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07/08/2019

La Prière de Jésus

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06/08/2019

Esclaves blancs, Maîtres musulmans

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05/08/2019

Annick de Souzenelle - La Tradition

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04/08/2019

L'Université américaine Evergreen et les dérives du progressisme

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Un monstre idéologique a pris corps et il sera difficile de s'en débarrasser... Vidéo à regarder entièrement... 

 

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03/08/2019

Christiane Singer

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Christiane Singer

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02/08/2019

Eros et Liberté

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Le Père Philippe Dautais est Prêtre Orthodoxe...

 


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01/08/2019

Réflexions : Cannabis...

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09/06/2019

Révélations sur l'affaire Mamoudou Gassama : les scientifiques prennent la parole !

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Un an après... Révélations sur l'affaire Mamoudou Gassama : les scientifiques prennent la parole !

 


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Émission spéciale "Mamoudou Gassama : Que s’est-il réellement passé ?" Est-ce possible qu'un enfant de 3 ans chute d'un étage et puisse se rattraper à la rambarde du balcon du dessous? Pourquoi n'y a t-il pas eu d'enquêtes ? Des scientifiques et avocats prennent la parole dans l'émission d'André Bercoff dans tous ses états sur Sud Radio.

Valéry Rousseau : "Un enfant qui chute d’un étage pèse 120Kgs selon les lois de Newton"

André Bercoff s'interroge sur ce qui s'est réellement passé il y a un an lorsque Mamoudou Gassama a sauvé la vie d'un enfant, rue Marx-Dormoy dans le XVIIIe arrondissement. Il s'étonne notamment qu'il n'y ait pas eu d'enquête ou si peu, et que le mot d'ordre ait été : "Circulez, y'a rien à voir !"

Le scientifique Valéry Rousseau, professeur à l'Université de Loyola aux USA a publié un calcul sur un site scientifique (https://arxiv.org/pdf/1807.05502.pdf...) qui démontre qu'il est, selon les lois de la physique, impossible qu'un enfant chute d'un étage et se rattrape à la rambarde du balcon de l'étage du dessous. André Bercoff lui donne la parole.

"Un enfant qui chute d’un étage pèse 120Kgs selon les lois de Newton"...

Florence Vivès : une chute d'un étage... ses mains auraient été pulvérisées

Un avis que partage Florence Vivès, docteur en physique, inspecteur nucléaire à l'ONU :

"Une chute d'un étage... ses mains auraient été pulvérisées (...) On ne va tout de même pas remettre en question les lois de la physique et donc celles qui régissent l'univers qui nous entoure, pour satisfaire au desiderata de la bien-pensance, nous explique t-elle."

Florence Rault : "Dans cette histoire, on est dans le miracle permanent, personne ne se pose de question, aucune expertise n'est demandée, ce qui est étonnant"...

Pour Me Florence Rault, avocate pénaliste au barreau de Paris, cette affaire pose des questions :

"Personne ne s'est demandé comment un tel miracle a pu se produire. Oui, on peut parler de miracle, on y croit ou on n'y croit pas, mais c'est vrai que lorsqu'on écoute les experts, ça paraît assez difficile d'imaginer que cet enfant ait pu, comme ça, dégringoler d'un étage, se rattraper comme un acrobate aguerri sans perdre ses tongs, ne présenter aucune blessure... Or si tant est que cela se soit déroulé comme on le dit, il aurait dû présenter des blessures aux mains et certainement aux pieds. Tout ça me semble très improbable."

Elle poursuit son explication :

"C'est un joli conte de fée. Un enfant a été miraculeusement sauvé, c'est formidable. Et on a un jeune garçon qui a escaladé la façade de cet immeuble de manière incroyable (...) Mais pour autant, une fois qu'on a tous donné dans l'émotion et qu'on a tous compati, c'est vrai que des questions se posent.

Il est surprenant qu'il n'y ait pas eu, au minimum, une information d'ouverte. On l'entend à longueur d'ondes. Dès qu'il se passe le moindre fait quelconque, une information est ouverte, le procureur s'exprime et réclame que justice soit faite (...). Là miraculeusement. Dans cette histoire, on est dans le miracle permanent, personne ne se pose de question, aucune expertise n'est demandée, ce qui est étonnant."

Selon André Bercoff, ce qui a été frappant, c'est que tout a été clos dans l'émotion. Mais est-ce que c'est comme cela que l'on opère, habituellement ? "Normalement non", répond Me Rault.

"Ce qui me choque aussi, au-delà du fait qu'il n'y ait pas eu la moindre question posée sur la chute elle-même, je me rends compte que, dans tout un tas d'autres circonstances, la moindre défaillance des parents entraîne l'intervention de l'aide sociale à l'enfance, des éducateurs, des juges pour enfants...".

"Oui, le père a été sanctionné vite fait bien fait et, en même temps, on ne lui a pas retiré son enfant ou fait en sorte que des mesures soient prises pour l'accompagner dans sa parentalité. L'enfant a été mis dans une situation de danger extrême, malgré tout. Il est tout de même resté accroché, risquant une mort certaine (...). On est vite passé sur le rôle du père et sa défaillance. On ne sait pas du tout, aujourd'hui, ce que fait cet enfant ni comment le père s'en débrouille."

 

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SOURCE : SUD Radio

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Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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25/05/2019

On nous dit que nous sommes menacés par Trump et par Poutine : même pas peur...

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Certains, du côté de LREM, utilisent la méthode du chantage. On n'est pas obligé de leur céder.
Par Benoît Rayski

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Qu'on se le dise : l'Europe est menacée par de terribles ennemis. Si on lui en veut ainsi, c'est donc qu'elle doit être importante et dérangeante. De Macron à Bruno Le Maire en passant par Nathalie Loiseau, on sonne le tocsin : Trump et Poutine veulent la mort de l'Europe !

Il s'agit évidemment avec ce discours d'inciter les électeurs à voter pour la liste Renaissance, la seule capable d'éviter que nous soyons asservis par ces féroces ennemis qui viennent dans nos campagnes égorger etc…

Cette posture, qui transforme Trump et Poutine en Hitler et Staline est passablement grotesque. Elle consiste à nous faire croire que l'Union européenne est une vraie et grande puissance susceptible d'inquiéter les Etats-Unis et la Russie.

Jamais mensonge ne fut martelé avec autant d'insistance. En réalité, l'Union européenne n'a que les apparences de la puissance. Et ça fait des dizaines d'années qu'elle est en coma artificiel.

Mais ceux qui se pressent à son chevet pour vérifier l'efficacité de ses branchements se récrierons qu'elle est utile et généreuse. En effet, l'Europe déverse sa manne sur des Etats qui sans elle seraient dans le besoin, sur les agriculteurs, sur quelques étudiants qui profitent d'Erasmus.

On lui doit d'avoir dépensé des milliards pour éponger la dette d'Etats qui sans elle serait en faillite. Et c'est grâce à ses mécanismes que les plus riches – Allemagne, France, Grande-Bretagne (pas pour longtemps) – payent pour les plus pauvres. Des milliards donc. La question est de savoir si un tiroir-caisse a une âme. Depuis quand le principe de subsidiarité et autres mécaniques bruxelloises tiennent-ils lieu d'identité ? Que dirait-on si la France à cause de la générosité de la CAF et de Pôle Emploi…

Aujourd'hui, sur le continent, l'idée de nation et d'appartenance nationale se réveille avec fracas. Il parait que cela s'appelle populisme, un terme ressassé et brandi par Macron pour des raisons purement électoralistes. Il parait également que Trump et Poutine se pourlèchent les babines en voyant l'éruption identitaire sur la scène européenne. Et là on est en train de s'esclaffer !

L'Europe a dominé le monde pendant près de 1000 ans. Aidée en cela par ses réussites industrielles et commerciales, par ses richesses, par ses milliards. Mais, et de loin, tout cela n'était pas suffisant à assurer son triomphe. Elle a rayonné par sa culture et sa civilisation. Son énergie vitale venait de son héritage idéologique, religieux et émotionnel : l'Ancien Testament, le Nouveau Testament et les philosophes grecs. Qu'elle revienne à ces fondamentaux et on votera pour elle ! Et alors seulement, l'identité européenne reléguera les identités nationales, jugées infamantes, au rang de survivances folkloriques.

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SOURCE : Atlantico

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« L’idée de "grand remplacement" évoque l’effondrement d’un univers familier que vit une partie de la population »

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La démographe Michèle Tribalat précise sa pensée sur le "grand remplacement"
par Rudy Reichstadt

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En février 2017, Rudy Reichstadt, qui dirige l’observatoire du conspirationnisme, a demandé à la démographe Michèle Tribalat de répondre à quelques questions sur la notion de « grand remplacement ». Seule une petite partie de l’entretien a été publiée dans la note qu’il a rédigée avec Valérie Igounet. Le voici aujourd’hui dans son intégralité.

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Rudy Reichstadt -- Que dirait la démographe que vous êtes à ceux qui sont séduits par la thèse de Renaud Camus selon laquelle nous assisterions à un « Grand remplacement », à « la substitution d’un peuple par un autre » ?

Michèle Tribalat -- La démographe, comme vous dîtes, ne parle pas spécifiquement à une fraction de l’opinion publique. Je ne cherche pas à contrarier les perceptions populaires à tout prix. Je n’ai aucunement l’intention de faire la leçon. Quand je me pose des questions et que je cherche à y répondre, je m’intéresse d’abord aux aspects méthodologiques. On ne peut évaluer la validité d’un résultat à la satisfaction idéologique qu’il procure. Ce qui compte, c’est la manière dont il a été élaboré et non le succès qu’il remporte auprès de tel ou tel segment de l’opinion publique.

Essayer de rééduquer ceux qui pensent mal n’est pas ma vocation. Je vois même cela comme un piège car, lorsqu’on cherche absolument à donner tort aux perceptions communes, on est conduit à s’écarter de la recherche de la vérité des faits. On risque alors de tomber dans des manipulations grossières qui accentuent la méfiance. Lorsqu’on cherche à leur faire la leçon et à les rééduquer, les gens le perçoivent très bien et ils détestent cela. La confiance est un élément fondamental pour que l’information atteigne sa cible. Par ailleurs, je suis d’une incorrigible curiosité et commencer une recherche avec l’idée de contrarier les perceptions communes constitue, à mon avis, le plus mauvais point de départ.

Enfin, les gens n’ont généralement aucun sens statistique, et ça ne vaut pas seulement pour la question migratoire. Ils auront tendance à sauter sur les chiffres qui leur conviennent, d’un côté comme de l’autre. L’idée de faits alternatifs n’a vraiment rien de neuf. Timur Kuran, un économiste américain a écrit un livre très éclairant sur le sujet : Private Thruths, Public Lies, The Social Consequences of Preference Falsification (Harvard University Press, 1995). Des faits ou des arguments substantifs qui entrent en conflit avec nos convictions n’auront de l’importance que si nos opinions relèvent d’un savoir et ne sont pas fondées sur la preuve sociale.

Rudy Reichstadt -- Quelles sont les différences entre le diagnostic posé par Caldwell (celui d’une « grande révolution démographique causée par une immigration étrangère porteuse d’islam dans une Europe vieillissante et sur le déclin ») ou le vôtre, et la thèse de Camus ?

