12/04/2011
Syd Barrett - Dominoes
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Quel univers parallèle a donc avalé cette belle âme...
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Tout est devenu incalculable à force d'être calculé
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« Toute votre machine est devenue si inhumaine qu'elle en est devenue naturelle. En devenant une seconde nature, elle est devenue aussi lointaine, aussi différente, aussi cruelle que la nature. Le chevalier chevauche à nouveau par les forêts. Seulement c'est parmi les roues qu'il se perd, et non parmi les bois. Vous avez construit votre système sans vie à si grande échelle que vous ne savez pas vous-même comment ni où il frappera. Voilà le paradoxe! Tout est devenu incalculable à force d'être calculé. Vous avez attachés les hommes à des outils si gigantesques qu'ils ne savent pas à qui les coups sont portés. Vous avez justifié le cauchemar de Don Quichotte. Les moulins sont effectivement devenus des géants. »
G.K. Chesterton, Le retour de Don Quichotte
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11/04/2011
Mokhtar
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« Pour Mokhtar, la seule façon de combattre un régime politique ne pouvait se concevoir que dans l’humour et la dérision, loin de toute discipline et des fatigues que comporte ordinairement toute révolution. En vérité il s’agissait de s’offrir une distraction hors normes et non une épreuve déprimante pour la santé. Son combat contre l’ignominie régnante, ne nécéssitait ni groupe armé, ni même un sigle mentionnant son existence. C’était un combat solitaire, non un rassemblement de hurleurs (???) mais une facétieuse opération de sauvetage de l’humanité, sans lui demander son avis et sans attendre une autorisation venue du ciel. Depuis longtemps, Mokhtar avait décidé que son rôle dans la vie serait le dynamitage de la pensée universelle et ses relents nauséabonds qui encombraient depuis des siècles la faible cervelle des miséreux. Ecrasées et fragilisées, les masses humaines encore survivantes sur le Globe étaient portées de croire tout ce que leur raconte une propagande qui outrage en permanence la vérité. Il lui était apparu clairement que le drame de l’injustice sociale ne disparaîtra que le jour où les pauvres ne croiront plus aux valeurs éternelles de la civilisation, un palmarès de mensonges délibérés, programmé pour les tenir à jamais en esclavage. Par exemple, l’honnêteté. Les pauvres sont convaincus que l’honnêteté est la vertu fondamentale qui va sauver leur âme des flammes de l’enfer, et cette croyance les condamne à une misère endémique, tandis que les riches, dont les ancêtres ont inventé le mot, sans jamais y croire, continuent de prospérer. »
Albert Cossery, Une Epoque de fils de chiens
Commentaire de mon pote, Eric Guillemain : « Quelques phrases où se résume en gros le sentiment d'Albert Cossery au regard du monde. La ligne rouge qui parcourt son oeuvre. L'endroit depuis lequel il nous invite à contempler la vaste plaisanterie sociale.
Mais ne nous y trompons pas. Cette ruguosité héritée de la rue n'est pas exempte de coeur. L'organe se livre juste à vif. Et déclame en pulsations régulière une poésie lucide et plus tranchante que jamais.
Albert Cossery : Un auteur immédiat. Aussi immédiat que l'asphalte dure, fidèle et chauffée par les jours qui claque sous la chaussure des sages et des proscrits. »
Eric Guillemain, ex-chanteur de Venice, photographe New Yorkais
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Love and Hate
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Quand Spike Lee cite Charles Laughton avec délectation...
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10/04/2011
"La Nuit du Chasseur" de Charles Laughton
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C'est dimanche. Voyez ou revoyez un classique du Cinéma et bossez votre anglais, bande de flemmards.
Lorsque le Mal sous l'apparence du Bien veut transpercer l'innocence même. La photo de ce film, ce noir et blanc tellement évocateur jusqu'à transcender les mots "love" et "hate" tatoués sur les doigts des mains du Pasteur possédé par le démon... le jeu de Mitchum, unique... les enfants, vaillants et nobles petits coeurs ... tout est montré sous l'angle du paradoxe, par moment on ne sait qui est du côté de la Lumière et qui est du côté des Ténèbres. Et la Nuit y est tellement noire que les films gores des années 70/80/90 passent pour des contes de fées face à ce chef d'oeuvre. Et lorsque l'on sait que c'est là le seul et unique film, si ma mémoire est bonne, qu'a dirigé le comédien Charles Laughton, on regrette que sa carrière de réalisateur n'ait eu une suite à l'échelle de cette incroyable promesse cinématographique.
