27/03/2006
L'Amour...
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Très souvent je vomis sur l’Amour. Je n’aime pas ce que l’on nomme ainsi. Cela n’y ressemble pas. C’est de la comédie névrotique. « Quand je vois un couple, je change de trottoir ! » gueulait Léo Ferré. Et pourtant,
l’Homme se complait à l’appeler ainsi. « Amour. Amour. Amour. » L’Homme se complait à s’y vautrer comme un porc dans la boue. Entêtante Cécité de l’âme et du Corps. Aberration. Égarements. Folie. Aussi : blocage, censure, inhibition. Parfois : suicide. Connerie. Des infamies s’organisent dans l’ombre. Assassinats, homicides. Forfaits d’égocentriques. « Amour. Amour. Amour. » Crétineries en tout genres. Et on a la sottise audacieuse : on nomme cela « l’Amour » ! On clame la fusion. On attache sa moitié comme une proie prise au piège. Comme un gibier consentant, soumis. C’est le coût à débourser. Faites-vous une raison. Tout le monde vit ainsi : papa, maman, mamie, papi et les voisins aussi. Re-schématisez le schéma. Abaissez votre couenne en la raidissant comme il se doit. C’est tout ce qu’on attend de vous !
L’Amour ce n’est pas ça. L’Amour jaillit de rencontres qui redéploient constamment le désir vers des sphères nouvelles. Il n’y a pas de larmes. Ou alors elles sont de joie.
Même la bible affirme en 1 Corinthiens 13 : 4,8 :
« L'amour est longanime et bon. L'amour n'est pas jaloux, il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil, ne se conduit pas avec indécence, ne cherche pas son propre intérêt, ne s'irrite pas. Il ne tient pas compte du mal subi. Il ne se réjouit pas de l'injustice, mais se réjouit avec la vérité. Il supporte tout, espère tout, endure tout. L'amour ne passe jamais. »
La morale est perverse et castratrice. Aussi destructrice que la luxure qu’elle prétend circonscrire et contenir.
La morale se drape toujours d’un très vaste bien fantasmé.
Les morales monothéistes en cours ont scellé les livres Saints à leur convenance en projetant sur Dieu la floraison morbide de l’hystérie humaine trop humaine. Cela a donné d’innombrables contempteurs du corps voyant le diable derrière chaque érection.
Il faut se tracer un chemin de souffre et de feu dans la jungle des fièvres humaines pour préserver son Amour intact, celui qui rafraîchit à l’eau et enivre de vin, donne le goût du miel et non l’aigreur dévastatrice du cyanure.
Le couronnement de l’Amour donne sens à toute la Vie. Merveille des merveilles, cela donne sens au monde entier. Le Corps se doit d’exulter des hosannas à n’en plus finir. L’Incarnation s’élève et le sang trace un fleuve de rythmes que seuls les amants comprennent. Les amants savent pourquoi et pour qui ils existent. Leur voyage toujours recommencé est un délice des sens, des idées et des pensées, des épidermes qui se cherchent dans le silence crépusculaire, dans l’apparence transpercée de l’aurore où émergent déjà les vestiges oubliés de l’avenir.
« Le désir fait sortir de soi. Il fait sortir de l'ici de l'espace. Il fait sortir de l'"idem" du corps séxué. Deux fragments de temps polarisent tout à coup, soulevant la relation en extase. Dans les deux cas la polarité se renforce au point de faire axe. Cet Axe et cette tension orientent. Le désir se tend et brise le mur du temps par une soudaine réciprocité (car le temps, étant irréversibilité, se brise dans la réversion soudaine de lui-même). Chaque pôle s'accroît si étrangement. C'est le "co-ire" sexuel. "Ire" veut dire en latin "aller". Aimer consiste en une co-errance d'un instant. » Pascal QUIGNARD (ABÎMES)
Par l’Amour, un monde vient au monde à chaque fois par le sourire de Dieu, et ce Dieu est inconnu, ce Dieu est si proche et si lointain, mais ce Dieu est très bien connu des amants qui s’aiment librement d’un spasme serein. Ils ne le formulent pas autrement qu’avec leurs caresses, avec leurs mots, avec leurs yeux. L’Amour authentique est succession de paradoxes, n’en soyez pas surpris. Ouvert, il ne demande pas de comptes, ne réclame rien que la joie d’être aimé et d’aimer en retour. L’Amour écrit les amants dans l’histoire du monde. La trame de la réalité les accueille dans son mystère de nuit nacrée. C’est l’autre qui nous accouche de nous-même.
L’Autre a mille et une faces tout comme l’Amour a mille et un visages. Le faux amour, lui, n’en a qu’un seul, celui de la possessivité tourmentée qui torture. Parce qu’est multiple l’Amour, il expérimente et cherche à rayonner. Il peut butiner et papillonner tant que l’Autre n’est pas un objet mais une histoire qui donne le sourire ou apporte l’inquiétude. Son origine est l’origine de toutes choses. Son origine est l’origine de tout désir voulant venir au monde. Son émanation est une danse de l’Être, un chant de l’Être, un envol de l’Être toujours recommencés. C’est pour ça que l’Amour est subversif, violent, novateur, insurrectionnel, libérateur. L’Amour ne remplace aucune personne par une autre personne. L’Amour autorise d’aimer et d’être aimé par toutes les personnes qui conviennent avec le cœur, avec le Corps, cette raison supérieure (Nietzsche), avec l’athanor de l’intelligence. L’Amour libère et sacre chaque instant de notre vie. L’Amour est une extension de soi vers les autres.
« Des mets exquis, du bon vin, la compagnie de personnes choisies et, surtout, bien affectueuses, constituent une alimentation qui élève un homme bien portant au plus haut degré de perfection. » Giacomo CASANOVA
La raison seule ne peut être en mesure d’édifier l’existence et elle ne détermine le corps qu’avec modération. L'amour fonde véritablement notre être par la Folie Lumineuse. L’autre nous invite, en vérité, à être libre en éprouvant les antinomies, les incohérences d'une liberté bien différente d'une liberté uniquement morale, d’une dépendance (puisque l’Amour nous lie aussi) ou d'une indépendance relative. L’Amour fait rompre le pain en douce compagnie. L’Amour fait déployer nos ailes.
