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28/09/2008

De là d'où je souris...

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Je suis effroyablement fatigué ces jours derniers. Comme un marin de retour à la terre ferme. Au sortir d’une période de lectures intenses, les livres refermés, l’errance maritime se poursuit sans les mots, dans le creuset de ma chair, par intuitions multiples plantées là et qui font leur chemin. J’ai le sentiment violent que ma vie entière est un code impénétrable, le monde de même et l’histoire humaine, n’en parlons pas, un texte crypté qui m’échappe, tissant une trame dirigée vers l’abîme. La tête tellement pleine que vide. Le cœur enflé de douleur. La bouche sèche et close. Ce monde post-moderne où la fête perpétuelle a trouvé une fondation digne de la gangrène qu’elle veut propager, en vérité enivré de lassitude, alourdit de néant, masque sa médiocrité derrière l’agitation perpétuelle qu’il met en scène quotidiennement.



Il faut une sacrée patience pour traverser Sodome et Gomorrhe chaque jour sans prendre la peine de purifier son entourage avec un cocktail Molotov bien ajusté. Casser une ou deux mâchoires, quelques dents et quelques nez, au mieux botter quelques culs, voilà qui me semble au-dessus de mes humbles forces et me confine, bien souvent, au désespoir duquel je parviens à me tirer par ma nature hédoniste avec une certaine volonté. Il m’arrive de me faire violence pour éclairer ma ténèbre.

« … Non point des larmes — l’aviez-vous cru — mais ce mal de la vue qui nous vient à la longue, d’une trop grande fixité du glaive sur toutes braises de ce monde,

(ô sabre de Strogoff à hauteur de nos cils !)

peut-être aussi l’épine, sous la chair, d’une plus jeune ronce au cœur des femmes de ma race ; et j’en conviens aussi, l’abus de ces trop longs cigares de veuve jusqu’à l’aube, parmi le peuple de mes lampes,
dans tout ce bruit de grandes eaux que fait la nuit du Nouveau Monde.

… Vous qui chantez — c’est votre chant — vous qui chantez tous bannissements au monde, ne me chanterez-vous pas un chant du soir à la mesure de mon mal ? un chant de grâce pour mes lampes,
un chant de grâce pour l’attente, et pour l’aube plus noire au cœur des althoeas ?

De la violence sur la terre il nous est fait si large mesure… Ô vous, homme de France, ne ferez-vous pas encore que j’entende, sous l’humaine saison, parmi les cris de martinets et toutes cloches ursulines, monter dans l’or des pailles et dans la poudre de vos Rois

un rire de lavandières aux ruelles de pierre ?
(…) »

Saint-John Perse, Exil – Poème à l’étrangère


Saint-John Perse

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27/09/2008

Utopia

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Ce que la révolution française a su faire ? Fonder puis poursuivre le désordre affectif érigé comme succédané à la raison, surtout en matière politique. La tyrannie du cœur. Une gigantesque rave party collective et régicide. Un égrégore qui n’en finit pas de broyer. Un névrotique caca nerveux qui chie du sang et de la bile, mais prend le temps d’afficher un sens certain de la solidarité avec l’hébétude qui convient. Infantiliser le peuple et en faire les moutons d’une utopie… puis d’une suite d’utopies toutes issues de la première : nationalisme, fascisme, nazisme, communisme, socialisme… tous, à mesure que nous avançons dans le temps, de moins en moins sensés, de plus en plus sordides. C’est bien la guillotine qui a inauguré la mise à mort industrielle.

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22/09/2008

Voie... Voix...

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L’œil et la raison sont traitres. Mon problème est que je cherche à voir. Or, en ce cas précis, peut-être que la puissance et la noblesse seraient de ne pas voir afin de croire. N’être que le reflet du ciel. Sanctuaire.

