08/10/2011
Les sûrs d'eux-mêmes, les orgueilleux
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
La pratique de la Vérité que certains pensent avoir ne les rend ni lucides ni raisonnables. Ils se crispent dans le sérieux sous prétexte de piété et même lorsqu'ils sont bien éduqués ils en oublient de faire preuve d'objectivité. Or, comme le disait si bien Ayn Rand, il n'y a que les faits qui ont force de conviction et qui permettent d'élaborer les actes de circonstance. Il faut passer par la réalité pour avoir part au Réel. Il faut traverser le monde sans en épouser l'esprit pour avoir part à l'Esprit. Il faut vivre au milieu des malades pour atteindre à la Grande Santé. Il faut côtoyer les ordures et les putains, pour avoir sa part de sainteté. Se mélanger aux brigands et aux saltimbanques pour accéder aux paraboles du Christ. Il faut laisser parler les possédés pour conserver en soi le Verbe car si ceux-ci ne savent tourner leurs langues sept fois dans leurs bouches avant de vociférer, soi-même il faut bien s'éduquer à le faire.
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29/09/2011
Parts obscures
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
République ? Démocratie ? Les Lumières du XVIIIème siècle n'ont jamais été réalisées... seules l'ont été pleinement leurs parts obscures... dont, d'ailleurs, depuis la Terreur, nous ne sommes jamais sortis. C'est ainsi, le Diable aime à se déguiser en l'Ange de Lumière qu'il fut, jadis, avant que son déploiement nombriliste ne le fasse chuter de la Grâce que lui octroyait Dieu. Ainsi, il déguise, il promet, il intrigue... mais il réalise, toujours, le contraire. C'est un fin politicien qui, comme tous les fins politiciens, se délecte de nos plaintes par son mépris.
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Oui
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
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=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=
Je disais, il n’y a pas longtemps, combien je méprisais ceux de mes collègues qui à la question « ça va ? » me répondaient le lundi : « comme un lundi ! », et le vendredi, bien entendu, « comme un vendredi ! » ou autre variante : « ça ne peut qu’aller, c’est le week-end ! ». À croire qu’il traversent l’enfer durant toute la semaine dans l’espoir de vivre deux jours de délivrance à partir du vendredi soir. Je les comprends. Notre métier n’est pas des plus joyeux, mais cet enfermement auquel ils consentent déjà intérieurement m’exaspère au plus haut point, néanmoins je dois me rendre à l’évidence, la maladie aidant, en bien des points de ma vie je tends vers l’aigreur et je me prends à consulter l’heure bien des fois au cours de ma journée afin de tourner les talons au plus vite pour sortir de cet enfer prolétaire qui ne me convient plus du tout mais face auquel je ne puis que faire bon cœur. De nature à la fois hédoniste et consentante, aimant mon destin et m’efforçant d’en faire bon usage, je n’ai jamais pu me faire aux plaintifs qui passent leur temps à ruminer une aigre colère ravalée et se plaindre de l’état qui est le leur, mais me voici rattrapé par ce que je déteste. Il va me falloir livrer un double combat. J’ai un besoin d’espace, une soif et une faim énormes. Du temps de Venice je voyageais, il y avait tout le temps un projet, un objectif, à présent mes buts sont réduits, limités, même si le premier est de guérir. Et Dieu est avare, me semble-t-il, en miséricorde en ce domaine. J’ai le sentiment meurtrier que je suis livré à moi-même et n’ai point d’autre possibilité que de m’en remettre à ma seule volonté qui se débat dans cet océan de souffrance et d’incertitude.
J’aurai beau chercher, misérable, par la prière, à moins souffrir, réflexe de conservation, pourtant je sais que souffrance et jouissance ne sont que les fluctuations d’un seul et même état, c'est-à-dire soi. La jouissance n’a de sens que parce que son contraire existe et, sans celui-ci, elle serait vide de toute joie.
Nietzsche, tout comme les Proverbes ou l’Ecclésiaste dans la Bible, nous apprennent que la souffrance ou le bien-être n’ont pas à entrer dans une quelconque chaîne de valeurs. La vie jaillit à travers l’émotion, la passion, la sensation. Il est bien inutile de vouloir éliminer toute blessure, de nous réduire à une existence clinique et sans aspérités, cela réduirait de même la voie vers le plaisir. Pour Nietzsche, dans Le Gai Savoir, plaisir et déplaisir sont intimement liés : « Et si plaisir et déplaisir étaient liés par un lien tel que celui qui veut avoir le plus possible de l’un doive aussi avoir le plus possible de l’autre, - que celui qui veut apprendre l’ "allégresse qui enlève aux cieux" doive aussi être prêt au "triste à mourir" ».
Dans l’Ecclésiaste, au Chapitre 3 :
« 3.1 Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux :
3.2 un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ;
3.3 un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ;
3.4 un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser;
3.5 un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements ;
3.6 un temps pour chercher, et un temps pour perdre ; un temps pour garder, et un temps pour jeter ;
3.7 un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; un temps pour se taire, et un temps pour parler ;
3.8 un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.
3.9 Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de sa peine ?
3.10 J'ai vu à quelle occupation Dieu soumet les fils de l'homme.
3.11 Il fait toute chose bonne en son temps ; même il a mis dans leur coeur la pensée de l'éternité, bien que l'homme ne puisse pas saisir l'oeuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin.
3.12 J'ai reconnu qu'il n'y a de bonheur pour eux qu'à se réjouir et à se donner du bien-être pendant leur vie ;
3.13 mais que, si un homme mange et boit et jouit du bien-être au milieu de tout son travail, c'est là un don de Dieu.
3.14 J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu'il n'y a rien à y ajouter et rien à en retrancher, et que Dieu agit ainsi afin qu'on le craigne.
3.15 Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène ce qui est passé.
3.16 J'ai encore vu sous le soleil qu'au lieu établi pour juger il y a de la méchanceté, et qu'au lieu établi pour la justice il y a de la méchanceté.
3.17 J'ai dit en mon coeur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute chose et pour toute oeuvre.
3.18 J'ai dit en mon coeur, au sujet des fils de l'homme, que Dieu les éprouverait, et qu'eux-mêmes verraient qu'ils ne sont que des bêtes.
3.19 Car le sort des fils de l'homme et celui de la bête sont pour eux un même sort; comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité.
3.20 Tout va dans un même lieu ; tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière.
3.21 Qui sait si le souffle des fils de l'homme monte en haut, et si le souffle de la bête descend en bas dans la terre ?
3.22 Et j'ai vu qu'il n'y a rien de mieux pour l'homme que de se réjouir de ses oeuvres : c'est là sa part. Car qui le fera jouir de ce qui sera après lui ? »
Pour citer Maurice G. Dantec dans Le Théâtre des Opérations : « Une connaissance sans danger est comme une éducation sans douleur. Elle ne vous apprend rien. »
Cette volonté de ne pas souffrir qui est un des traits de caractère de notre époque atrocement minable et petite, futile car désincarnée et sans consistance, et dont je ne parviens à m’extraire que par un énorme effort intérieur qui mobilise une grande part de mon énergie, me condamne, nous condamne, à rétrécir notre champ des possibles, et donc notre joie potentielle, notre expérience et par son biais l’apprentissage que l’on peut avoir de soi. Les peines, comme les joies, sont des guides dans notre existence, des Maîtres de vie. Cela ne signifie pas qu’il nous faille intentionnellement nous offrir à la douleur. Il n’est pas question, ici, de masochisme, encore que je puisse deviner les liens évidents qui puissent être reliés à ces pratiques névrotiques, j’y reviendrai plus loin. Mais pour goûter au bonheur, il faut convenir que le malheur n’est pas exclu du chemin qui nous mène à la satisfaction car douleur et volupté sont les deux faces d’une même pièce qui ne peuvent se passer l’une de l’autre tant que le monde que nous connaissons est appelé à aller comme il va. La différence de leurs actions à tour de rôle ou de concert, en combinaisons secrètes, font accéder à une tension toujours renouvelée ainsi qu’à plus d’intensité vivante. Nietzsche compare d’ailleurs cette alternance au plaisir sexuel : « Il y a même des cas où une espèce de plaisir dépend d’une certaine séquence rythmique de petites excitations douloureuses : c’est ainsi qu’une croissance très rapide du sentiment de puissance et de plaisir est atteinte. C’est par exemple le cas du chatouillement, ainsi que du chatouillement sexuel du coït ; nous voyons là la douleur agissant comme un ingrédient du plaisir. Il semble qu’une petite inhibition y soit surmontée, immédiatement suivie par une autre inhibition à son tour surmontée aussitôt – c’est ce jeu de résistance et de victoire qui excite le plus vigoureusement le sentiment global de puissance excédentaire et superflue qui constitue l’essence du plaisir. » (Fragment posthume de 1888).
