19/03/2020
Albert Camus - Discours de réception du prix Nobel, 1957
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12 minutes de pure intelligence...
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17/03/2020
Coronavirus, analyse des données épidémiques dans le monde par le Professeur Didier Raoult
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12/03/2020
Trafic. Au Nigeria, le calvaire des femmes dans les "usines à bébés"
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Joie du Progressisme occidental... misère des conséquences de celui-ci en Afrique...
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Fin février, la police nigériane a libéré une vingtaine d’enfants retenus dans une “usine à bébés”. Dans ces lieux, des femmes sont enfermées et violées pour donner naissance à des enfants destinés à être revendus. Une activité criminelle qui est loin d’être inédite au Nigeria.
Par Sidy Yansané
Cette fois, c’est dans la ville pétrolière de Port Harcourt, dans le sud du pays, qu’un trafic de bébés a été mis au jour. Le 25 février dernier, la police a secouru 24 enfants âgés de 1 à 2 ans et quatre adolescentes enceintes, rapporte le site d’information nigérian Vanguard. " Le propriétaire des lieux contredit la version de la police selon laquelle la maison était une ‘usine à bébés’ " et assure qu’il s’agit d’un orphelinat. Difficile à croire pour Nnamdi Omoni, porte-parole de la police de l’État de Rivers dont Port Harcourt est la capitale, les bébés et les adolescentes délivrés ayant été retrouvés dans un état de faiblesse et de malnutrition, précise le quotidien national Daily Post. Pour les autorités, on est bien en présence d’une “usine à bébés”.
Le Nigeria n’en est pas à sa première affaire. Dans ces “usines à bébés”, des femmes kidnappées, généralement jeunes, sont enfermées puis violées par leurs ravisseurs. Les nouveau-nés sont vendus dans des circuits clandestins d’adoption ou d’autres trafics d’êtres humains. Les enfants servent parfois pour des sacrifices rituels.
Des bébés revendus entre 745 et 1 240 euros
Les bébés peuvent ainsi être vendus entre 300 000 nairas (745 euros) pour les filles et 500 000 nairas (1 240 euros) pour les garçons, estimait le Daily Post dans un article publié en septembre dernier. Depuis, au moins trois sites de ce type à travers le pays ont été démantelés par les autorités.
Les trafiquants utilisent différents modes opératoires. Pour enlever les jeunes filles venues de régions éloignées, ils leur promettent parfois du travail en ville. Ou proposent une prise en charge médicale à des femmes déjà enceintes. Pour ne pas éveiller les soupçons, ce sont parfois des femmes qui approchent les adolescentes. Une fois sur place, les victimes sont séquestrées et sont violées jusqu’à confirmation de leur grossesse.
En septembre dernier, 19 femmes enceintes avaient été libérées de ce cauchemar dans plusieurs propriétés de Lagos, la capitale économique. Un an auparavant, ce sont 162 enfants qui étaient retenus dans deux “orphelinats” non répertoriés de Lagos.
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SOURCE : Courrier International
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11/03/2020
2H30 DE CHARGE ET 23 EUROS POUR FAIRE 300 KM...
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Le très pro-électrique magazine Automobile Propre vient de réaliser un test grandeur nature du Kia e-Niro 64 kWh sur un trajet Paris Lille (220km) et en dresse le bilan …
Au delà des conditions du voyage que nous vous laissons découvrir à la lecture de l’article d’Automobile Propre, faisons un focus sur l’autonomie et les aléas rencontrés pour recharger le Kia….
Nos braves essayeurs sont partis de Paris avec un véhicule chargé à bloc et affichant une autonomie prévisionnelle de 477 km, permettant donc (théoriquement) de faire l’aller-retour. Ils rejoignent Lille à une vitesse moyenne de 96 km/h pour constater que vitesse et chauffage ont drastiquement réduit l’autonomie et qu’il ne reste que 90 km d’autonomie.
Il faut donc « faire le plein » pour pouvoir rentrer. Ils décident de repartir en direction de Paris afin de charger sur l’aire de Saint-Léger, à 57 km au sud de Lille, cette aire étant équipée d’une borne rapide Corri-Door censée délivrer jusqu’à 50 kW en courant continu. Arrivés sur place, il leur reste seulement 5% de batterie pour 15 km d’autonomie restante affichée. Mais la charge plafonne à 40 kW, elle va s’interrompre soudainement après avoir fourni seulement 1,9 kWh à la batterie de la Kia. Une seconde session de charge leur permet de récupérer 1,7 kWh de plus. Les appels auprès du gestionnaire de la borne ne parviennent pas à résoudre le problème.
Après 4 sessions et seulement 7,3 kWh récupérés en plus d’une heure de manipulations, ils repartent pour terminer la charge sur une autre station.
Ils doivent parcourir 75 km avec 26% de batterie pour atteindre l’aire de Ressons-Ouest qui dispose d’une borne du réseau Corri-Door. A 110 km/h sur l’autoroute, ils atteignent la borne avec des sueurs froides : le e-Niro est passé en « mode tortue » sur l’accès à l’aire. La vitesse décline très rapidement et soudainement la vitesse maximale plafonne à 15 km/h, permettant tout juste d’atteindre la borne : Il reste 1% et 1 km d’autonomie.
Heureusement, cette fois la borne fonctionne correctement et ils récupèrent 58 kWh en 1h20, permettant de rentrer à Paris. Le temps de charge totale s’approche de 2h30 … heureusement qu’il n’y avait pas d’attente à la borne et qu’ils n’avaient pas prévu un rendez-vous en soirée…
Le tarif de la recharge est particulièrement salé : via le Pass Chargemap, ils ont du acquitter 23,16 euros, pour les 300 km effectués entre le matin et la borne de recharge.
Ce coût porte l’usage de la Kia e-Niro 64 kWh au même niveau que son équivalent thermique essence, pour une source énergétique pourtant pas encore frappée de fiscalité.
Cette expérience met également en avant la problématique de la fiabilité des bornes de recharge et le coût de leur maintenance qu’il faudra bien supporter d’une façon ou d’une autre.
Enfin, elle pose aussi la question de la tarification très variable des différents opérateurs de réseaux de bornes et de leurs opérateurs commerciaux (ChargeMap, Sodetrel, Ionity …)
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10/03/2020
Simone de Beauvoir, Prédatrice Sexuelle...
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En nos temps troublés où la moindre occasion est bonne pour pointer du doigt la mâle blanc comme prédateur sexuel, un petit rappel s'impose...
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Concordia honore une prédatrice sexuelle : « Who cares ! »
Par Normand Lester
Le documentaire de la chaîne HBO sur Michael Jackson prédateur sexuel a provoqué une vague d’horreur indignée et de désapprobations. Mais il y a une autre célébrité, plus éthérée celle-là, qui, elle, échappe à l’opprobre malgré tout ce qui a été révélé sur ces prédations sexuelles. Je parle de Simone de Beauvoir dont l’Université Concordia honore la mémoire. Son institut d’études féminines, qui porte son nom, se présente comme l’un des lieux les plus novateurs au Québec et au Canada pour l’étude du féminisme.
Plusieurs livres et articles publiés depuis 20 ans font de Simone de Beauvoir la complice de son compagnon de vie, le philosophe Jean-Paul Sartre, dans ses agressions sexuelles sérielles sur des mineures. Avec un physique plutôt ingrat, Sartre, avait un appétit particulier pour les vierges que Simone de Beauvoir lui livrait après les avoir elle-même séduites. Elle les choisissait souvent parmi ses élèves.
L'une d'entre elles, Bianca Lamblin, a décrit comment les deux dépravés ont abusé d’elle à l’âge de 16 ans dans son autobiographie intitulée Mémoires d'une jeune fille dérangée. C’est l’expression utilisée par Simone de Beauvoir pour la décrire avec un mépris hautain dans sa correspondance avec Sartre rendue publique après sa mort. Choquée et humiliée par la duplicité de l’égérie de Sartre à son endroit, elle a écrit : « J’ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre. » Elle raconte que Sartre lui a déclaré en la déviergeant dans un hôtel miteux qu’il y avait pris le pucelage d’une autre fille la veille.
Après l’invasion allemande en 1940, les deux complices d’agression sexuelle contre elle la fuient. Elle pense que c’est parce qu’elle est juive qu’ils ont déguerpi.
Une autre victime du couple repoussant, Nathalie Sorokine, une lycéenne de 17 ans, fut elle aussi séduite par de Beauvoir pour le lit de Sartre. Ses parents ont porté plainte à la police. En 1943, de Beauvoir fut accusée de séduction de mineure. L’enquête criminelle n’ira nulle part. Mais Simone de Beauvoir perdra le droit d'enseigner en France. Elle trouvera un emploi à Radio-Vichy du gouvernement collaborationniste de Pétain.
Sous le titre « The Philosophy Teacher and the Girl », The Philosophers' Magazine écrit que tout cela révèle que Simone de Beauvoir, la célèbre auteure du livre Le deuxième sexe, le texte fondateur du féminisme, était sous la domination de son amant Sartre. Le Magazine ajoute que dans ses lettres, on découvre à la fois sa jalousie des filles qu’elle lui fournissait ainsi que sa dépendance et sa soumission au philosophe.
Elle est ainsi mortifiée par la passion que Sartre voue à Olga Kosakiewicz, une autre de ses étudiantes. De Beauvoir insiste qu'elle n'a « aucune intention de lui céder la position souveraine que j'avais toujours occupée, au centre même de l'univers [de Sartre]. » Ne pouvant posséder Olga, Sartre se rabattra sur sa jeune sœur Wanda avec qui il couchera.
Conséquents dans leur perversion, de Beauvoir et Sartre ont signé des pétitions en 1977 appelant à la dépénalisation de la pédophilie, dénonçant la condamnation de trois hommes pour avoir eu des relations sexuelles avec des enfants de 12 et 13 ans.
J’ai contacté l’Institut Simone de Beauvoir et l’Université Concordia pour avoir leur réaction au sujet de ces révélations. Au nom de l’Institut Simone de Beauvoir, la professeure titulaire Viviane Namaste m’a écrit que: « L'Institut n'a pas pris position sur ces allégations, et ne les commente pas.» La Directrice des communications de l’Université Concordia, Mary-Jo Barr, de son côté, m’a déclaré dans un courriel: « C’est la première fois que ces allégations sont portées à notre connaissance. Nous allons suivre l’évolution du dossier.»
L’Institut Simone de Beauvoir vient de fêter son 40e anniversaire. Est-ce normal à l’ère du #MeToo qu’il porte encore le nom de Simone de Beauvoir après toutes les informations qui circulent depuis des années au sujet de ses prédations sexuelles contre des mineures ?
On a retiré le nom de Claude Jutra du prix honorant des cinéastes québécois à la demande de la ministre libérale Hélène David. La Cinémathèque québécoise a débaptisé sa salle Claude-Jutra. Et je ne pense pas qu’on donne un jour le nom de Gilbert Rozon à l’École nationale de l’humour.
J’ai demandé en novembre dernier à Hélène David, maintenant porte-parole de l’opposition libérale en matière de condition féminine, si elle pensait que l’Institut Simone de Beauvoir devait changer de nom ? Je n’ai jamais eu de réponse.
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Faut-il juger Simone de Beauvoir ?
Doit-on juger la vie privée de Simone de Beauvoir à la lumière du mouvement #metoo ? La publication d’un fascicule Que sais-je ? consacré à l’auteure du Deuxième sexe est l’occasion de poser la question.
Par Nathalie Collard
Que faut-il savoir de Simone de Beauvoir ? C’est l’exercice auquel s’est livré Éric Touya de Marenne, auteur du fascicule Que sais-je ? consacré à la philosophe existentialiste. Son ouvrage de 127 pages, qui paraît ces jours-ci, se concentre surtout sur sa vie intellectuelle et son engagement politique.
« Dans ce genre d’ouvrage, il s’agit d’abord de synthétiser la pensée et l’œuvre de la personne, explique le professeur de français spécialisé en littérature du XXe siècle à l’Université de Clemson, en Caroline du Sud. Bien sûr, il faut considérer le milieu dans lequel Beauvoir a évolué, un milieu catholique et bourgeois duquel elle a cherché à s’émanciper. La liberté à conquérir est au cœur de sa pensée. »
« Questionner sans juger »
Peut-on dissocier l’œuvre de Beauvoir de certains détails de sa vie privée ? Certains pensent que non. Bon an, mal an, dans la presse ou sur l’internet, des textes surgissent pour rappeler sa relation avec une élève de 15 ans qui lui aurait valu son congédiement du lycée Molière à la fin des années 30. On relate aussi ses relations amoureuses avec des jeunes femmes qui étaient aussi ses étudiantes, qu’elle « rabattait » ensuite vers son compagnon Jean-Paul Sartre.
