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08/04/2020

Coronavirus : données, EHPAD, polémiques

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05/04/2020

Annick de Souzenelle -- Ontologie, Discernement

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Annick de Souzenelle -- Va vers toi

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04/04/2020

Annick de Souzenelle - L'Eglise Orthodoxe

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03/04/2020

Annick de Souzenelle -- Perte de repères

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Professeur Didier Raoult -- Coronavirus : point d’actualité, présentation de l’Etat Major

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25/03/2020

Professeur Didier Raoult -- Coronavirus : Remerciements, Toxicité des Traitements, Mortalité

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Un pays qui parvient à virer de son conseil scientifique gouvernemental un esprit brillant comme le Professeur Didier Raoult, ne mérite que le mépris...

 

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23/03/2020

Christian Bobin : entretien autour de “La Nuit du Coeur”

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Coronavirus : La Suisse durcit ses mesures mais écarte tout confinement

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POLEMIQUE Le conseiller fédéral à l’Intérieur et à la Santé, Alain Berset, a qualifié les mesures prises en Italie et en France de « politique spectacle »

 


La présidente de la confédération suisse, Simonetta Sommaruga (au centre), et le conseiller fédéral Alain Berset, le 16 mars 2020 à Berne.

 

La Suisse ne suit pas, pour l’instant, l’exemple de ses voisins. Si le pays a durci vendredi ses mesures face au coronavirus, interdisant les rassemblements de plus de 5 personnes, il a écarté tout confinement. Les autorités estiment en effet que cela relève de la « politique spectacle ».

 

 

L’économie tourne à 80 %

Pour répondre à la crise, le gouvernement a débloqué 32 milliards de francs suisses (30,4 milliards d’euros) supplémentaires pour soutenir l’économie. Une enveloppe de 10 milliards de francs suisses avait déjà été annoncée il y a une semaine. « Notre économie fonctionne actuellement à environ 80 % de sa capacité et nous devons faire tout notre possible pour maintenir un niveau d’activité suffisant », a estimé le ministre de l’Economie, Guy Parmelin.

En Suisse, la maladie Covid-19 a tué 43 personnes. Plus de 4.800 personnes ont été testées positives jusqu’à présent mais le pays ne teste pas tous les cas suspects en raison d’une quasi-pénurie de tests. Face à la rapide progression des cas, l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) a publié vendredi des directives sur les décisions en matière de tri des patients dans les unités de soins intensifs. En cas de surcharge des capacités aux soins intensifs, « le pronostic à court terme est le facteur décisif pour le triage », indique l’ASSM.

Forte hausse des cas

Actuellement, « le nombre de personnes infectées augmente de manière forte », a reconnu le ministre de l’Intérieur et de la Santé, Alain Berset. Après avoir ordonné la fermeture des écoles, des cafés, restaurants et commerces autres qu’alimentaires, de santé et de première nécessité et après avoir interdit toutes les manifestations publiques et privées, il a cependant rejeté le confinement de la population. La justification de son choix risque jeter un froid diplomatique. « Ce que nous faisons dans le pays aujourd’hui est très proche de ce que font les pays autour de nous. Mais la différence, c’est que nous ne faisons pas de politique spectacle », a-t-il souligné. L’Italie et la France apprécieront.

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SOURCE : 20 Minutes

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22/03/2020

Didier Raoult : « Pour traiter le Covid-19, tout le monde utilisera la chloroquine »

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« J’estime ne pas avoir le droit en tant que médecin de ne pas utiliser le seul traitement qui ait jusqu’ici fait ses preuves », dit le Pr Didier Raoult.

Joint dimanche, ce spécialiste des maladies infectieuses se dit convaincu d’avoir trouvé un remède contre le coronavirus. Le Pr Raoult juge « immoral » d’attendre pour l’administrer et affirme qu’il se « fiche » qu’un essai clinique soit lancé.

Didier Raoult en est persuadé : il a trouvé « le » remède le plus efficace pour traiter les patients atteints du Covid-19. Directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille (Bouches-du-Rhône), cet infectiologue, spécialiste des maladies infectieuses tropicales émergentes, affirme que la chloroquine, un antipaludéen utilisé depuis des décennies et bien connu des voyageurs sous le nom de Nivaquine, a des effets spectaculaires sur l'épidémie en cours.

Six jours après en avoir administré à des patients atteints de Covid-19, dit-il, seulement 25 % d'entre eux étaient encore porteurs du virus, quand 90 % de ceux qui n'avaient pas reçu ce traitement étaient toujours positifs. Si certains de ses confrères ne le prennent pas au sérieux, remettant en cause ses méthodes et les résultats de ses essais thérapeutiques, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé samedi 21 mars que ce traitement allait être expérimenté « à plus large échelle ». « J'ai demandé à ce que l'étude du professeur Raoult puisse être reproduite […] dans d'autres centres hospitaliers, par d'autres équipes indépendantes, a fait savoir le ministre. Je suis cela d'extrêmement près. » Le gouvernement reste toutefois prudent, car les résultats du Pr Raoult ont été obtenus sur 24 malades uniquement, sans placebo. « Jamais aucun pays au monde n'a accordé une autorisation de traitement sur la base d'une étude comme celle-ci », souligne Olivier Véran.

Le Parisien -- Aujourd'hui en France a joint le Pr Raoult, qui juge « immoral » de ne pas administrer la chloroquine aux malades du Covid-19 dès maintenant.

Le gouvernement a autorisé un essai clinique de grande ampleur pour tester l'effet de la chloroquine sur le coronavirus. C'est important pour vous d'avoir obtenu cela ?

DIDIER RAOULT -- Non, je m'en fiche. Je pense qu'il y a des gens qui vivent sur la Lune et qui comparent les essais thérapeutiques du sida avec une maladie infectieuse émergente. Moi, comme n'importe quel docteur, à partir du moment où l'on a montré qu'un traitement était efficace, je trouve immoral de ne pas l'administrer. C'est aussi simple que ça.

Que répondez-vous aux médecins qui appellent à la prudence et sont réservés sur vos essais et l'effet de la chloroquine, notamment en l'absence d'études plus poussées ?

Comprenez-moi bien : je suis un scientifique et je réfléchis comme un scientifique avec des éléments vérifiables. J'ai produit plus de données en maladies infectieuses que n'importe qui au monde. Je suis un docteur, je vois des malades. J'ai 75 patients hospitalisés, 600 consultations par jour. Donc, les opinions des uns et des autres, si vous saviez comme ça m'est égal. Dans mon équipe, nous sommes des gens pragmatiques, pas des oiseaux de plateau télé.

Comment en êtes-vous arrivé à travailler sur la chloroquine en vous disant que cela pouvait être efficace pour traiter le coronavirus ?

Le problème dans ce pays est que les gens qui parlent sont d'une ignorance crasse. J'ai fait une étude scientifique sur la chloroquine et les virus il y a treize ans qui a été publiée. Depuis, quatre autres études d'autres auteurs ont montré que le coronavirus était sensible à la chloroquine. Tout cela n'est pas une nouveauté. Que le cercle des décideurs ne soit même pas informé de l'état de la science, c'est suffocant. L'efficacité potentielle de la chloroquine sur les modèles de culture virale, on la connaissait. On savait que c'était un antiviral efficace. On a décidé dans nos expérimentations d'ajouter un traitement d'azithromicyne (un antibiotique contre la pneumonie bactérienne, NDLR) pour éviter les surinfections bactériennes. Les résultats se sont révélés spectaculaires sur les patients atteints du Covid-19 lorsqu'on a ajouté l'azithromycine à l'hydroxychloroquine.

Qu'attendez-vous des essais menés à plus grande échelle autour de la chloroquine ?

Rien du tout. Avec mon équipe, nous estimons avoir trouvé un traitement. Et sur le plan de l'éthique médicale, j'estime ne pas avoir le droit en tant que médecin de ne pas utiliser le seul traitement qui ait jusqu'ici fait ses preuves. Je suis convaincu qu'à la fin tout le monde utilisera ce traitement. C'est juste une question de temps avant que les gens acceptent de manger leur chapeau et de dire, c'est ça qu'il faut faire. Sous quelle forme et pendant combien de temps administrez-vous la chloroquine à vos patients ?

On donne de l'hydroxychloroquine à raison de 600 mg par jour pendant dix jours (sous forme de Plaquenil, le nom du médicament, NDLR) sous la forme de comprimés administrés trois fois par jour. Et de l'azithromycine à 250 mg à raison de deux fois le premier jour puis une fois par jour pendant cinq jours.

Est-ce un traitement qui peut être pris en prévention de la maladie ?

Nous ne le savons pas.

Lorsque vous l'administrez, au bout de combien de temps un patient atteint du Covid-19 peut-il guérir ?

Ce qu'on sait pour l'instant, c'est que le virus disparaît au bout de six jours.

Comprenez-vous néanmoins que certains de vos confrères appellent à la prudence sur ce traitement ?

