26/04/2008
Cheminement humain trop humain
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Demain c'est la Pâques Orthodoxe. Et ce sera la fin de mon deuxième carême. Le deuxième de ma vie. J’ai eu quelques écarts. Dieu est grand et je suis tout petit petit minus de peu de consistance. Qu'il me pardonne.
J’ai traversé les quarante jours de mon premier carême en songeant au Christ au moins pendant quelques secondes, si ce n’est quelques minutes, à chaque repas, tous les jours. La lecture qui m’avait accompagné : La Colline inspirée de Maurice Barrès. De quoi faire se hérisser le système pileux de tous les crétins tellement heureux de leur hédonisme consumériste post-moderne, de leurs certitudes démocratiques, de leurs croyances parfumées. François, Quirin et Théobald, ombres crépusculaires aveuglées par une foi destructrice et païenne, croyant avoir trouvé le lieu et la formule, noyés dans l’onde de leur avancée mortelle, ô Gloire, ô Chute, ô Rédemption. Âtre. Foyer. Appartenance. Souvenir. Fondation. Sauvés, au final, par leur sincère dévotion par-delà l’agonie. Noces du pardon. Écarlate blancheur.
Le soir de Noël, repas en famille, chez ma mère. La présence de ma défunte petite mamie dans mon cœur. La bougie que fait brûler ma mère pour elle dans ce qui fut la chambre de son agonie. Parfois, au détour d’un objet, un peu de son odeur est venue me clouer, me transpercer de part en part.
Je ne suis rien, rien du tout. Je ne sais rien, rien du tout. Mais je ressens tout, je respire et souris, ris encore avec le temps qui me flingue, et si tu es là, Seigneur, ou plus près, ou plus loin, que sais-je ? puisque je ne sais rien, sers ma petite mamie, ou son souvenir pour le jour des rétributions, contre ton cœur, contre ton feu ardent qui ne brûle pas mais réchauffe, éclaire, illumine par l’Amour, ô prend soin d’elle, pardonne, abrège le mal en elle, révèle, touche, atteint au plus profond, atténue, équilibre, forme, façonne, Verbe Saint, Christ-Roi, Justice, Vérité.
Curieusement, mélange de tristesse, de satisfaction, de désœuvrement.
Pour ce deuxième carême, j'ai médité un peu plus. Un appel sourd vers le dedans de mon âme... si elle existe. Curieux cheminement humain trop humain... et parcours biblique tâtonnant. Je fais ce que je peux.
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25/04/2008
"Je Veux"
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Comme Sartre, je pourrais retenir du fameux mythe de Sisyphe que le rocher, à l’approche du sommet, dégringole de la pente laissant l’homme laborieux face à l’absurde et l’obligeant par la damnation des dieux à redescendre en bas pour se remettre à l’ouvrage malgré la folie de l’acte qui se répète de tentative en tentative vouées à l’échec. Nulle foi n’anime cette cause à défendre qui n’en est même pas une. La foi est abolie. Sartre, parlant de Merleau-Ponty, chrétien dans sa jeunesse, affirme qu’il cessa de l’être car : « On croit qu’on croit mais on ne croit pas », par cette formule faussement lapidaire — dont l’existentialisme a le talent pailleté d’un faussaire — pense contribuer à saper l’édifice de la civilisation dont il fut l’avorton. Mais Camus veille. Dans son "Mythe de Sisyphe" il retient, lui, que Sisyphe y retourne. Il a même le culot de l’imaginer heureux. Il faut en tout cas beaucoup de volonté, contrairement à ce que pense mon ami Pierre, pour retourner dans la fournaise infernale de la damnation, même si le calvaire que les dieux ont imposé à Sisyphe semble éternellement le lier, l’attacher à un destin funeste écrit d’avance. À ce titre, Merleau-Ponty a une analyse non dépourvue d’intérêt lorsqu’il dit dans La Structure du comportement (1942) : « À partir du moment où le comportement humain est pris "dans son unité" et dans son ensemble, ce n’est plus à une réalité matérielle qu'on a affaire et pas d'avantage d'ailleurs à une réalité psychique, mais à un ensemble significatif ou à une structure qui n’appartient en propre ni au monde extérieur, ni à la vie intérieure. C’est le réalisme en général qu’il faut mettre en cause. »
Le réalisme en général, c’est-à-dire la totalité phénoménologique de la réalité car selon Merleau-Ponty, ce qui importe c’est « le sens qui transparait à l’intersection de mes expériences et de celles d’autrui, par l’engrenage des unes et des autres. » Ce potentiel de significations à découvrir, de champs des possibles, éloigne Merleau-Ponty de Sartre pour lequel « l’homme n’est qu’une situation… Totalement conditionné par sa classe, son salaire, la nature de son travail, conditionné jusqu’à ses sentiments, jusqu’à ses pensées. » (Situations, II) et qu’il ne peut exercer sa volonté qu’en fonction de ce déterminisme. À mes yeux « l’intersection » dont parle Merleau-Ponty éloigne considérablement son existentialisme de celui de Sartre. Je ne sais s’il a perdu vraiment la foi selon la formule sartrienne que j’ai citée plus haut mais cette notion d’« intersection » a quelque chose de chrétien par-delà la négation existentialiste supposée. Il est évident que nous sommes fondés par un milieu socio-culturel, une langue, une ethnie, une région, un pays. Je frémis d’ailleurs, au passage, de ce que seront les générations à venir sans culture digne de cette appellation, analphabêtisées par une novlangue cybernétique et « SMS-isée », sans aucune idée de l’Histoire et apatrides. De nouveaux mythes apparaîtront. Néanmoins, ne croyant pas en une volonté pure, encore moins en une volonté de volonté, je reste persuadé que l’homme a le choix et la capacité de se dépasser en créant et en se créant, aussi, soi-même. En poursuivant l’écriture de ce qui a été écrit précédemment.
Dans la nuit des temps à l’instant même du big-bang l’univers a-t-il eut la volonté d’advenir pour que ce caillou bleu advienne à son tour et que la conscience émerge du dehors de la valse des étoiles dans le déploiement de l’infini ? La volonté de l’univers ou bien celle de Dieu ?