Michèle Tribalat -- Je ne connais pas bien les différentes nuances incluses dans l’idée de grand remplacement avancée par Renaud Camus. Si l’idée de grand remplacement est seulement numérique et vise essentiellement les musulmans qui deviendraient très vite majoritaires en France, nous sommes loin du compte. Mais je ne suis pas sûre que l’expression se rapporte seulement à l’inéluctabilité d’un remplacement numérique par des populations venues d’ailleurs, musulmanes en particulier ; ce qui peut arriver localement. Il me semble que son succès vient de son pouvoir d’évocation de certaines situations vécues. Elle a un sens figuré qui évoque l’effondrement d’un univers familier que vit, ou craint de vivre, une partie de la population française : disparition de commerces, et donc de produits auxquels elle est habituée, habitudes vestimentaires, mais aussi pratiques de civilité, modes de vie,… Que croyez-vous que pensent les villageois de Châteauneuf-sur-Cher qui ont vu arriver il y a une quinzaine d’années cinq familles musulmanes, dont la mosquée est adossée au château et dont les femmes portent le niqab quand il leur arrive de sortir ? Voilà un village dont le maire s’est vu demander une sortie spéciale à l’école pour les femmes musulmanes qui viennent chercher leurs enfants afin qu’elles ne se mêlent pas à la population locale. Le « grand remplacement » peut aussi avoir un certain écho auprès de populations qui vivent en dehors des grands centres économiques, qui voient les emplois et les services publics disparaître dans leur environnement et qui ont l’impression que tout se joue ailleurs.

Il me faut à ce stade préciser que l’idée de remplacement par l’immigration n’est pas étrangère à la démographie. On parle de migrations de remplacement. Je vous rappelle la publication des Nations unies qui avait fait grand bruit en 2000. Elle était intitulée Remplacement Migration : Is it a Solution to Declining and Ageing Population ? Cette étude avait d’ailleurs fait l’objet d’un contresens. Elle a été utilisée pour justifier l’obligation que l’Europe avait de se montrer généreuse en matière d’immigration alors que cette étude invitait plutôt les pays vieillissants à ne pas tout miser sur l’immigration pour résoudre les problèmes posés par l’évolution démographique.

Christopher Caldwell a dressé un panorama de la situation en Europe, car l’arrivée de l’islam n’est pas spécifique à la France. J’ai moi-même essayé d’analyser la situation de la France. Les Européens sont les co-producteurs de ce qui leur arrive, notamment en fermant les yeux et en évitant le cœur du sujet : les transformations des cultures et modes de vie européens auxquelles ont commencé de consentir les Européens. Christopher Caldwell n’évoque pas tant le remplacement démographique inéluctable que suggère l’idée de grand remplacement que la dissymétrie des forces culturelles en présence. Il conclut son livre par ceci : « En de telles circonstances “majorité ” et “minorité” ont peu de sens. Quand une culture peu sûre d’elle, malléable et relativiste rencontre une culture ancrée, confiante et renforcée par des doctrines communes, c’est généralement la première qui change pour s’adapter à la seconde ». Pas besoin de bascule démographique pour que les cultures et les mœurs se transforment irrémédiablement. C’est un peu ce qu’exprime l’idée de grand remplacement dans son sens figuré. Un exemple. Nous avons déjà perdu notre liberté d’expression dès qu’il s’agit d’islam. De deux manières : 1) par l’autocensure générée par la peur due aux menaces de mort, mises à exécution en 2015 à Charlie Hebdo, et la judiciarisation croissante des controverses ; 2) en cherchant à nous accommoder avec des courants de l’islam militant qui refusent de recourir à la violence, qu’il faut ménager, ceux qu’on appelle maintenant les « islamistes modérés » (mais qui recourent sans modération aux tribunaux pour faire taire toute critique) ; ce qui oblige à toutes sortes de contorsions, à fermer les yeux sur ce qui dérange. Si la caricature peut coûter la vie sur un sujet seulement, alors cet art très français est définitivement mort. Son pouvoir de transgression s’éteint car il ne peut alors s’exercer que sur les cibles qui y consentent et refusent l’usage de la violence.

Rudy Reichstadt -- Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, vous expliquez que « les natifs au carré pourraient devenir minoritaires » d’ici 2060 (en vous basant semble-t-il sur les projections Eurostat). Quel est le degré de fiabilité de projections démographiques sur une durée aussi importante (près d’un demi-siècle) ?

Michèle Tribalat -- Vous reprenez là un morceau de phrase d’un résumé de mon livre sur l’assimilation. Si l’on réintègre ce que vous avez manqué, cela donne ceci : « Dans certains d’entre eux [il s’agit là de quelques pays européens, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie principalement], les natifs au carré pourraient devenir minoritaires avant 40 ans [il s’agit de l’âge], d’ici 2060. » J’y commentais le résultat des projections de populations d’origine étrangère dans les pays de l’UE, adossées au scénario Convergence 2008-2060 d’Eurostat, réalisées par Giampaolo Lanzieri pour Eurostat dans un document intitulé : Fewer, older and multicultural ? Projections of the EU populations by foreign background.

Une incidente. Il faut expliquer ce que j’entends par natifs au carré. C’est l’expression la moins contentieuse que j’ai trouvée pour désigner la population née dans le pays de deux parents qui y sont également nés. Je refuse en effet de parler de population majoritaire comme le font l’Ined ou l’Insee, expression qui ne prend en compte que l’aspect numérique des choses, lequel est tout relatif selon l’espace géographique considéré. Je refuse aussi de la désigner par des privatifs comme vient de le faire encore l’Insee dans une publication récente : « Ni immigrés ni enfants d’immigrés ». La presse s’insurge contre Renaud Camus quand il parle de grand remplacement, mais ne trouve rien à redire à ce type d’appellation qui vide de toute substance ceux qu’on pourrait encore appeler les autochtones. On pourrait très bien arguer que cet usage des privatifs est anxiogène et participe à alimenter l’idée de Renaud Camus.

Mais vous avez raison de vous interroger sur la fiabilité des projections démographiques réalisées par Eurostat. Elles valent ce que valent les hypothèses. Elles décrivent les anticipations démographiques de la Commission européenne. Cette dernière ne croit pas à une remontée de la fécondité susceptible de freiner le déclin démographique – la politique familiale n’est d’ailleurs pas une compétence européenne – et compte entièrement sur l’immigration pour éviter de voir le poids démographique de l’UE s’effondrer. Ainsi, dans les dernières projections Europop 2013 (2013-2080), l’indicateur conjoncturel de fécondité de l’Allemagne remonte péniblement de 1,41 en 2013 à 1,69 enfant par femme en 2080 dans l’hypothèse principale. L’UE a même joué à se faire peur en incluant une hypothèse de fécondité basse qu’elle n’a projetée que jusqu’en 2060 ! Les flux migratoires interviennent sous la forme d’un solde migratoire (entrées-sorties), dont les participants fictifs sont censés avoir les mêmes comportements démographiques que le reste de la population. Il faut ajouter que les projections d’Eurostat sont conditionnées par l’idéologie de la convergence, dont on voit ce qu’elle a produit en matière économique. À très très long terme, toutes les variables démographiques doivent converger d’un même élan, à la hausse ou à la baisse selon la situation de départ. Dans Europop 2013, en l’absence de migrations, la population de l’UE28 perdrait 108 millions d’habitants entre 2014 et 2080. Avec migrations, elle en gagnerait près de 13 millions ; soit un apport démographique total évalué, compte tenu des hypothèses, à 121 millions. C’est, à 9 millions près, l’équivalent de la population de la France et du Royaume-Uni réunis en 2014. L’UE28 accueillerait une immigration nette de près de 74 millions de personnes de 2014 à 2080.

C’est la conjonction d’une démographie interne peu dynamique et des soldes migratoires projetés qui donne une contribution aussi importante de l’immigration. Ainsi, les effets démographiques de l’immigration sont plus marqués dans les pays où la fécondité est faible depuis longtemps, comme en Allemagne qui, en l’absence de migrations sur la période perdrait 38 % de sa population, mais en perdrait quand même 20 % avec migration d’ici 2080. Je n’insiste pas sur les effets de structure.

Ce qui compte ce n’est pas tant la vraisemblance des hypothèses projetées par Eurostat que ce qu’elles disent des anticipations européennes : une dépendance démographique croissante à l’immigration.

Rudy Reichstadt -- Peut-on affirmer que la France connaît, du point de vue démographique, une situation inédite dans son histoire ?

Michèle Tribalat -- La France a connu, beaucoup plus tôt que la plupart de ses voisins – dès le milieu du XIXe siècle -, une immigration étrangère importante, en raison d’un ralentissement démographique précoce. Différentes vagues migratoires vont donc se succéder avec des phases d’accalmie : Années 1920 suivies d’un reflux dans les années 1930 jusqu’à la sortie de la guerre ; Trente Glorieuses suivies d’une accalmie migratoire sur le dernier quart du XXe siècle ; nouvelle vague migratoire avec les années 2000 qui dure encore et d’intensité voisine de celle des Trente Glorieuses. En raison d’une expérience précoce de la transition démographique, la crainte d’un effacement économique, démographique et militaire, notamment par rapport au voisin allemand, a amené la France à considérer avec pragmatisme l’apport étranger en provenance de pays voisins et même à l’encourager, comme elle l’a conduite à adopter une politique familiale visant à favoriser le dynamisme propre de la démographie française. La France se retrouve aujourd’hui, avec l’Irlande, en tête des pays de l’UE par sa fécondité. La chute de l’indicateur conjoncturel de fécondité observé partout en Europe, à des moments différents après le babyboom, a été moins profonde et moins durable en France que chez ses voisins. Même s’il baisse à nouveau depuis 2010 (1,89 enfant par femme en 2016 contre 2,02 en 2010 en France métropolitaine). La France ne se trouve donc pas, d’un point de vue démographique, dans la même position que ses voisins et a moins besoin des migrations de remplacement prônées par l’Union européenne. La position relative de la France en Europe a donc changé. Mais ce qui a changé aussi c’est la provenance des flux migratoires. Il n’y a plus de pays européen qui aurait un trop plein démographique. L’Europe du Sud, comme l’Europe de l’Est ont la fécondité la plus basse de l’UE. Les flux qui ont suivi l’intégration européenne de la Roumanie et de la Pologne se sont dirigés vers les pays qui ont ouvert tout de suite leurs frontières (Royaume-Uni et Suède) et la France ne reçoit que la queue de comète de ce mouvement. Lorsqu’on compare les populations immigrées de l’Allemagne et de la France, celle de l’Allemagne est plus souvent d’origine européenne. En France, l’accroissement de populations originaires de pays n’appartenant pas à l’Europe s’est accompagné du « changement de pied » en matière d’intégration avec un abandon progressif des velléités assimilatrices de la France. Les concentrations ethniques dans les communes de plus 10 000 habitants ont bondi. On peut les mesurer, depuis la fin des années 1960, à partir de la proportion de jeunes d’origine étrangère (parmi les moins de 18 ans). La concentration était voisine de 15 % en moyenne dans ces communes à la fin des années 1960. Elle s’y est considérablement accrue et dépasse 37 % en 2015 dans les communes de 30 000 habitants ou plus. Il s’agit là de faits bien tangibles qui ne passent pas inaperçus.

