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15/09/2011

Comment l'Ouest a-t-il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Comment l'Ouest a-t-il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ? A-t-il connu dans son évolution des points de non-retour qui lui furent fatals, a-t-il perdu son chemin ? Il ne semble pas que cela soit le cas. L'Ouest a continué à avancer d'un pas ferme en adéquation avec ses intentions proclamées pour la société, main dans la main avec un progrès technologique étourdissant. Et tout soudain il s'est trouvé dans son état présent de faiblesse. Cela signifie que l'erreur doit être à la racine, à la fondation de la pensée moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident à l'époque moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base da la doctrine sociale et politique et pourrait être appelée l'humanisme rationaliste, ou l'autonomie humaniste : l'autonomie proclamée et pratiquée de l'homme à l'encontre de toute force supérieure à lui. On peut parler aussi d'anthropocentrisme : l'homme est vu au centre de tout.

Historiquement, il est probable que l'inflexion qui s'est produite à la Renaissance était inévitable. Le Moyen Age en était venu naturellement à l'épuisement, en raison d'une répression intolérable de la nature charnelle de l'homme en faveur de sa nature spirituelle. Mais en s'écartant de l'esprit, l'homme s'empara de tout ce qui est matériel, avec excès et sans mesure. La pensée humaniste, qui s'est proclamée notre guide, n'admettait pas l'existence d'un mal intrinsèque en l'homme, et ne voyait pas de tâche plus noble que d'atteindre le bonheur sur terre. Voilà qui engagea la civilisation occidentale moderne naissante sur la pente dangereuse de l'adoration de l'homme et de ses besoins matériels. Tout ce qui se trouvait au-delà du bien-être physique et de l'accumulation de biens matériels, tous les autres besoins humains, caractéristiques d'une nature subtile et élevée, furent rejetés hors du champ d'intérêt de l'Etat et du système social, comme si la vie n'avait pas un sens plus élevé. De la sorte, des failles furent laissées ouvertes pour que s'y engouffre le mal, et son haleine putride souffle librement aujourd'hui. Plus de liberté en soi ne résout pas le moins du monde l'intégralité des problèmes humains, et même en ajoute un certain nombre de nouveaux. »

Alexandre Soljenitsyne, Le Déclin du courage, Harvard, 8 juin 1978

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14/09/2011

Le Complot Serbe est Partout !

=--=Publié dans la Catégorie "Serbie... Ô ma Serbie..."=--=

 

Trouvé via Slobodan Despot cet article réjouissant...

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En deux mots : 1. Préambule : voici quelque temps, le CERN a dépensé 10 millions de francs pour une étude de l'incidence des rayonnements solaires sur le climat terrestre, en particulier sur le réchauffement climatique, sans aboutir à aucune conclusion probante (info de Peter Leathwood).

2. Une équipe de physiciens serbes, dirigée par le professeur Dragić, avec un budget serbe, c.à.d. quasi-nul, démontre que les rayonnements solaires, indépendants de toute activité humaine, jouent un rôle prépondérant dans le phénomène du réchauffement climatique. Potentiellement, c'est tout le système du mandarinat climatique, avec toute sa suite: taxe CO2, colloques alarmistes, manuels scolaires culpabilisants, sinécures prodigieuses, qui risque de s'effondrer. L'étude est publiée dans une revue faisant autorité, "peer-reviewed". Mais la presse anglo-saxonne ne manque pas de relever le point saillant : "Ce sont tout de même des Serbes" !

3. Quelques jours après la parution de cette étude aussi succincte que retentissante, Djoković remporte l'US Open.

Etonnez-vous après ça que la Serbie continue d'être mal famée !

P.S. : Merci à Peter Leathwood pour la source !

Source: "Astrophysics and Space Sciences Transactions" : Forbush decreases – clouds relation in the neutron monitor era.PDF

Commentaire intéressant par Nigel Calder : Sur le lien Ici

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O.T.H : « La France dort » (1984)

=--=Publié dans la Catégorie "La Chanson du Jour, par The Reverend..."=--=

 

Non, vraiment rien à faire pour la réveiller...