En 2008, la Britannique Carole Seymour-Jones, auteure du livre A Dangerous Liaison, décrivait le comportement de Beauvoir comme un « abus d’enfant » se rapprochant de la « pédophilie ». En 2015, dans Simone de Beauvoir et les femmes, Marie-Jo Bonnet qualifiait de « contrat pervers » le modus operandi entre Beauvoir et Sartre. Le blogueur du Journal de Montréal Normand Lester accuse quant à lui Beauvoir d’être une « prédatrice sexuelle ».
Que faire de toutes ces accusations alors que la principale intéressée s’est éteinte il y a plus de 30 ans ? « On est à une ère où on veut déboulonner les héros, observe la sociologue Sandrine Ricci. C’est toujours compliqué de revisiter le passé à la lumière de nos schémas actuels. Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas le faire, mais on peut se demander qui a intérêt à déboulonner Simone de Beauvoir. »
La chercheuse à l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM rappelle que notre analyse doit s’inscrire dans une critique historique de l’invisibilisation de la pédocriminalité, un concept qui est apparu seulement dans les années 80. « Comme beaucoup d’intellectuels, Sartre et Beauvoir voulaient se jouer des conventions à une époque où la maturité sexuelle était fort différente d’aujourd’hui. »
Professeure d’histoire à l’UQAM et auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire des femmes, Yolande Cohen se demande elle aussi s’il faut regarder le passé avec nos yeux d’aujourd’hui. « Je dis toujours à mes étudiantes de questionner, mais de ne pas juger, avance-t-elle avec prudence. Est-ce que les comportements de Beauvoir étaient considérés comme des violences à ce moment-là ? Peut-être pas. Est-ce qu’on doit les exonérer complètement ? Je ne suis pas sûre non plus, parce que c’étaient en effet des rapports de pouvoir et de séduction qui étaient très pernicieux pour les femmes qui les ont subis. Chose certaine, je suis absolument en faveur des dénonciations d’abus auxquelles on assiste dans la foulée de #metoo. »
Parmi les choses qu’on reproche à Simone de Beauvoir, il y a aussi une pétition dans le journal Le Monde en 1977 qu’elle a signée avec Sartre. Publiée après un procès très médiatisé, la pétition réclame l’assouplissement des dispositions du code pénal concernant les relations sexuelles entre adultes et adolescents.
« Ce que disait la pétition, c’est qu’il valait mieux parler de consentement que d’un âge minimum, note Chantal Maillé, professeure à l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia. Sartre et Beauvoir ne sont pas les seuls à l’avoir signée. La pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto aussi ! Il y avait tout un pan de la société française qui était de ce côté-là, ça ne sortait pas de nulle part. »
« À l’époque, il y a chez elle et Sartre une volonté de recréer une nouvelle morale en rupture avec la religion. En 1947, Beauvoir publie Pour une morale de l’ambiguïté. Je pense qu’il faut situer ses gestes à l’intérieur de cette démarche-là », ajoute la chercheuse.
Malaise chez les féministes ?
Y a-t-il un malaise chez les féministes à aborder ces questions-là ? « C’est une très bonne question, souligne Chantal Maillé. Je pense que #metoo nous force effectivement à faire une réflexion sur les personnalités que nous voulons honorer et celles que nous considérons comme ne correspondant plus aux standards d’aujourd’hui, à la morale actuelle. Or, même si on applique ces critères-là, ce que l’on sait de Simone de Beauvoir ne m’apparaît pas suffisant. Elle a peut-être transgressé les lois des établissements où elle enseignait — l’histoire autour de son renvoi n’est pas claire à 100 % —, mais on s’entend qu’un prof qui séduit des étudiants, c’est sériel. Il y a pas mal de personnes qui correspondent à ce profil-là. On n’est pas dans le même registre que l’agression sexuelle. »
Dans un billet de blogue incendiaire, Normand Lester allait jusqu’à se demander pourquoi l’Université Concordia ne renommait pas l’Institut Simone de Beauvoir. « On a remis en question le nom de l’Institut au début des années 90, reconnaît Chantal Maillé, mais pas du tout pour ces raisons-là. On considérait que Beauvoir était l’incarnation de la féministe universaliste blanche, et on se demandait si on ne reproduisait pas ce qu’on dénonçait. Elle n’incarnait pas un féminisme qui était dans l’air du temps. On a finalement conservé le nom pour rendre hommage aux fondatrices qui avaient obtenu l’autorisation d’utiliser ce nom de la plume même de Beauvoir. Elles ne nous l’auraient pas pardonné. Aujourd’hui c’est devenu notre signature, notre branding. »
« Moi, mon malaise vient surtout de qui en parle, affirme pour sa part Sandrine Ricci. Je veux bien discuter de la vie de Simone de Beauvoir, et personne n’a jamais dit qu’elle et Sartre étaient parfaits, mais je veux en parler avec des gens rigoureux. Je me méfie des agendas antiféministes cachés. »
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09/03/2020
« L’écologie extérieure est inséparable de l’écologie intérieure »
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Entretien avec Annick de Souzenelle
Propos recueillis par Juliette Kempf
La crise écologique est intrinsèquement liée à la transgression des lois ontologiques, assure la théologienne Annick de Souzenelle. Sans travail spirituel, pour retrouver et harmoniser racines terrestres et racines célestes de l’humain, il serait impossible de la stopper.
Après des études de mathématiques, Annick de Souzenelle, née en 1922, a été infirmière anesthésiste, puis psychothérapeute. Elle s’est convertie au christianisme orthodoxe et a étudié la théologie et l’hébreu. Elle poursuit depuis une trentaine d’années un chemin spirituel d’essence judéo-chrétienne, ouvert aux autres traditions. Elle a créé en 2016 l’association Arigah pour assurer la transmission de son travail et animer l’Institut d’anthropologie spirituelle.
Reporterre — Vous étudiez la Bible depuis plus de cinquante ans. Quel est le sens de ce travail ?
Annick de Souzenelle — Ce qui résume tout, c’est que j’ai un jour mis le nez dans la Bible hébraïque, et j’y ai lu toute autre chose que ce que disaient les traductions habituelles. Elles sont très culpabilisantes et je sentais que ce n’était pas juste.
J’ai été émerveillée par la Bible hébraïque : je me suis consacrée à écrire ce que je découvrais — des découvertes qui libèrent du poids de la culpabilisation qui a abîmé tant de générations… À partir de là, j’ai réécrit une traduction des premiers chapitres de la Bible [la Genèse], de l’histoire de l’Adam que nous sommes, Adam représentant non pas l’homme par rapport à la femme, mais l’être humain, et de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Un voile est en train de se lever sur les écritures, et cela se passe aussi avec le sanskrit, le chinois, d’autres personnes y travaillent… Il se passe quelque chose à l’heure actuelle, il faut aller plus loin dans la compréhension de l’humain, de l’Adam…
Reporterre — Les traductions les plus courantes de la Genèse décrivent la domination de la Terre et des espèces animales par l’Homme, et une supériorité de l’homme sur la femme… Avec votre exégèse, que peut-on entendre ?
Annick de Souzenelle — À partir du déchiffrement symbolique de l’hébreu, on peut entendre ceci : lorsque l’Adam [l’être humain] est créé, il est différencié de son intériorité, que nous appelons aujourd’hui l’inconscient, et cet inconscient est appelé Ishah, en hébreu. Nous avons fait de Ishah la femme biologique d’Adam, qui, lui, serait l’homme biologique. Dans ma lecture, il s’agit du « féminin intérieur » à tout être humain, qui n’a rien à voir avec la femme biologique. Il s’agit de l’être humain qui découvre l’autre côté [et non la côte] de lui-même, sa part inconsciente, qui est un potentiel infini d’énergies appelées « énergies animales ». Elles sont en chacun de nous. On en retrouve le symbole au Moyen-Âge, dans les représentations sculpturales : le lion de la vanité, de l’autoritarisme, la vipère de la médisance, toutes ces caractéristiques animales extrêmement intéressantes qui renvoient à des parties de nous, que nous avons à transformer. La Bible ne parle pas du tout des animaux extérieurs, biologiques, que nous avons à aimer, à protéger. Elle parle de cette richesse d’énergie fantastique à l’intérieur de l’Homme qui, lorsqu’elle n’est pas travaillée, est plus forte que lui, et lui fait faire toutes les bêtises possibles. Ce n’est alors plus lui qui décide, qui « gouverne » en lui-même.
Il est extrêmement important de bien comprendre que cet Adam que nous sommes a en lui un potentiel qui est appelé « féminin » — que l’on va retrouver dans le mythe de la boîte de Pandore chez les Grecs et dans d’autres cultures — et que ce potentiel est d’une très grande richesse à condition que nous le connaissions, que ce ne soit plus lui qui soit le maître, mais que chaque animal soit nommé et transformé.
« L’extérieur est aussi l’expression de ce qui est à l’intérieur de l’Homme. »
Reporterre — Dans la Bible, tous les éléments, les règnes végétaux et minéraux sont très présents. Quelle est dans votre lecture la relation entre l’Homme et le cosmos ? Est-ce que cela décrit aussi le « cosmos intérieur » de l’Homme ?
Annick de Souzenelle — L’extérieur est aussi l’expression de ce qui est à l’intérieur de l’Homme. Le monde animal, le monde végétal et le monde minéral sont trois étapes des mondes angéliques qui sont à l’extérieur comme à l’intérieur de nous. L’intérieur et l’extérieur sont les deux pôles d’une même réalité. Il y a dans la Bible un très beau mythe où Jacob, en songe, a la vision d’une échelle sur laquelle les anges montent et descendent. L’échelle est véritablement le parcours que nous avons à faire dans notre vie présente, de ce que nous sommes au départ vers ce que nous devrions devenir. Nous avons à traverser les mondes angéliques, c’est-à-dire à les intégrer. Mais tout d’abord, à nous verticaliser.
Reporterre — Ce chemin « vertical », qu’implique-t-il dans notre rapport au monde ?
Annick de Souzenelle — C’est tout simple : cultiver ce cosmos extérieur. Ce que nous faisons à l’extérieur a sa répercussion à l’intérieur, et vice versa, donc il est extrêmement important de cultiver ensemble le monde animal extérieur et le monde animal intérieur, et de la même manière en ce qui concerne les mondes végétaux et minéraux.
Reporterre — C’est-à-dire d’en prendre soin, de les faire grandir, de les enrichir ?
Annick de Souzenelle — Oui, nous en sommes totalement responsables. La façon dont nous traitons ce monde à l’intérieur de nous va se répercuter à l’extérieur. Or, à l’intérieur de nous, nous sommes en train de tout fausser, nous n’obéissons plus aux lois qui fondent la Création. Je ne parle pas des lois morales, civiques, religieuses. Je parle des lois qui fondent le monde, que je compare au mur de soutènement d’une maison. On peut abattre toutes les cloisons d’une maison, mais pas le mur de soutènement. À l’heure actuelle, c’est ce que nous faisons. Nous transgressons les lois ontologiques [du grec ontos = être]. Elles aussi sont dites dans la Bible et on n’a pas su les lire. Nous détruisons ce monde à l’intérieur de nous comme nous sommes en train de détruire la planète. Il est difficile d’entrer dans le détail de ces lois ici, mais j’ai essayé d’exprimer cette idée dans mon livre L’Égypte intérieure ou les dix plaies de l’âme. Avant que les Hébreux quittent leur esclavage en Égypte pour partir à la recherche de la Terre promise, une série de plaies s’est abattue sur l’Égypte. Chacune de ces plaies renvoie à une loi ontologique transgressée.
« À l’heure actuelle, la Terre tremble. »
Reporterre —Les plaies d’Égypte font penser aux catastrophes naturelles que l’on vit aujourd’hui !
Annick de Souzenelle — Oui, à l’heure actuelle, la Terre tremble. Cela fait quelques années que les choses tremblent de partout. Nous sommes dans les plaies d’Égypte. Nous allons faire une très belle Pâque [la fête, dans la liturgie juive, commémorant la sortie d’Égypte], une mutation importante va se jouer. Mais, actuellement, nous sommes dans les plaies d’Égypte, et on ne sait pas les lire. Nous vivons une période de chaos, prénatal, je l’espère.
Reporterre —Est-ce dû au fait que l’Homme ne fait plus le travail intérieur ?
Annick de Souzenelle — Oui, exactement. Mais depuis quelque temps, ce n’est pas seulement qu’il ne fait pas le travail intérieur. C’est qu’il fait un travail contraire aux lois de la Création. On est dans le contraire de ces lois ontologiques, alors le monde tremble.
« Tout a changé après la guerre. »
Reporterre — Vous-mêmes, dans votre vie, avez-vous vu les choses s’empirer ?
