23/05/2012
Evgueni Rodionov, Martyr pour la Foi
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

Evgueni Rodionov est né le 23 mai 1977, un enfant à ce qu'on disait, aimable, serviable, poli et en parfaite santé. Bien que bon élève après sa classe de seconde, il part travailler dans une fabrique de meubles, et apprend le métier d'ébéniste, puis il se spécialise dans la tapisserie de mobilier. Ce travail lui convient et le salaire est convenable. Sa mère se souvient que même avec les trois emplois qu'elle cumulait elle ne gagnait pas autant que son jeune fils. Ce dernier améliore considérablement la vie familiale. Mais à ses dix-huit ans Evgueni est appelé sous les drapeaux.
En février 1996, le jeune soldat russe et garde-frontière est capturé par des rebelles musulmans de Tchétchénie.
Il est gardé prisonnier – et probablement torturé – pendant 100 jours afin d'abjurer sa Foi.
Le chef du groupe d'islamistes tchétchènes, Ruslan Khaikhoroyev, choisit de l'exécuter le 23 mai 1996, jour de son dix-neuvième anniversaire, et jour de l'Ascension du Seigneur selon le calendrier Orthodoxe.
Il est exécuté près de Bamut après avoir été torturé pour avoir refusé de retirer la croix qu'il portait autour du cou et de renier le Christ en épousant la Religion du Prophète Mahomet.
Sa tombe a été indiquée à sa mère par les assassins en personne contre une grosse rançon pour laquelle ses parents, modestes, ont dû hypothéquer leur maison. Elle a pu identifier le corps de son fils grâce à ses bottes mais surtout grâce à la croix qu'il y avait sur le corps sans tête, croix qui avait été donnée au jeune garçon par sa grand-mère maternelle le jour de ses 11 ans. Sa mère se souvient que jour pour jour 20 ans après son mariage le 23 Octobre 1997 elle déterrait le corps de son fils et le ramenait à la maison pour l'enterrer. L'inscription sur la tombe est "Pardonne moi, mon fils".
Cinq jours après son enterrement, son père décédait de chagrin.
Sa croix a été remise par sa mère à l'église Saint-Nicolas de Pygy à Moscou, et est conservée dans le sanctuaire de cette église.
Evgueni Rodionov est souvent considéré comme un saint en Russie. Une église porte son nom avec l'accord du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies d'alors, Alexis II... Le jeune martyr n'est pas encore inscrit dans le registre des Saints Russes, mais il se murmure que cette situation ne va pas durer longtemps... on trouve déjà des icônes du jeune garçon.
Comme il y a une justice, tout de même, un mois après l'exécution d'Evgueni, le groupe tchétchène responsable de son exécution a été décimé par les forces spéciales russes.
Un des chefs Tchétchènes, Salautdin Temirbulatov a été capturé en Tchétchénie en 2000, et ensuite condamné à perpétuité pour les nombreux massacres qu'il avait ordonné.



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Yoooouuuuhoooouuu ! Yaaaaminaaaa !
=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=
« A qualité égale, priorité au Beur puisqu’il a eu plus d’obstacles à franchir qu’un Blanc de souche. »
Yamina Benguigui, Courriers Cadres, 21 octobre 2004
Yamina Benguigui, pour qui n'a pas suivi, est ministre déléguée de la Francophonie et des Français de l'étranger du premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
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Saucisson à l'ail !
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Justification
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
Toute justification face à qui que ce soit est bien inutile. La seule justification qui vaille n'est pas de ce monde, aussi il m'apparaît de plus en plus inutile d'argumenter dans la bataille et la controverse pour dévoiler ce qui, énorme, à la portée de tous, visible dans son assise, siège quotidiennement à la vue de chacun. Il convient juste de dire les choses humblement, de pointer du doigt la douloureuse blessure que plus personne ne ressent clairement tellement l'anesthésie est générale.
Il faut déposer les armes face à ceux qui se rassurent, se trouvent des excuses, bref, se justifient à leur tout puisqu'il sont le produit d'une société qui passe son temps à se justifier aussi.
L'Amour n'a pas à se justifier. L'Amour est et il ne se discute pas. Sachez que sitôt que l'amour a besoin de justification, d'aménagement, ça n'est pas de l'Amour.