Si vous ne déployez pas vos ailes, ce n’est pas de l’Amour.
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Bande son du moment : Placebo "Meds" (2006)
Lecture du moment : Paideia, la formation de l'homme grec, de Werner Jaeger
Citations du jour : « Ainsi j'arrive, moi aussi, à ce principe dans ce qui touche aux hautes spéculations philosophiques : tous les gens mariés sont suspects. » Friedrich Nietzsche
et
« Pour comprendre qu’être jaloux charnellement est une idiotie, il faut avoir été libertin. » Cesare Pavese
Humeur du moment : En retraite
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19/10/2005
Une aiguille dans la moelle
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Lundi 19 Octobre 2005
Couteau dans la chair. Dans le bas du dos. Lombaires. Aiguille stridente qui fouille, se fraye un chemin vers le nœud central des souffrances endormies. J'obtempère. Soumission convaincue.
La douleur ?
Poursuite de l’écriture, chemin détourné de la même expiration. L’écriture peut être très vive. Possédée. Pointe du style. Stylet. Sang. Je vous l’assure : sperme sacré en abondance. Bataille et gouffres. On s’auto accouche à nouveau. On passe le guet. On s’échappe. De Fluide et de Feu. Invisible d’un grand sourire approbateur. On ausculte. De Glèbe on devient, aussi, Souffle.
Homéopathie. Kalium Carbonicum 5Ch. De même, on serre les dents. On attends que ça passe.
Dans le coin, là : La Divine Comédie, par Dante. Des écrits épars. Les forces impossibles, accumulées mais nouées par la merde profonde. Je ne saurais quoi dire de la Sainte Trinité, mais je sais quoi dire de notre pitoyable Trinité humaine, trop humaine : Celui, en moi, qui voudrait être autre chose que ce qu’il croit être, est, en permanence, confronté à ce qu’il est vraiment. Le Corps, alors, a des états d’âme multiples et nous assiège de ses tourments. C’est lui le maître. La Bête souterraine ronronante.
(Vérène Quadranti)
La Nuit est tombée. Alcôve de marbre noir nacré. Je m’en retourne à mes errances incarnées. Un thé vert. La nicotine. De l’eau de Vie de prune pour vomir ou refaire le monde. Moteur… Action…
Mensonge... Rien ne cesse ou redémarre... Tout se poursuit...
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Bande son du moment : Sol Musik (2004) par Spiralarms
Citation du jour : « Ne rends pas tes souffrances plus fortes encore, ne te charge pas de plaintes, légère est la douleur si l'imagination ne la grossit. » disait Sénèque et Honoré de Balzac lui faisait écho : « Les existences faibles vivent dans les douleurs, au lieu de les changer en apophtegmes d'expérience, elles s'en saturent, et s'usent en rétrogradant chaque jour dans les malheurs consommés. »
Humeur du moment : Méditative
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09/10/2005
Ce Blog n'est pas un Blog !
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Certains me disent : « Ton Blog n’en est pas un. »
Bien vu !
Ce Blog n'est pas un Blog ! Je n'affiche pas cette transparence rance à la mode qui n'est, dans bien des cas, qu'un prétexte au cache-cache perpétuel avec soi-même. On affiche un journal quotidien intime qui n'a plus rien d'intime puisque tout le monde peut le voir... et on sort le masque adéquat sensé nous incarner... mais rien ne s'incarne sur la page... on demeure, en vérité, défait, noué dans sa propre merde, à déblatérer les mêmes sempiternelles conneries qui finissent par nous rassurer. Pour peu que deux ou trois commentaires en viennent à flatter notre Ego et c'est terminé : même écrivant… le bilan est déposé depuis longtemps... mais être un scribouillard va si bien à certains... ils savent s’en contenter.
Pourquoi faire court ? Pourquoi faire long ? Si vous croyez que je m'embarrasse de ces perspectives qui n'en sont pas ! J'écris et Basta ! Tu lis ou tu passes... la terre continue de tourner ! Attentats. Famines. Accidents du trafic aérien. Cyclones. Pluies diluviennes. Guerres.
Ce Blog n'est qu'un outil, pour moi, et d'ailleurs... je ne sais même pas ce que signifie ce terme : Blog !
Éprouvez votre Corps. L’épiderme a des raisons que votre Raison ignore complètement. « Le Corps, cette Raison Supérieure. » En comparaison à l’Incarnation, écrire est un modeste détail. Rimbaud le comprit. Le Souffle l’avala. Sa jambe pourrissante flotte dans la Méditerranée. Le Soleil lui brûle les yeux. Horreur de l’Harar. Errance incertaine. Course en avant. Fatigue et fièvres africaines. Après avoir baisé Verlaine probablement a-t-il baisé quelques négresses. Les Éthiopiennes sont si belles.
Les règles... c'est bien... mais je m'intéresse aux exceptions.
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Bande son du moment : "Ogre Tones" par King's X
Humeur du moment : Pousse-toi... je trace !
Citation du Jour : "En ouvrages de goût, en musique, en poésie, en peinture, c'est le goût qui tient lieu de montre ; et celui qui n'en juge que par des règles en juge mal." Voltaire, Lettres Philosophiques
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19/09/2005
The Show Must Go On
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Entre 1983 et 1985... je ne me souviens plus exactement... j'ai entre 18 et 20 ans... je découvre Guy Debord.
Je lis « La société du Spectacle », assez difficilement, je dois le reconnaître, mais je le lis... et le lisant, je prends une claque monumentale ! Le refermant je ne peux plus considérer le monde du même regard.
Rappelez-vous, c'était le tout début des Radios libres sur la bande FM et on sentait déjà le vent tourner et tout se joli monde « libre » retourner sa veste pour s’orienter vers la Publicité... idem pour la télévision... les nouvelles chaînes se calquaient outrageusement sur les modèles Italiens ou Américains, on parlait de plus en plus d'Audimat, de quotas, et la télé populaire allait se transformer rapidement en télé poubelle ! Tout ça sous les bons hospices de notre Machiavel... pardon, de notre Prince... pardon… tout ça sous les bons auspices de "Tonton"... merde ça m'a encore échappé... les bons auspices de Mitterrand... euh... Socialiste de Gauche... décoré de la Francisque... etc... etc...