Les gens donnent leur opinion sur tout, mais, moi, je ne parle que de ce que je connais : je ne donne pas mon opinion sur la composition de l'équipe de France enfin ! Chacun son métier. La communication scientifique de ce pays s'apparente aujourd'hui à de la conversation de bistrot.

Mais n'y a-t-il pas des règles de prudence à respecter avant l'administration d'un nouveau traitement ?

A ceux qui disent qu'il faut trente études multicentriques et mille patients inclus, je réponds que si l'on devait appliquer les règles des méthodologistes actuels, il faudrait refaire une étude sur l'intérêt du parachute. Prendre 100 personnes, la moitié avec des parachutes et l'autre sans et compter les morts à la fin pour voir ce qui est plus efficace. Quand vous avez un traitement qui marche contre zéro autre traitement disponible, c'est ce traitement qui devrait devenir la référence. Et c'est ma liberté de prescription en tant que médecin. On n'a pas à obéir aux injonctions de l'Etat pour traiter les malades. Les recommandations de la Haute autorité de santé sont une indication, mais ça ne vous oblige pas. Depuis Hippocrate, le médecin fait pour le mieux, dans l'état de ses connaissances et dans l'état de la science.

Quid des risques d'effets indésirables graves liés à la prise de chloroquine, notamment à haute dose ?

Contrairement à ce que disent certains à la télévision, la Nivaquine (le nom d'un des médicaments conçus à base de chloroquine, NDLR) est plutôt moins toxique que le Doliprane ou l'aspirine prise à forte dose. En tout état de cause, un médicament ne doit pas être pris à la légère et toujours prescrit par un médecin généraliste.

Avez-vous conscience de susciter un immense espoir de guérison pour les patients atteints ?

Je vois surtout qu'il y a des médecins qui m'écrivent du monde entier tous les jours pour savoir comment on traite des maladies avec l'hydroxychloroquine. J'ai reçu des appels du Massachusetts General Hospital et de la Mayo Clinic de Londres. Les deux plus grands spécialistes mondiaux, l'un des maladies infectieuses, l'autre des traitements antibiotiques, m'ont contacté pour me demander des détails sur la manière de mettre en place ce traitement. Et même Donald Trump a tweeté sur les résultats de nos essais. Il n'y a que dans ce pays qu'on ne sait pas très bien qui je suis ! Ce n'est pas parce que l'on n'habite pas à l'intérieur du périphérique parisien qu'on ne fait pas de science. Ce pays est devenu Versailles au XVIIIe siècle !

 

 

Qu'entendez-vous par là ?

On se pose des questions franco-françaises et même parisiano-parisiennes. Mais Paris est complètement décalé du reste du monde. Prenez l'exemple de la Corée du Sud et la Chine, où il n'y a plus de cas. Dans ces deux pays, ils ont décidé depuis longtemps de faire des tests à grande échelle pour pouvoir diagnostiquer plus tôt les patients infectés. C'est le principe de base de la gestion des maladies infectieuses. Mais on est arrivé à un degré de folie tel que des médecins sur les plateaux télé ne conseillent plus de faire le diagnostic de la maladie, mais disent aux gens de rester confinés chez eux. Ce n'est pas de la médecine ça.

Vous pensez que le confinement de la population ne sera pas efficace ?

Jamais on n'a pratiqué ainsi à l'époque moderne. On faisait ça au XIXe siècle pour le choléra à Marseille. L'idée du cantonnement des gens pour bloquer les maladies infectieuses n'a jamais fait ses preuves. On ne sait même pas si ça fonctionne. C'est de l'improvisation sociale et on n'en mesure pas du tout les effets collatéraux. Que se passera-t-il quand les gens vont rester enfermés chez eux, à huis clos, pendant 30 ou 40 jours ? En Chine, on a rapporté des cas de suicides par peur du coronavirus. Certains vont se battre entre eux.

Faut-il, comme le réclame l'Organisation mondiale de la Santé, généraliser les tests en France ?

Ayons le courage de le dire : la tambouille à la française, ça ne marche pas. La France n'en est qu'à 5000 tests par jour quand l'Allemagne en effectue 160 000 par semaine ! Il y a une espèce de discordance. Dans les maladies infectieuses, on effectue le diagnostic des gens et, une fois qu'on a obtenu le résultat, on les traite. D'autant que l'on commence à voir des personnes porteuses du virus, apparemment sans signes cliniques, mais qui, dans un nombre non négligeable de cas, ont des lésions pulmonaires visibles au scanner montrant qu'ils sont malades. Si ces gens ne sont pas traités à temps, il y a un risque raisonnable qu'on les retrouve en réanimation où on ne les rattrapera pas. Ne tester les gens que lorsqu'ils sont déjà gravement malades est donc une manière extrêmement artificielle d'augmenter la mortalité.

Et faut-il généraliser le port des masques ?

C'est difficile à évaluer. On sait qu'ils sont importants pour les personnels de soin, car ce sont les rares personnes qui ont vraiment des rapports très, très proches avec les malades lorsqu'ils les auscultent, parfois à 20 cm de leur visage. On ne sait pas très bien jusqu'où volent les virus. Mais certainement pas à plus d'un mètre. Donc, au-delà de cette distance, ça n'a peut-être pas beaucoup de sens de porter un masque. En tout cas, c'est vers les hôpitaux qu'il faut envoyer en priorité ces masques pour mettre les soignants à l'abri. En Italie et en Chine, une partie extrêmement importante de malades s'est révélée au final être des personnels de soins.

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SOURCE : Le Parisien

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Branquignols et autres barjots

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L'ÉDITORIAL du 20 Mars 2020 de Jacques Julliard pour Marianne Magazine

Si c’est aux grandes épreuves que l’on reconnaît les grands peuples, la France à l’heure du coronavirus a quelque souci à se faire. Et d’abord à cause de sa classe politique entière. Pour tout dire, je l’ai trouvée fort misérable. Incapable de recul. Incapable de hauteur. Quand il s’est agi la semaine dernière de reporter les élections municipales, ce ne fut qu’un cri : halte à l’autoritarisme macronien ! On ne va pas, à cause d’un petit rhume, priver de sa parole le peuple souverain ! Le président du Sénat, le vénérable Gérard Larcher, prévint Emmanuel Macron que s’il commettait cet abominable attentat, on l’entendrait, lui, Larcher ! Et Christian Jacob parla de « coup d’Etat ». Pour une fois qu’il y avait une sottise à commettre, la classe politique fut unanime. Il ne restait plus au président de la République qu’à dire aux Français : restez chez vous et allez voter !

Moins de vingt-quatre heures plus tard, oui, vingt-quatre heures, la classe politique, de nouveau unanime, soulignons cette rareté, déclara : devant la gravité du mal, il faut reporter le deuxième tour ! Il ne restait plus à Agnès Buzin, visiblement à bout de nerfs, qu’à assumer l’absurdité de la situation dans laquelle elle avait accepté d’être placée : déserter une mission ministérielle de première importance – la santé – pour une élection qu’elle a qualifiée elle-même lundi de « mascarade ». Elle en paie le prix, mais ce sont tous les membres de la classe politique qui se trouvent aujourd’hui en pleine contradiction : en bon français, on les appellera des branquignoles.

On l’a déjà oublié, mais samedi dernier, l’après-midi, la veille du scrutin, dont l’absurdité était déjà patente, un millier de « gilets jaunes » ont défilé à Paris, et, comme à leur habitude, s’en sont pris aux vitrines, au mobilier urbain, à la police. Avec comme mot d’ordre : « Macron démission ! ». Et cela malgré les mises en garde de leurs porte-parole habituels, Maxime Nicolle et Jérôme Rodrigues. Si on leur coupait la tête, ils continueraient de défiler tous les samedis, comme des poulets de basse-cour. En bon français, on les appelle des barjots. De dangereux barjots.

Mais le peuple, direz-vous ? Lui, au moins, n’obéit pas à des réflexes conditionnés. Il est libre ! Libre d’aller en bande et en rangs serrés sur les bords de la Seine, boire alternativement au goulot d’une bouteille… On peut bien « une dernière fois » s’amuser avec ses copines, dit une fille à sa mère. En bon français, on appelle ça des charlots.

Pendant ce temps, qui est celui d’une des plus graves crises de l’après-Seconde Guerre mondiale, que faisait l’Europe ? L’Europe ne faisait rien, comme à son habitude. Désormais exclue des grands théâtres géostratégiques de la planète, du Proche- à l’Extrême-Orient, elle continue de tenir des réunions dans l’indifférence générale. Elle aurait pu, au moins, régler de manière cohérente la question des frontières en période de pandémie ; pousser à la production d’objets de première nécessité, masques, gels, appareils respiratoires, organiser la solidarité entre ses membres. Rien de tout cela. Je trouve que les antieuropéens, à vrai dire en recul, ont bien du temps à perdre : on ne se mobilise pas contre un fantôme.