Jeûnes, compassion, rien n'arrive aux mollets de l'Amour qui n'a besoin ni de jeûne ni de compassion puisqu'il est, par essence, supérieur à ceux-là, les contenant en abondance accomplie. Ayant atteint à l'Amour, tout jeûne est inutile et la compassion en déborde naturellement, même lorsqu'on est dans la colère qui, alors, devient Sainte car elle n'est que soif de Justice.
Et Dieu aime l'Amour et Dieu aime la Justice.

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A vrai dire, notre littérature est toute pénétrée de l’esprit antique, étant latine dans son fonds, et grecque à son faîte
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Aujourd’hui, au contraire mille dangers menacent la pureté du langage; il s’enfle, il s’alourdit, il se gâte; il deviendra de moins en moins capable, si l’on n’y prend garde, d’exprimer des pensées fines ou fortes, d’être un instrument de beauté ou de vérité. Il est d’autant plus pressant de restaurer l’enseignement du latin. Non seulement, on y vérifie tout notre vocabulaire, mais l’esprit trouve dans cette étude une discipline admirable. Le latin, c’est la langue sans délire, qui passe du sillon à la route, du paysan au légionnaire et qui satisfait enfin son génie dans la rectitude abstraite du droit : idiome éminemment temporel, mâle parler de la puissance, mais d’une puissance qui veut être juste, et qui ne donne point d’ordre sans dicter des lois. Le grec, c’est bien autre chose. Rustique comme le latin, il est aussi maritime; propre à la dialectique la plus déliée, comme à la poésie la plus haute, il ne se prête pas moins à la verve la plus familière. Pour bien connaître les mots grecs, il faut les voir dans les comédies d’Aristophane, où ils ressemblent à ces pigeons qui marchent sur le fumier, picotent la bouse, et soudain, envolés, ne sont plus qu’une guirlande au haut du ciel. La raison ailée du grec est si libre et si joueuse qu’elle finit par sourire aux sophistes. La raison pédestre du latin ne les admet pas. Le français tient de l’un et de l’autre, lié au latin par une parenté positive et au grec par une parenté idéale. Dans l’oeuvre des grands écrivains où chacun de ces idiomes approche de sa perfection, le grec tend à devenir plus subtil, le latin plus dense, le français plus clair. Notre parler, plonge lui aussi, ses racines dans la vie rustique. Grec, latin, français, ce sont les trois langues du vin, mais l’ivresse grecque pousse à chanter, l’ivresse latine à agir, l’ivresse française à penser. Le français ne favorise que médiocrement l’imagination et la fantaisie, il se prête au sentiment dans la mesure où celui-ci veut se connaître; c’est le langage de la conscience, celui d’une raison persuasive, qui ne voudrait pas commander qu’elle n’eût aussi convaincu. Mais, pour qu’il garde ses qualités supérieures, il faut qu’il reste associé aux deux grandes langues antiques, qui le maintiennent à leur hauteur. L’étude des langues vivantes a mille avantages, mais ce n’est jamais qu’une excursion latérale, au lieu que celle du latin nous ramène à notre origine. Celle du grec n’est pas moins nécessaire, mais à un autre étage : c’est un luxe, si l’on veut, mais un luxe indispensable, pour achever dans l’exquis une éducation qui a commencé par le solide. A vrai dire, notre littérature est toute pénétrée de l’esprit antique, étant latine dans son fonds, et grecque à son faîte. On ne pourrait renoncer aux humanités sans rompre la continuité française. A partir de ce moment-là, ce ne serait plus la même France qui durerait, et qu’importe la persistance des noms, sans celle des choses? Tout le monde, aujourd’hui, voit plus ou moins clairement les dangers matériels dont nous sommes entourés. Mais il est des calamités plus redoutables encore, sur lesquelles il faut d’autant plus rester en éveil qu’elles ne font pas événement et ne changent pas le train ordinaire. Ce sont les grandes catastrophes silencieuses qui abaissent le plan de la vie, éteignent les activités supérieures et diminuent l’homme. »
Abel Bonnard, "La vie présente : les humanités" - Revue de Paris, année 30, tome 2, 1er mars 1923, p. 193-201
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22/05/2012
Une guérison issue de l'écartèlement
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
Ce qui me convient, après tout, c'est la guérison issue de l'écartèlement. Ce qui s'éloigne il faut le laisser s'éloigner et y puiser une force et s'y construire une opportunité. Ce que l'on considère comme une assise précieuse peut, donc, partir au moindre coup de vent. S'éloignent, de ce fait, les douces illusions, les souvenirs, les choses que l'on prenait pour des fondations solides, des rocs, tous s'effritent comme des os partant en poudre.