« ANNÉES 80, ANNÉES FOLLES »... chantait déjà Louis Bertignac.
Bref, dans ce climat assez nauséabond, je fréquentais encore un peu le milieu Libertaire, les nerfs à fleur de peau, la jeunesse me couronnant, je lu donc ce livre dans un état assez fiévreux avec le sentiment très clair d'entrer dans une autre lecture du monde ! Puis j'en restais là...
Bien des années plus tard je lu « Cette mauvaise Réputation » et... récemment j'ai ressortis à nouveau « La société du spectacle » que j'ai furieusement annoté et relu avec la maturité de mes 40 piges...
Pourtant, le problème du regard, de la fascination pour le Show (Debord citait Shakespeare... la scène de la vie est bien là) n'est pas un problème si on parvient à effacer le Cinéma dictateur de sa vie propre, en le reléguant à de la distraction néfaste, en en gommant les aspects hypnotiques (exemple : "SCARFACE" et ses ravages sur les jeunes des Cités !)… soudain, cela permet simplement de rentrer en communication avec SOI, rétablir le lien perdu avec ce JE qui est un AUTRE... ( Rimbaud)... et que se passe-t-il si on y parvient un tant sois peu ? On échappe à la cohorte, à la Violence Festive constante... à la violence COMMUNICATIVE organisée de « L’Euphorie Perpétuelle » qui étouffe en nous toute clairvoyance, toute sensibilité propre... on échappe à tout ce qui se déchaîne jour et nuit dans le gigantesque appareillage de la technicité... soudain, on retrouve une dimension de la parole, donc de l'ÊTRE qu'on ne soupçonnait plus.
Ne pas laisser « LÉGION » NOUS PÉNÉTRER.
DEBORD : « LA FONCTION DU CINEMA EST DE PRÉSENTER UNE FORME COHÉRENTE ISOLÉE, DRAMATIQUE OU DOCUMENTAIRE, COMME REMPLACEMENT D'UNE COMMUNICATION ET D'UNE ACTIVITÉ ABSENTES. »
Il tenta un Cinéma différent. Peu y prêtèrent attention.
DEBORD : « Le spectacle est l'affirmation de l'apparence et l'affirmation de toute vie humaine, comme simple apparence. » Que clame Debord dés le début de « La société du Spectacle » ? Que tout ce qui était vécu directement, de manière incarnée s'est éloigné dans une représentation. Il écrit cela en 1967, un an avant l'explosion de Mai 1968. Il annonce les festivités outrancières et hypnotiques qui vont s'installer dés les années 80 dans les têtes et les consciences... il déclare que ce qu'on veut nous faire passer pour de nobles sentiments n'est que l'organisation « Nivellatrice » qui doit accoucher de l'Homo-festivus, ce "dernier homme" qu'annonçait Nietzsche aussi, clignant des yeux devant ce qui ressemble à de la Culture mais n'en est plus du tout...
TECHNO PARADE, GAY PRIDE, INTERVENTIONS D'ACT-UP, TÉLÉTHON, CONCERTS DE J.M. JARRE et DÉFILÉS GOULD... jusqu'à CNN ET LES GUERRES EN DIRECT-LIVE (!), et AUTRES LOFT STORY et STAR ACADEMY... Règne recherché de LA TRANSPARENCE DOMINATRICE qui a même eu ses premiers tests étatiques en URSS sous Gorbatchev, le premier but (Assainir le Pays de son Stalinisme!) étant dépassé rapidement et orienté vers le tout Spectaculaire et l'Outrance.
Hypnose Castratrice !
DEBORD : « Le spectacle,comme organisation sociale présente de la paralysie de l'Histoire et de la Mémoire, est la fausse conscience du temps. »
De nos jours, le Spectacle est de plus en plus Puissant, cela va sans dire.
DEBORD : « Les spécialistes du pouvoir du spectacle, pouvoir absolu à l'intérieur de son système du langage sans réponse, sont corrompus absolument par leur expérience du mépris et de la réussite du mépris ; car ils retrouvent leur mépris confirmé par la connaissance de l'Homme méprisable qu'est réellement le spectateur. »
CAR EN EFFET, Où QUE L'ON REGARDE, QUE VOIT ON, SI CE N'EST CETTE INCRÉDULITÉ SPECTATRICE, CETTE NAÏVETÉ PLEINE DE BONS SENTIMENTS ANGÉLIQUES, À L'ÉGARD DE TOUT ET DE RIEN, DE L'ATTENTAT DU 11 SEPTEMBRE 2001 À LA REFORMATION HYPOTHÉTIQUE DU GROUPE ROCK TÉLÉPHONE ?
Nous sommes bien dans ce format de pensée dorénavant où TOUT est APPLATI ET NIVELLÉ... où les nuances sont de plus en plus difficiles... où donc penser ne signifie plus grand-chose. Partout règne ce « RESPECT D'ENFANTS POUR DES IMAGES ».
Debord a été très bien compris par les publicitaires qui nous inondent constamment de 1000 et une créations de toutes sortes guère censées ( le devinez-vous ?) nous éveiller à la vie, mais plutôt à la CONSOMMATION... donc aux MODES... donc aux disparitions des MODES... donc aux déchets. Principe même de contre-initiation.
Le règne du Spectacle est bien l'évidence même... Le comportement de chaque homme, chaque femme, chaque enfant se trouve infecté dans ses sensations, sa mémoire, ses rêves, la perception de son corps, le déroulement de ses idées (si l'on suppose qu'il lui en reste).