L’orgasme une fois atteint il n’est plus possible de poursuivre l’entreprise charnelle, ce qui indique que l’acte sexuelle va de la jouissance à l’insupportable arrêt et transforme certains amants, après la « petite mort », en léthargiques fascinés. Post coïtum animal triste.
La souffrance fait donc partie de la vie et l’homme ne peut se soustraire à celle-ci. Il est même prêt à l’accepter ou la provoquer, à condition qu’elle fasse sens, nous dit Nietzsche. Si elle lui permet de parvenir à quelque chose qui le plongera dans la joie et le fera se connaître davantage.
Ainsi ça n’est pas la souffrance qui affaiblit mais plutôt l’absence de sens. Certains croyants meurent dans de terribles souffrances dues à une atroce maladie, mais avec la paix dans le cœur et l’âme, confiants. Nietzsche quant à lui précise dans La Généalogie de la Morale : « […] mais la souffrance-même n’était pas son problème, son problème était l’absence de réponse au cri d’interrogation : "La souffrance, pourquoi ?" L’homme, l’animal le plus courageux et le plus exercé à souffrir, ne refuse pas la souffrance ; il la veut, il la cherche même, pourvu qu’on lui montre le sens, le pourquoi de la Souffrance. »
On peut avancer l’idée que l’homme vient au monde sans stratégie, dépourvu de consigne, sans plan de campagne ni boussole. La seule solution est de s’offrir totalement au devenir. Cette idée ne fonctionne que dans la mesure où l’individu se fait pèlerin et accepte d’épouser son avancée toujours recommencée en dépoussiérant le placard de ses ancêtres, en nettoyant sa lignée, toujours un peu plus au fur et à mesure que sa vie se déroule devant lui et qu’il exprime clairement sa soif d’évoluer et cela sans qu’aucun but ne soit inscrit. Nietzsche a critiqué le christianisme en ce sens qu’il voyait en celui-ci une optique réduite, des buts clairement déterminés qui ne pouvaient que limiter les esprits forts à avoir une expansion sur leur existence. Or, à y regarder de près, Dieu, selon la Bible, ayant mis le goût de l’Infini dans le cœur de l’Homme, puisqu’il est fait à son image, et que lui-même, Singularité des singularités est Infini, le but n’est jamais atteint. Il est même écrit qu’à la suite de l’Armageddon de nouveaux rouleaux seront ouverts. Il n’y a pas le moindre intérêt à croire que la Création va s’arrêter un jour et que l’Univers ne sera plus qu’un pré carré. Si cela devait être le cas, tout Gigantesque que la Création puisse paraître à nos yeux de petites créatures pensantes capables de l’englober par la pensée (merci Pascal), elle n’en deviendrait pas moins, aussitôt, plate et sans saveur. Une Prison, à notre échelle sans limites, mais avec des limites tout de même. Et à supposer que nous soyons du nombre des élus au Jour du Jugement, nous n’aurions plus qu’à nous satisfaire d’une bien curieuse béatitude en n'étant plus que l’Ombre soumise de la vision de Dieu. Il faut être un croyant littéraliste et arrêté pour croire semblables balivernes qui contredisent même les plus élémentaires notions de physique quantique. Dieu n’a rien contre le Devenir, ici-bas. Jacob se met en marche et devient Israël. Moïse est abandonné au Nil, il devient Prince d’Egypte, puis père d’une Nation sous l’œil de l’Éternel. Le fils prodigue quitte le foyer, part dilapider sa part d’héritage puis revient vers son père anéanti par le vide de sa vie autant que celui de sa bourse. Le Peuple Hébreux ère 40 ans au désert pour se préparer à supporter son élection, qui est une charge et une obligation. L’absurdité ne manque pas de venir les visiter tous. Si la Bible demande de tenir ferme, car c’est en tenant ferme face à l'Absurde que les choses s’éclairent, pour Nietzsche, cette absurdité constitue la seule réalité puisqu’elle autorise à se mettre en mouvement, en retroussant ses manches. Albert Camus imagine bien Sisyphe heureux. Pour le Grand Nombre cette idée est tout simplement insupportable. Pour le chrétien moderne, qui prenait déjà visage au temps de Nietzsche, Il faut à tout prix la présence d’un idéal pour donner du sens à l’existence, préciser l’orientation en chaque point de notre jour. Des arrières-mondes à venir. D’où le grand succès de l’Islam, du Communisme, du fascisme, du Nazisme, de la République Sociale, avec leurs règles figées, leurs convictions acquises et définitives, leurs rituels impossibles à éviter. Le nihilisme crée les conditions de son propre discrédit sans même s’en douter, car le Nihilisme est toujours sûr de son crédit, de son au-delà gouvernant l’existence humaine, écrasant le Réel avec la Réalité et estimant que toute lucidité n’est que blasphème. Dans un Fragment posthume de 1887-1888, Nietzsche note : « Etant donné ces deux vérités, à savoir qu’on n’atteint aucun but à travers le devenir et qu’il n’y règne aucune grande unité qui permettrait à l’individu de s’y plonger complètement, comme dans un élément de suprême valeur : il ne reste comme échappatoire que de condamner intégralement ce monde du devenir comme une illusion et d’inventer un monde qui se trouverait au-delà de celui-ci et qui serait le monde vrai ». Mais Nietzsche voit les hommes forts et supérieurs, parmi ceux qui acceptent ce fait inéluctable en stoïciens : on n'atteint aucun but à travers le Devenir, non, on est là et on danse et on s’amuse d’être là. Et c'est tout. Ce qui, paradoxalement, est très chrétien. Dire « oui » à la vie sous n’importe quel angle de vision qu’elle se présente à nous est non seulement gage de changement constant, au moins intérieur, mais c’est une acceptation vivante qui nous permet de découvrir le Monde et nous-mêmes au lieu de nous figer dans la Règle et, ce qui en découlera forcément, le Ressentiment.
Religion, Métaphysique, Politique, toutes sont illusoires, et on leur concède le statut de vérités que pour mieux masquer ce vide foudroyant qui jamais ne nous quitte. D’où le constat saisissant de « la mort de Dieu » très mal compris et célébré par les lecteurs athées de Nietzsche comme une simple déclaration de guerre du philosophe à la Religion, alors qu’il ne fait qu’un profond constat et se demande, pour prendre un raccourci, « par quoi allons nous combler ce vide terrifiant ? ».