Night Of the Hunter - 1/9
Night Of the Hunter - 2/9
Night Of the Hunter - 3/9
Night Of the Hunter - 4/9
Night Of the Hunter - 5/9
Night Of the Hunter - 6/9
Night Of the Hunter - 7/9
Night Of the Hunter - 8/9
Night Of the Hunter - 9/9
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09/04/2011
La Menace Chrétienne
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Via Causeur encore, cet article qui démontre clairement que s'il est une Religion qui est stigmatisée en Europe, ça n'est pas l'Islam... mais bien le Christianisme. La Tolérance prônée avec tant de véhémence par nos bons coeurs universalistes ne peut conduire qu'à une seule et unique chose : l'INTOLERANCE GENERALE au nom du bien commun. Comme le disait fort bien Karl Popper : "Moins connu est le paradoxe de la tolérance : La tolérance illimitée doit mener à la disparition de la tolérance. Si nous étendons la tolérance illimitée même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas disposés à défendre une société tolérante contre l'impact de l'intolérant, alors le tolérant sera détruit, et la tolérance avec lui." Je vous invite à méditer cela sans retenue aucune... et puis voyez plutôt...
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Depuis le 28 février 2011 et la condamnation par la Haute Cour de justice britannique de Eunice et Owen Johns, le délit d’opinion chrétienne est officiellement et légalement reconnu dans l’un des 27 pays de l’Union Européenne. Habitant Derby, dans le nord ouest de l’Angleterre, monsieur et madame Johns ont été condamnés parce qu’ils ont des opinions chrétiennes, pentecôtistes pour être plus précis. L’information est évidemment passée inaperçue en France, où nous sommes hantés par une « inquiétude majeure » : que l’on reconnaisse les racines chrétiennes de l’Europe ou d’un pays. Obnubilés que nous sommes par cette fausse querelle, nous ne voyons pas ce qui se produit réellement et qui fera date : ce n’est pas la laïcité qui est menacée en Europe, mais le droit au christianisme.
Owen et Eunice Johns
Que s’est-il passé le 28 février dernier ? Le couple Johns comparaissait devant les tribunaux. La Haute Cour a décidé de leur interdire le statut de famille d’accueil pour des enfants en rupture familiale. Les Johns ne sont pourtant pas soupçonnables de mettre en danger le moindre enfant – cela le tribunal le reconnaît, comme il reconnaît qu’on ne peut pas leur reprocher de ne pas savoir éduquer les chérubins. Difficile de faire autrement : les Johns ont élevé quatre enfants, ils en ont recueilli plus d’une quinzaine, garçons et filles indifféremment. Ni délinquants, ni criminels, ni sexistes, ni pédophiles, ni dangereux, parfaitement aptes à l’éducation. Alors quoi ? Les Johns sont chrétiens. Et cela suffit pour que la Haute Cour de justice les juge incapables d’accueillir et d’éduquer des enfants sans parents.
Une loi de 2007, portant sur la tolérance et la diversité, oblige les villes britanniques à s’assurer que les familles d’accueil prônent cette diversité et cette tolérance. Lisons bien : non pas « respectent » mais « prônent ». Du coup, la municipalité de Derby a demandé aux Johns d’inculquer la tolérance vis-à-vis des couples homosexuels, plus précisément de dire aux enfants que « l’homosexualité est une bonne chose ».
Mme Johns était d’accord pour ne pas dire aux enfants que l’homosexualité serait une mauvaise chose. Mais Mme Johns ne veut pas inculquer aux enfants l’idée que l’homosexualité serait particulièrement bienfaisante. Donc, Mme Johns est condamnée et n’a plus le droit d’accueillir des enfants. Elle a perdu son job. Son opinion est pourtant une simple opinion, liée selon elle à ses conceptions chrétiennes. Elle peut avoir raison ou tort sur ce point.
