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21/01/2020

Eric Zemmour VS Alain Finkielkraut

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Djihadisme : « Si on arrive à sortir des postures, la société pourra répondre à ce défi »

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INTERVIEW Depuis 2014, Hugo Micheron étudie les mécanismes de radicalisation. Son ouvrage « LeJihadisme français » vient clore cinq années de recherche, de la Syrie aux quartiers, en passant par les prisons

Propos recueillis par Hélène Sergent

À 31 ans, Hugo Micheron publie son premier ouvrage, résultat de cinq années d'enquête sur les djihadistes français.

 

-- Âgé de 31 ans, le chercheur au sein de la chaire Moyen-Orient Méditerranée de l’Ecole normale supérieure et enseignant à Sciences po Paris, publie une remarquable enquête sur les dynamiques et trajectoires des djihadistes français.

-- Dans le cadre de sa thèse, Hugo Micheron a mené 80 entretiens depuis l’été 2015 dans quatre prisons françaises où sont incarcérés des militants djihadistes, condamnés ou en attente de leur procès.

-- Avec cet ouvrage, il pointe les erreurs d’interprétation qui ont entouré le phénomène pendant des années et pose un diagnostic aigu de la radicalisation islamiste en France ces vingt dernières années.

 

Comprendre, définir, expliquer. Alors que le procès de Mourad Fares, l’un des recruteurs les plus actifs de la mouvance djihadiste doit s'ouvrir ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris, l’ouvrage du chercheur Hugo Micheron livre une précieuse grille de lecture au djihadisme français. Publié aux éditions Gallimard, Le jihadisme français, Quartiers, Syrie, Prisons offre une plongée éclairante au cœur d’un phénomène trop souvent caricaturé ou nié.

Pendant cinq ans, dans le cadre de sa thèse, ce chercheur de 31 ans, enseignant à Sciences po Paris, est allé à la rencontre de ces Français partis en Irak ou en Syrie pour rejoindre les rangs d’organisations terroristes. Hugo Micheron a accepté de répondre aux questions de 20 Minutes.

 

-- Comment avez-vous « choisi » les 80 détenus – prévenus ou condamnés – avec lesquels vous avez échangé en prison ?

Je n’ai pas fait de sélection, au contraire, j’ai laissé le terrain « se faire ». J’ai commencé par les voir en groupes de 12 personnes, et je ne savais pas à qui j’avais affaire. Je ne connaissais même pas leur nom, je n’avais surtout pas accès à la procédure les concernant. Tout ce que je savais, c’est qu’ils étaient tous concernés par le djihad syrien. J’échangeais pendant un après-midi sur un thème donné et je voyais les profils qui se dessinaient. A la fin de l’échange, je leur proposais de les voir individuellement s’ils étaient volontaires. La plupart ont accepté.

Comment se déroulaient ces entretiens ?

Les détenus condamnés étaient plus détendus, il y avait une vraie liberté de ton. Comme les instructions sont longues pour ce type d’affaires, ils étaient en prison depuis plusieurs années et avaient plus de recul que ceux en attente de leur procès. J’en ai également vu certains qui, trois semaines plus tôt, combattaient à Raqqa. Mais c’était très intéressant puisqu’ils étaient beaucoup plus imbibés de l’expérience syrienne. Certains me disaient clairement « je ne veux pas parler de ce qui s’est passé en Syrie », du coup, on abordait plutôt leur parcours en amont.

Globalement, de façon assez surprenante, je n’ai pas eu de difficultés à conduire ces entretiens. Après, il y a des logiques d’instrumentalisation énormes avec ce public. Certains vont chercher à embellir la réalité, à se faire passer pour des repentis, mais ça ne m’importait pas. Je ne suis ni juge, ni flic. Qu’ils mentent ou pas, ce n’était pas ça qui m’intéressait dans l’entretien. Ce que je voulais, c’était voir les trajectoires, les dynamiques.

-- Comment expliquer que certaines zones géographiques aient été plus touchées que d’autres par le djihadisme et la radicalisation ?

Il existe une géographie du djihadisme français, une histoire, un contexte, un passé qu’on peut retracer dans des lieux précis. Dix à quinze zones en France ont été touchées et elles ont toutes en commun non pas d’être situées en banlieue ou marginalisées économiquement, mais d’avoir été investies par des militants djihadistes historiques. Soit des anciens du djihad afghan ou bosniaque, soit des anciens du Groupement islamique armé (GIA) algérien. Ces individus ne sont pas allés n’importe où, ils ont eux-mêmes identifié les quartiers dans lesquels ils se sont implantés. Ça a été le cas à Toulouse : les premiers salafistes vont apparaître dans le sillage des Frères musulmans et des tablighis à la fin des années 1990. Ils vont miser alors sur un groupe de dix personnes, très très à la marge, c’est le groupe des frères Clain. Dix ans plus tard, ils fédéreront autour d’eux plus d’une centaine de personnes. C’est ce mécanisme qu’on observe aussi à Trappes, à Roubaix, à Strasbourg, à Nice. On parle d’environnements restreints, identifiés et identifiables au sein de certaines villes, quartiers voire une barre d’immeubles, et ils fonctionnent comme des militants.

-- C’est-à-dire ?

Très vite, ils mettent en place des petites structures pour mailler le territoire. C’est pour ça que la logique d’approche de la justice qui l’analyse en termes de filière est en partie décousue de la réalité. Quand la justice condamne des membres de ce qu’on a appelé la filière « d’Artigat I » en 2007, elle considère que le problème du djihadisme à Toulouse est réglé. Or ces gens-là ont formé des relais sur place pendant six ans dans les quartiers du Mirail et aux Izards. Ils récupèrent leurs stands dans les marchés à leur place, montent des associations de loi 1901, font venir des prédicateurs de Belgique, etc. C’est ce qui explique que d’une dizaine d’individus autour des Clain on passe, dix ans plus tard, à 200-300 personnes. Et c’est dans ces 300 personnes qu’on va trouver, entre autres, Mohamed Merah.

-- Plusieurs profils se dessinent parmi ces djihadistes français : les pionniers, les cadres, les opportunistes… Qu’est-ce qui les lie et les différencie ?