Curieux comme la vie des bactéries incite les scientifiques à parler, les concernant, déjà, de « vouloir vivre ». De ce « vouloir vivre » primitif (comme un premier pallier à un programme d’hominisation ?), essentiel à toute matière organique de base, s’est dégagé au fil du temps la volonté qui a tendu vers une indépendance plus grande, rêvant même d’atteindre à l’indépendance du pur esprit. Mais la matière, la chair ont de curieuses raisons et, quant à moi, je bande souvent, et sans volonté, de façon purement mécanique, malgré moi. Nietzsche, comme toutes les grandes sagesses, a tenté de penser un être parvenu à un ultime niveau de possession de soi capable de chevaucher son destin avant que celui-ci ne le chevauche. Selon mon ami Pierre c’est une chimère. Et une chimère est difficile à appréhender, c’est dans sa nature, alors sa dissection semble encore plus compromise. Notre esprit est aussi, ne l’oublions pas, une lourde incarnation, modelée par un environnement dont nous ne pouvons faire l’économie de la considération. Information esprit-corps, corps-esprit ; affects, organisme. Le « vouloir vivre » devenu volonté créatrice de civilisations, se perd parfois, s’immobilise, se sclérose, se noue. La volonté a des anomalies de fonctionnement. D’ailleurs, quand je parle de volonté, je ne la conçois pas comme un ordinateur froidement calculateur. Je laisse ces fantasmes aux tyrans et aux despotes, la pureté n’est pas de mon ressort. Cette volonté de puissance est, à mon sens, destructrice. Loin de vouloir faire croire que la volonté annihile les puissances divines ou démoniaques qui tentent perpétuellement de nous façonner, je crois plutôt qu’elle les organise, les met en ordre et les utilise pour augmenter la conscience sous le couvert de la raison. Les personnes volontaristes vivent d’ailleurs un apprentissage sans fin, je n’ai pas peur de le dire : une initiation.
J’ai un côté taoïste aussi. La volonté ultime ne serait-elle pas dans le fait de non pas être apte à prendre une décision tranchante ou d’entreprendre une action éclatante mais bien plutôt dans la capacité à organiser les choses, sans même employer la force, sans même la montrer, selon une pente naturelle et ordonnée ? Nous avons tous des instants de volontarisme évidents, lorsque les circonstances de la vie l’exigent et qu’il faut pouvoir faire face. Mais la plupart du temps la volonté se dissout dans une attitude programmée par des habitudes réfléchies qui deviennent vite des banalités irréfléchies, par des sentiments et des opinions balisées. Ce cercle existentiel vulgaire est bien plus puissant que les éclats rayonnants et les explosions volontaristes. La volonté étant liée à la raison, c’est dans ce cercle quotidien qu’il convient aussi de la travailler et de la faire surgir.
« L’empreinte chez l’homme n’est pas un déterminant absolu comme le croyait Lorenz puisque chaque stade de son développement est gouverné par des déterminants de nature différente. Encore faut-il qu’à chaque niveau de la croissance le cerveau établisse des transactions avec les enveloppes sensorielles, verbales et culturelles. » (Boris Cyrulnik, De chair et d’âme)
« L’intersection » dont parlait Merleau-Ponty.
En 1940, il y avait 2500 habitants à Dieulefit, un village en Drôme provençale. Durant l’occupation le nombre d’habitants monta jusqu’à 5000. À la mairie de Dieulefit on fabriqua de faux papiers. L’école accueillit des enfants juifs, puis leurs parents arrivèrent aussi, enfin un nombre considérable de peintres, de poètes, de penseurs, de photographes, de médecins. Tous Juifs. Le village doubla sa population dans le miracle d’une résistance silencieuse qui ne fit pas la moindre vague. Les 2500 habitants de Dieulefit envahis par 2500 Juifs pourchassés ne dénoncèrent personne. Le village entier de Dieulefit fut un village de justes qui surent probablement l’importance de « l’intersection » qu’évoquait Merleau-Ponty avec justesse. Durant 4 ans Juifs et villageois vécurent en bonne intelligence par la grâce de Dieu. Pierre Vidal-Naquet, réfugié dans le village durant ces années sombres, parle même de Dieulefit comme de la « capitale intellectuelle de la France » tellement les intellectuels de sa communauté s’y sentirent bien tandis qu’au dehors de ce cercle régnaient la grisaille et se propageait la moisissure.
Je ne sais pas qu’elle fut la nature de l’empreinte des Dieulefitois et dans quelle mesure on pourrait dire que les décisions du moindre villageois furent prédestinées. Je pense qu’il a fallu exercer un libre-arbitre digne de ce nom pour prendre les décisions qui s’imposaient et traverser les quatre années d’une France collaborationniste dans un mutisme angélique sans attirer la moindre attention. Que les SS eurent découvert les agissements de ce village et Oradour-sur-Glane passerait pour un pétard mouillé. Libre arbitre mais volonté aussi et résistance ordonnée pour que chacun collabore à la résistance en question. Confronté à des situations extrêmes la vie devient une conquête permanente jamais fixée d’avance ni par nos gênes, ni par notre fondation psycho-socio-familiale. Rien n’interdit l’évolution sur le champ des possibles. Et chaque saut qualitatif arrive en temps et en heure au terme parfois d’une vie de préparation dans une banale quotidienneté.
« Quel est le grand dragon que l'esprit ne veut plus appeler ni Dieu ni maître ? "Tu dois" s'appelle le grand dragon. Mais l'esprit du lion dit : "Je veux".» Friedrich Nietzsche Ainsi parlait Zarathoustra
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24/04/2008
Démerde-toi Camarade
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Aux pires instants de ma vie j’ai brûlé tant de feuillets épars, déchiré des cahiers maudits, égaré volontairement des carnets confidentiels. Je me suis allégé comme j’ai pu, pour ne pas devenir fou. Parfois des phrases me reviennent, des mots écrasés, des vers délabrés qui me surprennent comme une lointaine musique dont je n’arrive pas à déterminer le titre et l’auteur, jusqu’au moment où, surpris, je réalise que ce sont mes mots à moi, mes maux jamais vraiment guéris, qui remontent comme de lointains vestiges. Oui. Dans la sincérité la plus absolue possible on finit toujours par tricher pour ne pas avoir à couler dans les abysses. Profond, profond, profond sous le niveau de conscience un démon redoutable mène la danse qu’il veut. Démerde-toi Camarade.
