20/06/2020
Radioscopie : Jean Raspail (1976)
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19/06/2020
Quand les archives de l'INA nous rappellent l'effondrement de la langue française
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Par Antoine Desjardins
Professeur de Lettres, membre du collectif "Sauver les lettres", co-auteur de "Sauver les lettres - Des professeurs accusent" (Textuel).
Antoine Desjardins déplore la dégradation du niveau de langage, facilement constatable à partir des vidéos de l'INA des années 1960.
Nous vivons l'époque du "je like ou je nique" explique Michel Onfray dans la première livraison de Front populaire. Il évoque un cerveau reptilien qui tient lieu désormais de cortex où les émotions primitives (on sait depuis peu, grâce à M. Castaner, que "l'émotion mondiale dépasse les règles juridiques") et l'instinct ont remplacé la capacité à réfléchir, à analyser, à argumenter. Le pathos remplace le logos. Mais ne serait-il pas question ici de langage articulé ? De capacité à mette en mots des émotions ? Ne serait-il pas question aussi de vocabulaire et de syntaxe ? De ressources langagière. Il fut des temps barbares et gothiques, pourtant, où l'école apprenait à tous, sans exception, un français riche et même porteur de références culturelles.
Les exclus de la langue, on le sait, sont amenés à se conduire comme les exclus tout court, prêts à s'engager dans le cycle de la révolte active. Le ghetto linguistique emprisonne ses victimes dans le ghetto social : ici naissent et naîtront les extrémismes, les intégrismes, les idéologies simplistes. A cerveau reptilien, réaction binaire, comme dit toujours Onfray. Un mot décrit l'incapacité à mettre des mots sur les émotions : l'alexithymie. Et c'est justement le grec qui aide à comprendre : a (privatif), lexi (λέζις, la parole, le mot) thymos (θυμός, état d’esprit, humeur). Nul doute que cette alexithymie a de beaux jours devant elle car, c'est bien de perte du logos dont il est question. L'incapacité à traduire des émotions fines et complexe, à nuancer, à s'exprimer clairement et distinctement, trouve sa solution dans le slogan mimétique ou pire, l'aboiement et la vie en meutes idéologiques.
RÉGRESSION DU LANGAGE
Je me me suis plongé dans les archives de l'INA pendant le confinement et une chose m'a frappé qui devrait faire s'interroger nos amis "progressistes" qui pensent que s'opposer à une régression c'est être conservateur et réactionnaire, et qu'on ne peut jamais dire que quelque chose de bon s'est perdu. Qu'une régression, voire un désastre, a bel et bien eu lieu : en l’occurrence ce qu'on pourrait appeler un effondrement syntaxique.
Les gens interviewés dans les années 60 et suivantes (Archives de l'INA, donc), au hasard, dans la rue, utilisaient un français beaucoup plus riche et soutenu qu'aujourd'hui, un français exempt de vulgarité, simple, mais solidement charpenté par une syntaxe correcte. Sans doute parce que l'école fonctionnait mal et n'avait pas été démocratisée. On y entend des commerçants, des ouvriers, des employés, des agriculteurs (qui ne sont pas des "clients" de journalistes, mais bien des quidams ) et on demeure frappé par la bonne maîtrise de la langue et l'abondance, souvent pittoresque, du vocabulaire. C'était avant que les pédagogues ne considérassent, à juste titre, la langue comme fasciste : un dispositif arbitraire de maintien de l'ordre social, un moyen de se distinguer et d'exclure l'autre. Un carcan à "déconstruire" (ce mot commence à donner la nausée à des gens passéistes qui n'ont rien compris aux avant-gardes) pour libérer la classe ouvrière. Heureusement, la grammaire fut mise en examen et traînée devant des juges progressistes, dès le milieu des années soixante-dix.
Désormais l’oppression a cessé presque partout et les écrivains académiques de la tradition scolaire ne viennent plus parasiter ou plomber les propos des uns et des autres pour entraver la libre expression, brider la spontanéité et la sincérité, et prescrire un soi-disant bon usage. J'ai entendu une jeune employée de boulangerie interviewée et citant, au détour d'une phrase, un propos de... Victor Hugo (un auteur blanc colonialiste soit dit au passage). Une apprentie boulangère, autant dire, le prolétariat. Rétrospectivement, j'ai un peu honte pour elle : quel genre de conditionnement cette pauvre femme a-t-elle pu subir durant une scolarité pourtant courte ?
Circonstance indéniablement aggravante, cette citation venait de façon très pertinente orner des paroles fort justes, syntaxiquement élaborées, prononcées distinctement, avec aisance et naturel, sans le moindre empêchement ! Brisée par la violence symbolique d'une école primaire réactionnaire, la jeune femme, colonisée et assujettie, singeant la voix de son maître, m'est apparue comme la victime inconsciente de normes évidemment discriminatoires qu'heureusement l'école moderne a su depuis longtemps déconstruire ! Ce monde en noir et blanc de la télévision du passé me fait horreur : il m'a fait voir en vérité dans quel Enfer de réaction nous fussions demeurés si le progrès n'avait pas continué sa marche tranquille vers toujours plus d'égalité en vue de l'extinction progressive des Lumières, matrice du paternalisme de l'homme blanc européen et du colonialisme.
Tout le monde parlerait en bon français, y compris dans nos banlieues, au grand dam de la pluralité linguistique, des cultures et de la diversité ! Si l'école était demeurée comme lieu de l’apprentissage de la maîtrise des passions-pulsions c'est à dire lieu de répression, on n'aurait pas assisté à la libération de tous. Merveilleuse libération dont on voit les effets. Comme dit Dany-Robert Dufour, le credo pédagogique fut : "Libérez-moi de tout ce qui m’aliène (les institutions, la culture, la civilisation, la langue, les signifiants, le nom du père, les savoirs, les pouvoirs, etc.) et vous allez voir ce que vous allez voir !" Et on a vu. Et on voit.
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Source : Marianne
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« Assa Traoré ne fait qu’imiter les mouvements noirs américains des années 60 »
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FIGAROVOX/TRIBUNE - L’évolution du discours de la soeur d’Adama Traoré témoigne de l’importation en France d’un indigénisme noir tout droit venu des États-Unis et qui n‘existe que grâce aux alliances hasardeuses de ceux qui contestent l’État, analyse l’essayiste Anne-Sophie Nogaret.