Les dynamiques djihadistes françaises se sont connectées avec les dynamiques de la crise syrienne en trois temps, trois vagues de départs. La première se produit à partir de l’été 2012 et amène en Syrie ceux que j’appelle « les pionniers ». Ce sont les « vieux de la vieille », actifs depuis dix ans et à la tête d’entreprises de prédication. Ils ont des rôles très structurants dans la mouvance djihadiste française. Ils sont déjà en lien avec les organisations djihadistes syro-irakiennes, donc très vite intégrés dans les commandements à leur arrivée. C’est le cas de Jean-Michel Clain, qui est rapidement nommé émir. Contrairement à ce que pensait une bonne partie de la hiérarchie policière à l’époque, ils n’y vont pas pour mourir mais pour construire un Etat, l’« Etat islamique ».

La deuxième vague commence à prendre forme en 2013. Il s’agit en réalité du second cercle des pionniers, leur engagement djihadiste est plus récent, mais préalable. Ce sont les cadres de la mouvance. Ils sont rarement arabophones, ne sont pas en contact direct avec la hiérarchie des organisations terroristes et dépendent des pionniers pour leur intégration en Syrie et en Irak. Ils vont se retrouver là-bas au pire moment pour eux, c’est-à-dire au moment des luttes fratricides entre groupes djihadistes, entre Al-Nosra, affilié à Al-Qaida, et Daesh qui est en train de s’imposer comme une organisation autonome. A la fin de l’année 2013, 90 % des Français sur place ont fait leur choix et ont basculé chez Daesh. C’est dans cette vague qu’on va trouver les premiers revenants.

Enfin, la troisième vague regroupe tous ceux qui ont rejoint la Syrie à partir de 2014. A ce moment-là, Daesh s’est imposé comme un pseudo-califat, dispose d’un territoire et fait désormais appel à n’importe qui, aux jeunes convertis, aux « dangereux », et aux femmes qui étaient, jusque-là, les grandes absentes.

-- Quelle a été, selon vous, la plus lourde erreur des pouvoirs publics français dans l’appréhension de ce phénomène ?

J’en vois trois. La première, c’est l’affaire Merah. Réduire les meurtres de Toulouse et Montauban à un vulgaire fait divers, alors que c’était l’aboutissement de quinze ans de dynamique salafiste dans la région, c’était mettre un voile sur la réalité. On a perdu du temps à cause de ça. Il faudra attendre les attentats de 2015 pour qu’on prenne conscience que Merah, c’était autre chose qu’un loup solitaire.

La deuxième erreur, c’est de ne pas avoir compris le sens de ces départs en Syrie. Jusqu’en 2015, on considère que ces individus – souvent réduits à des idiots, ce qu’ils n’étaient pas – partent se faire tuer. On ne prend pas au sérieux ce qu’ils disent, à savoir fonder un « Etat islamique ». On n’a pas pris au sérieux leur engagement.

La dernière erreur, ça a été de considérer que, pendant cinq ans, il suffisait de s’en remettre à des interprétations rapides du phénomène, sans avoir besoin de renouveler la connaissance. En tant que citoyen, je trouve ça inquiétant qu’il ait fallu attendre cinq ans pour qu’un livre sorte sur le sujet. J’en suis très heureux, mais ça montre aussi le vide qui existe sur ce sujet et notre cécité collective.

-- Quels sont les écueils à éviter absolument et à anticiper selon vous si l’on souhaite endiguer le djihadisme français ?

On n’aura pas forcément de seconde chance. Le nombre de personnes impliquées dans ces réseaux djihadistes a été multiplié par 100 entre la guerre en Bosnie dans les années 1990 et le djihad en Syrie en 2015. Si on continue sur ces mêmes dynamiques, on va au-devant de grosses déconvenues. En revanche, si on prend au sérieux ces dynamiques, si on arrive à mener un débat serein, c’est-à-dire à s’approprier le savoir, à sortir du déni généralisé qui nourrit l’hystérisation, si on arrive à sortir de ces postures et qu’on élargit le débat, alors la société française aura la capacité de répondre à ce défi. Mais ce serait faux de croire que tout ça ne relève que du ressort de l’Etat, que ce n’est qu’une question sécuritaire. Ces territoires ont été travaillés de l’intérieur par des militants. C’est aussi une responsabilité de la société civile.

-- La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a récemment plaidé dans Libération pour le rapatriement des djihadistes français détenus en Irak et en Syrie. La position du Quai d’Orsay, elle, reste ferme : ils doivent être jugés sur place. Cette stratégie vous semble-t-elle la plus adéquate ?

C’est une question extrêmement complexe. Quand on voit la difficulté à gérer un djihadiste en détention, en rajouter plusieurs dizaines n’apparaît pas forcément comme la meilleure des choses. Mais laisser les djihadistes dans les prisons kurdes, dans l’une des zones les plus instables du monde où ils courent le risque de passer entre les mains de Bachar al-Assad, ce n’est pas mieux. Le régime syrien a une longue tradition d’instrumentalisation des réseaux djihadistes. Les maintenir là-bas, c’est confier un levier de chantage énorme à ce régime sur l’ensemble de l’Europe et plus particulièrement de la France. La position des gouvernements successifs consistait à gagner du temps, à penser que les Kurdes pouvaient faire le travail. Ce temporaire qui dure ne pourra pas durer éternellement et il va falloir se pencher sur le sujet.

-- Un député LR a interpellé à l’Assemblée nationale la garde des Sceaux à ce sujet. L’élu a cité un passage de votre ouvrage pour s’opposer au rapatriement de ces djihadistes. Qu’en pensez-vous ?

Ce genre de procédé participe de la logique de récupération politique prisée d’individus qui ne savent pas de quoi ils parlent. Ce risque de récupération existe et je le savais avant de me lancer dans ce travail. La recherche est restée extrêmement pudique sur le djihadisme et n’a rien osé documenter en partie pour cette raison. Résultat : le diagnostic n’a pas été posé. Ce livre existe justement parce que je voulais casser la machine à fantasmes. A la place de ces élus, je ne claironnerais pas trop fort, parce que cet ouvrage n’est glorieux pour personne, y compris pour les responsables politiques.

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SOURCE : 20 Minutes

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"La désinstruction nationale: une non-assistance à une jeunesse en danger"

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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le professeur de philosophie René Chiche dénonce la responsabilité des institutions éducatives qui ont façonné, à travers des réformes incessantes, une école française qui n’instruit plus.

Par MARGUERITE RICHELME

 


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René Chiche est professeur agrégé de philosophie au lycée, vice-président d’Action & Démocratie, représentant CFE-CGC et membre du Conseil supérieur de l’éducation. Il vient de publier La désinstruction nationale (éditions Ovadia, 2019).