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Tourments

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1h30 du matin. La nuit est un drap frippé tombé sur la ville. Le froid, les néons, par la fenêtre de la cuisine, participent à l’amplification redoutable de l’écho qui me parvient de la réalité distordue, cette étrange présence indéfinissable soulignée par le tabac et l’alcool. C’est un de ces instants où la vie a un poids double, où l’on n’ose pas s’attarder sur le fond des angoisses cueillies en chemin et on aspire à la paix, mais pas à cette paix confortable du pourrissement de la sécurité que mon corps a fuit quitte à perdre son âme dans le brasier des errances. Je ne sais si je formule mes questions comme elles se doivent d’être formulées, mais les questions me cisèlent, c’est sûr. Le cercle quotidien est un hachoir. Les convenances, les commandements sournois, la ligne droite sans bifurcation. Mais doux est mon exil qui, à l’intérieur, me fonde, malgré les mêmes nausées que du temps de mon enfance. Les questions me cisèlent, me taillent comme une pierre brute, tournoient dans mon désert comme une félicité de feu. Le plongeon négatif qui s’ouvre sur le ciel.

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21/09/2008

Qu’il y ait des oraisons partout !

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Ce furieux sentiment que la langue dépasse, de loin, la pensée. Celle-ci tente juste d’organiser le tout, l’ensemble, croyant selon la formule bien connue que l’être en jaillit. Mais c’est de la langue, il me semble, que l’être se manifeste et s’impose. Et si par miracle l’une et l’autre se lovent en un tourbillon quantique tout est détruit et renouvelé. La langue s’empare de moi. Je crois la travailler mais c’est elle qui me travaille. Et si un soleil grec, avec un peu de chance, vient se mêler à cette curieuse affaire, l’inachèvement et la discontinuité deviennent un bonheur : celui de l’infini toujours possible, du même texte toujours différemment recommencé, du même texte qui est le monde, du même texte qui est la vie. C’est une surprise que tout soit. C’est un mystère que je pense cela et l’écrive sans l’avoir voulu. C’est un mystère que je respire. Principe. « Qu’il y ait des oraisons partout ! » Jack Kerouac, Grand voyage en Europe.

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15/09/2008

Racines

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J’aime cette citation de Léon Daudet, tirée de ses Souvenirs Littéraires, un court chapitre, deux pages, consacré à Charles Maurras : « L’avenir ne s’éclaire que dans la mesure où le présent demande au passé ses leçons éprouvées. L’Humanité procède par reviviscence et par enveloppements d’aspects renouvelés, dans les principes éternels de la Raison. »
Et cette citation de Georges Bernanos, tirée de La France contre les robots : « on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. »

Lorsque l’on voit que toute vie intérieure est désormais reléguée dans un passé lointain, mort et enterré, ou au mieux autorisé dans le grand shopping new-age où chaque imbécile peut se construire son petit autel intérieur bardé de syncrétismes individuels plats, sans profondeur ni reliefs, on se dit que le présent ne questionne plus le passé et que les voies de l’avenir sont bouchées comme des égouts coincés de merde.

« (…) l’oubli rapide des évènements, même récents, semble être une des caractéristiques de la culture de masse. [on] enseigne de moins en moins l’histoire dans les écoles. Prenons toutefois conscience de ce qui se passe simultanément. Jamais encore toute la peinture et toute la musique du passé n’ont été aussi universellement accessibles, à travers les reproductions et les disques, jamais on n’a su reconstituer d’une manière aussi visuelle la vie des civilisations révolues, jamais non plus de telles foules n’ont visité les musées et les galeries d’art ancien. Ainsi la technique, qui chasse l’histoire des salles de classe, récupère ce qu’elle a détruit, et peut-être même davantage. »
Czeslaw Milosz, Témoignages de la Poésie

« Est-il vrai qu’il faille enseigner l’histoire aux enfants sans qu’ils la comprennent et de façon à meubler leur mémoire de quelques dates et de quelques évènements ? C’est extrêmement douteux. On ne s’y prendrait pas autrement si l’on voulait tuer l’intérêt. En tout cas, un âge vient, et très vite, où l’on a besoin d’un fil conducteur, où l’on soupçonne que les hommes d’autrefois ressemblaient à ceux d’aujourd’hui et que leurs actions avaient des motifs pareils aux nôtres. On cherche alors la raison de tout ce qu’ils ont fait et dont le récit purement chronologique esst insipide ou incohérent. » Jacques Bainville, Histoire de France – Introduction

No comment !

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14/09/2008

Saint...