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23/04/2008
Déjà le 23 Avril...
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Déjà le 23 Avril. J'ai le sentiment d'être au lendemain du 1er Janvier. Wagons de jours qui passent. Les voeux sont morts et enterrés. Bonne année, bien-sûr. Identique rengaine qui se répète d’année en année. Souhaiter quoi à qui ? Les mêmes banalités à n’en plus finir. En début d’année on mesure surtout tout ce qu’on n’a pas su faire, tout ce qu’on a pas su entreprendre pour atteindre un but qui ait de l’épaisseur lors de l’année écoulée. On brûle, de toute façon, sa vie comme on peut, vous permettez ?
Parfois je me dis, sans blague, que toute ma vie fut une série de cuisants échecs. Il n’y aurait mon couple et mes enfants, je n’aurais qu’à m’autoriser à sombrer dans le nihilisme le plus radical. Je me torture tout seul à trouver un sillon lumineux à cette dépravation hasardeuse qu’est ma vie, un bouquet de Rédemption. Pas même un bouquet, juste une pétale. Une pétale de Rédemption qui m’allégerait le corps et l’âme. Je ne dis rien, mais intérieurement je rumine comme un vieux fou (que je suis probablement déjà) quémandant un peu de repos.
Dormir longtemps, d’un sommeil serein et profond, sans alcools, sans substance autre que celle de la sève vivante que je ne parviens plus, depuis bien trop longtemps, à capter, à sucer comme une glace de l’enfance ou comme des seins de femme dressés tels des autels, délicats et durs, suc de l’abondance. Dormir d’un sommeil calme, léger. Un sommeil d’eau limpide. Un sommeil aquatique clair, reconstitutif de mes dérives terrestres désastreuses.
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21/04/2008
Les cadres aussi sont mortels
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Je me surprends, vraiment, quand dans le calme je me considère avec distance, à ne pas savoir comment ni où je parviens à puiser la force pour affronter la bêtise quotidienne de mes collègues de travail et de mes supérieurs hiérarchiques qui n’ont rien de supérieur et de hiérarchique que le statut. Recevoir des ordres de ces pauvres satisfaits qui se branlent juste de se savoir là où ils sont est un enfer pour moi. Bien entendu je me fais une raison. Il faut toujours se faire une raison, seul moyen de survivre à la crasse mentale qui m’assiège au jour le jour. La manière qu’a "untel", ô triste cadre, « cadrillon de service » empreint de félicité sociale de me demander chaque jour si « ça va ? » et de me lâcher quelque information professionnelle plus pour afficher devant moi sa maîtrise, oui, la maîtrise qu’il a de sa vie, de son travail, de son accomplissement, que pour être dans l’échange et le partage humain est d’un comique malheureux. Du vent tout cela, mon pauvre trouduc. En temps voulu le sol se dérobera sous tes talons, ou alors tu te retrouveras assailli par les vagues et tu n’auras plus pieds. Je sais ce qu’il pense, c’est écrit dans ses yeux vides qui ont même perdu la verve adolescente qu’ils recelaient il y a encore 5 ou 6 ans de ça : « alors lecteur de Nietzsche de mes deux, seigneur de pacotille, tu as lu 1000 livres que je ne pourrais même pas concevoir mais je suis CADRE A LA FNAC et toi un magasinier sinistre, avec ta vie de merde, tes soucis de fric et ta grande gueule qui ne peut que te desservir. J’ai réussi à éloigner qui il faut de toi, de ton sombre labyrinthe, de tes idées néfastes. Je suis vainqueur par K.O. technique et c’est tout ce que tu mérites, que je te le rappelle à chaque fois que je te croise. »
Oui oui oui, "machin", c’est bien.
J’imagine très bien les chuchotements, à mon égard, cinq jours sur sept, quand à la cantine je m’assois seul avec mon plateau, accompagné de Roger Nimier, Edouard Mörike ou Barrès. Ça doit se concentrer pour ne pas avaler de travers et puiser quelque satisfaction intérieure pour se donner une conscience convenable face à son reflet dans le miroir des chiottes de l’entreprise. Ah ! Ils peuvent tous se targuer d’avoir réussi la saison, d’avoir réceptionné et servi la marchandise en temps et en heure, la prime d’intéressement, la prime de participation n’en seront que plus convaincantes. Ils se foutent du Peintre Nolten ou de savoir si Les épées brillent encore au sommet de La Colline inspirée. Ils veulent du CASH, des divertissements et la fausse assurance qu’ils tiennent leur vie en laisse. ABSURDE. Ils sont tellement mortels.
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20/04/2008
Point Mort...
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Être brûlé par ces lectures dont les mots tissent une trame à chaque fois singulière, à chaque fois nouvelle qui m’érige un peu plus loin, un peu plus haut hors la glèbe du potier. Je n’ai rien d’autre, ma fatigue mise à part.
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10/01/2008
Vivant - II -
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Attendu que l’homme est un être scrutant l’horizon, aussi bien parce que Dieu aurait mis le goût de l’Infini dans son cœur, que parce que notre village mondial cherche à le nomadiser envers et contre tout, l’imminent et le prochain ne requièrent point son attention. Le proche se dérobe à sa pensée. L’immédiat est absent. Il le traverse en aveugle.
De même, l’Antique Fondation (murs de millénaires comme des murs de marbre, massifs, lisses, de cette lourdeur protectrice infranchissable) agrée de son silence notre oubli. Nous avons perdu les premiers matins du monde, quand l’Homme, probablement, estimait son souffle.
De l’Athanor de sang et de Glèbe fûmes tirés, promesse brisée comme une rose des sables.
Ancestral et muet, le soubassement même de notre résidence résignée ne collabore-t-il pas à cette amnésie ? Force qui nous balaye au lieu de nous ancrer.
Car il y a une dimension opaque qui perce, par moments, un flux qui vient poindre, obscurément, une présence qui s’absente, retirée du monde et de nous-mêmes, dont on devine la subtile émanation.