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FIGAROVOX -- Qu’est-ce que la désinstruction nationale que vous dénoncez dans votre ouvrage ?

René CHICHE -- Il fut un temps, pas très lointain d’ailleurs, où l’on quittait l’école en sachant convenablement lire et écrire, c’est-à-dire où l’école instruisait. On entre aujourd’hui à l’université en sachant à peine lire et en ne sachant pas du tout écrire. C’est un fait. Et cela est proprement stupéfiant. Comment peut-on tolérer que des générations entières passent une quinzaine d’années sur les bancs de l’école et parviennent jusqu’aux portes du supérieur en maniant leur propre langue comme s’il s’agissait d’une langue étrangère? Ce n’est d’ailleurs même pas assez dire pour qualifier le charabia dans lequel sont écrites la plupart des copies que je lis. Il y a toujours eu un petit nombre de très mauvaises copies comme de très bonnes mais désormais les copies indigentes à tout point de vue constituent la grande majorité des copies, au point qu’on juge bonnes des copies qui étaient hier seulement médiocres.

Pour qu’on comprenne bien que je ne suis pas en train de hurler à la catastrophe à cause de quelques fautes d’orthographe ou de quelques perles qu’il est si facile d’exhiber mais dont on ne peut en réalité tirer aucune conclusion, j’ai pris la peine de donner un échantillon représentatif de ces copies dans le premier chapitre, lui-même intitulé «bac à l’oréat» parce que c’est ainsi que je l’ai vu écrit une fois sur l’en-tête d’une copie d’examen. J’aurais pu en remplir dix volumes. Ceux qui liront cet échantillon comprendront alors immédiatement ce qu’est la «désinstruction»: lorsque l’institution censée prendre soin de l’esprit des jeunes gens les laisse dans un tel état de quasi-illettrisme tout en leur promettant «la réussite» matin, midi et soir, je crois que ce néologisme n’est même pas assez fort pour décrire ce qui est de la non-assistance à jeunesse en danger, affamée de lettres et de culture que l’école renonce à transmettre parce qu’un grand nombre des acteurs considère que ce sont des vieilleries inutiles. L’école n’instruit plus et laisse l’esprit en jachère.

Le problème, ou plutôt le scandale, est qu’on a interdit de dévoiler la réalité aussi bien que l’ampleur de cette désinstruction. Tous ceux qui osent soulever un coin du voile se font immédiatement rappeler à l’ordre par quelque colonel de pensée veillant à l’orthodoxie en la matière. «Les jeunes de maintenant savent d’autres choses», dit-on. Ils ont «d’autres compétences». Ah bon? Parce que la dextérité dans la manipulation du clavier virtuel serait une «compétence»? L’aptitude à baragouiner la langue de Shakespeare compenserait l’incapacité à manier passablement celle de Molière? Bien sûr que non! Ce sont des fadaises, et j’ai écrit ce petit livre pour qu’on cesse une bonne fois de nous les servir et qu’on ait enfin le courage de regarder la réalité en face. La langue est l’instrument de toute connaissance, y compris et surtout l’instrument de la connaissance de soi. On ne peut rien savoir vraiment quand le moyen de la compréhension n’est pas maîtrisé. À défaut de savoir, on apprend par cœur des cours auxquels on ne comprend strictement rien, comme je le relate par des anecdotes dont j’aurais pu là encore remplir plusieurs volumes. Or, entre croire et savoir, il faut choisir.

FIGAROVOX -- Quand penser devient de plus en plus difficile pour les élèves (par manque de mots, de concepts), quelles sont les conséquences à venir pour ces futurs citoyens ?

René CHICHE -- Penser n’est pas difficile pour les élèves, penser est interdit. Vous savez, penser est difficile et le demeure, même pour des penseurs professionnels! Car «penser, c’est dire non!»: non à la première idée qui se présente, non à la facilité, non à l’habitude et ainsi de suite. Il ne s’agit donc pas que penser devienne facile. Il est si facile de se contenter d’à-peu-près. Or savoir à peu près lire, c’est en réalité ne pas savoir lire. Et ainsi du reste: penser approximativement, c’est adhérer à un discours et réagir à des mots comme un taureau devant le chiffon rouge.

C’est croire, et non penser. On n’apprend à penser qu’en grande compagnie. Alors oui, on doit s’inquiéter des conséquences politiques de la désinstruction, parce qu’en République, l’école est d’abord instituée non pour procurer un métier ou je ne sais quel savoir-faire mais pour qu’il y ait des citoyens dignes de ce nom, capables de juger et de critiquer. Oui, il faut s’inquiéter de ce que deviendront des élèves qui n’ont presque rien lu, qui ne connaissent Montesquieu ou Montaigne que de nom, à qui l’on apprend, en croyant bien faire, à décrypter les «fake news» pendant des heures où l’on renonce à leur apprendre les subtilités de leur propre langue. Il faut s’inquiéter du devenir de ceux que l’on a privés d’heures de français au cours desquelles ils auraient acquis la maîtrise de la langue en puisant à la source et que l’on préfère faire débattre de tout et de rien sous couvert d’un prétendu «enseignement moral et civique» qui est une forme de dressage, quand on ne va pas jusqu’à faire commenter des «tweets» en classe !

Mais la formation du citoyen n’est pas seulement intellectuelle, elle est aussi morale, et de ce point de vue encore, l’école renonce. Presque personne n’ose déplaire. Il faut non seulement aimer mais faire aimer la difficulté si l’on veut penser et se tenir debout, puisque c’est la difficulté surmontée qui fait progresser. Mais on fait tout le contraire: on cherche à intéresser au lieu d’instruire et l’on traite l’élève en consommateur, allant jusqu’à dévoyer la pédagogie pour la mettre au service de la paresse et de la désinstruction. Songez par exemple que le Code de l’éducation lui-même a banni le mot «instruction» de la loi et que la noble tâche de l’école n’est plus d’instruire, comme le voulait Condorcet, mais de garantir (oui, garantir!) la «réussite»! La belle affaire! On réclamera bientôt la réussite par pétition !

