byron, Le Giaour

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Dans les maisons où un enfant venait de naître

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« Staline était mortifère, il répandait la mort. Il détruisait la vie, et moi, j’avais une telle envie de vivre ! En dépit de ma misère, en dépit de la faim. A tout prix, voir le ciel bleu, les oiseaux insouciants, l’herbe éternelle. Je me précipitais toujours dans les maisons où un enfant venait de naître. Regarder un nouveau-né m’était une grande émotion, voire une révélation. On me laissait entrer partout, toucher le petit de l’homme, on disait que j’avais un bon toucher, un bon regard. J’accourais voir les nouveau-nés par crainte de Staline. Je quêtais auprès d’eux le courage et la consolation, car la vue de ces êtres vulnérables et fragiles m’apportait un tel sentiment de sécurité que parfois je cessais de croire à la mort. »

Piotr Bednarski, Les Neiges bleues

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02/03/2012

La domination du parti intellectuel

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« Le débat n’est pas entre un ancien régime, une ancienne France qui finirait en 1789 et une nouvelle France qui commencerait en 1789. Le débat est beaucoup plus profond. Il est entre toute l’ancienne France ensemble, païenne (la Renaissance, les humanités, la culture, les lettres anciennes et modernes, grecques, latines, françaises), païenne et chrétienne, traditionnelle et révolutionnaire, monarchiste, royaliste et républicaine, - et d’autre part, et en face, et au contraire une certaine domination primaire, qui s’est établie vers 1881, qui n’est pas la République, qui se dit la République, qui parasite la République, qui est le plus dangereux ennemi de la République, qui est proprement la domination du parti intellectuel. »

Charles Péguy, Notre jeunesse

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01/03/2012

Les plans de la Divinité

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« Il est doux, au milieu du renversement général, de pressentir les plans de la divinité. »

Joseph de Maistre, Considérations sur la France

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Les lignes de crête

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« A côté des grands courants de ce monde, il existe encore des hommes ancrés dans les "terres immobiles". Ce sont généralement des inconnus qui se tiennent à l'écart de tous les carrefours de la notoriété et de la culture moderne. Ils gardent les lignes de crête et n'appartiennent pas à ce monde. Bien que dispersés sur la terre, s'ignorant souvent les uns les autres, ils sont invisiblement unis et forment une "chaîne" incassable dans l'esprit traditionnel. Ce noyau n'agit pas : sa fonction correspond au symbolisme du "feu éternel". Grâce à ces hommes, laTradition est présente malgré tout, la flamme brûle secrètement, quelque chose rattache encore le monde au supramonde. Ce sont les "veilleurs". »

Julius Evola, Révolte contre le monde moderne

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29/02/2012

Les deux Cités

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« Deux amours ont fait deux cités, l'une l'amour de Dieu poussé jusqu'à l'oubli de soi-même, l'autre l'amour de soi poussé jusqu'à l'oubli de Dieu. »

« Ces deux cités sont entrelacées l'une à l'autre (comme les brins d'osier dans une vannerie) et intimement mêlées (comme dans une émulsion chimique), si bien qu'il nous est impossible de les séparer, jusqu'au jour où le Jugement les partagera. »

Saint Augustin, La Cité de Dieu

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28/02/2012

Les écologistes... et les "vieux cons d'Action Française"...

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« J'ai entendu l'autre jour un jeune barbu gauchiste parler d'écologie exactement comme les vieux cons d'“Action française” récitaient leurs poèmes occitans. »

Jacques Laurent, « Antoine Blondin, Jacques Laurent face à face : "comment se débarrasser de notre légende ?", propos recueillis par Jean-Louis Ezine, Les Nouvelles littéraires, n° 2612, 24 novembre-1er décembre 1977 »

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27/02/2012

C’est la volonté de tuer qui le pousse à travers les orages d’explosif, de fer et d’acier