L’Homme est l’unique être qui porte en lui le désarroi du monde car il est le seul apte à en mesurer l’étendue, et le seul capable de tout tenter pour s’en préserver. Mais au lieu de se réfugier derrière des promesses mensongères, qu’elles soient religieuses, politiques ou métaphysiques, Nietzsche nous invite à nous donner des objectifs nous-mêmes afin de trouver ou de fabriquer un sens à notre vie. Mais une lecture attentive des Proverbes ou de L’Ecclésiaste dans la Bible nous indique clairement que dans l’attente de la mort il nous convient d’aimer ce que nous sommes et d’agir en conséquence sans manquer notre cible. Le péché, étymologiquement, est bien un ratage de la cible. Si le Judéo-Christianisme propose un à-venir eschatologique, il indique également que pour être au rendez-vous il nous faut accomplir notre singularité, dans le Voie du Seigneur, certes, mais avec une souplesse d’accomplissement. Dieu donne le cadre au sein duquel tout est possible… même la faillite du corps ou de l’esprit. Il n’est pas seulement question d’une attente désespéré d’un arrière-monde et les chrétiens, au temps de Nietzsche, qui émergent de plus en plus sont ceux-là mêmes qui sont guidés par ce que Chesterton a nommé « des vertus chrétiennes devenues folles ». En d’autres termes ça a le goût du christianisme, ça en a la couleur et l’aspect, mais ça n’est qu’un artefact. Pourtant voyez, ne serait ce qu’au Chapitre 12 de Romains du Nouveau Testament :
« 1 Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.
2 Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.
3 Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun.
4 Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction,
5 ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres.
6 Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l’exerce selon l’analogie de la foi ;
7 que celui qui est appelé au ministère s’attache à son ministère ; que celui qui enseigne s’attache à son enseignement,
8 et celui qui exhorte à l’exhortation. Que celui qui donne le fasse avec libéralité; que celui qui préside le fasse avec zèle ; que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie. »
En ce sens, l’individu peut trouver une signification à son incarnation miraculeuse ici-bas en se fixant soi-même des buts, en exploitant les ressources de sa volonté et en s’aménageant une autonomie comme remède à sa condition. Celui qui se complaît dans le ressentiment, le nihilisme, l’attente par la seule rumination est surtout quelqu’un qui fait preuve d’incroyance, se met des œillères et manque de force pour croire à sa capacité à créer lui-même du sens dans sa vie puisqu’il est fait à l’image de Dieu. Dès lors, sa négation permanente l’isole proportionnellement à son angoisse et il finira, tôt ou tard, par accepter que d’autres lui dictent sa voie, ou se croyant libre que sa souche génétique le fasse à sa place, que ses ancêtres le portent, avec leurs péchés, plutôt que lui ne les porte avec sa Foi. Et du nihilisme au totalitarisme il n’y a souvent qu’un pas à franchir. Dans un fragment posthume datant de 1888, Nietzsche écrit : « J’ai connu des cas où des jeunes hommes d’origine respectable, qui pendant longtemps ne savaient pas donner un but à leur vie, disparaissent à la fin dans des mouvements franchement malpropres – juste parce qu’ils leur offrent un but …Certains, par exemple, deviennent même antisémites… »
Nietzsche méprise les idoles, mais il a oublié que Dieu les méprise tout autant et qu’il a en horreur qu’on fasse de lui une idole à son tour. Car l’idolâtrie mène au fanatisme qui est pour Nietzsche un aveu de faiblesse et pour le Christ une abomination. Chaque époque a ses Pharisiens.
En qualité de représentant de l’humanité et, pour le croyant, de représentant de Dieu, l’homme est bien plus ce qu’il est dans la création que dans l’obéissance.
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13/08/2011
Viens !
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Attentat fascistoïde en Scandinavie... émeutes en Grande-Bretagne... économie qui vacille... et commentaires de toutes sortes à ne plus savoir où donner de la tête... ça n'est rien. C'est juste le même merdier qui se poursuit.
Rien ne va se dissoudre d'avantage. Tout va continuer comme avant. Et c'est tant mieux. Il faut que les moissons du Seigneur se fassent.
Ce que j'apprécie particulièrement avec le système capitaliste marchand (moi qui ai pratiqué largement le système communiste d'un pays aujourd'hui défunt), c'est que vous pouvez rester chez vous en lisant la Bible ou l'Intégrale de Dostoïevski sans que l'on vienne vous faire chier. Ou la Somme Théologique de Saint Thomas d'Aquin si ça vous chante. Un pays Capitaliste Marchand vous autorise largement à être situationniste... les publicitaires l'ont compris le mieux puisqu'ils sont, dans la forme, des situationnistes par excellence... le défilé Gould pour le bicentenaire de la révolution, l'homo-festivus tant analysé par Muray sont autant de minables tentatives pour un situationnisme médiocre mais qui existe... nous avons la banalité, l'exiguïté, l'insuffisance, la pauvreté, la bassesse que nous méritons.
Désormais, et depuis un moment déjà, les émeutes elles-mêmes font partie intégrante du système. Les hommes et femmes de bonnes volonté n'ont qu'une seule chose à faire, et ça n'est certainement pas la révolution (chaque révolution est elle-même orchestrée... si ce n'est par la volonté clairement humaine, du moins par l'Egrégore créé de toutes pièces psychiques par la Multitude, souvent sur plusieurs générations... le Diable y a sa part à jouer et il y excelle...) c'est de préserver ce qu'il y a à préserver et qui fait de nous des membres de l'Humanité appelée à s'élancer vers le Divin au moment voulu, lorsque l'épée flamboyante se présentera au seuil du jugement et si le Très-Haut daigne nous recevoir avec son Amour au sein de la Céleste Ieroushalaîm. Bref... il nous faut juste veiller et dire sans cesse : "Viens".
23:08 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | |
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22/07/2011
Brûlure nocturne
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A 4h passées du matin je réalise comme par une massive massue sur la tête pourquoi je bloque sur mon roman en cours depuis des mois et des mois de vide et de léthargie. Je suis par l’écriture précisément au moment où le personnage principal de mon histoire qui en est, en même temps, le narrateur désabusé et cynique, est sur le point de retrouver son père après une longue coupure et une enfance blessée. L’expérience fut réelle pour moi, authentique, pleine d’appréhension en même temps que de douleur et de joie. C’est l’année de la canicule, en 2003, que je fis un saut de 5 jours en Serbie afin de retrouver mon père durant 2 jours et demi après plus de 20 années de coupure. Entre mes 4 ans et mes 12 ans, mon père n’a pas donné signe de vie. A l’été 1977, je me souviens, c’était l’année de la mort du King, j’avais 12 ans, j’étais chez mes grands-parents maternels, comme chaque année, à savourer un royaume de liberté en plein pays communiste lorsque mon père, à la surprise générale, vint me rendre visite de manière imprévue. Nous passâmes quelques heures dans l’après-midi à parler avec lui puis il partit me disant que j’avais un frère et une sœur et qu’ils désiraient me connaître. Il avait cessé d’être communiste, portait une croix autour du cou et probablement, pauvre homme, avait-il ressenti le besoin de se confronter à l’épreuve de ces retrouvailles pour se délester de ses erreurs, de ses péchés. Je suppute qu’il devait estimer que la balle était désormais dans mon camp et qu’il m’appartenait si j’en faisais la requête à ma mère et qui y consentait d’avance, que je demande à mon tour, à lui rendre visite. J’avais 12 ans. J’était perdu. Et bien entendu je n’en fis rien. Ce n’est que vers ma trentaine, vers 1994, 1995, que ma grand-mère maternelle, ma petite baka d’amour, m’apprit que le bruit courait que mon père était mort et que « c’était probablement vrai » en raison des conditions de guerre qui avaient prévalues en Croatie où vivait mon père, serbe, dans la ville de ma naissance, Vinkovci. Je pris la nouvelle avec une certaine désinvolture et ma nonchalance en étonnât quelques uns. Mais à l’été 2002 un homme se présenta en Serbie chez ma grand-mère et demanda que je prenne contact avec mon père, numéro de téléphone à l’appui, car celui-ci était bel et bien vivant, et l’avait envoyé pour me chercher. Le choc. Durant une année entière je fus en contact avec lui via appels téléphoniques avant des retrouvailles émouvantes à l’été 2003. Je repousse donc ces retrouvailles cette fois-ci littéraires et largement romancées car la douleur est insoutenable face au sentiment d’inachevé que les retrouvailles réelles m’ont laissé. Mon père est mort un an après. Nous n’avons pas été en mesure de dénouer tous les nœuds, ou tout au moins une partie, qui entravaient nos vies nous interdisant une authentique communion père-fils. Probablement que par ce roman j'aurais cent choses à lui dire que j'appréhende comme si nous étions dans la réalité. La fiction romanesque a cette force et cette charge.