D’ailleurs on le fait déjà. On oublie toutefois que la réussite présuppose le travail, l’effort et même l’échec, duquel on apprend à se relever par persévérance, et c’est cela qui est formateur. Les professeurs sont aux premières loges de ce triste spectacle et ne cessent de dénoncer et déplorer ce fonctionnement absurde auquel tous cependant consentent ou se résignent. Un élève qui a des difficultés passera tout de même dans la classe supérieure, où ses difficultés grossiront et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elles deviennent des lacunes qui paraîtront insurmontables. On ne lui fera pas trop remontrance, de peur de le traumatiser. Il parviendra jusqu’en Terminale en ne sachant pas écrire. Il se trouve enfin des gens, même parmi les professeurs, ceux que j’appelle les militants de la désinstruction, pour justifier ce passage automatique d’un niveau à l’autre. Ils ont d’ailleurs supprimé la notion même de niveau et l’ont fait remplacer par celle de «cycle» en prétextant qu’il fallait respecter les «rythmes» d’apprentissage: voilà, entre autres choses, comment des élèves arrivent jusqu’au baccalauréat non seulement en ne sachant pas s’exprimer avec clarté mais en n’ayant parfois jamais travaillé.

FIGAROVOX -- Face aux «pédagogistes», existe-t-il encore des enseignants fidèles à un enseignement classique, historiquement républicain ?

René CHICHE -- On ne devrait pas qualifier de «pédagogistes» ceux qui s’emploient à détourner la pédagogie de sa vocation, qui n’est pas de s’adapter mais bien d’élever. Il y a en effet une poignée de militants de la désinstruction, y compris dans le corps enseignant, mais ce qui est en cause, c’est le fonctionnement de l’institution plutôt que le rôle et la responsabilité de tel ou tel. Les «pédagogistes» sont avant tout des carriéristes. Quand on aime son métier, on le fait et on ne passe pas son temps à en parler. L’artiste puissant, dit Alain, ne parle guère.

Dans un chapitre intitulé «Les boutons de manchettes», j’explique et décris assez crûment la façon dont le professeur que vous qualifiez de «classique», c’est-à-dire «à l’ancienne» (manière de parler à la fois révélatrice et dramatique), est aujourd’hui menacé par ceux qui étaient auparavant chargés de le protéger, chefs d’établissement aussi bien qu’inspecteurs. Il faut aller sur le terrain pour observer comment les choses se passent. Les chefs d’établissement sont poussés à se prendre pour des «managers» et, pour se faire bien voir de leur propre hiérarchie, ont tendance à inciter les professeurs à faire de même. On voit ainsi proliférer une nouvelle espèce d’enseignants prompts à faire des «projets», à faire parler d’eux, à faire les intéressants. La plupart du temps, ces «projets» sont affligeants. Mais, voyez-vous, un professeur qui fait simplement son travail, qui ne fait pas de bruit, qui ne cherche pas à faire parler de lui dans le journal de la commune, est considéré par sa hiérarchie comme un mauvais professeur, voire un encombrant que l’on attend de pouvoir remplacer par un enseignant (j’emploie ce mot à dessein pour le distinguer de celui de professeur) docile, recruté par contrat, taillable et corvéable à merci.

On parle désormais de «l’équipe» pédagogique comme de «la communauté éducative»! Il y a cependant toujours des professeurs, de vrais hussards noirs, et en réalité ils le sont encore presque tous, et cela en vertu de leur mode de recrutement. Car un professeur est avant tout un intellectuel. C’est sans doute la raison profonde pour laquelle, si on veut en finir avec les hussards et les remplacer par des animateurs ou de simples assistants dans le face-à-face entre l’élève et l’écran auquel certains voudraient que ressemble dorénavant l’enseignement, on cherchera d’abord à réformer le mode de recrutement et le concours, qui fait encore la part belle à la maîtrise d’un champ disciplinaire. L’autorité morale du professeur a pour fondement son autorité intellectuelle. Et depuis toujours ceux qui font profession de penser ont pour ennemis jurés, à leur corps défendant, tous ceux qui mettent l’administration des choses au-dessus du gouvernement des hommes et du soin que l’on doit à l’esprit.

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SOURCE : Le Figaro

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20/01/2020

Débat sur le Féminisme en 1975

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Dans l'émission Radioscopie en 1975, Jaques Chancel reçoit Jacqueline de Romilly, Nicole de Hautecloque et Jean Cau pour débattre de la question du féminisme. Interventions remarquables... 

 

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19/01/2020

"Affaire Matzneff, un théâtre de la terreur et de l'absurde" par Slobodan Despot

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Slobodan Despot

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12/01/2020

Julius Evola répondant aux questions de Dominique de Roux - 1971

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05/01/2020

Vanessa Springora : "Le Consentement"... à propos de l'Ogre Matzneff...

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04/01/2020

Gabriel Matzneff : "Elle tente de faire de moi un pervers, un prédateur"

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Dans un long texte envoyé à L'Express, Gabriel Matzneff répond à Vanessa Springora, qui publie ce jour "Le Consentement", livre dans lequel elle accuse l'écrivain d'avoir abusé de sa jeunesse.

Le lundi 23 décembre, L'Express a, le premier, publié une enquête fouillée sur ce qui allait devenir "l'affaire Matzneff", saluant la parution d'un livre aujourd'hui même, Le Consentement (Grasset) dans lequel Vanessa Springora raconte son expérience d'ancienne amante de l'écrivain qu'elle accuse d'avoir abusé de sa jeunesse. Elle avait 13 ans lorsqu'ils se sont rencontrés, lui en avait 50. Depuis, la polémique n'a cessé de rebondir : sur la pédophilie, la complaisance de certains milieux intellectuels, le changement d'époque. Hormis deux brefs SMS, Gabriel Matzneff ne s'était pas exprimé jusqu'à présent. L'Express, qui n'a pas ménagé l'écrivain dans ses enquêtes, estime que toute personne mise en cause a le droit de répondre et publie donc en intégralité le long texte qu'il nous a fait parvenir. Il va de soi que cette publication ne vaut pas caution. L'écrivain n'y fait aucun mea culpa ni ne demande le pardon, mais livre le récit de sa liaison avec la jeune fille. Nul doute que cette réponse suscitera de multiples réactions et commentaires.

La rédaction de L'Express

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" À Dieu, Vanessa

En 1997, j'ai publié un essai intitulé De la Rupture qui, j'en eus conscience dès la remise du manuscrit à l'éditeur, constitue mon testament spirituel.