Banaliser l'Espace par les représentations qu'en donne le spectacle, confisquer le temps par les loisirs débiles qui sont sensés nous reposer de notre travail (souvent débile lui aussi), le cinéma, la télévision, la musique, la littérature, la peinture... tout ce qui est produit aujourd'hui, à quelques exceptions près, œuvre dans ce sens. De plus Debord s'est tenu à l'écart de toute médiatisation... il a écrit, réalisé quelques films introuvables, agit dans l'ombre... Ce n'était ni un diable, ni un dieu, certainement pas un Saint... mais il a refusé toute Sacralisation de sa personne et on peut dire que ça lui a réussi puisqu'on ne sait que très peu de choses sur lui et ce qu'on sait on le sait surtout à travers ce qu'il a créé.
On sait combien notre époque aime mettre en scène ses martyrs : de Jim MORRISON à LADY DI... en passant par mère Thérèsa et les restaus du cœur. Et j'oublie le "CHÉ" christique, l'enterrement de Mitterrand... Bref, tout ça... regroupé en une fusion Spectrale, spectaculaire, Atomique !
Debord. Je reste persuadé que sa fulgurance en ce bas monde est difficile à comprendre et je ne me place pas en héraut de sa pensée... j'ai juste le réel sentiment que ce type qui écrivait à 23 ans, 15 ans avant Mai 68, sur les murs de Paris : "Ne travaillez jamais !" avait vu juste pour bien des choses nous concernant aujourd'hui. Mon but n'est pas la polémique pour la polémique. Il est mort il y a 11 ans... attendons un peu... bientôt les discours, tous plus contradictoires les uns des autres vont fuser ! Cet homme était très lucide. DEBORD : « LE PROBLÈME EST BIEN L'ACTION COMMUNE D'INDIVIDUS LIBRES, LIÉS SEULEMENT PAR ET POUR CETTE LIBERTÉ CRÉATRICE RÉELLE. » Il n'avait pas trouvé la panacée et ne le prétendait pas... il cherchait… voyant bien que fomenter une subversion authentique à l'égard de la subversion SPECTACULAIRE était "un problème". Il appelait à l'éveil de la poésie et des arts dans la vie... à la mise en danger de nos idées toutes faites... SEUL MOYEN DE FAIRE EXPLOSER UNE RÉVOLUTION VERITABLE... QUE LA LANCÉE ET LE CHANGEMENT SOIENT CONSTANTS... INFINI,aurais-je envie de dire... SANS FIN... La création constante de Situations épanouissantes et ouvertes…
DEBORD : « LA FORMULE POUR RENVERSER LE MONDE,NOUS NE L'AVONS PAS CHERCHÉE DANS LES LIVRES,MAIS EN ERRANT. C'EST UNE DERIVE À GRANDES JOURNÉES,Où RIEN NE RESSEMBLAIT À LA VEILLE ; ET QUI NE S'ARRÊTAIT JAMAIS. »
« POESIE : OUI, MAIS DANS LA VIE. »
« IL FAUT CONCEVOIR ET FAIRE UNE CRITIQUE QUI SOIT UNE VIE. »
Et que penser des sympathiques Soixante huitards qui ont symbolisé Médiatiquement cette "chienlit" que fut ce mouvement ? DEBORD : « TANT DE GENS QUE NOUS AVONS VUS FAIRE BEAUCOUP DE BRUIT SE SONT RANGÉS TOTALEMENT, DE LA FAçON LA PLUS RIDICULE, PARFOIS LA PLUS IGNOBLE. NI LA LIBERTÉ NI L'INTELLIGENCE NE SONT DONNÉES UNE FOIS POUR TOUTES. ET LEURS SIMULACRES SONT NATURELLEMENT BIEN PLUS FRAGILES, ILS SE DÉCOMPOSENT AVEC LA MODE. »
Je vois Daniel Cohn-Bendit, Kouchner et toute la clique... Gauche caviar rentrée dans l'ordre et obtenant presque par la mendicité quelques aménagements pour l'existence misérable du Bas-Peuple qui, lui, est tétanisé devant l'écran quotidien où on organise sa vie et à laquelle, finalement,il consent joyeusement...
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Bande son du moment :
* « Blackened Sky » de Biffy Clyro
Lectures du moment :
*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud
Citation du jour : « La haine est sainte. Elle est l'indignation des coeurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise.» Émile Zola
Humeur du moment : Dégoûté
23:20 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : 06-Humeurs Littéraires : The Show Must Go On | | del.icio.us | | Digg | Facebook
11/09/2005
Mariage...
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Le corps exige, réclame, ce curieux souffle qui vient de très loin...
C'est un peu de cette poussière d'étoile... de cette eau cosmique qui brûle... parlant au-delà de nous… en de ça…
Éléments... constituants... de l'épiderme sensuel aux profondeurs tenaces... ô fondation qui élague constamment sa propre démesure... un appel curieux qui est déjà dans sa primitive candeur un spasme de mots qui élaborent la texture même de la réalité... un foisonnement…
Être ô Être…
Réservoir de forces instinctives… mémoire des mémoires…
Au bord des précipices internes, trouver l’Ordre Factuel… la collaboration avec les rêves qui sont donnés…
La pierre, la silice, le sel… ces symphonies se conjuguent… contrepoints d’atomes…
En premier lieu…
méditer la présence… matière… matière… ô Incarnation…car si ce feu est impossible…
… quel feu allumerons-nous ?
Un ami très cher me précise souvent qu’il nous faut faire jaillir le flux du coussin, lorsque la position adéquate, ange ou lotus, nous délivre les possibles de l’Être… Le méditant est une bombe atomique que peu soupçonnent…
Nous, veilleurs, guettons la vague prochaine…
…celle qui balaiera les statues de sel arrêtées dans leur désert…
Personne ne devine ce que sera la Victoire de demain…
… et le mariage que célèbrent, au quotidien, les créateurs d’une aube de chaque instant…
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Bande son du moment :
* « Tyranny of Souls » de Bruce Dickinson
Lectures du moment :
*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud
Citation du jour : «Il n'existe que trois êtres respectables: le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer. » Charles Baudelaire
Humeur du moment : Fatigué
16:35 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : 05-Humeurs Littéraires : Mariage... | | del.icio.us | | Digg | Facebook
07/09/2005
Politicards... Journaleux... et droits de l'hommisme !