Nous étions là, au temps jadis, à tenir tête au monde, épaule contre épaule et à rire à poumons déployés des artifices du système, mais ça, c'était jadis.
Ce qui se dessine ici n'est rien d'autre que la trame psychologique de chansons à venir, de textes attendant l'éclosion, d'écrits qui diront par le scalpel les tenants et les aboutissants de ce que nous sommes : prisonniers de la toile existentielle à nous croire juges de justice pour nos plus humbles amis.

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Stevie Ray Vaughan : Life without you
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A trente ans l’espérance même de l’illusion n’existe pas
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Ce n’est pas être vieux, sans doute, qu’avoir trente ans. C’est l’âge, simplement, où les plus simples records sont interdits aux plus vigoureux, l’âge que n’a jamais le plus grand champion de nage, le plus grand champion de course, l’âge où l’on ne peut plus apprendre le tennis. Aux garçons de vingt ans, dans leur ensemble, il est sûr que les hauts faits des champions sont également interdits. Mais chacun peut encore les espérer. A trente ans l’espérance même de l’illusion n’existe pas. »
Robert Brasillach, Les sept couleurs
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21/05/2012
Horizons proches
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
En fait, je me donne des visions d'horizons proches, que je peux presque toucher. C'est de l'ordre de la création artistique, de la musique, beaucoup, et de l'écriture, surtout. Je n'attends rien de plus que de pouvoir me mesurer à moi-même et, si Dieu veut, de soigner mes blessures.
15:53 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) |
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En cet Instant et au Lieu où je me trouve
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Je n'ai plus envie de m'amuser à reconstituer le passé. Le temps le tasse de plus en plus et je n'y ai plus beaucoup recours, du moins consciemment. A mon âge, mon futur lointain ne me préoccupe pas beaucoup, j'ai le sentiment d'être coincé dans mon présent et "coincé" n'est pas le bon terme, je dirais plutôt que je m'y glisse, dans mon présent, et le considère à sa juste mesure. Je le savoure, mon présent, avec cette certitude que c'est en lui que se trouve mon Salut, Ici et Maintenant, en cet Instant et au Lieu où je me trouve, en moi, profondément... le Royaume.
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Contentement
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=
L'agitation, le bruit, la frénésie qui caractérisent notre temps nous rendent sourds et aveugles. Et, sourds et aveugles, nous nous en contentons.
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Il faut qu'il y en ait certains qui atteignent à l'abîme
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« Le défaut de dieu signifie qu'aucun dieu ne rassemble plus, visiblement et clairement, les hommes et les choses sur soi, ordonnant ainsi, à partir d'un tel rassemblement, l'histoire du monde et le séjour humain en cette histoire. Mais encore pis s'annonce dans le défaut de dieu.Non seulement les dieux et le dieu se sont enfuis, mais la splendeur de la divinité s'est éteinte dans l'histoire du monde. Le temps de la nuit du monde est le temps de détresse, parce qu'il devient de plus en plus étroit. Il est même devenu si étroit qu'il n'est même plus capable de retenir le défaut de dieu comme défaut.