Dans la vie, tout est rupture, depuis le cri primal du nouveau-né jusqu'à l'ultime soupir de l'agonisant. Ce petit livre, tel le baume miraculeux que le jeune d'Artagnan, au premier chapitre des Trois mousquetaires, reçoit des mains de sa mère, est un viatique.

À la fin de l'ouvrage, figure un appendice où je donne quelques modèles de lettres de rupture : six lettres écrites par un homme ; treize écrites par une femme.

Les masculines sont des lettres que j'ai écrites, moi : avant de les poster, les jugeant bien troussées, je pris la précaution de les photocopier, me disant que je pourrais un jour les utiliser dans un livre. Ce qui advint.

Les féminines sont des lettres que j'ai reçues, moi. Je les ai transcrites, telles quelles, respectant jusqu'à la ponctuation, parfois originale, de mes jeunes amantes.

Dans ces dix-neuf lettres, les prénoms des auteurs et des destinataires sont fantaisistes : je les ai dénichés dans une table onomastique des saints et saintes de l'Église orthodoxe : Aldegonde, Agathon, Bathilde, Callistrate, etc. Il y en a ainsi trente-huit, tous charmants, qui devraient donner de bonnes idées à mes lectrices dans l'attente d'un bébé.

"Une des plus attachantes figures que les muses m'aient inspirées"

La lettre de rupture sur laquelle se clôt le livre, est adressée à un certain Samuel ; elle est signée Salomée. L'autrice (je préfère autrice, utilisé par Brantôme et la marquise de Sévigné, au plat auteure suggéré par une mode que j'espère sans lendemain) est la jeune fille qui m'inspira le personnage d'Allegra dans un roman publié en 1988, Harrison Plaza. Ce roman est un enfant auquel je suis affectionné de manière toute spéciale, et Allegra une des plus attachantes figures féminines que les muses m'aient inspirées.

Cette lettre de rupture, la voici. Une lettre de rupture, certes, mais aussi une bouleversante lettre d'amour ; une lettre qui témoigne de la beauté de l'âme de cette jeune fille ; de la conscience qu'elle avait de la force de l'amour qui nous unissait. Une lettre qui prouve que parfois la rupture est l'exact antipode du reniement :

[Gabriel Matzneff avait inséré ici la lettre de rupture intégrale écrite par Vanessa Springora. A la demande de Vanessa Springora au nom du "respect d'une correspondance privée ", L'Express a décidé de la retirer.]

Cette jeune fille baptisée Salomée dans De la Rupture, Allegra dans Harrison Plaza et moi, nous nous revîmes plusieurs fois après que j'ai reçu le 6 janvier 1988 cette lettre de rupture, et chaque fois ce furent des retrouvailles tendres, complices.

Le 20 avril 1988, je lui écris :

"*, mon cher amour, pour la première fois depuis ce terrible mercredi 6 janvier, je respire librement. Hier, mon amour, tu as ôté la pierre qui pesait si lourdement sur ma poitrine. Notre conversation, ta sublime lettre, ta tendre et diaphane présence tandis que je signais [Harrison Plaza] au salon du livre, grâce à toi je ressuscite."

De fait, nos retrouvailles à ce salon du livre de Paris, quatre mois après sa décision de rompre, sont particulièrement douces. Les photos que Sylva Maubec y prend de nous côte à côte en témoignent, et plus encore la lettre d'Allegra-Salomée que j'évoque dans le paragraphe ci-devant.

Un ou deux ans après, Vanessa (car tel est le prénom d'Allegra-Salomée) entre avec des copines dans un café du boulevard Saint-Germain, nous y voit attablés, Christian Giudicelli et moi. Aussitôt, un sourire éclairant son joli visage, elle s'élance vers nous, fait la bise à Christian, pose sur mes lèvres un baiser.

Des années plus tard, désirant réunir dans un recueil, Super flumina Babylonis, certains des poèmes que nos amours m'avaient inspirés, je la priai (car sitôt écrits, je lui postais ces poèmes et n'en avais plus de traces) de m'en envoyer la photocopie, elle le fit illico, avec joie.

"Ce livre, je ne le lirai pas"

Aujourd'hui, j'apprends que Vanessa publie un livre sur nous. Non pas un livre à l'image de ce qu'ensemble nous vécûmes, mais un livre où, m'affirment ceux qui l'ont lu, elle trace de moi un portrait dénigreur, hostile, viré au noir, destiné à me nuire, à me détruire ; où, utilisant un pesant vocabulaire psychanalytique, elle tente de faire de moi un pervers, un manipulateur, un prédateur, un salaud. Un livre dont le but est de me précipiter dans le chaudron maudit où ces derniers temps furent jetés le photographe Hamilton, les cinéastes Woody Allen et Roman Polanski.

Je reçois cette stupéfiante nouvelle comme un coup de poignard dans le coeur. "C'est moi qui l'ai tuée, ma Carmen, ma Carmen adorée !" Nietzsche tenait le cri final de Don José dans la Carmen de Bizet pour le plus beau des cris de l'amour. Attendre trente-deux ans pour me poignarder en plein coeur, une preuve d'éternel amour ? Soit, mais j'avoue, à Don José, préférer mon Allegra et ma Salomée.

Ce livre, je ne le lirai pas. S'il contient ce que l'on me dit qu'il contient, il me ferait trop de mal ; et même si son ton est mesuré, nostalgique, je préfère me contenter des dizaines de lettres d'amour fou que Vanessa m'a écrites, de ses photos, de mes adorables souvenirs.

Je ne le lirai pas et n'y répondrai pas pour la raison simple que j'y ai déjà répondu. Non pas trente-deux ans après, mais à l'époque même de nos passionnées amours, dans le journal intime que je tenais au jour le jour, un journal véridique où chaque page, chaque ligne, chaque mot est l'expression immédiate, à chaud, de ce que nous vivions, Vanessa et moi. Ce journal, c'est La Prunelle de mes yeux, paru chez Gallimard en 1993, puis dans la collection de poche Folio. Un journal intime que confirment, corroborent les dizaines et dizaines de lettres que nous échangeâmes. Les miennes, elle les a peut-être déchirées, mais les siennes, je les conserve précieusement, et si la nécessité de les publier échoyait ces lettres montreraient que La Prunelle de mes yeux est l'authentique, exact récit de ce que furent nos amours.