Par Anne-Sophie Nogaret
Anne-Sophie Nogaret est auteur notamment d’un essai intitulé Du mammouth au Titanic, de la déséducation nationale, et de Français malgré eux, racialistes, décolonialistes, indigénistes, ceux qui veulent déconstruire la France, co-écrit avec Sami Biasoni.
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Assa Traoré est un personnage très intéressant. Non, comme le dit France Culture, pour sa « puissance », son charisme, ou son combat politique. Non, Assa Traoré n’est intéressante qu’en tant qu’elle témoigne du fonctionnement de la mouvance indigéniste qui l’a créée de toutes pièces.
L’existence médiatique de la jeune femme commence à la mort tragique de son frère Adama. Dans le portrait qu’en fait « Libération » en septembre 2016, elle évoque la mort de celui-ci: une bavure dit-elle à l’époque, récusant les rumeurs de crime raciste. Elle réitère par ailleurs sa foi en Allah, précise qu’elle est mariée religieusement et dénonce la stigmatisation du burkini. Bref, le discours penche du côté d’un islam politique soft. Le portrait illustrant l’article la montre portant turban, une voilette de tulle noir devant le visage.
Depuis, sous l’influence de son mentor et coach Youcef Brakni, dont le virulent discours anti-police ne doit pas faire oublier l’engagement passé auprès du Mouvement Islamique de Libération, le positionnement de l’icône s’est subtilement décalé vers les États-unis et la cause noire américaine. Assa Traoré, coupe afro et poing levé, est la nouvelle Angela Davis. Une rencontre entre le modèle et la copie a d’ailleurs été organisée en 2018, marquant l’adoubement de la mouvance indigéniste française par l’activisme noir américain. Pas question ici de filiation historique, qu’on serait d’ailleurs bien en peine de trouver. Pas question de filiation théorique, la pensée d’Assa Traoré se résumant aux slogans que lui écrit Youcef Brakni et qu’elle récite en public. Il ne s’agit en réalité que d’imiter les signifiants visuels du mouvement noir américain des années 60 et 70. Les médias adorent, les vieux retrouvent leur jeunesse, les jeunes, s’ils ne comprennent pas nécessairement la référence, trouvent ça cool.
Corollaire nécessaire à l’iconographie « révolutionnaire », le story telling est en place : Assa ne parle plus de bavure pour expliquer la mort de son frère, mais d’assassinat délibéré commis par des policiers aux ordres d’un état raciste. Comme sa coupe de cheveux, la mort de son frère s’inscrit désormais dans un référentiel américain.
Assa Traoré est donc devenue un personnage fondamentalement mimétique, singeant les gestes d’une histoire exogène. En cela, elle participe de l’essence de la mouvance indigéniste. Comme elle, la mouvance indigéniste ne peut exister de façon autonome. Comme elle, elle ne vit que par phagocytage et mimétisme. Pour sortir de sa dimension groupusculaire en effet, la mouvance indigéniste n’a d’autre choix que de s’allier aux mécontents tous azimuts. C’est la méthode Alinsky, que pratique l’extrême gauche qui se traduit par une quête perpétuelle d’alliances qui mobilise toute son énergie et ratisse large : antifas, parents d’élèves, soignants, insoumis, gilets jaunes, écolos... jusqu’aux militants basques ! Cette nécessité vitale de raccrocher leurs wagons à une locomotive dont ils espèrent pouvoir un jour éjecter le conducteur à leur profit témoigne d’une seule réalité: l’indigénisme français n’a pas de substance propre. Ceci constitue d’ailleurs sa tache originelle, le discours des fondateurs du PIR étant lui-même une copie fidèle de la rhétorique FLN. Revanchisme anhistorique et obsessionnel, l’indigénisme français est un nihilisme qui ne laisse qu’un champ de ruines chez ses anciens alliés, contre lesquels il se retourne systématiquement. L’indigénisme français ne sait pas se battre seul, contraint faute de fondamentaux d’enfourcher tout ce qui autour de lui s’agite. Il est probable que les Tchétchènes qui ont fait irruption à Dijon les relèguent rapidement à l’arrière plan de la scène médiatique. Reste, une fois de plus, à comprendre pourquoi les médias se laissent à ce point leurrer par une imagerie et un story telling grossiers, se mettant au service du nihilisme racialiste.
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SOURCE : Le Figaro
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Au revoir Sibeth, tu vas nous manquer !
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L’ADIEU AUX ARMES
Au revoir Sibeth, tu vas nous manquer !
Ton départ est – quasiment – acquis. Mais c’est contrainte et forcée par ton employeur que tu vas sans doute rendre ton tablier.
Par Benoît Rayski
Je te dis « tu » car, comme Eluard, je dis tu à tous ceux que j’aime. Oui, Sibeth, nous t’avons aimée. Sur la mer plate et ennuyeuse de la macronie tu faisais des vagues belles et tumultueuses. Sans toi ce quinquennat, dont il est à craindre que tu ne vois pas la fin, n’aurait été que ce qu’il est : une étendue d’eau croupissante.
Nous avons aimé tes robes multicolores qui auraient fait pâlir de jalousie un kaléidoscope. Nous avons adoré que tu aies apporté une tache vivifiante de couleur au sein d’une équipe de mâles blancs. Oui, tu as fait preuve d’une fougue juvénile qui tranchait avec la langue empoulée de ton boss.
Nous avons été subjugués par tes sorties et saillies rafraîchissantes. Seule toi, oui toi seule, avais eu le courage de dire que tu mentirais pour protéger ton employeur. On s’est alors moqué de toi alors qu’il aurait fallu saluer ton dévouement sans failles. Tu étais un soldat fidèle et ton chef en a profité pour s’abriter derrière toi. Aujourd’hui, cet ingrat, ce goujat, ce misogyne, ce raciste a préféré écouter les conseils de Gilles Le Gendre, un autre suprémaciste blanc, qui t’a rayé de la liste des candidats pour un remaniement ministériel.
Nous étions tristes et tu as réussi à nous redonner le sourire. Nous avons frémi de joie quand tu as dit que tu étais de tout cœur avec les Parisiens qui souffraient de la grève du métro et que toi tu étais obligée de prendre ta voiture de fonction. Nous avons été éblouis quand tu as déclaré que les enseignants qui ne foutaient rien pouvaient aller travailler à la campagne. Nous avons été subjugués par ta franchise quand tu as dit que tu ne savais pas mettre un masque. Et nous avons écrasé de notre mépris les connards qui ont ricané en prétendant que, eux, n’avaient pas de masques.