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Le feu de la sainteté brûle. Saint est le souffle qui enfle mes poumons. Sainte est la pensée qui me torture. Saints les cauchemars qui me réveillent en sueur. Sainte la malédiction qui nous est donnée comme un défi. Sainte est la langue quand elle est entendue.
Claudel : « Le clair dialogue avec le silence inépuisable ». Le langage quotidien annihile, réduit les mots aux balbutiements informatifs. La langue puise, nomme, élève la sainteté. Sainte est l’érection matinale. Saintes les menstrues. La poésie est martyre : elle porte témoignage, elle dit l’inavouable. Mais il faut pouvoir l’entendre avant que d’oser se brûler au feu de la Sainteté. Le réel voilé attend le dévoilement. « Le citoyen d’un état moderne, non plus seulement de son village ou de son district, et qui sait lire et écrire, est mal préparé à accéder aux biens intellectuels d’ordre supérieur. Il est maintenu artificiellement à un niveau plus bas par la télévision et les magazines illustrés, et ces médias — indépendamment de leur aspect technique — sont pour l’esprit comme les chaussures qui blessaient les pieds des femmes dans la Chine antique. Dans le même temps, l’élite s’occupe de ce qu’on dénomme culture, c’est-à-dire qu’elle s’adonne en général à des rites imposés par le snobisme et supportés avec ennui. » (Czeslaw Milosz, Témoignages de la Poésie)

Sainte est la rue, poisseuse et humide, puante et sanglante. Saintes les cathédrales que caressèrent des mains d’homme. Dans le cercle, tourbillonnant, nous sommes saints sans le savoir, perdus, éteints, chancelants et fiers. Saint sera l’éveil quand les yeux injectés de sang s’ouvriront. Saints les maudits qui se complaisent dans leur malédiction. Saint l’écrivain, christ mineur, qui porte sa croix en silence et attise la forge du Verbe. « Le feu qui dévora Sodome et Jean Huss et la cigarette que je viens de jeter, le feu court sur la mer et les marais, au flanc des cimetières, dans la fumée des locomotives, aux hublots des transatlantiques. » (Robert Desnos, Deuil pour deuil). Sainte est la mort qui nous surveille. Saint le froid de l’hiver qui vivifie et qui tue, comme l’Esprit Saint et sa flamme qui éclaire les synapses. N’allez pas croire que je mets tout à niveau égal. Je décris une ronde qui nous submerge chaque jour. Je décris la subjugation qui nous surprend comme une proie. Je décris la soumission qui nous interdit. Je dis notre carne au milieu du brasier.

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13/09/2008

Écrire - XIV

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Cela fait longtemps que je tourne autour du livre que je voudrais écrire, mais je ne parviens pas à me décider. Le temps passe et rien ne se passe, mais cela ne dépend que de ma petite volonté. La vie dans ce qu’elle a de plus médiocre m’enserre et me malmène, me bouffe les nerfs, me soumet à sa routine. J’amoncèle des feuilles, des carnets, tiens un journal intime que ne lirons, peut-être, même pas mes propres enfants. Je gère mal un Blog sur internet qui ne doit pas servir à grand chose. Mais je m’amuse, au moins, de tout ça, sans y accorder l’importance que d’autres accordent à leurs blogs avec une fièvre qui n’est pas la mienne. Malgré tout, il y a dans ma façon de faire comme une nécessité qui me dépasse.
Verlaine : « La vie est là, simple et tranquille. » Je la perçois dans le rugissement du monde. C’est un geste de négation magistral, quand on y songe, ô lumineuse conscience, ostentatoire dans l’acte, radical dans le positionnement. Le souffle fétide du monde et, pourtant, « la vie est là, simple et tranquille ». Paradoxe de la conscience ouverte qui étreint le temps et cet espace. « La vraie vie est ailleurs » mais elle est construite avec méthode ici et maintenant, dans un replis, une aristocratique mise à l’écart, une minutieuse création, pensée, réfléchie, une concertation entre moi, moi-même et je. Et « je est un autre ». Écrire, au cœur des ténèbres, c’est se façonner une aire de liberté que ne soupçonne guère le commun des mortels. L’homme du repli que je suis, n’est pas asservi à la multitude qui s’agite sous le soleil de Satan. Cloitré, tel un moine, je respire au souffle de mon écriture, contrairement aux fous qui dansent mal et qui hurlent en dehors de ce cloitre qui est le mien, ma tour au milieu des marécages, sous le déluge constant de la bêtise humaine, du conditionnement et du conformisme viscéral qui s’est installé dans chaque parcelle des malades qui se complaisent à n’être rien. C’est une négation qui affirme.