Si je n'avais pas été écrivain, Vanessa n'aurait ni eu envie de rompre, ni rompu. Nous avions vaincu les divers obstacles qui se dressaient contre nous : l'hostilité de son entourage, les lettres de dénonciation à la brigade des mineurs, la maladie qui nous frappa, elle en 1986, moi en 1987 ; nous étions parvenus à un bonheur auquel rien ni personne ne s'opposait. Ce fut alors - environ dix-sept mois après nos premiers baisers - que la lecture de certains de mes livres se mit à infuser dans le coeur de ma jeune amante un douloureux rejet de mon peccamineux passé ; une irrépressible détestation de mes ex, de ce que j'avais vécu avant elle.

"Vanessa eut tort de rompre"

Je feuillette La Prunelle de mes yeux. Le samedi 17 juillet 1987, elle me lance : "Je hais ton passé, tu es le premier homme que j'aime, je t'en voudrai toute ma vie d'avoir aimé des femmes avant moi." Cependant, car c'est une fille intelligente, elle a aussi des éclairs de lucidité où elle éprouve toute l'extravagance de cette jalousie de mon passé, sa destructrice stérilité. Le 2 novembre de la même année, séjournant à Londres, elle m'écrit :

"Ton amour pour moi est un soleil qui brille et éclaire, tout ce que nous avons vécu ensemble depuis notre premier baiser est et restera l'aventure la plus merveilleuse qu'un homme et une femme puissent vivre l'un par l'autre ! Mon cher amour, mon adorable amant, je t'aime comme jamais plus je ne pourrai aimer qui que ce soit. C'est toi qui me fais vivre, qui es ma source. Lorsque je suis près de toi, je ressuscite, Gabriel, amour-de-ma-vie , bientôt je serai de retour et nous serons à nouveau réunis."

Dans cette même lettre, à propos de sa jalousie, de ses colères, elle observe que c'est "de la divagation, des idioties" dues à des "crises passagères", à "une perte de contact avec la réalité", à "un long vertige". Et elle ajoute : "Vraiment, tu ne dois surtout pas en croire un mot."

Deux mois plus tard, elle m'écrivait sa lettre de rupture. Lettre d'une beauté, d'une force inouïes, mais jusqu'à ma mort je persisterai à croire que Vanessa eut tort de rompre ; qu'elle rompit pour des chimères de son imagination ; que nous aurions pu et dû vivre encore plusieurs années de fécond bonheur ; que cette fatale décision fut la raison de la difficulté d'être qu'elle éprouvera, si j'ai bien compris, dans les années qui suivront notre rupture.

Par amour pour elle, j'avais dès nos premiers baisers mis fin à mon vagabondage amoureux, j'étais devenu le plus fidèle et irréprochable des amants. En revanche, ce que Dieu lui-même n'aurait pu accomplir, c'était que mon passé cessât d'être. Il existait, comme existe le passé de chacun de nous, et il l'était avec d'autant plus de force que je l'avais gravé sur le papier. Un poème recueilli dans Super flumina Babylonis exprime cette dure réalité. Voici ses premiers vers :

Tel, chez Dürer, le chevalier

Que flanquent la mort et le diable,

J'avance dans la vie

Escorté, précédé même, par les mots que j'ai écrits.

Mes livres sont ma condamnation,

Mes érinyes implacables,

Mes éternels geôliers :

Prison de papier,

Dont jamais je ne m'évaderai.

Vanessa mon amour,

Je hais ces pages qui te font douter de moi,

Qui emplissent de larmes tes yeux si clairs.

La suite, Vanessa l'a décrite dans sa bouleversante lettre de rupture : durant le dernier mois de 1987, sa douleur, son trouble ne cessèrent de s'augmenter. Nos amis communs, Roger Vrigny, Christian Giucidelli, Claude Verdier, Cioran et sa compagne Simone Boué tentaient de la rassurer, s'efforçaient de la convaincre que je l'aimais à la folie, qu'elle n'avait sur ce point aucune inquiétude à avoir. Sans succès. Notre amour s'était dans son esprit irrémédiablement transformé en un amour vampire qui la rongeait de l'intérieur, je ne fais que reprendre les mots si terriblement justes de sa magnifique lettre d'adieu.

Nous fûmes donc punis, chassés du paradis, par ma faute. La faute de mon passé. La faute, Vanessa, d'avoir avant notre rencontre, publié des livres qui te blessèrent, te tourmentèrent ; qui après de si longs mois de bonheur, de passion, t'empêchèrent de continuer à vivre nos amours dans la paix et la bienheureuse insouciance.

Ta décision de rompre nous rendit, toi et moi, très malheureux. Chacun de nous poursuivit sa propre route. Cependant, je demeurais convaincu qu'après ma mort tu écrirais quelque chose de beau, de tendre sur nous ; sur l'exceptionnel amour qu'ensemble nous vécûmes. Je ne mérite pas l'affreux portrait que - ceux qui ont lu ton livre s'accordent hélas sur ce point - tu publies de moi en ce début d'année 2020. Non, je ne le mérite pas, ce n'est pas moi, ce n'est pas ce que nous avons ensemble vécu, et tu le sais.

Que Dieu ait pitié de nous ; qu'Il te protège mieux que je n'ai été capable de te protéger. Je garderai toujours, brûlant dans ma mémoire et mon coeur tel un cierge devant l'icône du Christ, une image lumineuse de toi.

Gabriel Matzneff

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SOURCE : L'Express

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13/12/2019

Éric Zemmour : "Nous devrions nous allier au groupe de Visegrád pour protéger notre identité"

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12/12/2019

Eric Zemmour VS Nicolas Baverez sur l'état de droit, la démocratie, l'OTAN...

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11/12/2019

La conscience, avec Père Philippe Dautais

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09/12/2019

Dans le Cœur de l'Ayahuasca

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08/12/2019

L'Ayahuasca

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07/12/2019

Père Philippe Dautais : Le Salut

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06/12/2019

Eric Zemmour, Céline Pina : le peuple, le droit du sol, etc...

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« L’impact positif de l’immigration sur le financement des retraites n’a jamais été démontré »...

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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Jean-Paul Delevoye a estimé vendredi 29 novembre à Créteil « qu’il faudra 50 millions » d’immigrés supplémentaires « pour équilibrer la population active en 2050, en Europe ». Pour Yves Mamou, l’immigration a au contraire déstabilisé les systèmes sociaux de nombreux pays européens.