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Sacrés politicards, sacrés journalistes… grâce à eux l’Être s’évanouit… fond comme neige au soleil… dans le cadre nauséabond, installé, entretenu de l’Absence du Verbe… impossibilité d’atteindre la meilleure part de nous-même : celle qui par les Mots noblement clamés dans une haute conscience de soi parvient à soigner et guérir les Maux en les nommant…
Ainsi…
Soyons sélectifs dans nos « ingérences », le Capitalisme Intégriste nous en sera reconnaissant !
L'ère du temps est celle de « l'ingérence humanitaire », de l'aide aux opprimés quand ceux qui les oppriment ne sont pas forts et ne sont pas nos amis ! En fait, une nouvelle manière de fliquer le monde pour que la normalisation en cours porte rapidement ses fruits : mettre tout le monde au pas ! Pays, différences, cultures, individus. Enculage général !
Un massacre de civils au Kosovo, les deux tours du World Trade Center qui s’écroulent, et c’est le branle bas de combat, une marée de protestations belliqueuses appelant à la défense du Droit et des droits de l'homme par les armes. Versons donc un peu de sang. Encore.
Joli leurre…
Il y aurait tant à dire de ces passionnés de la conscience ! La conscience dans les chaussettes. Tant à dire qu’on ne sait pas par où commencer.
Ah ! ces grands qui nous gouvernent, qui pensent pour nous, aux sourires bien blancs, à l’haleine impeccable, les puissants de ce monde qui montent soudain sur les estrades pour haranguer le populo, qui se précipitent aux meurtrières de l'indignation pour faire vociférer leurs muqueuses et leurs humeurs, et tandis que l'OTAN se mue en ange vengeur d’un occident « choqué » dans ses valeurs les plus intimes, l’ONU bredouille sur place, Clinton ou Bush se frottent les mains. L'exultation devient collective. On songe soudain aux prémices d'une croisade. Une croisade particulière qui n’a rien de saint ! La grand-messe absolutoire à la télévision est quotidienne, le présentateur joue le rôle du prêcheur sous le regard bigot du paroissien dans son canapé se grattant les couilles. Le Spectacle peut commencer…pardon… peut se poursuivre. Guy DEBORD se marre dans sa tombe ! Un moment d'hypocrisie aussi dans ce que l'hypocrisie a de plus laid et l'occident de plus irritant. On se met le masque de l’homo-festivus occidental, celui que porte et défend avec ardeur Marc-Olivier Fogiel, mais avec la larme et la colère adéquates, celles qu’on n’affiche plus pour son propre pays, pour sa propre culture, pour sa propre identité, pour son propre honneur – en supposant que ce terme ait encore une signification (même moindre) pour le moindre lecteur de cette bafouille que je trace.
Qui pouvait montrer, sur une carte, le Kosovo ou le Kurdistan avant certains évènements récents ? Et encore aujourd’hui… après les évènements ? Au Kosovo ou au Kurdistan Turque… ceci n’est qu’une suspension des hostilités en cours. Car désormais il semble bien que le 21ème Siècle soit parti pour être celui de la guerre perpétuelle, afin de bien nous maintenir dans la crainte et la peur d’un choc des civilisations. Le Gouvernement Américain est parvenu à faire la nouvelle scission tant désirée. Nord/Sud. Le nouvel Ordre Mondial en est le garant et le dépositaire. Le nouvel Ordre Mondial : celui du fric à tout va, de la consommation joyeuse et de la vie à crédit. Pour cela, et avant l’aplanissement général et l’uniformisation de toute l’Humanité, le nouvel Ordre Mondial a besoin, encore pour un temps, de la division calculée… pour mieux régner. Bien-sûr.
Français montrez moi Roubaix sur une carte ! L’avenir nous en reparlera de cette ville. Parole de Serbe.
Tristesse pour la conscience humaine. Dodo, citoyen ! Et surtout : chut ! Ne te réveille pas trop, on te traiterait de néo-réac et de fasciste ! Même si tu vomis Le Pen ! Surtout si tu vomis Le Pen !
« Comment ? Ce type tient ces propos et n’est pas d’extrême droite !!!! C’est choquant, dans ce pays de la liberté et des droits Universels de l’Homme .»
Il devrait plutôt rejoindre le camp de Marc-Olivier Fogiel, n'est-ce pas, et postillonner onctueusement son ressentiment démocratique sur une vieille France qui, bien que moisie, savait au moins mettre un pied devant l'autre quand il fallait et avait encore le sens... du bon sens.
Et on part comme en 14. En chantant. En priant. Convaincus d’être les sauveurs. Les élus. Pauvre Irak !
On clame alors bien fort qu’on s’en va défendre (à tout prix) le droit international et les valeurs universelles. Et ces droits et ces valeurs on les refuse aux victimes que nos massacres accouchent, ou à tous ceux dont la situation politique, religieuse, culturelle ne coïncide pas avec nos intérêts.
Les médias affirment porter l'attention de l'opinion publique sur une cause juste. On en oublie tant d'autres causes ou conflits pas moins justes que ceux projetés dans la mire, dans un oubli à peine enrobé de quelques commentaires lapidaires et souvent bien ignorants, ironiques de ce cynisme moderne qui n’éclaire rien ni personne. Pire, parfois les commentaires concernant ces conflits oubliés sont inexistants, alors que dans le traitement des conflits qui veulent bien les intéresser, nos médias brillent souvent par leur furieux déchaînement (la guerre de Bosnie devient une guerre de conquête alors que les Serbes qui y ont pris les armes y vivent depuis 500 ans), leurs amalgames (tous les Serbes sont des Nationalistes sanguinaires… ou …l’Irak est une menace Islamiste alors que le pays est laïc) et leurs condamnations hâtives (Milosevic au tribunal de la Haye, alors que les Serbes auraient voulu le juger eux-mêmes pour faire leur mea-culpa et se faire accepter dans la communauté Internationale... désormais l’Histoire – manipulée – ne retiendra que le jugement de Milosevic à la Haye et l’idée que les Serbes ne voulaient pas le donner !). Lamentable.