Annick de Souzenelle — J’ai pratiquement parcouru le siècle ! Je me souviens très bien du monde de mon enfance, des années 1920. C’était un monde figé, totalement incarcéré dans un moralisme religieux bête et insupportable. Il n’était pas question d’en sortir, et ceux qui le faisaient étaient mis au ban de la société. Je me suis très vite sentie marginalisée. Puis la guerre est venue casser tout ça. Tout a changé après la guerre. Les jeunes des années 1960 ont envoyé promener la société d’avant, avec le fameux « Il est interdit d’interdire » qui résume tout, seulement ça allait trop loin. Le « sans limite » est aussi destructeur que les limites trop étroites.
Reporterre — La crise écologique est beaucoup reliée à l’absence de limite au niveau de la production, de la consommation, de l’utilisation de nos ressources. Comment cela s’est-il développé après la guerre ?
Annick de Souzenelle — L’humanité inconsciente est dans le réactionnel. Elle était complètement brimée d’un côté. En s’échappant de cette contention, elle a explosé. Elle ne sait pas trouver la juste attitude. On va à l’extrême, parce qu’on ignore les lois qui structurent. Nous avons l’habitude d’associer le mot « loi » à l’idée de contrainte, mais les lois ontologiques, au contraire, libèrent.
Reporterre —Les bouleversements environnementaux n’existaient pas durant votre enfance ?
Annick de Souzenelle — On n’en parlait pas. Chacun avait son lopin de terre. Dans les années 1970, 1980, on a commencé à en parler. Au moment même où j’ai commencé mon travail intense.
Reporterre — Quel est selon vous le cœur de la problématique écologique ?
Annick de Souzenelle — Une perte totale du monde céleste, du monde divin. L’Homme est comme un arbre. Il prend ses racines dans la terre, et ses racines dans l’air, la lumière. Il a des racines terrestres et des racines célestes. L’Homme ne peut pas faire l’économie de ces deux pôles. Jusqu’à récemment, il a vécu ses racines terrestres dans des catégories de force, car il ne connaissait que la « lutte contre » quelque ennemi que ce soit (intempéries, animaux, autres humains…). Il ne sait que « lutter contre » car il est dans une logique binaire. À partir de la fin de la dernière guerre, à partir des années 1950 et 1960 en particulier, il y a eu un renversement de la vapeur. On a envoyé promener le monde religieux, qui n’apportait que des obligations, des « tu dois », des menaces de punition de la part du ciel, c’était un Dieu insupportable. Nietzsche a parlé de la mort de Dieu. Merci, que ce dieu-là meure ! Mais on n’a pas été plus loin dans la recherche. Aujourd’hui, ce qu’il se passe, c’est qu’il y a un mouvement fondamental, une lame de fond qui est en train de saisir l’humanité, le cosmos tout entier, pour que l’humanité se retourne, dans une mutation qui va avoir lieu, qui ne peut plus ne pas avoir lieu, pour qu’elle retrouve ses vraies racines divines, qui sont là.
Reporterre —Comme si la crise avait un sens au niveau du chemin de l’Homme ?
Annick de Souzenelle — C’est LE sens de l’Homme. Toute l’écologie est très importante, mais elle ne peut se faire que s’il y a une écologie intérieure de l’Homme. C’est le passage de l’Homme animal à l’Homme qui se retourne vers ses racines divines. Cela ne veut pas dire que ses racines terrestres disparaissent, mais qu’il retrouve ses racines célestes.
« Je respecte beaucoup les efforts actuellement déployés, mais ils sont très minimes par rapport à ce qui se joue. »
Reporterre — Ne peut-il pas y avoir une écologie sans spiritualité ?
Annick de Souzenelle — Il s’agit désormais de « lutter avec ». Je suis très respectueuse des actions qui sont faites dans le sens de l’équilibre écologique, et je pense qu’il faut les faire mais c’est une goutte d’eau dans une mer immense. Un raz-de-marée va se produire, des eaux d’en haut [le monde divin] peut-être, ou des eaux d’en bas, peut-être les deux en même temps !
Je respecte beaucoup les efforts actuellement déployés, mais ils sont très minimes par rapport à ce qui se joue. S’il n’y a pas en même temps que cette lame de fond un travail spirituel, cela ne suffira pas. J’espère que ce n’est pas trop difficile à entendre quand je parle ainsi, mais il me faut le dire. On ne peut pas séparer l’intérieur de l’extérieur.
Reporterre — Comment voir le corps dans cette perspective ?
Annick de Souzenelle — Le corps de l’Homme est inséparable du corps du cosmos. Ce sont les deux pôles d’une même réalité. Nous ne connaissons de notre corps que ce qui est étudié en médecine, en faculté. Mais notre corps physique n’est que l’expression qu’un corps divin, profond, ontologique, et c’est celui-ci qui est malade. Lorsque l’on veut traiter un malade, la médecine officielle ne traite que l’extérieur, le côté concret. Elle est en train en ce moment d’éradiquer l’homéopathie, qui travaille au contraire sur la cause profonde, car quand un organe est malade, c’est qu’il y a un court-circuit dans la cause profonde, dans l’organe ontologique de l’Homme, dont l’organe que nous connaissons n’est que l’expression. Si l’on ne va pas toucher à ce très subtil, il n’est pas suffisant de travailler sur la seule dimension extérieure.
Il arrive que des personnes racontent leur traversée de la maladie comme une initiation. Toute épreuve peut être la source d’une évolution énorme. L’épreuve n’est pas la même chose que la souffrance.
Reporterre — Cela peut-il qualifier ce que la Terre vit actuellement ?
Annick de Souzenelle — Nous l’avons rendue malade, oui. Nous avons détourné les cours d’eau, trafiqué des éléments naturels. On trafique la Terre comme si elle était une chose. On n’a plus aucune conscience qu’elle est ce corps divin de l’Homme. Le traitement qu’on fait aux arbres, à toute la culture, est diabolique dans le sens que cela « sépare ».
Reporterre — La surconsommation matérielle, le capitalisme, sont-ils l’expression d’une conscience qui s’est « séparée » ?
Annick de Souzenelle — Tout à fait. Toute idéologie qui n’est pas reliée au verbe fondateur devient la peste. C’est la cinquième plaie d’Égypte. Toutes nos idéologies politiques, philosophiques, financières ne réfèrent absolument pas au verbe divin, si bien qu’elles sont vouées à l’échec. Soljenitsyne l’avait bien vu, en disant qu’il quittait une folie (l’URSS) pour en trouver une autre aux États-Unis. Tout cela doit disparaître. Tous nos politiciens sont perdus à l’heure actuelle, qu’ils soient de droite, de gauche, du milieu, de tout ce que l’on veut… Ils mettent une rustine ici, une rustine là, ils ne peuvent pas résoudre les problèmes. Parce que l’Homme a déclenché des problèmes qui ne seront solubles que par un retournement radical de son être vers les valeurs divines.
Les religions elles-mêmes, telles qu’elles sont aujourd’hui, sont vouées à une profonde mutation. Ce qui va émerger de tout cela est une conscience totalement nouvelle, d’un divin qui sera intimement lié à l’humain, qui ne viendra pas d’une volonté d’ailleurs, mais d’une présence intérieure.
Reporterre — Puisque selon vous le cosmos extérieur représente le cosmos intérieur, l’endroit du chemin écologique peut-il devenir un chemin spirituel ?
Annick de Souzenelle — On ne peut pas entrer dans l’intelligence du cosmos extérieur sans entrer dans l’intelligence du cosmos intérieur. Ce n’est non plus la seule voie. Je peux aussi dire le contraire : ça peut être quelqu’un qui découvre son cosmos intérieur, et par conséquent qui va se consacrer au cosmos extérieur. On ne peut pas vivre quelque chose d’intense intérieurement sans se trouver relié au monde extérieur… Quand je suis dans mon jardin, je vois les arbres, les plantes, les oiseaux, comme des anges, qui sont là, vivants, qui respirent avec moi, qui m’appellent… Combien de fois le chant des oiseaux est mon chant…
« Nous vivons une très grande épreuve, la peur règne, mais cela peut être, pour ceux qui le comprennent, un chemin initiatique magnifique. »
Reporterre —Des personnes qui se disent athées mais qui sont très reliées au monde, sont-elles aussi sur un chemin spirituel ?
Annick de Souzenelle — Oui, nombreux sont ceux qui se disent athées parce qu’ils rejettent le dieu des églises… mais ressentent cette unité avec la nature. Le grand sujet aujourd’hui est de sortir de l’esclavage au collectif très inconscient, pour entrer, chacun et chacune, dans sa personne, dans l’expérience personnelle. On est à cet endroit de chavirement total de l’humanité.
Nous vivons une très grande épreuve, la peur règne, mais cela peut être, pour ceux qui le comprennent, un chemin initiatique magnifique.
Nous sommes dans un moment unique de l’humanité, extrêmement important, le passage de l’Homme animal à l’Homme qui se souvient de ses racines divines. Il y a un grand espoir.
Reporterre — L’espoir, donc, ne se situe pas seulement dans l’espoir que la crise s’arrête, mais dans l’espoir que l’Homme change à travers cette crise ?
Annick de Souzenelle — Exactement. C’est une mutation de l’humanité. Aujourd’hui on a terriblement peur de la mort, on veut reculer la mort. Or, il faut accepter la mort, elle est une mutation. J’ai une grande confiance. C’est impressionnant, mais on n’a pas à avoir peur. La peur est un animal qui nous dévore. De cette énergie animale, nous avons à faire de l’amour.
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08/03/2020
L’Église s’oppose-t-elle à la science ? Aubert Martin rétablit les faits
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Alors que l’Église catholique a été et est toujours une mécène importante pour la science, un cas particulier entache sa réputation : Galilée. Retour sur les raisons de la discorde entre la papauté et ce personnage aujourd’hui considéré comme un « martyr scientifique ».
Avant Galilée, revenons sur un personnage trop souvent éclipsé: Copernic. Ce scientifique avait proposé deux révolutions (c’est le cas de le dire) : la rotation de la Terre sur elle-même et le fait qu’elle tourne autour du Soleil.
Selon Aubert Martin, chroniqueur à On n’est pas du monde, Copernic est un exemple de la réunion de la science et de la religion : il était moine, pratiquant à tel point qu’il disait sa messe chaque jour. Les papes Clément VII et Paul III l’invitaient à poursuivre ses recherches.
En fait, ce sont les protestants qui à ce moment s’opposaient de manière virulente à l’héliocentrisme.
C’est après Copernic que le conflit avec Galilée est survenu. Toutefois, bien que l’Église ait ses torts, c’est davantage le personnage de Galilée qui semble avoir été un problème.
Le pape d’alors, Urbain VIII, trouvait les avancées de Galilée très intéressantes. Seulement, l’institution ecclésiastique eu une approche beaucoup plus « scientifique » que Galilée: devant la nouveauté des théories, elle lui a demandé des preuves supplémentaires.
Le conflit
C’est là, selon Aubert, que le dérapage s’est produit. Galilée a empiété sur le territoire théologique : il remettait en question la lecture de certains passages de l’Ancien Testament. Devant cela, les théologiens se sont braqués.
De plus, dans un livre commandé par l’Église qui avait pour but d’exposer les différentes hypothèses sur la révolution des astres, Galilée n’a pas respecté ses engagements en se moquant des géocentristes et en insultant le pape de manière masquée.
Devant les propos injurieux et l’attitude belliqueuse de Galilée, il n’a toutefois évidemment pas été décidé de le bruler. Il a été assigné à une résidence et forcé à renier ses théories. Là-dessus, d’après Aubert, l’Église aurait pu mieux juger de la situation.
Antoine Malenfant, animateur de l’émission, a toutefois mentionné qu’il existe un antidote à cette fracture apparente entre la science et l’Église. Il s’agit de rappeler les nombreux chrétiens qui ont été des scientifiques.
Aubert a ainsi proposé une longue liste de chercheurs qui ont travaillé sur des sujets autant divers qu’avant-gardistes : les anneaux de saturnes, le nucléaire, le Bigbang et, au XVIIIe siècle, l’aviation.
"Un peu de science éloigne ne Dieu, beaucoup de science y ramène." Louis Pasteur
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07/03/2020
Rencontre Poutine-Erdogan, Gérard Chaliand estime que « les Russes ne céderont pas »
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Un récent décret autorise-t-il un "fichage politique" par la gendarmerie ?
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
La gendarmerie nationale va se doter d'une application numérique de prise de notes, "GendNotes", qui suscite des inquiétudes. Consultée, la Cnil a donné son feu vert.
Par Anaïs Condomines
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Un récent décret autorise-t-il un "fichage politique" par la gendarmerie ?