 

 

podcast

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et ex-bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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Comme chacun le sait, le technocrate est un spécialiste

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« Comme chacun le sait, le technocrate est un spécialiste, et on ne lui demande pas plus de qualités morales éminentes qu’à un cardiologue ou un oto-rhino. Il sert comme eux à rédiger des ordonnances. Il est expressément invité à ne pas avoir de caractère, mais seulement de l’autorité. Il est un technicien des problèmes posés par les collectivités anonymes de producteurs-consommateurs et il doit régler leurs mouvements comme un ingénieur. Il peut avoir des idées, il importe même qu’il en ait. Mais il abhorre par formation tout ce qui dépasse, tout ce qui ne rentre pas dans les normes, tout ce qui ne s’inscrit pas docilement dans les statistiques. Son arme est la dissuasion, mot feutré, récemment introduit dans notre vocabulaire, et qui évoque très discrètement le systèmes des tubulures dans lequel nous sommes priés de circuler. Ce gestionnaire est hostile à toute brutalité, et également fermé à toute supériorité qui n’est pas strictement technique. Il connaît des contribuables, des assujettis, les hommes ne lui apparaissent que sous leur définition administrative. Il n’imagine pas qu’ils puissent être autre chose. Il ne demande jamais à quoi servent finalement les ordonnances qu’il prescrit. Il est soumis, non à des hommes, mais à un système qu’il s’interdit de juger. Ces qualités développent le sang-froid. Le technocrate est calme et objectif. Il se soucie aussi peu des destructions qu’il accomplit que le menuisier des copeaux que fait tomber sa varlope. Ce n’est pas de la cruauté mentale, c’est simplement absence d’imagination. Cette aristocratie technique est désincarnée, hautement cérébrale. Ce sont les grand-prêtres de l’ordinateur, messies envoyés sur la terre pour prêcher l’obéissance et la prospérité, et consubstantiellement au Père qui s’appelle le Cerveau et qui régnera sur les hommes profanant la parole magnifique, pendant des siècles et des siècles. »

Maurice Bardèche, Sparte et les sudistes

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13/09/2011

Book : La révolution en marche

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MISSISSIPPI FRED McDOWELL : « Good morning little school girl » (1969)

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En 1969, Vieux Fred ne se souvient plus vraiment bien de l'école.
Par contre, il se rappelle toujours avec plaisir des écolières, et ça fait longtemps, trés longtemps, qu'il chante ce "Good morning little school girl", bien avant qu'Alan Lomax le découvre et ne lui en fasse enregistrer une première version acoustique, en 1959.
10 ans plus tard, Vieux Fred se laisse tenter par l'électricité, mais ne manque pas de préciser en guise de titre d'album, " I do not play no rock'n'roll" !
En réalité, Vieux Fred n'en a pas grand chose à battre, du rock'n'roll en particulier et de l'industrie musicale en général, car comme il le chante ici, : " I don't know hardly... what's in this world to do".
En dehors de mater les lycéennes, bien sûr.

 

 

podcast

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et ex-bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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Tout cela devient si laid : plus de fanfares, plus d’étendards, plus de Te Deum

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« C’est exact. J’ai toujours mené une vie paisible d’un professeur de lettres qui aimait son métier. Aucune guerre n’a eu besoin de mes services et les tueries d’apparence inutile m’affligent physiquement. J’aurais probablement fait un bien mauvais soldat. Toutefois, avec Actius, je crois que j’aurais joyeusement tué du Hun. Et avec Charles Martel, lardant de la chair arabe, cela m’aurait rendu fort enthousiaste, tout autant qu’avec Godefroi de Bouillon et Baudoin le lépreux. Sous les murs de Byzance, mort aux côtés de Constantin Dragasès, par Dieu ! que de Turcs j’aurais massacrés avant d’y passer à mon tour ! Heureusement que les hommes qui ignorent le doute ne meurent pas si facilement ! Aussitôt ressuscité, me voilà taillant du Savlon en compagnie des Teutoniques. Je porte la croix sur mon manteau blanc et je quitte Rhodes l’épée sanglante au poing, avec la petite troupe exemplaire de Villiers de L’Isle-Adman. Marin de don Juan d’Autriche, je me venge à Lépante. Belle boucherie ! Puis l’on cesse de m’employer. Seulement quelques broutilles qui commencent à être mal jugées, de l’histoire contemporaine, une triste plaisanterie, je ne m’en souviens déjà plus très bien. Tout cela devient si laid : plus de fanfares, plus d’étendards, plus de Te Deum. Pardonnez la pédanterie d’un vieil universitaire radoteur. Evidemment je n’ai tué personne, mais toutes ces batailles dont je me sens solidaire jusqu’au plus profond de mon âme, je les revis toutes en même temps, j’en suis l’unique acteur, avec un seul coup de feu. Voilà ! »

Jean Raspail, Le Camp des Saints

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12/09/2011

Chance pour la France et Bien vivre ensemble...