Tu vas, nous le craignons, nous laisser seuls avec ton chef. Nous lui ferons chèrement payer son ingratitude à ton égard. Mais tu pars avec panache. A peine le boss avait-il dit qu’aucun nom ne serait effacé de l’histoire de France, tu t’es dressée contre cet outrage fait aux minorités dont tu es si proche.
Ainsi tu as demandé que la plaque avec le nom du maréchal Bugeaud soit enlevée. Une façon de dire à celui que tu avais si loyalement servi « va te faire f… ». Toutes nos banlieues ont alors vibré pour toi, avec toi.
Dans le temps, sous la IVe République, quand un ministre sentait venir l’heure de partir il s’arrangeait pour « tomber à gauche ». C’était chic, bien vu et prometteur pour l’avenir. Toi, tu as décidé, l’époque ayant changé, de « tomber du côté du 93 ».
On te comprend, Sibeth. Mais quand même, qu’est- ce qu’une jeune femme de bonne famille sénégalaise irait faire dans des territoires contrôlés par les imams et les dealers ? Sais-tu que là-bas tu ne pourras plus mettre les robes qui font tout ton charme. Non, Sibeth, nous ne voulons pas te voir en burqa !
Ps : Nous allions oublier l’essentiel. Tu as demandé à ce que les statistiques ethniques soient légalisées en France. Bien sûr que ce n’était pas pour compter le nombre de Noirs dans les prisons. Mais pour corriger à la hausse le nombre scandaleusement insuffisant de Noirs au gouvernement, à l’Assemblée nationale, à l’Académie française. Ca n’a pas plu à ton patron. Et il a envoyé Le Maire et Darmanin dire que ta suggestion était idiote. Ainsi tu mourus avec courage.
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SOURCE : Atlantico
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14/06/2020
Jean Raspail (Sud Radio)
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12/06/2020
Aldous Huxley interviewé, en français, par Hubert Aquin en 1960
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11/06/2020
Philippe de Villiers - Sud Radio
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10/06/2020
Antonin ARTAUD – Face à Sollers (ORTF, 1966)
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Professeur Didier Raoult : Les Marx Brothers font de la science : l’exemple de RECOVERY
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09/06/2020
LA VÉRITÉ SUR LE RACISME AUX USA
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07/06/2020
Candace Owens : "Confession I DO NOT support George Floyd and I refuse to see him as a martyr"
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Candace Owens, jeune noire républicaine. 18 minutes d'intelligence pleine de grâce et d'arguments qui font mouche. Je la vois bien devenir présidente des USA d'ici 15/20 ans... Bossez votre anglais...
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Une pauvre femme noire dit sa vérité aux émeutiers du "Black Lives Matter"
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Sous prétexte de protester contre la situation des noirs américains et contre les violences policières, des émeutiers du "Black Lives Matter" ont ravagé l'échoppe d'une... femme noire... qui leur dit sa vérité. Bossez votre anglais !
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Une noire américaine dit sa vérité à une petite bourgeoise blanche gauchiste
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De plus en plus de noirs, aux USA, en ont assez d'être sans cesse assimilés à d'éternelles victimes du système. Conscientisés, ils refusent que les petits idéologues blancs racialistes pensent à leur place sous prétexte de les défendre. Ils se veulent égaux aux autres citoyens et, pour cela, désirent être traités comme tels et non pas mis sur le podium de la constante victime sociale. Les démocrates sont ravis d'avoir à leur botte un électorat noir américain, maintenu sous perfusion d'assistanat et disponible pour se rendre aux urnes afin de voter dans le sens qui convient au politiquement correct. Cette femme noir laisse éclater sa colère et fait mouche. Le bon sens humain !
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04/06/2020
Le professeur Didier Raoult répond aux questions de Ruth Elkrief et Margaux de Frouville (BFM TV)
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Professeur Didier Raoult en 2012
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En 2012, le professeur Didier Raoult, droit dans ses bottes et la tête froide, balançait tout déjà avec une grande précision et sans prendre de gants...
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03/06/2020
Répliques (Finkielkraut) : De Gaulle, Pétain, la France (avec Eric Zemmour et Paul Thibaud)
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02/06/2020
"L'Odyssée" de Franco Rossi
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Sans doute la meilleure adaptation filmée de L'Odyssée d'Homère... Superproduction européenne pour la Télévision, tournée en 1968 et associant la France, l'Allemagne, l'Italie et la Yougoslavie de Tito. Le rôle principal d'Ulysse fut interprété par le comédien yougoslave d'ethnie albanaise du Kosovo, Bekim Fehmiu, et le tournage eut lieu en grande partie en Croatie et au Monténégro. Ce qui rendit bien des yougoslaves très fiers à l'époque. Le rôle de Pénélope est tenu par Irène Papas.
J'ai vu la série à la télévision française lors d'une de sa rediffusion en 1979 et j'ai dû en voir quelques épisodes en Yougoslavie elle-même durant mes vacances d'été là-bas... mais je n'en suis que vaguement sûr. L'histoire m'avait fasciné et j'avais adoré Bekim Fehmiu que j'avais déjà vu dans "J'ai même rencontré des Tziganes heureux" en Yougoslavie, film de 1967 ayant obtenu le Prix Spécial du Jury à Cannes la même année.
Un très bon moyen pour découvrir le récit homérique...
Ici présenté en 4 longs épisodes en version française...
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3/4
4/4
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Professeur Didier Raoult : Les Pieds nickelés font de la science
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31/05/2020
Bertrand Alliot -"L'écologie s'est beaucoup trompé" (Sud Radio)
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Michel Maffesoli : "La stratégie de la peur"
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Par Michel Maffesoli
Depuis des mois, nous vivons dans la peur. Mais la crise sanitaire justifiait-elle que les contacts sociaux soient à ce point étouffés entre les individus ? Et quel bilan pouvons-nous tirer de cette période de confinement, du point de vue des relations humaines ? Michel Maffesoli nous livre son verdict.