Question posée par Marc le 25/02/2020
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Bonjour,
Votre question fait référence au décret n°2020 151 publié le 22 février dernier au Journal officiel. Signé par le Premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, il autorise la mise en place d’un « traitement de données à caractère personnel dénommé "application mobile de prise de notes" ». En clair : une sorte de bureau mobile, qui s’appelle "GendNotes" et qui permet de dématérialiser la prise de notes des gendarmes. Dans le but, précise le décret, de « faciliter le recueil et la conservation […] d’informations collectées par les militaires de la gendarmerie nationale à l’occasion d’actions de prévention, d’investigations nécessaires à l’exercice des missions de polices judiciaire et administrative» et de «faciliter la transmission de comptes rendus aux autorités judiciaires ».
Mais depuis l’entrée en vigueur de ce texte, des inquiétudes se font entendre. Le journal Initiative communiste dénonce par exemple « une nouvelle escalade dans la fascisation et la construction d’un régime autoritaire ». Et d’affirmer que le gouvernement permet « à la gendarmerie non seulement de constituer un fichier de police politique de l’ensemble de la population, mais également de le partager directement avec les autorités politiques, préfets et maires ! »
Qu’en est-il vraiment ? Tout l’enjeu se cristallise autour de l’article 2 du décret, qui précise le type de données pouvant être enregistrées dans cette application. Est donc désormais autorisé l’enregistrement d’informations dites « sensibles ». Dans une zone de commentaires libres – et uniquement à cet endroit –, pourront ainsi être consignées des données relatives « à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle ». L’article 4 précise qui pourra avoir ensuite accès aux informations récoltées : à savoir le gendarme qui rédige la note et ceux de son unité, « sauf s’il s’y oppose », les gendarmes d’une autre unité qu’il peut désigner. Les autorités judiciaires, le préfet, le sous-préfet, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, et enfin le maire de la commune concernée.
D’emblée, le décret précise dans quelles conditions ces informations pourront être recueillies. On peut lire que la collecte et le traitement de ces données sensibles « ne sont possibles qu’en cas de nécessité absolue pour les seules fins et dans le strict respect des conditions définies au présent décret, dans les limites des nécessités de la mission au titre de laquelle elles sont collectées ». Le texte souligne aussi qu’il est par ailleurs « interdit de sélectionner une catégorie particulière de personnes à partir de ces seules informations ».
Feu vert de la CNIL
Ce qui, à première vue, semble convenir à la CNIL. La Commission nationale de l’informatique et des libertés a en effet été consultée, comme le veut la loi dans ces circonstances. Dans sa délibération du 3 octobre, elle s’attarde sur ces fameux « champs libres », zone de commentaires où pourront figurer donc les données sensibles. La CNIL rappelle à leur égard que « les données traitées doivent être pertinentes, adéquates et non excessives au regard de la finalité poursuivie ». Elle précise aussi ce que le ministère a déjà noté dans le décret : c’est-à-dire que « le traitement de telles données n’est possible qu’en cas de nécessité absolue, sous réserve des garanties appropriées pour les droits et libertés de la personne concernée ». Pour le reste, la CNIL prend acte des garanties apportées par le gouvernement, « à savoir que les informations enregistrées dans ces champs libres ne pourront pas alimenter d’autres traitements et qu’elles seront uniquement accessibles via l’application ».
La gendarmerie nationale, contactée par CheckNews, se veut rassurante sur ce point : selon un porte-parole, les informations sensibles, portant sur la prétendue origine raciale, les opinions politiques, religieuses ou syndicales, la santé, la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle « ne sont transférées dans aucun autre fichier» et «ne peuvent être automatiquement transposées ailleurs », contrairement aux autres données portant sur l’identité complète de la personne concernée (nom, prénom, filiation…), qui elles sont transmises automatiquement sur le logiciel de rédaction des procédures (LRPGN). Du point de vue de la gendarmerie, cette section de commentaires libres fait office de «pense-bête» pour la rédaction d’éventuels procès-verbaux par la suite.
Une autre inquiétude est soulevée, cette fois par l’association de la Quadrature du Net. Dans un article, on peut ainsi lire que GendNotes facilite la collecte de photos, leur « transfert dans des fichiers extérieurs » et, in fine, la reconnaissance faciale. Outre les informations dites sensibles citées plus haut, GendNotes permet effectivement la collecte de photographies de la personne. La CNIL rappelle que ce nouveau calepin virtuel n’est pas en mesure d’effectuer une reconnaissance faciale. L’option est-elle pour autant complètement balayée ? Pas tout à fait. La gendarmerie nationale nous indique en effet que ces clichés, intégrés dans GendNotes, ne font pas partie des éléments automatiquement transférés dans le logiciel de rédaction des procédures. « Mais si le gendarme en a besoin dans sa procédure, il peut effectivement la transférer. » Dans un second temps, une ouverture de procédure pourra permettre de relier ce logiciel au fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ) qui, lui, procède à de la reconnaissance faciale.
« Effets potentiellement délétères »
Des précisions qui ne sont pas de nature à rassurer la pénaliste Virginie Gautron. Pour elle, « l’un des problèmes est la fusion dans un même fichier de finalités judiciaires et administratives, de sorte que le champ d’application vise toutes les missions de la gendarmerie, explique-t-elle à CheckNews. Habituellement, chaque fichier de police définit ses cibles. Par exemple, les personnes au sujet desquelles existent des indices graves ou concordants, des témoins, des personnes susceptibles de présenter une menace etc. Certes, le texte limite l’enregistrement aux informations "nécessaires, adéquates et proportionnées", mais comme aucune cible n’est précisée, les gendarmes sont totalement maîtres de la décision et de l’interprétation des critères de nécessité. »
Elle poursuit : « Un cadre plus précis éviterait les collectes de précaution, "au cas où cela pourrait servir", une tentation qu’on retrouve dans toutes les institutions. » Plus généralement, la pénaliste estime que « le sujet est totalement dépolitisé sans prise en compte d’effets potentiellement délétères ».
De son côté, la gendarmerie nationale rejette toute idée de "fichage" : « Il n’y a aucun fichage de la population, qu’il soit politique, religieux, syndical ou sur les orientations sexuelles. GendNotes est un outil qui permet la prise de notes dématérialisées (elle était jusqu’à présent manuscrite) des gendarmes dans le cadre de leurs interventions. Dans certains cas, la prétendue origine raciale, les croyances religieuses, etc. sont directement liées à l’intervention, les gendarmes doivent être spécifiquement autorisés à collecter ce type de données. »
Cordialement,
Anaïs Condomines
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Joseph, Marie et Jésus étaient-ils des migrants ?
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06/03/2020
Prophétie de Saint Païssios l’Athonite à propos d’une guerre entre la Turquie et la Russie
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
« Nous reprendrons Constantinople. Nous ne le ferons pas nous-mêmes. Dieu en a disposé de façon telle que d’autres prendront la ville et nous la donneront. Une guerre surviendra entre la Turquie et la Russie. Au début, les Turcs paraîtront l’emporter, mais cela tournera en catastrophe pour eux. Les Russes remporteront la victoire et prendront Constantinople. »
« La Turquie se divisera, et les États qui jouent un rôle décisif dans la politique mondiale nous restitueront Constantinople. Ils ne feront pas cela parce qu’ils nous aiment, mais parce que Dieu organisera les choses de façon telle qu’il leur sera avantageux que Constantinople soit grecque. Ce sont les lois spirituelles qui entreront en action. Les Turcs vont devoir payer pour ce qu’ils ont fait. Ils périront car ils ont pris cette terre sans la bénédiction divine. Leur fin est proche. »
« Les Russes occuperont la Turquie. Celle-ci ne disparaîtra pas de la carte, car un tiers des Turcs embrassera la foi chrétienne, un tiers périra et un tiers rejoindra la Mésopotamie. »
« La Turquie sera démembrée. Constantinople sera à nouveau grecque. Et les offices orthodoxes seront de nouveau célébrés en l’église Sainte Sophie. »
« Sachez que la Turquie sera démembrée. En trois ou quatre parties. Les terres enlevées à la Grèce lui reviendront, de même que leurs terres seront rendues aux Arméniens et aux Kurdes. La guerre durera deux ans et demi. Nous serons vainqueurs car nous sommes orthodoxes. Nous ne subirons pas de perte. Tout au plus une ou deux îles seront prises, mais on nous rendra Constantinople. Vous verrez ! Vous verrez ! »
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05/03/2020
Zones de non-droit : « La menace d’embrasement est encore plus forte »
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
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=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
Ancien préfet et Directeur pour l’intégration, Michel Aubouin a travaillé au cœur de l’Etat. Pendant 40 ans, il a vu petit à petit des quartiers entiers rompre avec la République. Près de 10 % de la population française vit aujourd’hui dans de telles enclaves. Il a quitté ses fonctions pour dénoncer cette situation. L’équilibre national est au bord de la rupture, dit-il. Un entretien choc.
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03/03/2020
Les mots blessés du christianisme : Vous avez dit "ascèse" ?
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
En cette période de Grand Carême Orthodoxe, quelques réflexions sur l'Ascèse... avec le père Marc-Antoine Costa de Beauregard...
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01/03/2020
La religion musulmane fait l'objet d'un profond rejet de la part des Français
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Article datant de 2013... autrement dit avant DAESH et toute sa clique...
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74 % des sondés estiment que l'islam n'est pas compatible avec les valeurs républicaines.
Par Stéphanie Le Bars
Infographie "Le Monde" Ipsos
Rarement la défiance envers l'islam aura été aussi clairement exprimée par la population française. 74 % des personnes interrogées par Ipsos estiment que l'islam est une religion "intolérante", incompatible avec les valeurs de la société française. Chiffre plus radical encore, 8 Français sur 10 jugent que la religion musulmane cherche "à imposer son mode de fonctionnement aux autres". Enfin, plus de la moitié pensent que les musulmans sont "en majorité" (10 %) ou "en partie" (44 %) "intégristes", sans que l'on sache ce que recouvre ce qualificatif.
Ces proportions varient certes en fonction de l'âge et de l'appartenance politique des sondés, mais, signe de l'enracinement de ces opinions dans l'imaginaire collectif, elles restent largement majoritaires dans toutes les catégories. Ainsi, 61 % des sympathisants de gauche et 66 % des moins de 35 ans jugent que l'islam n'est pas compatible avec les valeurs républicaines.
Sondage après sondage, les résultats montrent que l'image de l'islam se dégrade fortement depuis une dizaine d'années. Les raisons de ce rejet massif sont à la fois externes et internes, comportent une part de fantasmes mais reposent aussi sur des inquiétudes objectives. La visibilité accrue des musulmans dans la société au fil des années, l'émergence de nouvelles revendications se sont accompagnées de discours alarmistes sur "l'islamisation" supposée de l'Europe et une instrumentalisation politique de ces questions.
"AMALGAME"
Au-delà de demandes jugées légitimes par les pouvoirs publics, – construction de mosquées, prise en compte de l'islam dans l'armée, les prisons, les hôpitaux, condamnation des actes antimusulmans… –, d'autres sont toujours jugées exorbitantes par une partie de l'opinion, car perçues comme une atteinte à la laïcité : port du foulard, demande de restauration halal, pratique religieuse sur le lieu de travail… Ainsi, 72 % des sondés s'opposent aux repas adaptés aux convictions religieuses à l'école.
La situation géopolitique et des événements tels que l'affaire Merah alimentent aussi les inquiétudes face aux dérives terroristes de groupes se réclamant de l'islam. Jusqu'à présent, les autorités musulmanes se sont contentées de demander que soit évité "l'amalgame entre l'islam modéré et l'islamisme", plaidant même récemment pour l'abandon de ce terme dans le discours public.
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1961. L’arrestation de "Vie et Destin", le chef-d’œuvre de Vassili Grossman (France Inter)
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29/02/2020
"Non, Madame Obono, l’islamisme n’est pas une race !"
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
FIGAROVOX/TRIBUNE - En accusant Jean-Michel Blanquer de promouvoir un «racisme d’État» pour avoir parlé de séparatisme islamiste, la députée Danièle Obono dévoie le sens et le poids historique de cette expression, juge Céline Pina.
Par Céline Pina
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Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de « Viv(r)e la République », et a également publié Silence coupable (Kero, 2016).
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Danièle Obono, députée LFI, dénonce une fois de plus dans un tweet le racisme d’État qui caractériserait la France et s’en prend par ce biais à Jean-Michel Blanquer. L’accusation est grave, on imagine donc que la phrase qui fait réagir la professionnelle de l’indignation raciale doit être particulièrement violente et insultante. Même si la dame est familière des positions aussi virulentes qu’incohérentes : selon elle, interdire des réunions aux Blancs parce qu’ils sont blancs n’est pas raciste, caractériser quelqu’un par la couleur de la peau, non plus. Difficile de s’y retrouver.