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Lectures du moment :
*La Colline Inspirée de Maurice Barrès
*Récits d'un pèlerin Russe (Auteur Russe anonyme - 19ème Siècle)
*L'Absurde et la Grâce de Jean-Yves Leloup
Bande son :
*The Mission : Carved in Sand
*Frank Marino and Mahogany Rush : Mahogany Rush IV
Citation du jour : « Ce sont les paroles les moins tapageuses qui apportent la tempête, et les pensées qui mènent le monde viennent sur des pattes de colombe. » Friedrich Nietzsche (Ainsi Parlait Zarathoustra)
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09/01/2008
Vivant
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À tout j’ai subsisté et je demeure. Ma durée s’inscrit. Mon fardeau m’a sculpté. J’ai contourné les écriteaux et panneaux de toutes sortes
qui énoncent la sagesse législative :
« Interdiction d’empoigner !
Il est proscrit de hurler !
Crachats exclus !
Regardez vos chaussures !
Les aboiements sont pour les chiens ! »
J’en ai ri sous le soleil de Dieu, en me frottant la panse contre des ventres si doux. Ô mes suaves, ô mes perverses. Des baies prohibées dégueulaient une lumière crue. Je dansais après avoir chié à la belle étoile, le cul dans la rosée avec mes couilles alchimiques. Mon vit boursouflé par la verve concrète, des chiennes lubriques me faisaient de l’œil avec leurs croupes soumises.
Les reins défoncés par la fatigue d’être, je bondissais néanmoins d’esquif en esquif. Je mettais les voiles, les guibolles autour du cou, en bouffant du vent à chaque enjambée, à chaque coup de rame, le cœur en sueur, le corps ensanglanté. Il est bon de s’élancer pour nulle part. L’Errance et les fièvres. Sans dire adieu. En mâchant un brin d’herbe. La bouteille de rosée dans la besace. Et l’haleine à fromage.
Dionysos gambadant tantôt à mes côtés, tantôt devant moi, m’ouvrant le chemin. Pèlerin sans ambages. Charmeur de serpents. Va-nu-pieds séraphique. Aux ordres de personne. Encore moins d’une femme. Le couteau dans la botte. Le souffle de gitan.
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Lectures du moment :
*La Colline Inspirée de Maurice Barrès
*Récits d'un pèlerin Russe (Auteur Russe anonyme - 19ème Siècle)
*L'Absurde et la Grâce de Jean-Yves Leloup
Bande son :
*Ted Nugent : Spirit Of The Wild
*Neil Young and The Crazy Horse : Re-ac-tor
Citation du jour :"Nul ne ment autant qu'un homme indigné." Friedrich Nietzsche
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20/09/2007
Écrire - V
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Entre Varna qui se demande si je ne me pose pas trop de questions sur l'Écriture pour oser écrire...(Voir ici...) et Saneptia qui me met en garde contre l'emphase...(Voir là...)... j'ai décidé, bien entendu, d'être encore et toujours dans le questionnement et l'écriture, fut-elle qualifiée d'emphatique, à mon modeste niveau. Mais en auriez-vous douté ?
Ce n’est pas la première fois que l’on sous-entend, autour de moi, que je me pose un peu trop de questions en matière d’écriture. Pour ce qui est de la critique littéraire, je n’ai pas de culture véritablement assise et la sémantique, dans mon cas, est synesthésie du Verbe. Mais même la synesthésie doit faire sens et ne pas se parer d’un hermétisme gratuit. Rimbaud. Artaud. Lautréamont. Baudelaire et ses correspondances. Les formes, le fond, l’inspiration se percutent, se répercutent, se déclarent et se professent, certifient quelque chose qui va au-delà. Au-delà de quoi ? Au-delà de cet espace-temps qui me porte, vers Le Lieu et La Formule.
Il est exact que je ne suis pas prêt à écrire, c’est précisément pour cela que j’écris, sinon je n’écrirais certainement pas. Je serais, une fois prêt, comme un Verbe incarné ?
Non… je ne suis pas prêt.
Il est exact, aussi, que faibles sont mes certitudes… pour tout un tas de raisons. Passons.
J’admire ceux qui ont tranché et assis ne bougent plus, satisfaits, s’agitent sur place et, s’agitant sur place, croient parcourir l’univers. Je les admire car j’aspire moi aussi, de temps à autre, à un peu de repos. Être là, en le point nodal qui les fonde, les affirme, et les projette, parés d’une force que je n’ai pas, comment me mesurerais-je à eux, moi qui ne suis qu’un pèlerin dérivant de questions en questions ? Peut-être suis-je trop « juif » pour eux ? Peut-être ma culpabilité est-elle trop innocente aussi ? Peut-être suis-je trop nomade ?
Après son baptême, Jésus, le Verbe en personne, partit jeûner 40 jours au désert pour que le Malin le tente. Lorsque le Verbe incarné se confronte aux 1000 et 1 questions de sa part « humaine trop humaine », qui suis-je, moi, pauvre glèbe, pour m’affirmer seigneurial ?
J’écris, sans aucune autre prétention que celle de survivre. Ça aide. C’est déjà pas mal par les temps qui courent. Mais, bien entendu, même si mon blog est une part de mon autobiographie (infime… sachez-le), même s’il est le reflet de mes réflexions, de mes lectures, du parcours de mon Corps à travers ce Temps et cet Espace, je ne souhaite en rien faire croire que les désastres du monde tournent autour de mon nombril. J’écris juste pour avoir un peu d’air pur dans cette fournaise infernale. Et si quelqu’un d’autre reçois un peu d’air pur à la lecture de mes petites brèves, de mes humeurs littéraires ou de mon « écriture en acte » j’en suis plus que satisfait et m’en contente avec jubilation.
Mais avant tout, Montaigne l’a très bien dit, écrivant on se sonde, on se sculpte, on se découvre, on se bâtit. Je me détermine par ma quête perpétuelle dans la conscience que j’ai de ma durée, dans ma capacité ou absence de capacité à réagir, agir, me soumettre et m’affirmer face aux représentations de mon Espace et de mon Temps et aux manières que je trouve (il s’agit de tenter constamment de les renouveler) à investir cet Espace et ce Temps comme des territoires de bonheur et de litige. Ici la langue est primordiale car dés l’instant où elle me structure, me faisant m’élaborer dans une relation vivante avec moi-même, mes semblables, elle passe vite le stade de l’instrument, de l’outil permettant une structuration individuelle et sociale, et devient une altération de mes perceptions immédiates m’ouvrant mille portes dérobées vers… l’INTIMITÉ DE L’ÊTRE… canal me reliant au monde, à la communauté, au Logos révélé… la Langue devient une révélation. Et soudain, tout se détruit et se crée, se fait… rien n’est maintenu, tout est illusoire, permanent… se transforme sans se perdre, car la Langue, ici, là, hier, maintenant, demain, toujours… comme existant par elle-même, au delà du livre et de ses phrases –ô Voluptueuses Phrases– dans la texture même du Réel demeure, se perpétue, s’élabore et change.