Il n’est pas question de dire que la crise sanitaire n’existe pas, nous sommes nombreux à avoir des amis qui s’en sont en allés, ou des proches qui sont atteints ! Mais nos regrets et notre tristesse ne doivent pas nous faire oublier qu’il est une crise de plus grande ampleur : crise civilisationnelle s’il en est !
On ne le redira jamais assez : « tout est symbole ». Il faut avoir la lucidité et le courage de dire, pour employer un vieux mot français, ce que « monstre » ce symbole. Fût-ce dans ses aspects monstrueux. En la matière et en paraphrasant ce que disaient en leur temps nos amis situationnistes, il convient donc d’établir un « véridique rapport » sur le libéral mondialisme !
Pourquoi les milliardaires sont-ils philanthropes ?
Puis-je le faire, tout d’abord, d’une manière anecdotique. Mais en rappelant qu’en son sens étymologique : « an-ekdotos », c’est ce qui n’est pas publié, ou ce que l’on ne veut pas rendre public. Mais qui, pour des esprits aigus, n’est pas sans importance ! On peut donc se poser cette question : pourquoi des milliardaires font-ils de la philanthropie ? Car, on le sait, il existe chez eux une étroite liaison entre leur morale et leur compte en banque.
Bill Gates, préoccupé par le « coronavirus », finance largement l’OMS. Sans oublier ses largesses pour bien le faire savoir. Ainsi en France, ce journal « de référence » qu’est Le Monde qui, oubliant sa légendaire déontologie, accepte, contre espèces sonnantes et trébuchantes, que le magnat en question publie un article pour expliquer ses généreuses préoccupations concernant le Covid-19.
Un tel fait est loin d’être isolé. Ceux qui détiennent le pouvoir économique, politique, journalistique sentant, pour reprendre le titre de George Orwell, leur « 1984 » menacé, tentent dans leur nowlangue habituelle, de faire oublier que leur préoccupation est, tout simplement, le maintien du nouvel ordre mondial dont ils sont les protagonistes essentiels. Et, pour ce faire, ils surjouent, jusqu’à plus soif, la « panique » d’une pandémie galopante. Pour reprendre un terme de Heidegger (« Machenschaft »), ils pratiquent la manigance, la manipulation de la peur.
L’impéritie du pouvoir technocratique.
Il y avait, en effet, deux stratégies possibles : celle du confinement a pour objectif la protection de chacun, en évitant le trop plein de contaminations entraînant une surcharge des services de réanimation accueillant les cas graves. Protection organisée par un Etat autoritaire et à l’aide de sanctions, une sorte de sécurité sanitaire obligatoire. Stratégie fondée sur les calculs statistiques et probabilistes des épidémiologistes. Selon l’adage moderne, n’est scientifique que ce qui est mesurable. Autre stratégie, médicale celle-ci (la médecine est un savoir empirique, un art, pas une Science, en tout cas est fondée sur la clinique [expérience] et pas uniquement sur la mesure) : dépister, traiter, mettre en quarantaine les personnes contaminantes pour protéger les autres. Stratégie altruiste.
Certes, l’impéritie d’un pouvoir technocratique et économiciste a privé sans doute la France des instruments nécessaires à cette stratégie médicale (tests, masques), certes l’organisation centralisée et étatique ne permet pas de telles stratégies essentiellement locales et diversifiées. Mais une telle stratégie traduit aussi la défiance généralisée du pouvoir, politiques et hauts fonctionnaires, envers le « peuple ». Protéger les gens fût-ce contre leur gré, au mépris des grandes valeurs fondant la socialité : l’accompagnement des mourants ; l’hommage aux morts ; les rassemblements religieux de divers ordres ; l’expression quotidienne de l’amitié, de l’affection. Le confinement est fondé sur la peur de chacun par rapport à chacun et la sortie du confinement va être encadrée par des règles de « distanciation sociale » fondées sur le soupçon et la peur.
La stratégie de la peur.
Faire peur pour sauver un monde en décadence ! Faire peur afin d’éviter les soulèvements, dont on peut dire, sans jouer au prophète, qu’ils ne manquent pas (et surtout ne manqueront pas) de se multiplier un peu partout de par le monde. N’oublions pas qu’en France, le confinement a succédé à deux ans de révolte des Gilets jaunes suivies par les manifestions contre la technocratique et libérale réforme des retraites. On imagine la haine du « populo » qui anime nos élites ! Mais l’esprit de révolte est dans l’air du temps. Ortega y Gasset, dans La Révolte des masses parlait à ce propos d’un « impératif atmosphérique ». Cet impératif, de nos jours, c’est celui de la révolution, si on la comprend en son sens premier : revolvere, faire revenir ce que l’idéologie progressiste s’était employée à dépasser. Revenir à un « être-ensemble » traditionnel et enraciné.
C’est contre un tel impératif : le retour à un ordre des choses bien plus naturel, que les diverses élites s’emploient à attiser la peur, et ce pour faire faire perdurer les valeurs sociales qui furent celles des « temps modernes ». Pour le dire succinctement, émergence d’un individualisme épistémologique et ce grâce à un rationalisme généralisé au motif d’un progressisme salvateur.
Ce sont, en effet, ces valeurs qui engendrèrent ce que mon regretté ami Jean Baudrillard a appelé la « société de consommation », cause et effet de l’universalisme propre à la philosophie des Lumières (XVIIIe siècle) dont la « mondialisation » est la résultante achevée. Le tout culminant dans une société parfaite, on pourrait dire « trans-humaniste », où le mal, la maladie, la mort et autres « dysfonctionnements » auraient été dépassés.
Le scientisme.
Voilà bien ce qu’une maladie saisonnière érigée en pandémie mondiale s’emploie à masquer. Mais il est certain que les hypothèses, analyses, pronostics, etc., sur le « monde d’après » signifient bien que ce qui est en cours est un véritable changement de paradigme que l’aveuglement des élites au pouvoir n’arrive pas à occulter. En effet, les mensonges, vains discours et sophismes ont de moins en moins de prise. « Le roi est nu », et cela commence de plus en plus à se dire. Devant ce qui est évident : la faillite d’un monde désuet, les évidences théoriques des élites ne font plus recette.
Devant cette méfiance grandissante, ce « on » indéfini caractérisant la Caste au pouvoir agite le paravent scientifique, peut-être vaudrait-il mieux dire, pour reprendre le terme d’Orwell, elle va utiliser la nowlangue scientiste.