Et comme par hasard, les points du globe qui intéressent les journalistes sont souvent ceux qui intéressent les dirigeants de leurs pays. Ce n’est pas tant un imaginaire "complot politico-médiatique " (encore que ces oiseaux là – les journalistes et les politicards – s’entendent plutôt bien) qu’une assurance que viendra tôt ou tard, l'heure du grand show militaire, diplomatique, et la fête de la reconstruction, quand le Business aura repris ses droits, qui pousse les journalistes à cette attitude. Mais les a-t-il jamais perdu ses droits, le Business ?
Oui, ils se disent tous, les scribouillards comme les valeureux hommes d'action, que viendra l'heure bénie où ils sentiront que fouler un pays à terre, honni et vomi des puissants, avec leurs analyses de journalistes planqués dans les luxueux hôtels, avec leurs délicieuses perspectives de Requins de la finance... fouler un pays à terre, disais-je, est moins frustrant et surtout plus rentable que combattre les moulins de l'indifférence pour réveiller un peuple de mort-vivants. Et pourquoi le réveiller d'abord ?
Il nous faut du CASH !
Ce qui explique, ainsi, que l'on parle plus des kurdes d'Irak que des kurdes de Turquie qui n'ont pas eu la " chance ", pour attirer l'attention des médias occidentaux, de disposer de Saddam Hussein. La Turquie n’est-elle pas pressentie pour rentrer dans la CEE ? J’y reviendrai.
Ah ! Ce Nebo qui se la pète avec ses « figures de style » ? Vraiment ? Les exemples pourtant foisonnent, montrant que l'ironie n'est pas dans ce que j’écris mais dans les faits : éclipsés les sahraouis, enfouis les Chrétiens du Soudan et autres peuples ou conflits si peu évoqués qu'en parler fait presque sourire, ennuie. Les sourcils se tordent, interrogatifs. On craint l'étalage lassant d'un goût pédant pour la révolte exotique et la marginalité.
De même des conflits plus proches : pas si loin, en Turquie, donc, l'un des meilleurs alliés des USA, la Turquie, donc, deuxième armée de l'OTAN (!!!!), emploie tous les moyens, y compris les déplacements de populations et la torture systématique, dans sa lutte contre les kurdes du P.K.K. Et dois-je rappeler l'occupation par la Turquie du nord de la Chypre et les autres violations des droits de l'homme sur cette magnifique île, d'une façon qui au total dépasse en fureur et en dimension ce qui s’est passé au Kosovo sous Milosevic avant les bombardements de l'OTAN. En Chypre, depuis 1974 l'armée turque occupe le nord de l’île qu'elle a vidé par la force de ses habitants chypriotes grecs (en 1975 la Turquie avait en plus imposé que les chypriotes turcs vivant au sud gagnent le nord de l'île, créant ainsi deux zones « éthniquement pures ») ; de nos jours elle conforte cet état de fait par l'apport massif de colons venus de Turquie et la présence d'un corps d'armée. L'origine réelle du conflit remonte aux années 50, quand la Chypre était encore une colonie ou un protectorat (je ne sais plus) Britannique, c'est à cette époque que les turcs eurent l'idée d'un partage de l'île et de la création au nord d'une zone "turque" pour contrer la volonté des chypriotes grecs (qui représentaient alors 82% de la population de l'île) de se rattacher à la Grèce. La proclamation de l'indépendance de l'île en 1960 n'avait pas détourné les parties de leurs ambitions respectives. La Turquie avait préparé le partage et l'intervention de 1974 en mettant en place des milices chypriotes turques, bras armé de sa politique dans l'île (et dont l'action eut pour conséquence des affrontements sanglants et des atrocités impliquant les deux communautés de l'île - affrontements qui connurent leur paroxysme dans les années 60). Depuis... c’est le statu quo ! Et ce pays, la Turquie, devrait rentrer dans l’Europe. Lorsqu’on sait que les Chrétiens Orthodoxes de Turquie ne peuvent même pas ouvrir leurs écoles ou leurs monastères librement.
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Sachez que le gouvernement turc, dans la partie turque du Kurdistan, brûle systématiquement et chasse les habitants des villages kurdes soupçonnés de soutenir le P.K.K. (Parti des travailleurs Kurdes) ou qui refusent de constituer une milice locale anti-P.K.K..
Tout le monde s'en fout et la Turquie fait même partie des pays qui participent aux actions de l'O.N.U. (en Bosnie, par exemple, et appelle au respect des droits de l'homme au Kosovo, sans que cela ne percute qui que ce soit – que ce soit parmi les médias ou nos dirigeants de gauche, de droite, du centre, tous tellement vertueux). Les plaintes de certains sont voués à passer au second plan jusqu'à ce qu'un changement de conjoncture économique, stratégique, politique fasse tourner dans leur direction le vent des intérêts. Il semble que certaines plaintes soient même passées aux oubliettes.
Je ne peux, ni ne cherche, à blâmer tout le monde pour ces évidences que si peu ne se lassent d'ignorer. Certes, on ne peut connaître ni s'intéresser à tout (le choix même des exemples dans ce texte en est l’illustration), mais l'attitude des journalistes censés nous informer de tout, le comportement nauséabond de certains intellectuels (B.H.L. ?) qui érigent leur fonds de commerce sur ces luttes sélectives (sur des amoncellements de cadavres) pour la dignité humaine, peuvent être sujet à " interrogations ". Les chefs d'Etats, quant à eux, pensent bien sûr avant tout à la sauvegarde des intérêts nationaux... et aux prochaines élections.
Et des questions, oui, je m’en pose ! Par exemple celle de savoir si l’attitude des journalistes et des politiciens favorise autre chose que de simples intérêts contingents – quoi que les cyniques diraient que le « sacrifice » est vain pour n’importe quelle cause et qu’il est préférable de compter les billets. Ou formulé différemment : la question de l'utilisation vulgaire et abusive, par les pays occidentaux, de certaines valeurs (Les droits. Les devoirs.) dans le seul but de préserver des intérêts qui sont pourtant opposés à ces valeurs. C’est cette tare malsaine de la politique internationale qui consiste, pour servir ses propres intérêts, à prétexter la défense zélée des droits de l'homme en intervenant de la manière la plus brutale qui soit dans un pays donné, par le biais d’un prétendu « droit d'ingérence ». En attendant, sous des montagnes d 'hypocrisie et de prétextes bidons de lâches et de couards, on ferme les yeux sur les violations qui ont lieu partout ailleurs y compris dans son propre « camp » que pourtant l'on serait parfaitement en mesure de stopper, ou en tout cas de condamner autrement qu'à demi-mots. Et on se complait dans cette indécente comédie, dans cette mascarade post-moderne. L’occident jettera-t-il un jour son masque de pacotille, devant lequel les foules hypnotisées clignent des yeux ?