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« L’homme, lui, c’est la volonté de tuer qui le pousse à travers les orages d’explosif, de fer et d’acier, et lorsque deux hommes s’écrasent l’un sur l’autre dans le vertige de la lutte, c’est la collision de deux êtres dont un seul restera debout. Car ces deux êtres se sont placés l’un l’autre dans une relation première, celle de la lutte pour l’existence dans toute sa nudité. Dans cette lutte, le plus faible va mordre la poussière, tandis que le vainqueur, l’arme raffermie dans ses poings, passe sur le corps qu’il vient d’abattre pour foncer plus avant dans la vie, plus avant dans la lutte. Et la clameur qu’un tel choc mêle à celle de l’ennemi est cri arraché à des cœurs qui voient luire devant eux les confins de l’éternité ; un cri depuis bien longtemps oublié dans le cours paisible de la culture, un cri fait de réminiscence, d’épouvante et de soif de sang. »

Ernst Jünger, La guerre comme expérience intérieure

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26/02/2012

Renée Vivien : Le Cygne Noir

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« Le Cygne Noir

Sur les ondes appesanties, flottait un nuage de cygnes clairs.
Ils laissaient un reflet d’argent dans leur sillage.
Vus de loin, ils semblaient une neige ondoyante.
Mais, un jour, ils aperçurent un cygne noir dont l’aspect étrange détruisait l’harmonie de leurs blancheurs assemblées.
Il avait un plumage de deuil et son bec était d’un rouge sanglant.
Les cygnes s’épouvantèrent de leur singulier com­pagnon.
Leur terreur devint de la haine et ils assaillirent le cygne noir si furieusement qu’il faillit périr.

Et le cygne noir se dit : "Je suis las des cruautés de mes semblables qui ne sont pas mes pareils.
"Je suis las des inimitiés sournoises et des colères déclarées.
"Je fuirai à jamais dans les vastes solitudes.
"Je prendrai l’essor et je m’envolerai vers la mer.
"Je connaîtrai le goût des âcres brises du large et les voluptés de la tempête.
"Les ondes tumultueuses berceront mon sommeil, et je me reposerai dans l’orage.
"La foudre sera ma sœur mystérieuse, et le tonnerre, mon frère bien-aimé."

Il prit l’essor et s’envola vers la mer.
La paix des fjords ne le retint pas, et il ne s’attarda point aux reflets irréels des arbres et de l’herbe dans l’eau ; il dédaigna l’immobilité austère des montagnes.
Il entendait bruire le rythme lointain des vagues...
Mais, un jour, l’ouragan le surprit et l’abattit et lui brisa les ailes...
Le cygne noir comprit obscurément qu’il allait mourir sans avoir vu la mer...
Et pourtant, il sentait dans l’air l’odeur du large...
Le vent lui apportait un goût de sel et l’aphrodisiaque parfum des algues...
Ses ailes brisées se soulevèrent dans un dernier élan d’amour.
Et le vent charria son cadavre vers la mer. »

Renée Vivien, Brumes de fjords

 

"Brumes de Fjords" intégralement disponible, en ligne, ici...

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25/02/2012

La France des casaniers, des joueurs de belote et de boules, des ignorants de la géographie

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« La France des scouts, des routiers, des skieurs n’était pas assez forte pour s’imposer à la France des assis, des pêcheurs à la ligne, des buveurs de pernod, des bavards de comités, de syndicats ou de salons. La France des militants déterminés d’extrême gauche ou d’extrême droite n’était pas assez forte pour s’imposer aux bavards conservateurs qui se nommaient encore sans honte modérés, radicaux ou socialistes.

La France qui avait lu Sorel, Barrès, Maurras, Péguy, Bernanos, Céline, Giono, Malraux, Petitjean n’était pas assez forte pour s’imposer à la France qui lisait Anatole France, Duhamel, Giraudoux, Mauriac, Maurois.

La France du Maroc, de l’Indochine, des aviateurs et des missionnaires ne pouvait s’imposer à la France des casaniers, des joueurs de belote et de boules, des ignorants de la géographie. »

Pierre Drieu la Rochelle, Notes pour comprendre le siècle

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