En attendant, voilà Jean-Michel Blanquer accusé d’être l’incarnation du racisme d’État pour avoir répondu, alors qu’il était questionné sur le séparatisme islamiste: « c’est une réalité depuis un certain nombre d’années. C’est un phénomène qui s’est accentué (…) Il m’arrive d’aller dans certaines villes où ça se voit. » Ainsi, selon la députée LFI, témoigner de l’existence d’un islamisme virulent qui impose sa marque sur notre société, en prônant le rejet de la France, de ses mœurs, de sa culture, de ses principes et de ses idéaux, c’est déjà être « raciste ». Aujourd’hui on peut donc être qualifié de raciste envers une idéologie ou une idée. Par la grâce de Danièle Obono, et de bien d’autres hélas, l’islamisme est devenu une race. Rien qu’en écrivant la phrase ou en la lisant, l’absurdité intellectuelle de ce positionnement saute aux yeux.
Second point, le racisme aujourd’hui n’est même pas lié à l’individu, à la personnalité de Jean-Michel Blanquer mais à sa fonction: il représente la France, il parle donc au nom d’un État raciste et tout ce qu’il dit est une preuve de l’existence d’un racisme d’État. La vie est simple chez les alliés des islamistes et des indigènes de la république, surtout que nul ne s’embarrasse jamais de preuves. L’accusation suffit.
En effet, on se demande bien pourquoi tant de haine : la phrase de Jean-Michel Blanquer n’est en rien provocante, nombre de Français auraient pu la prononcer et la réalité dont il témoigne a été décrite dans nombre d’ouvrage depuis Les territoires perdus de la République, en passant par les ouvrages de Georges Bensoussan, Gilles Keppel, Pierre Vermeren, Davet et Lhomme, Bernard Rougier, David Thomson, Hugo Micheron, Jérôme Fourquet, les études de l’institut Montaigne, d’Anne Muxel sur les lycéens… la liste est loin d’être exhaustive. L’ancien ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, était même allé plus loin lors de son départ du gouvernement, évoquant à mots pas si couverts un risque de guerre civile, lié à la constitution d’une contre-société. Le Président lui-même s’en est inquiété.
En septembre 2019, l’IFOP et la Fondation Jean-Jaurès faisaient d’ailleurs état d’un sondage autour de l’affaire du foulard de Creil, 30 ans après. L’indication la plus inquiétante en était le renforcement de l’emprise de l’islam dans les comportements quotidiens. Cette emprise se traduisait par l’adhésion à des pratiques séparatistes: extension du domaine du halal (ce qui est considéré comme pur), investissement des marqueurs du radicalisme (voile, jilbeb, barbe fournie), accentuation de la pression sociale. Bref distinguer le musulman du non-musulman est l’un des objectifs de réislamisation, voilà pourquoi, sur les territoires où cette emprise est déjà bien avancée, le ministre a raison : « cela se voit ». La marque du pouvoir des islamistes se lit dans les comportements et la mentalité du quartier. Elle se dit, se vit et se donne à voir. Pour se renforcer, en phase de conquête le pouvoir s’exhibe et pour déshonorer ceux qui osent l’attaquer, il se victimise dans le même temps. Cela a un avantage et il est de taille, manier à la fois la menace et la victimisation, c’est pouvoir passer d’un terrain à l’autre en fonction des besoins, c’est échapper à perpétuité à la responsabilité de ses actes.
Ainsi l’islamiste peut à la fois faire pression sur les femmes pour qu’elles ne puissent échapper au voile, transformé en marqueur identitaire. Ensuite, confronté à sa dimension sexiste, le même portera l’affaire sur le terrain du respect de la religion pour expliquer que le rejet du voile est un marqueur de la haine de l’islam, laquelle n’est que le faux-nez de la haine du musulman, laquelle dissimule la haine des Arabes. Combattre le voile devient par glissement sémantique l’attribut des racistes, le porter un acte de résistance et au nom de l’antiracisme, une partie de la gauche se met à défendre un signe ouvertement sexiste. À la fin pour défendre des prescriptions antidémocratiques, car l’idéologie des islamistes est ouvertement fasciste, une partie de la gauche sacrifie le droit des femmes et dévoie la lutte contre le racisme au profit du soutien apporté à une extrême droite islamiste qui ne les considère pourtant que comme des idiots utiles et sacrifiables le moment venu. Car cette danse de mort unissant islamistes et pseudos marxistes dans son lit n’est pas nouvelle. C’est un classique des remises en cause du pouvoir au Proche et Moyen-Orient. Le flirt eut lieu en Iran, plus récemment en Syrie. L’idylle s’est toujours terminée de la même façon par l’élimination, et pas seulement symbolique, de la partie marxiste au profit des islamistes.
Des antifascistes qui se comportent comme ne le renieraient pas les pires extrémistes de droite… Des personnes se présentant comme antiracistes mais ne prenant en compte l’autre qu’en fonction de sa couleur de peau… Des discours qui réhabilitent les pires marques de sexisme an nom du féminisme… Aujourd’hui le dévoiement permanent et perpétuel des combats et des mots a de quoi rendre fou, et c’est bien le but du jeu. Il faut ôter au politique comme au médiatique la possibilité de faire émerger le réel dans le champ du débat politique. Pour censurer la réalité, il faut détruire le langage, le déstructurer. C’est seulement à ce prix qu’ « une femme peut être père » , que « porter le voile peut devenir une liberté », que dire ce qui est peut vous valoir un procès en racisme.
Si les mots peuvent dire tout et son contraire, alors plus moyen d’être en phase avec le réel, plus moyen d’échanger, plus de référentiel commun. Et on arrive à cette absurdité de voir le qualificatif de racisme d’État utilisé sans discernement alors qu’il correspond à une réalité historique terrible. Car le racisme d’État a existé : en Allemagne, sous le régime nazi, en Afrique du sud à l’époque de l’apartheid, dans le Sud des États-Unis pour les États ségrégationnistes. Cela correspond à une vision du monde où l’égalité en droit des individus est refusée à raison de la couleur de peau ou de l’origine ethnique. Ce refus se traduit par des lois, des droits et des devoirs différents selon l’appartenance. L’existence de différences visibles se traduisant en hiérarchisation de la place des groupes ethniques dans la société. L’idéologie officielle, dans ces cas, s’appuie sur la reconnaissance de ces hiérarchies pour justifier et appuyer sa vision du monde.
Faire ce procès à la France est profondément absurde mais c’est oublier surtout que ce sont les Occidentaux et nombre de ces Blancs que la députée Obono vomit, qui ont pensé et théorisé la fin de l’esclavage, le refus de la référence à la race, le souhait d’égalité en droits entre tous les hommes au nom de leur nature commune.
Alors quoi ? Peu importe ce que signifie le racisme d’État, qu’il ait eu de terribles conséquences et ait brisé nombre de vies? À rebours de toute honnêteté intellectuelle, ceux qui pensent comme Danièle Obono ne vont pas se laisser arrêter par la vérité des faits. Il suffit donc de substituer à la définition du racisme institutionnel, la reconnaissance d’un sentiment de persécution et là, tout devient justifiable. Du coup le racisme d’État peut être dénoncé même dans des pays où il n’existe pas. En effet, selon l’analyse de ceux pour qui la victimisation et le ressentiment sont les deux mamelles de la conscientisation politique, la promesse d’égalité n’est qu’un leurre puisqu’elle ne peut être totalement et parfaitement réalisée. C’est un subterfuge qui permet de maintenir un racisme de fait en affichant une égalité de façade.
Pourtant, le fait même que cette femme soit devenue députée démontre l’inanité de ces thèses par l’exemple. Mais surtout, il se trouve que tous ceux qui ont attaqué la démocratie en la réduisant à une promesse fallacieuse, le font alors qu’ils parlent de position souvent encore plus « idéalistes » ou déconnectées, au nom d’un Dieu par exemple ou d’une refondation totale de la nature humaine. Ils semblent surtout oublier que si la perfection n’est pas de ce monde, la façon dont un pays s’engage, détermine et choisit les principes qui le guident, change la manière dont on vit à l’intérieur de ses frontières. Demandez donc aux femmes iraniennes si la promesse d’égalité que porte l’Occident ne change pas concrètement la vie des femmes chez nous, ne se traduit pas par la jouissance de libertés fort concrètes ? Demandez-leur si la vie d’une femme n’est pas différente selon que l’égalité femmes/hommes est un objectif politique ou pas? Demandez à Asia Bibi si cela ne fait pas une vraie différence de vivre dans un pays où le blasphème est interdit ou de vivre là où les libertés sont garanties ?
Rappelons donc à Danièle Obono, marxiste revendiquée, qui s’étrangle à l’idée de dire «Vive la France» à la radio et s’en justifie bizarrement en expliquant qu’elle ne chante pas la Marseillaise tous les matins, que Danielle Casanova, résistante communiste, dénoncée par des Français, arrêtée par la police française, n’en a pourtant pas moins entamé La Marseillaise avec ses camarades lors de leur arrivée à Auschwitz. C’était à une époque où l’on savait combattre pour des idées et en payer le prix, sans haïr son pays ni ses habitants. Ces gens-là ont vécu la réalité de la violence raciale et idéologique, que ceux qui se réclament de leur héritage aient aujourd’hui la décence de se taire.
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"Il n'y a jamais eu autant d'antifascistes depuis que le fascisme a disparu"...
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Un article datant de 2018, mais toujours parfaitement d'actualité...
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - L'historien Frédéric Le Moal, auteur d'une Histoire du fascisme (Perrin) revient sur la définition d'un mouvement politique dont le retour fantasmé est invoqué à tort et à travers. Il établit la généalogie intellectuelle d'une doctrine qui puise ses sources dans l'imaginaire révolutionnaire.
Par Eugénie Bastié
FIGAROVOX.-- Le climat est à la dénonciation d'un « retour du fascisme », notamment par des groupuscules d'extrême-gauche qui s'autoproclament « antifas ». Que vous inspire cette crainte ? Le fascisme en tant que mouvement politique est-il mort ou peut-il renaître de ses cendres ?
Frédéric LE MOAL -- Si je voulais répondre par une boutade, je dirais qu'il n'y a jamais eu autant d'antifascistes depuis que le fascisme a disparu. Plus sérieusement, je considère que le fascisme est mort en tant qu'idéologie de masse, et ce pour plusieurs raisons. La première vient bien sûr des horreurs de la Seconde Guerre mondiale et du cortège de tueries auxquels le nazisme et son comparse italien ont associé leur nom, ce qui provoque un rejet total. Ensuite le fascisme a constitué une réponse à plusieurs problématiques qui ont complètement disparu de nos jours: la crise de la modernité libérale de la fin du XIXe siècle, le problème de l'intégration des masses dans des systèmes politiques encore peu démocratiques, le cataclysme qu'a constitué la Grande Guerre (les fascistes, c'est la génération du front qui prend le pouvoir), la peur du bolchevisme et la crise de l'après-guerre. Tout cela a disparu dès 1945. Certes il existe encore des groupuscules se réclamant haut et fort du fascisme mais ce sont justement… des groupuscules ! Nous faisons face à de nouvelles problématiques, à de nouvelles contestations qui n'ont rien à voir avec celles du fascisme. Il faudrait juste faire un effort sémantique.
FIGAROVOX.-- Pourquoi selon vous la peur du retour du fascisme fait-elle tant recette (plus que le retour du nazisme ou du communisme) ?
Frédéric LE MOAL -- Personne aujourd'hui ne peut croire à une résurgence du nazisme et le communisme bénéficie d'une telle indulgence mémorielle qu'il n'effraye pas ou guère. Reste le fascisme et surtout l'antifascisme dont la gauche s'est emparée dès les années 1920. En outre, comment l'antifascisme pourrait-il vivre sans le fascisme? Ce combat est un puissant instrument d'instrumentalisation politique et un formidable levier de mobilisation, encore de nos jours. Enfin, une fois l'étiquette fort pratique et facile de fasciste accolée à l'adversaire politique, plus besoin de polémiquer avec lui. Il est enfin plus facile d'insulter de fasciste un adversaire que de réfléchir à son idéologie.
FIGAROVOX.-- Dans votre livre «Histoire du fascisme» (Perrin) vous vous intéressez à la nature du fascisme italien. Est-il possible de donner une définition précise de ce mouvement ?
Frédéric LE MOAL -- C'est en vérité très difficile. Depuis son émergence en 1919, bien des historiens, des politologues, des philosophes ont tenté d'y voir clair dans ce véritable kaléidoscope qu'a été le fascisme, vaste mouvement recrutant à l'extrême-gauche et à l'extrême-droite. On peut pourtant tenter d'avancer quelques éléments: un mouvement révolutionnaire et donc totalitaire, qui unit socialisme et nationalisme, anticommunisme et antilibéralisme, visant à créer un homme nouveau sous la férule d'un État tout puissant pour engendrer une communauté nationale unie, purgée de ses ennemis intérieurs et militarisée, avec un programme d'expansion guerrière.