Écrire c’est parfois pénétrer une pièce, une chambre baignée de lumière où l’on voit se soulever la poussière et cette poussière pénètre les lignes de l’écrit comme des trophées arrachés à la pénombre, voire aux ténèbres ! Poussière d’Or. Le Pouvoir des ténèbres, le Pouvoir de la Lumière s’échangent et s’intervertissent remarquablement : la Lumière parfois nous aveugle, là où la Ténèbres vient à nous éclairer.
Écrire, c’est ressentir le mouvement interne, lent et affirmatif des plaques tectoniques qui envers et contre tout avancent. Combinaisons dévastatrices du centre, ses champs multiples en liaison nerveuse avec son épicentre gravitationnel creusant un peu plus loin la boursouflure inévitable, existentielle, de la profondeur. Abcès appelé à exploser là où on ne l’attend pas toujours. Au sommet de l’accouchement douloureux ou joyeux, ou joyeusement douloureux, ou douloureusement joyeux, par le Magma apparaît le poème, le souffle, la Stance Vivante. Et malgré moi, croyez-le bien. J’écris, oui, mais ce n’est pas moi, c’est l’Autre en moi, l’Ange qui affrontait déjà Jacob.
Vient, après, le sentiment d’être un assentiment incarné. Le goût des origines et du futur assiège mon palais. Sel et miel et vin et lait. Chairs.
Transfigurer la douleur en Extase Incarnée. Me tromper parce que JE SUIS. Jouir d’Être, bien sûr.
Saint-Exupéry dans « Citadelle » : « Mais il est des heures où le marin s’interroge :"Pourquoi la mer ? " Et l’époux : "Pourquoi l’amour ?" Et ils s’occupent dans l’ennui. Rien ne leur manque sinon le nœud divin qui noue les choses. Et tout leur manque. »
Et il dit aussi plus loin : « Ceux-là qui mélangent les langages se trompent, car, certes, il peut manquer ça et là une épithète comme d’un certain vert qui est celui de l’orge jeune et peut-être la trouverai-je dans le langage de mon voisin. Mais il s’agit ici de signes. Ainsi puis-je désigner la qualité de mon amour en disant que la femme est belle. Ainsi puis-je désigner la qualité de mon ami en parlant de sa discrétion. Mais ainsi je ne porte rien qui soit mouvement de la vie. Mais considération sur l’objet tel que mort. »
Pourtant les questions s’imposent au pauvre ermite sur son chemin de Damas. Et qu’est-ce donc que l’écriture si ce n’est un autre chemin de Damas qui peut aveugler pour éclairer plus en profondeur et tenter de défaire les litiges du Langage, des concepts, des pensées emmêlées les unes aux autres.
Écrire c’est parvenir à danser dessus le gouffre avec l’Infini, le Néant, le Singulier, le Multiple et s’emparer de la Vie par-delà la morne bassesse sociale, quotidienne, figurative, comédienne. Redevenir le metteur en scène et le narrateur de sa langue, saisir, enfin, le feu qui consume tout. C’est emphatique, dites-vous ?
« Les livres tournent sur eux-mêmes, sortis des noms propres comme des langues de feu, et ces mêmes langues de feu sortent d'elles-mêmes et viennent se dire à moi. Ce sont des paroles ailées toute la nuit, les livres défilent et leur voix sort du volume en panaches entrelacés, comme une neige douce, comme des phylactères. Ces phrases volantes composent bientôt, éployés en ramures qui me couvrent le corps, un lierre vert et frais qui m'embrasse, et par lequel je respire l'effluve inconnu des plus anciennes beautés : à mesure que fleurit le lierre en moi, et que mes phrases aux siennes s'enchevêtrent pour ne plus bientôt faire qu'une seule plante grimpante, je descends les siècles; mes phrases s'offrent avec l'application du buisson à rejoindre cette région peuplée de noms propres où étant reconnues, agrées, leur descente s'inversera : avec des tremblements de joie continue, elles se feront la courte échelle, elles grimperont, bourgeon sur bourgeon, afin d'atteindre, en bas ou en haut peu importe, plus loin en tout cas que ces limites vers lesquelles le désir humain aime à lancer ses filets, à ce nulle part où les phrases éclosent, sans nous, sans personne, et d'où elles nous sont renvoyées à travers le temps, signées par l'un, signées par l'autre, qui se saluent depuis toujours et se parlent dans le lierre dont la feuillaison prolifère. » Yannick Haenel (Introduction à la mort française)
Ah ! Ces emphatiques !
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Lecture du moment :
*Le peintre Nolten d'Eduard Mörike
Bande son :
*Ronnie Montrose : Speed of Sound
Citation du jour :
"I hurt myself today
to see if I still feel
I focus on the pain
the only thing that's real
the needle tears a hole
the old familiar sting
try to kill it all away
but I remember everything
what have I become?
my sweetest friend
everyone I know
goes away in the end
you could have it all
my empire of dirt
I will let you down
I will make you hurt
I wear my crown of thorns
on my liar's chair
full of broken thoughts
I cannot repair
beneath the stain of time
the feeling disappears
you are someone else
I am still right here
what have I become?
my sweetest friend
everyone I know
goes away in the end
you could have it all
my empire of dirt
I will let you down
I will make you hurt
if I could start again
a million miles away
I would keep myself
I would find a way"
Trent Reznor, la chanson "Hurt" du groupe NIN, dont je conseille aussi la version bien incarnée de feu Johnny Cash.