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21/07/2011
La vie en vaut la peine ne serait-ce que pour ces lumineux petits plaisirs.
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Mon roman au point mort depuis des mois et des mois et des jours et des nuits. Je ne l'ouvre même plus. Et ça n'est même pas la crampe de l'écrivain. Dégoût. Dépit. Nausée. Inconsciemment, je sais que mon cerveau note les moindres palpitations nerveuses, émotionnelles, striures émergeantes du creuset des souvenirs qui me traversent dans la banalité de mon quotidien. Travailler. Tenir tête. Considérer mon fils qui se tait. Regarder ma fille fuir mon regard, avec ce mélange de crainte, de colère ravalée et de fierté mal placée qu’ont les jeunes femmes de son âge. Ces derniers jours, mon modeste I-Pod shuffle me donne beaucoup d’air pur, me préserve un refuge à l’abri des cons et des abrutis que je me dois de tolérer, de supporter, d’admettre tout au long de ma journée de travail. Mon Cadre étant en vacances neuf heures de musique sur les oreilles, je me perd dans les allées des meubles contenant les livres, les cds, les dvds et j’exécute, scrupuleusement ma tâche, avec sérieux, mais comme un automate programmé par bientôt 20 ans de présence au même poste tant bien que mal, soutenu que je suis par le chant de Chris Cornell, la guitare de Frank Marino ou David Grissom, le puslations du saxophone de John Coltrane ou les gémissements existentialistes de la trompette de Miles Davis. Et je lis Ernst Jünger. Ma vie est ce qu’elle est. Un écrivaillon dans le creux de son époque nauséabonde qui survit comme il peut. J’aime encore boire du vin et faire l’amour, même si le vin, en ce moment, m'est interdit pour des raisons de santé... mais ça reviendra, je m'y attelle. La vie en vaut la peine ne serait-ce que pour ces lumineux petits plaisirs.
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16/07/2011
Ne point désirer l’impossible
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Le Che a dit : « Soyons réalistes, exigeons l’impossible. » et Léonard de Vinci : « Ne point désirer l’impossible. » L’un veut entrainer toute la réalité avec lui dans son rêve. L’autre ne tenant compte que de la réalité palpable (comme les corps qu’il dessine) fait descendre un peu de ses rêves dans le domaine de la réalité. La phrase du Che est pour l’impétuosité de la jeunesse, celle de Vinci est pour l’artiste plein d’assurance qui n’aura pas fini tout au long d’une vie d’explorer les champs du possible et du possible uniquement. Le premier, courant derrière ses exigences impossibles a laissé, derrière son passage, des monceaux de cadavres et le mythe vulgairement christique du révolutionnaire intransigeant et en marche. Le deuxième allait, la nuit, avec quelques complices grassement payés, déterrer les cadavres frais mais pour en étudier l’anatomie mystérieuse et parfaire ses connaissances de l’incarnation humaine. Le premier exécutait un garçon de 17 ans parce qu’il avait volé un morceau de pain dans les provisions des guerrilleros. Le deuxième séduisait les garçons de 17 ans pour des ébas tout aussi tabous que les cadavres qu’il déterrait pour son étude. Ami lecteur, choisi ton camp.
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28/05/2011
Ma seule arme, l'écriture
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
Sur mon chemin de pèlerinage intérieur, ma Métanoïa si difficile, ma confrontation avec moi, moi-même et "Je", avec le Diable, autant le dire, pour accéder de la Maladie à la santé, de l'agnostique dérive à la fermeté de la Foi, je n'ai comme arme unique pour structurer ma méditation, ma réflexion et ma prière que l'Ecriture, la musique me faisant défaut pour raison de nerf cubital coincé et fourmillements dans les doigts handicapants.
« Tyrannique, l'écriture était le tout, la quête mythique qui régénère et désintègre, l'acte de violence et la génuflexion, la splendeur et le simulacre, la transfiguration et le rictus : "une Guerre des mondes" sans cesse recommencée, une odyssée où le cerveau, tout comme la sonde pénétrant les espaces, rencontre queues de comètes et trous noirs, fournaises solaires et blocs de méthane sale, continuant d'émettre cependant, antennes, caméras et systèmes de régulation tout entiers tournés vers le Verbe, afin d'en retrouver, qui sait, la divinité. »
Yves Adrien, 2001, une Apocalypse Rock
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27/05/2011
"Toutes les consolations religieuses de la négativité sont infantiles."
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J'ai lu ceci qui m'a remué en confirmant ce que je pense :
« Toutes les consolations religieuses de la négativité sont infantiles. L'espoir d'un "ciel" qui ne connaîtrait pas la coupure des transcendances n'est qu'une inversion imaginaire de cette négativité et en quelque sorte sa confirmation. Mais les consolations blasphématoires de cette même négativité sont également infantiles, elles ne sont que la compréhension ultra-négatives des précédentes.
On ne peut réellement sortir de la négativité qu'en y fondant consciemment une positivité non associable, et celle-ci ne peut consister qu'en l'expérimentation et la connaissance de la loi de croissance de la négativité elle-même et de la positivité associée. »
Raymond Abellio, Assomption de l'Europe, Chapitre : Déterminisme et Liberté dans l'activité ineffable du "je"
Une fois de plus on en revient à l'essentiel postulat écrit dés le premier Livre de la Bible, la Genèse, au premier Chapitre, versets 26 et 27 :
« Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. »
Puisque nous sommes faits à l'image de Dieu, nous nous devons de chercher à transcender les faits et la lecture que nous en avons. Pour nous consacrer au Bien Suprême et nier le Mal dans ce qu'il a de plus abominable il nous faut bien aller par-delà Bien et Mal dans notre appréhension du monde en même temps que dans chacun de nos actes. Mais cette attitude qui organise son acte n'est pas donnée à tout le monde, puisque nous sommes porteurs de péché depuis l'Exil et la Chute, mais quelques rares "élus", pèlerins de l'indicible, peuvent comprendre et agir en conséquence, la Grand Nombre, la Triste Multitude, ne peut que se soumettre ou se caler sur le Décalogue et mener une vie simple aux perceptions littérales et binaires.
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25/05/2011
J'ai rencontré Jean-Paul Bourre
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
J'ai rencontré Jean-Paul Bourre, hier, enfin, après toutes ces années durant lesquelles j'ai écouté, certaines nuits avec une fascination évidente, ses bourlingues métaphysiques sur "Radio Ici et Maintenant", et après avoir lu ses livres avec une jubilation certaine. Nous avons bu un coup à la terrasse d'un café sur la Rue de Rennes à Paris, en compagnie d'Irina, avons évoqué Venise et par la même occasion VENICE, avant de parler de son dernier livre, "Ca' Dario".
Ce que nous savons, lui et moi, c'est qu'il est des cieux vénitiens, des rues mystiques aux dorures florentines, des silences qui s'organisent en bandes-sons magnétiques et font s'égrener le temps en méditatives missives monacales autorisant le déplacement d'un point à un autre par le chemin le plus court : celui de l'immobilité offerte, ouverte et accueillante dans l'enracinement sublime d'une terre qui respecte ses morts. Des choses nous séparent, mais pour mieux nous unir. Il m'a parlé du paganisme et je n'ai pas eu le temps de lui dire que les dieux anciens, du moins ceux dans leur positivités lumineuses, n'étaient, à mes yeux, que les préfigurations amoindries des infinis noms du Dieu Unique, de ses qualités, de ses figurations idéelles, symboliques ou réelles et, surtout, des perceptions que les humbles ont eu de lui avant la Révélation Christique. Mais peut-être en aurai-je l'occasion un jour, car mon seul Luxe, par les temps qui courent, semble bien être Dieu et lui seul.