FIGAROVOX.-- Contrairement aux idées reçues, vous expliquez dans votre livre que loin d'être un mouvement conservateur, le fascisme porte un idéal révolutionnaire … En quoi ?
Frédéric LE MOAL -- Jamais aucun fasciste, et surtout pas le premier d'entre eux, ne s'est considéré comme un conservateur et encore moins un réactionnaire. La plupart des chefs avaient commencé leur engagement politique dans les mouvements de l'extrême-gauche socialiste, marxiste, anarchistes, etc. Et ils ne renièrent jamais ce passé. À leurs yeux, le marxisme en étant matérialiste ne correspondait pas à la soif d'idéal que porte chaque homme en lui. Le leur a été celui d'une révolution avant tout anthropologique visant à créer un homme nouveau, un guerrier patriote par élimination de l'esprit bourgeois fait de lâcheté, d'égoïsme, de goût de l'argent et de trahison. Il s'agissait, sans remettre en cause la propriété privée, de mettre fin au capitalisme libéral par un système corporatiste où l'État prendrait le contrôle de l'économie. L'exaltation de la romanité et de ses vertus guerrières, la mise en place d'un ordre moral pour différencier l'homme fasciste du bourgeois décadent, l'hygiénisme, le corporatisme, l'anticléricalisme et l'antichristianisme: autant de symptômes d'un projet de rupture avec l'ordre ancien que le grand capital, l'Église et la monarchie incarnaient. Un projet en fait issu de la modernité.
FIGAROVOX.-- Vous allez même jusqu'à faire du fascisme un mouvement héritier des Lumières… N'est-ce pas exagéré ?
Frédéric LE MOAL -- Vous évoquez ici un point capital qui renvoie le fascisme à sa nature révolutionnaire et à son lien avec la Révolution française. Le grand historien italien Renzo de Felice a été le premier à mettre en avant ses racines jacobines et rousseauistes. Réalité encore difficile à admettre en France et pourtant…
Les Lumières constituent la première révolution anthropologique moderne car elle a coupé l'homme de son lien avec Dieu. Devenu de la simple matière, on peut agir sur lui, le remodeler, le rééduquer pour en faire un homme parfait. Le fascisme n'est pas un mouvement anti-Lumières pour la bonne et simple raison qu'il refuse de croire à la nature inaliénable de l'être humain qui est réduit à de la cire qu'on peut malaxer. Mussolini utilisait d'ailleurs très souvent la métaphore de l'artiste pour parler de son œuvre politique. Cette tentation démiurgique fait donc clairement du fascisme un mouvement appartenant à l'univers de la gauche révolutionnaire.
L'héritage de la pensée de Rousseau est très clair dans le fascisme: la volonté générale et nationale qui annihile les libertés individuelles, le rôle du législateur et de l'État dans la naissance du citoyen modèle, la puissance du sentiment national transformé en amour pour la patrie qui exige le sacrifice ultime, l'union du pouvoir politique et du pouvoir religieux au bénéfice du premier - d'où l'installation d'une religion civile - la haine pour le cosmopolitisme supposé des riches.
Le fascisme a bien des points communs avec la Révolution française dans sa phase jacobine (j'insiste sur cette nuance car les fascistes rejetaient bien sûr l'héritage libéral de 1789) jusque dans ses accents xénophobes de 1793, le soutien de la petite bourgeoisie, l'association de la nation et de la révolution introduit en Italie par Bonaparte et exaltée par le Risorgimento. S'il existe une cohérence dans le fascisme, c'est bien cet héritage. Juste un exemple éclairant : deux régimes ont introduit un changement de calendrier: la Convention et l'Italie fasciste !
FIGAROVOX.-- On sous-estime souvent le fascisme italien, en faisant un totalitarisme d'opérette, moins sanglant que le nazisme. Doit-on le considérer comme un véritable totalitarisme ?
Frédéric LE MOAL -- Sa nature totalitaire a été longtemps nié, notamment par Hannah Arendt alors que le mot est né en Italie dans les années 1920! Les travaux de Renzo de Felice et surtout d'Emilio Gentile l'ont mise en pleine lumière. Totalitaire parce que révolutionnaire, le lien de cause à effet est fondamental. Le régime mit en place des structures d'encadrement politique, notamment de la jeunesse car, selon Mussolini, c'était à l'État et non à la famille d'éduquer les enfants. Il le dit en 1929: «Dire que l'instruction revient à la famille, c'est dire une chose qui est hors de la réalité contemporaine. La famille moderne, assaillie par les nécessités d'ordre économique, accrochée chaque jour à la lutte pour la vie, ne peut instruire personne. Seul l'État, avec ses moyens en tout genre, peut assumer cette tâche.» Difficile ne pas y voir une continuité depuis les Lumières et les Jacobins dans la volonté de modeler les esprits par l'éducation étatique.
Pour autant, je le qualifie de totalitarisme de basse intensité car le niveau de terreur est très faible, l'emprise sur le société relative et les contre-pouvoirs nombreux: le roi, les évêques et le pape, les industriels du nord. Or, il existe aujourd'hui une tendance à aggraver les aspects violents du fascisme. Au rythme où vont les choses ils dépasseront bientôt ceux du Troisième Reich… Incontestablement ils ont existé et ce dès la sanglante épopée squadriste. Et je ne parle pas de l'effroyable époque de la République Sociale de Salò où le fascisme républicain, libéré de ses entraves, s'est déchaîné y compris contre son propre peuple. Mais on ne trouvera ni d'Auschwitz ni de Goulag en Italie.
FIGAROVOX.-- On parle beaucoup en ce moment du retour de Maurras, dont on commémore le 150e anniversaire. En quoi le fascisme italien se distingue-t-il de la tradition de l'Action française ?
Frédéric LE MOAL -- Maurras ne cachait pas son admiration pour le régime fasciste, autoritaire, nationaliste, évoluant dans un cadre monarchique, bien qu'il fût l'expression d'un nationalisme d'expansion, agressif, conquérant, ce que n'était pas l'Action française. De surcroît, la latinité pouvait être un élément de cohésion entre les deux pays contre l'Allemagne. Maurras a donc été un partisan convaincu de l'alliance franco-italienne contre le Reich hitlérien. J'ajouterai qu'il avait compris le danger totalitaire à l'œuvre derrière la restauration de l'État ce qui ne manquait pas de l'inquiéter. Mais, à mon avis, il en sous-estimait le caractère révolutionnaire.
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18/02/2020
Drapeaux maghrébins sur le toit d’une église à Albi: « Vers une banalisation des actes anti-chrétiens »
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À Albi, trois jeunes hommes sont montés sur le toit d’une église pour hisser les drapeaux du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie
FIGAROVOX/TRIBUNE - Dimanche 9 février, des individus ont hissé des drapeaux maghrébins sur le toit d’une église à Albi. Pour Maya Khadra, cette provocation témoigne de la fréquence des actes anti-chrétiens, pourtant rarement évoqués dans les médias.
Par Maya Khadra
Maya Khadra est journaliste et directrice du département de culture générale et d’humanités à l’IPAG Business School.
L’église catholique Saint Jean-Baptiste, située dans le quartier de Rayssac à Albi, a été la cible dimanche 9 février d’un acte insensé, à la fois banal et hautement provocateur. Des drapeaux maghrébins ont brièvement été hissés sur le toit de l’église. Le tout a l’air d’une farce, au demeurant assez ridicule. Cependant, l’image retenue regorge de symboles contradictoires et dérangeants: dans l’esprit de ceux qui ont assisté à la scène, c’est comme si le Maghreb s’en prenait à une église… Par extension, ces jeunes ont en réalité singé l’affrontement entre le monde musulman et la France catholique.
En réalité, c’est une guerre de symboles impitoyable que subit la France, depuis maintenant de nombreuses années. Le tableau est surréaliste: le croissant islamique du drapeau algérien disputant la place à la croix dressée sur le toit d’une église s’ajoute à la liste déjà longue des actes anti-chrétiens dont le catholicisme français fait l’objet, attaqué à hue et à dia avec une agressivité souvent gratuite. En France, les chrétiens subissent une véritable «crise sacrificielle» au sens girardien du terme. Une foule violente, mue tantôt par un anticléricalisme d’un autre âge (comme ces individus cagoulés qui ont attaqué le 19 janvier un car de pèlerins à Caen) ou par un islamisme obscurantiste qui nourrit une aversion revancharde à l’encontre de la France, se jette sur le corps sacrificiel de la victime, du bouc émissaire qu’est la France catholique.
La violence, dans les actes et dans les symboles, est le moteur inlassable de ce phénomène civilisationnel alarmant. Il y a aussi, dans l’acte de hisser des emblèmes maghrébins sur le toit d’une église comme l’écho des persécutions de jadis, dans un passé révolutionnaire qui avait déjà en son temps déclaré la guerre aux symboles chrétiens en France. La violence anti-chrétienne en France court les pages des livres d’histoire et ses stigmates sont toujours visibles: statuaires dégradées pendant la révolution, églises transformées en casernes ou atelier de teinturerie - comme l’église paroissiale Saint-Landry bâtie au VIIIe siècle à Paris… La Tour Saint-Jacques, fière et silencieuse, est le dernier vestige qui témoigne encore du sort qui fut fait à l’église Saint-Jacques-la-Boucherie, démontée lors de la révolution pour le commerce de ses pierres. Un mimétisme s’installe irrévocablement entre cette violence ancienne et cette violence actuelle. En France, les chrétiens sont encore et toujours la première communauté religieuse visée par des attaques ou des profanations. En 2018, on recensait plus d’un millier d’actes anti-chrétiens - dix fois plus que d’actes anti-musulmans. Comme si cette violence était chevillée à l’histoire de la France. Et pour ne rien arranger à l’affaire, les chrétiens souffrent en outre de la lâcheté de certaines de nos élites qui ont choisi de les rayer de l’imaginaire collectif français.
Il est aujourd’hui aussi la cible parfaite d’un nouvel assaut identitaire, porté cette fois par certaines communautés islamistes. On oublie seulement que la violence unanime, celle du «tous contre un», mène chez Girard à l’auto-destruction des foules déchaînées et à l’érection du bouc-émissaire, de la victime, en symbole triomphant. Les actions anti-chrétiennes répétitives, comme l’image de ces drapeaux maghrébins sur le toit de l’église, couplées à un lynchage médiatique anti-catholique, mèneront à terme à une décrédibilisation totale des adversaires de la France historique et de ses racines chrétiennes. Le propre du bouc émissaire est d’avoir raison de ses pourfendeurs.
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SOURCE: Le Figaro
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17/02/2020
Réchauffement Climatique, Mythe et Réalité
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16/02/2020
Paris sera toujours Paris
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1985 : Tranches de vie de François Leterrier...
Film à Sketches. Ici : Paris sera toujours Paris : un journaliste rencontre une parisienne d'un quartier très particulier...
Prophétique ! Un film semblable ne serait certainement pas possible aujourd'hui sans une levée de boucliers...
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Vidéos intimes de Griveaux : le rôle trouble de Juan Branco
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L'avocat d'extrême gauche affirme avoir été consulté par Piotr Pavlenski, l'homme qui a publié des messages privés du candidat LREM à la Mairie de Paris.
Par Aziz Zemouri et Marc Leplongeon
Alors que Benjamin Griveaux, le candidat LREM aux municipales de Paris, a renoncé vendredi matin à ses ambitions après ce qu'il a qualifié « d'attaques ignobles », les médias s'interrogent sur le rôle de Piotr Pavlenski, un artiste russe réfugié en France, qui a revendiqué la diffusion de vidéos intimes de l'homme politique. Connu pour ses « performances » visant à contester l'État policier russe, Piotr Pavlenski s'était cloué le scrotum sur les pavés de la place Rouge à Moscou ou encore « découpé le lobe de l'oreille droite pour dénoncer le retour des pratiques psychiatriques répressives dans son pays », rappelait Libération dans un portrait publié en 2016.