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12/09/2008

Ici-bas...

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Avancer toutes voiles dehors.
Respirer l’air du grand large.
S’afficher contre la finitude classique qui crispe les corps, le désir, le langage. On veut ne voir en moi qu’un triste réactionnaire, un conservateur arrêté, un fascîîîîîîîsteuh élémentaire. Cela sied à merveille aux vomisseurs professionnels qui n’osent pas se demander si l’homme existe vraiment, convaincus que la sinistrose du jeu social est la seule réalité qui vaille, sa seule et unique fondation, dont la compréhension puis la gestion assurerait un séjour stable ici-bas, sur cette terre qui se dérobe pourtant sous ses pieds d’où Dieu semble s’être absenté.

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11/09/2008

Signes...

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Signes visibles que cette fureur générale, ces cadavres disséminés, ces râles, cette souffrance que vomit l’humanité sans un seul instant de suspension, morte espérance qui se relève, âmes damnées dans des corps troublés, rivières de larmes et de sang, puanteur des charniers, siècles qui valsent dans la fournaise qu’alimente l’Homme en se mouchant dans des lambeaux de chair. Signes visibles d’une fin proche, d’une fin qui a déjà eu lieu, d’une fin qui n’en finit pas de finir et de recommencer.

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10/09/2008

Voilé...

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J’entrouvre la porte des mondes secrets. À l’affut. En attente. Une archéologie insoupçonnée. Ces mondes sont le monde, lorsque la réalité ne nous requiert pas, que nous voyons au-delà, et que la terre fait sens. Rilke :

« Promptitude des métamorphoses du monde,
Comme formes de nuages,
Toute chose accomplie
Retourne au sein du Tout-ancien
(…)
Seul le chant de la terre
Consacre et maintient. »


Étroite est la Réalité fermée à la douleur, à l’amour et à la mort. Un voile recouvre tout ce qui est essentiel et creuse davantage l’abîme de l’être, l’enterre, le clos. Mais « l’assombrissement du Monde n’atteint jamais la lumière de l’être. » (Heidegger)

« Si ce monde vous ennuie, changez-en ! » Philip K. Dick.


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Ouverture...

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Agencement des mots.
Qualité de silence.
Impatiente patience.
Jour de joie dans le secret de mon cœur.
Patiente impatience.
Empathie totale.
Amour.
Pas d’ennui.
Pas de violence.
Présence claire.
Visage.
Être.

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09/09/2008

Question of choice...

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Ce qui a permis au protestantisme d’assurer sa pérennisation c’est la persécution qu’il a subi qui l’a orienté vers le libéralisme, sinon son idée que notre destin est scellé quoi que l’on fasse est un totalitarisme inexistant dans le catholicisme ou l’orthodoxie. Je ne suis pas du tout surpris de savoir que les protestants allemands ont plus facilement collaboré avec les bêtes sanguinaires nazis comparativement aux catholiques. En Italie, en signant les accords du Latran, en 1929, sous Mussolini, l’Église Catholique se donnait une liberté d’action par rapport à l’État fasciste et aux États à venir. Faits à l’image de Dieu, le libre arbitre nous couronne. Le choix. La décision.