Rudy Reichstadt -- Dans Face au Front national. Arguments pour une contre-offensive (La Découverte, 1998), vous déconstruisiez le rapport Milloz qui validait les thèses du FN sur le coût de l’immigration. Le FN a même publié une « réplique à Pierre-André Taguieff et à Michèle Tribalat » (L’immigration. Rapport Milloz II, 1999), dans laquelle vous êtes qualifiée, entre autres, de « supplétif de service ». Aujourd’hui, Marine Le Pen n’hésite pas à renvoyer à vos travaux. Quel regard portez-vous sur ce retournement et sur les instrumentalisations politiques de vos interventions ?

Michèle Tribalat -- J’avais eu le rapport Milloz entre les mains et les manipulations statistiques nombreuses apparaissaient évidentes. Ce qui m’a poussé à en faire la critique explicite est le piètre aboutissement de la commission Choussat chargée, par le gouvernement, d’élaborer une critique scientifique des écrits de Pierre Milloz et dont rien n’était sorti. C’était pire que ne rien faire. Ça donnait de la crédibilité au montage statistique de Pierre Milloz. J’ai donc proposé à Pierre-André d’écrire un livre dans lequel je m’occuperais de la partie statistique. Notre livre est sorti en 1998 alors que la charge d’Hervé Le Bras contre moi et l’Ined (qui aurait été une succursale du FN dont j’aurais été un membre actif) battait son plein. Ce n’était pas, de ma part, un contre-feu, le contrat avec La Découverte ayant été signé en mars 1998, alors que mon texte était quasiment achevé. J’ai donc eu droit, moi aussi, à mon prix Lyssenko en 1999. Quant à Marine le Pen, d’après les échos que j’en ai, ce qui lui plait beaucoup, c’est le titre du livre que j’ai publié en 2010 : Les yeux grands fermés. Je ne suis pas responsable des lectures que l’on fait de ce que j’écris. Je veux bien entendre les critiques sur le fond de mes analyses mais, pour le reste (« démographe adulée du FN »), tous les commentaires sur mes intentions et motivations cachées, mes affiliations secrètes, je considère qu’elles sont dégradantes pour ceux qui les profèrent.

Rudy Reichstadt -- Parmi les hypothèses que nous envisageons d’examiner concernant le succès de la thèse de Camus, il y a l’idée selon laquelle l’adhésion à la thèse du Grand remplacement traduirait la détresse d’une France en proie à un sentiment de dépossession, qui « ne se sent plus chez elle dans son propre pays », et qui a l’impression que ses angoisses pour l’avenir ne sont pas prises en charge par la classe politique républicaine classique, d’où sa propension à se tourner vers l’extrême droite. Comment faire pour, à la fois, parler un discours de vérité à cette fraction de la communauté nationale, de manière à la ramener vers le cercle de la raison sans, en même temps, la flatter dans des penchants xénophobes ?

Michèle Tribalat -- Dans ce que vous dîtes, c’est « le discours de vérité » qui est le plus important. Il faut donc privilégier la connaissance des faits d’abord. Jouer avec elle comme on n’a cessé de le faire depuis des décennies a ruiné la confiance nécessaire au fonctionnement démocratique. Il faudrait que cessent les représentations de la réalité de parti pris dont le but principal est de décrédibiliser les perceptions communes. Tous les segments de population réagissent de la même façon et avec internet et les réseaux sociaux cela s’est amplifié. Ils adoubent les analyses qui confortent leurs préjugés, qu’ils soient négatifs ou positifs. Pour aller dans ce sens, je citerai ce commentaire de Jean-François Revel dans La connaissance inutile, publié il y aura bientôt 30 ans mais qui reste d’actualité : « L’objectivité ne consiste pas à opposer des opinions contraires au cours d’un débat. Si les deux opinions reposent sur des informations fausses, quel est l’intérêt du débat ? […] La confrontation des incompétences n’a jamais remplacé la connaissance des faits. Le devoir de la presse est d’acquérir cette connaissance et de la transmettre. Le pluralisme reprend ses droits et retrouve sa nécessité lorsque vient le moment de tirer les enseignements des faits établis […] Malheureusement, dans la pratique, le ‘pluralisme’ s’exerce presque toujours avant ce stade, il trie les informations, il leur barre la route, il les passe sous silence, les nie, les ampute ou les amplifie, voire les invente, de manière à adultérer, dans sa phase embryonnaire le processus de formation de l’opinion. » Le déni de réalité est un poison.

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Retrouvez tous les articles de Michèle Tribalat sur son site

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SOURCE : CAUSEUR

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Voir aussi sur CAUSEUR :

L'intox de France Info sur "Le Grand Remplacement"

et

Alain Finkielkraut : "Je souffre de voir Renaud Camus s’égarer de cette manière"

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21/05/2019

Aktion T4 : quand les nazis pratiquaient la « mort miséricordieuse »

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Un article datant de 2014... mais en pleine résonance avec l'actualité...

 


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FIGAROVOX/HISTOIRE- Bernard Kouchner a déclaré vouloir bannir le mot «euthanasie» parce qu'il y a le mot «nazi», ce qui n'est «pas très gentil». Julie Graziani rappelle qu'en effet sous le troisième Reich, l'euthanasie recouvrait une réalité.

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Julie Graziani est porte-parole du collectif Ensemble Pour le Bien Commun

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Stupeur à la lecture de vos quotidiens en cette fin de semaine, partout le même titre: « Kouchner veut bannir le terme “euthanasie” à cause du mot “nazi” ». A première vue on s'étonne, on sourit, puis, voyant qu'il ne s'agit pas d'un canular, on lit l'article. Y sont alors retranscrites les déclarations de Bernard Kouchner, prononcées sur France Inter ce jeudi 26 juin au sujet de l'affaire Bonnemaison. Selon lui, il faut arrêter d'employer le mot d' « euthanasie » parce qu'il « y a le mot nazi, ce qui n'est pas gentil » (sic)… Pour l'ancien ministre de la Santé il convient plutôt d' « employer des mots doux parce que sinon, on a tout de suite l'impression qu'il y a une agression, qu'on va forcer les gens ».

Pourtant, en rejetant l'emploi du mot euthanasie, Bernard Kouchner pointe du doigt, involontairement, un fait historique sur lequel on ne pourra faire l'impasse si un projet de loi sur l'euthanasie et le suicide assisté venait à voir le jour... Ne vous en déplaise Monsieur Kouchner, il existe bien une résonnance historique avec une pratique de l'état nazi appelée l'aktion T4. Evidemment, les sentinelles du “point Godwin” ne manqueront pas de s'élever face à cette référence, hurlant à une “reductio ad hitlerum” pourtant en l'occurrence tristement réelle.

Il convient pourtant de ne pas oublier ce que nous enseigne notre histoire et d'en tirer les leçons adéquates.

L'aktion T4, appelé aussi « programme d'euthanasie » est un véritable protocole d'élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939 à la demande expresse d'Adolph Hitler. Pour qualifier cette entreprise, le führer employa lui aussi un mot plus doux, celui de « gnadentod » qui peut se traduire par « mort infligée par pitié » ou « mort miséricordieuse ». Loin de ne concerner que les assassinats par le moyen des chambres à gaz, de nombreux auteurs y incluent l'élimination des malades mentaux par des injections médicamenteuses létales et d'autres méthodes. Ces opérations étaient effectuées sans avertir les proches des patients concernés. L'Etat nazi voyait ces personnes comme une charge pour la société n'ayant aucune utilité pour la nation. Les personnes à exterminer étaient sélectionnées par les médecins et répartis en trois groupes: celles souffrant de maladie psychologique, de sénilité, ou de paralysie incurable; celles hospitalisées depuis au moins cinq ans ; et enfin celles internées comme aliénés criminels, les étrangers et celles qui étaient visées par la législation raciste nationale-socialiste. Ce programme de mise à mort préfigurait l'extermination systématique des Juifs mise en œuvre à partir de 1942. Lors du procès de Nuremberg (1945- 1946), le nombre de 275 000 victimes fut retenu.

Il faut aussi rappeler que le Vatican s'était élevé contre les pratiques du régime nazi, en affirmant, dans une communication du 2 décembre 1940, qu' « il est interdit de tuer, sur ordre de l'autorité publique, des personnes [...] qui du seul fait d'une infirmité psychique ou physique, ne peuvent plus être utiles à la nation ». Les nazis combattirent ce qu'ils considéraient comme une compassion chrétienne excessive pour les plus faibles plutôt que de s'occuper de la santé du corps national. Ils rejetaient ainsi le principe de charité selon lequel on se soit de soigner tous les malades jusqu'à leur mort.

Alors que les appels à la prudence et les mises en garde, émanant des autorités religieuses, du corps médical ou encore d'intellectuels, se multiplient face à la volonté d'une partie de la classe politique de légaliser l'euthanasie et le suicide assisté, on peut remercier Bernard Kouchner qui nous permet de nous interroger, grâce à son désormais célèbre « euthanasie - pas gentil », sur une question essentielle: quand est-ce qu'un homme cesse d'être utile ?

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SOURCE : Le Figaro

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Reprise de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert

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20/05/2019

Christophe Guilluy : « La classe moyenne occidentale ne veut pas et ne va pas mourir » !

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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le géographe, on aurait tort de vouloir trop rapidement refermer la page des «gilets jaunes». Selon lui, le mouvement n’est que le symptôme d’une recomposition populiste beaucoup plus large qui touche toutes les démocraties occidentales. Et la question du retour des peuples sera l’enjeu majeur des décennies, voire du siècle à venir…

L’auteur de « No society. La fin de la classe moyenne occidentale » (Flammarion) aurait pu passer ces six derniers mois 24 heures sur 24 sur les plateaux de télévision. En effet, avant tout le monde, Christophe Guilluy avait vu l’existence et la révolte de la France périphérique dont le mouvement des «gilets jaunes» a été l’incarnation vivante. Mais plutôt que de jouer les prophètes médiatiques, le géographe a préféré se taire. Pour mieux observer, mais aussi pour laisser enfin la parole aux «invisibles». Six mois après le début du mouvement, alors que celui-ci s’est essoufflé et abîmé dans la violence, il en dresse un premier bilan.

FIGAROVOX.-- Six mois après, quel regard portez-vous sur le mouvement des Gilets jaunes ?

Christophe GUILLUY.-- Le mouvement a été l’incarnation charnelle du concept de France périphérique. La carte des ronds-points de novembre, c’est exactement la géographie de cette France-là, c’est-à-dire une géographie complètement dispersée. Ce n’est pas seulement la France rurale contre la France urbaine, ni la France du Nord et de l’Est contre la France du Sud et de l’Ouest, mais c’est bien tout cela à la fois: un phénomène plus large qui imprègne l’ensemble du territoire et est potentiellement majoritaire.

Ce que j’avais voulu montrer avec ce concept de France périphérique, c’est justement que nous n’arrêtons pas de travailler sur des marges, des fractions, des minorités sans nous intéresser à une catégorie beaucoup plus importante en termes de taille et de poids: les classes populaires, socle de l’ancienne classe moyenne. Ces classes populaires, ce sont à la fois les ouvriers, les indépendants, les paysans, des actifs, des chômeurs, des jeunes, des retraités: l’ensemble des catégories modestes.

FIGAROVOX.-- Les « gilets jaunes » ne sont-ils pas devenus une tribu comme les autres dans une France en voie de balkanisation ?