Oui, pauvre fou que je suis, (tel Zola à une autre époque et pour d’autres raisons… mais pas si éloignées que ça de celle-ci) j’accuse (et condamne même) ces « moins que rien », ces « qui ressemblent à rien », ces scribouilleurs de tristes pages aux 1000 et 1 opinions mais sans la moindre idée ni intuition authentique dans leurs analyses et comptes rendus bidons, ces petits politiciens véreux, ces journaleux libidineux imbus d’eux-mêmes se caressant le nombril à longueurs de pages, d’heures d’antennes ou de mandats ; je les accuse d’être la lie de l’humanité, participant à de véritables génocides humains, culturels et intellectuels et les condamne à l’indifférence. Je suis gentil, n’est ce pas ? Il mériteraient une bonne fessée aussi.
Leur condamnation à l'indifférence (ah ! si elle était seulement suivie et appliquée par nous tous !) rendrait peut-être moins amère la course des peuples qui courent derrière leurs " droits " comme derrière un mirage dans ce silence sanglant. Ce silence sanglant ou ce baragouinage généralisé assourdissant qui fait qu’on entend uniquement qui on veut bien entendre.
Le seul espoir que j'ai en cette Vie... c'est que tout cela soit mené à son terme... dans un paroxysme définitif...
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Bande son du moment :
*Carmen de Bizet
Lectures du moment :
*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud
Citation du jour : « Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c'est qu'il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci : qu'est-ce que le monde a désormais à faire sous le ciel ? – Car, en supposant qu'il continuât à exister matériellement, serait-ce une existence digne de ce nom et du dictionnaire historique ? Je ne dis pas que le monde sera réduit aux expédients et au désordre bouffon des républiques du Sud-Amérique, – que peut-être même nous retournerons à l'état sauvage, et que nous irons, à travers les ruines herbues de notre civilisation, chercher notre pâture, un fusil à la main. Non ; – car ce sort et ces aventures supposeraient encore une certaine énergie vitale, écho des premiers âges. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, – le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien parmi les rêveries sanguinaires, sacriléges ou anti-naturelles des utopistes ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. » Charles Baudelaire, Fusées
Humeur du moment : Déterminé
22:20 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : 04-Humeurs Littéraires : Politicards... Journaleux... | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Il faut bien bouffer... même quand on est un héros !
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Magasinier…
La lourdeur du Corps, quand il faut exécuter les bonnes manœuvres, pressé par les obligations professionnelles sans importance...
Les obligations professionnelles sans importance puisqu'il faut bouffer et payer son loyer...
Les chefs, les sous-chefs, les quarts et les tiers de chefs… les superviseurs supervisant… les cadres encadrant… les ouvriers manuelisant… tout ce beau cirque livide… les rires graveleux sans légèreté, sans humour… la satisfaction trouvée dans si peu de choses… les salaires au ras des pâquerettes malgré des bénéfices impressionnants… le blanc des yeux : rouge… les pupilles dilatées… la bouffe à la cantine : banale… les sourires forcés… les teints pâles… ceux qui s’évitent… ceux qui se montrent… ceux qui n’ont pas la moindre envergure mais font semblant d’en avoir une (les jeunes cadres tout particulièrement)… pas de Culture… pas d’angoisse à étreindre, ou plutôt : ravalée l’angoisse, contenue l’angoisse, par l’art sinistre qui consiste à se persuader que la maîtrise sur leur vie est totale, que la saison va être bonne, que la saison va leur donner les opportunités de nouveaux challenges, leur offrir la perspective de nouvelles conquêtes… magnifiques ces beaux et valeureux cadres, rasés de près, costard-cravate et chair très triste… aucun dandysme… que de l’air… même pas du vent… mais dangereux… décisionnaires… crocs aiguisés… névroses et hystéries réglées par de pitoyables convictions de requins humanoïdes… Dans leurs tâches : ils ne peuvent, en effet, qu’être effectifs… mais beaucoup d’entre eux ne sont, finalement, que de pauvres tâches !
Pointeuse… salutations… enthousiasmes et déceptions… brouhaha existentiel… on vole deux minutes pour échanger quelques mots, ou un sourire authentique, avec deux ou trois personnes qui résistent, mais en demeurant sur le qui-vive, des fois qu’on se fasse prendre en flagrant délit d’humanité… et l’entreprise nous assassine, doucement, à petit feu, sans qu’on s’en rende compte… on rentre… on sombre… devant la télé-réalité, devant le foot, en mal-bouffant une mauvaise pizza… enchantement de notre univers !
Celui qui parvient, le soir venu, à éteindre la télévision, à ouvrir un livre… pire (ou mieux, c’est au choix) à écrire quelques lignes est un héros… comme moi… qui passera très vite pour un connard prétentieux auprès de tout ce joli monde…
Étant presque tous dotés, en toutes choses, d’un très mauvais goût, Cadres, prolos et employés divers, c’est bien moi, face à leur morgue qu’ils ont commune, face à la normalité de leur étroitesse répugnante, qui devient nauséeux et provoque haut-le-cœur et aversions diverses. Je leur renvoie l’image de ce qu’ils n’osent pas être, ou ne savent pas être et, probablement, ne seront jamais : un souverain, libre et détaché, un franc-tireur incendiaire, jouant des masques Vénitiens et riant de presque tout avec délectation…
Puisque je fais preuve, selon eux, de mauvais goût, comme disait mon ami Baudelaire : « Ce qu’il y a d’enivrant dans le mauvais goût, c’est le plaisir aristocratique de déplaire. »
Bref… tenir le coup… dépasser la ténèbre…
Nebo
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Bande son du moment : Carmen de Bizet
Lectures du moment :
*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud
Citation du jour : « Mieux vaut celui qui, assis à sa place, avance dans le Tao. » Tao-tö-king,LXII
Humeur du moment : tranchante...