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Verbe

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Novalis a dit que l’on revient toujours à la maison. Au foyer où brûle l’âtre. Là où Heidegger affirme que l’être est enraciné, par ces chemins qui clament le vide pour combattre le néant. Le vide qui fait advenir ce que nous sommes vraiment. Homme tu es un être des horizons, l’ici et maintenant se dérobe à ta présence et tu esquives sa présence. Et Hölderlin :
« Je reviendrai donc dans mon Ionie : c’est en vain que j’ai quitté ma terre natale et cherché la vérité.
Et comment des mots auraient-ils apaisé la soif de mon âme ? Des mots, j’en trouvai partout ; partout des nuages, Héra nulle part.
Je les hais comme la mort, ces misérables compromis de quelque chose et de rien. Devant l’irréel, toute mon âme se hérisse.
Ce qui ne peut m’être tout, pour l’éternité, ne m’est rien. »

Thalia

Quel est ce vestige obscur, là et aussi en retrait, affleurant à la lumière que l’être ne distingue pas ou si mal ? Il n’y a qu’un seul et unique monde qui nous porte, que nous pensons, qui est le flux même de la vie, à commencer par nos « collines inspirées » si nous savions les écouter et en entendre la voix portée par les vents qui la croisent.

La langue parle, il faut l’écouter.

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08/09/2008

Écrire - XIII

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L’écriture est la forme d’art la plus libre et la plus abordable. Des cahiers, quelques stylos, et ouverture des écoutilles. Les cahiers peuvent finir pour un long temps dans un tiroir, un grenier, une cave. Aucune importance. Un jour une main vient, se saisit de l’objet, l’ouvre et s’illumine de la découverte. Entre les lignes on devine le souffle de l’écrivain, ses doutes, ses certitudes, sa vision se plantant dans sa chair, sa plume épuisant le monde. C’est pour cela que je suis heureux d’écrire dans le secret de mon alcôve. Le charme opère sur moi, au moins, je l’assure. Pas de prétention particulière, si ce n’est l’envie de creuser mon sillon tranquillement, n’attendant rien du système à part son écroulement prochain.

« La solitude ne plante rien : elle fait mûrir…
Encore te faut-il en plus l’amitié du soleil ! »

Friedrich Nietzsch, Poèmes

Dans le désarroi de ce monde que je scrute comme un nomade en exil je suis vivant de ma vie heureuse. J’ai péché, pauvre de moi, en aimant. Les imprécateurs peuvent hurler et vomir leur bile. « On est ce qu’on est devant Dieu, et rien de plus » dit une phrase du Curé d'Ars. Les contempteurs peuvent reprendre leurs reniements, leurs jugements, leur néantisation générale, leur glissement abbyssale qu’ils croient paradisiaque. Grand bien leur fasse.

« Il est nécessaire à la vie commune de se tenir à hauteur de mort. »
Georges Bataille


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Enclume

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Dans un monde de nains les médiocres sont rois et les clercs de la République mènent la danse au-delà de leurs cénacles. Je ne me fais aucune illusion. Je parviens à danser du milieu du brouhaha selon les exigences de ma nature.

J’ai voté pour Nicolas Sarkozy car je préfère être gouverné par une enclume que par une cruche.



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07/09/2008

En dehors...

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Attaques lâches, traitresses et déloyales. Minables procès d’intention voilà comment se comportent les vertueux vis-à-vis de ma personne. La montée en puissance de la « pensée unique » a créé un « no man’s land » où elle entasse, comme son nom l’indique, tous ceux qui ne sont pas dignes de faire partie du monde des hommes car ne répondant pas à ses critères moraux. « No man’s land » déployé, comme dans L’Enfer de Dante, en cercles concentriques où chaque sujet est placé selon le poids de ses supposées fautes. Conformisme de la névrose, paresse intellectuelle, embourgeoisement hystérique, voilà le règne qui dresse les tribunaux. Abordez un sujet estimé clos par ces tristes éminences et votre affaire est scellée. Leur haine frétille comme l’œil de verre de Le Pen et elle a la bave facile. Les chiens s’aboient dessus et se mordent avec délectation. Sado-masochistes se manuelisant mutuellement leurs pauvres neurones et n’ont de défouloir que dans les plaintes profondes, les gémissements mondains, la haine sonore scandée sur les tribunes, le mépris de soi et de l’autre synthétisé par des idées courtes. À gôche comme à drouâte. Grand est mon bonheur d’être en dehors de ces meutes.