20:29 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : Écrire, Yannick Haenel, Saint-Exupéry | | del.icio.us | | Digg | Facebook
28/08/2007
Eve/Lilith
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=
La Femme. Cette Volonté démesurée pour obtenir ce qu’elle veut. Salope calculatrice. Même inconsciemment. Surtout inconsciemment, c’est sa profonde nature. Elle sait être dictatoriale et despotique. Quand elle perd la tête elle ne s’en rend même pas compte. Objet tout désigné pour les névroses et l’hystérie. Un homme un peu clairvoyant peut en faire ce que bon lui semble. Exterminatrice, elle devient facilement proie lascive à son tour. Mais si on lui affirme un semblant de résistance, quand elle exulte sur son trône impérial, elle explose avec une telle force. Et cette force n’en est pas une. C’est juste une très forte énergie. La Force de la Femme vient d’ailleurs. Ou plutôt, elle vient, cette force, de cet endroit même, lorsque, enfin, le ménage y a été fait. Car la Femme semble être le terrain propice pour les hallucinations de toutes sortes. Un remue-ménage hormonal constant. D’une redoutable curiosité quand elle ne sait rien, elle en vient à oublier ce qu’elle sait quand elle sait tout. Un véritable fatras organique où se tissent mille problèmes moraux quand, passionnée, elle met en marche avec une fureur tout juste contenue, son désir, le flot de sa vulve, pour obtenir ce qui lui incombe. Destructrice.
07:25 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : Femme, Eve, Lilith | | del.icio.us | | Digg | Facebook
05/08/2007
Possession - II
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=
Je respire encore malgré la transe intérieure qui me défait.
03:10 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Écrire, Possession | | del.icio.us | | Digg | Facebook
04/08/2007
Possession
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=
Ma main se saisit du stylo. Le regard se perd. Dans mon cercle visuel et tactile l’action prime. Je crois que ça y est : quelque chose de terrible, de violent est en train d’éclore et j’ai cette force en moi pour recevoir même l’horreur.
20:10 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Écrire, Possession | | del.icio.us | | Digg | Facebook
05/07/2007
Dieu... ce Scientifique - II
Les perspectives qu’ouvrent les théories de Bohm sur la médecine, les arts, les échanges humains, sont incroyables. On se sent connectés à l’ensemble, tout en se distinguant de la masse. Singularité faisant partie du grand Tout mais non dévorée par elle. C’est, il me semble, ce qu’ont éternellement exprimé les grands Artistes, les grands Religieux au cours des Siècles. L’Art prend à nouveau une profonde signification au contact de cette Théorie Quantique dont il se nourrit. De même la Religion.
Il est évident que l’Art Abstrait, le Surréalisme, par exemple, ont pressenti l’approche de cette nouvelle Révolution Copernicienne que la mentalité ultra-traditionaliste limitée et tournée vers elle-même, vers son petit nombril, a rejeté avec un dédain bourgeois. Or, comme le disent si bien les Kabbalistes, la tradition authentique veut la révolution, l’avancée, le progrès vers la source avec respect total des racines, non l’écart fondamentaliste ouvert ou… masqué ! Les textes anciens, la parole Divine, quelle qu’elle soit, veut, exige, ordonne : LA SCIENCE ! Tout le reste est ténèbres.
Nous sommes véritablement tournés vers le pauvre matérialisme du 19ème Siècle. A l’heure de la Valse Quantique. C’est lamentable.
20:55 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Intuition Globale
Mon problème c’est bien cette inaptitude que j’ai, que j’ai toujours eu, à approcher les mathématiques et la physique à une moindre échelle. Alors, amis lecteurs, je ne vous parle même pas de la physique quantique. De quoi, en effet, devenir fou. Cependant, j’ai très bien saisi intuitivement un certain nombre de postulats et il ne me manque plus qu’à mettre des mots sensés dessus pour les formuler à mon niveau. Bien entendu, je ne veux pas me ridiculiser en me prenant pour un Scientifique, chose que je ne suis pas et ne serais jamais. J’ai juste besoin de réponses, ou plutôt d’orientations, concernant mon difficile cheminement sur ce globe, de ma naissance à ma mort inévitable prochaine.
07:40 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
03/07/2007
Dieu... ce Scientifique
Très curieusement, cet intérêt pour la science quantique, alors que je n’entrave pas grand chose aux simples Mathématiques, me plonge dans une sorte de confiance assez religieuse. Comme si ce vieil adage Hindou : « Rien ne se perd, tout se transforme. » prenait enfin une dimension rationnelle. Je ne sais plus qui a affirmé qu’un peu de Science éloignait de Dieu et que beaucoup de Science y ramenait, mais cela prend une telle évidence.
06:40 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (23) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
02/07/2007
Matière... Esprit...
En fait, plus on pénètre dans la matière , plus on s’aperçoit de la subtilité de celle-ci ! Au niveau quantique les lois changent et deviennent imprévisibles. Les frontières entre ondes et matière ne sont plus aussi prononcées qu’à notre niveau macroscopique. On baigne dans un monde ou, semble régner l’information. Ou plutôt, celle-ci semble avoir une primauté de premier ordre. C’est-à-dire que tout est en relation avec tout. Tout communique avec tout. Nous même sommes un hologramme. « Ce qui est en haut est en bas. Ce qui est en bas est en haut. » dit la tradition.
17:00 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
01/07/2007
Amen
Les travaux de David Bohm. La physique quantique et ses ouvertures incroyables sur les intuitions religieuses qui ont illuminé l’Histoire de l’Humanité. Ce qui est incroyable c’est de voir à quel point nous sommes passés à côté de quelque chose de fondamental depuis une centaine d’année. Au début du 20ème Siècle les bases de la Physique Quantique ont été posées par une poignée de conquérants abordant un continent totalement vierge car… paradoxal ! Il est évident que si on avait organisé notre perception de la réalité autour de ses nouvelles théories, le sort de l’humanité aurait changé du tout au tout. L’Univers comme Unité Insécable et Holographique rejoint en bien des points les intuitions (ou révélations) du Bouddhisme, de la Kabbale, de la gnose. Je suis bouleversé par ce lien concret entre Religion et Science. J’ai le sentiment d’être ensemencé !
07:45 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
29/06/2007
Ars Magna...
La Présence en moi de quelque chose de difficile à cerner. Bouillonnement qui relève à la fois du meilleur comme du pire. Comme si une transformation radicale allait m’entraîner dans sa spirale. Quelque chose de la sorte. Ce n’est pas la première fois que j’éprouve ce genre de sentiment complexe et il ne s’est pas toujours passé quelque chose. J’ai l’impression d’être un œuf en gestation.
