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28/04/2015

La liberté de la presse

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« Permettez-moi, messieurs, en terminant ce peu de paroles, de vous dire, de déposer dans vos consciences une pensée qui, je le déclare, devrait, selon moi, dominer cette discussion : c’est que le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre.

Eh bien, toutes les fois que ce grand principe sera menacé, il ne manquera pas, sur tous ces bancs, d’orateurs de tous les partis pour se lever et pour protester comme je le fais aujourd’hui.

La liberté de la presse, c’est la raison de tous cherchant à guider le pouvoir dans les voies de la justices et de la vérité. Favorisez, messieurs, favorisez cette grande liberté, ne lui faites pas obstacle ; songez que le jour où, après trente années de développement intellectuel et d’initiative par la pensée, on verrait ce principe sacré, ce principe lumineux, la liberté de la presse, s’amoindrir au milieu de nous, ce serait en France, ce serait en Europe, ce serait dans la civilisation tout entière l’effet d’un flambeau qui s’éteint ! »

Victor Hugo, Discours à l’Assemblée constituante, 11 septembre 1848

 

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Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur

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« [...] Je lui dirais... que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. [...] on me dit que [...] pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. »

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte V, Scène 3

 

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27/04/2015

Les lois non écrites

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« Je n’ai pas cru que tes lois pussent l’emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux. »

Sophocle, Antigone

 

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Saintement criminelle

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« Sois donc, toi, ce qu'il te plaît d'être : j'enterrerai, moi, Polynice et serai fière de mourir en agissant de telle sorte. C'est ainsi que j'irai reposer près de lui, chère à qui m'est cher, saintement criminelle. »

Sophocle, Antigone

 

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Ce mélange de corps et d’esprit

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« Les amants les plus vulgaires sont déjà devant une sorte de prodige, ce mélange de corps et d’esprit, d’avenir et de passé, ces yeux qui sont oui et qui sont non, cette sueur de plaisir où se dissimule la damnation d’une âme, ces cris voluptueux auxquels répondent à l’avance les voix hurlantes des démons, mais ce prodige est mille fois plus grand pour notre race puisqu’il s’y ajoute l’alliage de l’homme et de la femme en un seul corps, miracle invraisemblable, condamné par les dieux et dont certains êtres seulement sont pleinement capables mais qui fleurit parfois chez les plus dénués dans une attitude, dans un sourire, dans une boucle de cheveux, alors le monde s’éclaire et retrouve son unité perdue. »

Roger Nimier, Le hussard bleu

 

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Les journalistes

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« Salon doré, 16 janvier 1963

Le Général me répète, avec encore plus d'énergie, ce qu'il m'a dit déjà plusieurs fois au sujet des journalistes: "Peyrefitte, je vous supplie de ne pas traiter les journalistes avec trop de considération. Quand une difficulté surgit, il faut absolument que cette faune prenne le parti de l'étranger, contre le parti de la nation dont ils se prétendent pourtant les porte-parole. Impossible d'imaginer une pareille bassesse - et en même temps une pareille inconscience de la bassesse.

Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d'avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à dîner en ville, la bourgeoisie accepterait n'importe quel abaissement de la nation. Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à dîner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d'austérité ni d'effort ! Pétain avait trouvé l'arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre.

Bien sûr, cela représente 5% de la nation, mais 5% qui, jusqu'à moi, ont dominé. La Révolution française n'a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu'est la bourgeoisie. Cette classe qui s'est de plus en plus abâtardie, jusqu'à devenir traîtresse à son propre pays. Bien entendu, le populo ne partage pas du tout ce sentiment. Le populo a des réflexes sains. Le populo sent où est l'intérêt du pays. Il ne s'y trompe pas souvent. En réalité, il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, celle qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire. Elles s'entendent pour se partager le pouvoir. Cela m'est complètement égal que vos journalistes soient contre moi. Cela m'ennuierait même qu'ils ne le soient pas. J'en serais navré, vous m'entendez ! Le jour où Le Figaro et l'Immonde me soutiendraient, je considérerais que c'est une catastrophe nationale !" »

Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle

 

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26/04/2015

Quelque chose de religieux

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« Nous avons besoin de métaphores inédites ; quelque chose de religieux intégrant l’existence des parkings souterrains. Et bien sûr on s’aperçoit que c’est impossible. »

Michel Houellebecq, Les Anecdotes, in "Le sens du Combat"

 

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C'est ça qui me plaît dans la guerre

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« Il y a en moi un goût terrible de me priver de tout, de quitter tout. C'est ça qui me plaît dans la guerre. Je n'ai jamais été si heureux, en étant atrocement malheureux, que ces hivers où je n'avais pour toute fortune au monde qu'un Pascal de cinquante centimes, un couteau, une montre, deux ou trois mouchoirs et que je ne recevais pas de lettre. »

Pierre Drieu la Rochelle, Gilles

 

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Avant de mourir...

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« Avant de mourir, foutus pour foutus, les hommes se saoulent, baisent et bouffent à s'en crever le ventre. Étrangement, aucun ne se met en quête d'une bibliothèque pour relire un dernier poème de Virgile. »

Sylvain Tesson, Bérézina

 

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Ruinée par de vagues largesses

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« Il n’y a plus de pierre ; elle coûte trop cher. Cette civilisation, ruinée par de vagues largesses, ne peut rien s’offrir de solide. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen

 

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Ecouter les enfants

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« Quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d'écouter les enfants. »

Georges Bernanos, Dialogues des Carmélites

 

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25/04/2015

Fanatisme...

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« Les sots vont loin quelquefois, surtout quand le fanatisme se joint à l'inéptie, et à l'inéptie l'esprit de vengeance. »

Voltaire, Dictionnaire Philosophique

 

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24/04/2015

Devenir les chantiers du divin

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« Rien n’est plus contraire à l’expérience mystique que la routine et la sécurité. Seuls les âmes ébranlées jusque dans leurs fondements par la passion ont la chance de voir s’écrouler l’édifice de leur moi, de devenir les chantiers du divin. »

« Ton entrée intempestive en moi, le furieux déferlement de mille vagues, les chevaux fous lâchés dans un fracas d'écume... Non, Abélard je ne me tairai pas, tu m'as suppliée maintes fois de transcender ce passé - et je me suis fait violence pour te plaire. Aujourd'hui je retourne à la source de ma vie. Ton acharnement à cogner en moi, à ébranler portes et vantaux, le bélier féroce de tes assauts répétés ! Nos cheveux s'engluent de salive et de sueur, tes dents me broient, ta langue ouvre mes plaies. Et je me retrouve de l'autre côté du rivage, démâtée, éparse au sol, toutes voiles déchirées, radieuse, au havre de tes bras. Mon sacre ! Non, je ne me tairai pas !
Et ton désir de moi ruisselle sur mes hanches, fouaille mes entrailles, multiplie en moi les espaces sertis de ma chair. Jamais je n'eusse cru que l'amphore de mon ventre recèle tant d'antres secrets qui, forcés, révèlent encore, dans un déclic suave, d'autres antres, d'autres encore. Et plus avant où tu pénètres, tous ces mois où nous ne fîmes que nous aimer, plus se multiplient les profondeurs dont je suis le vigile. Parfois, quand je marche dans les rues, je suis bercée entière de résonances et d'échos comme le corps d'une viole dont, longtemps après que la musique a cessé, palpitent les éclisses et les ouïes. Parfois j'ose à peine respirer, et j'avance lentement, très lentement, comme une reine sous un dais brodé d'étoiles et de lances. Parfois aussi, l'espace résonne en moi comme une église - et mon émotion est si profonde que les larmes coulent jusqu'aux coins de mes lèvres sans même que m'alerte le sel sur ma langue. Parfois, de longues heures après que tu m'as aimée, je te sens remuer en moi doucement comme un passager clandestin. »