Peut-être, à défaut de solidarité européenne, aurait-on pu s’attendre à un minimum de concertation et d’assistance entre nations. Où donc, par exemple, est passé le couple franco-allemand, sans lequel rien désormais n’est faisable à l’échelle du continent ? Quant à l’amitié entre les « soeurs latines », l’Italie et la France, je vous conseille, si vous avez des amis transalpins, de n’aborder le sujet qu’avec précaution. Nos amis italiens ne décolèrent pas contre nous, et ils ont raison. Déjà en 2017-2018, nous les avions laissé tomber lors de l’afflux des migrants, tandis que Gabriel Attal, porte-parole de LREM, déclarait : « La position du gouvernement italien sur l’Aquarius est immonde. » Tout récemment, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a critiqué les mesures prises à Rome « qui n’ont pas permis d’enrayer l’épidémie ».

Pendant le même temps, les Chinois envoyaient en Italie un avion-cargo chargé de médicaments et du personnel sanitaire. Par leur prétention, leur fatuité, leur indifférence, les Français se rendent odieux à l’étranger, alors que cette heure dramatique à l’échelle planétaire devrait être par excellence une heure française. Par parenthèse, Emmanuel Macron, qui est loin d’avoir personnellement démérité devant cette crise, devrait bien en profiter pour régler un problème qui pèse lourdement sur l’ensemble de son gouvernement : le choix des collaborateurs. J’ai cité Gabriel Attal et Sibeth Ndiaye comme exemples de ces contre-emplois. J’aurais dû y ajouter Benjamin Griveaux, et toute cette bande de macroniens de la première heure, souvent venus de la gauche, qui se révèlent à l’usage autant de bras cassés. Sans compter la malheureuse Agnès Buzyn, que l’on retira à l’heure du danger de son poste essentiel pour l’envoyer se casser le nez sur l’Hôtel de Ville de Paris. Ils s’appellent entre eux les « mormons ». En bon français, on appelle ça des gugusses.

J’entends dire un peu partout que la crise sanitaire cache une crise de civilisation qui couvait depuis longtemps. Et que rien ne serait désormais comme avant. Je n’en crois rien, connaissant un peu ce petit monde, mais je veux bien faire un effort et me persuader que la France va redevenir un pays sérieux… Sans blague ! Faites attention, si vous dites vrai, vous allez finir par me faire aimer le coronavirus.

 



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SOURCE : Marianne Magazine

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Linda Kebbab : « Le difficile confinement des territoires perdus de la République »

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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dans certains quartiers, les forces de l’ordre sont prises à partie et les guets-apens se poursuivent, rendant la mission des policiers encore plus difficile et dangereuse, alerte Linda Kebbab (Déléguée nationale de l'Unité SGP Police-FO).

Par Paul Sugy

FIGAROVOX -- Certains «territoires perdus» sont d’ordinaire peu enclins à respecter l’Etat de droit. Dans certains de ces quartiers, les réseaux sociaux rapportent des images de heurts avec les forces de l’ordre, qui tentent d’intervenir pour faire appliquer les règles de confinement. Les mesures d’urgence y sont-elles moins observées qu’ailleurs ?

Linda KEBBAB -- Malheureusement, dans certains quartiers une partie des habitants ne prend pas la mesure de la situation, alors qu’il en va de la santé de leurs proches. Quotidiennement, les policiers sont confrontés à des refus de confinement de bandes habituées à agresser les forces de l’ordre. Maintien du trafic de stupéfiants, activités crapuleuses qui augmentent sur la voie publique, ou tout simplement rejet de l’autorité de l’État... Plusieurs guets-apens (des voitures sont mises à feu, des commerces dévalisés...) ont été enregistrés avec à chaque fois des agressions contre les pompiers et les policiers qui interviennent. À l’heure où nous parlons, je suis avisée d’un énorme caillassage contre mes collègues à Clichy-sous-Bois. Intenable !

FIGAROVOX -- Les policiers et gendarmes se retrouvent alors au contact de populations qui risquent de les infecter ?

Linda KEBBAB -- Évidemment, plus le contact est inévitable, plus le risque augmente. À Clichy-sous-Bois, un policier a été mordu pour avoir demandé à un habitant de respecter le confinement, près de Lyon d’autres en surnombre ont approché les policiers - dépourvus de masques - et les ont obligés à quitter les lieux au risque de se faire cracher dessus...

L’état-major du 93 a transmis la consigne suivante aux agents déployés sur le terrain: en cas de refus d’une personne de respecter le confinement et si elle est verbalisée plusieurs fois, ordre est donné de l’interpeller pour «mise en danger de la vie d’autrui». Nous le devons pour assurer la protection de la population, mais évidemment cela nous obligera à être encore plus au contact d’un potentiel porteur du virus. Plusieurs interpellations ont déjà eu lieu, d’ailleurs non sans difficulté, parfois sous les outrages de certains habitants depuis leurs fenêtres.

FIGAROVOX -- Le déploiement des forces de l’ordre pour faire respecter le confinement conduit-il à démobiliser certains effectifs en charge de la sécurité quotidienne des Français, rendant certaines portions du territoire moins sûres qu’avant ?

Linda KEBBAB -- Le ministère ne semblait pas avoir anticipé, nous avons donc dès dimanche, alors que l’annonce d’un confinement était une évidence à venir, saisi le ministre par courrier et lui avons demandé d’adapter l’organisation des services vers le plus urgent. Les tribunaux tournant désormais au ralenti, c’était une mesure nécessaire. Néanmoins il est vrai qu’il y ait déjà une perception de hausse des délits sur la voie publique tels que les vols ou dégradations de voitures, mais aussi les cambriolages des résidences principales délaissées par leurs propriétaires pour les secondaires. Il est beaucoup trop tôt pour dire si ce phénomène va s’inscrire dans la durée ou sera détectable sur les futures statistiques.

Lassés de ne pas pouvoir accomplir leurs missions dans des quartiers où l’insécurité chronique exige une attention de tous les instants, les policiers qui connaissent très bien leurs interlocuteurs, se concentrent sur le secours aux personnes - car le confinement est un facteur d’augmentation des violences ou conflits intrafamiliaux - et trouvent progressivement des solutions pour concilier lutte contre la criminalité et confinement à faire respecter. C’est aussi dans ce but que l’état-major du 93 a pu prendre cette initiative compréhensible.

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SOURCE : Le Figaro

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Coronavirus : la Russie va envoyer spécialistes et équipements en Italie

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Ce que Bruxelles ne peut pas... Moscou peut...

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La Russie va envoyer en Italie des spécialistes et des équipements pour l'aider à lutter contre le nouveau coronavirus, après un record de près de 800 morts en 24 heures dans la péninsule, a annoncé samedi le Kremlin. 

Le président russe Vladimir Poutine "a confirmé la volonté de la Russie d'apporter une assistance nécessaire de manière opérationnelle et a en a donné les détails concrets", au cours d'un entretien téléphonique samedi avec le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, selon un communiqué du Kremlin, cité par les agences de presse russes.

La Russie va notamment envoyer à l'Italie "des moyens de protection, des systèmes mobiles (...) pour la d&eeacute;sinfection par aérosol des transports, des équipements médicaux", ainsi qu'y dépêcher "des spécialistes pour apporter une assistance pratique dans les zones les plus touchées" par la pandémie, précise le communiqué.

Les deux dirigeants se sont mis d'accord pour "une coopération étroite dans la lutte contre le coronavirus", ajoute-t-il.

Cette annonce intervient au moment où l'Italie a enregistré samedi un nouveau record de décès en 24 heures, avec 793 morts, ce qui porte à 4.825 le nombre des personnes qui y ont été tuées par le nouveau coronavirus en un mois, selon les chiffres de la protection civile.

En Russie, 306 cas de Covid-19 ont été officiellement enregistrés à ce jour, mais aucun décès.

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SOURCE : La Libre Belgique

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La théologie négative : Denys l'Aréopagite avec Marie-Anne Vannier et Bertrand Vergely

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Denys l'Aréopagite

 

Le Pseudo-Denys l'Aréopagite

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21/03/2020

Bertrand Vergely : Le pardon. « Le péché contre l’Esprit ne sera pas pardonné » !

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Spéciale Dédicace à mon cher ami Larkens qui trouvera dans cette vidéo de très beaux propos sur l'Allemagne. 

 

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19/03/2020

Bertrand Vergely : La Liberté (Orthodoxie)

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Albert Camus - Discours de réception du prix Nobel, 1957

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12 minutes de pure intelligence...

 

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17/03/2020

Coronavirus, analyse des données épidémiques dans le monde par le Professeur Didier Raoult

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12/03/2020

Trafic. Au Nigeria, le calvaire des femmes dans les "usines à bébés"

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Joie du Progressisme occidental... misère des conséquences de celui-ci en Afrique...

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Fin février, la police nigériane a libéré une vingtaine d’enfants retenus dans une “usine à bébés”. Dans ces lieux, des femmes sont enfermées et violées pour donner naissance à des enfants destinés à être revendus. Une activité criminelle qui est loin d’être inédite au Nigeria.