Avec ce défaut, c'est le fond du monde, son fondement même, qui fait défaut (…) Le fondement est le sol pour un enracinement et une prestance. L'âge auquel le fond fait défaut est suspendu dans l'abîme. A supposer qu'à ce temps de détresse un revirement soit encore réservé, ce revirement ne pourra survenir que si le monde vire de fond en comble, et cela signifie maintenant tout unimement : s'il vite à partir de l'abîme. Dans l'âge de la nuit du monde, l'abîme du monde doit être éprouvé et enduré. Or, pour cela, il faut qu'il y en ait certains qui atteignent à l'abîme. »
Martin Heidegger, "Pourquoi des poètes ?" - in "Chemins qui ne mènent nulle part"
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18/05/2012
L'amour, c'est l'occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l'être aimé
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« Nous savons peu de choses, mais qu'il faille nous tenir au difficile, c'est là une certitude qui ne doit pas nous quitter. Il est bon d'être seul parce que la solitude est difficile. Qu'une chose soit difficile doit nous être une raison de plus de nous y tenir. Il est bon aussi d'aimer ; car l'amour est difficile. L'amour d'un être humain pour un autre, c'est peut-être l'épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c'est le plus haut témoignage de nous-mêmes ; l'oeuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations. C'est pour cela que les êtres jeunes, neufs en toutes choses, ne savent pas encore aimer ; ils doivent apprendre. De toutes les forces de leur être, concentrées dans leur coeur qui bat anxieux et solitaire, ils apprennent à aimer. Tout apprentissage est un temps de clôture. Ainsi pour celui qui aime, l'amour n'est longtemps, et jusqu'au large de la vie, que solitude, solitude toujours plus intense et plus profonde. L'amour, ce n'est pas dés l'abord se donner, s'unir à un autre. Que serait l'union de deux êtres encore imprécis, inachevés, dépendants ?
L'amour, c'est l'occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l'être aimé. C'est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu'appelle le large. Dans l'amour, quand il se présente, ce n'est que l'obligation de travailler à eux-mêmes que les êtres jeunes devraient voir. Se perdre dans un autre, se donner à un autre, toutes les façons de s'unir ne sont pas encore pour eux. Il leur faut d'abord thésauriser longtemps, accumuler beaucoup. Le don de soi-même est un achèvement : l'homme en est peut-être encore incapable. »
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
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17/05/2012
Aimer la distance
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Il est bon d'être seul, parce que la solitude est difficile. Qu'une chose soit difficile doit nous être une raison de plus pour l'entreprendre. »
(...)
« Le partage total entre deux êtres est impossible et chaque fois que l'on pourrait croire qu'un tel partage a été réalisé, il s'agit d'un accord qui frustre l'un des partenaires, ou même tous les deux, de la possibilité de se développer pleinement.
Mais lorsque l'on a pris conscience de la distance infinie qu'il y aura toujours entre deux êtres humains, quels qu'ils soient, une merveilleuse "vie côte à côte" devient possible :
Il faudra que les deux partenaires deviennent capables d'aimer cette distance qui les sépare et grâce à laquelle chacun des deux aperçoit l'autre entier, découpé dans le ciel. »
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
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16/05/2012
Inconciliables avec la morale asservie
=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

« On appelle esprit libre celui qui pense autrement qu’on ne s’y attend de sa part en raison de son origine, de son milieu, de son état et de sa fonction, ou en raison des opinions régnantes de son temps. Il est l’exception, les esprits asservis sont la règle. Ce que ceux-ci lui reprochent, c’est que ses libres principes, ou bien ont leur source dans le désir de surprendre ou bien permettent de conclure à des actes libres, c’est-à-dire de ceux qui sont inconciliables avec la morale asservie. »
Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain
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Je suis rejeté, délaissé dans le présent. Le passé, j’essaie en vain de le rejoindre : je ne peux pas m’échapper.
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Mes souvenirs sont comme les pistoles dans la bourse du diable: quand on l’ouvrit, on n’y trouva que des feuilles mortes. [...] J’ai beau fouiller le passé je n’en retire plus que des bribes d’images et je ne sais pas très bien ce qu’elles représentent, ni si ce sont des souvenirs ou des fictions. [...]
Il y a beaucoup de cas d’ailleurs où ces images ont disparu, il ne reste plus que des mots: je pourrais encore raconter les histoires, les raconter trop bien [...], mais ce ne sont plus que des carcasses. Il y est question d’un type qui fait ceci ou cela, mais ça n’est pas moi, je n’ai rien de commun avec lui. [...] je rêve sur des mots, voilà tout. [...]
Pour cent histoires mortes, il demeure tout de même une ou deux histoires vivantes. Celles-là, je les évoque avec précaution, quelquefois, pas trop souvent, de peur de les user. J’en pêche une, je revois le décor, les personnages, les attitudes. Tout à coup, je m’arrête : j’ai senti une usure, j’ai vu pointer un mot sous la trame des sensations.
Ce mot-là, je devine qu’il va bientôt prendre la place de plusieurs images que j’aime.