Christophe GUILLUY.-- Depuis quarante ans, la société française est représentée comme une addition de minorités et analysée à partir de ces dernières. Le mouvement des « gilets jaunes » casse cette représentation et vient contredire ces analyses qui véhiculent l’idée qu’au fond la France et donc le peuple n’existe pas. On se rend compte, avec la vague des « gilets jaunes » en France mais aussi la vague des brexiters au Royaume-Uni ou des trumpistes aux États-Unis, que le peuple existe et c’est d’ailleurs ce qui explique le soutien majoritaire des « gilets jaunes » dans l’opinion. Le peuple est en train d’imposer une vaste recomposition politique.

Car, sur les ronds-points, il y avait des ouvriers qui hier votaient à gauche, des paysans qui hier votaient à droite, des urbains et des ruraux, des jeunes, des actifs et, pour la première fois même, des retraités. Ils formaient hier le socle d’une classe moyenne occidentale intégrée. Celle-ci s’est totalement affranchie des appartenances gauche-droite traditionnelles. Le renversement est historique. Une part importante des deux Français sur trois de Giscard, hier intégrée économiquement et représentée politiquement et culturellement, ont basculé dans une contestation durable du modèle dominant. Tenter d’analyser ce mouvement comme un phénomène conjoncturel est une absurdité. Il est au contraire le produit du temps long et devrait s’inscrire durablement dans l’avenir.

FIGAROVOX.-- Combien de temps pensez-vous que cela peut durer ?

Christophe GUILLUY.-- Une centaine d’années ! De la même manière que les brexiters ne vont pas s’évanouir dans la nature. Les Britanniques ont cru qu’en gagnant du temps les classes populaires allaient abandonner. Et cela explique la percée spectaculaire du Brexit Party. Nigel Farage surfe sur le « gilet-jaunisme » britannique ! Farage, qui a créé un parti avec trois bouts de ficelle, pèse davantage en six mois que les tories et les travaillistes réunis, qui existent depuis des siècles. Cela veut dire qu’il s’appuie sur un socle et ce socle s’appelle le peuple. La question du morcellement est piégeante, c’est une lecture ultralibérale qui tend à justifier l’abandon du bien commun et in fine à invisibiliser un conflit vertical entre le haut et le bas. Évidemment que la société se communautarise et que c’est inquiétant, mais cela ne doit pas éluder le phénomène majeur du XXIe siècle, qui est la recomposition d’une majorité dont le socle est composé par les classes populaires et moyennes. Elles ont fait un diagnostic concernant la mondialisation. Après y avoir adhéré, elles ont pu constater que celle-ci les appauvrissait socialement et les fragilisait culturellement. Elles ne vont pas changer d’avis de sitôt .

FIGAROVOX.-- Les « gilets jaunes » qui manifestent aujourd’hui ne sont plus qu’une petite minorité souvent violente…

Christophe GUILLUY.-- Tout mouvement social depuis vingt ans génère malheureusement de la violence. Ce n’est pas le propre des « gilets jaunes ». Certains « gilets jaunes » ont compris que cette violence faisait parti de la communication au XXIe siècle. Tout le monde la condamne, mais elle permet de faire la une du New York Times. Cependant, elle est d’abord et avant tout le fait des black blocs, qui viennent maintenant perturber toutes les manifestations depuis plusieurs années. Et qui sont ces black blocs ? Des enfants de la bourgeoisie ! Par ailleurs, si les « gilets jaunes » étaient réellement une tribu parmi d’autres, cela ferait longtemps que les médias n’en parleraient plus et ils n’auraient pas autant inquiété les politiques. Le soutien d’une très grande partie des Français encore aujourd’hui montre au contraire la profondeur de ce mouvement dans la société.

La stratégie du monde d’en haut est toujours la même. Quand un phénomène populiste se produit, il est présenté comme accidentel et minoritaire. Les brexiters ? « Des vieux retraités xénophobes du Yorkshire ! » Sauf que c’est la majorité du peuple britannique qui a voté pour le Brexit ! On a utilisé exactement les mêmes procédés rhétoriques pour les « gilets jaunes » : « fumeurs de clopes qui roulent en diesel », « poujadistes », « peste brune » et enfin « nouveaux barbares attaquant les hôpitaux ».

Depuis les années 80, une certaine bourgeoisie morcelle et « minoritarise » pour mieux invisibiliser les classes moyennes et populaires majoritaires (comme hier la bourgeoisie traditionnelle mettait en avant les pauvres pour mieux minorer le prolétariat). Mais l’addition des minorités ne fait pas une majorité. C’est ce qui explique la défaite de Clinton face à Trump même si ce dernier n’a gagné qu’avec une majorité relative. (Une majorité relative sera toujours plus puissante que l’addition de minorités…) Ce n’est pas un hasard non plus si Macron s’effondre en six mois dans les sondages tandis que Trump se maintient. La victoire de Macron est une construction intellectuelle « terranovesque » qui repose sur du sable tandis que Trump bénéficie d’une base solide. Je pense que, paradoxalement, nous sommes en train de sortir de la société liquide.

FIGAROVOX.-- Les observateurs ont beaucoup insisté sur le caractère disparate des revendications des « gilets jaunes »…

Christophe GUILLUY.-- Je crois au contraire que la France périphérique qu’on ne voulait pas voir est apparue physiquement. Ce qu’on voit très bien se mettre en place en Occident, c’est cette recomposition. Un phénomène incroyablement collectif. Cela fait quarante ans qu’on nous parle du « vivre ensemble », du «bien commun», des « valeurs de la République »… Mais cela ne fonctionne pas comme cela dans la vie réelle. Dans la vie réelle, il y a des gens qui vivent sur les mêmes territoires et qui partagent ou non des choses.

Or ce qu’on a vu, c’est que, contrairement à ce qu’on disait, les classes populaires ne se réduisent pas à des catégories atomisées, individualistes, sans volonté politique ou sans énergie. Tout cela est faux. On a vu des gens se réunir avec une même perception des effets du modèle mondialisé dans leurs villes, leurs villages, leurs vies réelles. Et cette perception, c’est que ce modèle ne marche pas. Et ça, c’est irrépressible. On peut faire tous les grands débats du monde, leur point de vue ne changera pas car cela fait quarante ans qu’ils vivent la mondialisation et c’est sur ce vécu qu’il fonde leur diagnostic. Ce diagnostic n’est pas spécifique à la France: c’est celui des classes populaires dans l’ensemble des pays développés. Cela passe par le Brexit en Grande-Bretagne, par Trump aux États-Unis, par Salvini en Italie, par les «gilets jaunes» en France. Cela prend des formes différentes dans chaque pays, mais cela se fera car c’est le mouvement réel de la société.

Macron avait imaginé que la France périphérique serait le cimetière de la classe moyenne française, comme Clinton avait imaginé que l’Amérique périphérique serait le cimetière de la classe moyenne américaine. Ils pensaient que nos territoires allaient se transformer en zone touristique avec des assistés sociaux qui remplieraient leur caddie au hard discount du coin. Mais la classe moyenne occidentale ne veut pas et ne va pas mourir. En cela, le mouvement des « gilets jaunes » est d’abord un mouvement existentiel et c’est pourquoi il ne rentre pas dans la case « mais quelles sont vos revendications ? ». C’est un mouvement qui dit une chose simple : « nous existons ». La question de la démocratie et de la représentation est centrale. Il faut enfin faire exister cette France-là qui, encore une fois, est majoritaire. Pas pour annihiler la France d’en haut, mais parce qu’il est impossible de faire société sans le peuple.

FIGAROVOX.-- Mais reconnaissez que le mouvement semble avoir changé de nature depuis novembre…

Christophe GUILLUY.-- Au début, ce qui était frappant sur les ronds-points, c’est qu’il y avait des « gilets jaunes » de droite, de gauche, d’extrême droite et d’extrême gauche et des abstentionnistes. Le peuple tel que nous le connaissons en famille, où l’on peut s’engueuler à l’apéro mais où on termine le repas ensemble.

La question des minorités est d’ailleurs intéressante. On a beaucoup dit que le mouvement était « blanc ». Les « minorités » n’étaient pas majoritaires sur les ronds-points car elles ne le sont pas dans la France périphérique, mais elles étaient bien présentes. Simplement, elles ne sont pas venues en portant leur identité en étendard. Elles n’étaient pas imprégnées de l’« idéologie universitaire ». Elles faisaient partie de la famille, du peuple. Personne ne s’est jamais interrogé sur la couleur ou l’identité de Priscillia Ludosky, qui a pourtant lancé le mouvement. Elle-même n’y a jamais fait référence.

Mais, à partir du moment où un mouvement issu de la France périphérique, qui se déroule sur les ronds-points, est aspiré par les grandes métropoles, il devient autre chose. Le mouvement des «gilets jaunes» a ainsi été imprégné par la sociologie des grandes métropoles. Il est d’abord devenu beaucoup plus politique. Car les grandes métropoles sont les lieux où le politique s’exerce encore et où le clivage droite-gauche existe toujours, c’est d’ailleurs pourquoi le monde journalistique ou universitaire y croit encore. Certains habitants des grandes métropoles sont devenus acteurs des manifestations, notamment des gens qui travaillent dans la fonction publique, qui sont traditionnellement plus proches de la gauche ou de l’extrême gauche. Les manifs des « gilets jaunes », qui à l’origine étaient des manifs de la France périphérique, sont ainsi devenues des manifs de gauche.

Priscillia Ludosky l’a compris. C’est pour cela qu’elle a dit qu’il fallait relocaliser le mouvement dans la France périphérique, que c’était là que se trouvait sa légitimité. Elle a parfaitement raison et c’est là aussi qu’il est le plus puissant car il est dispersé. Un mouvement est faible lorsqu’il est concentré. La concentration dans les grandes métropoles l’a affaibli. Mais même en région parisienne, même dans les grandes métropoles, beaucoup de « gilets jaunes » sont conscients de cette récupération et ne souhaitent pas, par exemple, que La France insoumise ou la CGT noyautent le mouvement. Cela montre que les «gilets jaunes» ne sont pas manipulables et pas arrêtables. Cela rend le mouvement très complexe pour le gens de gauche, mais aussi pour les gens de droite. Il n’entre dans aucune des représentations traditionnelles, qui sont en train de s’effondrer.

Cela reflète aussi la recomposition politique actuelle avec une incapacité de la droite et de la gauche à s’adresser aux marges populaires. Notamment parce qu’il est absurde de séparer le social et le culturel, comme le font la gauche et la droite aujourd’hui. Le mouvement est à la fois social et culturel. Et les gens ne reviendront vers les partis traditionnels que si cette double dimension est prise au sérieux. De même que Macron arrive en tête ou en deuxième position aux élections européennes, cela ne changera rien aux fondamentaux de la société française.

FIGAROVOX.-- Justement, que pensez-vous des réponses apportées par Macron ?

Christophe GUILLUY.-- Macron me semble peu crédible car il a des représentations et un logiciel hérités des années 80. L’idée que la société est un patchwork de communautés, que le libéralisme va faire ruisseler de la richesse sur tout le monde. Lors du grand débat, il est apparu comme un Bernard Tapie qui aurait fait l’ENA. Nous sommes pourtant en train de sortir des années 80. Maintenant, il va falloir penser un modèle alternatif qui passera notamment par le développement de la gouvernance locale.