20:40 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : 03-Humeurs Littéraires : Il faut bien bouffer... même | | del.icio.us | | Digg | Facebook
06/09/2005
Tout...
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=
17/03/2005
"Tout
cet encre
cette ligne tracée par mon abandon
le souffle du rire
la larme et son sel
les mots
l'éruption
la pensée qui menace
la guerre faite à l'angoisse d'être
EST le mouvement
l'action
faisant face à l'inertie
la Mort tancée par la Vie
le cri du fou
l'ascension de la pente
la marche sur le front
au milieu des cadavres regardant le ciel
le jeu de l'enfant
ses lèvres qui embrassent
la poursuite de la quête
le témoignage de la trace"
Du fin fond de l'Être surgit le souffle qui me dicte... l'aurore et la terminaison...
Le drame Social et sa médiocre inquisition, "pet de lapin" dirait Henry Miller... rien de cette farce n'est à retenir, si ce n'est l'essentiel : la souffrance des êtres, leur Damnation, leur affliction morne qu'ils se transmettent comme des offrandes empoisonnées... Or, TOUT chante et clame la vie... au milieu de cette agitation... buvons la coupe, amis de la grappe... ne baissons pas notre garde... La Guerre a bien cours en ce moment même… Partout !
Nebo
20:05 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : 02-Humeurs Littéraires : Tout... | | del.icio.us | | Digg | Facebook
04/09/2005
Stances premières
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=
Errances intérieures. Fureur contenue. Survivre jusqu'à l'Apocalypse rédemptrice. Au deuxième étage de ce sinistre immeuble, Massy, Essonne. Le soleil écrase la Cité. Volets baissés je somnole et tape avec deux doigts les formules improvisées de ma quête illusoire.
Ma queue. Abîme. Le temps. Perd. Nie. Cieux.
Affirme et rêve aussi, connard. Si t’as des ailes, tu les ouvres et tu dégages !
Ma Solitude est mon joyau. Le Charme de mon spasme.
Écrire… la bonne affaire. Il n’y a aucune explication à donner. Ça surgit tout seul. On ouvre le robinet et c’est d’la rigolade. Niagara.
Tenir un blog, oui, et… donc… y faudrait p’t’êt’, pour que ça fasse sens, que j’y aille de mon explication de bobo désenchanté ? Or… précision… je ne suis pas un bobo et j’emmerde cette sous-race de citoyens dégénérés. Cette catégorie tellement tendance. Les frileux festifs. Les bohèmes sans danger. Ceux qui défendent avec emphase les lascars de ma cité mais qui n’ont au grand jamais été foutus de foutre les pieds dans un de ces lieux dénués de droit. Des lieux dénués de droit, précisément, au nom des droits de l’homme. Les devoirs ? N’en parlons même pas…
Facile. Insultes et haine tenace. Tu juges rapidement... T'as la bandaison facile !
Oui... mais au moins je bande !
Allez les chiens d’gardes… couchés… au pieds d’la maman putain qui vous biberonne… la Matriarchie protectrice et incestueuse qui vous accueille entre ses cuisses… dodo les assassins… laissez-moi respirer deux minutes en cinglant deux trois choses dans vos mornes hémisphères.
Ben… c’est qu’Écrire… disons… ça implique des synapses qui se connectent selon un schéma qui nous échappe… et ça s’dédouble… pire… ça s’démultiplie… et tout se met à tanguer, chavirer et valser vers les astres… et le Verbe… le Très Saint Verbe prend les choses en main, si j’puis dire… ça s’met à dire et à chanter des choses aussi vastes qu’un Océan. Ouais : ça nous dépasse. On n’a pas d'prise dans c't'affaire. On ne doit pas chercher à dominer la situation… on est happé… on peut juste, avec plus ou moins de talent, tenter l’entreprise en faisant la planche… stratégie adéquate… tendance Tao… et rire de Chinois...
La Haine est un moteur auxiliaire, chantait Lavilliers. Je fais ce que je peux, lecteur, lectrice, le prolétaire en moi s’insurge de sa condition, non sociale, mais tout simplement existentielle. À la base j’ai aucune prétention. Juste celle de vouloir être un homme, ce qui est déjà beaucoup, quand on y songe, et, tels les Bobos, je ne peux me satisfaire de cligner des yeux, de vibrer d’extase devant cette non-grâce démocrassouillarde, imposée avec délicatesse et douceur. Un Twist consensuel.
Ferme ta bouche de pseudo rebelle ! Après tout tu bosses et payes tes impôts comme presque tout le monde.
Mais un simple coup d’œil à mes contemporains… un simple coup d’œil sur les cons et les connes qui font valser leurs couilles et leurs vulves dans leur morne quotidien et c’est la nausée garantie. Démarches de pingouins sans smoking. Mais ça peut appuyer sur le bouton demain, sales bestioles !
Nijinski réveille-toi mon frère !
Facile. Grossier.
Oui, Grossier… mais pas vulgaire. De toute façon mon Voyage ne fait que commencer… et la planète Mars, c’est pour dans une vingtaine d’années…
Moi, moi-même et Je avons fermé le conseil... je suis sur le sentier de la guerre...
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Lectures du moment :
*La Divine Comédie de Dante
*Une Saison en Enfer de Rimbaud
Bande son :
*Dug Pinnick : Emotional Animal
*The Tea Party : Seven Circles
Citation du jour :"Terre mouvante, horrible, exquise et condition humaine hétérogène se saisissent et se qualifient mutuellement. La poésie se tire de la somme exaltée de leur moire." René Char
merci à mon frère des mille et une guerres, Eric James, pour le "Christ Over New York"... all rights reserved you mofos !
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22:25 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : 01-Humeurs Littéraires : Stances premières | | del.icio.us | | Digg | Facebook