Revêtant l’habit de la science, et mimant les scientifiques, le « scientisme » est en fait la forme contemporaine de la croyance béate propre au dogmatisme religieux. Les esprits fumeux ayant le monopole du discours public sont, en effet, les croyants dogmatiques du mythe du Progrès, de la nécessité de la mondialisation, de la prévalence de l’économie et autres incantations de la même eau.
Il s’agit là d’un positivisme étriqué qui, comme le rappelle Charles Péguy, n’est qu’une réduction médiocre du grand « positivisme mystique » d’Auguste Comte. La conséquence de ce positivisme étriqué est le matérialisme sans horizon qui fut la marque par excellence de la modernité. Matérialisme brutal que n’arrivent pas à masquer les discours grandiloquents, doucereux, empathiques ou tout simplement frivoles propres au pouvoir politique et aux « médias mainstream » (véritable Ministère de la Propagande) lui servant la soupe.
C’est parce qu’il n’est pas enraciné dans l’expérience collective que le « scientiste » se reconnaît à la succession de mensonges proférés à tout venant. L’exemple des sincérités successives à propos des masques ou des tests, est, à cet égard, exemplaire. Mais ces mensonges soi-disant scientifiques sont aux antipodes de ce qu’est une science authentique.
Souvenons-nous, ici, de la conception d’Aristote. Avoir la science d’une chose, c’est en avoir une connaissance assurée. C’est-à-dire qui consiste à montrer en quoi cette chose est ainsi et pas autrement. C’est bien ce qu’oublie le « scientisme » dont se parent les élites politiques et divers experts médiatiques qui transforment la crise sanitaire en véritable fantasme. Et ce afin de « tenir » le peuple et de conforter sa soumission.
Le peuple-enfant.
Ce faisant, ce « on » anonyme qu’est le Big Brother étatique ne sert pas la science. Il se sert de la science pour des objectifs politiques ou économiques : maintien du consumérisme, adoration du « veau d’or du matérialisme », perdurance de l’économicisme propre à la modernité. C’est cela que profèrent, ad nauseam, ceux que L. F. Céline nommait, bellement, les « rabâcheurs d’étronimes sottises » ; chargés de reformater n’importe quel « quidam » en lui servant, à tout propos, la soupe de la bien-pensance. Et ce afin de le maintenir dans une « réification » objectale qui est l’enjeu de la crise sanitaire devenue un fantasme de plus en plus envahissant. Car pour reprendre l’image du Big Brother et du psittacisme dominant, il s’agit bien d’infantiliser le peuple. Répéter, mécaniquement, des mots vides de sens, que même ceux qui les emploient ne comprennent pas, ou de travers.
Considérer le peuple comme un enfant incapable de prendre les bonnes décisions, incapable de juger ou de discerner ce qui est bon pour lui et pour la collectivité, voilà bien l’essence même de la « populophobie » caractérisant les élites en faillite.
En faillite, car une élite est légitime lorsqu’elle est greffée sur la sagesse populaire. C’est ce qu’exprime l’adage : « omnis auctoritas ad populo ». Et parler, à tire larigot, de « populisme » est le signe que la greffe n’a pas pris, ou n’existe plus. En oubliant ce que j’ai, en son temps, nommé la « centralité souterraine », propre à la puissance du peuple, on ne peut plus saisir la poussée intérieure de la sève vitale. Ce qui est l’authentique science : avoir une connaissance essentielle de la substantielle réalité, celle de la vie quotidienne.
Les technocrates.
Voilà ce que sont incapables de faire les faux savants et les vrais sophistes qui dénaturent la raison authentique, celle s’appuyant sur le sensible, c’est-à-dire sur ce qui est Réel. Parler de populisme, c’est ne rien saisir de la bonhomie du peuple, ne rien comprendre à sa « popularité ».
Le signe le plus évident de cette déconnexion, c’est lorsqu’on entend l’actuel locataire de l’Élysée parler avec condescendance des manifestations, par exemple celles du Premier Mai, comme étant le fait de « chamailleurs » qu’il faut bien tolérer. Étant entendu, sous-entendu, que ces chamailleries ne doivent en rien perturber le travail sérieux et rationnel de la technocratie au pouvoir.
Technocratie incapable d’être attentive à la voix de l’instinct. Voix de la mémoire collective, amoncelée depuis on ne sait plus quand, ni pourquoi. Mais mémoire immémoriale, celle de la société officieuse devant servir de fondement à l’éphémère société officielle, celle des pouvoirs.
Cette voix de l’instinct avait, de longue tradition, guidé la recherche de l’Absolu. Et ce de quelque nom que l’on pare celui-ci. L’incarnation de l’absolu étant ce que l’on peut appeler, après mon maître Gilbert Durand, une « structure anthropologique » essentielle. Et c’est cette recherche que la modernité s’est employée à dénier en la vulgarisant, la « profanisant » en un mythe du Progrès au rationalisme morbide et au matérialisme on ne peut plus étroit. D’où sont sortis le consumérisme et le mondialisme libéral.
La socialité ordinaire.
Auguste Comte, pour caractériser l’état de la société propre aux Temps modernes disait judicieusement reductio ad unum. L’un de l’Universalisme, l’un du Progressisme, l’un du Rationalisme, de l’Économicisme, du Consumérisme etc. C’est bien contre cette unité abstraite que la colère gronde, que la méfiance s’accroit. Et c’est bien parce qu’elle pressent que des soulèvements ne vont pas tarder à se manifester que la Caste au pouvoir, celle des politiques et de leurs perroquets médiatiques, s’emploie à susciter la peur, le refus du risque, la dénégation de la finitude humaine dont la mort est la forme achevée.
C’est pour essayer de freiner, voire de briser cette méfiance diffuse que l’élite en déshérence utilise jusqu’à la caricature les valeurs qui firent le succès de ce que j’appellerais le « bourgeoisisme moderne ». Autre manière de dire le libéral mondialisme.
Ce que le Big Brother nomme le « confinement » n’est rien d’autre que l’individualisme épistémologique qui, depuis la Réforme protestante fit le succès de l’« esprit du capitalisme »(Max Weber). « Gestes barrières », « distanciation sociale » et autres expressions de la même eau ne sont rien d’autre que ce que l’étroit moralisme du XIXe siècle nommait « le mur de la vie privée ». Ou encore chacun chez soi, chacun pour soi.