La tolérance exigée par la loi se mue ainsi en intolérance manifeste mais légalisée. Et l’on voit apparaître un délit d’opinion chrétienne, en vertu duquel on ne saurait avoir sur l’homosexualité un point de vue s’écartant tant soit peu de l’approbation enthousiaste. Le 28 février fera date. Peut-être qu’un jour les fonctionnaires de l’Etat britannique devront fournir un certificat d’homosexualité, avec photos à l’appui, pour être autorisés à travailler.
Owen et Eunice Johns
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« L’islam est venu pour dominer le monde, y compris la France »
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Non... il n'y a aucun problème avec l'ISLAM en France. Cette Religion est juste une fois de plus stigmatisée. Via CAUSEUR je suis tombé sur ce qui suit. Ma foi ça vaut la peine de vérifier le haut niveau de Tolérance et de Paix auquel ces croyants veulent nous soumettre. Quand ils appellent à manifester contre l'interdiction du Niqab, leur tract rédigé en excellent français... ... n'est qu'amour.
Allez-y voir, bon sang, ça en vaut la peine. Surtout si vous êtes des Bisounours démocrates et progressistes.
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Le départ, la douce dérive
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« Une certaine soif d'aventures, un passé aventureux dans des pays sans bornes, des contrées aux dimensions prodigieuses, une enfance à cheval, une adolescence dans les forêts de l'Amazonie, une jeunesse les armes à la main, le rongent maintenant qu'il est enchaîné à une femme qu'il aime, une petite fille qu'il "adore", un salaire qu'il doit gagner... Par moments, les soirs où l'angoisse le saisit à la nuque, il huile des monologues magnifiques sur des créatures modelées à ses fièvres, des oiseaux frégates, des villes mortes cassées par les lianes; coulées verbales de souvenirs, citations, démarches stellaires, le visage en sueur, les yeux furieux, avec une sorte de joie infernale de se faire mal et de couler à pic. »
Dominique de Roux, Il faut partir - correspondance, portrait de Michel Bernanos
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07/04/2011
Agitons le bocal sans cesse
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« L’automatisme n’est en soi qu’une déviation technique, mais il ouvre sur l’univers entier du délire fonctionnel. Autrement dit, tout le champ des objets fabriqués où joue la complication irrationnelle, l’obsession du détail.
Si nous soumettons les objets qui nous entourent à cette interrogation : qu’est-ce qui est structurel en eux, qu’est-ce qui est astructurel ? qu’est-ce qui est technique en eux, qu’est-ce qui est accessoire, gadget, indice formel, nous nous apercevrons que nous vivons en plein milieu néo-technique, dans une ambiance très largement rhétorique et allégorique.
A ce niveau, l’équilibre technique de l’objet est rompu : trop de fonctions accessoires se développent où l’objet n’obéit plus qu’à la nécessité de fonctionner, à la superstition fonctionnelle : pour n’importe quelle opération, il y a, il doit y avoir un objet possible : s’il n’existe pas, il faut l’inventer. C’est toute la bricole du concours Lépine qui, sans jamais innover et par simple combinatoire de stéréotypes techniques, met au point des objets d’une fonction extraordinairement spécifiée et parfaitement inutile. La fonction visée est si précise qu’elle ne peut être qu’un prétexte : en fait ces objets sont subjectivement fonctionnels, c'est-à-dire obsessionnels. Et la démarche inverse, "esthétique", qui omet la fonction pour exalter la beauté du mécanisme pur, revient au même. Car, pour l’inventeur du concours Lépine, le fait d’arriver à décapsuler des œufs par utilisation de l’énergie solaire, ou tel autre aboutissement dérisoire n’est qu’un alibi à la manipulation et à la contemplation obsessionnelles.