Joint par téléphone vendredi matin, Juan Branco, le très polémique avocat d'extrême gauche, auteur d'un essai aux relents complotistes intitulé Crépuscule et vendu à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, assure avoir été consulté en tant qu'avocat par Piotr Pavlenski, avant la mise en ligne des vidéos intimes de Benjamin Griveaux. « Il m'a consulté comme avocat. J'ai compris que, pour lui, c'était un acte politique, assure-t-il. De la même façon qu'il s'était opposé au régime de Poutine, il était prêt à tout pour s'opposer au régime de Macron, qu'il considère comme tout aussi répressif. »
Une réaction à la peopolisation de la vie politique et à Mimi Marchand, selon Branco
L'avocat d'extrême gauche poursuit : « Il dit que c'est la première vidéo d'une série […]. Je suis parti du présupposé qu'il savait ce qu'il faisait […]. Mais il ne touche qu'aux personnes qui font le jeu de la peopolisation. Avec ce que Benjamin Griveaux a fait avec Mimi Marchand [la patronne de l'agence de paparazzis Bestimage avait propulsé l'homme politique en une de Paris Match au côté de son épouse, NDLR], Piotr Pavlenski considère ça [sa démarche, NDLR] comme légitime. »
Interrogé sur ce qu'il pensait personnellement de cette initiative, Juan Branco n'a pas souhaité nous répondre, estimant que ses échanges avec l'artiste russe étaient couverts par le secret professionnel et qu'il ne pouvait « parler à la fois en tant qu'avocat et citoyen ». Selon nos informations, le rôle de Juan Branco dans cette affaire pourrait en réalité dépasser celui de simple avocat. Selon plusieurs sources, ce dernier aurait lui-même sollicité des personnes début février afin de réfléchir au moyen de diffuser les vidéos intimes du candidat LREM. Questionné sur ce point, il ne nous a pas répondu.
Juan Branco avait déjà créé une intense polémique en octobre 2018 en révélant l'homosexualité sur Twitter de Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Vendredi à midi, aucune plainte n'avait encore été transmise au parquet de Paris dans cette affaire.
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15/02/2020
Paris 18ème : bienvenue dans le monde d’après !
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Par Xavier Eman
Si Dante, ressuscité pour services rendus au génie européen, rédigeait en 2020 une nouvelle version de son œuvre fondamentale, nul doute qu’il y ajouterait la description d’un autre cercle de l’enfer : la station de métro Château-Rouge et ses environs. Bienvenue dans le 18e arrondissement de Paris : le laboratoire du monde d’après !
Tout d’abord, vous êtes expulsé, plus que vous ne sortez, de la bouche de métro. Vous, petite touche blanchâtre perdue et portée par la densité du flot africain qui vous projette au cœur d’un vaste marché sauvage, misérable et bruyant. Dans les odeurs d’épices et de maïs grillé sur des structures métalliques de caddies de supermarchés, les divers produits sont présentés à même le sol, au mieux sur un bout d’étoffe étendu sur le bitume. Volubiles, les mamas en boubous multicolores négocient hardiment gadgets made in China et denrées du « pays » via d’infinis et gesticulants palabres. Pour le néophyte, l’ensemble atteint rapidement un niveau sonore désagréablement assourdissant. C’est Bamako au pied des immeubles haussmanniens. Ou plutôt, c’est un ersatz de Bamako au pied des vestiges lépreux de l’architecture haussmannienne, une sorte de no man’s land ethnico-culturel. Ici, on n’est pas « dépaysé », on est « apaysé ». On n’est nulle part.
Aux abords de ce marché tiers-mondisé, des individus paraissant désœuvrés « tiennent les murs ». Adossés aux portes des résidents ou abrités sous un porche, ils attendent, le plus souvent plongés dans la contemplation de l’écran de leur smartphone dernier cri. En fait, ils travaillent. Ce sont les entrepreneurs du lieu, les businessmen de la rue, les petits génies de la start-up à fort taux de croissance, bref, des dealers. Inutile d’être Columbo pour les identifier tant leur commerce se déroule au grand jour, de façon on ne peut plus visible, pour ne pas dire ostentatoire. À quelques mètres de là, deux fonctionnaires de police somnolent dans leur voiture de patrouille. Incongru et inutile rappel d’une autorité factice.
Plus discrets, glissant le long des façades comme des ombres étiques et vacillantes, les clients toxicos quadrillent également la zone. Corps décharnés, visages secoués de tics, à demi clochardisés, ils sont aussi effrayants que pathétiques. Les yeux brûlants de manque, sans doute prêts à vous égorger pour une piquouse ou une pilule, ils ont tout des zombies de films hollywoodiens de série Z, ruines d’humanité, souvenirs d’hommes. Certains mendient, obséquieux ou agressifs, d’autres, ayant déjà basculés dans l’antre de la folie, vocifèrent tout seuls ou entretiennent des conversations avec un interlocuteur imaginaire. Peut-être l’être humain qu’ils ont un jour été…
À l’exception du visiteur de passage, plus personne ne prête attention à ce spectacle, même quand l’un de ces naufragés défèque dans le caniveau ou urine sur une voiture en stationnement. Le poids de l’habitude. L’indifférence accompagne le renoncement.
La situation est telle que les riverains ont récemment attaqué l’État et l’ont fait condamner par le tribunal administratif pour « rupture de l’égalité des citoyens » en matière d’hygiène et de sécurité. Bien entendu, cette décision judiciaire n’a été suivie d’aucun effet, d’aucune ébauche d’intervention, d’aucune velléité d’action. Malgré les idées immanquablement courageuses et géniales de la mairie de Paris, consistant à envisager d’installer du mobilier urbain « anti vendeurs à la sauvette » et à vouloir « renforcer le dialogue entre les différents acteurs du champ social », c’est toujours la même désolation et le même accablement pour les derniers habitants « historiques » du quartier.
Que l’on puisse affirmer que cet émétique chaos, un tel maelstrom de misère, de saleté et de vice, représente un quelconque « enrichissement », le moindre « progrès », pour qui que ce soit, s’apparente soit au cynisme idéologique le plus abject, soit à la déficience psychologique lourde.
On ne peut d’ailleurs s’empêcher ici de penser au désormais fameux « syndrome de Paris », ce mal qui frappe les touristes japonais à leur retour d’un séjour dans la capitale française, traumatisés par le contraste entre l’image qu’ils se faisaient de la Ville Lumière – nourrie par le visionnage des films de Duvivier, Renoir, Audiard et plus récemment de Jean-Pierre Jeunet – et la réalité de ce qu’elle est devenue. Les rues de Montmartre sont des coupe-gorges crasseux, et la vraie Amélie Poulain est une camée accro au crack, qui taille des pipes entre deux poubelles pour se payer sa dose. Le choc est, il est vrai, assez violent…
Tartuffe à la casbah ou les aventures de Jean-Eudes et Marie-Chantal chez les Bantous…
Pour tenter de respirer à nouveau, on marche alors quelques centaines de mètres, remontant la rue Custine, et, peu à peu, les kebabs cèdent la place aux salons de thé « bio », et les taxiphones aux épiceries « gluten free ». Une frontière invisible a été franchie, et les catogans et autres pantacourts prennent le pas sur les coupes afros et les djellabas… Sans le savoir, vous avez pénétré dans le « bon XVIIIe », celui que les agents immobiliers vous présentent comme ayant un « fort potentiel », gentrification oblige. Un « quartier populaire » où le mètre carré à 8 500 euros pourrait atteindre les 10 000 sous quelques mois. Bref une « expérience humaine diverse et enrichissante » doublée d’un investissement prometteur. Spéculation et bons sentiments. En un mot : le paradis, pardon, le nirvana, du bobo gauchisto-cosmopolite, vélocipédiste et macronien.
Ici, autant de drogués qu’un peu plus bas, mais ceux-là, au moins, ont les moyens de leurs addictions, et le vegan cocaïné jusqu’aux sourcils présente mieux – plus proprement – que le prolo gavé aux méthamphétamines. C’est le royaume des chantres de « l’accueil », du « sans-frontiérisme » et du « vivre ensemble », très fiers, en bons anthropologues ouverts et curieux, de côtoyer des « populations issues de la diversité » auxquelles ils se gardent toutefois bien de se mélanger vraiment. Une sorte de « développement séparé », dans les faits, mais accompagné de la douce musique du prêchi-prêcha mondialiste et politiquement correct. Tartuffe à la casbah ou les aventures de Jean-Eudes et Marie-Chantal chez les Bantous…
Ainsi, en terrasse, les pubards trinquent à grands coups de spritz ou de mojitos avec des architectes d’intérieur ou des conseillers en patrimoine tout aussi soucieux qu’eux de la montée des populismes en Europe et de la situation – inhumaine et inacceptable – des migrants/exilés/réfugiés. Migrants qu’ils pourraient visiter à quelques rues de là, Porte de la Chapelle, entassés dans des bidonvilles infâmes aussi souvent « évacués » qu’immédiatement reconstitués. Ils admireraient alors le résultat concret de leurs utopies, de leur charité théorique et inconséquente, le fruit de leurs choix électoraux « généreux et progressistes » : des miséreux déracinés et déculturés terrorisant la population autochtone en attendant d’être pris en charge à vil prix par les néo-esclavagistes du Medef.
Mais, comme dirait l’autre, ceci est une autre histoire…
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SOURCE : Eléments
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13/02/2020
La stratégie de la "saturation"...
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Par Pierre Duriot
Les coups de couteaux, viols, incendies, agressions, caillassages, attentats soigneusement camouflés, par une certaine presse... sont devenus quotidiens. Les efforts financiers entrepris par ce gouvernement pro-immigration, avec l'argent du contribuable, en direction des quartiers, de leurs structures, de leurs écoles et des populations issues d'une certaine immigration, ce sont soldés par un record de voitures brûlées et une montée sans précédent des crimes et délits de plus en plus violents, grave et barbares.
A ce point, que la presse n'en parle même plus. Ils sont entrés dans le quotidien de nos concitoyens et chacun se met à l'abri comme il peut, en sachant que tout acte de défense pourra se retourner contre lui. Le quidam est donc condamné à modifier ses habitudes, ses comportements.
A Londres, on a parlé de White-Flight, cet exode des populations blanches aisées qui ont fui les quartiers multiculturels devenus invivables.
En France, sans statistiques ethniques, le phénomène est plus difficile à appréhender mais la séparation entre les communautés s'accroît également et avec elle, l'ensemble des délits mentionnés plus haut. Se met lentement en place un phénomène répertorié dans le monde animal, quand, pour avoir le dessus sur un prédateur, les proies utilisent la stratégie du nombre. En sacrifiant, certes, quelques uns des leurs, ils noient l'assaillant sous le nombre et arrive à passer, comme un troupeau de gnous traversant en masse une rivière, malgré les crocodiles. C'est ce qui se passe depuis quelques temps, quand la multiplication des actes délictueux, fixe, tient sur le qui-vive, puis submerge les forces de l'ordre, sollicitées à outrance et attaquées désormais jusque dans leurs cantonnements et plus seulement sur le terrain, lors des interventions.
Les racailles connaissent la lenteur et la précision de nos procédures, savent également que leurs peines seront faibles, rarement totalement exécutées et que le moindre vice de forme leur sera bénéfique. Et de toute façon, elles se retrouvent entre elles, dans des prisons déjà surpeuplées où elles continuent la stratégie à l'encontre du personnel pénitencier.
Viendra rapidement un moment où forces de l'ordre, système judiciaire, administration pénale, ne pourront plus faire face, submergés par le nombre et la complexité des procédures, à tel point qu'ils deviendront inopérants, selon leur forme habituelle. La justice d'une démocratie se retrouvera ainsi, d'ici peu, au train où vont les choses, totalement inefficace face à cette stratégie, concertée ou non, de « saturation ».
Une velléité de survie commanderait de mettre en place une autre forme de gestion des délits, adaptée à des gens qui, objectivement, nous font la guerre. Procès expéditifs, procédures raccourcies, classement sans suite des violences policières nécessaires pour garantir le retour au calme... ce gouvernement en est capable, c'est un peu ce qu'il a fait avec les Gilets-Jaunes.
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SOURCE : Pierre Duriot sur Linkedin
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12/02/2020
Les Arabes israéliens disent non à la Palestine
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La zone en teinte grise constitue le Triangle (aplati) de Galilée
La vision « De la paix à la prospérité » élaborée par l'administration Trump avec force détails, contient de nombreux éléments dont certains ont actuellement des répercussions en Israël et parmi les Palestiniens.
En d'autres termes, personne ne sera expulsé mais c'est la frontière d'Israël qui sera déplacée de façon à en exclure le Triangle qui serait ainsi rattaché à l'Autorité palestinienne et, demain (peut-être) à l'État de Palestine.L'un des plus surprenants traite d'une zone connue sous le nom de « Triangle de Galilée » (ou plus simplement « le Triangle »), une région d'Israël située le long de la frontière avec la Cisjordanie et peuplée d'une grande majorité d'Arabes au nombre d'environ 300.000. Le Plan Trump « envisage la possibilité, moyennant l'accord des parties, de revoir le tracé de la frontière d'Israël de façon à ce que les communautés établies dans le Triangle soient intégrées à l'État de Palestine. »
L'idée de déplacer la frontière n'est pas neuve : plusieurs chefs de gouvernement israéliens l'ont émise notamment Ariel Sharon en février 2004, Ehud Olmert en octobre 2007 et Benyamin Netanyahou en janvier 2014. Par ailleurs, le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, l'a également évoquée en septembre 2016.