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28/04/2011
"Aussitôt le père de l'enfant de s'écrier : Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi !"
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Je traverse des moments difficiles. Mais le large qui crie et m'aspire vers ses nues est un fait indiscutable que seul mon coeur comprend, que seule ma chair éprouve, un fait auquel seul mon esprit peut consentir ou non. Mon corps est un corps de pécheur et mes désirs sont ceux d'un être à la dérive. Je peux me trouver toutes les excuses que je veux, le Réel de l'Être me rattrape à cause de mon intelligence informée, mais il ne touche pas au but à cause de mon intelligence également qui l'embaume avec la sinistre réalité. Intelligence bien humaine. Petite aux heures du paroxysme.
Je sais depuis des lustres ce que je trouve par mille subterfuges malins (et le terme est parfaitement approprié) le moyen d'éviter en trouvant des excuses... en noyant le poisson dans l'eau... qui ne se noie pas et glisse entre les doigts pour reprendre la nage qui lui convient.
Des problèmes de santé qui pourraient me mener sur la table d'opération me torturent depuis des semaines et me laissent exsangue face à mes échecs d'homme. Tout est bien futile dans cette affaire sauf l'essentiel qui se saisit de moi. Je suis un minable Jacob qui a eu la prétention de vouloir lutter avec l'Ange pour dire qu'il tenait tête, agnostique, à Dieu en personne. Le Seigneur ne changera pas mon nom... il m'a juste corrigé à ma juste mesure en me mettant face à mes oeuvres, celles-là mêmes qui ont réduit mon corps de l'état de temple à l'état de décharge.
Pauvre de moi qui sais, pauvre de moi qui entend, pauvre de moi qui veille et se confronte au vide. Pauvre de moi qui affirme : "je ne sais pas !" Incrédule parmi les incrédules qui se perd toujours un peu davantage en détours hasardeux dont le Seigneur se moque.
"1 : 19 Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents.
1 : 20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?" (1Corinthiens 1 : 19-20)
Qui suis-je, d'un autre côté, pour aspirer à une totale absence de doute, à une Foi telle qu'elle soulèverait des montagnes ? Jean-Baptiste lui-même a douté en Prison, alors que son exécution se préparait par les affres maléfiques de ses sataniques geôliers.
"11 : 2 Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples :
11 : 3 Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?
11 : 4 Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez :
11 : 5 les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.
11 : 6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !
11 : 7 Comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?
11 : 8 Mais, qu'êtes-vous allés voir ? un homme vêtu d'habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois.
11 : 9 Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.
11 : 10 Car c'est celui dont il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.
11 : 11 Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui." (Matthieu 11 : 2-11)
J'ai entendu le cri de Jésus, son exclamation redoutable :
"9 : 19 Engeance incrédule, leur répond-il, jusques à quand serai-je auprès de vous ? Jusques à quand vous supporterai-je ?" (Marc 9 : 19)
et la supplique d'un père dont l'enfant est possédé...
"9 : 24 Aussitôt le père de l'enfant de s'écrier : Je crois ! Viens en aide à mon peu de foi !" (Marc 9 : 24)
Me restent les tremblements et les larmes et la violence de l'émotion. De ce que je ne suis pas et que je pourrais être si je faisais le petit pas... que je m'apprête à faire... pour que Dieu puisse en faire un grand vers moi.
Mais je crie : "Je crois ! Viens en aide à mon peu de Foi."
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01/11/2010
Peinard, j'attends la fin du monde
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Peinard, j'attends la fin du monde. Les têtes qui se détournent, qui me jugent d'avance, qui se dégoûtent de m'avoir connu, je ne les méprise même pas. Je m'efforce juste de ne plus les croiser. Pas de temps à perdre pour répéter des choses qu'ils n'ont que très bien comprises. Ils ont choisi, prétextant qu'il fallait (à l'image de l'enseigne Carrefour) positiver, le chemin de la révolte en charentaises. Grand bien leur fasse. Que leur bonheur soit à la mesure de leur naïveté. Ce qui m'affole et m'asphyxie lorsque je suis obligé de supporter leurs états d'âmes, leur rebellitude BHL-isée, c'est leur refus de voir s'effriter un mode de vie, un art de vivre même, une langue, des traditions, des moeurs. Et puis leur ignorance historique crasseuse, leur Volonté et Détermination à s'auto-flageller quotidiennement, de se sentir coupables parce que blancs et de se réhabiliter idéologiquement en prenant partie pour le n'importe quoi, pour n'importe qui, au nom du Bien-Vivre-Ensemble, au nom des Chances-Pour-La-France. Nous allons bien rire et rira bien qui rira le dernier.
Ceux qui pleurent pour leur retraites. Ceux qui veulent régulariser tous les sans-papiers et abolir les frontières. Ceux qui veulent pacifier le monde entier. Ceux qui rêvent du sécuritaire village mondial. Ceux qui pensent que ce qui est acquis l'est définitivement. Ceux qui ne conçoivent pas de vivre sans le thermomètre de la République dans leur cul. Les anarchistes inscrits à la Sécurité Sociale qui militent à la CNT ou ailleurs pour l'augmentation du SMIC. Ceux qui traitent Le Pen ou Sarkozy de "fascistes" mais qui n'ont jamais connu, génération oblige, ce que c'était que de vivre dans un pays véritablement "fasicste", ils se surprendraient eux-mêmes à espérer que Le Pen ou Sarkozy prennent le pouvoir. Ceux qui n'aiment pas qu'on leur rappelle que si Hitler a fait 6 000 000 de morts parmi les juifs de 1941 à 1945, dans le trou béant de la Shoah, Staline, rien qu'en un seul hiver (1932/1933) en a fait 7 000 000 en provoquant une famine dont les russes et les ukrainiens se souviennent encore. Ceux qui sont choqués que je lise Drieu et ne s'inquiètent pas d'avoir étudié Aragon à l'école, Aragon qui faisait emphatiquement l'éloge du Guépéou...
(J'appelle la Terreur du fond de mes poumons/Je chante le Guépéou qui se forme/en France à l'heure qu'il est/Je chante le Guépéou nécessaire de France)
Les donneurs de leçons, les faiseurs de morale, les parés de vertus qui s'époumonent devant Lilianne Bettencourt, ceux qui clament qu'avant c'était mieux, ceux qui se branlent sur la décroissance, les bobos, les punks à chiens, les travellers à dread-locks et les parasites qui rêvent d'être pris en main par Eva Joly et son fascisme vert masqué et bon teint. Ceux qui vomissent le libéralisme et ne savent même pas ce que c'est. Les concepteurs d'idées creuses. Les anti-racistes qui imposent le racisme partout où ils passent. Les hérauts du métissage aussi débiles que les séparatistes racialistes. Les défenseurs de la racaille qui n'ont jamais passé que quelques heures dans une banlieue sensible et jamais dans les pires, qui leur trouvent toujours des excuses au nom de l'humanisme. Au nom des Droits de l'Homme ils nous ont construit des cités dénuées de Droit et la seule et unique chose qu'ils savent faire c'est plâtre et ciment pour cacher les césures.
Je vous regarde, au quotidien, je suis bien obligé, votre nom est Légion et, peinard, je veille, en sirotant mon Jack Daniel's, j'attends la fin du monde qui vous prendra tous par surprise.
