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23/10/2014

Je n'aurais jamais attendu qu'un normalien fût à ce point dépourvu de tout pédantisme et qu'un "intellectuel" s'amusât...

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« J'étais émerveillé. Je n'aurais jamais attendu qu'un normalien fût à ce point dépourvu de tout pédantisme et qu'un "intellectuel" s'amusât, avec tant de goût et d'expérience du "monde", à tracer le portrait des Parisiennes frivoles que nous nous trouvâmes connaître tous deux. Brasillach riait beaucoup, et comme j'aime, de tout coeur. Son rire l'ouvrait jusqu'à l'âme et cette âme, entrevue, rassurait, réconfortait, éblouissait. Mais, à mesure que mon nouvel ami parlait, m'enrichissant de dons insoupçonnables, je sentais que je ne pouvais rien lui offrir en retour. Brasillach ne pouvait que donner. Il était cet ami frotté d'huile "qui vous possède et que l'on ne possède pas" dont parle Sénèque à Lazare le ressuscité, en désignant Jésus (dans Le Jardin de Bérénice). Dès notre première rencontre, si frivole, je compris que les sources auxquelles celui qui devait devenir un martyr et un saint puisait sa force étaient d'origine extra-humaine. Un mystérieux noli me tangere flottait autour de ce garçon chaleureux qui ne s'occupait que de moi, le protégeant de toute indiscrétion même amicale, comme les hublots de ses lunettes protégeaient la raison sombre et velouté de ses prunelles. Nous nous levâmes ensemble ; nous entreprîmes une promenade côte à côte, sous le soleil de mai 1937. »

André Fraigneau, En bonne compagnie - Chroniques

 

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Sain d'esprit

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« "Imaginez, une vie consacrée à démasquer des criminels, et insensiblement vous découvrez que les vrais assassins sont ceux pour qui vous travaillez. Vous faites quoi ? Surtout quand tout le monde vous répète de ne pas vous tracasser, que vous ne pouvez rien y changer, que c'était il y a bien longtemps ?"
Elle le regarda différemment.
"Je suppose qu'on devient fou.
— Ou pire. Sain d'esprit." »

Robert Harris, Fatherland

 

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22/10/2014

Je n’ai même jamais vu de foi de cette qualité !

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Isabelle, la soeur d'Arthur

 

« Ma chère maman,

Dieu soit mille fois béni ! J’ai éprouvé dimanche le plus grand bonheur que je puisse avoir en ce monde. Ce n’est plus un pauvre malheureux réprouvé qui va mourir près de moi : c’est un juste, un saint, un martyr, un élu !

Pendant le courant de la semaine passée, les aumôniers étaient venus le voir deux fois : il les avaient reçus, mais avec tant de lassitude et de découragement qu’ils n’avaient pas osé lui parler de la mort. Samedi soir, toutes les religieuses firent ensemble des prières pour qu’il fasse une bonne mort. Dimanche matin, après la grand-messe, il semblait plus calme et en pleine connaissance : l’un des aumôniers est revenu et lui a proposé de se confesser ; et il a bien voulu !

Quand le prêtre est sorti, il m’a dit, en me regardant d’un air troublé, d’un air étrange : "Votre frère a la foi, mon enfant. Que nous disiez-vous donc ? Il a la foi, et je n’ai même jamais vu de foi de cette qualité !" Moi, je baisais la terre en pleurant et en riant. O Dieu ! quelle allégresse ! quelle allégresse, même dans la mort, même par la mort ! Que peuvent me faire la mort, la vie, et tout l’univers et tout le bonheur du monde, maintenant que son âme est sauvée ! Seigneur, adoucissez son agonie, aidez-le à porter sa croix, ayez encore pitié de lui, ayez encore pitié, vous qui êtes si bon ! oh oui, si bon. - Merci mon Dieu, merci ! »

Isabelle Rimbaud, Rimbaud Mourant - Lettre du Mercredi 28 Octobre 1891, à Marseille, d'Isabelle Rimbaud à sa mère à propos des derniers instants de son frère

 

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Votre concubine et de votre fille de joie

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« Bien que le nom d’épouse paraisse et plus sacré et plus fort, un autre a toujours été plus doux à mon cœur, celui de votre maîtresse, ou même, laissez-moi le dire, celui de votre concubine et de votre fille de joie ; il me semblait que, plus je me ferais humble pour vous, plus je m’acquerrais de titres à votre amour, moins j’entraverais votre glorieuse destinée.