Ariel Sharon (à droite), Ehud Olmert et Benyamin Netanyahou
Bien qu'elle présente l'attrait d'une solution gagnant-gagnant élégante et simple à une cause d'irritation pour les deux parties – les Israéliens veulent moins de Palestiniens dans leur pays, les Palestiniens veulent vivre en Palestine – cette idée est en réalité truffée de complications. Deux problèmes se posent :
Premièrement, l'écrasante majorité des personnes résidant dans le Triangle préfère rester en Israël comme le montrent quantité de preuves empiriques, de déclarations de responsables politiques et d'enquêtes d'opinion réalisées depuis 15 ans. Certains de ces résidents mettent en évidence le fait qu'ils considèrent Israël comme leur chez eux. D'autres mettent l'accent sur le fait que les conditions de vie en Israël sont supérieures à celles, plus défavorables, de l'Autorité palestinienne.
À titre d'exemple, le maire islamiste d'Oumm al-Fahm, la ville israélienne comptant la plus forte majorité musulmane, a répondu négativement à la proposition de Sharon en disant : « La démocratie et la justice en Israël sont meilleures que la démocratie et la justice dans les pays arabes et islamiques. » Autre exemple, Ahmed Tibi, un député au parlement israélien farouchement antisioniste, a qualifié l'idée d'un contrôle par l'Autorité palestinienne de « suggestion dangereuse et antidémocratique. »
En février 2004, un centre de recherche arabe a constaté que les Arabes sondés préféraient, à 10 contre 1, rester des citoyens israéliens. Deux sondages effectués en décembre 2007 arrivaient aux mêmes conclusions avec un ratio de 4,5 contre 1. Un sondage réalisé en juin 2008 a révélé que les Arabes israéliens préféraient, à 3,5 contre 1, Israël à « n'importe quel autre pays au monde ». Un sondage de juin 2012 a révélé le même ratio pour la même question. Un sondage de janvier 2015 a constaté que 2 Arabes contre un se disaient fiers d'être Israéliens.
Aucun sondage n'a été réalisé depuis la publication du Plan Trump. Toutefois, Ayman Odeh, le chef de la Liste unifiée, a déclaré sur un ton de défi : « Personne ne nous privera de la citoyenneté du pays où nous sommes nés. » Les maires de trois villes citées nommément dans le Plan ont rejeté sans ménagement l'idée d'intégrer celles-ci à une future Palestine. Des protestations ont suivi. Les médias arabes israéliens ont réagi en s'opposant tous « sans exception » à cette idée. L'opinion arabe israélienne est sans équivoque tout autant que paradoxale.
Le 1er février 2020, les députés de la Liste unifiée ont mené à Baqa al-Gharbiya une action de protestation contre le Plan Trump. On peut observer la présence de huit drapeaux palestiniens et l'absence de drapeaux israéliens même si les participants demandent de continuer à faire partie d'Israël.
Deuxièmement, si la perspective d'un mouvement de frontière devient réelle, les Arabes israéliens peuvent exercer et exerceront leur droit en tant que citoyens d'Israël de quitter le Triangle pour aller vivre dans une région qui ne devrait pas être cédée à Mahmoud Abbas & Co. Cela s'est déjà produit à Jérusalem où, pour éviter de se retrouver en Palestine, les résidents arabes se sont déplacés en nombre important vers des zones à prédominance juive comme French Hill et Pisgat Ze'ev (des zones que, soit dit en passant, l'Autorité palestinienne considère comme des colonies israéliennes illégales). L'éminent journaliste Khaled Abu Toameh, qui vit dans une « colonie juive », se qualifie lui-même non sans humour de «colon arabe».
Le même mouvement se produit hors du Triangle. Ainsi Jalal Bana rapporte que « pratiquement sous le radar, nous avons observé un phénomène intéressant où de nombreux résidents du Triangle ont acheté des propriétés dans des villes juives. ... Certains y ont même emménagé. ... Cette tendance pourrait désormais s'accentuer : les jeunes couples ... préféreront acheter des appartements dans des endroits comme Harish et Netanya pour y vivre. »
Ainsi, alors que le transfert israélien du contrôle du Triangle de Galilée au profit des Palestiniens semble être une solution gagnant-gagnant élégante et simple, il est malheureusement irréalisable. Le gouvernement israélien l'aurait apparemment rejeté.
Il va sans dire que le sujet ne manque pas d'ironie. Ces Arabes israéliens qui manifestent à cor et à cri leur mépris pour l'État juif et qui font l'éloge des assassins d'enfants juifs (voyez les extrémistes qui leur servent de représentants au parlement) sont les mêmes qui espèrent y rester envers et contre tout plutôt que faire partie de la Palestine. La suggestion de Trump les rendra peut-être un rien plus réalistes, plus sobres et plus loyaux envers leur pays.
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SOURCE : Daniel Pipes
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11/02/2020
La politique énergétique absurde de l’Union européenne pourrait bien donner lieu à d’autres "Brexit"
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Obsédée par ses objectifs de réduction d’émission de CO2, l’Union européenne entend contrôler les modes de vie de chacun..
Par Mickaël Fonton
Embarquée dans une transition énergétique irréaliste, l’Union européenne risque d’aggraver le désamour qu’elle suscite déjà, estime Samuel Furfari, professeur à l’Université Libre de Bruxelles, Président de la Société Européenne des Ingénieurs et Industriels.
Comme tous les divorces, le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne après 47 ans est douloureux. La majorité des britanniques oublie l’énorme apport de l’UE depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les « brexiters » oublient que c’est grâce à elle et au soutien indéfectible des États-Unis que nous avons vaincu l’URSS et son communisme mortifère. Plus encore que la paix, l’UE a surtout réalisé la réconciliation entre les peuples, qui est une tâche plus délicate.
En 1919, à Versailles, on a négocié la paix, mais le traité n’a pas apporté la réconciliation. Comment celle-ci était-elle possible alors que ce traité, on le mentionne rarement, imposait à l’Allemagne vaincue de ne consommer que 78 millions de tonnes de charbon sur les 139 millions consommés avant la guerre ? On précise rarement aussi que le fameux économiste britannique John Maynard Keynes, que bien des États membres de l’UE s’empressent d’invoquer pour dépenser l’argent qu’ils n’ont pas, a quitté la délégation britannique parce qu’il refusait de cautionner cette mesure inique. Il fustigea cette erreur dans son livre, « Les Conséquences économiques de la paix », publié dès 1919.
Pourriez-vous vivre en 2020 en consommant la moitié de l’énergie que vous avez consommée en 2019 ? Non, bien sûr. C’est pourtant ce qui a été imposé au peuple allemand. Ce fut la première erreur majeure de l’Histoire en géopolitique de l'énergie. Robert Schuman a retenu la leçon, puisque cinq ans et un jour après la fin de la seconde guerre mondiale, il a proposé la réconciliation en utilisant cette fois comme outil l’abondance de l’énergie plutôt que sa pénurie. N’oublions pas en effet que la construction et la réconciliation européennes ont vu le jour grâce à la mise en commun des principaux éléments qui servaient à faire la guerre – l’acier et le charbon, l’énergie de l’époque –, le traité CECA étant la base de la paix et la réconciliation.
On observe aujourd’hui un désamour pour l’Union européenne, qui se manifeste entre autre par le Brexit. Il est temps de s’interroger sur les raisons d’un tel échec, car les divorces sont toujours des échecs. Très souvent, les torts sont partagés et l’UE serait bien inspirée de procéder à une analyse objective des siens. Les peuples aiment la liberté et ils perçoivent que l’UE s’ingère de plus en plus dans la vie intime des citoyens. Même si ce n’est pas le plus facile à saisir, il est crucial de comprendre que la « transition énergétique » est un de ces domaines capables d’influer profondément sur le quotidien des citoyens européens. Sans énergie, pas de vie, l’énergie est le sang qui coule dans les veines de l’économie et elle est même beaucoup plus décisive aujourd’hui qu’à l’époque du traité de Versailles.
C’est si vrai qu’en juin 1955 lors de la conférence ministérielle de Messine, qui devait jeter les bases des traités de Rome et Euratom, les pères fondateurs de l’Union ont compris qu’il n’y aurait pas d’avenir pour la Communauté européenne sans énergie bon marché et abondante. Or, la transition énergétique fait strictement l’inverse : sous prétexte de drastiquement couper les émissions de CO2, on veut à la fois utiliser moins d’énergie et faire en sorte que celle-ci soit de plus en plus chère. Pour cela on promeut les onéreuses énergies renouvelables et on taxe encore plus l’énergie fossile. Le vrai but de tout ceci étant de forcer les citoyens à consommer moins, à renoncer précisément à tout ce qui a fait la réussite sociale et humaine de l’Europe. C’est une négation de soi.
Bien entendu, les mesures visant la réduction de la pollution atmosphérique ou des eaux sont indispensables, de même que la quête de l’efficacité énergétique dont on rappellera cependant que, contrairement à ce que croient beaucoup de gens, elle est intrinsèquement liée à l’économie de marché. Dans un monde compétitif et transparent, l’inefficacité énergétique conduit à la perte de compétitivité et in fine à la faillite des « paresseux de l’efficacité énergétique ». Passons…
Ce qui se prépare, de manière évidente parfois, comme la promotion du véganisme, ou de manière plus sournoise à travers les directives de l’UE, c’est le contrôle de tous les aspects de notre vie quotidienne. Nul besoin d’attendre les méfaits d’une future intelligence artificielle, le contrôle se fera via votre consommation d’énergie. Richard Lindzen, grand climatologue, professeur au MIT, membre du GIEC, avait écrit il y a quelques années : « si vous contrôlez les émissions de CO2 vous contrôlez la vie ». Le moindre de nos gestes quotidiens dépend de la consommation d’énergie. Sans énergie il n’y a plus aucune activité humaine. C’est pourquoi le reste du monde, pragmatique, va continuer de tourner en utilisant des énergies fossiles.
Le rêve d’arriver à 100% d’énergie renouvelable va se fracasser inévitablement contre le double mur de la réalité physique (l’intermittence du renouvelable exige un appoint non renouvelable) et des chiffres : dans l’UE on ne produit que 2,5% de notre consommation d’énergie primaire à partir d’énergie éolienne et solaire malgré des dépenses de plus de mille milliards d’euros depuis 20 ans ! Redisons-le : limiter les émissions de CO2, c’est limiter notre consommation d’énergie, et donc le bien-être élémentaire mais aussi les systèmes éducatifs et de santé, dont tous les pays en développement rêvent pour leurs citoyens, et que ceux-ci recherchent jusqu’à risquer leur vie. Le drame, c’est que le sacrifice énorme des citoyens de l’UE (pour éliminer les 8% du total mondial qu’ils représentent depuis le départ du Royaume-Uni) sera complètement inutile.
Donald Trump a bien compris ces enjeux et en a fait un argument de pré-campagne électorale. Dans un discours prononcé ce 30 janvier dans l’Iowa, il a fustigé ses adversaires en disant à son auditoire, dans un résumé saisissant, « ils veulent tuer vos vaches ce qui signifie que vous allez suivre ». La frénésie pour nous imposer la réduction de notre consommation d’énergie touche en effet tous les aspects de notre vie, depuis l’alimentation jusqu’au transport, en passant par la culpabilisation de ceux qui prennent l’avion ou qui vont en vacances. L’affaire du climatologue Jean Jouzel, conspué par les Verts pour avoir donné des conférences sur la transition écologique à bord d’un navire de croisière, montre non seulement un exemple d’arroseur arrosé mais aussi le caractère obsessionnel de l’inquisition écologiste. A Berlin, les ONG environnementales vont même jusqu’à conseiller de ne plus tirer la chasse des toilettes que de temps en temps pour sauver la planète, comme si l’eau, (par ailleurs renouvelable et recyclable) économisée à Berlin pouvait être apportée dans les pays plus secs.
Concluons avec les Britanniques : il y a quelques années Tony Blair et Gordon Brown avaient envisagé un projet de « carte de crédit carbone » accordant un crédit limité de consommation de CO2 aux citoyens britanniques. L’idée n’a pas été poursuivie, mais elle est toujours bien présente dans la tête de certains. Si la majorité des députés européens continue à vouloir contrôler notre façon de vivre avec la complicité des « capitalistes verts» qui aiment vivre des crédits européens, les citoyens finiront par rejeter encore un peu l’Union. Si celle-ci mute définitivement en un lieu de contrainte et de contrôle, au lieu de demeurer un espace de liberté et de bien-être, d’autres Brexits auront lieu. Acclamons Robert Schuman et la conférence de Messine et rejetons le nouveau Versailles qu’on nous prépare.
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SOURCE : Valeurs Actuelles
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