07:45 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
28/06/2007
"Combat... avec le Démon..."
On ne se remet jamais de sa venue au monde. On cherche toute sa vie la respiration paisible qui effacera la violence et le mystère de ce jour. Mais dés nos premiers pleurs nous héritons de tout ça, sans le vouloir vraiment, malgré nous, et toute notre vie nous devons le porter. Tout ce bordel. Et toute notre vie nous apprenons à nous en débarrasser et à n’en conserver que la meilleure part. Du moins pour ceux qui se sentent concernés. De nos jours, pour y parvenir, nous devons nous créer de toutes pièces un « No man’s land », un « Underground ». Et c’est difficile. Avoir part à son intimité profonde est de plus en plus difficile – les endroits se fondent les uns dans les autres de manière chaotique. L’image n’est pas claire. Quand elle a l’air claire elle manque de précision. Tout semble devenir plus petit. Plus bas. Accessible à tous. Lieux communs. Temps. Espace. Mots. Maux. Tout se réduit. Adieu ô Nuance ! La Globalisation nous écrase. Adieu ô Singularité. Marcher tel Rimbaud, tel Jim Morrison ? Fini tout cela. Il s’agit à présent de se taire (pas même d’un noble silence), demeurer assis dans une attente dépourvue d’objet, cligner des yeux devant la vache bariolée. Mourir à petit feu en souriant.
« It’s better to burn out than to fade away. » Neil Young
L’Ordre reviendra. Affaire de temps. Tout ce qui arrive se devait d’arriver. Le yin et le yang travaillent en synergie qu'on le veuille ou non. Tout le reste n'est que de la parlote, je trouve, des œillères qu'on se met. En gros ça sécurise, mais ça éloigne de la Véritable Vie ! D'où des incompréhensions dans les meilleurs des cas...et des massacres et des génocides dans les pires !
10:15 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
27/06/2007
"Love me tender, love me true..."
D’une façon générale on forme un couple en espérant qu’il est et demeurera une construction fixe, inaltérable, immuable. Or, les premiers meubles installés et les premiers vêtements rangés dedans, les premiers draps inaugurés dans le nid douillet (home sweet home), les premiers petit-déjeuners pris ensemble entre quatre yeux pétillants, le couple change déjà, n’est plus le même. On peut se faire des déclarations d’amour quotidiennes, se promettre la Lune à défaut de Mars, dire « toujours » et « rien que toi », chercher la fusion, la routine telle une valse enivrante (mais d’un mauvais vin) nous fera effectuer les mêmes gestes, adopter la même attitude avec constance et sans discernement, distribuer les mêmes caresses, éprouver les mêmes désirs, et nous nous mentirons en très bons comédiens, parfois même en excellents acteurs, en nous persuadant mutuellement que nous sommes identiques au premier jour béni des dieux et égaux à nous-mêmes. Faux, bien-sûr. Le temps nous change. Le temps change l’autre. Nous nous réveillons un jour à côté d’un ou d’une inconnu(e). Il ou Elle nous a échappé. Il ou Elle nous échappe encore. Nous redoutons l’inconnu. Nous quémandons avec nostalgie le retour de la routine salvatrice. Mais la Vie balaye ça d’une simple pulsion. Une pulsion vitale, pour être plus précis.
La vérité c’est qu’un individu est en constante mutation. Qu’il le veuille ou non. S’il se refuse à cette évidence, le cancer le guette. S’il s’accroche à ce qu’il croit acquis, le retour de manivelle sera foudroyant. Il y a LUI, il y a Elle. Le couple est encore une troisième entité qui devrait trouver une dynamique et l’appliquer, y répondre, se construire ainsi dans le changement, le dialogue constant, la redéfinition commune de règles en perpétuelles avancées. Les envies, les désirs peuvent changer de cibles. Pour l’UN, pour l’AUTRE, pour le COUPLE. Ce sont là trois secteurs qui se doivent de trouver leurs Libertés particulières, leurs confrontations communes d’où doivent aussi émerger des obligations, des devoirs auxquels on ne peut échapper. Un couple qui dure dans la joie est un couple dont les protagonistes savent changer ensemble par le dialogue tel que l'a défini David Bohm.
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Bande son du moment : Le Groupe Black Stone Cherry, album du même nom.
Lecture du moment : "Le peintre Nolten" d'Eduard Mörike
Citation du jour : « Et surtout soyons-nous l'un à l'autre indulgents. » Paul Verlaine (Jadis et naguère)
Humeur du moment : Humeur musicale...
21:35 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Couple, Dialogue, L'Autre, Lui, Elle, Liberté | | del.icio.us | | Digg | Facebook
26/06/2007
Born to Lose... Born to Win...
Les faux dieux s’affrontent dans la joie. Que nous reste-t-il sinon nos yeux pour pleurer ? Les larmes souvent nous empêchent de voir la réalité avec clarté. Le monde est rentré dans une vibration particulière. Une accélération mortuaire est apparue dans le cours de la vie. L’espace des possibles est ouvert, large, comme une offrande qu’il ne tient qu’à nous de prendre.
Il s’agit bien de se mettre le couteau sous la gorge, de s’acculer au mur pour se confronter aux lumières du monde, au HAZAR du MEKTOUB, forcer les faits ou conjuguer avec eux. Exorciser le mal, la ténèbres et la défaite de l’Être.
07:15 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
25/06/2007
Palimpseste
Lorsque l’encre parle, par le souffle de ma main, c’est pour dire le palimpseste de la vie et de sa mémoire. Curieux parchemin toujours maladroitement effacé pour en écrire un autre, puis un nouveau, puis un autre, toujours recommencé. Et cependant, bien qu’avançant vers l’avenir, l’écriture à chaque étape nouvelle cherche à éclairer l’origine, à reconstituer le manuscrit initial.
07:10 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
21/06/2007
L'Oeuvre au Noir...
je me suis battis pour survivre à ma détresse et à ma solitude d’enfant exilé puis d’adolescent perdu une carapace de chevalier bien épaisse qui m’a donné cet air intrépide et indestructible, alors que ma fragilité bien réelle n’a fait qu’augmenter de l’intérieur au cours des années !