Par Paul Sugy

 


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Yves Mamou est un ancien journaliste du Monde. Il a également collaboré au Canard Enchaîné, à Libération et à La Tribune. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Hezbollah, dernier acte (éd. Plein jour, 2013) et Le Grand abandon. Les élites françaises et l’islamisme (éd. L’Artilleur, 2018)

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Yves MAMOU -- Cela fait trente qu’il existe un puissant courant d’immigration continue en France et en Europe, en provenance du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. À ma connaissance, aucune étude n’a jamais montré l’impact positif de cette vague d’immigration sur le financement des caisses de retraite. Les bénéfices économiques de l’immigration, c’est toujours au futur qu’on nous les annonce.

L’idée que les migrants sont et seront de plus en plus nécessaires pour payer les retraites des populations européennes qui ne font plus d’enfants et vivent trop longtemps, est un mensonge qui a la peau dure. L’époque est finie où l’industrie avait besoin de toujours plus de main-d’œuvre déqualifiée pour les chaînes de montage, les ateliers textiles et les usines de jouets. Il faut aller se promener dans les usines automobiles pour constater le grand silence généré par la robotisation à outrance de la fabrication des voitures. L’immigration ne sert plus aujourd’hui qu’à maintenir des salaires bas en France et en Europe dans un certain nombre de secteurs clés pour la bourgeoisie urbaine : la restauration, le bâtiment et les travaux publics, les services à la personne, le nettoyage, la sécurité, la santé et les soins aux personnes âgées. Ce sont des métiers faiblement rémunérés et qui génèrent peu de cotisations sociales. De plus, dans certains secteurs comme la restauration, le travail clandestin est très fréquent. Et cette immigration qui suscite de plus en plus d’inquiétude n’apporte rien à des retraites dont chaque gouvernement entreprend de raboter le montant au nom de la décroissance démographique.

FIGAROVOX -- En est-il de même dans les autres pays européens ?

Yves MAMOU -- L’Allemagne qui contrairement à la France est une société de plein-emploi, a en 2015 accueilli 1,5 million de « réfugiés » en provenance de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, d’Erythrée ou de Somalie. Trois ans après, en 2018, un migrant sur cinq seulement - 300 000 - disposait d’un emploi. Et ces emplois n’ont aucune valeur ajoutée, ils se situent dans l’aide aux personnes âgées ou le service aux personnes. La Suède, autre société de plein-emploi, a aujourd’hui un taux de chômage de 7,4 % qui la classe au 28e rang de l’Union européenne, en raison d’un fort taux d’immigration (qui concerne principalement des personnes déqualifiées). En Suède, si l’on en croit un rapport de l’Association suédoise des collectivités locales et des régions (SKL), une municipalité sur quatre et une région sur trois - la Suède compte 290 municipalités et 21 régions - ont été en déficit en 2018. Environ 110 municipalités envisagent à nouveau, un déficit en 2019. Et ces déficits sont essentiellement dus aux dépenses pour l’aide sociale aux migrants.

FIGAROVOX -- On évoque les bénéfices à venir de l’immigration, mais pas les coûts immédiats liés à ce même courant migratoire ?

Yves MAMOU -- Exactement. Aujourd’hui, la France est le pays de l’Union européenne qui subit la plus forte pression migratoire. Or les réfugiés génèrent, si l’on en croit Michel Aubouin, ancien préfet et ancien directeur d’administration centrale au ministère de l’intérieur, un coût très élevé (de l’ordre de 4 à 5 milliards d’euros par an pour 2018).

L’hébergement et les allocations représentent environ 1,5 milliard d’euros. Un tiers (500 millions) va directement dans la poche des demandeurs d’asile qui attendent que leur dossier soit traité, et le reste est constitué par les dépenses liées à l’hébergement (500 à 600 millions d’euros) de ces migrants. À ces dépenses d’allocations et d’hébergement, il faut ajouter les frais de fonctionnement accrus des administrations chargées de gérer l’asile: OFPRA, CNDE, OFII et guichets de préfecture. L’Aide Médicale d’État (AME) est coûteuse également: les clandestins ne sont pas seulement rémunérés et hébergés, ils sont également soignés quand ils apportent la preuve qu’ils résident depuis plus de trois mois en France. Elle coûte aujourd’hui un milliard d’euros.

Enfin, dans la masse des clandestins, une sous-population mérite d’être distinguée, celle des mineurs non-accompagnés. Depuis 2015, des gamins de 12 à 18 ans, venus généralement du Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord, se multiplient sur le territoire national, vivant en bandes, subsistant de rapines, semant la terreur sur la population locale. Combien sont-ils? Selon La Dépêche du Midi, «certaines estimations parlent de 50 000». Sans papiers, mutiques sur leur pays d’origine, ces jeunes sont difficiles à expulser. Aujourd’hui, 40 000 d’entre eux seraient pris en charge par les collectivités locales au titre de l’Aide sociale à l’enfance contre 25 000 en 2017 et 13 000 en 2016. Sachant que le coût annuel d’une prise en charge, prévue dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), atteindrait 50 000 euros par an, la facture devrait frôler les 2 milliards d’euros à la fin de l’année.

FIGAROVOX -- Le discours de Jean-Paul Delevoye réduit l’immigration à une question économique…

Yves MAMOU -- Oui, ce qui est grave car l’immigration de masse fait disparaître les identités des peuples d’Europe : une « identité européenne » nouvelle doit ensuite émerger. Je ne vois pas quel bien peut surgir du fait de couper les peuples européens de leur histoire et à les mélanger avec d’autres qui n’ont pas la même histoire. Il y aura peut-être un jour un consommateur européen multi-ethnique et multi-culturel, mais l’Europe n’aura pas gagné pour autant une identité nouvelle, plus dynamique, plus créatrice et élargie à l’échelle d’un continent. En tout cas, on n’en voit pas les prémices.

FIGAROVOX -- Que pensez-vous de la suite de son intervention, dans laquelle Jean-Paul Delevoye reproche aux peuples européens d’avoir fait des juifs hier et des musulmans aujourd’hui leurs « bouc émissaires » ?