Aussitôt je m’arrête, je pense vite à autre chose ; je ne veux pas fatiguer mes souvenirs. En vain ; la prochaine fois que je les évoquerai, une bonne partie s’en sera figée. J’ébauche un vague mouvement pour me lever, pour aller chercher mes photos, dans la caisse que j’ai poussée sous ma table.
A quoi bon ? Ces aphrodisiaques n’ont plus guère d’effet sur ma mémoire.
L’autre jour, j’ai retrouvé sous un buvard une petite photo pâlie. Une femme souriait, près d’un bassin. J’ai contemplé un moment cette personne, sans la reconnaître. Puis au verso j’ai lu : Anny, Portsmouth, 7 avril 27. »
Jamais je n’ai eu si fort qu’aujourd’hui le sentiment d’être sans dimensions secrètes, limité à mon corps, aux pensées légères qui montent de lui comme des bulles.
Je construis mes souvenirs avec mon présent.
Je suis rejeté, délaissé dans le présent. Le passé, j’essaie en vain de le rejoindre : je ne peux pas m’échapper. »

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Conduisez vous en homme de bien et ne déshonorez jamais votre nom
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

Août 1786, Château de Combourg : « Une lettre me rappelle à Combourg : j’arrive, je soupe avec ma famille ; monsieur mon père ne me dit pas un mot, ma mère soupire, Lucile parait consternée ; à dix heures, on se retire. J’interroge ma soeur, elle ne savait rien. Le lendemain à huit heures du matin, on m’envoie chercher. Je descends, mon père m’attendait dans son cabinet.
"Monsieur le chevalier, me dit-il, il faut renoncer à vos folies. Votre frère a obtenu pour vous un brevet de sous lieutenant au régiment de Navarre. Vous allez partir pour Rennes, et de là pour Cambrai. Voilà cent louis, ménagez-les. Je suis vieux et malade ; je n’ai pas longtemps à vivre. Conduisez vous en homme de bien et ne déshonorez jamais votre nom." »
Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
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15/05/2012
Occident
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

« (…) Pourquoi, en Eurasie, ce sont les sociétés européennes, plutôt que celles du croissant fertile [méditerranée orientale, Mésopotamie], de la Chine ou de l’Inde qui ont colonisé l’Amérique et l’Australie, ont prit la tête sur le plan technologique et sont devenues politiquement et économiquement dominantes dans le monde moderne ? Un historien vivant entre 8500 av JC et l’an 1450 de notre ère aurait certainement jugé la domination finale de l’Europe comme l’évolution la moins probable, parce qu’elle est restée pendant la majeure partie de ces 10 000 ans la plus arriérée de ces trois régions du Vieux Monde. De 8500 jusqu’à l’essor de la Grèce puis de l’Italie après 500 av JC, presque toutes les innovations majeures d’Eurasie occidentale –la domestication des animaux et des plantes, l’écriture, la métallurgie, les roues, les Etats, etc.- sont nées dans le croissant fertile ou tout près. Jusqu’à la prolifération des moulins à eau après l’an 900 environ, l’Europe à l’Ouest ou au nord des Alpes n’a rien apporté de très significatif à la technologie ou à la civilisation du Vieux Monde ; elle s’est plutôt contentée d’accueillir des innovations venues de la Méditerranée orientale et de la Chine. Même entre l’an 1000 et 1450, le flux de la science et de la technologie est allé surtout des sociétés islamiques –de l’Inde à l’Afrique du Nord- vers l’Europe, plutôt que dans le sens inverse. Au cours de ces mêmes siècles, c’est la Chine qui est demeurée en tête sur le plan de la technologie, après s’être lancée dans la production alimentaire presque aussitôt que le croissant fertile.
Mais alors, pourquoi le croissant fertile et la Chine ont-ils fini par perdre leurs milliers d’années d’avance sur une Europe qui avait pris un départ plus tardif ?