Christiane Singer, Une passion

 

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J’aime le mot de décadence

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« J’aime le mot de décadence, tout miroitant de pourpre et d’ors. J’en révoque, bien entendu, toute imputation injurieuse et toute idée de déchéance. Ce mot suppose au contraire des pensées raffinées d’extrême civilisation, une haute culture littéraire, une âme capable d’intensives voluptés... Nous pouvons faire une application ironique et nouvelle de ce mot en y sous-entendant la nécessité de réagir par le délicat, le précieux, le rare, contre les platitudes des temps présents. »

Paul Verlaine, Les Poètes Maudits

 

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Une éternelle et grandiose comédie

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« La nature est pour moi une éternelle et grandiose comédie à laquelle je veux assister infiniment. Et je me suis promis d’épuiser jusqu’à la dernière goutte les joies de cette contemplation. »

Henri Vincenot, Prélude à l’aventure

 

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Un remède contre l’anxiété

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« J’ai cherché dans le doute un remède contre l’anxiété. Le remède a fini par faire cause commune avec le mal. »

Emil Cioran, De l’inconvénient d’être né 

 

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Il n’est rien de plus naturel à l’homme que de tuer

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« Mais les chiffres ne sont peut-être pas l’essentiel en pareille matière. L’essentiel, c’est l’attitude à l’égard du meurtre. Je n’ai jamais vu, ni parmi les Espagnols, ni même parmi les Français venus soit pour se battre, soit pour se promener — ces derniers le plus souvent des intellectuels ternes et inoffensifs — je n’ai jamais vu personne exprimer même dans l’intimité de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l’égard du sang inutilement versé. (...) Des hommes apparemment courageux — il en est au moins un dont j’ai de mes yeux constaté le courage — au milieu d’un repas plein de camaraderie, racontaient avec un bon sourire fraternel combien ils avaient tué de prêtres ou de "fascistes" — terme très large. J’ai eu le sentiment, pour moi, que lorsque les autorités temporelles et spirituelles ont mis une catégorie d’êtres humains en dehors de ceux dont la vie a un prix, il n’est rien de plus naturel à l’homme que de tuer. Quand on sait qu’il est possible de tuer sans risquer ni châtiment ni blâme, on tue ; ou du moins on entoure de sourires encourageants ceux qui tuent. Si par hasard on éprouve d’abord un peu de dégoût, on le tait et bientôt on l’étouffe de peur de paraître manquer de virilité. Il y a là un entraînement, une ivresse à laquelle il est impossible de résister sans une force d’âme qu’il me faut bien croire exceptionnelle, puisque je ne l’ai rencontrée nulle part. J’ai rencontré en revanche des Français paisibles, que jusque-là je ne méprisais pas, qui n’auraient pas eu l’idée d’aller eux-mêmes tuer, mais qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir. Pour ceux-là je ne pourrai jamais avoir à l’avenir aucune estime. »

Simone Weil, Lettre de Simone Weil à Georges Bernanos, in "Oeuvres" - Quarto Gallimard

 

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Ce qui se passe au Conseil des ministres, c’est ce qui se passe au Café du Commerce