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25/08/2010
Point Godwin
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Il faut que la chute se poursuive. Nous marchons sur la tête mais personne ne s'en rend compte. Toute la Gôche bien-pensante se plaint du projet du Gouvernement de Sarkozy de supprimer la Nationalité Française aux délinquants commettant des délits très graves. Ah ! ça s'émeut et ça suinte de sentimentalisme, ça en appelle à la vigilance citoyenne face à la montée de l'hydre nazie. Les pauvres cons. Qu'un fascisme s'installe donc, ils verraient la différence et rappelleraient de leurs voeux la restauration de Sarkozy ou Le Pen au pouvoir. Le Front Populaire de 1938, c'est-à-dire la Gauche d'alors, prévoyait déjà que tout nouveau français naturalisé depuis moins de 10 ans et commettant un délit passible d'une année de prison seulement puisse être déchu de sa nationalité française. Mais Ségolène, tout sourire, s'en moque, elle préfère s'adonner à l'illumination de Balaam et convoquer les coeurs pour qu'ils pensent à la place des cervelles, et tous ses camarades de combat à sa suite. Pitres. Guimauve poisseuse. Utopistes qui nous préparent les bains de sang de demain.
Et il faut les voir, ces chiens, applaudir à l'arrestation d'un vieillard de 73 ans qui a eu le culot de tirer sur deux pauvres filles, issues de la diversité, qui tentaient de le cambrioler, en blessant une gravement au thorax. Et que disent-ils, nos bisounours ? Que le vieil homme aurait dû se laisser voler ! Vous le croyez ça ?
En attendant, quand une vieille mamie de 97 ans meurt une semaine après avoir été victime d'une agression violente chez elle, là, pas de bruit... personne n'en parle. Après tout, elle avait 97 ans cette vieille, elle a bien vécu, non ? Les ordures ! Comme j'aurais préféré qu'elle dégomme la tête des enfants de salauds qui s'en sont pris à elle. D'ailleurs si vous approchez de la cinquantaine pleurez d'avance sur vos vieux jours, puisque les agressions à l'encontre des retraités sont en augmentation. Autant le dire, ça nous promet des retraites heureuses entre le faible pécule que nous toucherons pour survivre et les attaques de crétins sanguinaires cherchant à s'en emparer.
Et Villepin, pauvre burne avec son verbe fleuri, qui se prend pour Lamartine ou Hugo et qui ne sera jamais ni l'un ni l'autre et encore moins De Gaulle qu'il ne fait que singer. Il collabore politiquement avec une femme qui déclare vouloir, en travaillant avec lui, servir la France et l'Algérie ! J'aimerais bien savoir comment réagirait l'opinion algérienne si un français d'origine, naturalisé algérien ou né en Algérie, prenait du service politique là-bas et déclarait vouloir servir l'Algérie et la France. Est-il nécessaire de faire des commentaires ?
Reste la suppression pure et simple de Louis XIV et de Napoléon Ier en cours d'Histoire au Collège. Remplacés par je ne sais quel enseignement sur les Aztèques, les Mayas, et les Empires Africains. Non qu'il y ait du mal à cela, mais comment faire tenir debout un peuple s'il ne connaît pas sa propre Histoire et n'apprends à en être fier quand de bonnes choses ont été réalisées et critique lorsque des erreurs ont été commises ? Nos dirigeants veulent des chiens qui tendent la patte, peut-être pour donner raison à Houria Bouteldja qui traite les blancs de sous-chiens ? Toujours est-il que c'en est fini des batailles de l'Empereur, perdues ou gagnées, à présent nous allons nous édifier en nous confrontant à l'Empire Africain du Monomotapa qui va nous émerveiller avec ses... euh... grandes inventions.
Tentez d'en parler, vous recevrez les points Godwin adéquats. C'est toujours la même histoire. Le Gôchiste de base qui demeure désespérément de Gôche (j'ai entendu ça, oui, et ça m'a fait marrer cette volonté de demeurer attaché contre la Raison elle-même à un système politique qui a prouvé depuis belle lurette qu'il ne pouvait fonctionner en rien) ne sait trouver d'autres mots que "fasciste", "raciste" sitôt que l'on évoque les problèmes que j'ai mentionné ci-dessus. C'est un niveau d'argumentation implacable.
Le Gôchiste a une affection toute particulière pour les apophtegmes abstraits, les verdicts croupis, les clichés ressassés sans rumination, les antiennes momifiées, les expressions insignifiantes, les slogans faciles, les devises creuses qui font office chez lui de pensée. Il aime faire perdre au langage toute substance, comme le désiraient déjà les nazis et les éminences soviétiques. C'est ainsi qu'Adorno eut le culot de déclarer qu'après Auschwitz il n'était plus possible de faire de la poésie. Autrement dit, après Auschwitz et les Goulags, autant le dire, à voir où le langage en est, on peut décréter que Hitler et Staline ont gagné. A part ça, il n'y a aucun lien psychologique entre le nazisme et le communisme. Le langage n'est plus du tout le lieu du sens mais celui où ça blablate, le poulailler où les significations se perdent et expirent. "Fascîîîîsteuh" ! Vacuité et Néant plutôt. Et ça prolifère au point où le Gôchiste qui n'est qu'un sinistre petit bourgeois qui s'ignore, ou feint de l'ignorer, clame des choses dont il méprise la portée et qui sera celle-ci : des massacres et des affrontements se préparent et je rêve d'avance de voir leurs mines défraîchies au jour "j" lorsqu'ils crieront aux barbus déterminés qu'ils sont pour l'amitié entre les peuples, qu'ils ne sont pas racistes, toussa toussa... avant que la lame ne s'abatte sur leurs gosiers.
21:36 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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15/07/2010
Anti-ouacistes idéologiques
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L'autre nuit, Gorillaz en concert sur M6. Le casque rivé sur les oreilles, je succombe avec un certain émerveillement enfantin à la musique du groupe : de la poésie pure tant sur le plan musical que sur le plan scénique. De la Pop Music de haute volée qui doit autant aux Beatles et aux Kinks mélodiquement parlant qu’à la Chine ou à Cuba ou encore, à l’Afrique, à la Jamaïque ou au Hip-Hop du Bronx par l’introduction subtile d’instruments divers, d’influences surprenantes et inattendues, mais le tout souligné de motifs rythmiques empruntés au trip-hop avec, par moment, la présence puissante d’un orchestre classique qui vient nous rappeler que seul l’Occident peut accoucher de ce mix vivant, singulier, distingué dans les arrangements, raffiné dans sa vision.
Me sont venues, alors, ces pensées...
Nos chers anti-ouacistes idéologiques ne comprennent même pas qu’en organisant la submersion de l’Europe par une immigration massive et communautariste c’est l’ouverture même de ce continent qu’ils condamnent, car en important une population déterminée à conserver son mode de vie voire à nous l’imposer au nom du sacro saint droit d’affirmer sa différence envers autrui, pour ne pas dire contre autrui, et surtout envers et contre tout bon sens, envers et contre tout principe de la nation qui les accueille et leur offre des droits et une protection qu’ils ont peine à imaginer qu’ils soient un jour appliqués sur leur terre d’origine, et malgré cela par haine envers l’occident, ou par atavisme culturel, ils importent une mentalité archaïque, clanique, tribale, intolérante, fermée sur elle-même, passéiste, où l’on ne se marie presque qu’entre cousins et cousines et, surtout, où l’ouverture à l’altérité ne peut se concevoir qu’à la condition explicite que l’autre, autrement dit la personne de culture européenne judéo-chrétienne-gréco-romaine, ne s’oublie dans leurs valeurs conquérantes et, pour le dire en un mot, irrespectueuses des nôtres.