L’histoire fameuse du chevalier à l’armure rouillée. Je passe sur les détails, mais la symbolique est forte : Il s'agit d'un chevalier qui par la force a réussi à tout combattre, tout affronter sans sourciller, mais s'est forgé une carapace résistant à toute émotion. Sa force est symbolisée par son armure qui le recouvre tout entier... mais dont finalement, à y voir de plus près, il se retrouve prisonnier. Sa force mentale ne suffit plus pour lui permettre d'avancer dans sa quête. Seuls les pleurs qu'il réussit à verser vont peu à peu rouiller son armure et l'en libérer... Car il s’agit bien de nous libérer de nos émotions, nous montrer tels que nous sommes et nous faire accepter la nudité de ce que nous sommes tels quels ! Autrement dit : je dois me reconstruire de fonds en combles en permanence, là est le challenge. Il ne suffit pas de quelques séances de "bien-être", d’acupuncture et de psychanalyse pour aller mieux ! Il est question d’ascèse !
Car il s’agit bien pour moi, à présent , de lire entre les lignes de mon être et d’y trouver le complément, qui jusqu’à présent m’a toujours échappé, de ce que je suis vraiment ! Sinon comment m’accomplir ?
Il me faut bien faire émerger un être nouveau de mes eaux sombres comme émergerait une nouvelle Tora selon les Kabbalistes anciens !
Des liens essentiels sont là, sous nos propres yeux, et nous ne savons pas les voir, des liens entre notre petit être tourné et retourné sur son propre tourment, sa dépravation ou son extase et l’Être Majeur vers lequel nous aspirons… appelons le : Dieu, ça nous aidera à nous comprendre… mais pour que ce lien, ce canal ou ces canaux soient vacants, disponibles, pour recevoir nos communications qui quémandent, espèrent, désirent, il nous faut bien regarder notre fibre, notre réalité propre en face, et surtout ne rien y changer, n’enlever ou n’y ajouter aucune lettre ! Mais lire entre les lignes ! Le dogme biblique affirme qu’il n’y a pas d’autre Tora que celle transmise par Moïse et accomplie par Jésus-Christ. Comment une nouvelle Tora pourrait donc surgir ?
Nous-mêmes, faits à l’image de Dieu, portons en nous l’Adam primordial et l’Adam-Kadmon, l’ « Homme Total », le « Sur-Homme » de Nietzsche ! Tout cela, pour moi, c’est la même chose ! Pour que cet Adam-Kadmon advienne il nous faut lire entre les lignes de la fibre palpable ET impalpable de notre être ! Lisons ceci : « Voilà ce qui en est : le blanc, les espaces dans le rôle de la Tora proviennent également des lettres. A l’époque messianique, Dieu révélera le blanc de la Tora dont les lettres sont actuellement invisibles pour nous, et c’est ce que le terme « nouvelle Tora » laisse penser. » Cité par Gershom Scholem dans « La Kabbale et sa symbolique ».
De nouveau rouleaux sont promis à l’ouverture !
Sans attendre l’époque Messianique Universelle, il me faut faire venir mon époque Messianique personnelle et intérieure et me reconstruire à partir de ce que je sais, vers ce qui se doit d’être. Simplement !
C’est une ascèse... une ascèse.
07:50 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
20/06/2007
Verbe
Lire la Vie, Écrire la Vie, requiert une attention toute particulière. On peut aussi la déchiffrer au sabre, à la hussarde, qu’importe ! Ce qui compte plus que tout c’est l’embrasement de lumière à atteindre : seule issue salvatrice. Au gré des pages vivantes tournées au quotidien (un peu comme on passerait les grains d’un chapelet dans le creux de sa main comme pour éprouver Dieu sait quoi) on trouve des formulations qui aident à vivre, des vers, des phrases qui participent à la texture même de la réalité. Pierres précieuses placées comme des indicateurs par les chemins ! Je dis « pierres précieuses », mais ces pierres précieuses peuvent être de simples petites pierres blanches sur le chemin d’une sombre forêt issue d’un conte du Pays d’enfance !
Il s’agit tout de même de ne pas perdre le fil d’Ariane, de faciliter le franchissement de la fougueuse rivière qui sépare la rive de ce que l’on sait de la berge inconnue et inexplorée. Nous assistons ainsi en de Royales occasions à l’émergence de l’Être se sachant à la fois créature et créateur de sens par le biais de la parole ! Car la parole n’est pas seulement cet éternuement binaire, ce code social utilitaire qu’elle tend de plus en plus à devenir ! « Yes ! I speak English ! Wall street English ! » dit la publicité ! La parole est ce creuset qui nous projette vers l’infini. Elle peut rendre fou ! Oui ! Elle peut rendre Saint ! C’est un itinéraire de la pensée par lequel la pensée se donne naissance à elle-même de façon renouvelée, constamment. Poésie, hurlement de l’Être, grâce, gloire de l’Être, pulsion vitale, prière, les quatre éléments, espace, temps, espace-temps, courbes, ellipses, stances, déchéance sombre, chant des cordes vocales qui de leurs vibrations magnétiques donnent naissance à un raisonnement supérieur.
07:00 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (3) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
19/06/2007
Athanor
De ce regard jeté en arrière, pour considérer un peu mon parcours, que puis-je conserver ? Où en suis-je ? Qui suis-je ? Qu’est-ce que j’ai créé ? Quelles sont mes convictions ? Suis-je prêt à mourir ? Qu’est-ce que je laisserai derrière moi si je partais ? Ai-je assez donné et reçu d’amour ?
Aurores lointaines je vous appelle.
Pointez vos ailes vers moi.
Baptisez-moi d’une Sainteté d’Or.
Je veux votre vertige. Je veux votre ferveur.
O souffrance d’être ou de n’être pas.
O souffrance d’égaré.
Je m’efforce de lutter à armes égales avec le temps, c’est-à-dire avec la mortalité inéluctable. Seul l’Art me donne cette capacité. Mille et une forces travaillent mon corps et semblent l’anéantir. La purge est de plus en plus difficile. Et je suis fatigué d’en être encore à la catharsis !
09:00 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (4) | | del.icio.us | | Digg | Facebook