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Écrire - XII

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Par l’épanchement à la source, l’acte vif saisi l’instant propice et cristalise les mots en une sculpture qui fige un nouveau point de départ pour d’autres pensées à venir. Le miracle du verbe se nomme infini. L’écrivain ne crée rien. Conscience pleine et présente il n’est que le dépositaire d’une œuvre reçue à accomplir. Il ciselle ses phrases comme une canne d’ivoire à la parfaite droiture et un pommeau d’or pur taillé à la convenance de l’être. Artisan il quête la forme porteuse du fond, le fond expulsant la forme, œuf de l’athanor surgi, sphère de l’intellect et flèche du désir. Sel de l’âme offerte aux transes sans alcool. Vibrations de l’univers qui s’immiscent telles des hordes en fête dans les territoires intérieurs d’où le nomade guette l’arrivée des anges à l’amour sans pareil.

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05/09/2008

Soif de vinaigre

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Puiser dans mes ressources intimes pour trouver le chemin. Quoi qu’il arrive on est vivant jusqu’au bout. Déposer mon parcours de vie aux pieds de l’autel de Dieu. Mettras-tu Seigneur les mots dans ma bouche, pour dire ma carne comme un témoignage ? Pourquoi le flux du temps me tourmente-t-il au point de ne pas ressentir ta présence comme mon cœur le souhaite ? Certains jours comme celui-là je comprends plus que jamais la phrase de Nietzsche : « Dieu est mort ». Comme une ouverture vers ton souffle. Et puis j’oublie. La clarté se dissipe. Le chaos me réclame. Ma soif se doit d’être abreuvée de vinaigre.

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04/09/2008

Rien... Tout...

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La souffrance est toujours personnelle et unique. Physique, psychique. L’inconnu ouvre sa mâchoire béante et carnassière et nous avale. Au-delà du corps et de l’âme, voilà toute une vie qui hurle. Acceptation. Je suis petit. Je ne suis rien. C’est pour cela que je suis tout. Je suis. À l’image de Dieu.

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02/09/2008

L'imagination dans les chaussettes...

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En allant de ci, de là, sur la toile ensorceleuse du net, de blog en blog, de forum en forum, je peux dire que ça pulse, ça fourmille, ça s’agite, ça vibre, ça jouit parfois, mais ça danse et ça rit très rarement. Généralement, il faut l’avouer, ce sont les blogs à tendance droitière qui s’avèrent les mieux tenus et les plus légers, les mieux écrits, les moins naïfs, structurés très sérieusement par des tenanciers qui savent tenir la maison sans se prendre au sérieux. De même, les blogs tenus par quelques francs-tireurs littéraires s’avèrent remarquables, sans afficher de sensibilité politique particulière, leurs instigateurs peuvent être de droite, de gauche ou apolitiques, mais au moins acceptent-ils la controverse avec ouverture et jubilation. Pourquoi j’écris tout ça ? Certainement pas pour balancer des liens que j’estime et vais visiter au quotidien ou ponctuellement. Non. En fait, j’écris simplement ces lignes pour dire que la gauche à l’imaginaire dans les chaussettes, comique pour ceux qui se disent les descendants spirituels de la main qui traça sur les murs de Paris en Mai 68, « l’imagination au pouvoir ». L’imagination dans les chaussettes, le rêve dans la législation, la révolte dans le poncif, la conscience dans la flagellation. La tristesse optimiste ceint son front, la vertu la guide depuis toujours, particulièrement dans les périodes troubles et sanglantes… pour ériger des tribunaux, pointer du doigt, lâcher les sans-culottes comme les nazis lâchaient leurs chiens à la gorge des insoumis. Aujourd’hui, justement, avec le masque vulgaire et poisseux de la « coolitude », elle envoie ses accusateurs carnassiers sur les blogs et les forums, où ils se spécialisent dans l’insulte dépourvue de style et la distribution du point Godwin. C’est leur dernière jouissance possible, car ça ne bande plus, non, ça chante plus que jamais les lendemains qui chantent. Qui déchantent, si vous préférez...