Par Sidy Yansané

Cette fois, c’est dans la ville pétrolière de Port Harcourt, dans le sud du pays, qu’un trafic de bébés a été mis au jour. Le 25 février dernier, la police a secouru 24 enfants âgés de 1 à 2 ans et quatre adolescentes enceintes, rapporte le site d’information nigérian Vanguard. " Le propriétaire des lieux contredit la version de la police selon laquelle la maison était une ‘usine à bébés’ " et assure qu’il s’agit d’un orphelinat. Difficile à croire pour Nnamdi Omoni, porte-parole de la police de l’État de Rivers dont Port Harcourt est la capitale, les bébés et les adolescentes délivrés ayant été retrouvés dans un état de faiblesse et de malnutrition, précise le quotidien national Daily Post. Pour les autorités, on est bien en présence d’une “usine à bébés”.

Le Nigeria n’en est pas à sa première affaire. Dans ces “usines à bébés”, des femmes kidnappées, généralement jeunes, sont enfermées puis violées par leurs ravisseurs. Les nouveau-nés sont vendus dans des circuits clandestins d’adoption ou d’autres trafics d’êtres humains. Les enfants servent parfois pour des sacrifices rituels.

Des bébés revendus entre 745 et 1 240 euros

Les bébés peuvent ainsi être vendus entre 300 000 nairas (745 euros) pour les filles et 500 000 nairas (1 240 euros) pour les garçons, estimait le Daily Post dans un article publié en septembre dernier. Depuis, au moins trois sites de ce type à travers le pays ont été démantelés par les autorités.

Les trafiquants utilisent différents modes opératoires. Pour enlever les jeunes filles venues de régions éloignées, ils leur promettent parfois du travail en ville. Ou proposent une prise en charge médicale à des femmes déjà enceintes. Pour ne pas éveiller les soupçons, ce sont parfois des femmes qui approchent les adolescentes. Une fois sur place, les victimes sont séquestrées et sont violées jusqu’à confirmation de leur grossesse.

En septembre dernier, 19 femmes enceintes avaient été libérées de ce cauchemar dans plusieurs propriétés de Lagos, la capitale économique. Un an auparavant, ce sont 162 enfants qui étaient retenus dans deux “orphelinats” non répertoriés de Lagos.

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SOURCE : Courrier International

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11/03/2020

2H30 DE CHARGE ET 23 EUROS POUR FAIRE 300 KM...

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Le très pro-électrique magazine Automobile Propre vient de réaliser un test grandeur nature du Kia e-Niro 64 kWh sur un trajet Paris Lille (220km) et en dresse le bilan …

Au delà des conditions du voyage que nous vous laissons découvrir à la lecture de l’article d’Automobile Propre, faisons un focus sur l’autonomie et les aléas rencontrés pour recharger le Kia….

Nos braves essayeurs sont partis de Paris avec un véhicule chargé à bloc et affichant une autonomie prévisionnelle de 477 km, permettant donc (théoriquement) de faire l’aller-retour. Ils rejoignent Lille à une vitesse moyenne de 96 km/h pour constater que vitesse et chauffage ont drastiquement réduit l’autonomie et qu’il ne reste que 90 km d’autonomie.

Il faut donc « faire le plein » pour pouvoir rentrer. Ils décident de repartir en direction de Paris afin de charger sur l’aire de Saint-Léger, à 57 km au sud de Lille, cette aire étant équipée d’une borne rapide Corri-Door censée délivrer jusqu’à 50 kW en courant continu. Arrivés sur place, il leur reste seulement 5% de batterie pour 15 km d’autonomie restante affichée. Mais la charge plafonne à 40 kW, elle va s’interrompre soudainement après avoir fourni seulement 1,9 kWh à la batterie de la Kia. Une seconde session de charge leur permet de récupérer 1,7 kWh de plus. Les appels auprès du gestionnaire de la borne ne parviennent pas à résoudre le problème.

Après 4 sessions et seulement 7,3 kWh récupérés en plus d’une heure de manipulations, ils repartent pour terminer la charge sur une autre station.

Ils doivent parcourir 75 km avec 26% de batterie pour atteindre l’aire de Ressons-Ouest qui dispose d’une borne du réseau Corri-Door. A 110 km/h sur l’autoroute, ils atteignent la borne avec des sueurs froides : le e-Niro est passé en « mode tortue » sur l’accès à l’aire. La vitesse décline très rapidement et soudainement la vitesse maximale plafonne à 15 km/h, permettant tout juste d’atteindre la borne : Il reste 1% et 1 km d’autonomie.

Heureusement, cette fois la borne fonctionne correctement et ils récupèrent 58 kWh en 1h20, permettant de rentrer à Paris. Le temps de charge totale s’approche de 2h30 … heureusement qu’il n’y avait pas d’attente à la borne et qu’ils n’avaient pas prévu un rendez-vous en soirée…

Le tarif de la recharge est particulièrement salé : via le Pass Chargemap, ils ont du acquitter 23,16 euros, pour les 300 km effectués entre le matin et la borne de recharge.

Ce coût porte l’usage de la Kia e-Niro 64 kWh au même niveau que son équivalent thermique essence, pour une source énergétique pourtant pas encore frappée de fiscalité.

Cette expérience met également en avant la problématique de la fiabilité des bornes de recharge et le coût de leur maintenance qu’il faudra bien supporter d’une façon ou d’une autre.

Enfin, elle pose aussi la question de la tarification très variable des différents opérateurs de réseaux de bornes et de leurs opérateurs commerciaux (ChargeMap, Sodetrel, Ionity …)

 

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SOURCE : Impasse électrique

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10/03/2020

Simone de Beauvoir, Prédatrice Sexuelle...

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En nos temps troublés où la moindre occasion est bonne pour pointer du doigt la mâle blanc comme prédateur sexuel, un petit rappel s'impose...

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Concordia honore une prédatrice sexuelle : « Who cares ! »

Par Normand Lester

 

Le documentaire de la chaîne HBO sur Michael Jackson prédateur sexuel a provoqué une vague d’horreur indignée et de désapprobations. Mais il y a une autre célébrité, plus éthérée celle-là, qui, elle, échappe à l’opprobre malgré tout ce qui a été révélé sur ces prédations sexuelles. Je parle de Simone de Beauvoir dont l’Université Concordia honore la mémoire. Son institut d’études féminines, qui porte son nom, se présente comme l’un des lieux les plus novateurs au Québec et au Canada pour l’étude du féminisme.

Plusieurs livres et articles publiés depuis 20 ans font de Simone de Beauvoir la complice de son compagnon de vie, le philosophe Jean-Paul Sartre, dans ses agressions sexuelles sérielles sur des mineures. Avec un physique plutôt ingrat, Sartre, avait un appétit particulier pour les vierges que Simone de Beauvoir lui livrait après les avoir elle-même séduites. Elle les choisissait souvent parmi ses élèves.

L'une d'entre elles, Bianca Lamblin, a décrit comment les deux dépravés ont abusé d’elle à l’âge de 16 ans dans son autobiographie intitulée Mémoires d'une jeune fille dérangée. C’est l’expression utilisée par Simone de Beauvoir pour la décrire avec un mépris hautain dans sa correspondance avec Sartre rendue publique après sa mort. Choquée et humiliée par la duplicité de l’égérie de Sartre à son endroit, elle a écrit : « J’ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre. » Elle raconte que Sartre lui a déclaré en la déviergeant dans un hôtel miteux qu’il y avait pris le pucelage d’une autre fille la veille.

Après l’invasion allemande en 1940, les deux complices d’agression sexuelle contre elle la fuient. Elle pense que c’est parce qu’elle est juive qu’ils ont déguerpi.

Une autre victime du couple repoussant, Nathalie Sorokine, une lycéenne de 17 ans, fut elle aussi séduite par de Beauvoir pour le lit de Sartre. Ses parents ont porté plainte à la police. En 1943, de Beauvoir fut accusée de séduction de mineure. L’enquête criminelle n’ira nulle part. Mais Simone de Beauvoir perdra le droit d'enseigner en France. Elle trouvera un emploi à Radio-Vichy du gouvernement collaborationniste de Pétain.

Sous le titre « The Philosophy Teacher and the Girl », The Philosophers' Magazine écrit que tout cela révèle que Simone de Beauvoir, la célèbre auteure du livre Le deuxième sexe, le texte fondateur du féminisme, était sous la domination de son amant Sartre. Le Magazine ajoute que dans ses lettres, on découvre à la fois sa jalousie des filles qu’elle lui fournissait ainsi que sa dépendance et sa soumission au philosophe.

Elle est ainsi mortifiée par la passion que Sartre voue à Olga Kosakiewicz, une autre de ses étudiantes. De Beauvoir insiste qu'elle n'a « aucune intention de lui céder la position souveraine que j'avais toujours occupée, au centre même de l'univers [de Sartre]. » Ne pouvant posséder Olga, Sartre se rabattra sur sa jeune sœur Wanda avec qui il couchera.