Vous-même, en parlant de vous, vous n’avez pas tout à fait oublié ces sentiments dans votre lettre de consolation à un ami. Vous n’avez pas dédaigné de rappeler quelques-unes des raisons par lesquelles je m’efforçais de vous détourner d’un fatal hymen, mais vous avez passé sous silence presque toutes celles qui me faisaient préférer l’amour au mariage, la liberté à une chaîne. J’en prends Dieu à témoin, Auguste, le maître du monde, m’eût-il jugée digne de l’honneur de son alliance et à jamais assuré l’empire de l’univers, le nom de courtisane avec vous m’aurait paru plus doux et plus noble que le nom d’impératrice avec lui ; car ce n’est ni la richesse ni la puissance qui fait la grandeur : la richesse et la puissance sont l’effet de la fortune ; la grandeur dépend du mérite. » (Héloïse à Abélard)

Héloïse et Abélard, Lettres d'Abélard et Héloïse

 

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Aucune idée n'est mortelle

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« Vous pouvez éliminer un livre, vous pouvez éliminer une œuvre, vous pouvez éliminer TOUS les livres, rien n'y fera : aucune idée n'est mortelle, la mort elle-même n'est qu'une idée. »

« L'Islam est paradoxalement l'ennemi à la fois du vieil Occident Chrétien, et celui de la société multicuturelle post-moderne, il nous déteste à la fois comme croisés et comme pédés. »

« L'islam, ce communisme du désert ; le communisme, cet islam sans Dieu. »

« Je parle pour toi, homme de 2099, pas pour les journalistes de Libération. »

Maurice G. Dantec, American Black Box. Le Théâtre des opérations 3 : journal métaphysique et polémique, 2002-2006

 

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21/10/2014

On nous a perfidement dressés à confondre la justice et l'égalité

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« Loin de penser comme nous, à faire de l'État son nourricier, son tuteur, son assureur, l'homme d'autrefois n'était pas loin de le considérer comme un adversaire contre lequel n'importe quel moyen de défense est bon, parce qu'il triche toujours. C'est pourquoi les privilèges ne froissaient nullement son sens de la justice ; il les considérait comme autant d'obstacles à la tyrannie, et, si humble que fût le sien, il le tenait - non sans raison d'ailleurs - pour solidaire des plus grands, des plus illustres. Je sais parfaitement que ce point de vue nous est devenu étranger, parce qu'on nous a perfidement dressés à confondre la justice et l'égalité. Ce préjugé est même poussé si loin que nous supporterions volontiers d'être esclaves, pourvu que personne ne puisse se vanter de l'être moins que nous. Les privilèges nous font peur, parce qu'il en est de plus ou moins précieux. Mais l'homme d'autrefois les eût volontiers comparés aux vêtements qui nous préservent du froid. Chaque privilège était une protection contre l'État. Un vêtement peut être plus ou moins élégant, plus ou moins chaud, mais il est encore préférable d'être vêtu de haillons que d'aller tout nu. Le citoyen moderne, lorsque ses privilèges auront été confisqués jusqu'au dernier, y compris le plus bas, le plus vulgaire, le moins utile de tous, celui de l'argent, ira tout nu devant ses maîtres. »

Georges Bernanos, La France contre les robots

 

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18/10/2014

Léon Bloy : Le Pèlerin de l'Absolu (émission de Télévision de 1970, "En toutes Lettres")

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et

 

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15/10/2014

L'esprit du mahométisme est la persécution et la conquête...