Pour le dire d’une manière plus soutenue, en empruntant ce terme à Stendhal, il s’agit là d’un pur « égotisme », forme exacerbée d’un égoïsme oubliant que ce qui fonde la vie sociale est un « être-ensemble » structurel. Socialité de base que la symbolique des balcons, en Italie, France ou Brésil, rappelle on ne peut mieux.
L’effervescence en gestation va rappeler, à bon escient, qu’un humanisme bien compris, c’est-à-dire un humanisme intégral, repose sur un lien fait de solidarité, de générosité et de partage. Voilà ce qui est l’incarnation de l’absolu dans la vie courante. On ne peut plus être, simplement, enfermé dans la forteresse de son « chez soi ». On n’existe qu’avec l’autre, que par l’autre. Altérité que l’injonction du confinement ne manque pas d’oublier.
La mascarade des masques.
Amusons-nous avec une autre caricature : la mascarade des masques.
Souvenons-nous que tout comme la Réforme protestante fut un des fondements de la modernité sous l’aspect religieux, Descartes le fut sous la dimension philosophique. Qu’ils en soient ou non conscients, c’est bien sous son égide que les tenants du progressisme développent leurs théories de l’émancipation, leurs diverses transgressions des limites et autres thématiques de la libération.
Descartes donc, par prudence, annonçait qu’il avançait masqué (« larvato prodeo »). Mais ce qui n’était qu’une élégante boutade devient une impérative injonction grâce à laquelle l’élite pense conforter son pouvoir. Resucée de l’antique, et souvent délétère, theatrum mundi !
On ne dira jamais assez que la dégénérescence de la cité est corrélative de la « théâtrocratie ». Qui est le propre de ceux que Platon nomme dans le mythe de la Caverne, « les montreurs de marionnettes » (République, VII). Ce sont les maîtres de la parole, faisant voir des merveilles aux prisonniers enchaînés au fond d’une caverne. La merveille de nos jours ce sera la fin d’une épidémie si l’on sait respecter la pantomime généralisée : avancer masqué. Le spectaculaire généralisé.
N’est-ce point cela que Guy Debord annonçait lorsqu’après la « Société du spectacle » (1967) dans un commentaire ultérieur, il parlait du « spectacle intégré ». Sa thèse, connue ? comprise ? c’est l’aliénation, c’est-à-dire devenir étranger à soi-même à partir du consumérisme et ce grâce au spectacle généralisé. Ce qui aboutit à la généralisation du mensonge : le vrai est un moment du faux.
Dans la théâtralité de la Caste politique, cela ne vous rappelle-t-il rien ? Le faux se présente masqué, comme étant un bien. Ce que Jean Baudrillard nommait le « simulacre » (1981) : masque du réel, ce qui masque la profonde réalité du Réel. Ce que Joseph de Maistre nommait la « réité » !
Comme ce que fut la série américaine « Holocauste », le masque consiste à susciter des frissons dissuasifs (de nos jours, la peur de l’épidémie, voire de la pandémie) comme « bonne conscience de la catastrophe ». En la matière, implosion de l’économicisme dominant où la valeur d’usage telle qu’Aristote l’analyse (Le Politique ch. III, par 11) est remplacée par la valeur d’échange.
C’est ce que les montreurs de marionnettes, inconsciemment (ils sont tellement incultes) promeuvent. Le masque, symbole d’une apparence, ici de la protection, ne renvoyant à aucune « réité », mais se présentant comme la réalité elle-même.
La finitude humaine.
Pour donner une référence entre Platon et Baudrillard, n’est-ce pas cela le « divertissement » de Pascal ? Cette recherche des biens matériels, l’appétence pour les activités futiles, le faire savoir plutôt qu’un savoir authentique, toutes choses qui, éléments de langage aidant, constituent l’essentiel du discours politique et des rabacheries médiatiques. Toutes choses puant le mensonge à plein nez, et essayant de masquer que ce qui fait la grandeur de l’espèce humaine, c’est la reconnaissance et l’acceptation de la mort.
Car pour le Big Brother le « crime-pensée » par excellence est bien la reconnaissance de la finitude humaine. De ce point de vue, le confinement et la mascarade généralisée sont, dans la droite ligne du véritable danger de toute société humaine : l’aseptie de la vie sociale. Protection généralisée, évacuation totale des maladies transmissibles, lutte constante contre les germes pathogènes.
Cette « pasteurisation » est, à bien des égards, tout à fait louable. C’est quand elle devient une idéologie technocratique qu’elle ne manque pas d’être elle-même pathogène. Très précisément en ce qu’elle nie ou dénie cette structure essentielle de l’existence humaine, la finitude. Ce que résume Heidegger en rappelant que « l’être est vers la mort » (Sein zum Tode). À l’opposé de la mort écartée, la mort doit être assumée, ritualisée, voire homéopathisée. Ce que dans sa sagesse la tradition catholique avait fort bien cristallisé en rendant un culte à « Notre Dame de la bonne Mort ».
Une communion nécessaire.
Si l’on comprend bien que, dans les cas de soins donnés à des personnes contagieuses, les soignants observent toutes les règles d’hygiène, masque, distanciation et protections diverses, ces mêmes règles appliquées urbi et orbi à des personnes soupçonnées a priori d’être contaminantes ne peuvent qu’être vécues comme un déni de l’animalité de l’espèce humaine. Réduire tous les contacts, tous les échanges aux seules paroles, voire aux paroles étouffées par un masque, c’est en quelque sorte renoncer à l’usage des sens, au partage des sens, à la socialité reposant sur le fait d’être en contact, de toucher l’autre : embrassades, câlins et autres formes de tactilité. Et refuser l’animalité expose au risque de bestialité : les diverses violences intra-familiales ponctuant le confinement comme les délations diverses en sont un témoignage probant.
Le confinement comme négation de l’être-ensemble, la mascarade comme forme paroxystique de la théâtralité, tout cela tente, pour assurer la perdurance du pouvoir économiciste et politique, de faire oublier le sens de la limite et de l’indépassable fragilité de l’humain. En bref l’acceptation de ce que Miguel de Unamuno nommait le « sentiment tragique de l’existence ».