Conséquents dans leur perversion, de Beauvoir et Sartre ont signé des pétitions en 1977 appelant à la dépénalisation de la pédophilie, dénonçant la condamnation de trois hommes pour avoir eu des relations sexuelles avec des enfants de 12 et 13 ans.

J’ai contacté l’Institut Simone de Beauvoir et l’Université Concordia pour avoir leur réaction au sujet de ces révélations. Au nom de l’Institut Simone de Beauvoir, la professeure titulaire Viviane Namaste m’a écrit que: « L'Institut n'a pas pris position sur ces allégations, et ne les commente pas.» La Directrice des communications de l’Université Concordia, Mary-Jo Barr, de son côté, m’a déclaré dans un courriel: « C’est la première fois que ces allégations sont portées à notre connaissance. Nous allons suivre l’évolution du dossier.»

L’Institut Simone de Beauvoir vient de fêter son 40e anniversaire. Est-ce normal à l’ère du #MeToo qu’il porte encore le nom de Simone de Beauvoir après toutes les informations qui circulent depuis des années au sujet de ses prédations sexuelles contre des mineures ?

On a retiré le nom de Claude Jutra du prix honorant des cinéastes québécois à la demande de la ministre libérale Hélène David. La Cinémathèque québécoise a débaptisé sa salle Claude-Jutra. Et je ne pense pas qu’on donne un jour le nom de Gilbert Rozon à l’École nationale de l’humour.

J’ai demandé en novembre dernier à Hélène David, maintenant porte-parole de l’opposition libérale en matière de condition féminine, si elle pensait que l’Institut Simone de Beauvoir devait changer de nom ? Je n’ai jamais eu de réponse.

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SOURCE : Journal de Montréal

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Faut-il juger Simone de Beauvoir  ?

 

Doit-on juger la vie privée de Simone de Beauvoir à la lumière du mouvement #metoo  ? La publication d’un fascicule Que sais-je ? consacré à l’auteure du Deuxième sexe est l’occasion de poser la question.

Par Nathalie Collard

Que faut-il savoir de Simone de Beauvoir ? C’est l’exercice auquel s’est livré Éric Touya de Marenne, auteur du fascicule Que sais-je ? consacré à la philosophe existentialiste. Son ouvrage de 127 pages, qui paraît ces jours-ci, se concentre surtout sur sa vie intellectuelle et son engagement politique.

« Dans ce genre d’ouvrage, il s’agit d’abord de synthétiser la pensée et l’œuvre de la personne, explique le professeur de français spécialisé en littérature du XXe siècle à l’Université de Clemson, en Caroline du Sud. Bien sûr, il faut considérer le milieu dans lequel Beauvoir a évolué, un milieu catholique et bourgeois duquel elle a cherché à s’émanciper. La liberté à conquérir est au cœur de sa pensée. »

« Questionner sans juger »

Peut-on dissocier l’œuvre de Beauvoir de certains détails de sa vie privée ? Certains pensent que non. Bon an, mal an, dans la presse ou sur l’internet, des textes surgissent pour rappeler sa relation avec une élève de 15 ans qui lui aurait valu son congédiement du lycée Molière à la fin des années 30. On relate aussi ses relations amoureuses avec des jeunes femmes qui étaient aussi ses étudiantes, qu’elle « rabattait » ensuite vers son compagnon Jean-Paul Sartre.

En 2008, la Britannique Carole Seymour-Jones, auteure du livre A Dangerous Liaison, décrivait le comportement de Beauvoir comme un « abus d’enfant » se rapprochant de la « pédophilie ». En 2015, dans Simone de Beauvoir et les femmes, Marie-Jo Bonnet qualifiait de « contrat pervers » le modus operandi entre Beauvoir et Sartre. Le blogueur du Journal de Montréal Normand Lester accuse quant à lui Beauvoir d’être une « prédatrice sexuelle ».

Que faire de toutes ces accusations alors que la principale intéressée s’est éteinte il y a plus de 30 ans ? « On est à une ère où on veut déboulonner les héros, observe la sociologue Sandrine Ricci. C’est toujours compliqué de revisiter le passé à la lumière de nos schémas actuels. Ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas le faire, mais on peut se demander qui a intérêt à déboulonner Simone de Beauvoir. »

La chercheuse à l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM rappelle que notre analyse doit s’inscrire dans une critique historique de l’invisibilisation de la pédocriminalité, un concept qui est apparu seulement dans les années 80. « Comme beaucoup d’intellectuels, Sartre et Beauvoir voulaient se jouer des conventions à une époque où la maturité sexuelle était fort différente d’aujourd’hui. »

Professeure d’histoire à l’UQAM et auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire des femmes, Yolande Cohen se demande elle aussi s’il faut regarder le passé avec nos yeux d’aujourd’hui. « Je dis toujours à mes étudiantes de questionner, mais de ne pas juger, avance-t-elle avec prudence. Est-ce que les comportements de Beauvoir étaient considérés comme des violences à ce moment-là ? Peut-être pas. Est-ce qu’on doit les exonérer complètement ? Je ne suis pas sûre non plus, parce que c’étaient en effet des rapports de pouvoir et de séduction qui étaient très pernicieux pour les femmes qui les ont subis. Chose certaine, je suis absolument en faveur des dénonciations d’abus auxquelles on assiste dans la foulée de #metoo. »

Parmi les choses qu’on reproche à Simone de Beauvoir, il y a aussi une pétition dans le journal Le Monde en 1977 qu’elle a signée avec Sartre. Publiée après un procès très médiatisé, la pétition réclame l’assouplissement des dispositions du code pénal concernant les relations sexuelles entre adultes et adolescents.

« Ce que disait la pétition, c’est qu’il valait mieux parler de consentement que d’un âge minimum, note Chantal Maillé, professeure à l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia. Sartre et Beauvoir ne sont pas les seuls à l’avoir signée. La pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto aussi ! Il y avait tout un pan de la société française qui était de ce côté-là, ça ne sortait pas de nulle part. »

« À l’époque, il y a chez elle et Sartre une volonté de recréer une nouvelle morale en rupture avec la religion. En 1947, Beauvoir publie Pour une morale de l’ambiguïté. Je pense qu’il faut situer ses gestes à l’intérieur de cette démarche-là », ajoute la chercheuse.

Malaise chez les féministes ?

Y a-t-il un malaise chez les féministes à aborder ces questions-là ? « C’est une très bonne question, souligne Chantal Maillé. Je pense que #metoo nous force effectivement à faire une réflexion sur les personnalités que nous voulons honorer et celles que nous considérons comme ne correspondant plus aux standards d’aujourd’hui, à la morale actuelle. Or, même si on applique ces critères-là, ce que l’on sait de Simone de Beauvoir ne m’apparaît pas suffisant. Elle a peut-être transgressé les lois des établissements où elle enseignait — l’histoire autour de son renvoi n’est pas claire à 100 % —, mais on s’entend qu’un prof qui séduit des étudiants, c’est sériel. Il y a pas mal de personnes qui correspondent à ce profil-là. On n’est pas dans le même registre que l’agression sexuelle. »

Dans un billet de blogue incendiaire, Normand Lester allait jusqu’à se demander pourquoi l’Université Concordia ne renommait pas l’Institut Simone de Beauvoir. « On a remis en question le nom de l’Institut au début des années 90, reconnaît Chantal Maillé, mais pas du tout pour ces raisons-là. On considérait que Beauvoir était l’incarnation de la féministe universaliste blanche, et on se demandait si on ne reproduisait pas ce qu’on dénonçait. Elle n’incarnait pas un féminisme qui était dans l’air du temps. On a finalement conservé le nom pour rendre hommage aux fondatrices qui avaient obtenu l’autorisation d’utiliser ce nom de la plume même de Beauvoir. Elles ne nous l’auraient pas pardonné. Aujourd’hui c’est devenu notre signature, notre branding. »

« Moi, mon malaise vient surtout de qui en parle, affirme pour sa part Sandrine Ricci. Je veux bien discuter de la vie de Simone de Beauvoir, et personne n’a jamais dit qu’elle et Sartre étaient parfaits, mais je veux en parler avec des gens rigoureux. Je me méfie des agendas antiféministes cachés. »

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SOURCE : La Presse

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09/03/2020

« L’écologie extérieure est inséparable de l’écologie intérieure »

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

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Entretien avec Annick de Souzenelle

Propos recueillis par Juliette Kempf

 

La crise écologique est intrinsèquement liée à la transgression des lois ontologiques, assure la théologienne Annick de Souzenelle. Sans travail spirituel, pour retrouver et harmoniser racines terrestres et racines célestes de l’humain, il serait impossible de la stopper.