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 Cliquez sur la photo

 

François-René de Chateaubriand

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03/10/2014

La Chine vue par Gustave Le Bon en 1898

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« La Chine n'est pas encore entrée dans le mouvement industriel, mais nous entrevoyons le moment où elle va s'y lancer. On peut alors prévoir qu'avec son immense population elle deviendra en peu d'années le premier centre commercial du monde, le régulateur des marchés et que ce sera la Bourse de Pékin qui déterminera le prix des marchandises dans le reste de l'univers. »

Gustave Le Bon, Psychologie du socialisme

 

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02/10/2014

Collectivisme...

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« Tout individu travaillant à une oeuvre collective au succès de laquelle il n'est pas intéressé fournit un faible rendement. De ce principe psychologique, si méconnu des socialistes, résulte que les entreprises gérées par l'État coûtent cher et rapportent peu. »

Gustave Le Bon, Hier et demain

 

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Rester solitaire

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« Rares sont les hommes osant agir et même penser autrement que leur entourage. Le nombre d'individus ayant des idées originales se trouve toujours pour cette raison infiniment restreint. On ne peut même en posséder qu'à la condition de rester solitaire. »

Gustave Le Bon, La vie des vérités

 

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La Tyrannie...

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« La tyrannie ne surgit et ne s'instaure dans aucun autre régime politique que la démocratie : c'est de l'extrême liberté que sort la servitude la plus totale et la plus rude. »

Platon, La République

 

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Le communisme

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« Le communisme, forme ultime de la puissance du nombre, semble représenter une évolution dernière des démocraties, en attendant leur terminaison par des dictatures personnelles suivant une loi que déjà formulait Platon et plusieurs fois vérifiée au cours de l'histoire. »

Gustave Le Bon, Bases scientifiques d'une philosophie de l'Histoire

 

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Voilà un régime indigeste

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« C’est bien cette indifférence que nous avons retrouvée pour finir. Nos amis sont morts. Nos espoirs vitre reniés. Ceux qui rêvait à l’ordre nouveau connaissent la fraternité des ruines, le déchirement des nations pauvres et les seuls Européens du siècle dans la personne des cadavres sur les décombres. Si les bombardements, la misère, n’ont rien enfanté, d’autres mettent leur confiance dans le travail, l’application, le pacifisme. Ils se réunissent dans des congrès, il votent des mentions d’encouragement à l’Europe.
Ce n’est pas leur faute, sans doute, s’ils sont vieux et un peu ridicules. Ils supplient l’histoire de les exaucer en raison de leur bonne vie et mœurs, comme un impuissant qui réclamerait un enfant de sa femme par ce qu’il a écrit des brochures sur la natalité. Il est certain qu’ils échoueront. Leurs jeunes prédécesseurs, avec leur visage sanglant, méritent mieux sans doute que nos rires. Ils réclament la haine ou la camaraderie, ils ont tout fait pour appeler ses sentiments capitaux. Ils ont perdu.
Voilà que nous autres, dont la France était le seul avenir, voilà que nous avions raison. Nous demeurons au milieu de cet entracte avec un regard étonné. Le sang a séché, les cris se sont éteints dans l’air. Nous comprenons mal la fidélité de nos aînés. Qu’ils vivent aussi pour leurs vieux drapeaux, couvert d’honneurs, couverts de honte et sans profit pour personne, quelle faiblesse ! Et lumière de juin 42 et de l’été 44 se confondent à présent, le désespoir et la chance font une égale balance : nous Rejetons cet équilibre honteux . Vichy, le gaullisme, la collaboration sont rendus à l’histoire.
(...) Trop d’absolu et des mots trop lourds pour les hommes qui les employaient, voilà un régime indigeste. Nous réclamons un peu plus de mesure. C’est elle qui nous guidera. Puisque personne, parmi nos aînés, ne s’en est montré capable, nous voici condamnée à une sorte de prudence envers les événements. »

Roger Nimier, Le grand d'Espagne

 

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Une Mystique...