Yves MAMOU -- Il quitte le discours économique et endosse le discours victimaire des islamistes et des islamo-gauchistes, à savoir que les musulmans d’aujourd’hui sont comme les juifs des années 30 et qu’ils sont victimes d’un racisme qui bloque leur intégration en France et en Europe. Il faudrait expliquer aux politiques que cette idéologie omniprésente ne convainc plus personne, que l’islam n’apitoie personne en Europe et que les violences des islamistes effraient un nombre croissant de citoyens français et européens. Il faudrait faire lire à M. Delevoye les milliers de tweets et de SMS orduriers et haineux que reçoit quotidiennement Zineb El Rhazoui, survivante du massacre de Charlie Hebdo. Peut-être alors comprendrait-il où se situe la violence. Elle n’est pas chez les « islamophobes » qui à ma connaissance n’ont tué personne en Europe. En revanche, rien qu’en France, les islamistes ont tué plusieurs centaines de personnes.

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SOURCE : Le Figaro

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05/12/2019

Sud Radio - Débat sur la Grève

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28/11/2019

Carême de Noël

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Aujourd'hui, 28 Novembre selon le calendrier Grégorien, nous sommes le 15 Novembre selon le calendrier Julien que suivent certaines églises orthodoxes, dont la mienne (Eglise Serbe). C'est le début du carême d'avant Noël.

Ce carême est un peu plus léger que celui de Pâques. Nous nous abstenons de tout produit d'origine animale, que ce soit la viande, le poisson, mais aussi les œufs, le lait, le beurre et le fromage, et, le lundi, le mercredi et le vendredi, nous ne prenons pas de vin et d’huile qui sont autorisés le mardi, le jeudi, le samedi et le dimanche.

Dans les grandes lignes, c'est un carême "végétalien"...

Si il y a des Saints Patrons familiaux qui sont fêtés (comme lors de la Sainte Slava dans les familles serbes) ou le 21 novembre, selon le calendrier Julien (correspondant au 4 Décembre selon le calendrier Grégorien) qui est la fête de la Présentation de la Mère de Dieu au Temple, l’huile, le vin et le poisson sont alors autorisés. Les règles peuvent légèrement varier selon les églises nationales, car chaque église orthodoxe (bulgare, serbe, russe, etc...) est autocéphale, bien que chacune soit en communion avec les autres et que toutes soient catholiques dans le sens originel du terme (c'est-à-dire, pleines, entières et regroupantes)... ainsi dans certaines églises le poisson, nourriture festive, est, généralement, consommé jusqu’à la fête de saint Nicolas, 6 décembre selon le Calendrier Julien (correspondant au 19 Décembre selon le calendrier Grégorien) inclus ; la tradition roumaine le bénit jusqu’au dimanche des saints Ancêtres le 16 décembre selon le calendrier Julien correspondant au 29 décembre selon le calendrier Grégorien !

Pendant le carême de Noël, comme durant tout autre carême de l'année, on ne célèbre pas de mariage. La veille de Noël on mange seulement le soir : céréales, fruits et légumes. Le jour de Noël (25 Décembre selon le calendrier Julien... qui correspond au 7 Janvier selon le calendrier grégorien), quel qu’il soit, on rompt tout jeûne et toute abstinence après la Liturgie à l'église.

Ce sont, là, des règles, non des lois obligatoires. Chacun est amené à faire un effort vers Dieu, en pénétrant la Liberté de Dieu qui est un apprentissage de la légèreté par la privation. Ne pas être dépendant de la nourriture, mais ne pas être dépendant également de mondanités, de divertissements futiles, de verbiages incessants.

Sous les conseils de son confesseur et père spirituel, on adapte son carême selon ses possibilités propres. On coupe un peu plus souvent la télévision et Internet, on se prive des médias, on apprend la joie du Silence en s'efforçant d'être dans la seule Présence de Dieu. On ouvre son coeur au Souffle de l'Esprit. On s'efforce de prier avec un peu plus d'assiduité, bien que tout chrétien devrait prier quotidiennement, ne serait-ce qu'au lever et au coucher, et oeuvrer à entretenir une Relation avec le Christ tout au long du jour...

Certaines églises orthodoxes sont passées au calendrier Julien réformé qui s'apparente en de nombreux points au calendrier Grégorien pour les célébrations liturgiques au cours de l'année, sauf pour la plus grande des fêtes, la Pâques, pour laquelle ils se calent sur le calendrier Julien afin d'être en communion avec toutes les églises orthodoxes du monde pour célébrer la Sainte Résurrection. Mais beaucoup d'orthodoxes ainsi que et des gréco-catholiques ont conservé le calendrier Julien, introduit par Jules César et utilisé au temps du Christ (Israël étant alors sous la coupe de l'Empire Romain), qui comporte actuellement 13 jours d’écart par rapport au calendrier occidental Grégorien.

 

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25/11/2019

L’ESCROQUERIE DE LA REPENTANCE DE LA COLONISATION DES EUROPÉENS EN AFRIQUE

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Discours d’Ernest Tigori, écrivain ivoirien et homme politique

 

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Colince Yann, écrivain camerounais vivant au Bénin, défend la parole libre d'Eric Zemmour...

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16/11/2019

KTO - "Une nuit au monastère : Jean-Marie Bigard"

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01/11/2019

#Uranio (Rappeur et Poète Humaniste)

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#URANIO est un artiste Franco-Algérien, né à Drancy. Victime de racisme institutionnel, de discrimination structurelle, de néo-colonialisme... Il est injustement placé en détention. En Prison il découvre la foi.
C'est d'ailleurs parce que c'est une victime, "qu'il est subventionné pour te défoncer ta race !"

Enfin un artiste qui dénonce la POLICE qui assassine ses frères et sœurs de quartier.
Un chanteur qui fait les louanges des femmes à travers des textes avangardistes :
"#Danslachatteàtamère" est une ode à l'Amour

URANIO l'admet et le reconnait en toute humilité :
"Qui n'a jamais cramé un flic, qui n'a jamais violé une femme… on est en 2019 les mecs !"

URANIO n'est pas seulement une Chance pour la FRANCE (qui d'ailleurs ne le mérite pas), c'est le cri du cœur d'un poète unique qui redonne à toute une jeunesse française, l'espoir d'un futur juste et apaisé.

Ecrit et Réalisé par Gérard Boyadjian
Durée : 10'00"

 

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06/10/2019

Annick de Souzenelle : La physique quantique

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05/10/2019

Bertrand Vergely, sur l'extension de la PMA

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Bertrand Vergely est philosophe de confession Orthodoxe...

 

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29/09/2019

Le réchauffement de la planète, une escroquerie

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Quand des scientifiques du GIEC ou des membres fondateurs de Greenpeace balancent tout...

 

Documentaire de la chaîne Planète... 

 

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