Après des études de mathématiques, Annick de Souzenelle, née en 1922, a été infirmière anesthésiste, puis psychothérapeute. Elle s’est convertie au christianisme orthodoxe et a étudié la théologie et l’hébreu. Elle poursuit depuis une trentaine d’années un chemin spirituel d’essence judéo-chrétienne, ouvert aux autres traditions. Elle a créé en 2016 l’association Arigah pour assurer la transmission de son travail et animer l’Institut d’anthropologie spirituelle.

 

Reporterre — Vous étudiez la Bible depuis plus de cinquante ans. Quel est le sens de ce travail ?

Annick de Souzenelle — Ce qui résume tout, c’est que j’ai un jour mis le nez dans la Bible hébraïque, et j’y ai lu toute autre chose que ce que disaient les traductions habituelles. Elles sont très culpabilisantes et je sentais que ce n’était pas juste.

J’ai été émerveillée par la Bible hébraïque : je me suis consacrée à écrire ce que je découvrais — des découvertes qui libèrent du poids de la culpabilisation qui a abîmé tant de générations… À partir de là, j’ai réécrit une traduction des premiers chapitres de la Bible [la Genèse], de l’histoire de l’Adam que nous sommes, Adam représentant non pas l’homme par rapport à la femme, mais l’être humain, et de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Un voile est en train de se lever sur les écritures, et cela se passe aussi avec le sanskrit, le chinois, d’autres personnes y travaillent… Il se passe quelque chose à l’heure actuelle, il faut aller plus loin dans la compréhension de l’humain, de l’Adam…

Reporterre — Les traductions les plus courantes de la Genèse décrivent la domination de la Terre et des espèces animales par l’Homme, et une supériorité de l’homme sur la femme… Avec votre exégèse, que peut-on entendre ?

Annick de Souzenelle — À partir du déchiffrement symbolique de l’hébreu, on peut entendre ceci : lorsque l’Adam [l’être humain] est créé, il est différencié de son intériorité, que nous appelons aujourd’hui l’inconscient, et cet inconscient est appelé Ishah, en hébreu. Nous avons fait de Ishah la femme biologique d’Adam, qui, lui, serait l’homme biologique. Dans ma lecture, il s’agit du « féminin intérieur » à tout être humain, qui n’a rien à voir avec la femme biologique. Il s’agit de l’être humain qui découvre l’autre côté [et non la côte] de lui-même, sa part inconsciente, qui est un potentiel infini d’énergies appelées « énergies animales ». Elles sont en chacun de nous. On en retrouve le symbole au Moyen-Âge, dans les représentations sculpturales : le lion de la vanité, de l’autoritarisme, la vipère de la médisance, toutes ces caractéristiques animales extrêmement intéressantes qui renvoient à des parties de nous, que nous avons à transformer. La Bible ne parle pas du tout des animaux extérieurs, biologiques, que nous avons à aimer, à protéger. Elle parle de cette richesse d’énergie fantastique à l’intérieur de l’Homme qui, lorsqu’elle n’est pas travaillée, est plus forte que lui, et lui fait faire toutes les bêtises possibles. Ce n’est alors plus lui qui décide, qui « gouverne » en lui-même.

Il est extrêmement important de bien comprendre que cet Adam que nous sommes a en lui un potentiel qui est appelé « féminin » — que l’on va retrouver dans le mythe de la boîte de Pandore chez les Grecs et dans d’autres cultures — et que ce potentiel est d’une très grande richesse à condition que nous le connaissions, que ce ne soit plus lui qui soit le maître, mais que chaque animal soit nommé et transformé.

 


« L’extérieur est aussi l’expression de ce qui est à l’intérieur de l’Homme. »

 

Reporterre — Dans la Bible, tous les éléments, les règnes végétaux et minéraux sont très présents. Quelle est dans votre lecture la relation entre l’Homme et le cosmos ? Est-ce que cela décrit aussi le « cosmos intérieur » de l’Homme ?

Annick de Souzenelle — L’extérieur est aussi l’expression de ce qui est à l’intérieur de l’Homme. Le monde animal, le monde végétal et le monde minéral sont trois étapes des mondes angéliques qui sont à l’extérieur comme à l’intérieur de nous. L’intérieur et l’extérieur sont les deux pôles d’une même réalité. Il y a dans la Bible un très beau mythe où Jacob, en songe, a la vision d’une échelle sur laquelle les anges montent et descendent. L’échelle est véritablement le parcours que nous avons à faire dans notre vie présente, de ce que nous sommes au départ vers ce que nous devrions devenir. Nous avons à traverser les mondes angéliques, c’est-à-dire à les intégrer. Mais tout d’abord, à nous verticaliser.

Reporterre — Ce chemin « vertical », qu’implique-t-il dans notre rapport au monde ?

Annick de Souzenelle — C’est tout simple : cultiver ce cosmos extérieur. Ce que nous faisons à l’extérieur a sa répercussion à l’intérieur, et vice versa, donc il est extrêmement important de cultiver ensemble le monde animal extérieur et le monde animal intérieur, et de la même manière en ce qui concerne les mondes végétaux et minéraux.

Reporterre — C’est-à-dire d’en prendre soin, de les faire grandir, de les enrichir ?

Annick de Souzenelle — Oui, nous en sommes totalement responsables. La façon dont nous traitons ce monde à l’intérieur de nous va se répercuter à l’extérieur. Or, à l’intérieur de nous, nous sommes en train de tout fausser, nous n’obéissons plus aux lois qui fondent la Création. Je ne parle pas des lois morales, civiques, religieuses. Je parle des lois qui fondent le monde, que je compare au mur de soutènement d’une maison. On peut abattre toutes les cloisons d’une maison, mais pas le mur de soutènement. À l’heure actuelle, c’est ce que nous faisons. Nous transgressons les lois ontologiques [du grec ontos = être]. Elles aussi sont dites dans la Bible et on n’a pas su les lire. Nous détruisons ce monde à l’intérieur de nous comme nous sommes en train de détruire la planète. Il est difficile d’entrer dans le détail de ces lois ici, mais j’ai essayé d’exprimer cette idée dans mon livre L’Égypte intérieure ou les dix plaies de l’âme. Avant que les Hébreux quittent leur esclavage en Égypte pour partir à la recherche de la Terre promise, une série de plaies s’est abattue sur l’Égypte. Chacune de ces plaies renvoie à une loi ontologique transgressée.


« À l’heure actuelle, la Terre tremble. »

 

Reporterre —Les plaies d’Égypte font penser aux catastrophes naturelles que l’on vit aujourd’hui !

Annick de Souzenelle — Oui, à l’heure actuelle, la Terre tremble. Cela fait quelques années que les choses tremblent de partout. Nous sommes dans les plaies d’Égypte. Nous allons faire une très belle Pâque [la fête, dans la liturgie juive, commémorant la sortie d’Égypte], une mutation importante va se jouer. Mais, actuellement, nous sommes dans les plaies d’Égypte, et on ne sait pas les lire. Nous vivons une période de chaos, prénatal, je l’espère.

Reporterre —Est-ce dû au fait que l’Homme ne fait plus le travail intérieur ?

Annick de Souzenelle — Oui, exactement. Mais depuis quelque temps, ce n’est pas seulement qu’il ne fait pas le travail intérieur. C’est qu’il fait un travail contraire aux lois de la Création. On est dans le contraire de ces lois ontologiques, alors le monde tremble.


« Tout a changé après la guerre. »

 

Reporterre — Vous-mêmes, dans votre vie, avez-vous vu les choses s’empirer ?

Annick de Souzenelle — J’ai pratiquement parcouru le siècle ! Je me souviens très bien du monde de mon enfance, des années 1920. C’était un monde figé, totalement incarcéré dans un moralisme religieux bête et insupportable. Il n’était pas question d’en sortir, et ceux qui le faisaient étaient mis au ban de la société. Je me suis très vite sentie marginalisée. Puis la guerre est venue casser tout ça. Tout a changé après la guerre. Les jeunes des années 1960 ont envoyé promener la société d’avant, avec le fameux « Il est interdit d’interdire » qui résume tout, seulement ça allait trop loin. Le « sans limite » est aussi destructeur que les limites trop étroites.

Reporterre — La crise écologique est beaucoup reliée à l’absence de limite au niveau de la production, de la consommation, de l’utilisation de nos ressources. Comment cela s’est-il développé après la guerre ?

Annick de Souzenelle — L’humanité inconsciente est dans le réactionnel. Elle était complètement brimée d’un côté. En s’échappant de cette contention, elle a explosé. Elle ne sait pas trouver la juste attitude. On va à l’extrême, parce qu’on ignore les lois qui structurent. Nous avons l’habitude d’associer le mot « loi » à l’idée de contrainte, mais les lois ontologiques, au contraire, libèrent.

Reporterre —Les bouleversements environnementaux n’existaient pas durant votre enfance ?

Annick de Souzenelle — On n’en parlait pas. Chacun avait son lopin de terre. Dans les années 1970, 1980, on a commencé à en parler. Au moment même où j’ai commencé mon travail intense.

Reporterre — Quel est selon vous le cœur de la problématique écologique ?