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« Il est vrai, absolument vrai, qu’aux environs de 1914, nous avons tous senti que le monde moderne était à bout, qu’il criait grâce, qu’il aurait donné tout son fameux progrès pour une mystique. [...] Le monde moderne avait besoin d’une mystique, mais ce sont les dictateurs qui l’ont rassasié, comblé, rempli. »

Georges Bernanos, Les Enfants humiliés

 

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01/10/2014

Machinerie

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« Si le monde est menacé de mourir de sa machinerie, comme le toxicomane de son poison favori, c’est que l’homme moderne demande aux machines, sans oser le dire ou peut-être se l’avouer à lui-même, non pas de l’aider à surmonter la vie, mais à l’esquiver, à la tourner, comme on tourne un obstacle trop rude. »

Georges Bernanos, Le Chemin de la Croix-des-Âmes

 

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Obéissance et irresponsabilité, voilà les deux Mots Magiques

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« La plus redoutable machine est la machine à bourrer les crânes, à liquéfier les cerveaux. Obéissance et irresponsabilité, voilà les deux Mots Magiques qui ouvriront demain le Paradis de la Civilisation des Machines. »

Georges Bernanos, La France contre les robots

 

 

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Une espèce de servage plus inhumain que celui jadis aboli par nos rois

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« Nous n’étions pas des gens de droite. Le cercle d’études sociales que nous avions fondé portait le nom de cercle Proudhon, affichait ce patronage scandaleux. Nous formions des voeux pour le syndicalisme naissant. Nous préférions courir les chances d’une révolution ouvrière que compromettre la monarchie avec une classe demeurée depuis un siècle parfaitement étrangère à la tradition des aïeux, au sens profond de notre histoire, et dont l’égoïsme, la sottise et la cupidité avaient réussi à établir une espèce de servage plus inhumain que celui jadis aboli par nos rois. »

Georges Bernanos, Les Grands Cimetières sous la lune

 

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30/09/2014

Pour la bourgeoisie contre le peuple

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« On ne nous a nullement élevés dans le respect de la bourgeoisie. Nous savions que la bourgeoisie intellectuelle, comme l’autre, avait constamment sacrifié la monarchie à son avarice, à sa vanité, à une sorte de conservatisme qu’elle prend pour la tradition, qu’elle oppose dans son orgueil ingénu à la tradition des aristocrates.[…] Nous n’ignorions pas que la bourgeoisie s’est perpétuellement interposée entre le peuple et la monarchie, que la monarchie, en 1789 comme en 1830, s’est perdue chaque fois qu’elle a parié pour la bourgeoisie contre le peuple. »

Georges Bernanos, Nous autres Français

 

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Tel est le credo

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« Sur les deux valeurs que prônèrent les anciennes colonies anglaises installées sur le sol du nouveau monde depuis cinq cents ans : le puritanisme et l'optimisme.

Ces deux valeurs se résument en une seule : la jovialité consternante.

Le respect de l'argent, de l'industrie, du profit, de la fécondité, de la reproduction, de la femme, de la santé, de la lumière, des petits, des études, de la victoire, du base-ball, de la vitalité, tel est le credo. Cela ne correspond en rien à ce que les anciens Athéniens avaient désiré désigner deux mille quatre cents ans plus tôt en inventant le nom de démocratie. »

Pascal Quignard, Les Ombres errantes (Dernier royaume, I)

 

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La langue est ainsi menacée d'un grand danger

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« Les plus impudents de tous sont les journalistes, et comme leurs feuilles, grâce à la trivialité de leur contenu, ont le public le plus nombreux et un public qui ne lit guère que le journal, la langue est ainsi menacée d'un grand danger ; aussi émettrai-je très sérieusement l'idée de les soumettre à une censure orthographique, ou de leur faire payer une amende pour tout mot mutilé ou qui ne soit pas usuel ; car y a-t-il quelque chose de plus indigne que de voir des changements dans la langue émaner de la plus basse littérature ? »

Arthur Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation

 