Du bricolage dominical au super gadget à la James Bond se déploie tout le musée de l’accessoire miraculeux pour aboutir au gigantesque effort industriel de production d’objets et de gadgets, de machins quotidiens qui ne le cèdent en rien dans leur spécialisation maniaque à la bonne vieille imagination baroque des bricoleurs. Car que dire des machines à laver la vaisselle par ultrasons qui décollent la crasse sans qu’on y touche, du grille-pain qui permet d’obtenir neuf degrés différents de brunissage et de la cuillère mécanique à agiter les cocktails ? Ce qui était jadis qu’excentricité charmante et névrose individuelle devient, au stade sériel et industriel, une déstructuration quotidienne et incessante de l’esprit affolé ou exalté par les détails. »
Jean BAUDRILLARD, Le système des objets
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05/04/2011
C'est ça la fraternité imbécile et tendre des hommes
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« Car on est toujours le Pylade de quelque Achille, le Roland d'un Olivier quand on est jeune et ça dure longtemps cette jeunesse entre les hommes, c'est interminable, ça n'en finit pas de s'étirer parce qu'on ne veut pas qu'il meure ce temps des confidences et des fraternités ou l'on allait du même pas, ou l'on bavardait pendant des jours et des nuits de la même voix, ou l'on partageait tout, et même, ça arrivait, les filles. Ou l'on avait comme dit la chanson, un camarade. Et toujours pas de Carbo, de copain, de frère pour lui demander, sans en avoir l'air, d'une voix neutre, comme ça, en buvant un verre, ou en marchant épaule contre épaule, dans la rue : "Drôle d'histoire, non? Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place?". A peu près sûr que Carbo aurait répondu par une plaisanterie et par une plaisanterie certainement énorme. On demande un conseil à son meilleur copain, quand on a l'âge d'un Valentin, en essayant tout de même de l'épater un peu, et l'autre évidemment, nous répond par une plaisanterie, un rire, un calembour. Ce n'est pas qu'il se dérobe, non, mais plutôt parce que ça fait partie d'un jeu très ancien et qu'il y a aussi dans l'énormité même que le copain nous balance, à froid ou en riant, peut-être une pudeur. Mais c'est très bien ainsi. Ca remet les pieds sur terre. Ca douche l'émotion et on se remet à être tranquillement un homme au lieu de s'envoler - ô pigeon vole et jeunesse aussi ! - en se prenant au moins pour un albatros. C'est à coup de bêtises échangées qu'on croit devenir de vrais hommes, c'est à dire rester des enfants. Et cela s'appelle la virilité alors que son vrai nom est si souvent la tendresse. Et si Valentin avait été blessé, et si on avait dû l'amputer d'une jambe, et s'il avait appris cette rude nouvelle à Carbo, celui-ci aurait écrit : "j'espère ma vieille que tu m'a gardé les ongles". Et voilà. Et c'est ça la fraternité imbécile et tendre des hommes. Mais personne ne le sait parce que les adolescents à la voix qui mue à voix basse, parce que les soldats, parce que les joueurs de boules qui s'engueulent sous les platannes, parce que les pêcheurs à la ligne qui se racontent leur dernière prise à gestes fabuleux, parce que les carabins, parce que les grands mômes qui s'envoient des tannées dans les salles de boxe, parce que les nemrod du café du commerce et des voyageurs, parce que Ballu, Ramur, Pérou, le lieutenant Valentin et même N'Doulou, parce que personne ne livre le secret. Mais il y a , dit-on, des femmes douces et rusées qui parfois le devinent. Et les mères, toujours. »
Jean Cau, Mon lieutenant
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04/04/2011
Là où on brûle des livres
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« Ce n'était qu'un prélude. Et là où on brûle des livres, on finit par brûler aussi des gens. »
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Legs du Feu
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« La tradition est le legs du feu et non l’adoration des cendres. »
22:55 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
03/04/2011
La Liberté Créatrice
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« La liberté a toujours été odieuse à tous les dogmatistes, à tous les intellectualistes, à tous ceux qui rêvent d'enfermer la société dans des cadres figés et qui ne tolèrent d'autre liberté que celle du bien – le bien décrété par leur "despotisme éclairé". Tous ces gens, fanatiques d'unité, supportent mal l'inévitable variété des êtres et des choses; ils voudraient tout résorber dans l'Un. Pourquoi, en effet, des patries? Pourquoi des langues diverses? Pourquoi des classes? Pourquoi des sexes? Pourquoi pas une seule humanité, une seule langue, un seul sexe, une association unique, sans guerres, sans antagonismes,sans luttes, dans la bienheureuse paix d'une idylle éternelle? Tout devrait être interchangeable, les races, les patries, les classes, les sexes. Mais voilà, il y a la liberté, c'est-à-dire la capacité à inventer du nouveau, de frayer hors des chemins battus, d'ouvrir de nouveaux horizons, d'errer aussi, de tomber, de trébucher, comme de monter et de marcher droit. Si nous ne parlons pas tous encore espéranto, c'est que nous sommes, malheureusement, des êtres libres, et qu'étant libres, il nous faut ces langues diverses où s'exprime la diversité de nos âmes nationales. Si nous ne formons pas encore une seule humanité, c'est encore et toujours parce que nous sommes libres et que les patries, comme les a très bien définies Georges Valois, ce sont "les formes diverses de l'expérience humaine". Si nous ne voulons pas nous laisser absorber tous par l'Etat, c'est encore et toujours parce que nous sommes libres, et qu'étant libres, nous formons des classes diverses invincibles à l'uniformité étatique. Si même il y a deux sexes, et si cette dualité est invincible à tous les féminismes du monde, c'est encore que nous sommes libres et que la diversité sexuelle était nécessaire à la formation du couple conjugal, organe de la Justice. Donc, partout et toujours, la liberté, "ce grand Juge et ce souverain Arbitre des destinées humaines", comme l'appelle Proudhon. »
Edouard Berth, Les méfaits des intellectuels
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02/04/2011
Principe
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« Il est indéniable que, à bien des égards, la déchéance des institutions traditionnelles est due à celle de leurs chefs de leurs représentants. Ce n'en est pas la seule cause : pour en arriver à une véritable dissolution et à une véritable involution, il a fallu qu'à cette déchéance s'ajoute la tactique de la substitution du principe à la personne, nouvel instrument de la guerre occulte : dès que le représentant de tel principe déterminé se montre indigne, ou on fait le procès du principe en lui-même en attaquant ce représentant, ou on étend la critique de la personne au principe; on n'en conclut pas que ce représentant n'est pas à la hauteur du principe et qu'il faut donc le remplacer par une autre personne, qui pourrait réellement le représenter, mais on en vient à dire que le principe est faux ou délétère et qu'il faut le remplacer par un autre.
Combien de fois une attaque contre tel ou tel aristocrate dégénéré, vaniteux ou corrompu, ne s'est-elle pas bien souvent transformée en une attaque contre le principe aristocratique lui-même et en un instrument démagogique ?
L'action subversive et hérétique de Luther, qui a pris pour prétexte la corruption des représentants de l'Eglise romaine, eut-elle un autre sens ?
Là encore, l'histoire est riche d'épisodes de ce genre, qui correspondent à autant de moments de la subversion mondiale. »
Julius Evola, Phénoménologie de la subversion
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31/03/2011
Thin Lizzy : Emerald
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Restons encore un peu avec Thin Lizzy... groupe magnifique...
Down from the glen came the marching men
With their shields and their swords
To fight the fight they believed to be right
Overthrow the overlords
To the town where there was plenty From their graves I heard the fallen
They brought plunder, swords and flame
When they left the town was empty
Children would never play again
Above the battle cry
By that bridge near the border
There were many more to die
Then onward over the mountain
And outward towards the sea
They had come to claim the Emerald
Without it they could not leave
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Thin Lizzy : Roisin Dubh (Black Rose) - A Rock Legend
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Phil Lynott était de père noir et de mère irlandaise catholique. Mais avant tout, il était fier de son sang celte... et il le chantait avec dévotion et patriotisme. De plus, Phil était cultivé, grand lecteur et fin connaisseur de la mythologie celtique. Et il est bon de savoir que "Black Rose" était également un terme qu'utilisaient les irlandais pour évoquer l'Irlande libre au temps où l'occupant anglais interdisait que l'on parle du pays en tant qu'état souverain. En plus, il aimait la Guiness, n'évitait pas la baston et, plus que tout, respectait avec amour sa maman. Le macho type. Romantique avec les femmes et dur avec ses ennemis. Une overdose de "speedball" l'a emporté trop tôt. Quelle merde la came ! Il est célébré, aujourd'hui, 25 ans après sa mort comme un musicien et poète irlandais de premier ordre. Un héros.
Tell me the legends of long ago
When the kings and queens would dance in the realm of the Black Rose
Play me their melodies I want to know
So I can teach my children, oh
Pray tell me the story of young Cuchulainn Oh tell me the story of the Queen of this land Where the mountains of Mourne come down to the sea Oh Shenandoah I hear you calling Oh Tell me the legends of long ago My Roisin Dubh is my one and only true love Ah sure, Brendan where have you Behan ? But Van is the man As Shaw, Sean I was born and reared there
Where the Mountains of Mourne come down to the sea Is such a long, long way from Tipperary Roisin Dubh (Black Rose) - A Rock Legend Oui, je sais, ça emmerde les racialistes... mais moi j'emmerde les racialistes... et comme vous pouvez le voir sur la photo, Phil aussi les emmerdait.
How his eyes were dark his expression sullen
And how he'd fight and always won
And how they cried when he was fallen
And how her sons died at her own hand
And how fools obey commands
Oh tell me the legends of long ago
Will she no come back to me
Will she no come back to me
Far away you rolling river
All down the mountain side
All around the green heather
go lassie go
When the kings and queens would dance in the realms of the Black Rose
Play me their melodies so I might know
So I can tell my children, oh
It was a joy that Joyce brought to me
While William Butler waits
And Oscar, he's going Wilde
Looking for a girl with green eyes
My dark Rosaleen is my only colleen
That Georgie knows Best
Starvation once again
Drinking whiskey in the jar-o
Synge's Playboy of the Western World
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Pouvoir
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« On aimait l'or parce qu'il donnait le pouvoir et qu'avec le pouvoir on faisait de grandes choses. Maintenant on aime le pouvoir parce qu'il donne l'or et qu'avec cet or on en fait de petites. »
Henry de Montherlant, Le Maître de Santiago
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La littérature n'est pas le bien
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« La littérature n'est pas le bien. Elle a à voir avec le mal. C'est pourquoi il est de plus en plus difficile de la défendre dans une époque aussi bien-pensante et mièvre. »
Pierre Jourde dans BSC News Magazine, mars 2011
00:25 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
29/03/2011
Miroir mon beau miroir...
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« Le milieu traditionnel paysan ignore la glace, peut-être même la craint-il : elle est un peu sorcière. L’intérieur bourgeois au contraire, et ce qu’il en reste dans le mobilier actuel de série, multiplie les miroirs aux murs, sur les armoires, les dessertes, les buffet, les panneaux. Comme la source lumineuse, la glace est un lieu privilégié de la pièce. A ce titre, elle joue partout dans la domesticité aisée son rôle idéologique de redondance, de superfluité, de reflet : c’est un objet riche, où la pratique respectueuse d’elle-même de la personne bourgeoise trouve le privilège de multiplier son apparence et de jouer avec ses biens. Disons plus généralement que le miroir, objet d’ordre symbolique, non seulement reflète les traits de l’individu, mais accompagne dans son essor l’essor historique de la conscience individuelle. Il porte donc la sanction de tout un ordre social : ce n’est pas par hasard si le Siècle de Louis XIV se résume dans la Galerie des Glaces, et si, plus récemment, la prolifération de la glace d’appartement coïncide avec celle du pharisaïsme triomphant de la conscience bourgeoise, de Napoléon III au Modern Style. »
Jean BAUDRILLARD, Le système des objets, (1968)
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28/03/2011
Le groupe King's X debarque en France.
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Piqûre de rappel : En concert le Mercredi 13 Avril 2011 à Savigny Le Temple
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Insurrection de l'Esprit !
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« Il est absurde de prétendre libérer ce monde par une révolution économique. L'organisation économique du monde est admirablement logique et cohérente, dès qu'on raisonne en économiste, c'est-à-dire sans tenir compte des valeurs morales impossibles à chiffrer. Pour venir à bout du système, il faudrait une révolution spirituelle analogue à celle d'il y a deux mille ans, je veux dire une nouvelle explosion des forces spirituelles dans le monde. Il faudrait d'abord et avant tout respiritualiser l'homme. Pour une telle tâche, il est temps, il est grandement temps de mobiliser en hâte, coûte que coûte, toutes les forces de l'esprit. Dieu veuille que ce mot d'ordre parte de mon pays aujourd'hui humilié, Dieu veuille que la France donne au monde ce message qu'il attend, et qui sonnera partout le signal de l'insurrection de l'Esprit ! »
Georges Bernanos, L'insurrection de l'Esprit
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Ce qui autrefois m’avait donné la première notion de l’existence
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« Il arriva donc que livré à la monotonie matérialiste de ce monde banal, seul en face du rythme inconnu et entraînant d’une vie en apparence complètement insensée et pourtant réglée par un mécanisme inexorable, je recourus d’abord à ce qui autrefois m’avait donné la première notion de l’existence, c'est-à-dire au livre. Avant de m’être mis en route comme le Persifal de la légende, je m’étais construis avec les livres une barrière contre les vicissitudes quotidiennes de mon éducation quelque peu difficile.
Et maintenant à cette heure où tout ce que je voyais et sentais me semblais si pâle et si incolore, l’étalage d’une librairie était pour moi comme un appel secret et pouvait éveiller en moi le désir ardent de ces visions immédiates et éblouissantes que les livres m’avaient toujours apportées avant que j’eusse essayé de suivre mon frère Simplizius Simplicissimus autrement qu’en imagination seulement.
Dans cet étalage se trouvait un peu renfoncé dans un coin et un peu poussiéreux, un livre : Des choses futures. Etrangement ému et attiré par ce titre, j’entrai dans la boutique et j’achetai le livre. Je remontai dans ma mansarde, j’allumai ma dernière grande bougie, je m’assis dans le vieux fauteuil de velours dont j’avais déjà brûlé un pied pour me chauffer, non sans avoir calé le meuble grinçant contre une caisse de grenades et, grelottant, je me mis à lire. Ma lecture se prolongea pendant la nuit entière. »
Ernst Von SALOMON, Les réprouvés (1931)
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27/03/2011
Le rôle civilisateur et héroïque de la femme
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« Toujours il avait eu de l’hostilité contre la conception chevaleresque du Moyen Age. Le Gentilhomme qui accomplit un exploit pour sa dame lui paraissait diminuer par là son exploit ; il était choqué par ces fadaises, et détestait l’état d’esprit qui place l’homme, l’homme fort et raisonnable, sous la suprématie de la déficience féminine. Son idéal était la vie antique, où la fleurette fut inconnue. Et voici que maintenant, sous le choc de la réalité, il s’apercevait que le cliché était vrai, - comme le sont sans doute, la plupart des clichés : pour obtenir l’admiration d’une femme, alors même qu’il n’était pas épris de cette femme, un homme décuplait sa valeur. Au petit pas, la chemise trempé de sueur, la main gracieusement sur la hanche, […] Alban, découvrait dans le campo sévillan le rôle civilisateur et héroïque de la femme. »
Henri de MONTHERLANT, Les Bestiaires, (1926)
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26/03/2011
Ce qui compte désormais est ce qui peut être compté
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« L'émergence de la bourgeoisie, son expansion et sa victoire finale marchent de pair avec l'émergence, la propagation et la victoire finale d'une nouvelle “idée”, l'idée que la croissance illimitée de la production et des forces productives est en fait le but central de la vie humaine. Cette “idée” est ce que j'appelle une signification imaginaire sociale. Lui correspondent de nouvelles attitudes, valeurs et normes, une nouvelle définition sociale de la réalité et de l'être, de ce qui compte et de ce qui ne compte pas. Brièvement parlant, ce qui compte désormais est ce qui peut être compté. »
Cornélius Castoriadis, Domaines de l'homme. Les carrefours du labyrinthe II
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25/03/2011
Foo Figthers : Rope
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Nouveau single... l'album arrive.
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