Annick de Souzenelle — Une perte totale du monde céleste, du monde divin. L’Homme est comme un arbre. Il prend ses racines dans la terre, et ses racines dans l’air, la lumière. Il a des racines terrestres et des racines célestes. L’Homme ne peut pas faire l’économie de ces deux pôles. Jusqu’à récemment, il a vécu ses racines terrestres dans des catégories de force, car il ne connaissait que la « lutte contre » quelque ennemi que ce soit (intempéries, animaux, autres humains…). Il ne sait que « lutter contre » car il est dans une logique binaire. À partir de la fin de la dernière guerre, à partir des années 1950 et 1960 en particulier, il y a eu un renversement de la vapeur. On a envoyé promener le monde religieux, qui n’apportait que des obligations, des « tu dois », des menaces de punition de la part du ciel, c’était un Dieu insupportable. Nietzsche a parlé de la mort de Dieu. Merci, que ce dieu-là meure ! Mais on n’a pas été plus loin dans la recherche. Aujourd’hui, ce qu’il se passe, c’est qu’il y a un mouvement fondamental, une lame de fond qui est en train de saisir l’humanité, le cosmos tout entier, pour que l’humanité se retourne, dans une mutation qui va avoir lieu, qui ne peut plus ne pas avoir lieu, pour qu’elle retrouve ses vraies racines divines, qui sont là.

Reporterre —Comme si la crise avait un sens au niveau du chemin de l’Homme ?

Annick de Souzenelle — C’est LE sens de l’Homme. Toute l’écologie est très importante, mais elle ne peut se faire que s’il y a une écologie intérieure de l’Homme. C’est le passage de l’Homme animal à l’Homme qui se retourne vers ses racines divines. Cela ne veut pas dire que ses racines terrestres disparaissent, mais qu’il retrouve ses racines célestes.


« Je respecte beaucoup les efforts actuellement déployés, mais ils sont très minimes par rapport à ce qui se joue. »

 

Reporterre — Ne peut-il pas y avoir une écologie sans spiritualité ?

Annick de Souzenelle — Il s’agit désormais de « lutter avec ». Je suis très respectueuse des actions qui sont faites dans le sens de l’équilibre écologique, et je pense qu’il faut les faire mais c’est une goutte d’eau dans une mer immense. Un raz-de-marée va se produire, des eaux d’en haut [le monde divin] peut-être, ou des eaux d’en bas, peut-être les deux en même temps !

Je respecte beaucoup les efforts actuellement déployés, mais ils sont très minimes par rapport à ce qui se joue. S’il n’y a pas en même temps que cette lame de fond un travail spirituel, cela ne suffira pas. J’espère que ce n’est pas trop difficile à entendre quand je parle ainsi, mais il me faut le dire. On ne peut pas séparer l’intérieur de l’extérieur.

Reporterre — Comment voir le corps dans cette perspective ?

Annick de Souzenelle — Le corps de l’Homme est inséparable du corps du cosmos. Ce sont les deux pôles d’une même réalité. Nous ne connaissons de notre corps que ce qui est étudié en médecine, en faculté. Mais notre corps physique n’est que l’expression qu’un corps divin, profond, ontologique, et c’est celui-ci qui est malade. Lorsque l’on veut traiter un malade, la médecine officielle ne traite que l’extérieur, le côté concret. Elle est en train en ce moment d’éradiquer l’homéopathie, qui travaille au contraire sur la cause profonde, car quand un organe est malade, c’est qu’il y a un court-circuit dans la cause profonde, dans l’organe ontologique de l’Homme, dont l’organe que nous connaissons n’est que l’expression. Si l’on ne va pas toucher à ce très subtil, il n’est pas suffisant de travailler sur la seule dimension extérieure.

Il arrive que des personnes racontent leur traversée de la maladie comme une initiation. Toute épreuve peut être la source d’une évolution énorme. L’épreuve n’est pas la même chose que la souffrance.

Reporterre — Cela peut-il qualifier ce que la Terre vit actuellement ?

Annick de Souzenelle — Nous l’avons rendue malade, oui. Nous avons détourné les cours d’eau, trafiqué des éléments naturels. On trafique la Terre comme si elle était une chose. On n’a plus aucune conscience qu’elle est ce corps divin de l’Homme. Le traitement qu’on fait aux arbres, à toute la culture, est diabolique dans le sens que cela « sépare ».

Reporterre — La surconsommation matérielle, le capitalisme, sont-ils l’expression d’une conscience qui s’est « séparée » ?

Annick de Souzenelle — Tout à fait. Toute idéologie qui n’est pas reliée au verbe fondateur devient la peste. C’est la cinquième plaie d’Égypte. Toutes nos idéologies politiques, philosophiques, financières ne réfèrent absolument pas au verbe divin, si bien qu’elles sont vouées à l’échec. Soljenitsyne l’avait bien vu, en disant qu’il quittait une folie (l’URSS) pour en trouver une autre aux États-Unis. Tout cela doit disparaître. Tous nos politiciens sont perdus à l’heure actuelle, qu’ils soient de droite, de gauche, du milieu, de tout ce que l’on veut… Ils mettent une rustine ici, une rustine là, ils ne peuvent pas résoudre les problèmes. Parce que l’Homme a déclenché des problèmes qui ne seront solubles que par un retournement radical de son être vers les valeurs divines.

Les religions elles-mêmes, telles qu’elles sont aujourd’hui, sont vouées à une profonde mutation. Ce qui va émerger de tout cela est une conscience totalement nouvelle, d’un divin qui sera intimement lié à l’humain, qui ne viendra pas d’une volonté d’ailleurs, mais d’une présence intérieure.

Reporterre — Puisque selon vous le cosmos extérieur représente le cosmos intérieur, l’endroit du chemin écologique peut-il devenir un chemin spirituel ?

Annick de Souzenelle — On ne peut pas entrer dans l’intelligence du cosmos extérieur sans entrer dans l’intelligence du cosmos intérieur. Ce n’est non plus la seule voie. Je peux aussi dire le contraire : ça peut être quelqu’un qui découvre son cosmos intérieur, et par conséquent qui va se consacrer au cosmos extérieur. On ne peut pas vivre quelque chose d’intense intérieurement sans se trouver relié au monde extérieur… Quand je suis dans mon jardin, je vois les arbres, les plantes, les oiseaux, comme des anges, qui sont là, vivants, qui respirent avec moi, qui m’appellent… Combien de fois le chant des oiseaux est mon chant…


« Nous vivons une très grande épreuve, la peur règne, mais cela peut être, pour ceux qui le comprennent, un chemin initiatique magnifique. »

 

Reporterre —Des personnes qui se disent athées mais qui sont très reliées au monde, sont-elles aussi sur un chemin spirituel ?

Annick de Souzenelle — Oui, nombreux sont ceux qui se disent athées parce qu’ils rejettent le dieu des églises… mais ressentent cette unité avec la nature. Le grand sujet aujourd’hui est de sortir de l’esclavage au collectif très inconscient, pour entrer, chacun et chacune, dans sa personne, dans l’expérience personnelle. On est à cet endroit de chavirement total de l’humanité.

Nous vivons une très grande épreuve, la peur règne, mais cela peut être, pour ceux qui le comprennent, un chemin initiatique magnifique.

Nous sommes dans un moment unique de l’humanité, extrêmement important, le passage de l’Homme animal à l’Homme qui se souvient de ses racines divines. Il y a un grand espoir.

Reporterre — L’espoir, donc, ne se situe pas seulement dans l’espoir que la crise s’arrête, mais dans l’espoir que l’Homme change à travers cette crise ?

Annick de Souzenelle — Exactement. C’est une mutation de l’humanité. Aujourd’hui on a terriblement peur de la mort, on veut reculer la mort. Or, il faut accepter la mort, elle est une mutation. J’ai une grande confiance. C’est impressionnant, mais on n’a pas à avoir peur. La peur est un animal qui nous dévore. De cette énergie animale, nous avons à faire de l’amour.

 

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SOURCE : REPORTERRE

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08/03/2020

L’Église s’oppose-t-elle à la science ? Aubert Martin rétablit les faits

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Alors que l’Église catholique a été et est toujours une mécène importante pour la science, un cas particulier entache sa réputation : Galilée. Retour sur les raisons de la discorde entre la papauté et ce personnage aujourd’hui considéré comme un « martyr scientifique ». 

Avant Galilée, revenons sur un personnage trop souvent éclipsé: Copernic. Ce scientifique avait proposé deux révolutions (c’est le cas de le dire) : la rotation de la Terre sur elle-même et le fait qu’elle tourne autour du Soleil. 

Selon Aubert Martin, chroniqueur à On n’est pas du monde, Copernic est un exemple de la réunion de la science et de la religion : il était moine, pratiquant à tel point qu’il disait sa messe chaque jour. Les papes Clément VII et Paul III l’invitaient à poursuivre ses recherches.