Dit autrement, les anti-racistes idéologiques sont en train de créer la société raciste par excellence, celle où les communautés finiront par se dresser les unes contre les autres et, l’imperfection humaine aidant, où les amalgames de part et d’autre ne permettront plus de distinguer les exceptions qui confirment la règle et sont d’authentiques réussites d’échanges humains, d’enrichissement mutuel et d’intégration ou d’assimilation réussies. Et tout cela se prépare sous les pompeux slogans du « bien vivre ensemble », de la « Chance pour la France ». Avouez que c’est cynique et comique.
Mais passons... pour en revenir vite fait à Gorillaz, un groupe qui donne à ses chansons des titres comme "Clint Eastwood (clip)" ou "Dirty Harry (clip)" ne peut être entièrement mauvais... et quand il a le culot de collaborer avec un gars comme Dennis Hopper, il finit par avoir toute mon admiration. Vous ne partagez pas mon avis ? Go ahead, make my day !
Avec Dennis Hopper...
Avec un autre allumé notoire de la scène Britannique... Shaun Ryder ...
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14/07/2010
Jouis, ô Mortel
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Contrairement à ce que l’on a coutume de penser, un hédonisme authentique est une mesure de soi. Quel plaisir aurai-je à tirer d'une fuite constante dans la jouissance ? Satisfaire des désirs vains est un triste subterfuge qui nous détourne de nos imperfections que nous nous devrions plutôt de corriger. Il nous faudrait plutôt tendre vers un « souverain bien », comme le désignait Aristote et qu’il associait, mais avec mesure, au bonheur. Il faut, en toute chose, une juste mesure, un équilibre basé sur la Raison et le bon sens. Epicure : « Tout plaisir est, de par sa nature même, un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ; pareillement toute douleur est un mal, mais toute douleur ne doit pas être évitée à tout prix. »
Notre époque, bien au contraire, est plongée dans la jouissance frénétique et anxieuse, constante et dépravée, consumériste et matérialiste jusqu’à l’absurde. Or, le vrai plaisir n’est pas un poids, ni une culpabilité, ni une fuite de soi, bien au contraire, il est un signe de santé et ne nous aliène pas. Epicure l’avait bien compris lorsqu’il précisait : « Il n’y a rien à redouter dans le fait de vivre, pour qui a authentiquement compris qu’il n’y a rien à redouter dans le fait de ne pas vivre. » Cette dernière missive sonne singulièrement à mes oreilles dans cette période de deuil familial. Aussi je n’ai jamais fait miennes les mortifications puritaines auxquelles s’adonnent encore, par exemple, certains catholiques pour expier je ne sais quelle faute. Je n’ai trouvé nulle part dans la Bible une invitation à ce nihilisme. Il faudrait appeler à la rescousse Freud, Jüng et tutti quanti pour percer le mystère de ces positions de malades. Dieu merci, c’est le cas de le dire, de grands esprits ont indiqué des voies contraires.
Heinrich Suso, par exemple, disciple de Maître Eckart, au XIVe siècle, qui tirait de sa théologie des choses comme celles-ci : « Il n’est pas de plaisir qui ne soit en harmonie avec la part la plus profonde de notre nature divine. » Tout est une affaire de juste attention et de dosage adéquat. Pour être plus précis cependant, il faut savoir que Heinrich Suso s'adonnait, justement, aux mortifications. Je prends sa citation et lui laisse ses sanglantes pénitences. Quant à Spinoza dans son Ethique et bien qu’il fut panthéiste : « Tel est mon principe et telle est ma conviction. Aucune divinité, nul autre qu’un envieux ne se réjouit de mon impuissance et de ma peine, et nul autre ne tient pour vertu nos larmes, nos sanglots, notre peur, et toutes ces manifestations qui sont le signe d’une impuissance de l’âme ; bien au contraire, plus grande est la joie dont nous sommes affectés, plus grande est la perfection à laquelle nous passons, c’est-à-dire plus il est nécessaire que nous participions de la nature divine. Il appartient à l’homme sage d’user des choses, d’y prendre plaisir autant qu’il est possible (non certes jusqu’à la nausée, ce qui n’est plus prendre du plaisir). Il appartient à l’homme sage, dis-je d’utiliser pour la réparation de ses forces et pour sa récréation, des aliments et des boissons agréables en quantité mesurée, mais aussi les parfums, l’agrément des plantes vives, la parure, la musique, le sport, le théâtre et tous les biens de ce genre dont chacun peut user sans aucun dommage pour l’autre. »
Je comprends pourquoi Nietzsche l’appréciait tant.
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24/06/2010
En ce monde une seule chose ne devrait pas être oubliée.
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Je sais depuis mes premières lectures de Nietzsche, à l'âge de 17 ans, que vivre vraiment consiste à placer dans ses actes le même sérieux que met un enfant dans ses jeux. Chaque choix doit se faire de manière que s'il devait se répéter et se répéter indéfiniment, encore et encore, on ne puisse dire qu'une seule chose : "Oui !" Pas de remords ! Pas de regrets ! Ces bêtise qui ressemblent à des morsures de chien dans une pierre.
Je n'ai pas la prétention, loin de là, d'être parvenu à cet équilibre, cette tension joyeuse et confiante. Loin de là, mais pas si loin finalement. Car comme le signalait La Bruyère, « Quand je m'examine, je m'inquiète ; mais quand je me compare, je me rassure ! » Il y a quelques détails que je changerais volontiers si ma vie devait se répéter, précisément parce que le temps nous apporte l'expérience qui est, aussi mais pas seulement, l'addition de nos échecs. D'une manière générale je ne regrette rien de ma vie pour la simple et bonne raison que ce que j'ai fait, je l'ai fait en accord avec moi-même, et que j'aime simplement la personne que je suis devenue, n'en déplaise aux communautés naziônâles !
Le Soufi Djalâl al-Dîn Rûmî a dit : « En ce monde une seule chose ne devrait pas être oubliée. C'est comme si un roi vous avait envoyé dans dans un pays pour exécuter une seule tâche bien précise. Si vous allez dans ce pays et menez à bien cent autres tâches, mais n'accomplissez pas celle pour laquelle vous avez été envoyé, cela reviendra à n'avoir rien réalisé du tout. Ainsi, l'homme est venu en ce monde pour une tâche bien précise, et telle est sa raison d'être. S'il ne l'accomplit pas, il n'aura rien fait. »
Les barbus aboient mais les soufis tranquillement passent.
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11/05/2010
Face à moi-même
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Chardonne a dit : « Laissez l’homme en face de lui-même, vous ne pouvez le punir d’avantage. » Vrai pour 9,9 personnes sur 10. Depuis peu, seul, face à moi-même, j’éprouve à nouveau une curieuse puissance. Je bois du Vin. Mange avec appétit. La fatigue a même un penchant à devenir une jouissance. Et puis je me lève, m’étire, souris et me mets en chasse.
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10/05/2010
Une Paix de Guerrier
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Ma main se saisit du stylo. Le regard se perd. Dans mon cercle visuel et tactile l’action prime. Je crois que ça y est : quelque chose de terrible, de violent est en train d’éclore et j’ai cette force en moi pour recevoir même l’horreur.
Je respire encore malgré la transe intérieure qui me défait.
Je suis en marge de tout. Je veux, souriant, partir même hors la marge. Plus loin. Je sais que je vais en emmerder plus d’un… plus d’une.
Mon écriture doit, coûte que coûte, dépasser le monde tout en retrouvant ce rapport au monde qu’adolescent j’entretenais comme un enchantement féerique.
Journal intime de l’incarnation. La forme de l’énoncé, bien que difficile, bien que plus haute que moi, en provenance d’ailleurs, de je ne sais où, hors la loi, s’impose à moi comme la seule juste mesure. Curieux mystère.
Je me sens traversé par quelque chose.
Les mots tissent une toile où l’Univers entier vient se prendre comme une proie délicate. Je n’en suis que conscient. J’organise et hiérarchise un peu ce qui me parvient. C’est tout.