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01/09/2008

Clair et Obscur

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En 1988 dans une « fiche bibliographique » publiée par le Magazine littéraire, Gilles Deleuze décrivait ses « signes particuliers » comme suit :
« Voyage peu, n’a jamais adhéré au parti communiste, n’a jamais été phénoménologue ni heideggérien, n’a pas renoncé à Marx, n’a pas répudié Mai 68 ».
Car si c’est bien la face sombre de Mai 68 qui a traversé, a posteriori le temps, si c’est la chienlit qui s’est emparée des rennes de l’Histoire de ce pays, et du monde occidental en général (tout ce qui a émergé de la « contre-culture » de la fin des années 60 de Bohn à Berkeley, de Prague à Londres en passant par Paris), si anéantissant des hiérarchies qui, dans certains cas, étaient bien poussiéreuses mai 68 n’a pas été capable, étouffé dans son œuf, d’accoucher de sens, de hiérarchiser des perspectives nouvelles, il n’en demeure pas moins que cet événement eut aussi un côté solaire et lumineux, un champ des possibles. Ce fut, aussi, un éclatement dionysiaque de la réalité, une expérience de l’immédiateté, une suspension de la grisaille en cours, la création — certes ratée — de situations dans la ville éventrée, renversée, ouverte comme une femme aux cuisses saillantes, offerte. Bras d’honneur à la police, pied de nez à la bêtise tranquille. C’était encore possible, il n’y avait pas autant de racailles que de nos jours. C’est une sottise sans nom qu’ont certains de dire que les émeutes récentes des banlieues leur laissent l’espoir d’un nouveau Mai 68, quarante ans après, car je doute fort que nos défoncés au mauvais shit des quartiers prennent soudain la peine de s’embarquer dans des discussions à n’en plus finir, des débats outranciers, des confrontations idéologiques, des postulats exacerbés, des insultes rieuses, des exaltations sensuelles, paresseuses et luxuriantes. Car Mai 68 a eu, aussi, ses fulgurances de droite : ironie, désinvolture, insolence. Quelque chose que les personnages ni de Déon, ni de Blondin ou Nimier n’auraient rejeté. Une manière d’insulter l’ordre et le ciel que Céline aurait approuvé. Une acidité dans le style digne de Retz via Debord. Oui. Il y a eu, aussi, de ça, on l’oublie un peu vite.

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Artistes...

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Les artistes finissent-ils tous par se vendre ? Par nécessité ? Par épuisement ? Par lâcheté ? Par découragement ? Par opportunisme ? Par envie de fédérer dans le consensus ? Le rebelle de nos jours est conventionnel, éteint, avec droit de cité et ausweis de circonstance. Quel courage, quelle détermination, quelle pureté intérieure est nécessaire pour faire face aux vieillards séniles, aux « sépulcres blanchis », aux pompes funèbres des institutions, des mausolées ouverts du système.

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31/08/2008

Négation Totale de l'Europe

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Frantz Fanon dans Les intellectuels et la contrainte idéologique en appelait à « la négation totale de l’Europe ou, plus exactement, affirmation totale du sous-développé, du relégué, du déshérité, face à cet Autre qui avait fait de lui une créature de deuxième qualité. »



Vous pensez bien que l'apprenti "Fanoniste" retient exclusivement l'idée de "négation totale de l’Europe". Les raccourcis facilitent la vie, n'est-ce pas ?


Il y a dans cette lamentable démarche intellectuelle qui honore la négation littérale d’un continent une soumission inconsciente et obsessionnelle qui participe à la fixation du tiers-monde dans la périphérie qui est la sienne et qui plonge le blanc occidental sans cervelle ou sans culture, dans l’auto-flagelation comme seule liturgie morale. Ainsi, une fois ce cancer propagé dans la multitude, la haine est en terrain propice à sa propre propagation. Désormais, l’écrivain nègre, fécondé par cette attitude mentale, en est réduit à produire des tableaux exotiques pour attirer l’attention, sous la lecture bienveillante du blanc bec bien pensant et, est-il nécessaire de le souligner, anti-raciste. Or, de part et d’autre le racisme, ou tout au moins le racialisme, est plus présent que jamais, enterré, caché par les bons sentiments, par les nobles âmes démocratiques.

Je ne peux m’empêcher de songer à la révolte irrationnelle de l’esclave vis-à-vis du maître, se croyant capable de bâtir un homme nouveau et qui ne fait que semer des ressentiments aux quatre vents sans même réaliser un seul instant l’ampleur des dégâts qui seront signés de son sang… et de celui d’autrui. Et j’ose espérer que le lecteur aura bien compris que l’esclave que j’évoque en ces lignes n’est pas le pauvre nègre qu’on transbahutait à fond de calle comme du bois d’ébène, mais peut-être bel et bien lui-même, le lecteur de passage qui vomit sa bile « gôchisante » sur tout et sur rien…


Une révolte rationnelle c’est autre chose.