En fait, ce sont les protestants qui à ce moment s’opposaient de manière virulente à l’héliocentrisme. 

C’est après Copernic que le conflit avec Galilée est survenu. Toutefois, bien que l’Église ait ses torts, c’est davantage le personnage de Galilée qui semble avoir été un problème. 

Le pape d’alors, Urbain VIII, trouvait les avancées de Galilée très intéressantes. Seulement, l’institution ecclésiastique eu une approche beaucoup plus « scientifique » que Galilée: devant la nouveauté des théories, elle lui a demandé des preuves supplémentaires.

Le conflit

C’est là, selon Aubert, que le dérapage s’est produit. Galilée a empiété sur le territoire théologique : il remettait en question la lecture de certains passages de l’Ancien Testament. Devant cela, les théologiens se sont braqués. 

De plus, dans un livre commandé par l’Église qui avait pour but d’exposer les différentes hypothèses sur la révolution des astres, Galilée n’a pas respecté ses engagements en se moquant des géocentristes et en insultant le pape de manière masquée.

Devant les propos injurieux et l’attitude belliqueuse de Galilée, il n’a toutefois évidemment pas été décidé de le bruler. Il a été assigné à une résidence et forcé à renier ses théories. Là-dessus, d’après Aubert, l’Église aurait pu mieux juger de la situation.  

Antoine Malenfant, animateur de l’émission, a toutefois mentionné qu’il existe un antidote à cette fracture apparente entre la science et l’Église. Il s’agit de rappeler les nombreux chrétiens qui ont été des scientifiques.

Aubert a ainsi proposé une longue liste de chercheurs qui ont travaillé sur des sujets autant divers qu’avant-gardistes : les anneaux de saturnes, le nucléaire, le Bigbang et, au XVIIIe siècle, l’aviation. 

 

"Un peu de science éloigne ne Dieu, beaucoup de science y ramène." Louis Pasteur

 

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SOURCE : Le Verbe

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07/03/2020

Rencontre Poutine-Erdogan, Gérard Chaliand estime que « les Russes ne céderont pas »

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Un récent décret autorise-t-il un "fichage politique" par la gendarmerie ?

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La gendarmerie nationale va se doter d'une application numérique de prise de notes, "GendNotes", qui suscite des inquiétudes. Consultée, la Cnil a donné son feu vert.

Par Anaïs Condomines

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Un récent décret autorise-t-il un "fichage politique" par la gendarmerie ?

Question posée par Marc le 25/02/2020

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Bonjour,

Votre question fait référence au décret n°2020 151 publié le 22 février dernier au Journal officiel. Signé par le Premier ministre, Edouard Philippe, et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, il autorise la mise en place d’un « traitement de données à caractère personnel dénommé "application mobile de prise de notes" ». En clair : une sorte de bureau mobile, qui s’appelle "GendNotes" et qui permet de dématérialiser la prise de notes des gendarmes. Dans le but, précise le décret, de « faciliter le recueil et la conservation […] d’informations collectées par les militaires de la gendarmerie nationale à l’occasion d’actions de prévention, d’investigations nécessaires à l’exercice des missions de polices judiciaire et administrative» et de «faciliter la transmission de comptes rendus aux autorités judiciaires ».

Mais depuis l’entrée en vigueur de ce texte, des inquiétudes se font entendre. Le journal Initiative communiste dénonce par exemple « une nouvelle escalade dans la fascisation et la construction d’un régime autoritaire ». Et d’affirmer que le gouvernement permet « à la gendarmerie non seulement de constituer un fichier de police politique de l’ensemble de la population, mais également de le partager directement avec les autorités politiques, préfets et maires ! »

Qu’en est-il vraiment ? Tout l’enjeu se cristallise autour de l’article 2 du décret, qui précise le type de données pouvant être enregistrées dans cette application. Est donc désormais autorisé l’enregistrement d’informations dites « sensibles ». Dans une zone de commentaires libres – et uniquement à cet endroit –, pourront ainsi être consignées des données relatives « à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle ». L’article 4 précise qui pourra avoir ensuite accès aux informations récoltées : à savoir le gendarme qui rédige la note et ceux de son unité, « sauf s’il s’y oppose », les gendarmes d’une autre unité qu’il peut désigner. Les autorités judiciaires, le préfet, le sous-préfet, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, et enfin le maire de la commune concernée.

D’emblée, le décret précise dans quelles conditions ces informations pourront être recueillies. On peut lire que la collecte et le traitement de ces données sensibles « ne sont possibles qu’en cas de nécessité absolue pour les seules fins et dans le strict respect des conditions définies au présent décret, dans les limites des nécessités de la mission au titre de laquelle elles sont collectées ». Le texte souligne aussi qu’il est par ailleurs « interdit de sélectionner une catégorie particulière de personnes à partir de ces seules informations ».

Feu vert de la CNIL

Ce qui, à première vue, semble convenir à la CNIL. La Commission nationale de l’informatique et des libertés a en effet été consultée, comme le veut la loi dans ces circonstances. Dans sa délibération du 3 octobre, elle s’attarde sur ces fameux « champs libres », zone de commentaires où pourront figurer donc les données sensibles. La CNIL rappelle à leur égard que « les données traitées doivent être pertinentes, adéquates et non excessives au regard de la finalité poursuivie ». Elle précise aussi ce que le ministère a déjà noté dans le décret : c’est-à-dire que « le traitement de telles données n’est possible qu’en cas de nécessité absolue, sous réserve des garanties appropriées pour les droits et libertés de la personne concernée ». Pour le reste, la CNIL prend acte des garanties apportées par le gouvernement, « à savoir que les informations enregistrées dans ces champs libres ne pourront pas alimenter d’autres traitements et qu’elles seront uniquement accessibles via l’application ».

La gendarmerie nationale, contactée par CheckNews, se veut rassurante sur ce point : selon un porte-parole, les informations sensibles, portant sur la prétendue origine raciale, les opinions politiques, religieuses ou syndicales, la santé, la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle « ne sont transférées dans aucun autre fichier» et «ne peuvent être automatiquement transposées ailleurs », contrairement aux autres données portant sur l’identité complète de la personne concernée (nom, prénom, filiation…), qui elles sont transmises automatiquement sur le logiciel de rédaction des procédures (LRPGN). Du point de vue de la gendarmerie, cette section de commentaires libres fait office de «pense-bête» pour la rédaction d’éventuels procès-verbaux par la suite.

Une autre inquiétude est soulevée, cette fois par l’association de la Quadrature du Net. Dans un article, on peut ainsi lire que GendNotes facilite la collecte de photos, leur « transfert dans des fichiers extérieurs » et, in fine, la reconnaissance faciale. Outre les informations dites sensibles citées plus haut, GendNotes permet effectivement la collecte de photographies de la personne. La CNIL rappelle que ce nouveau calepin virtuel n’est pas en mesure d’effectuer une reconnaissance faciale. L’option est-elle pour autant complètement balayée ? Pas tout à fait. La gendarmerie nationale nous indique en effet que ces clichés, intégrés dans GendNotes, ne font pas partie des éléments automatiquement transférés dans le logiciel de rédaction des procédures. « Mais si le gendarme en a besoin dans sa procédure, il peut effectivement la transférer. » Dans un second temps, une ouverture de procédure pourra permettre de relier ce logiciel au fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ) qui, lui, procède à de la reconnaissance faciale.

« Effets potentiellement délétères »

Des précisions qui ne sont pas de nature à rassurer la pénaliste Virginie Gautron. Pour elle, « l’un des problèmes est la fusion dans un même fichier de finalités judiciaires et administratives, de sorte que le champ d’application vise toutes les missions de la gendarmerie, explique-t-elle à CheckNews. Habituellement, chaque fichier de police définit ses cibles. Par exemple, les personnes au sujet desquelles existent des indices graves ou concordants, des témoins, des personnes susceptibles de présenter une menace etc. Certes, le texte limite l’enregistrement aux informations "nécessaires, adéquates et proportionnées", mais comme aucune cible n’est précisée, les gendarmes sont totalement maîtres de la décision et de l’interprétation des critères de nécessité. »

Elle poursuit : « Un cadre plus précis éviterait les collectes de précaution, "au cas où cela pourrait servir", une tentation qu’on retrouve dans toutes les institutions. » Plus généralement, la pénaliste estime que « le sujet est totalement dépolitisé sans prise en compte d’effets potentiellement délétères ».

De son côté, la gendarmerie nationale rejette toute idée de "fichage" : « Il n’y a aucun fichage de la population, qu’il soit politique, religieux, syndical ou sur les orientations sexuelles. GendNotes est un outil qui permet la prise de notes dématérialisées (elle était jusqu’à présent manuscrite) des gendarmes dans le cadre de leurs interventions. Dans certains cas, la prétendue origine raciale, les croyances religieuses, etc. sont directement liées à l’intervention, les gendarmes doivent être spécifiquement autorisés à collecter ce type de données. »

Cordialement,

Anaïs Condomines

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SOURCE : Libération

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