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« C’est une dure mais juste loi que celle qui rend les peuples responsables des actes de leurs chefs : car les peuples ont les moyens de ne pas laisser à leurs chefs l’autorité, comme les chefs ont le devoir de gouverner s’il le faut contre les goûts de leurs peuples. Les peuples ont les gouvernements qu’ils méritent. On nous dit quelquefois : "Les peuples sont des enfants. Si les Français avaient d’autres maîtres, vous verriez comme ils changeraient vite..." Nous ne sommes pas insensible à cette raison, et elle nous touche particulièrement quand nous l’entendons, comme il nous arriva, dans la bouche de personnes très humbles ; nous y sommes si peu insensible que bien des fois nous avons exprimé notre surprise que, conduit et inspiré comme il l’est, le peuple français eut encore tant de vertus. Mais enfin ces hommes et ces femmes sont traités en adultes, et non en enfants : les hommes votent, les hommes et les femmes témoignent en justice, ont autorité sur leur progéniture, etc. S’ils n’exigent que pour de petits intérêts sordides et jamais pour autre chose (à l’exemple de ces mutilés de guerre qu’on n’a jamais vu exiger de façon efficace, lorsqu’il s’agissait des affaires de la France mais qui ont bien su le faire une fois -en barrant la circulation sur les grands boulevards, de leurs petites voitures !- lorsqu’il s’est agi d’une augmentation de leurs pensions) s’ils acceptent tout sans haut-le-cœur, s’ils ne vomissent ni la vulgarité, ni la bassesse, ni la bêtise, ni les bobards dont on les gave, eux aussi sont coupables. S’ils souffrent le mal, c’est qu’ils n’en souffrent pas. Gouvernants, parlement, nation, nous nous refusons à distinguer. Le parlement, c’est la France. Elle a envoyé là ceux qu’elle préférait. Ce qui se passe au Conseil des ministres, c’est ce qui se passe au Café du Commerce. Tout le monde est solidaire et complice. »

Henry de Montherlant, L’Équinoxe de septembre

 

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23/04/2015

Gouvernail

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« Energie et direction de l’énergie. – Chez les hommes ordinaires, les mobiles inférieurs (les passions), non seulement fournissent l’énergie, mais l’orientent. Chez les hommes supérieurs aussi, l’énergie vient d’en bas (d’où pourrait elle venir chez un être incarné ?), mais elle est dirigée, utilisée par les mobiles élevés. Il ne faut donc pas lutter contre les passions en tant que moteur, il faut simplement leur ôter le gouvernail. »

Gustave Thibon, L’échelle de Jacob

 

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Les hommes sont faits pour danser, chanter, se battre de la main à la main

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« Le sang de mon rêve, de tout ce que j’aime dans la vie me remontait au cerveau. Se faire tuer pour s’abîmer en Dieu dans un élan pur. Les hommes sont faits pour danser, chanter, se battre de la main à la main. Et les chevaux, et les chiens, et les femmes. Amitié naïve de jeunes guerriers. Un idéal de steppe pouvait seul me contenter. La seule joie qui soit offerte aux hommes sur cette terre, c’est une fureur de santé quand un jeune homme saute sur son cheval et pousse un cri vers Dieu. Il faut que nos âmes fouettent nos corps, les relancent en pleine course. Mon âme a soif de mon sang. Ô vents, ô soleil, battez mon sang, faites-le rebondir ! »

Pierre Drieu La Rochelle, Le Jeune Européen

 

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Notre ordure lancée au visage de l’humanité