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Rentrée Scolaire...


Cliquez sur la photo

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LES THUGS : “ Welcome to the club ” - 1991

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Sous la pavés, la taule !
Sifflez en travaillant...

 

podcast

 

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et ex-bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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Je possède le secret d’une contraction ineffable

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« Mais non, l’amour c’est justement l’impression de la totale différence. Tout d’un coup on échappe à la loi des nombres. On rencontre une femme, et quelques jours après, on s’aperçoit qu’elle est non pas préférable, mais irremplaçable. Et il ne s’agit plus ni du charme lent de l’habitude, ni des fantasmagories de la désuétude. Au fond d’une âme, je perçois la palpitation essentielle et, du coup, je touche à une source inépuisable de suggestions. Ce que je semble avoir sacrifié, je le retrouve au centuple. Dans ce petit miroir étroit, je puis évoquer en profondeur plus de diversité passionnelle que don Juan dans tout le cours de ses longs et maladroits travaux. Je possède le secret d’une contraction ineffable qui l’emporte sur l’accumulation grossière et jamais finie. »

Pierre Drieu la Rochelle, L'Homme couvert de femmes

 

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11/09/2011

Remembering 9/11

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11 Septembre 2001

 

 

Une Croix sortant des décombres... tel un Signe...

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Il me faut tout absorber les yeux fermés

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« "Où en es-tu ? Ton bateau est sur le point de sombrer. Et tu n’as pas encore appelé au secours ? Ce bateau, tu l’as cruellement malmené et t’es ainsi privée de port. L’heure est venue où il te faut nager de tes propres forces. Tout ce qui t’attend est la mort. Est-ce là ce que tu souhaites ?"

Seule le souffrance peut ainsi servir d’avertissement. A sa dernière extrémité, son organisme avait tendance à perdre son support mental. Son désespoir était pareil à un mal de tête qui lui martelait le crâne comme s’il allait éclater, pareil à une grosse bille de verre qui, de sa poitrine, remonterait vers sa gorge. "Je n’appellerai jamais au secours", pensa-t-elle.

En dépit de tout, Etsuko avait besoin d’une dure logique. Elle l’aiderait à édifier une assise, qui lui permettrait de se dire heureuse.

Etsuko poursuivait le cours de ses pensées.

"Il me faut tout absorber… il me faut tout absorber les yeux fermés… Cette souffrance, je dois apprendre à la savourer… Le chercheur d’or ne saurait s’attendre à ne trouver que de l’or. Il doit ramasser le sable au hasard au fond de la rivière. Il n’a pas le privilège de savoir à l’avance s’il réussira. Il se peut qu’il n’y ait pas d’or du tout et il se peut qu’il y en ait. Mais une chose est certaine : celui qui ne va pas à le recherche de l’or ne fait jamais fortune."

"Une trop longue souffrance rend stupide, mais celui que la souffrance a rendu stupide peut encore connaître la joie." »

Yukio Mishima, Une soif d'amour

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10/09/2011

Massoud l'Afghan, par Christophe de Ponfilly

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Le son et l'image sont, par moments, décalés, mais ce reportage sur le Commandant Massoud vaut la peine d'être vu de bout en bout. Une pensée pour l'admirable Christophe de Ponfilly qui s'est donné la mort trop tôt, par désespoir, par dégoût, lui l'homme plein de courage, l'ami authentique de Massoud qui rigolait des postures de BHL quand celui-ci affirmait être l'ami du guerrier afghan, mais qui rigolait, sans doute, d'un rire qui pleurait en secret.


Part 01/10

 


Part 02/10

 


Part 03/10

 


Part 04/10

 


Part 05/10

 


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09/09/2011

Ahmad Shah Masoud : "Toi, le Mollah, c'est trop dur pour toi..."