C’est ce sentiment qui assure, sur la longue durée, la perdurance du lien social. C’est cela même qui est le fondement de la bonhomie populaire : solidarité, entraide, partage, que la suradministration propre à la technocratie est incapable de comprendre. C’est ce sentiment, également, qui au-delà de l’idéologie progressiste, dont l’aspect dévastateur est de plus en plus évident, tend à privilégier une démarche « progressive ». Celle de l’enracinement, du localisme, de l’espace que l’on partage avec d’autres. Sagesse écosophique. Sagesse attentive à l’importance des limites acceptées et sereinement vécues. C’est tout cela qui permet de comprendre la mystérieuse communion issue des épreuves non pas déniées, mais partagées. Elle traduit la fécondité spirituelle, l’exigence spirituelle propres aux jeunes générations. Ce qu’exprime cette image de Huysmans : « coalition de cervelles, d’une fonte d’âmes » !
C’est bien cette communion, qui, parfois s’exprime sous forme paroxystique. Les soulèvements passés ou à venir en sont l’expression achevée. À ces moments-là, le mensonge ne fait plus recette. Qui plus est, il se retourne contre ceux qui le profèrent. N’est-ce point cela que relève Boccace dans le Decameron : « Le trompeur est bien souvent à la merci de celui qu’il a trompé. » Acceptons-en l’augure.
Michel Maffesoli
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SOURCE : L'Inactuelle
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Camélia Jordana et le marketing des origines
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
Par Lucas Bretonnier
Rédacteur en chef du service Société
Quel est le point commun entre la chanteuse Camélia Jordana et le site Myheritage.com ? Le marketing des origines. Quand un petit test ADN vaut toutes les publicités du monde…
Camélia Jordana a pris le problème à la racine... Pour la promotion de son nouvel album, Lost, elle est apparue coiffée de tresses. Simple coquetterie ? Que nenni. L’ancienne candidate de la Nouvelle Star quitte les habits de la gentille chanteuse à grosses lunettes pour un come back to the roots. « On avait très envie que cette musique prenne racine en les miennes, dit-elle à Fraîches, « le media pour les femmes libérées » (sic), hébergé par Minutebuzz. A savoir que mon ADN musical, et que mon ADN tout court d’ailleurs, viennent imprimer cette identité musicale… Mes origines, c’est quelque chose que j’avais envie de cacher mais avec le temps, je me suis rendu compte que c’était ma force et qu’il fallait que je la défende et que je l’assume et que je le crie haut et fort ! ».
Chacun a le droit d’assumer ses origines. A fortiori quand, à l’instar de Camélia Jordana, il ou elle a été victime de racisme. Mais pourquoi passer d’un extrême (la honte) à un autre (la revendication criarde) ? Surtout si c’est pour nous assommer avec des clichés aussi lourds qu’un album de famille : « C’est un vrai pouvoir d’avoir une double culture. C’est plus de traditions, plus d’amour, plus d’héritages, plus de langues, plus de vie… Ça m’a permis d’avoir cet appétit pour la différence et l’inconnu ». Bah oui, si vous n’avez pas une tante kabyle, un grand-père antillais et un peu de sang mongol, vous êtes hermétique à l’altérité.
Le risque de creuser le sillon de l’essentialisme
Cela dit, on comprend l’intérêt de brasser large quand on veut vendre des disques : « J’aime me définir comme une jeune femme arabe, française, parisienne, du sud de la France », poursuit la chanteuse, avant de se lancer dans l’inventaire de ses origines - algériennes, marocaines, berbères, kabyles et chinoises. Elle pêche le client dans les eaux internationales.
Dernière carte, l’antiracisme : « Il y a aujourd’hui beaucoup de jeunes gens qui ne se sentent pas forcément compris et concernés par cette société dans laquelle on vit aujourd’hui en France parce que celle-ci est dirigée par des gens vieux, blancs et riches ». Nul ne doute de la sincérité de Camélia Jordana. Ni de la nécessité de lutter contre le racisme. Mais la récupération marketing du multiculturalisme glorifié risque, insidieusement, de creuser le sillon de l’essentialisme. Et ce pendant artistique de l’antiracisme d’enfermer certains jeunes dans des stéréotypes ethniques caricaturaux, définitifs et aliénants. Au lieu, au contraire, de leur offrir la possibilité d’arracher les chaînes de l’assignation pour se réaliser.
On voit bien comment se referme le piège de l’assignation
Le chantier n’est pas mince. Surtout lorsque l’on remarque, après cette ode intéressée au sang mêlé, trois post plus loin sur Facebook, une publicité pour un site Internet au nom évocateur : « MyHeritage.com ». Le projet de ce site et de ses cousins (23andme ou african Ancestry) ? Sonder, à partir d’une goutte de salive, les origines de votre ADN.
Dans leurs publicités, une femme s’esbaudit : « Je croyais que j’étais quelqu’un, et je suis quelqu’un d’autre ». Levsky, Youtubeuse prof de Yoga, découvre, elle, qu’elle est à 44,4% issue de « peuples d’Asie du sud » et à 19,1% « Juive ashkénaze »… Outre les doutes exprimés par des scientifiques sur la véracité de ces tests, et les dangers qu’ils représentent pour la protection de nos données personnelles, cette mode fait le bonheur des racistes qui traquent la moindre cellule allogène, et des antiracistes qui exhibent fièrement chaque preuve d’ascendances exotiques. On voit bien comment se referme le piège de l’assignation. Et l’on pense au salvateur petit livre de Tania de Montaigne, « Les Noirs n’existent pas ». Un précieux antidote contre les communautarismes.
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SOURCE : Marianne
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30/05/2020
Guilluy : « La société multiculturelle est profondément paranoïaque »
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
ENTRETIEN. Pour le géographe, le repli identitaire est une conséquence logique du modèle multiculturel, arrivé dans les bagages de la mondialisation.
Propos recueillis par Clément Pétreault
Et si l'on pouvait expliquer la réorganisation affinitaire du pays en étudiant la question du logement ? C'est l'exercice auquel se livre depuis plusieurs années Christophe Guilluy, géographe et essayiste qui a théorisé l'idée d'une France périphérique, ces citoyens que l'on a retrouvés sur les ronds-points avec un gilet jaune fin novembre, en guerre contre la hausse du carburant. Pour le géographe, cette France populaire serait aujourd'hui condamnée à être amère, car enfermée en dehors des grandes métropoles, tenue à l'écart des marchés de l'emploi et culturellement ringardisée, comme reléguée au rang de part inutile de la société. Ses thèses, combattues par une partie de la gauche française, sont aujourd'hui traduites aux États-Unis.