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« Est-ce alors que j’ai, pour la première fois compris ce qu’en d’autres régions du monde, d’aussi démoralisantes circonstances m’ont définitivement enseigné ? Voyages, coffrets magiques aux promesses rêveuses, vous ne livrerez plus vos trésors intacts. Une civilisation proliférante et surexcitée trouble à jamais le silence des mers. Les parfums des tropiques et la fraîcheur des êtres sont viciés par une fermentation aux relents suspects, qui mortifie nos désirs et nous voue à cueillir des souvenirs à demi corrompus.
Aujourd’hui où des îles polynésiennes noyées de béton sont transformées en porte-avions pesamment ancrés au fond des mers du Sud, où l’Asie tout entière prend le visage d’une zone maladive, où les bidonvilles rongent l’Afrique, où l’aviation commerciale et militaire flétrit la candeur de la forêt américaine ou mélanésienne avant même d’en pouvoir détruire la virginité, comment la prétendue évasion du voyage pourrait-elle réussir autre chose que nous confronter aux formes les plus malheureuses de notre existence historique ? Cette grande civilisation occidentale, créatrice des merveilles dont nous jouissons, elle n’a certes pas réussi à les produire sans contrepartie. Comme son oeuvre la plus fameuse, pile où s’élaborent des architectures d’une complexité inconnue, l’ordre et l’harmonie de l’Occident exigent l’élimination d’une masse prodigieuse de sous-produits maléfiques dont la terre est aujourd’hui infectée. Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité. 
Je comprends alors la passion, la folie, la duperie des récits de voyage. Ils apportent l’illusion de ce qui n’existe plus et qui devrait être encore, pour que nous échappions à l’accablante évidence que vingt mille ans d’histoire sont joués. Il n’y a plus rien à faire: la civilisation n’est plus cette fleur fragile qu’on préservait, qu’on développait à grand-peine dans quelques coins abrités d’un terroir riche en espèces rustiques, menaçantes sans doute par leur vivacité, mais qui permettaient aussi de varier et de revigorer les semis. L’humanité s’installe dans la monoculture; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son ordinaire ne comportera plus que ce plat. »

Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques

 

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Transition historique

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« Incroyable destin de la banlieue "rouge" qui aura été la transition historique entre le christianisme (la cathédrale de Saint-Denis) et l’islam. Livrées comme les places fortes des nouveaux "protestants", qui avaient troqué Luther pour Staline, elles se transformèrent au fil des ans en d’innombrables La Rochelle islamiques qui enserrent, encerclent et menacent nos grandes métropoles. À l’époque du siège par Richelieu, on surnommait La Rochelle "La Mecque du protestantisme". Chateaubriand avait été prophète en 1840 : "Détruisez le christianisme et vous aurez l’islam". »

Eric Zemmour, Le suicide Français

 

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L'innocence d'un paradis infernal

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« L’absence de vie contemplative fait de la vie active d’une société un grouillement de rats pestilentiels. »

« L’unique régime politique qui n’incline pas spontanément au despotisme, c’est la féodalité. »

« On est venu à bout des analphabètes, pour multiplier les illettrés. »

« Prier est le seul acte dont l'efficacité m'inspire une totale confiance. »

« La modernité tente d'élaborer avec la luxure, la violence et l'infamie l'innocence d'un paradis infernal. »

Nicolás Gómez Dávila, Les horreurs de la démocratie - Scolies pour un texte implicite

 

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L'émotion, l'indignation ou la compassion

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« Comme l'analyse Christophe Guilluy, la substitution de la diversité ethnoculturelle à la lutte des classes et le culte du nomadisme, banalement investi dans l'aide aux migrants, plus spectaculairement érigé en norme de dissociété ("nous sommes tous des immigrés") sont les mécanismes protecteurs de la bourgeoisie urbaine contre tout mouvement social effectif. L'ethnicisation galopante des conflits déporte le terrain de la justice vers l'émotion, l'indignation ou la compassion, vertus individuelles sans portée politique, et la décomposition sociale désarme toute mutualisation nationale ! »

Hervé Juvin, La grande séparation

 

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Tout perdre sans regret

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« Le mariage peut vous sauver de l'isolement, mais c'est une folie de lui demander de vous guerir de la solitude. »

« Jouir de tout sans remords, à condition d'être capable de tout perdre sans regret... »

« Personne ne "comprend" personne. -Soif d'être compris chez les uns, prétention de comprendre chez les autres- vaste jeu de dupes, où, des deux côtés, chacun se berce d'illusions... - Je ne te comprends pas, mais je respecte en toi ce que je ne comprends pas, j'accueille ton âme sans lui demander son nom et ses références, je crois en toi ; ce qui, en toi, me choque où me déconcerte, je ne l’interprète pas ; là est la seule vraie "compréhension". »

Gustave Thibon, Aux ailes de la lettre... : Pensées inédites

 

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