À long terme, c’est le seul moyen de sortir de la crise des «gilets jaunes». Cela ne sera pas simple. Cela fait quarante ans qu’on massacre les classes populaires, ce n’est pas en quatre mois qu’on va trouver les réponses. D’autant que nous avons une classe politique qui a été conçue pour représenter une classe moyenne intégrée. C’est long de réécrire des programmes politiques en répondant à une demande nouvelle qui est la demande sociale, territoriale et culturelle d’un monde d’en bas qui n’est plus représenté. Les partis ont tendance à représenter quelque chose qui n’existe plus. D’où la fin du Parti socialiste et la difficulté pour la droite de dépasser les 15 %. Il faut commencer par accepter un diagnostic simple: il existe un peuple en Grande-Bretagne, il existe un peuple aux États-Unis et, même, il existe un peuple en France.

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SOURCE : Le Figaro

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06/05/2019

Les dix fleuves du monde qui charrient le plus de plastique

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Des morceaux de plastique colorés ont été ramassés, nettoyés et triés à la main, puis mis à sécher sur les rives de la Buriganga. À Dacca (Bangladesh) et dans ses environs, 18 millions d’habitants produisent 10000 t de déchets par jour. Les restes de plastique transportés par les rivières passent ensuite dans les fleuves et finissent dans les océans.

 

Huit fleuves d’Asie et deux fleuves d’Afrique déversent environ 90 % du plastique qui se retrouve dans les océans. En cause, l’absence de tri des déchets dans ces régions et l’important débit de ces grands cours d'eau.

Le plastique réalise souvent un long voyage avant d’arriver dans l’océan. Il est transporté par les sources, les rivières, et enfin les fleuves. Dans les mers, le plastique s’accumule et se dégrade sous forme de microparticules quasi invisibles, contaminant les animaux marins qui confondent ces déchets avec le zooplancton. Des chercheurs allemands ont inventorié les dix plus grands fleuves transporteurs de plastique du monde, dans la revue Environnemental Science & Technology (octobre 2017).

Figurent dans cette liste : le Yangzi Jiang, (ex-fleuve Bleu), le fleuve Jaune ; le Hai He et le Zhu Jiang ( ou rivière des Perles), également en Chine ; l’Indus, qui relie le Pakistan à la Chine ; l’Amour qui traverse notamment la Russie et le nord de la Chine ; le Mékong, en Asie du Sud-Est ; le Nil et le Niger, deux grands fleuves africains irriguant respectivement l’est et l’ouest du continent ; et, enfin, le Gange, qui débouche en Asie du Sud sur le golfe du Bengale. Selon les scientifiques, ces dix fleuves seraient responsables de 88 à 95 % de la déverse océanique mondiale de déchets en plastique de toutes les tailles.

Au total, les chercheurs estiment qu’entre 410 000 et 4 millions de tonnes de plastique des fleuves finissent dans les océans chaque année. La source principale de la pollution provient de zones où les déchets sont peu ou pas collectés et recyclés. Le débit hydraulique des cours d’eau est un autre facteur déterminant : neuf des fleuves les plus pollueurs comptent aussi parmi les plus importants du monde.

La durée d’acheminement du plastique d'un fleuve à l’océan se compte-t-elle en semaines, en années ou en décennies ? Difficile à dire dans l’état actuel des connaissances. C’est ce que les chercheurs vont désormais tenter de mesurer. Cette donnée permettra de prévoir les répercussions de la pollution plastique terrestre actuelle sur l’océan. Chiffres à l’appui, des solutions de tri des déchets plastiques dans les zones les plus pollueuses du globe pourront alors être envisagées.

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Source : National Geographic

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04/05/2019

Robert Redeker : « L'école s'applique à effacer la civilisation française » !

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En ne remplissant plus sa fonction traditionnelle de transmission, l’école de la République est devenue une fabrique de zombies et d’individus hors sol, explique le philosophe dans « L’Ecole fantôme », un essai percutant dans lequel il analyse les causes de ce désastre et trace des voies pour l’avenir.

Robert Redeker est un philosophe à l’esprit lucide et au verbe tranchant. Il le paye depuis dix ans en vivant loin du monde sous garde rapprochée, suite à une chronique célèbre où il dénonçait les intimidations de l’islamisme.
Auteur de nombreux ouvrages, il n’a cependant jamais cessé de publier du fond de sa retraite. Il livre aujourd’hui un terrible constat de ce qu’est devenue l’école en France. Crise de l’enseignement, crise de l’éducation, crise de la vie. Selon lui, il n’y a pas d’école sans une pensée de l’homme, de la société et de l’identité nationale, toutes notions qui ont profondément été bouleversées depuis 1981.

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-- La question de l’école n’a-t-elle pas pris une dimension quasi ontologique en cette période de trouble ?

Robert Redeker -- L’école de la République est un village Potemkine laissant croire, tel ce trompe-l’œil de propagande, qu’existe toujours, derrière ce mot, ce que les Français supposent être leur école. Par exemple, toute une propagande tente de faire croire, en dépit de l’aveuglante évidence, que le baccalauréat est encore un diplôme et un niveau, que l’école a encore des exigences intellectuelles. Même est le mot, qui a été sauvé, autre est la réalité, qui a été chamboulée. L’école en France a été assassinée, le fantôme de ce qu’elle fut porte son nom. Désignons les assassins. Le pédagogisme, avec à sa tête son âme damnée, Philippe Meirieu, et à sa solde toute la bureaucratie de l’institution.
Najat Vallaud-Belkacem, via la réforme du collège, a parachevé le meurtre de l’école de la République avec une rage peu commune. « L’enseignement doit être résolument retardataire », a dit Alain. Il ne prépare l’avenir qu’en plongeant l’élève dans le passé. L’école ne doit pas être explicitement ordonnée au progrès (social, humain, politique), mais à la conservation, qui passe par la transmission de contenus. Or, depuis 1981, réforme après réforme, l’école ne cesse de s’éloigner de sa raison d’être. Elle refuse désormais de transmettre le savoir, spécialement le savoir littéraire, devenant, selon le mot de Jean-Claude Michéa, « l’enseignement de l’ignorance ». Fabriquer des ignorants - en substituant à l’enseignement l’« apprendre à apprendre » - est désormais la pratique de notre système scolaire.

Voulue, planifiée, organisée, cette destruction poursuit obstinément un but anthropologique : la fabrication d’un homme nouveau, le remplacement du type d’homme tel qu’il existe dans les nations européennes depuis des siècles par un type inédit. Un homme hors sol, déraciné, un zombie hébété. Un homme échangeable avec tous les autres hommes de la planète. Un homme aussi abstrait qu’un numéro : l’homme indéterminé. Un homme équivalent à tous les autres hommes - sur le fond de la confusion entre l’égalité et l’équivalence. Cette perspective rend compte de toutes les récentes réformes, puisque pour la réaliser il faut empêcher l’accès des jeunes générations à la haute culture, changer, à travers des dispositifs comme les ABCD de l’égalité, les cours en heures de propagande pour la transformation anthropologique. Les propos de Najat Valaud-Belkacem laissent toujours paraître cette ambition : changer l’homme, changer la femme, faire émerger un homme nouveau et une femme nouvelle.

-- Vers quoi cette volonté politique se dirige-t-elle ?

Robert Redeker -- Par le sanglot du maître blanc, version scolaire du sanglot de l’homme blanc exhibé par Pascal Bruckner. La repentance, qui pousse à fausser les programmes scolaires, masque mal la haine. La haine d’une partie de la jeunesse pour la civilisation française est partagée par une fraction de l’élite politique, administrative, le monde du spectacle et, hélas, une partie des enseignants. Avec ses programmes actuels, basés sur la honte française d’être soi, l’école entretient cette haine. En enseignant la culpabilité de l’Occident, en sacrifiant les grandes figures de l’histoire de France, l’école empêche la fusion entre la jeunesse et la France, faisant involontairement le lit du terrorisme.

-- Quel diagnostic culturel portez-vous sur les dernières décennies ?

Robert Redeker -- La vulgarité d’esprit, qui se fait sentir partout, jusqu’aux sommets de l’Etat quand Mme le ministre de l’Education parle de « bruits de chiottes » jusqu’à la télévision publique, quand une amuseuse ignare d’« On n’est pas couché » soutient faussement à l’antenne que Descartes s’est réfugié en Hollande pour fuir les persécutions religieuses catholiques sans que personne ne bronche. Cette épidémie de vulgarité, corollaire du double raz-de-marée, celui de l’ignorance, celui de l’insignifiance, renvoie à la crise de l’école.
Les Français ne parlent plus français. Il suffit de les écouter dans la rue. Il suffit d’écouter la radio, de tendre l’oreille aux propos des politiciens. Hollande s’exprime dans un français rachitique, au vocabulaire sommaire et à la grammaire simpliste, multipliant les fautes et les grossièretés (ainsi sa manie du redoublement du sujet). La langue française a été peu à peu remplacée par son ersatz, un faux français, une langue de supermarché ou d’aéroport. L’école est responsable de ce désastre. Il y a un lien entre la langue et la pensée. Quand on parle et écrit mal, pauvre, déstructuré, on pense et écrit mal, pauvre, déstructuré. La pauvreté de la langue entraîne la pauvreté de la pensée. L’affaiblissement de l’enseignement du français entraîne l’abêtissement des Français. Cet abêtissement est voulu par l’école.
Nous risquons, à cause de la trahison de l’école, de devenir un peuple de chasseurs de Pokémons !
Le phénomène le plus significatif, symptôme de toutes les crises, index de toutes les décompositions, horoscope d’une plongée dans la barbarie, est la disparition de la langue française. La langue perdue ! La langue, que l’école refuse d’enseigner sérieusement. Songez à la récente habitude d’employer « juste » pour « seulement » ou « simplement » ; monument d’inculture collective autant que témoignage de l’échec de l’école, cette faute répercutée par tous les médias revient à employer en français le mot « juste » dans son sens anglais (« just ») et non dans son sens français. Ceux qui veulent rendre un peuple barbare savent qu’il faut au préalable le rendre syntaxiquement et lexicalement pauvre. Cet appauvrissement est la triste réussite de l’école de la République !

-- Que vous inspire l’enseignement de l’arabe dès le CP ?

Robert Redeker -- Son effet le plus assuré sera de maintenir en France un peuple parallèle, hors de l’histoire de ce pays, hors de sa culture, en rébellion contre cette histoire et cette culture. Cet enseignement ne va pas éradiquer la haine de la France et de sa culture que l’on constate dans une partie de la population mais au contraire (tout comme l’enseignement de l’Histoire des empires africains) va l’entretenir et l’attiser. Pour assimiler, il faut déraciner sans état d’âme.

L’enseignement de l’arabe va en sens inverse. Il serait beaucoup plus intelligent d’enseigner dès le CP le latin et le grec, ainsi que ces parties du génie national que sont les langues régionales.

-- Qui détient le pouvoir actuellement au sein de l’enseignement ?

Robert Redeker -- Plutôt que des personnes, la vérité est : l’idéologie. L’idéologie poststructuraliste, celle de la French Theory et des cultural studies américaines, qu’on appelle parfois gauchisme chic. C’est un magma indigeste de clichés sur les minorités, de compassion victimaire, de haine de la haute culture et de repentance. Dans cette optique, le but de l’école n’est plus la transmission du savoir, d’un héritage national, mais la correction des inégalités ethniques et la promotion des minorités. Soit : construire le vivre-ensemble... Pour la première fois, un ministre et cette idéologie sont entrés en épousailles parfaites. Tout se passe comme si Najat Vallaud-Belkacem avec été sécrétée par cette idéologie, comme si elle en était l’incarnation humaine.