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26/09/2014

Les preuves vibrantes de la vie, l'apothéose de toute douleur, de toute solitude

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« Travaillez, mais travaillez en poète. Ne vous dites jamais : la poésie est un don, qui me sera peut-être refusé. Agissez, devant les livres, devant la vie comme si vous étiez une poétesse, déjà, et vous verrez que rien ne vous sera refusé. Quand un texte vous émeut, souvenez-vous de cette émotion, c'est vous-même : enrichissez-vous de cette révélation, faites-en un sens pour adhérer à tout ce qui vous touche.
Ce n'est pas là une consigne obscure : quand une rencontre, un instant heureux, ont fait battre un peu votre coeur, ajoutez-vous-les, emmenez-les avec vous, rendez-les présents à des émotions nouvelles. Devant un tableau, dont la beauté vous apparaît, ramenez à vous ce souvenir, qui - remarquez-le - vous enveloppe, au lieu de se tapir en vous.
Vivre est un enchantement, quel que l'on soit devenu. Mais vivre est plus beau encore quand on a, comme vous, le privilège d'incarner cette vie... de ne rien peser aux regards.
Et maintenant, je vais reprendre mon air grave et vous reparler de ces poètes que vous allez, un à un, découvrir. Je profiterai des éclaircies qui s'ouvrent dans mes jours pour vous approcher de tous ces écrivains, qui ne sont pas des écrivains, ne l'oubliez jamais - ou qui ne sont tels qu'accessoirement. Ils sont les preuves vibrantes de la vie, l'apothéose de toute douleur, de toute solitude. Le langage n'est pas une vaine suite de mots, il est l'atmosphère même de l'âme ; une aube qui s'élève, non pas du sol, mais de ce que la terre ouvre en nous, au flanc sombre du regard. »

Joë Bousquet, Lettres à une jeune fille

 

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25/09/2014

France Culture (1955) : Joë Bousquet

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et

 

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Les loups et les brebis

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« Après mille ans et plus de guerre déclarée,

Les Loups firent la paix avecque les Brebis.

C’était apparemment le bien des deux partis ;

Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée,

Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits.

Jamais de liberté, ni pour les pâturages,

Ni d’autre part pour les carnages :

Ils ne pouvaient jouir qu’en tremblant de leurs biens.

La paix se conclut donc : on donne des otages ;

Les Loups, leurs Louveteaux ; et les Brebis, leurs Chiens.

L’échange en étant fait aux formes ordinaires

Et réglé par des Commissaires,

Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats

Se virent Loups parfaits et friands de tuerie,

lls vous prennent le temps que dans la Bergerie

Messieurs les Bergers n’étaient pas,

Etranglent la moitié des Agneaux les plus gras,

Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.

Ils avaient averti leurs gens secrètement.

Les Chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,

Furent étranglés en dormant :

Cela fut sitôt fait qu’à peine ils le sentirent.

Tout fut mis en morceaux ; un seul n’en échappa.

Nous pouvons conclure de là

Qu’il faut faire aux méchants guerre continuelle.

La paix est fort bonne de soi,

J’en conviens ; mais de quoi sert-elle

Avec des ennemis sans foi ? »

Jean de La Fontaine, Fables

 

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Une ascension "directe"

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« Le fait de concevoir cette cime, où la distinction entre "Créateur" et "créature" devient métaphysiquement un non-sens, rend possible tout un système de réalisations spirituelles qu’en partant des catégories de la pensée "religieuse", il est difficile de comprendre ; il rend surtout possible ce qu’en jargon d’alpinisme on appellerait une ascension "directe", c’est-à-dire une ascension le long de parois nues, sans points d’appui, sans écarts d’un côté ou de l’autre. Tel est exactement le sens de l’ascèse bouddhique, en tant que système, désormais, non plus de simple discipline, génératrice de force, de sécurité et de calme inébranlable, mais comme système de réalisation spirituelle. »

Julius Evola, La doctrine de l'éveil : essai sur l'ascèse bouddhique

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