On peut, bien entendu, souligner les facteurs immédiats de l’essor de l’Europe : la formation d’une classe de marchands, le capitalisme, la protection des inventions par des brevets, l’absence du despotisme absolu et d’une fiscalité écrasante, et la tradition gréco judéo-chrétienne de recherche empirique et critique. Reste que, malgré toutes ces causes immédiates, il faut poser la question de la cause lointaine : pourquoi tous ces facteurs immédiats se sont-ils trouvés réunis en Europe, plutôt qu’en Chine ou dans le croissant fertile ? (…) »
Jared Diamond, De l’inégalité parmi les sociétés
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14/05/2012
La pitié nous devient un sentiment familier
=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=
« Tu es du moins le dernier de mes amis à trouver le chemin de la sagesse. Enfin pour toi aussi je nourris maintenant les meilleures espérances ; bien des nuées se dissiperont devant tes yeux. Certes tu te sentiras alors plus isolé que jamais, comme c’est mon cas. En outre bien de brillantes situations et qui frappent les yeux ne nous seront plus accessibles, mais en revanche elles ne mériteront même plus pour nous d’être convoitées. L’isolement spirituel et, à l’occasion, un entretien avec des êtres qui partagent nos sentiments, tel est notre lot ; plus que d’autres nous avons besoin des consolations de l’art. Nous ne voulons pas non plus convertir les gens, car le fossé qui nous sépare nous semble institué par la nature. La pitié nous devient un sentiment familier. Nous sommes de plus en plus silencieux - il y a des jours, et très nombreux, où je n’ouvre la bouche que pour les exigences de mon métier, sans plus. »
Friedrich Nietzsche, Lettre à Peul Deussen février 1870
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13/05/2012
Le soleil brille, la mer est bleue ; ceci ne change jamais, en temps de guerre comme en temps de paix
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Le ciel était magnifiquement clair, la mer vaste et lumineuse s’étendait sous mes yeux. Un bateau de pêche avançait, traçant un sillage blanc sur l’indigo de la mer. Mais oui, s’il s’était agi d’une torpille et non d’un bateau de pêche, le sillage aurait signifié un acte de guerre. Dans un cas comme dans l’autre l’eau de la mer aurait le même mouvement et la même beauté. Cette pensée soudaine me saisit par sa fraîcheur éclatante comme si elle traçait un sillage immaculé dans l’indigo de mon cerveau. C’était ce même soleil qui brillait au-dessus de Pearl Harbor et c’était toujours cette même eau, froide, bleue, salée, qui traçait ses cercles quand une torpille touchait sa cible, les ondes identiques à celles que des physiciens avaient observées minutieusement jadis. Et ce spectacle devait être beau aux yeux de ceux qui combattaient avec courage dans leurs bombardiers. Non, c’était plutôt la lumière et la mer dont la beauté faisait irruption dans des cœurs d’où avait été chassée toute idée inutile, importune. Ils ne pourrons l’oublier jusqu’à la fin de leur vie. En l’imaginant, j’éprouvais une joie sans raison. Le soleil brille, la mer est bleue ; ceci ne change jamais, en temps de guerre comme en temps de paix. Répétant ces mots à la façon d’une prière, j’avais l’impression enfin de penser avec force. »
Kobayashi Hideo, Guerre et Paix

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12/05/2012
Friendship
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11/05/2012
La foi n’est pas l’affirmation théorique de quelque chose d’incertain, elle est l’acceptation existentielle de quelque chose qui transcende l’expérience ordinaire
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« La foi n’est pas l’affirmation théorique de quelque chose d’incertain, elle est l’acceptation existentielle de quelque chose qui transcende l’expérience ordinaire. La foi n’est pas une opinion mais un état. Elle est l’état d’être saisi par la puissance de l’être qui transcende tout ce qui est et à laquelle participe tout ce qui est. Celui qui est saisi par cette puissance est capable de s’affirmer parce qu’il sait qu’il est affirmé par la puissance de l’être-même. [...]
La foi qui rend possible le courage du désespoir est l’acceptation de la puissance de l’être, même dans l’étreinte du non-être. Même dans le désespoir concernant le sens, l’être s’affirme lui-même à travers nous. L’acte d’accepter l’absence de sens est en lui-même un acte plein de sens : il est un acte de foi. Nous avons vu que celui qui possède le courage d’affirmer son être en dépit du destin et de la culpabilité de les a pas supprimés : il demeure sous leur menace et il subit leurs coups. Mais il accepte d’être accepté par la puissance de l’être-même à laquelle il participe et qui lui donne le courage d’assumer les angoisses du destin et de la culpabilité. Il en est de même de l’angoisse du doute et de l’absurde. La foi qui crée le courage de les intégrer n’a pas de contenu spécifique : c’est la foi, tout simplement, sans direction précise, absolue. Elle ne se définit pas, puisque tout ce qui se définit se dissout dans le doute et l’absurde. Néanmoins, même absolue, la foi est autre chose qu’un surgissement d’émotions subjectives ou une disposition sans fondement objectif. »
Paul Tillich, Le courage d’être
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Deutschland, Deutschland über alles
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A méditer...