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13/06/2008

Cohorte

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Parfois, comme ce jour, me reviennent ces lointains souvenirs, telle une cohorte bariolée et sanglante, un défilé de fantômes, mes frères passés d’un instant perdu dans les limbes de la destruction, avec lesquels j’ai partagé des dérives creuses, des naufrages plein des rêves éteints, des espoirs futiles. Stéphane M., Guy D., Kiki (guitariste prometteur), Gauge, Gros Bob, Tifton, Titi (batteur de métal redoutable), Pupuce, Mingo, Milo, David B., Jean-Michel D. (guitariste avec moi au sein d’un groupe de hard rock pendant six mois), et tous ceux que j’ai oubliés qui m’apparaissent, parfois, subreptissement, malgré moi, sans que je saches pourquoi, et, enfin, tous ceux dont j’ai oublié le nom mais dont les visages sont restés gravés sur le celluloïde de ma mémoire. Une bande de pirates nocturnes, d’agités du bocal, de « dingues et de paumés », de déglingués de la vie. Toujours dans des piaules sordides, sombres et sales, humides, puantes et enfumées. Fournaise de joints et aiguilles semeuses d’éclairs. Pilules et buvards. Acides de toutes sortes. Alcools qui rendent fou. Et même tout en même temps. Tous sont morts. Overdose, Sida. La déchéance spectaculaire projetée sur nos écrans argentés étalée dans nos médias vampires ne présente au grand public que la partie visible de l’iceberg de la souffrance. Comment ai-je fait pour survivre à cette longue chute de deux longues années ? 1983-1985. Est-ce ma bonne étoile ? Dieu existe-t-il ? Ai-je été touché par une grâce céleste ? Couché sur des matelas aux tâches douteuses, de sang, de foutre, de sueur et d’urine, tandis que mes compagnons d’infortune refaisaient le monde guère mieux que des piliers de comptoirs, c’est-à-dire capables de s’enterrer dans les plus sordides certitudes avant de briller quelques instants en se surprenant eux-mêmes, moi, de corps présent mais d’âme absente et alors que mes yeux les fixant leur signifiaient mon accord de principe, mon regard, en vérité, basculait progressivement vers les territoires intérieurs où, en secret silence, je radiographiais mes cellules, mes neurones, mon système lymphatique et musculaire, équarrissais mon âme que je suspendais aux crocs de ma boucherie interne. Géographe de mes viscères, de mon foie, de mon cœur, de mes poumons, de ma bite accrochée à mes bijoux de famille. Cartographe de ma colonne. Explorateur de ma moelle. Curieusement je n’ai pas désintégré mon esprit. Mon âme vivante. Je n’ai pas anesthésié mes énergies dans cette longue et éblouissante liturgie personnelle. Hallucinante théologie. Cosmogonie écarlate. Quel outrage que cette comète qui fut la mienne. Six heures du matin, quatorze heures : sommeil profond. Après-midi entières passées à la bibliothèque à lire comme un pèlerin possédé par le Verbe. En début de soirée un unique repas de la journée : des pâtes et des œufs au plat. Ma mère me faisant la guerre ne faisait plus aucune course. Les meubles de la cuisine étaient désespérément vides mais je me débrouillais. Il y a prescription. À partir de 20h, la nuit une fois installée, je m’enfonçais dans la jungle des fièvres futuristes et antiques avec mes frères de défonce. À la maison vers 2 ou 3h du matin, j’écrivais jusqu’à ce que l’exorcisme et la catharsis réduisent mes forces à néant. Alors je sombrai comme un cadavre au fond de mes abysses. Mais au réveil je trouvais sur la table de ma chambre les feuilles et les cahiers dans lesquels gisaient des quartiers de viandes : mes mots concrets que je pouvais sentir, toucher, sucer, mâcher et même vomir jusqu’aux larmes. Bah ! Que les souvenirs demeurent mais que la chasse se poursuive.

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