Parvenir à ce point où je serai affranchi de toute dépendance. En tant qu’écrivain faire sourdre l’écriture par chaque lettre, chaque ponctuation ou… absence de ponctuation (c’est la même chose). Sentir le souffle, le mouvement vif du sang, la gravité des étoiles, le sperme, les algues… Tout.
M’affranchir de toute figuration et non-figuration, de toute abstraction, de tout formalisme. Le signe appelle un sens. Le sens est porteur de signe. Rien n’est pré-évalué. Tout tombe, là, comme un couperet ou une caresse certaine.
J’aspire à une paix intérieure qui, une fois bien établie, pourrait me faire avancer vers absolument TOUT. Et vivre ce TOUT comme une authentique JOUISSANCE.
Je veux bien poursuivre mon apprentissage de la rumination, mais pas être paisible comme les vaches. La paix dont je parlais est une paix de guerrier.
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01/05/2010
Domestication
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La formule démocratique consiste bien en l’action de rendre tout concept fantômatique, absent, virtuel : c’est-à-dire ABORDABLE par le plus grand nombre d’abrutis qui pourront ainsi avoir la douce illusion de se sentir cultivés. Pour ce faire il faut détruire toute aspérité, toute vivacité subjective, toute esprit saillant doit être considéré comme insaisissable et trop abstrait. Toute différence et toute altérité éradiquées au nom de la différence, justement. Le but est bien d’enlever toute substance à Tout. « MacDonaldiser » l’Être. La Domestication Globale est en cours. L’OBJECTIF ? Que tout soit Objectif et Collectif.
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30/04/2010
Alcôve secrète
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L’Artiste possède authentiquement le savoir-faire suprême : celui de la Hiérarchisation et de la séparation. Paradoxalement, cette Hiérarchisation et cette séparation ordonnent une Claire Vision du Réel et rendent possible une Unité Large et Fraternelle par le sens retrouvé de la communion.
Autant l’affirmer clairement : l’Art, de nos jours, n’est plus possible que dans le secret le plus absolu. Car qui sait encore lire, écouter vraiment de la musique, s’enfoncer sensuellement dans une toile, s’engouffrer dans un film, étreindre avec volupté une sculpture ?
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Assiégé
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Après avoir touché, des paumes de mes mains, les murs d’enceinte du labyrinthe du Très Vaste Mal, je souhaiterais avoir part à quelque chose de plus paisible… Merci.
Je me sens, oui, assiégé de toutes parts. Comme si il ne pouvait se passer, dans ma vie, un petit mois sans qu’une tuile ne me tombe dessus.
13:45 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Cible
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Ainsi les mots ne sortent qu’à leur convenance. Inutile de se mettre en condition quelconque. Méditation, mon cul ! Le Verbe fait ce qu’il veut. Il te choisit ce jour ou il ne te choisit pas. S’il le souhaite, il te recrache comme bon lui semble après t’avoir goûté au tranchant de sa langue. Aucune idée téméraire. Jamais. Seule l’antenne capte ou ne capte pas. Le reste du temps je peux très bien m’amuser à décrire ma déroute.
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29/04/2010
Le Don de l'Inquiétude
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Est-ce que j’adhère à ma pratique ? Je n’ose pas m’avouer à moi-même que je suis de la même chair que tous ceux qui m’ont marqué en tant qu’artistes ? Cela paraîtrait orgueilleux malgré toute mon humilité. Au rasoir je déplie les chairs sous l’épiderme. J’y vois des univers.
Quand le rêve se déploie, Nombres et Chiffres s’exclament silencieusement. L’Infini tisse ses variations sans limites, formes changeantes et immuables. Ondes intérieures. Luminosités. Rythmes. Et tout est là-bas, ailleurs, en dehors et en dedans.
Aussi, ceci : les eaux vertes intérieures, nauséabondes, dans la fosse septique où nous amassons nos merdes psychiques et où personne n’ose aller voir. Méfiance. Une merde de trop et ça déborde. Par tous les trous : du nez, des oreilles, des yeux, de la bouche et ça pisse et ça chie, d’étranges ectoplasmes auto-construits par des mois et des années de tassages autoritaires, d’étouffements abusifs. Je songe à ce film, « Soudain l’été dernier ». Je songe, également, à leur tenir tête à tous. Parfois je suis sur la limite des limites, m’invitant presque à l’abolition de tout impératif moral. Rendre tout permis. Les incendier tous. Je suis épuisé par une pénible affection qui vient de ses eaux vertes intérieures. J’ai poussé ma quête dans ses ultimes retranchements en l’état actuel de choses. J’ai parfois un visage livide, morbide, proche de la démence. Un sourire parvient à l’éclairer un court instant.
Enfant j’ai été un rêveur malheureux. Adolescent je devins résolu. Adulte : disparues mes belles résolutions.
La Vie, je l’ai célébrée. Elle m’a éreinté et affaibli. Mais je ne suis pas fini encore. Il faudrait qu’elle m’achève.
Il ne faut rien dompter. Apprivoiser plutôt.
Il y a une joie de vivre à communiquer...à offrir en partage. Même si la situation semble désespérée. Sollers dirait : « mon propos est le suivant : je cherche le bonheur sur fond noir »...
Le système n'attend que ça de nous,(C'est mon avis) : que nous désespérions suffisamment pour rester tranquilles et être, du coup, facilement manipulables. Être heureux, aujourd'hui, avec des choses simples (un repas fraternel, l'amour de la Culture, un air de musique, jouer avec des enfants, faire vraiment l'amour, se promener au bord de la mer, croquer des raisins, caresser un chat, donner les miettes de la table aux oiseaux, voyager, rire à flanc de montagne, fumer un bon joint, boire un Sauternes Glacé, faire les bouquinistes, dialoguer, etc...) être heureux aujourd'hui, disais-je, c'est un acte de Révolte. C'est tout le contraire « d'être RE » comme dit la publicité du Club Med'... C'est se contenter de ce qu'on a, tenter de l'améliorer en prenant date avec soi-même, ne pas s'apitoyer sur son sort…et c'est TRÈS DIFFICILE À APPLIQUER! Mais, avec le temps, j'y arrive de plus en plus. C'est une affaire d'équilibre et l'équilibre ne s'obtient qu'avec le temps.
Les hurlements de Nietzsche ont traversé tout le 20ème Siècle. Massacres. Sang. Horreur. Négation du corps jusque dans sa pseudo-libération. Mise en troupeau du bétail humain. Règne de plus en plus évident de la médiocrité. Planification et normalisation en cours. Tout part en couilles !
On s’en sortira ! On est condamnés à s’en sortir.
« Je suis tourné vers ceux qui portent le don de l'inquiétude et je crie vers eux. » Pierre Drieu la Rochelle
09:54 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | |
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28/04/2010
Percer l'oeil reptilien
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Nous sommes littéralement prisonniers de notre vision réduite et égocentrique. Cannibales-carnivores. Pulsions instinctives niées quand elles sont lumineuses, portées au grand jour quand elles sont carnassières…mais, bien-sûr, aseptisées, cliniques. Soit disant maîtrisées. Pas maîtrisées pour un sou. On nous parle de « guerre propre ». C’est un grand élevage qui nous tient. Camp de concentration adouci pour nous le rendre juste plus supportable.
Pour y voir plus clair il me faut percer l’œil reptilien.
09:46 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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27/04/2010
La Présence
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La Présence en moi de quelque chose de difficile à cerner. Bouillonnement qui relève à la fois du meilleur comme du pire. Comme si une transformation radicale allait m’entraîner dans sa spirale. Quelque chose de la sorte. Ce n’est pas la première fois que j’éprouve ce genre de sentiment complexe et il ne s’est pas toujours passé quelque chose. J’ai l’impression d’être un œuf en gestation.
10:00 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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