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Ahmad Shah Masoud

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Seul contre tous

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Je me disais donc que le monde est dévoré par l'ennui

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« Je me disais donc que le monde est dévoré par l'ennui. Naturellement, il faut un peu réflechir pour se rendre compte, ça ne se saisit pas tout de suite. C'est une espéce de poussière. Vous allez et venez sans la voir, vous la respirez, vous la mangez, vous la buvez, et elle est si fine, si ténue qu'elle ne craque même pas sous la dent. Mais que vous vous arrêtiez une seconde, la voilà qui recouvre votre visage, vos mains. Vous devez vous agiter sans cesse pour secouer cette pluie de cendres. Alors, le monde s'agite beaucoup. »

Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne

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08/09/2011

Je suis parfaitement normal !

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Les considérations de Le Bon sur la transformation de l'homme par les situations de masse sont désormais caduques

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« Les considérations de Le Bon sur la transformation de l'homme par les situations de masse sont désormais caduques, puisque l'effacement de la personnalité et l'abaissement de l'intelligence sont déjà accomplis avant même que l'homme ne sorte de chez lui. Diriger les masses dans le style Hitler est désormais inutile : si l'on veut dépersonnaliser l'homme (et même faire en sorte qu'il soit fier de n'avoir plus de personnalité) on n'a plus besoin de le noyer dans les flots de la masse ni de le sceller dans le béton de la masse. L'effacement, l'abaissement de l'homme en tant qu'homme réussissent d'autant mieux qu'ils continuent à garantir en apparence la liberté de la personne et les droits de l'individu. Chacun subit séparément le procédé de "conditionning" qui fonctionne tout aussi bien dans les cages où sont confinés les individus, malgré leur solitudes, malgré leurs millions de solitudes. Puisque ce traitement se fait passer pour "fun" ; puisqu'il dissimule à sa victime le sacrifice qu'il exige d'elle ; puisqu'il lui laisse l'illusion d'une vie privée ou tout du moins d'un espace privé, il agit avec une totale discrétion. Il semble que le proverbe allemand "un chez-soi" vaut de l'or, soit à nouveau vrai ; mais dans un tout autre sens. Si un chez-soi vaut aujourd'hui de l'or, ce n'est pas du point de vue du propriétaire qui y mange de la soupe conditionnée, mais du point de vue des propriétaires du propriétaire, de ce chez-soi, ces cuisiniers et fournisseurs qui lui font croire que sa soupe est faite maison. »

Günther Anders, L'obsolescence de l'homme

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07/09/2011

Qui n’a pas une fois désespéré de l’honneur ne sera jamais un héros

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« Pour être un héros, il faut avoir au moins une fois en sa vie senti l’inutilité de l’héroïsme et de quel poids infime pèse l’acte héroïque dans l’immense déroulement des effets et des causes, réconcilié son âme avec l’idée de lâcheté, bravé par avance la faible, l’impuissante, l’oublieuse réprobation des gens de bien, senti monter jusqu’à son front la chaleur du plus sûr et du plus profond repaire, l’universelle complicité des lâches, toujours béante, avec l’odeur des troupeaux d’hommes. Qui n’a pas une fois désespéré de l’honneur ne sera jamais un héros. »

Georges Bernanos, "Scandale de la vérité", dans "Essais et écrits de combat"

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06/09/2011

"STEVE JOBS, I-MORTEL" par Slobodan Despot

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L’homme à la Pomme croquée, l’homme dont tous les geeks du monde suivaient les annonces le souffle coupé pour tomber en transe au moment du « one more thing » (Oh, encore un détail…), l’homme qui révolutionna le mode même de notre interaction avec les machines, l’homme Steven Jobs va mourir. « Malheureusement, ce jour est arrivé », annonce-t-il laconiquement à ses employés. Cet adverbe a son poids dans une lettre de démission : celui qui l’écrit n’a pas seulement cédé la barre d’Apple, mais également celle de sa propre vie.

Au moment même où il prépare le transfert de sa technologie dans le « nuage » immatériel, multiredondant et donc immortel, l’« i-Cloud », Steve Jobs va mourir. Une photo de lui a filtré, peut-être truquée mais qu’importe : lunettes rondes sur un crâne décharné, jambes d’échassier sous un peignoir informe. Pareil à Gandhi au sortir d’une grève de la faim. Gandhi, dont il fit l’un des emblèmes de son « Penser autrement ». Sauf que sa grève, à Steve, n’est pas volontaire. Elle est le fait de son corps périssable, sur lequel la science n’a aucune prise. Il le sait, il l’a prévu et exprimé : « la mort est la plus formidable invention de la vie », a-t-il dit.

Au moment même où Apple vient de détrôner, pendant quelques heures, la plus puissante cotation boursière, celle d’Exxon, Steve Jobs rejoint le parfait dépouillement. Il nous lègue une culture ambivalente qui accomplira peut-être la prophétie du grand Philip K. Dick : la fusion, voire le croisement, de l’homme et de la machine sur l’échelle de l’âme. Sa mort physique n’a au fond aucune importance.

La conquête avait commencé avec un petit cube bizarrement appelé Macintosh. La pub initiale, inspirée du 1984 d’Orwell, avait tout d’un manifeste. Briser l’écran de la pensée unique !

La publicité est toujours mensongère : celle-ci le fut moins que d’autres. Rappelez-vous ce divin soulagement. Avant, nous devions nous faire à la machine. Avec le Mac, la machine s’adaptait à nous et à nos symboles. Nous n’écrivions plus en vert sur noir, comme des taupes, mais en noir sur blanc, comme des gens. Le système concurrent, le MS-DOS de Bill Gates, apparut soudain sous son vrai visage : la raideur IBM-protestante couplée à la laideur est-allemande. La suite ne fut qu’une cavalcade de plagiaires aux trousses d’Apple, dont nul ne put égaler l’élégance et la simplicité.

Mon premier Mac, de 85, tourne encore. Il a écrit des milliers de pages. J’ai imposé des Mac partout, juste pour ne pas voir le kitsch dysfonctionnel, moralisateur et intrusif du système concurrent, qui tenait les 97 % du marché. Et qui noyait le monde sous les bugs et les virus.

Steve Jobs aura imprégné mon esprit plusieurs heures par jour depuis un quart de siècle. Après avoir combattu Big Brother, il l’est devenu lui-même. Mais je lui suis redevable de deux leçons essentielles : de n’avoir jamais oublié l’harmonie quand les autres ne visaient que l’utilité ; et d’avoir prouvé que la majorité n’a jamais raison.

Slobodan Despot, SOURCE : Despotica...

 

 

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05/09/2011

Ayn Rand is Back !

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La Grève (Atlas Shrugged) - Ayn Rand par LesBellesLettres

Pour mieux connaître cette femme d'exception qu'était Ayn Rand, voir la bio de Alain Laurent, à paraître, également aux Belles Lettres le 22 septembre prochain...

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Un verdict révoltant, par Xavier Raufer

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Le verdict est tombé début juillet. On le craignait révoltant. Il le fut. Voici les faits. En avril 2005, une fugueuse de 14 ans s’égare vers une cité hors contrôle de Carpentras. Happée par une meute, elle est, au long du mois d’avril, violée dans des caves ou des hôtels par environ 30 individus de 16 à 22 ans ; exhibée, filmée par les brutes, elle est même, au long d’une route, prostituée aux automobilistes de passage.

La malheureuse parle de « cauchemar ». Ces faits sont d’autant plus graves que la réitération des crimes et la préméditation y sont flagrants. Le lecteur doit ici savoir ce qu’encourt tout condamné pour “viols en réunion sur mineure de 15 ans”, “séquestration”, “corruption de mineure” et “proxénétisme aggravé” : pour un mineur, de 10 à 15 ans de prison, le double pour un adulte.

Des arrestations adviennent enfin quand la gamine s’échappe. Finalement, un procès se tient en juin dernier, à Avignon, devant la cour d’assises des mineurs du Vaucluse. Or, pour qui a encore les yeux ouverts, la lecture des articles consacrés à ce procès par le quotidien régional la Provence suscite d’abord l’incrédulité puis un dégoût toujours plus vif et enfin, même, un sentiment d’horreur.

Car ce qu’on expose au procès, c’est la Guerre des boutons ou une histoire de boy-scouts – et pas le massacre d’une jeune fille tel qu’évoqué ci-dessus.
Le psy, d’abord, caricature de gauchiste en chemise à fleurs. Les violeurs ? Ils ont vécu ce passage à l’acte « comme un rite initiatique », s’inscrivant « dans un désir d’appartenance au groupe ». Des jeunes certes « intolérants à la frustration » mais, hélas, pas « armés pour anticiper la relation avec cette jeune fille » : ils n’ont donc pas « perçu la contrainte situationnelle » – par groupes de dix dans une cave, à la lueur des téléphones portables : on goûtera l’artistique minimalisme du qualificatif.

Quant à la jeune fille – là, on se surprend à serrer les poings –, le psy insinue qu’elle a pu, durant son calvaire, « ressentir une forme de plaisir affectif ». Mais demain ? interroge quand même un juge. Tout est au mieux, assure le psy, les violeurs « ne présentant aucun risque de récidive ». Dix lignes plus bas, on lit cependant que, lors du procès, deux des principaux prévenus sont « détenus pour une autre cause ».

Surprenante, ensuite, l’attitude du quotidien, qui, passé le rappel des faits, édulcore constamment. Jusqu’à, par exemple, titrer sur ce qui a bien pu se passer « dans la tête de ces enfants terribles ». Pour mémoire, les Enfants terribles, film onirique et précieux écrit par Jean Cocteau sorti en 1950, ressemble autant au viol collectif de Carpentras qu’une matinée enfantine au carnage de Verdun.

À la fin, le verdict. Il est « mesuré », se réjouit le quotidien. De façon entortillée, on apprend qu’une poignée des mis en cause passera peut-être deux à trois ans en prison, mais encore pas sûr, vu le savant mélange du sursis et des peines de prison ferme.

À ce point du récit, un commentaire du criminologue – mais surtout, un grave constat. Le commentaire : ce procès pue fortement la trouille et l’intimidation.

Chacun – hélas ! pas le seul quotidien et son journaliste – y est fort attentif à ne heurter aucun des prévenus, dont les familles sont massivement présentes dans la salle. Tous se tiennent à carreau. Tous marchent sur des œufs. Tous prennent soin de parler par périphrases aimables et euphémismes délicats. Certes l’expert (un second psy) admet « ne pas avoir eu d’entretien prolongé avec les mis en cause » mais assure quand même que ce sont « des personnes plutôt bien » dont le comportement est « un grand mystère ».

Mais il y a pire que ce climat, disons, sicilien. Et ce second mystère explique que l’auteur – éberlué – ait patienté tout l’été avant d’écrire cet article. Il attendait en effet la riposte outragée, le collectif cri d’horreur des féministes – mais rien, juste un silence de mort. Une jeune fille violée à répétition. Prostituée de force. En prime, ce que disent d’elle les avocats de la défense est affreux. Échantillon : « C’est dans la relation avec le sexe qu’elle va vers l’autre. Ce n’est pas une recherche de plaisirs ; elle s’exprime avec son cul » (sic). Or silence sans faille, absolue absence de féministes, admettant tête basse qu’une femme violée en groupe “s’exprime avec son cul”.

Où est Mme Caroline Fourest, qu’on dit fort attachée à la cause des femmes ? Où sont les Chiennes de garde, ici sans voix ni crocs ? De son côté, Osez le féminisme ! n’a pas franchement osé grand-chose.

Pourquoi ce silence ? Le féminisme bobo s’évanouirait-il à l’entrée des cités chaudes ? Et comment auraient réagi ces militantes à éclipse si, au lieu de lascars, la “tournante” avait impliqué des adhérents d’un quelconque parti de droite ?

On ose espérer une réponse. Car dans un drame si terrible, tout silence retentira comme un accablant aveu. 

Xavier Raufer, criminologue


 

Source : Valeurs Actuelles

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04/09/2011

Appel au djihad devant la grande mosquée de Paris (26 aout 2011)

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Douce France... cher pays de mon enfance...

No Comment

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"Je me fous de la France. Je me fous de mes médailles. Ce que je veux, c’est b… encore une fois avant de crever."

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« Il se rappelle ce qu’une infirmière lui a raconté de ce grand blessé de guerre qui arrachait ses médailles et criait, en la regardant avec des yeux atroces : "Je me fous de la France. Je me fous de mes médailles. Ce que je veux, c’est b… encore une fois avant de crever." (Pourquoi n’y aurait-il pas des femmes qui choisiraient pour devoir cet office-là, auprès des condamnés à mort ? Une œuvre ne pourrait-elle être créée en ce sens ? Mais pourquoi ne serait-ce pas un ordre de religieuses qui se spécialiserait dans cette forme sublime de la charité ?) »

Henry de Montherlant, Les lépreuses

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03/09/2011

Tout était frelaté

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« On avait pris l’habitude de regarder la hiérarchie de l’argent comme la seule qui existât et même comme la seule qui fut possible. Il n’y avait donc plus qu’un but dans la vie, qui était de gagner le plus d’argent qu’on pouvait et le plus vite qu’on pouvait, par n’importe quel moyen. On avait renoncé à l’image un peu patriarcale des grands rassembleurs de fortune, qu’on avait réussi à imposer quelques temps avant 1914. On ne croyait plus à Edison. On sentait derrière son fabuleux destin l’appui des banques. On ne croyait plus au boursier méritant, fils d’instituteur sorti premier de Polytechnique et devenu capitaine d’industrie. On était trop sûr de rencontrer dans sa carrière quelque heureux mariage ou quelque profitable servilité. Le self-made-man de la fin du siècle faisait sourire. Félix Potin, les époux Cognac, étaient devenus de touchantes estampes du passé. Les grandes fortunes d’affaires n’étaient plus une aventure de l’énergie et du caractère. Elles se faisaient en achetant les députés et en soupant avec les ministres. Et il n’y avait rien d’autre que cela. On ne pouvait croire en personne, on ne pouvait se proposer personne comme modèle. Tout était frelaté. DE temps en temps, on nous consolait comme des enfants avec quelque belle image, la cape rouge de Bournazel, la robe de bure du Père de Foucauld. Nos dieux étaient ceux qui mouraient en plein ciel. Nous adorions Guynemer. Et Lindbergh nous paraissait le dernier des hommes d’autrefois. Mais nous savions que c’était des leurres. Bournazel se faisait tuer pour qu’on agrandît les concessions de Mokta-El-Hadid, Lindbergh accomplissait un exploit fabuleux et cela servirait finalement à la TWA. Ces miroirs aux alouettes nous rabattaient vers les filets des financiers. Nos vieux maîtres traçaient sans se lasser des signes dans le ciel, ils criaient dans la nuit pour cette nation à la dérive que les voleurs tiraient vers les marais du Styx. Nous nous indignions sans comprendre qu’on ne pille que les cadavres. Comment aurait-elle pu être vivante cette France qui n’était plus que la Bourse de Paris ?

Nous sentions confusément que le nationalisme ne suffisait plus. C’était aussi autre chose qui était en cause. Les zigzag, les dérapages, les brusques percées vers l’âpreté révolutionnaire de Drieu la Rochelle, d’Ernst von Salomon, de Brasillach, de Thierry Maulnier, n’étaient pas des caprices de poulains fougueux. Nous cherchions un air pur, une vallée inconnue qui pût nous conduire vers d’autres contrées. Tout ce qui, en nous, aspirait à la générosité, à la justice, à l’héroïsme, était sans emploi. Parfois, le communisme nous fascinait. Mais il menait à une caserne où des esclaves terrifiés chantaient. L’Amérique nous envoyait ses rêves. Son gigantisme nous rappelait que les hommes possèdent la baguette de Moise, mais qu’il ne savent s’en servir que pour construire d’inutiles palais.

Nous nous sentions des étrangers non seulement dans notre patrie mais dans notre siècle et dans la morale de notre temps. Les hymnes montaient autour de nous pour célébrer la grandeur de la science et les bénédictions du progrès. Le monde était doux comme un soir d’été pour ceux qui déposaient le harnais des hommes. Qu’elles étaient reposantes, nos neuves épaulettes ! Parés de nos robes de mandarins, nous entrions dans l’immense et solennel cortège subalterne, nous marchions du pas tranquille de la docilité. Notre pitance serait sagement réglée come celle des hommes par d’insensibles dévaluations, nos plaisirs seraient tarifés et exploités, notre pensée serait fabriquée, dosée, soigneusement empaquetée. Et il n’y aurait rien d’autre, absolument rien d’autre. Selon le nombre de nos boutons et la largeur de nos épaulettes, notre vie serait consacrée à l’Urbaine ou à la Shell ou à l’Etat, et nous serions ainsi de "bons serviteurs" et plus tard de "vieux serviteurs", on ne savait pas très bien de quoi. »

Maurice Bardèche, Sparte et les sudistes

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