-- La droite n’a-t-elle pas été partie prenante dans cette entreprise de démolition ?

Robert Redeker -- Encéphalogramme plat : la droite n’a aucune pensée sur l’école. Elle ne s’intéresse qu’aux coûts, laissant, même quand elle est au pouvoir, à la gauche la direction idéologique du système. Les uns et les autres désintellectualisent le métier de professeur pour le changer en assistante sociale, aide-psychologue, animateur socio-culturel. Droite et gauche ne veulent plus que les professeurs enseignent. Que les professeurs professent. On aimerait - l’effondrement du niveau du lycée y travaille autant que les officines ministérielles de formatage, les IUFM devenus ESPE, s’en occupent - qu’ils fussent aussi incultes que leurs élèves. Les uns et les autres organisent, par les nouvelles missions qu’ils confient aux enseignants, le remplacement des hussards noirs de la République par les urgentistes du libéralisme.

-- Quelles sont vos solutions - et quelle est votre vision de l’avenir ?

Robert Redeker -- Le but assigné aujourd’hui à l’école est l’apprentissage du vivre-ensemble. Celui-ci est une machine de guerre contre la fraternité, il est antirépublicain. Il conduit - comme l’attestent les propos sur l’Histoire tenus par Najat Vallaud-Belkacem cités dans le livre - à un enseignement clientéliste et communautariste conforme au semblant de politique mené par le Parti socialiste, la politique des minorités ethnico-sexuelles. La fraternité fusionne, le vivre-ensemble disjoint. On promeut le vivre-ensemble dans la mesure où l’on refuse la France. Puisque c’est le vivreensemble qu’il faut organiser, on n’enseignera plus rien.
L’ignorance et le vide scolaires s’articulent parfaitement à la centralité destructrice du vivreensemble. Le vivre-ensemble ne détruit pas que la fraternité, préparant une société antifraternelle, il détruit également l’enseignement dans sa globalité, le savoir et la culture. La mission de l’école : donner à chaque enfant l’héritage auquel il a droit, celui de la culture, celui de l’Histoire. De l’école doivent sortir des héritiers. Or, pour des raisons idéologiques, l’école de la République contemporaine fabrique volontairement des inhéritiers.

Que faire ? Rétablir la culture générale, qui est insupportable au système car elle rend peu malléable.
L’esprit est un os, a dit Hegel - quelque chose contre quoi tout bute. Quelque chose, comme le montre le cas Soljenitsyne, qu’on ne peut réduire en cendres. La culture générale est l’esprit en ce sens-là, un os. Cet horizon implique de rétablir le latin et le grec, l’Histoire, un enseignement systématique du français, de remettre au goût du jour l’analyse logique et grammaticale, de rendre toute sa place à l’apprentissage par cœur de la poésie. Soit : développer, via l’Histoire et la littérature, un enseignement qui fasse aimer la civilisation française.

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Propos recueillis par Patrice de MERITENS pour le Figaro

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SOURCE : Le Figaro

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03/05/2019

Aristote au Mont-Saint-Michel : comment la tradition grecque s'est transmise au Moyen-Âge

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Remarquable exposé par Fabien Niezgoda...

 

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28/04/2019

Olivier Clément, Méditation sur la Résurrection du Christ...

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Olivier Clément

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27/04/2019

Le miracle de la Sainte Lumière, du Saint Feu ou de la Sainte Flamme...

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« La lumière brille au milieu des ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » (Jean 1 : 5)

Ce grand miracle a lieu à Jérusalem dans l’église construite sur la colline du Golghota. Cette église, qui englobe le Golghota où fut crucifié le Sauveur, le tombeau où fut déposé son Corps et le lieu de Sa sainte Résurrection, reçu divers noms dans le passé : Témoignage de la Résurrection, Eglise du Saint Sépulcre, Eglise du Sépulcre du Seigneur. Aujourd’hui elle est l’église de la Résurrection (l’Anastasis), pour les orthodoxes ou Saint Sépulcre, pour les catholiques et les protestants.

L’église

Selon les Traditions anciennes, en 137, l’empereur païen Adrien ordonna le recouvrement du tombeau du Christ par un temple consacré à Vénus. Quand Constantin le Grand monta sur le trône de Rome, il ordonna sa destruction. Après la découverte du Saint Sépulcre, la mère de Saint Constantin, Sainte Hélène alors âgée de 80 ans, se rendit à Jérusalem et fit construire cette fameuse église en 326.
« La vingtième année de, son règne, Constantin envoya sa mère Hélène à Jérusalem pour y vénérer les Saints-Lieux, y retrouver l'emplacement du Saint Sépulcre et de la Croix, que des travaux d'agrandissement de la ville, effectués sous Hadrien, avaient cachés sous les décombres. Grâce aux renseignements transmis par la tradition orale, Sainte Hélène retrouva le précieux trophée avec les deux croix sur lesquelles avaient été suspendus les deux larrons et les trois clous qui avaient servi à attacher le corps vivifiant du Sauveur. Mais la reine se trouva embarrassée de ne pouvoir discerner quelle était la Croix du Christ. La guérison d'une femme mourante à l'approche du Saint bois permit au Patriarche de Jérusalem, Macaire, de la reconnaître, car les deux autres croix n'opérèrent aucun miracle. »
(Synaxaire du 14 septembre, fête de l’Exaltation universelle de la Sainte et Vivifiante Croix).

« Je suis la lumière du monde. » (Jean 8 : 12)

Le miracle

Depuis les origines du Christianisme, comme en témoignent des manuscrits du IVème siècle, l’église de la Résurrection est le théâtre d’une manifestation miraculeuse, durant la Sainte Nuit de Pâques, toujours selon le calendrier orthodoxe.

Chaque Grand et Saint Samedi orthodoxe, à midi, la foule se presse autour de l’Eglise, certains sont présents depuis des heures, voir des jours. La veille, les autorités israéliennes vérifient que le « tombeau du Christ » est vide et qu'il ne contient rien qui puisse allumer une flamme ou un feu. Le tombeau est ensuite scellé.
La foule arrive nombreuse dans la matinée du samedi saint et se regroupe dans l'église autour du sépulcre.

« … les grands prêtres et les pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et lui dire : Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur a dit de son vivant : Après trois jours je ressusciterai ! Veuille donc faire garder le sépulcre jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent le dérober et ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ! Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : Voici une garde, allez et gardez-le comme vous l’entendez. Ils allèrent donc et s’assurèrent du sépulcre, en scellant la pierre et en y mettant une garde » (Matthieu 27 : 62-65)

Le Patriarche orthodoxe subit alors une fouille complète et publique réalisée, jadis, par les officiers turcs et par les officiers israéliens aujourd'hui, afin de vérifier qu'il n'emporte avec lui aucun moyen d'allumer les bougies. Après la fouille, il entre seul dans l’Anastasis (chapelle du tombeau) dans l’obscurité, vers midi, et se met en prière, tenant à la main deux faisceaux de 33 cierges n’ayant jamais été allumés. Le patriarche s’agenouille devant la pierre tombale sur laquelle reposa le Corps du Sauveur et récite des prières transmises de génération en génération pendant que la foule des fidèles répète continuellement à haute voix Kyrie Eleison ! Seigneur fait miséricorde ! C’est alors que le miracle se produit : une flamme bleutée s’élève de la pierre tombale et allume les cierges du patriarche ainsi que les lampes à huile, éventuellement les cierges de certaines personnes présentes dans l'assemblée.

« La Sainte Lumière n'est pas seulement distribuée par l'Archevêque, mais elle agit aussi toute seule. Elle apparaît en dehors du St Sépulcre ayant une lueur d'une nuance totalement différente de la lumière naturelle. Elle étincelle, elle court comme un éclair, vole comme une colombe autour du baldaquin du St Sépulcre et allume les lampes à huile qui pendent éteintes devant le baldaquin. Elle tourbillonne d'un bout à l'autre de l'Eglise de la Résurrection, elle va à certaines de ses chapelles, comme par exemple celle du Calvaire, qui se trouve au-dessus du baldaquin du St. Sépulcre et allume leurs lampes à huile. Elle allume aussi quelques cierges que tiennent certains chrétiens. En effet il y a des pèlerins très pieux qui, chaque fois qu'ils ont assisté à cette cérémonie, ont vu leurs cierges s'allumer tous seuls !aCette lumière divine présente aussi quelques particularités : Dès son apparition elle a une nuance bleuâtre et ne fait pas de brûlure. Aux premiers instants de son apparition on peut lui faire toucher le visage, la bouche ou les mains sans aucun mal. Cela est une preuve de sa provenance divine et surnaturelle. Il faut noter aussi qu'elle apparait seulement par l'invocation d'un Archevêque Orthodoxe. Chaque fois que des prélats hétérodoxes ont essayé de la faire paraître, ils ont échoué. » (Diaconie apostolique)

Voici le témoignage du Patriarche orthodoxe de Jérusalem Diodore 1er (+ 2000) : « D’habitude la flamme a une teinte bleue, mais la couleur peut changer et prendre des teintes ou des aspects différents. Elle ne peut pas être décrite en paroles humaines. La Lumière se lève de la pierre comme une brume peut se lever d’un lac. La pierre semble être couverte d’une nuée humide, mais c’est une lumière. Cette lumière agit de manière différente chaque année. Parfois, elle couvre la pierre seulement, tandis que d’autres fois, elle illumine tout le tombeau, ainsi les personnes qui se tiennent à l’entrée du tombeau et regardent dedans le voient rempli de lumière. Cette Lumière ne brûle pas (…) La Lumière est d’une conscience différente de celle du feu normal qui brûle dans une lampe à huile. Après un moment la Lumière se lève et forme une colonne dans laquelle le feu a une nature différente, ainsi je peux y allumer mes cierges. Quand j’ai reçu la flamme sur mes cierges, je sors et je donne la flamme d’abord au patriarche arménien, et puis au patriarche copte. Ensuite je donne la flamme à toutes les personnes présentes dans le sanctuaire » (témoignage paru dans « Chrétiens Magazine » n° 115 bis).

 


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Pour la petite histoire

En 1549, de riches arméniens soudoyèrent le sultan Mourat lequel, par décret, chassa les grecs pour permettre aux arméniens de recueillirent la Sainte Lumière. La porte centrale de l’église de la Résurrection fut fermée et les orthodoxes restèrent sur le parvis à prier. Au moment venu, la Sainte Flamme jaillit du tombeau, sortit de l’église en fendant une des colonnes de granit bordant la porte et alluma sur le parvis le cierge du patriarche orthodoxe. Le gardien de la porte, l’émir Tounom, témoigna de l’évènement miraculeux et se convertit au christianisme orthodoxe, ce qui lui coûta la vie pour avoir apostasié l'islam. Il fut aussitôt décapité par les turcs et son corps fut brûlé devant l'église. Ses cendres et ses os furent recueillis par des chrétiens, placés dans un reliquaire, et inhumés devant le couvent de la Vierge. « La perte du feu miraculeux » força les arméniens à redonner l'accès au Saint-Sépulcre aux Grecs et le sultan ordonna par charte que seul le patriarche orthodoxe pourrait désormais recueillir la Sainte Lumière.

 


La colonne fendue

 

Aujourd’hui,

des prêtres, des moines orthodoxes font le voyage jusqu’à Jérusalem pour y chercher le « Feu nouveau » qui témoigne de l’éclatante Résurrection du Sauveur, puis le partagent avec d’autres et tous le conservent dans leur église, alimentant la lampe perpétuellement.

Le Christ, Lumière des nations (Luc 2 : 32), est Ressuscité !

 


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Le Feu Miraculeux qui brûle mais ne consume pas ceux qui l'aiment...

 


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SOURCE DU TEXTE (en partie) : Le miracle de la Sainte Lumière, du Saint Feu ou de la Sainte Flamme (PDF)

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23/04/2019

Frédéric Taddeï : "Les médias disent de moins en moins la vérité"...

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22/04/2019

C'est vachement sécurisé... qu'ils disaient...

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En fait ils se foutent carrément de notre gueule...

 

 

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21/04/2019

Poutre en chêne et feu...

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Chalumeau pendant 5 min sur une poutre en chêne de 300 ans très sèche...

Chacun se fera son opinion...

 

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20/04/2019

Liberté et Philocalie

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19/04/2019

"Je crois à la mémoire des pierres" : Sylvain Tesson rend hommage à Notre-Dame

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18/04/2019

Communiqué de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France à la suite de l’incendie à Notre-Dame de Paris

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L’Assemblée des évêques orthodoxes de France a publié un communiqué à la suite de l’incendie à Notre-Dame de Paris. Extrait :

« Ce drame terrible dépasse l’entendement. La stupéfaction fait place à l’horreur. Au-delà des appartenances religieuses et confessionnelles, ce monument emblématique de l’Église catholique de France, parle à l’imaginaire collectif du monde. Les orthodoxes aimaient s’y recueillir, voire y célébrer la mémoire de saint Denis de Paris comme le signe de notre passé commun, ou encore d’y vénérer la sainte Couronne d’épines. Notre-Dame de Paris est plus qu’une cathédrale, c’est aussi un lieu de rencontre avec la transcendance, de dialogue avec l’histoire et d’espoir dans l’infini. Cette merveille architecturale a traversé les siècles, témoin des tumultes du temps, pour devenir le symbole de l’identité de la France. On pensait Notre-Dame immuable. Sa destruction partielle nous afflige tous avec d’autant plus de force.

Nous partageons la peine de nos frères et sœurs catholiques qui aujourd’hui perdent une partie d’eux-mêmes. Les Parisiennes et les Parisiens, les Françaises et les Français et avec eux le monde, sont bouleversés. Aussi, l’Assemblée des évêques orthodoxes de France apporte tout son soutien et offre ses prières à une population blessée dans l’intime de son être, et notamment à Son Éminence, l’archevêque de Paris, Monseigneur Michel Aupetit, à son clergé et à l’ensemble de ses fidèles qui, en ce Lundi saint, vivent dans une profondeur toute particulière le mystère de la Passion qui, c’est notre foi commune, n’est jamais séparé du Christ ressuscité. »

Source : AEOF

Le patriarche Cyrille de Moscou a adressé un message à Mgr Michel Aupetit. Le patriarche Daniel a aussi évoqué cet incendie. Également sur cette actualité et les réactions : messages du métropolite Joseph et de l’archevêque Jean de Charioupolis.

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SOURCE : Orthodoxie.com

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104 églises profanées sur les 4 premiers mois de l’année : plongée dans la France des actes antichrétiens

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CHRISTIANOPHOBIE OU CONNERIE ?

Selon les rapports mensuels publiés par christianophobies.fr, le nombre d'église profanées en ce début d'année et jusqu'au mois d'avril s'établirait à 104.

Atlantico : Qu'est-ce qui caractérise les actes christianophobes, quelle diversité dans les actes et les profanations observez-vous ?

Jean-Pierre Bouchard : Il faut commencer par dire que les auteurs de ces profanations ne sont pas suffisamment appréhendés, et que notre connaissance n'est donc pas suffisamment précise sur ce point. En revanche, dans ce que l'on peut observer sur le terrain, il y a effectivement une large diversité dans les motivations des auteurs de ces profanations.

Tout d'abord, on constate que les individus qui les commettent répondent souvent d'une forme de sectarisme religieux, dont de revendications anti-chrétiennes. Si cela peut venir de personnes qui croient en d'autres religions, et où l'islam est très représenté, il peut également y avoir des individus qui pratiquent la démonologie, même si cela demeure marginale.

Il y existe également le problème des incivilités qui camoufle aussi souvent la motivation du sectarisme religieux dans les médias (on a pu le voir des les profanations de cimetières en début d'année), ou en tout cas un dénigrement à l'égard du christianisme : il n'est jamais vraiment anodin de s'attaquer à ces lieux chargés religieusement. Je réfute l'erreur communément admise selon laquelle le fait de voler un chapelet, de faire un graffiti sur une tombe puisse être du ressort de la simple désorientation des jeunes. En effet, ces mêmes personnes auraient pu commettre leur délit ailleurs, au supermarché par exemple. Il y a toujours, effectivement, une portée symbolique dans le fait de s'attaquer à un lieu ou un édifice à connotation religieuse. Car on s'en prend à un héritage, à un patrimoine architectural, à la notion de respect des morts, des croyances… C'est donc très chargé sur le plan symbolique, que ces individus s'en prennent à la représentations des valeurs occidentales ou à la religion chrétienne en elle-même.

De même, entre les piratages de sites web ou la profanations des cimetières, certains actes comme le fait de perturber une cérémonie religieuse comme c'est relevé dans le rapport ressurgit aussi : récemment un individu serait rentré dans une église et aurait crié Allah Akhbar pendant la messe par exemple.

Les Eglises étant anciennes, leur mobilier a bien entendu aussi une valeur marchande qui peut intéresser des délinquants crapuleux (calices, chapelet, tableaux). C'est d'ailleurs dans cette dernière catégorie que l'on peut voir aussi des anarchistes, ou des extrémistes, voire des individus qui souffrent de délires mystiques. Il y a un grand magma.

Atlantico : Quelle évolution avez-vous pu remarquer ces dernières années ?

Jean-Pierre Bouchard : Ce qui est marquant, c'est l'ampleur de l'augmentation de ce nombre de faits. Entre 2008 et 2012, le nombre d'actes islamophobes a doublé. Ce que l'on peut remarquer, c'est qu'il y a un décalage dans la représentation dans les médias de ces profanations, car les actes christianophobes sont très largement majoritaires. C'est un phénomène extrêmement important, beaucoup plus que ce que l'on peut imaginer en comparaison des profanations d'autres lieux religieux, qu'ils soient musulmans ou juifs. Pour des raisons sociologiques, politiques, ou idéologiques, certains médias et journalistes ont tendance à sur-réagir lorsqu'il s'agit des profanations de mosquées par exemple, ou "d'actes islamophobes". Or les édifices liés à la chrétienté sont beaucoup plus souvent la cible des vandalismes ou des actes haineux.

Atlantico : Sur les 807 cas de profanations recensés l'an dernier (deux par jour), la grande majorité d'entre-eux avaient pour cible des monuments chrétiens (206 cimetières et 467 lieux de culte). Comment expliquer que ce phénomène si imposant soit si peu relayé ou évoqué, que ce soit dans les médias ou de la part des pouvoirs publics ?

Vincent Tournier : Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. On a ici un exemple malheureusement classique d’aveuglement idéologique. Le propre de l’idéologie, c’est de retenir ce qui arrange et d’écarter ce qui dérange. Aujourd’hui, la haine anti-chrétienne, voire anti-blanche, fait partie de cet aveuglement. Quelle est son importance ? On n’en sait rien parce que la question n’a même pas droit de cité. Le récent rapport de la CNCDH en fait une nouvelle démonstration : en France, on a de très beaux sondages sur le racisme et les Français sont scrutés sous tous les angles, mais l’idée d’aller étudier le racisme qui émane des autres groupes de la société est tout simplement inconcevable. Par exemple, on enquête beaucoup sur les discriminations de la population majoritaire, auxquels on consacre une grande partie du temps et des ressources de la recherche publique, mais nous n’avons aucune étude sur les préjugés qui émanent des minorités elles-mêmes, sur leur niveau d’intolérance ou de discrimination. Pourtant, quand on regarde des atteintes aux édifices religieux entre 2008 et 2012 (sépultures et lieux de culte), il y de quoi se poser des questions. Bien sûr, les atteintes contre les édifices chrétiens ne sont pas forcément motivées par des raisons politiques ou religieuses. Mais le problème est qu’on n’en sait rien. Et puis, pourquoi n’en irait-il pas de même pour les autres lieux de culte ? Qu’est-ce qui permet d’affirmer que seules les atteintes aux édifices chrétiens seraient comme miraculeusement dépourvues de toute motivation politique ou religieuse ? J’ajoute une question subsidiaire : pourquoi ces statistiques ne sont plus fournies par le ministère de l’Intérieur ? Cécité volontaire ?

Atlantico : De quelle nature est cet aveuglement ? Quelles en sont les racines ?

Vincent Tournier : L’aveuglement se produit lorsque l’information que l’on reçoit ne coïncide pas avec les grilles de lecture auxquelles on souscrit. Les révélations sur le goulag ont été minimisées ou rejetées parce qu’elles étaient trop éloignées de la vision idyllique du communisme. Aujourd’hui, les attaques contre les chrétiens perturbent une certaine idéologie issue de l’anti-colonialisme et amplifiée par une interprétation pessimiste de l’histoire nationale. Dans ce contexte hypercritique, les minorités ne peuvent être vues que comme des victimes. L’idée que ces minorités puissent à leur tour se transformer en bourreau est tout simplement inconcevable. Les massacres de chrétiens ont beau se généraliser en Afrique et en Orient, l’information ne fait que rebondir ; elle interpelle beaucoup moins que les noyades de migrants en Méditerranée, même si le récent drame des chrétiens jetés à la mer par des musulmans vient perturber cette grille de lecture victimaire.

On peut ajouter deux autres facteurs pour expliquer l’aveuglement. Le premier est le déclin de l’identité chrétienne en France et en Europe, en lien avec les processus de sécularisation. Peu de chrétiens aujourd’hui mettent en avant la religion pour se définir, y compris chez les catholiques pratiquants. Du coup, les Européens ont du mal à comprendre les enjeux des conflits en cours car pour eux, la religion ne peut pas être une source déterminante de mobilisation.

Le second facteur tient à la faiblesse des moyens de mobilisation dont disposent les chrétiens. Les associations chrétiennes ont appris à être discrètes, et elles n’ont pas une culture de la revendication et de l’action militante, comme on l’a vu lors du mariage gay. Leurs liens organiques avec les pouvoirs publics sont également limités, d’autant que ces derniers sont surtout préoccupés par la situation des minorités. La situation actuelle est donc très différente de celle qui prévalait au XIXème siècle lorsque des massacres de chrétiens avaient enflammés l’Europe et conduit les puissances européennes à intervenir dans l’Empire ottoman au nom d’un quasi droit d’ingérence. Aujourd’hui, personne n’a intérêt à œuvrer dans ce sens.

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SOURCE : Atlantico

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Le documentaire sur le chavisme que ses partisans français devraient voir

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La peste du XXIe siècle" désenchante la révolution vénézuélienne

par Alexis Brunet

 


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Un documentaire réalisé par un opposant à Hugo Chavez, et au régime qu’il a instauré au Venezuela, s’attache à démontrer ce que fut en réalité la « révolution » socialiste de la petite sœur de Cuba. Quatre-vingt-dix minutes que devraient voir ses partisans français…

 

Le documentaire « Le chavisme, la peste du XXIe siècle » retrace l’altération progressive de la société vénézuélienne depuis le putsch manqué d’Hugo Chavez en 1992. Sorti en juin 2018, il a été dirigé et produit par l’avocat et militant des droits de l’homme Gustavo Tovar Arroyo. Connu dans son pays pour ses prises de positions à la fois finement rédigées et très critiques envers le chavisme, notamment dans les quotidiens nationaux El Nacional ou La Patilla, le réalisateur vit aujourd’hui en exil au Mexique, dans l’Etat du Michoacán. Tandis que ses coréalisateurs ont eux aussi été contraints à l’exil, le film a été désigné meilleur documentaire international à New-York et projeté à Bruxelles et à Rome.

Il est depuis diffusé par ses réalisateurs sur la plateforme YouTube, où il fait un carton – sauf au Venezuela, où la connexion internet est si précaire qu’il est très difficile d’y visionner des vidéos d’une heure et demi… Malheureusement, il n’est disponible qu’en espagnol ou sous-titré en anglais. Pour ceux que le webcinema ou la langue de Nicolas Maduro rebuteraient, j’en propose un aperçu. « Le documentaire cherche à faire prendre conscience du terrible drame subi lors de la période chaviste », ont déclaré ses auteurs lors de sa sortie. Alors que le Venezuela semble plus divisé que jamais, ce film est brûlant d’actualité.

Marx, Mao, Kadhafi…

Le 4 février 1992, Hugo Chavez tente d’assassiner le président Carlos Andres Perez. Le putsch échoue, Chavez va en prison. Deux ans plus tard, à peine sorti des barreaux, le commandant va à La Havane, reçu en grande pompe par Fidel Castro. Devant ce dernier et un parterre de dirigeants socialistes, il déclare : « Cuba est un bastion de la dignité latino-américaine. En cela il faut le voir, en cela il faut le suivre, en cela il faut l’alimenter », avant d’évoquer « un projet stratégique dans lequel les Cubains ont beaucoup à apporter […] un projet d’un horizon de 20 à 40 ans ». Tout est dit : le commandant entend bien concrétiser le rêve d’expansion politique du régime cubain. Fidel paraît soulagé. Pour mener à bien ce projet, Chavez adopte une rhétorique en faveur des plus démunis, un discours contre les inégalités, il est l’apôtre d’une « économie humaniste ». Soucieux de garder une apparence démocratique vis à vis des siens, peu enclins à une nouvelle révolution castriste, il concède au journal télé de son pays que « Cuba est une dictature ».

Ce n’est pas un intello, le Chavez, mais il a bien cerné le ras le bol de son peuple envers les politicards corrompus. La crise de la démocratie est réelle dans les années 1990, les élites sont coupées du pays. L’outsider se présente donc à l’élection présidentielle en 1998 et est élu. Le nouveau président se réclame à la fois de Karl Marx – qu’il connaît peu, concédera-t-il – de Mao Zedong, de Friedrich Engels, du colonel Kadhafi, du libérateur Simon Bolivar ou encore… de Jésus-Christ.

Chavez, un homme assoiffé de pouvoir

Le 5 août 1999, alors qu’il tente déjà de magouiller la Constitution pour s’arroger tous les pouvoirs, une catastrophe naturelle fait près de 50 000 victimes. Fier comme un prince, il refuse l’aide humanitaire proposée par les Etats-Unis, et prononce un discours dans lequel il appelle Dieu à se joindre à lui. Se prendrait-il lui-même pour Dieu ? En tout cas, il décide de changer le fuseau horaire du Venezuela et d’ajouter une nouvelle étoile au drapeau national.

Hugo Chavez est assoiffé de pouvoir : c’est la thèse de ce documentaire remuant où sont interviewés le grand écrivain Mario Vargas Llosa, son fils Alvaro, Felipe Gonzalez, ancien président du gouvernement espagnol, Vincente Fox et Felipe Calderon, anciens présidents du Mexique, Oscar Arias, ex-président du Costa Rica, Juan Claudio Lechin, écrivain bolivien, le politicien vénézuélien Diego Arria, ou encore l’auteur cubain en exil Carlos Alberto Montaner.

Roi du pétrole et de la répression

Pendant qu’Hugo Chavez se révèle éminemment charismatique, séducteur du peuple, ou franchement sympathique – comme le montre la scène où, coiffé d’un chapeau de ranchero, il chante devant les gens des campagnes – les dépenses pour l’armée augmentent en flèche. Le commandant l’aimait tant qu’il a dépensé beaucoup plus dans l’achat d’armes que dans l’achat de médicaments… Dans le même temps, fort heureusement, le prix du pétrole n’a cessé d’augmenter, passant de 10 dollars le baril en 1999 à 146 dollars en 2008. Pas de quoi s’étonner que le président se dresse alors une réputation en or à l’étranger, recevant royalement non seulement le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, mais aussi l’acteur Sean Penn ou le top model Naomi Campbell.

Cela semblait plutôt amusant, sauf que Chavez a alors essayé de s’accaparer tout le pouvoir sur PDVSA, la société pétrolière du pays, et là ça n’a pas plu, mais alors pas du tout : des gens du peuple sont sortis dans la rue. La répression ne s’est pas fait attendre : balles dans la tête ou dans le ventre.

Comme si cela ne suffisait pas, Chavez a ensuite concrétisé la grande peur des opposants au communisme : les expropriations. Un propriétaire agricole est mort de sa grève de la faim pour protester contre l’expropriation de ses champs. Pendant que la fille du « comandante » devient la personne la plus riche du pays, les sans-dents d’outre-Atlantique peinent de plus en plus à joindre les deux bouts. L’inflation et la dévaluation de la monnaie battent bientôt des records du monde. Le salaire minimum passe de 408 dollars en 2002 à 1 dollar en 2018. Étonnant pour un gouvernement qui prétend avoir pris les petites gens sous son aile. La suite, on la connaît : des dizaines de mètres d’attente pour une bouteille d’huile, des familles de classe moyenne qui fouillent dans les poubelles, des gens dont on tamponne l’avant-bras de numéros, tels des pions d’un système qu’il faut mettre en place à n’importe quel prix.

Blanche comme la révolution rouge ?

Les courtisans du roi ne sont pas les bons intellos rêveurs et utopistes qu’on voudrait imaginer chez nous, loin s’en faut. Ce serait plutôt des assoiffés de pouvoir et des mafieux qui auraient pu rivaliser avec Pablo Escobar. Des hauts placés de l’armée chaviste exportent eux-mêmes la mythique blanche colombienne, notamment chez nous, où leurs valises sont saisies.

Le fiston de Chavez est impliqué dans le trafic. C’est moins spectaculaire que l’évasion d’El Chapo mexicain mais tout aussi efficace. Le fameux « socialisme du XXIe siècle » serait un Etat narco ? C’est ce que soutiennent les auteurs du documentaire. De fait, les sbires du commandant sont souvent des acteurs du grand banditisme, qui n’ont jamais ouvert un ouvrage de Karl Marx. Ils ne voient donc pas la délinquance d’un mauvais œil, ils sont plutôt du genre à l’encourager. En 1999, on dénombre 5 868 morts assassinés dans le pays. En 2017, on en compte 26 616.

Encore plus que la faim, l’émigration vénézuélienne serait donc avant tout due à l’insécurité chronique du pays.

C’est là que le caudillo s’irrite, devient polarisant, vulgaire, insultant. Il s’en moque de ses contradicteurs, il est bien décidé à aller jusqu’au bout. Il devient copain comme cochon avec le colonel Kadhafi, il flirte avec Robert Mugabe ou avec Bachar El Assad. Un poil susceptible, il fait fermer RCTV, un média qui le dérange. Des étudiants sortent dans la rue, manifestent, retirent leur t-shirt rouge mais peu importe. Il révèle son vrai visage, ordonnant des peines de prisons arbitraires, notamment envers la juge Maria Lourdes Afiuni. « 30 ans de prison, nous allons lui mettre ! », clame-t-il devant ses militants qui se sentent forcés d’applaudir. Dans la foulée, sur fond de discours antisioniste, il persécute les Juifs.

 

Les coordonnées de ces derniers sont carrément obtenus dans les synagogues du pays… Et pour ceux qui oseraient dire qu’ils ne sont pas toujours d’accord avec lui, un peu de torture ne ferait semble-t-il pas de mal. D’après les dires de Tamara Suju, avocate du pays en exil, elle aussi, cette bonne vieille pratique a été très courante, notamment dans une prison bien nommée « La Tombe ».

Les droits de l’homme, ca suffit !

Où est donc passé tout l’argent de l’or noir ? Dans le pays qui pourrait être aussi opulent que le Qatar, des gamins dénutris, la peau sur les eaux, rappellent la Somalie, Bernard Kouchner et ses sacs de riz.

À qui la faute ? Au gouvernement colombien, évidemment. Et comme Chavez ne peut s’en prendre directement à ses dirigeants, il s’en prend à ses citoyens. Fastoche… Sous le règne du petit commandant, on traque les maisons de ces fameux colombiens. L’armée y entre, les vérifie, puis humilie : « R » est inscrit à l’extérieur, comme « repasada » (« vérifiée »), « D » est ajouté, comme « demolir », c’est à dire « à démolir » sous peu…

Pour certains, Hugo Chavez fut un philanthrope pénétré d’humanisme. Jugeons donc : « Nous nous retirons immédiatement de la tristement célèbre commission interaméricaine des droits de l’homme. Ça suffit ! »

Ou encore : « Peu importe que nous marchions nus, peu importe que nous n’ayons pas à manger, ici, il s’agit de révolution ! »

Un projet calculé dès le début d’expansion du castrisme, prenant en otage un peuple qui n’avait rien demandé. C’est ce qui ressort de ce documentaire. En vingt ans, le chavisme a apporté beaucoup plus à Cuba que l’URSS en son temps. Authentiquement populiste, le petit père du peuple s’est servi d’un discours humaniste pour mener à bien son projet, dont les Vénézuéliens payent encore le prix. Il aurait été bienvenu d’en savoir plus sur le système éducatif du pays ou sur ce système de fraude électorale, qui serait si perfectionné qu’indétectable mais peu importe, au regard de tout le reste : on ressort de ces 90 minutes avec l’étrange impression de sortir d’un mauvais rêve. Comme le dit si bien l’essayiste Ana Julia Jatar : « Les mouvement totalitaires de gauche se mettent dans ta chambre. Tu ne peux pas acheter ce dont tu as envie, tu ne peux pas éduquer tes enfants comme tu veux, tu ne peux pas voyager, tu ne peux pas avoir tes papiers, on ne te permet de prendre aucune décision librement. »

J’invite ceux qui continuent à approuver le système chaviste au nom de l’émancipation des peuples à méditer les paroles de cette femme courageuse.

 

Avec sous-titres en anglais

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SOURCE : Causeur

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