Le Point : L'absence de mixité sociale et ethnique est souvent désignée comme la principale cause des replis qui fracturent le pays…
Christophe Guilluy : Ce n'est pas parce qu'un quartier est multiethnique que les réseaux de sociabilité sont mixtes. Lorsqu'un quartier se gentrifie, on observe un vrai phénomène de séparatisme social. Prenons l'exemple des collèges dans l'Est parisien. On a constaté que le processus de gentrification des quartiers s'accompagnait toujours d'une ethnicisation des collèges. Cela signifie que des gens plutôt ouverts au modèle multiculturel peuvent aussi être acteurs de la ghettoïsation des quartiers. Je ne crois pas qu'ils soient cyniques, ils sont sincères. Simplement, ils mettent en place, consciemment ou non, des dynamiques qui vont aboutir à des organisations sociales encore plus clivées... J'insiste sur le terme d'acteurs ; ils sont des acteurs dans la mesure où ils font des choix et peuvent changer le cours des choses, les catégories aisées ont toujours la possibilité de bouger, ce qui n'est pas le cas des milieux populaires, banlieues comme France périphérique.
Le Point : Les élites cultivent aussi leurs replis identitaires ?
Christophe Guilluy : Oui ! Le monde d'en haut a fait sécession, il s'est métamorphosé en citadelle médiévale et a abandonné toute notion de bien commun. Une fois encore, je ne crois pas que cela se soit fait par cynisme, mais je crois plus à un oubli. On a oublié qu'il existait un peuple. Sauf que la disparition de la classe moyenne et la disparition des valeurs de la société ont fait exploser le modèle. Les élites abandonnent le bien commun en laissant planer un gros risque sur l'État providence. Il ne faut pas s'étonner de ce que les classes populaires s'interrogent et cherchent à préserver ce qu'il leur reste, leur capital social et culturel. Nous sommes dans un modèle mondialisé, ce que nous vivons, d'autres le vivent aussi.
Le Point : Le modèle d'intégration français peut-il constituer une barrière contre ce phénomène de repli ?
Christophe Guilluy : On peut discuter à l'infini du modèle assimilationniste républicain que l'on a cru être le meilleur modèle au monde… Nous ne serions pas comme ces Anglo-Saxons communautaristes, nous serions capables d'assimiler ! Pourquoi pas, sauf que ça dysfonctionne partout. Pourquoi ? D'une part, en raison de l'importance des flux et, d'autre part, en raison de la disparition des classes moyennes. L'intégration se faisait d'abord par un effet miroir. On voulait ressembler à son voisin qui avait du boulot, à ce voisin dont les enfants allaient à l'école qui leur promettait une ascension sociale, à ce voisin courtisé par les partis politiques et culturellement « respecté » par l'intermédiaire de grandes figures dans le cinéma, par exemple… L'American way of life, c'était arriver aux États-Unis et avoir envie de ressembler au mec d'à côté, tout simplement !
Le Point : Ne cultivez-vous pas la nostalgie d'un peuple mythifié ?
Christophe Guilluy : Je ne mythifie pas le peuple, il y a des racistes, des salauds, des homophobes et des antisémites un peu partout, sauf que ceux d'en haut sont plus discrets. Les débats sur l'intégration ou l'assimilation peuvent tourner à l'infini, car les agents d'intégration sont absents. Ils sont partis. On les traite de « losers », de « perdants de la mondialisation », de « déplorables », et j'en passe. Qui a envie de ressembler à un « déplorable » ? Personne.
Le Point : Pensez-vous que le séparatisme culturel soit devenu inéluctable ?
Christophe Guilluy : La société multiculturelle est profondément paranoïaque et le séparatisme s'inscrit naturellement en mouvement de fond des sociétés inégalitaires multiculturelles. Tout le monde pense être victime de tout le monde, mais il n'y aura jamais de satisfaction générale. Dans un monde où l'autre ne devient pas soi, on a besoin de savoir combien va être « l'autre ». La question du rapport entre majorité et minorités joue à plein. Pourquoi ? L'histoire juive est éclairante : quand on est minoritaires, on dépend de la bienveillance de la majorité.
Le Point : Comment expliquer cette flambée des discours identitaires ?
Christophe Guilluy : Une société paranoïaque où personne ne sera jamais complètement satisfait de son sort est une société où tout le monde se croira toujours en danger culturel. Cela crée des angoisses. Il y a une forme d'utopie de la société « united colors of Benetton ». Ce mythe est plein de naïveté. Une société multiculturelle, c'est tendu à cause de la polarisation de l'emploi. À l'échelle mondiale, on voit bien que l'on détruit plus d'emplois que l'on en crée. Les gens ont bien compris que ce qui se joue, c'est le réseau. Cette compréhension va renforcer le grégarisme social et culturel. La question du racisme est intrinsèque à l'être humain, l'enjeu, c'est de faire baisser les tensions.
Le Point : Pour vous le populisme semble être la conséquence logique de la mondialisation…
Christophe Guilluy : Les manifestations de Gilets jaunes disaient : « Nous voulons faire société. Nous voulons être économiquement intégrés. Nous voulons du boulot, un iPhone et abonnement Netflix. » Ces gens font partie de la mondialisation comme tout le monde. La classe ouvrière a joué le jeu de la mondialisation, elle a voté pour l'Europe, et se retrouve aujourd'hui en concurrence frontale avec les ouvriers chinois. On ne peut pas lui en vouloir de douter. De la même manière, je ne crois pas que les brexiters soient « contre l'Europe », simplement, ils ont voulu signifier leur existence et préserver ce qui leur restait, un capital social et culturel capable de faire baisser le niveau d'insécurité sociale et culturelle.
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SOURCE : Le Point
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Cours d'étude Biblique Orthodoxe
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Une belle introduction à la Théologie Orthodoxe. Cours d'exégèse biblique animé par Laurent Kloeble, titulaire d'une licence en théologie de l'Institut Saint-Serge et connaisseur des exégèses rabbiniques.
09:30 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
29/05/2020
Professeur Didier Raoult : mise au point
12:05 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
28/05/2020
Louis-Ferdinand CÉLINE par Philippe MURAY & Michel PICCOLI (2011)
09:30 Publié dans Lectures, Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook