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02/05/2011

C'est Culturel, cherchez pas à comprendre.

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

Comme Ben Laden qui, pendant que les soldats du commando américain tentaient de l'appréhender, s'était "lâchement caché derrière une femme", les sans-papiers tunisiens qui débarquent à Lampedusa balancent par-dessus bord 12 femmes par ci, selon les témoignages, 17 femmes par là. Ne cherchez pas à comprendre, ce rapport au beau sexe sexe faible que tous ces abrutis entretiennent et affirment est de l'ordre du Culturel. Les pères courage.

Ensuite, lorsqu'ils arrivent dans nos contrées, nos vaillants Gôchistes les enrôlent pour manifester pour le 1er mai, sans état d'âme particulier, pour qu'ils puissent participer à la digne expression démocratique qui est la nôtre... en criant : "Sarkozy dégage !" Sans doute ont-ils eu droit, après la manif, à un sandwich pour bons et loyaux services rendus à la lutte des classes.

Pendant ce temps-là, la Mairie de Paris débloque 100 à 200 places d'hôtel pour accueillir ces braves gens pendant que le reste de l'année nos SDF crèvent la gueule ouverte dans la rue, particulièrement en hiver.

Ah elle est belle la Gôche de Delanoë et sa clique ! Le bon maire de Paname doit probablement garder de doux souvenirs érotiques tunisiens pour être aussi généreux. Il est vrai que le SDF de souche puant la pisse et la vinasse ne doit pas être son fantasme sensuel premier. Il faut croire que c'est Culturel ça aussi.

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John Mayer Trio : Vultures

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=

Bon la matinée a été agitée au niveau de l'information... Ben Laden mort... la photo de son cadavre est un Fake... alors détendons-nous, please, en attendant la suite.

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La photo est un Fake !

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

Eh oui... je l'évoquais ici... La photo est un Fake... l'AFP lève le lapin.

Une fois de plus nos médias, qui montrent cette photo depuis plusieurs heures, montrent leur incompétence en matière de renseignement. La photo aurait été fournie par une agence de presse pakistanaise. Ce qui rajoute de la confusion à la confusion. Y aura-t-il des photos justes et efficaces ? Un film du cadavre en plus de la publication officielle des preuves ADN ? Espérons-le. 

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Quotas

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

Camarades, le principe des Quotas se doit d'être appliqué afin de nous assurer une cohésion sociale digne de ce nom.

J'ai trouvé ce petit film assez audacieux...

La France entière est fébrile avec l'affaire des "quotas" qui secoue le monde du football, révélée par les vertueux de Médiapart.

En tout cas... chez Médiapart, c'est pas la diversité qui règne... C'est normal... les donneurs de leçons ont tous cette particularité. Ils ne pratiquent jamais ce qu'ils prêchent. Ils défendent la "diversité" mais ne vivent pas dans les quartiers difficiles ; ils défendent la "mixité" mais ne se mélangent pas ou très peu ; ils défendent l'école publique mais mettent leurs enfants dans le Privé ou dans des écoles publiques sélectives, loin des racailles et des fouteurs de merde ; ils défendent les "sans-papiers" mais n'en accueilleraient pas un seul chez eux. Ce sont les dignes héritiers de Robespierre et de Saint Just.  

« Ô vertu ! es tu moins nécessaire pour fonder une République que pour la gouverner dans la paix ? » Robespierre

Et il trancha des têtes... au nom de la Vertu.

Or, l'affaire des quotas à la FFF est pourtant simple à comprendre.

Les français jouent "musclé" plutôt que tactique et technique.

Les bi-nationaux une fois formés se barrent ailleurs et certains préfèrent même, après l'argent de la formation qui a été investi sur eux, partir jouer dans leurs pays d'origine qui, du coup, n'a pas besoin de les former mais juste les entretenir. Cela ne passerait nulle part ailleurs ! Mais les franchouillards sont des cons, ils aiment se faire enculer.

Cela indique (Rokhaya Diallo va s'arracher le peu de cheveux qu'elle a) que les "races" existeraient ??!!!!?? Notez le conditionnel ! Tapez pas sur ma tête ! Puisque les blancs ont un jeu technique et tactique, d'après les spécialistes, à défaut d'être dans le "musclé" et la force comme les "noirs" ou les "arabes". "Oui mais Zizou alors ?" qu'on m'a dit au boulot ! "Il est bien maghrébin !" Oui... mais c'est un Kabyle et non un arabe sanguin ! Et Samir Nasri aussi. Hu hu hu hu ! Enervez-vous !

Le niveau technique du football français est, paraît-il, la risée de tous les sélectionneurs européens.

En Hollande, m'a dit un dingue de foot, ils avaient tenté de faire dans le multiculurel à un moment... et ça c'est tellement mal passé qu'ils ont fait très vite machine arrière toute.

Enfin... faut pas oublier la jolie image de marque que nos "noirs" et nos "arabes" (puisque c'est comme ça que les responsables de la FFF y causent) ont donné de la France l'été dernier en Afrique du Sud. C'était beau... beau... comme un lavabo !

Le français qui suit les matchs de l'équipe de France au troquet "Chez Lucette", à "Pétaouchnok les Greugnolles", dans la Région du "Sauciflard viticole", accoudé au zinc en train de siroter son jaune... putain, quand il voit son équipe nationale se déployer sur le terrain... c'est con, mais il se reconnaît pas dedans. Il cherche désespérément le "Francis", le "Laurent", le "Henri"... qui chanteraient "La Marseillaise" en se tenant droit comme un "I" et qui feraient le signe de croix en rentrant sur le terrain, au lieu de communier avec Allah.

Le populo de la France profonde il a droit au respect, non ? En tout cas je doute que les donneurs de leçons de Médiapart puissent changer à eux-seuls La France Moisie.

Je dis ça... je dis rien... je suis du poil à gratter à moi tout seul !

Pourtant, il fut un temps où "La Garde Noire", au sein de l'équipe de France, faisait trembler les attaquants adverses.

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Ben Laden mort ?

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

 

Oussama Ben Laden est mort...

"Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l'homme à son image." (Genèse 9 : 6)

"Celui qui frappera un homme mortellement sera puni de mort." (Exode 21 : 12)

"Alors Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée." (Matthieu 26 : 52)

"Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité ; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints." (Apocalypse 13 : 10)

 

Bien entendu, les conspirationistes parlent déjà de "Fake"...

 

Confusion de Babylone la Grande qui finira par tomber...

 

Voyez, de même, ce lien...

Les USA auraient largué sa dépouille en pleine mer. Pourquoi aussi vite ? Pour l'enterrer dans les 24h00 selon la tradition musulmane, disent-ils, certes. But all this shit smells funny.

Quoi qu'il en soit, si le barbu djihadiste est mort... je ne vais pas le pleurer. Que Dieu me pardonne. 

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01/05/2011

Message aux écologistes intégristes qui voudraient vivre à l'ère des cavernes...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Nous tenterons de justifier notre opposition à la nature : on oublie trop facilement qu'elle-même, dans ses manifestations les plus typiques le champ, la forêt, le chemin, etc. résulte d'une conquête de l'homme et d'un patient labeur. On ne peut écrire qu'une histoire de la campagne. Le contemplateur de ses harmonies regarde la fin ou le décor, il néglige les moyens, la machinerie sous-jacente. Il a fallu, pendant des générations, débroussailler, planter, tailler, élaguer, aligner : les végétaux et les animaux, à leur tour, exposent des options et des opérations. Bref, la nature n'est pas naturelle.
À cette prétendue réalité en soi née de l'art qui dépasserait l'homme, le précéderait et même l'inspirerait, et qu'il devrait, en conséquence, préserver et respecter, reconnaissons au moins une caractéristique majeure : elle s'offre à nos élaborations. Elle constitue une sorte de matériauplastique qui permet et appelle les transformations ; en somme, la nature invite, non pas à la conservation, mais à l'artificialité. Elle ne demande qu'à être manipulée, brassée, réglée. »

François Dagognet, La Maîtrise du vivant, Hachette, 1988.

Comme le laissait entendre l'auteur de l'oeuvre de SF titanesque, "Dune", Frank Herbert, il n'y a de pensée écologique possible que celle de la Terraformation prochaine de la Terre.

 

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Et le plus important :

"2 : 5 Lorsque l'Éternel Dieu fit une terre et des cieux, aucun arbuste des champs n'était encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne germait encore : car l'Éternel Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n'y avait point d'homme pour cultiver le sol.
2 : 6 Mais une vapeur s'éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol.
2 : 7 L'Éternel Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme devint un être vivant.
2 : 8 Puis l'Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait formé.
2 : 9 L'Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
2 : 10 Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.
2 : 11 Le nom du premier est Pischon ; c'est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l'or.
2 : 12 L'or de ce pays est pur ; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d'onyx.
2 : 13 Le nom du second fleuve est Guihon ; c'est celui qui entoure tout le pays de Cusch.
2 : 14 Le nom du troisième est Hiddékel ; c'est celui qui coule à l'orient de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate.
2 : 15 L'Éternel Dieu prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder."

Genèse 2 : 5-15

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30/04/2011

La Métanoïa : premiers pas sur le chemin de la guérison

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=


par le Père Philippe Dautais


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Le mot métanoïa est traduit par " pénitence " ou par " repentance ", mots devenus suspects en Occident, tant ils sont entachés d'une spiritualité doloriste. Métanoïa signifie " au-delà de nous ", au-delà de l'intellect, de notre raison rationnelle et se rapporte à un mouvement de conversion ou de retournement par lequel l’homme s'ouvre à plus grand que lui-même en lui-même. Le repentir est une ré-orientation du désir qui s'exprimait par rapport au monde et qui maintenant est orienté vers Celui qui est Source de désir en nous car il est Source de vie.

Appel à la synergie, à une rencontre, le repentir est le retour de la créature exilée vers le Créateur, ascension pour passer du terrestre au céleste, du conditionné vers la liberté. Tous les prophètes ont crié au peuple : Convertissez-vous, revenez (Is 21,12) ; Faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau car je ne désire pas la mort de celui qui meurt mais qu'il se convertisse et qu'il vive, dit le Seigneur (Ez 18,31-32) ; ou encore : Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions afin que l'iniquité ne cause pas votre ruine (Ez 18,30), que vous ne soyez pas enfermés dans les conséquences de vos propres actes. Jean-Baptiste, dernier des prophètes, introduit la venue du Christ par un appel à la métanoïa  : Repentez-vous car le royaume des cieux est proche (Mt 3,2). Il baptise d'eau pour amener à la repentance et préparer la venue du Seigneur (Mt 3,11). La repentance est ici l'attitude nécessaire pour rencontrer le maître : Il y a quelqu'un au milieu de vous que vous ne connaissez pas (Jn 1,26).

L'homme enfermé en lui-même, réduit à son individualité naturelle, immergé dans les soucis de la vie temporelle, s'aliène aux nécessités de la survie existentielle : s'installent la peur de manquer, l'angoisse de l'insécurité, la hantise de la solitude, qui trop souvent font prendre des décisions qui engendrent des conséquences fâcheuses et alourdissent le fardeau du quotidien. Cette aliénation au monde visible, extérieur à cet univers clos où tout est référé à nos perceptions et à nos conceptions, c'est le mouvement de l'égocentrisme. Celui-ci est l'expression d'une non-relation qui mène à la mort. Au coeur de cet exil, tel l'enfant prodigue qui a dissipé sa part d'héritage, chacun a la liberté de s'ouvrir. Quand toutes les portes sont fermées, quand nous sommes face à un mur, qu'il n'y a plus de solution existentielle ni psychologique, Celui qui habite au coeur de nous-mêmes nous invite à relever la tête (Gn 4,7). Nous sommes invités à la relation, c'est ici le sens de l'épreuve, conviés à nous ouvrir à l'autre, à accepter la main tendue, à accepter d'être aidés. Pour apprécier le don de la relation, il faut le plus souvent avoir désespéré de ses propres prétentions à vouloir atteindre le but par soi-même, avoir désespéré de ses propres capacités à vouloir réaliser son bonheur selon ses propres conceptions, avoir reconnu ses manques et ses faiblesses pour donner place à l'autre, au tout Autre.

La rupture d'avec l'intime en nous s'exprime dans une schize par laquelle nous devenons étrangers à nous-mêmes (habitant une terre lointaine, étrangère) (Lc 15,11;32) et vivons l'autre comme un étranger. Ayant éprouvé l'exil et ayant à nouveau soif de la relation, tel l'enfant prodigue réduit à l'état animal se souvient de Celui qui est un appel vivant en nous, nous marchons sur le chemin du retour.

La métanoïa n'est pas de notre propre initiative mais elle est une réponse à l'appel que Dieu ne cesse d'adresser à chacun au coeur de la vie existentielle : Le Seigneur m 'a appelé dès ma naissance dit Isaïe (Is 49,1 ; cf. Ga 1,15) ; ou : Nul ne peut venir à Moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire (Jn 6,44). Cependant elle se fonde sur notre décision, sur notre libre réponse : Fais-moi revenir et je reviendrai (Jn 32,18). Ainsi elle nous introduit dans un dialogue qui était interrompu car Dieu était vécu comme un absent. En ce sens, penser à Dieu ou sur Dieu, spéculer au sujet de Dieu est le fait de l'homme idolâtre, étranger au repentir. Quand nous sommes face à l'autre, nous n'avons plus à penser à lui mais à le rencontrer, car on ne pense qu'aux absents. Comme le souligne le Père Sophrony : Se repentir du péché n'est possible et approprié que là où existe une relation personnelle avec Dieu personnel. C'est dans la rencontre, dans la lumière divine que nous prenons conscience d'avoir blessé l'Amour, méprisé la relation.

C'est un chemin qui se vit en trois étapes :

La première, comme le montre la parabole de l'enfant prodigue, se fonde sur un mouvement d'intériorité dans lequel l'homme se souvient de Dieu et s'affranchit de l'oubli. Ce mouvement peut être suscité par une expérience particulière dite du " numineux " ou par la maladie, l'échec, l'épreuve... de toute façon par une intervention divine. Par cette grâce, il entend l'appel divin et s'éveille en lui l'exigence intérieure.

Dans un deuxième temps, mû par une décision très déterminée et par un heureux usage de sa volonté, l’'homme se met en route et soigne sa paresse. Dés que s'exprime le désir du retour à Dieu ou dés que l'’homme veut mettre en pratique les commandements divins, se lèvent en lui des résistances, se révèlent des passions qui lui font la guerre et veulent le détourner du but. Une grâce particulière accompagne le pénitent ; elle permet de voir les obstacles, aide à en prendre conscience, à les nommer, à les accepter pour une transformation. Ainsi dans la pénitence 1'’homme acquiert la connaissance de son état pathologique et marche vers sa guérison.

Cette décision, qui fonde tout chemin spirituel, naît la confiance en Dieu, s'affermit par et dans la prière et pose un acte de foi dans l'’amour de Dieu qui nous sauve ou nous guérit de l’'angoisse du péché et assure cette conversion.

Selon le père spirituel du monastère Saint Macaire en Egypte, Matta El Maskîne : La prière est l’'expression même de ce retour a Dieu et représente une véritable conversion. Elle exprime cette aspiration à la plénitude, ce désir infini déposé au fond de nous que le fini ne peut combler. Elle est une réponse à l’'exigence intérieure qui ne peut se satisfaire de la conformité aux croyances extérieures.

Dans un troisième temps, l'homme prend ainsi conscience de son état intérieur, le confesse et sort de l'ignorance. L'oubli, la paresse et l'ignorance sont les trois racines de toutes nos pathologies ; elles sont la triple expression de la négligence. Dans cette révélation, l'homme est amené à reconnaître puis à accepter son état. L'acceptation de sa misère est en soi un appel à la miséricorde divine qui s'exprime par la compassion et le pardon du Père qui court avec joie vers soi fils.

Le repentir nous réintroduit dans la relation de filiation. Il est renoncement à 1a tentation maladive de vouloir se sauver soi-même, ce qui, selon saint Grégoire de Nazianze, est la meilleure façon d'échapper au salut. Il n'est pas tant la recherche d'un dépassement qu'une acceptation libre de notre condition, de nos limites, de notre faiblesse, dans le sens où le dit saint Paul : C'est quand je suis faible, qu'alors je suis fort (2 Co 12,10). Se repentir signifie croire en Dieu et non en sa propre suffisance, c'est se jeter dans les bras de Dieu, accepter le pardon divin ou se laisser vaincre par l'amour du Père qui vient à la rencontre du Fils. C'est entrer dans la béatitude céleste, participer à la joie angélique : Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur repentant que pour nonante-neuf justes qui n 'ont pas besoin de repentance (Lc 15,7).

Le repentir est le premier don de Dieu sur le chemin de la guérison, aspiration à une vie plus haute, à une spiritualisation. Par lui et par la grâce de l'Esprit-Saint va s'opérer une réconciliation avec le Seigneur qui a fait irruption dans le coeur. La conscience va s'ouvrir, s'élargir et deviendra apte à écouter, accueillir la Parole qui convient à la croissance intérieure pour la guérison de l'âme.

La grande rupture avec le monde n'est pas au moment de la mort corporelle mais au moment où l'homme accepte la réalité de 1a Présence de Dieu avec lui. À cet instant, l'Emmanuel (" Dieu avec nous ") naît dans le coeur, unit les deux natures (divine et humaine) séparées et opère une re-création de tout l'être.

Plus nous approchons de Dieu, plus il nous révèle nos ombres, lieux des refus de son amour. Plus nous découvrons l'abîme qui nous sépare de lui, plus s'éclaire notre réalité intérieure, plus s'affermit notre désir le changement. La métanoïa engage un processus de changement constant de notre être qui s'humilie par sa propre volonté mais ressuscite par la grâce, dit le Père Matta El Maskîne. S'humilier veut dire ici accepter sa réalité telle qu'elle est, sortie des illusions et de tout a priori sur soi-même. C'est se dépouiller du vieil homme pour revêtir l'homme nouveau, accepter de mourir à tout mouvement de mort pour une Résurrection. Le repentir est un deuxième baptême, il est une repose à l’amour d’un Dieu qui s’est humilié jusqu'à la mort sur la croix afin que nous soyons déifiés par sa grâce.

L'esprit de métanoïa est l'esprit de la communion où l'homme se donne totalement à Dieu qui se donne totalement. Il consiste à tout remettre en Christ, depuis chaque souci du quotidien jusqu'à notre chemin même, car c'est lui qui nous mène à la victoire, à condition qu'on lui permette d'agir en nous. Ainsi le repentir ne concerne pas des moments de notre vie mais doit se comprendre comme un chemin de vie qui s'approfondit par et dans la prière.

Dans la prise de conscience de notre enfer intérieur, il y a le danger du repli sur soi vers le sentiment pathologique de culpabilité. Il est lié à une image négative de Dieu qui hante notre vieille conscience et nous fait redouter un Dieu vengeur punisseur, dur, qui moissonne où il n'a pas semé et qui amasse où il n'a pas vanné (Mt 25, 24).

L'’homme dans 1'’univers morbide de la culpabilité est en rupture. Face à lui même, livré aux dynamismes de l'’inconscient, il se juge. Sa conscience morale, informée par la loi qui dénonce toute injustice, le convainc qu'’il est fautif. L'homme en proie au délire de la faute sent sa vitalité faiblir, il en fait 1’'expérience presque physique, il se sent perdu, abandonné ; son horizon est totalement obscurci. Cette conscience de la faute peut revêtir une dimension particulière : celle de l'offense faite a Dieu. Offense qui rompt un lien, qui instaure une inimitié, puisque l'offense est en lui. Le plus souvent, identifiée au sentiment d'avoir mal agi, d'avoir manqué à une valeur, la personne porte un fardeau dont elle ne peut se libérer ni par les regrets ni par les remords. Il peut naître un sentiment d'abandon qui, projeté sur Dieu, donne l’impression qu'’il s’'est détourné d’'elle. Processus pathologique, mécanisme de la peur et du scrupule où la personne vit l'enfer de l'auto-accusation et s'enferme dans les conséquences de la faute.

Selon notre foi, selon l'accueil ou le refus de l'amour de Dieu, la conscience du péché peut engendrer soit un dynamisme du repentir, soit nous faire sombrer dans la culpabilité. La libération vient de Celui qui pardonne et qui nous libère de toute culpabilité et de toute mauvaise conscience : Si ta conscience te condamne, Dieu est plus grand que ta conscience (1 Jn 3,20). Saint Jean ajoute : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité (1 Jn 2,9). C'est ce dont témoigne toute la Bible et en particulier les chapitres Il et 12 du deuxième livre de Samuel. David, séduit par Bethsabée, femme d'Urie le Hittite, la fit venir vers lui et il coucha avec elle (2 S 11,4). Cette femme devint enceinte et le lui fit dire. David fit envoyer Urie au combat et s'arrangea pour qu'il fût tué (2 S 11). Dieu envoya le prophète Nathan auprès de David (2 S 12) pour lui révéler son péché : Pourquoi as-tu méprisé la parole du Seigneur en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé de l'épée Urie le Hittite, tu as pris sa femme pour en faire ta femme et lui tu l'as tué par l'épée des fils d'Ammon.

David exprime avec justesse le mouvement de pénitence dans le Psaume 50 (51) dont nous pouvons retenir plusieurs aspects :

1. Il se situe face à Dieu et lance un appel confiant à la miséricorde divine : Aie pitié de moi, ô Dieu dans ta bonté, selon ta grande miséricorde efface mes transgressions (Ps 50,3).

2. Il exprime le désir d'une purification, d'un renouvellement, désir de baptême pour la rémission des péchés et la libération du passé : Lave-moi complètement de mon iniquité et purifie-moi de mon péché (Ps 50,4).

3. La conscience et la reconnaissance du péché qui habite en lui (Rm 7,20) et dont il ne peut se libérer sans le secours divin : Car je reconnais mes transgressions et mon péché est constamment devant moi (Ps 50,5). Confession du péché pour une condamnation de ce qui fait obstacle à la relation en nous-mêmes (Ps 50,12).

4. David prend la responsabilité de ses actes et accepte la sentence divine (Ps 50,6) c'est-à-dire, s'en remet à la justice divine dans une espérance infinie en sa miséricorde.

Le repentir implique de prendre la responsabilité de nos paroles et de nos actes. Adam, après sa transgression du commandement divin, interpellé par le Seigneur, nie sa responsabilité et la rejette sur la femme qui à son tour accuse le serpent (Gn 3,12-13). Attitude de justification, étrangère à l'esprit de la métanoïa, qui enferme l'homme dans les conséquences du mauvais usage de sa liberté et l'empêche de reconnaître sa réalité intérieure. Rejetant la responsabilité sur l'autre, nous nous posons en victimes et échappons à la nécessité de notre propre transformation. C'est le principe de l'aliénation.

Je suis celui qui porte les conséquences des erreurs parentales, familiales, sociales, éducatives, culturelles dont il est difficile de se libérer. Dans l'esprit du repentir, j’'accepte de prendre la responsabilité de tout mon passé, puis ne pouvant le porter, je le remets au Christ dans une offrande rédemptrice. Ceci implique tout un travail intérieur pour sortir du refoulement d'un passé que je ne peux assumer mais dont la plaie est béante. Sont "engrammés" en moi toutes les blessures, traumatismes, souffrances de mon passé qui m'aliènent dans mon présent. Accepter de les nommer puis de les remettre à Celui qui est plus grand que moi en moi, c'est passer par la croix pour une résurrection, pour une transformation.

C'est par la croix que la joie est venue dans le monde.
(Matines de dimanche)

Ce faisant, je ne suis plus l'objet mais je deviens le sujet de ma propre histoire. Je cesse d'être un individu et je deviens une personne responsable. Cette responsabilité peut prendre une dimension universelle (cf. Lc 13,1-4).

Refusant d'accuser l'autre, un autre regard s'éveille en moi par lequel je perçois ma façon d'être face aux autres, aux situations et aux agressions. Dans cette démarche, où je suis renvoyé à moi-même, va naître un discernement sur ma réalité intérieure pour une " désidentification ", pour une libération. La métanoïa introduit un nouveau mode d'existence divino-humaine où l'homme n’'est plus identifié aux aléas de la vie existentielle, où il n'est plus enfermé en lui-même mais où se révèle sa capacité de transcendance qui va le libérer de toute aliénation. Sollicité par Dieu, David reconnaît son péché, le confesse, en prend la responsabilité dans un désir de transformation, de renouvellement sur lequel Dieu va s'appuyer pour accomplir l'histoire du salut. Le repentir a su émouvoir les entrailles de miséricorde du Seigneur : David et Bethsabée engendreront Salomon, ancêtre du Christ.

La grande métanoïa est une pâque, un passage de l'avoir à l'être, c'est s'ouvrir à Celui qui vient vers nous, au jamais vu, jamais connu, jamais expérimenté, à la nouveauté créatrice, en écartant toutes nos conceptions, toute idée de Dieu, qui habitent notre vieille conscience.

Aie donc du zèle et repens-toi, voici je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi (Ap 3,20).

 

Cet article a paru dans la revue Le Chemin, no. 20, 1993.

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Source

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Père Philippe Dautais

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28/04/2011

"Aussitôt le père de l'enfant de s'écrier : Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi !"

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

Je traverse des moments difficiles. Mais le large qui crie et m'aspire vers ses nues est un fait indiscutable que seul mon coeur comprend, que seule ma chair éprouve, un fait auquel seul mon esprit peut consentir ou non. Mon corps est un corps de pécheur et mes désirs sont ceux d'un être à la dérive. Je peux me trouver toutes les excuses que je veux, le Réel de l'Être me rattrape à cause de mon intelligence informée, mais il ne touche pas au but à cause de mon intelligence également qui l'embaume avec la sinistre réalité. Intelligence bien humaine. Petite aux heures du paroxysme.

Je sais depuis des lustres ce que je trouve par mille subterfuges malins (et le terme est parfaitement approprié) le moyen d'éviter en trouvant des excuses... en noyant le poisson dans l'eau... qui ne se noie pas et glisse entre les doigts pour reprendre la nage qui lui convient.

Des problèmes de santé qui pourraient me mener sur la table d'opération me torturent depuis des semaines et me laissent exsangue face à mes échecs d'homme. Tout est bien futile dans cette affaire sauf l'essentiel qui se saisit de moi. Je suis un minable Jacob qui a eu la prétention de vouloir lutter avec l'Ange pour dire qu'il tenait tête, agnostique, à Dieu en personne. Le Seigneur ne changera pas mon nom... il m'a juste corrigé à ma juste mesure en me mettant face à mes oeuvres, celles-là mêmes qui ont réduit mon corps de l'état de temple à l'état de décharge.

Pauvre de moi qui sais, pauvre de moi qui entend, pauvre de moi qui veille et se confronte au vide. Pauvre de moi qui affirme : "je ne sais pas !" Incrédule parmi les incrédules qui se perd toujours un peu davantage en détours hasardeux dont le Seigneur se moque.

"1 : 19 Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents.
1 : 20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?" (1Corinthiens 1 : 19-20)

Qui suis-je, d'un autre côté, pour aspirer à une totale absence de doute, à une Foi telle qu'elle soulèverait des montagnes ? Jean-Baptiste lui-même a douté en Prison, alors que son exécution se préparait par les affres maléfiques de ses sataniques geôliers.

 "11 : 2 Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples :
 11 : 3 Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?
 11 : 4 Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez :
 11 : 5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
 11 : 6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !
 11 : 7 Comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?
 11 : 8 Mais, qu'êtes-vous allés voir ? un homme vêtu d'habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois.
 11 : 9 Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.
 11 : 10 Car c'est celui dont il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.
 11 : 11 Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui."
(Matthieu 11 : 2-11)

J'ai entendu le cri de Jésus, son exclamation redoutable :

"9 : 19 Engeance incrédule, leur répond-il, jusques à quand serai-je auprès de vous ? Jusques à quand vous supporterai-je ?" (Marc 9 : 19)

et la supplique d'un père dont l'enfant est possédé...

"9 : 24 Aussitôt le père de l'enfant de s'écrier : Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi !" (Marc 9 : 24)

Me restent les tremblements et les larmes et la violence de l'émotion. De ce que je ne suis pas et que je pourrais être si je faisais le petit pas... que je m'apprête à faire... pour que Dieu puisse en faire un grand vers moi.

Mais je crie : "Je crois ! Viens en aide à mon peu de Foi."

 

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Libéralisme ?

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« Le libéralisme naissant, à partir du XVIIIeme siecle, a donné lieu à une "critique de droite", qui le rappelait à la réalité de la nature humaine, et à une "critique de gauche", qui le condamnait au nom des pauvres et des humiliés. Le drame est que ces deux critiques se sont disjointes -et de façon telle que chacune d'elles, pour triompher de l'autre, a fini par s'allier a ce qui aurait du rester leur ennemi commun. »

Alain de Benoist, Dernière année

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27/04/2011

Les travailleu(r)ses du sexe

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Pour faire écho à l'article de Philippe Caubère que j'avais évoqué il y a quelques jours par ici et puis aussi par là... voici quelques extraits du remarquable documentaire réalisé par Jean-Michel Carré qui chasse certains aprioris liés à celles ou ceux qui ont fait du sexe leur gagne-pain quotidien ou bien ceux qui sont en demande de ce "service". J'ai eu la chance de le voir la semaine dernière sur une des chaînes de Canal Sat... je ne sais plus laquelle, pardonnez-moi... mais je me suis souvenu du titre, "Les travailleu(r)ses du sexe", et j'ai cherché ces quelques extraits que j'ai réussi à trouver sur YouTube.

Eh oui... la prostitution est parfois un choix assumé qui ne naît pas systématiquement de la misère, de l'esclavagisme mafieux et autres traites de chair féminine. Vous pouvez toujours tenter de le voir sur Canal Sat ou de le trouver d'une façon ou d'une autre.

Comprenez-moi bien, mon but n'est pas de faire l'apologie de la prostitution, mais quitte à ce qu'il y ait des personnes désirant s'adonner à ces "joyeusetés", autant qu'elles le fassent en étant libres, en pleine possession des revenus qui leurs reviennent et, de même, dans la sécurité. La plus veille profession du monde ne devrait pas exister, la sexualité se devrait d'être bénie par le mariage ou alors simplement exercée dans le consentement et la gratuité adultes, mais comme il apparaît que c'est une "necessité" pour beaucoup d'hommes et de femmes, c'est une activité qui mériterait d'être reconnue et encadrée ce qui éviterait toutes sortes de dérives malsaines.

 

 

 

 

 

Vous pouvez, éventuellement louer le film ici...

 

Une entrevue sur RMC avec le réalisateur du documentaire, Jean-Michel Carré




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Y a-t-il ontologiquement beaucoup de réel dans les bourses ?

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« Y a-t-il ontologiquement beaucoup de réel dans les bourses, les banques, dans la monnaie de papier, dans les usines monstrueuses qui produisent des objets inutiles ou les armes de l'extermination de la vie, dans les discours des parlementaires et des avocats, dans les articles des journaux, y a-t-il beaucoup de réel dans la croissance des besoins inassouvis? Partout se découvre une mauvaise éternité qui ne connait pas d'accomplissement. »

Nicolas BERDIAEV, Un Nouveau Moyen Âge : Réflexions sur les déstinées de la Russie et de l'Europe, 1924

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26/04/2011

King's X : We were born to be loved

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L'humour ne sauve pas

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« L'humour ne sauve pas ; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les évènements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique jusqu'à la fin; mais en définitive la vie vous brise le coeur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le coeur brisé. Alors on s'arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte il n'y a plus que la mort. »

Michel HOUELLEBECQ, Les particules élémentaires 

L'humour ne sauve pas... ouais... enfin ça dépend de sa qualité... de sa danse. Mais je comprends le désarroi de Houellebecq... 

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25/04/2011

Nietzsche on Hardship

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Désolé pour ceux qui ne maîtrisent pas la jactance de l'english... mais ce reportage en vaut la peine... Le point de vue de Nietzsche sur l'échec, l'épreuve et la détresse...

 


Partie 01/03



Partie 02/03



Partie 03/03

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Notre monde est informe et refuse la forme qui est contrainte

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« Notre agonie est d'autant plus colorée qu'elle est haletante car la couleur permet de se passer de dessein et stupéfie si bien le regard qu'aucune réflexion ne se met en marche. On ne choisit plus, on ne décide plus. On s'abandonne à l'effet. On est drogué par l'image violente contemplée, yeux ouverts, comme vision psychédelique , couleurs sur les écrans, dans la rue, sur les vêtements, couleurs carnavalesques dans ces lieux hideux et fous que sont les hyper-marchés. Matraquage des regards pour qu'ils s'agrandissent au rythme même ou ils se vident . Ils ne s'agit plus d'enchanter et de séduire mais de droguer. Et même le noir n'est plus couleur de tragédie mais (cf.les motards vêtus de cuir) de violence vide et parade creuse. Autrement dit, notre monde est informe et refuse la forme qui est contrainte, enserre le bouillonnnat et nécessaire désodre dans ses traits et bride la licence , car "tout ce qui façonne pour la licence façonne pour la servitude"(Rousseau). »

Jean CAU, Contre-attaques

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Pour ne pas changer de Civilisation... Renaud Camus face à Manuel Valls.

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Pour faire suite à ce que je disais ici, voici un résumé de l'émission "Répliques" du 16 Avril dernier, animée par Alain Finkielkraut sur France Culture, émission à l'occasion de laquelle Finky recevait l'écrivain controversé Renaud Camus et le député maire socialiste Manuel Valls. Renaud Camus envoie du bois, il en fait des brochettes du Valls. Il n'y a pas un argument du socialiste qui tienne. A écouter de bout en bout.

Ceux qui sont plus patients peuvent entendre l'émission intégrale ici...

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Un grand sens de l'analyse par un indigène de la République !

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L'inculture crasse est telle chez ces gens, ou la manipulation des concepts et des faits est une science afin d'embrouiller les incultes qui, dans notre pays, sont Légion. Ainsi affirment-ils ce qui suit :

Oui à la burqa de souche, non à la burqa qui menace la République

par Youssef Boussoumah, membre du PIR

Non rassurez-vous, ces porteurs et porteuses de burqa françaises, là, ne risquent rien, ils ne seront pas verbalisés. Comme les bonnes sœurs chrétiennes et autres moniales, porteuses de voiles, n’ont bien sûr rien à voir avec les femmes musulmanes porteuses de hijab.

La loi française anti burqas a prévu leur cas. On appelle ça des manifestations religieuses traditionnelles. Elles n’ont rien à voir avec les manifestations religieuses non traditionnelles, elles, expression d’une religion étrangère indument installée, mais plus pour longtemps, heureusement, sur le sol de notre belle France, fille aînée de l’Eglise pour l’éternité.

Des assurances ont été données dès le début aux élus des régions de France concernées pour que ces situations soient disjointes et que l’on sépare bien le bon grain de l’ivraie ou si l’on préfère cette autre parabole végétale, le blé froment du blé sarrasin. Ce vendredi (vendredi saint) comme chaque année, auront lieu les processions traditionnelles de pénitents, rejouant la Passion du Christ, dans plusieurs villes du sud de la France dont Perpignan, Collioure, Villefranche, Nice etc. elles susciteront sympathie et joie. Pendant ce temps on criera haro sur Ibtissame ou Fatoumata, coupables elles de ne pas avoir la bonne religion. Religion traditionnelle, oui, religion de noirs et d’arabes, jamais, pensent-ils tout bas.

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Source

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Alors expliquons deux ou trois choses à môssieur Youssef Boussoumah, ce triste manipulateur...

1°) Les nonnes, la plus grande partie de leurs temps elles le passent au sein de leurs organisations, entre les quatre murs de leurs couvents et elles n'emmerdent assurément personne. Les bonnes soeurs se consacrent à leurs communautés, à des oeuvres de charités et on les croise de moins en moins souvent dans nos villes et campagnes. Mais le plus important, môssieur Youssef Boussoumah, nos bonnes soeurs et nos nonnes ne cachent pas leurs visages et ne portent, de ce fait, aucune Burqa.
Autrement dit, lorsqu'on les croise on a affaire à un être humain, avec des yeux, un nez, une bouche. Un regard joyeux ou triste, une expression... et non pas un fantôme. Et encore moins à une femme soumise à son mari ou à des codes culturels issus du Moyen-âge et originaires du Désert arabe de l'ère de Mahomet.

2°) Les confréries de pénitents sortent leurs masques en place publique lors de processions religieuses bien spécifiques et bien définies qu'un nombre réduit de fois dans l'année, la plupart du temps une seule fois l'an, ce qui participe, de nos jours, non pas uniquement à un acte CULTUEL mais à un phénomène CULTUREL LOCAL.

3°) Il va bien falloir que nos chers Indigènes de la République réalisent que la France, toute laïque qu'elle est, est issue de la Catholicité et plus généralement du Christianisme et que l'Islam, importation due à l'immigration récente, vient bouleverser l'équilibre "organique" qui maintenait la France debout depuis le Baptême de Clovis et ce malgré bien des bouleversements et des épisodes sanglants qui ont tissé l'Histoire de cette terre, des guerres de religions fratricides à la sanglante Révolution Française.

Les Confréries de Pénitents existent depuis des Siècles au sein de ce pays, alors que les porteuses de Burqa depuis à peine une trentaine d'années et, paraît-il, en nombre réduit.
Mais mon idée est que les Indigène de la République ne le savent que trop et que cela n'est pas, bien entendu, à leur avantage.

4°) Pour conclure, il faut comprendre que le terme Indigènes de la République et malgré toutes les explications oiseuses et vaseuses que ces derniers fournissent, ne leur convient aucunement... puisque les vrais Indigènes de la République, ce sont les indigènes locaux, selon la définition commune, "les français de souche" ou les personnes d'origines étrangères, nées ici, mais qui se sont enracinées dans les codes, les valeurs et les traditions de ce pays et qui ne cherchent pas à en changer l'aspect ou à en bouleverser l'unité, Un indigène est une personne qui est anciennement originaire d'un pays et qui en possède la langue, les coutumes et les usages, avec une connotation qui n'est pas raciale mais culturelle... ce que ne semble aucunement vouloir accepter l'organisation qui pond de semblables articles et qui a le culot de s'appeller Indigènes de la République.

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Le PIR : Parti des Indigènes de la République. Politiquement, tout un programme.

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Martine Aubry veut changer de Civilisation... moi pas.

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Le titre de l'ouvrage parle de lui-même. C'est annoncé en Grand. La Martine ne prend pas de gants. Le programme socialiste est clairement affiché. Vous serez prévenus. Est-il utile de le lire et de le commenter quand en quelques entrevues et quelques articles de ci de là elle affiche clairement son objectif ? Tout le monde se déchaîne sur Marine, certes, mais sur Martine ? Presque personne. Il n'y a qu'une lettre de différence entre les deux prénoms, un petit "t", qui vaut son pesant de cacahuètes.

Moi je ne veux pas changer de Civilisation...

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La Tristesse est mon éternelle invitée

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« La tristesse est mon éternelle invitée. Combien je l'aime.
Elle n'est ni richement, ni pauvrement vêtue. Plutôt maigrichonne. Je crois qu'elle ressemble à ma mère. Elle parle peu ou pas. Tout chez elle est dans le regard, ni amer, ni faché. Mais existe-t-il des mots pour la décrire? Elle est infinie.
- La tristesse, c'est l'infini !
Elle vient le soir avec l'obscurité, silencieuse, imperceptiblement. Elle est déjà "là" au moment où on la croit encore loin. Ne se livrant jamais à la moindre objection, à la moindre contestation, elle mêle à tout ce que vous pensez sa touche discrète: et cette "touche" est infinie.
La tristesse est un reproche, une plainte, un manque. Je crois qu'elle s'est approchée de l'homme le soir où Adam a "goûté" au fruit de l'arbre et a été chassé du Paradis. Depuis lors, elle n'est jamais bien loin de lui. Toujours là "quelque part": mais elle ne se montre qu'au crépuscule. »

Vassily Vassilievich ROZANOV, Feuilles tombées

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24/04/2011

Christ est ressuscité

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1 Le dimanche, Marie de Magdala se rendit au tombeau de bon matin, alors qu'il faisait encore sombre, et elle vit que la pierre avait été enlevée [de l'entrée] du tombeau.
2 Elle courut trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait et leur dit: «Ils ont enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où ils l'ont mis.»
3 Pierre et l'autre disciple sortirent donc et allèrent au tombeau.
4 Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
5 Il se pencha et vit les bandelettes posées par terre, cependant il n'entra pas.
6 Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le tombeau. Il vit les bandelettes posées par terre ;

7 le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus n'était pas avec les bandes, mais enroulé dans un endroit à part.
8 Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi, il vit et il crut.
9 En effet, ils n'avaient pas encore compris que, d'après l'Ecriture, Jésus devait ressusciter.
10 Ensuite les disciples repartirent chez eux.
11 Cependant, Marie se tenait dehors près du tombeau et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha pour regarder dans le tombeau,
12 et elle vit deux anges habillés de blanc assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds.
13 Ils lui dirent: « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit: « Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis. »
14 En disant cela, elle se retourna et vit Jésus debout, mais elle ne savait pas que c'était lui.
15 Jésus lui dit: « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre. »
16 Jésus lui dit: « Marie ! » Elle se retourna et lui dit en hébreu: « Rabbouni ! », c'est-à-dire maître.
17 Jésus lui dit: « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur et qu'il lui avait dit cela.

(Jean 20 :1-18)

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1 Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin, portant les aromates qu'elles avaient préparés.
2 Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le sépulcre ;
3 et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
4 Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants.
5 Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre ; mais ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?
6 Il n'est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée,
7 et qu'il disait : "Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour."»
8 Et elles se ressouvinrent des paroles de Jésus.
9 A leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze, et à tous les autres.
10 Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles.
11 Ils tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes.
12 Mais Pierre se leva, et courut au sépulcre. S'étant baissé, il ne vit que les linges qui étaient à terre ; puis il s'en alla chez lui, dans l'étonnement de ce qui était arrivé.

(Luc 24 : 1-12)

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1 Quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour aller l'embaumer.
2 Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles vont à la tombe, le soleil étant levé.
3 Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre de l'entrée du tombeau ? »
4 Et, levant les yeux, elles voient que la pierre est roulée ; or, elle était très grande.
5 Entrées dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme, vêtu d'une robe blanche, et elles furent saisies de frayeur.
6 Mais il leur dit : « Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié : il est ressuscité, il n'est pas ici ; voyez l'endroit où on l'avait déposé.
7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre : Il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. »
8 Elles sortirent et s'enfuirent loin du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées ; et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

(Marc 16 : 1-8)

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1 Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le sépulcre.

2 Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre : l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus.

3 Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme neige.

4 Dans la crainte qu'ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts.

5 Mais l'ange prit la parole et dit aux femmes : « Soyez sans crainte, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié.

6 Il n'est pas ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit ; venez voir l'endroit où il gisait.

7 Puis, vite, allez dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts, et voici qu'il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. Voilà, je vous l'ai dit. »

8 Quittant vite le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.

9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit: « Je vous salue.» Elles s'approchèrent de lui et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui.

10 Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront.»

(Matthieu 28 : 1-10)

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23/04/2011

Nous baissons le regard et chacun rentre chez soi

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« Les ciels magnifiques de novembre n’allument plus que des reflets douloureux dans nos cœurs, d’être incarcérés en un monde sans issue. Si nous nous souvenions de ce que nous sommes, notre vaste passé pleins d’aventures et l’imprévu que c’est d’être dans l’univers, ces belles fins de journées aux lumières glorieuses nous pousseraient à des actes de désespoirs ; soit à nous réunir en d’intraitables conspirations. Mais rien, nous baissons le regard et chacun rentre chez soi. »

Baudouin de BODINAT, La vie sur Terre. Reflexion sur le peu d'avenir que contient le temps où nous sommes

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22/04/2011

Hémiplégies morales

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« Etre de gauche ou de droite, c'est choisir l'une des innombrables manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile; toutes deux en effet sont des formes d'hémiplégies morales. »

José ORTEGA Y GASSET, La révolte des masses, préface, 1937

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21/04/2011

Des heures factices et vides

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« Ici, où l’économie rationnelle nous a déportés, tout est de la veille, hâtif, électrique et nouveau, et semble-t-il truqué, bruyant et fébrile, qu’une rapide décrépitude emporte. Les rues nouvelles ne se souviennent pas de nous, ni les cafés plusieurs fois neufs depuis que notre jeunesse s’y hasardait suivant les fantômes de l’autre siècle : assis là parmi cette laideur de toc et de clinquant, de bruits idiots, on s’y sent plus anciens et moins provisoire, on ne reconnaît rien autour de soi, ni les gens. On cherche à se souvenir de cet autrefois où nous étions, à la réflexion si proche ; comment l’après-midi s’égouttait paisiblement dans les cafés pleins d’ombre, comment l’âme trouvait à s’y délasser et comment revenant sur nos pas bien plus tard il nous semblait aller à sa rencontre. Mais les décors criards et les camelotes du retour d’investissement n’offrent que des heures factices et vides, la pensée s’y décourage, part en lambeaux, tout devient indifférent et comme posthume, et même celle qu’on y attend. »

Baudouin de BODINAT, La vie sur Terre - Reflexion sur le peu d'avenir que contient le temps où nous sommes

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20/04/2011

Contre la Culture...

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« Le monde moderne ne s'oppose pas seulement a l'ancien régime français, il s'oppose, il se contrarie à toutes les anciennes cultures ensemble, à tous les anciens regimes ensemble, à toutes les anciennes cités ensemble, à tout ce qui est culture, à tout ce qui est cité. C'est en effet la première fois dans l'histoire du monde que tout un monde vit et prospère, parait prospérer contre toute culture. »

Charles PEGUY, Notre jeunesse, Douzieme cahier de la onzieme serie, 12 juillet 1910

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19/04/2011

Le Cimetière des chiens

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« Après le cimetière des pauvres, c’est une sensation plus que bizarre de visiter le Cimetière des chiens. Beaucoup de personnes ignorent probablement qu’il existe.

Un certain effort n’est pas inutile pour s’habituer à cette pensée d’une nécropole de chiens. Cela existe, pourtant, à Asnières, dans une île, autrefois charmante, de la Seine. Oui, les chiens ont un cimetière, un vrai et beau cimetière avec concessions de trois à trente ans, caveau provisoire, monuments plus ou moins somptueux et même fosse commune pour les idolâtres économes, mais surtout, on le suppose, pour que les pauvres appartenant à l’espèce humaine soient mieux insultés.

L’article 5 du règlement est admirable : "Tous emblèmes religieux et tous monuments affectant la forme de sépultures humaines sont absolument prohibés dans le cimetière zoologique." Le public est averti, par ce dernier mot, que le fondateur ou la fondatrice est une personne savante qui ne parle pas en vain. On n’est pas des chiens soi-même ni des sentimentaux imbéciles, mais des zoologues, des penseurs. Et cela éclaire singulièrement la prohibition, quelque peu jésuitique, des emblèmes religieux. Il semblerait en effet que cette défense ait en vue d’empêcher des profanations, alors qu’il suffit d’un coup d’œil sur les monuments pour s’assurer d’un athéisme volontaire et solidement corseté. Exemple :

Si ton âme, ô Sapho, n’accompagne la mienne

O chère et noble Amie, aux ignorés séjours,

Je ne veux pas du Ciel ! Je veux, quoiqu’il advienne,

M’endormir comme Toi, sans réveil, pour toujours.

Ces vers, héroïquement chevillés, d’une vieux bas bleu millionnaire sur la charogne de sa chienne aimée, en disent assez et même un peu plus. Mais la zoologie sauve tout. Pour ce qui est de "la forme absolument prohibée de sépultures humaines", tout ce qu’on en peut dire, c’est que cette clause est une bien jolie blague. Un myope, incapable de déchiffrer les inscriptions et non averti, pensera nécessairement qu’il est dans un cimetière, païen à coup sûr et fort bizarre, mais humain et on ne voit pas ce qui pourrait le détromper. Il y a là des monuments grotesques et coûteux dont le ridicule n’a rien d’excessif ni d’humiliant pour la meilleure compagnie et qui conviendraient parfaitement aux carcasses des gentilshommes les plus distingués. Les épitaphes, il faut l’avouer, ne laissent aucun doute, mais seulement les épitaphes.

La monotonie des « regrets éternels » est un peu fatigante. La formule de fidélité, plus canine que les chiens eux-mêmes : "Je te pleurerai toujours et ne te remplacerai jamais" surabonde péniblement. Néanmoins le visiteur patient est récompensé.

Ma Ponette, protège toujours ta maîtresse. – Kiki, Trop bon pour vivre. – Drack, Il nous aimait trop et ne pouvait vivre. – Linda, Morte d’attachement, de fidélité, d’intelligence et d’originalité – Sur ton corps le printemps effeuillera les roses – Elle était toute notre vie – A Folette, O ma mignonne tant aimée, De ma vie tu fus le sourire – Et celle-ci, oh ! celle-ci : "Mimiss, sa mémère à son troune-niousseniousse !"

On ne saurait trop recommander un monument glorieux qu’on pourrait croire celui d’un Desaix ou d’un Kléber, et je ne sais quel chapiteau colossal au centre duquel se voit un énorme ex-voto blasonné du nom d’un chien en lettres d’or. Il y a aussi des couronnes de marquis, de comtes, de vicomtes, un tortil et même une couronne fermée surmontée de la croix, prohibée pourtant. Mais on ne refuse rien aux princes et on est dans la pourriture aristocratique des chiens, à plusieurs millions de lieues des prolétaires.

On est forcé de se demander si la sottise décidément n’est pas plus haïssable que la méchanceté même. Je ne pense pas que le mépris des pauvres ait jamais pu être plus nettement, plus insolemment déclaré. Est-ce l’effet d’une idolâtrie démoniaque ou d’une imbécillité transcendante ? Il y a là des monuments qui ont coûté la subsistance de vingt familles ! J’ai vu, en hiver, sur quelques-unes de ces tombes d’animaux, des gerbes de fleurs dont le prix aurait rassasié cinquante pauvres tout un jour ! Et ces regrets éternels, ces attendrissements lyriques des salauds et des salaudes qui ne donneraient pas un centime à un de leurs frères mourant de faim ! "Plus je vois les hommes, plus j’aime mon chien", dit le monument à Jappy, misérable cabot bâtard dont l’ignoble effigie de marbre crie vengeance au ciel. La plupart de ces niches sans abois sont agrémentées, pour la consolation des survivants, d’une photographie du pourrissant animal. Presque toutes sont hideuses, en conformité probable avec les puantes âmes des maîtres ou des maîtresses.

Je n’ai pas eu le bonheur d’assister à un enterrement de première classe. Quel spectacle perdu ! Les longs voiles de deuil, les buissons de fleurs, les clameurs et les sanglots de désespoir, les discours peut-être. Malheureusement, il n’y a pas de chapelle. Avec un peu de musique, la Marche funèbre de Beethoven, par exemple, il m’eut été facile d’évoquer le souvenir des lamentables créatures à l’image de Dieu portées, après leur mort, dans les charniers de l’Assistance publique et enterrées à coups de souliers par des ivrognes.

"Toute caisse contenant un animal mort", dit l’article 9 du règlement déjà cité, « sera ouverte, pour vérification, à son entrée au cimetière. » Ce très sage article a, sans doute, prévu le cas où quelque putain richissime y voudrait faire enterrer son père. »

Léon Bloy, Le Sang des pauvres

Note personnelle : de rire je me suis presque pissé dessus en lisant ça. Bloy, précis, cinglant, comique face à la bêtise humaine, cynique jusqu'aux larmes.

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