Les secrets de la réussite du travailleur allemand : ces petits plaisirs qui nous sont défendus
Par Olivier Hirsch from CAUSEUR
On a disséqué les raisons de la compétitivité de l’économie allemande de long en large : tissu dense de PME, savoir-faire professionnel et culture technique, ou travail placé culturellement au dessus de tout. Tout cela est bien connu.
Ces analyses négligent pourtant certains aspects essentiels de la condition du travailleur allemand, qui frappent le frontalier lorsqu’il pénètre en territoire allemand. Vue de l’autre côté du Rhin, la France apparaît réellement comme la grande nurserie que décrivait le regretté Philippe Muray. Car enfin, voici un pays qui donne des leçons à l’Europe entière, et qui dans le même temps célèbre la bière à l’occasion d’une fête mondialement connue1, où fumer un joint entre amis n’entraîne aucun risque de poursuite pénale, où les clopes sont vendues dans la rue par des automates, et se trouvent dans des versions low cost au Lidl du coin, où l’hygiénisme alimentaire n’a pas encore condamnné la si délicieuse Bratwurst à 1,50€. Outre-Rhin, il est aussi très facile de dîner de plats simples, mais robustes pour 5 ou 6 euros dans de nombreux restaurants. Comment ne pas y voir un lien de cause à effet sur le bien-être général ?
Mais il y a bien plus. En Allemagne, la frustration sexuelle, cause de tant de “dépressions” n’existe quasiment pas. Pour le prix de deux coupes de cheveux, le travailleur célibataire ou mal marié peut se soulager auprès de ces agents rationnels à l’avantage compétitif certain que sont les jeunes prostituées de l’Est. Celles-ci se relaient dans les “Häuser” qui ont fleuri jusque dans la moindre petite ville de tous les Länder2. La prostitution y relève quasiment de la pension de famille, bon enfant, loin de la clandestinité sordide où l’a poussée la législation sarkozyste en France. Dans des conditions de sécurité et de salubrité qui n’ont strictement rien à voir avec la précarité des professionnelles officiant sous nos cieux.
Enfin, comment ne pas évoquer les Autobahn ? Un pays dont la police roule en Porsche 911, au pire en break Audi, semble avoir bien compris que le plaisir de conduire vite est un acquis de l’homme libre à l’ère du pétrole. Certes les panneaux “conseillent” une vitesse de 130 km/h, au risque de complications assurantielles pour les fauteurs d’accidents. Mais cette responsabilité n’est-elle pas la condition même de la liberté ?
Lorsque le travailleur allemand n’est pas au turbin, il peut donc boire, fumer, bouffer, baiser et se taper une pointe – pas nécessairement dans cet ordre – dans des conditions qui n’ont strictement rien à voir avec celles que connaît son malheureux voisin français. Parce qu’on le considère comme un adulte.
Et si c’était ça, le secret de la productivité allemande ?
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10/05/2012
C'est l'histoire d'un mec...
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La Gauche a l'intelligence dans le fond des chaussettes avec même, parfois, lorsque elle a le tâlon trop délicat, l'ancéphalograme plat. Son Logiciel n'arrive pas encore à lire comme il se doit la réalité, à l'analyser et, surtout, à l'accepter avec tout le recul nécessaire. Voici un texte trouvé du côté de L'Horreur du Château, Blog dont le titre kafkaïen en dit assez long sur la vision de l'auteur. En tout cas ça dépote.
L'électorat FN, en particulier le jeune électorat FN, est en pleine mutation. Moi je n'ai pas voté FN. J'ai 47 ans et j'ai passé le cap de pas mal de désillusions en tout et surtout en politique. J'ai voté Sarkozy pour la deuxième fois et je l'assume sans état d'âme militant. Je ne suis militant de rien ni de personne et je passe ma vie à pratiquer une course de fond qui consiste à se désengager. Par contre je ne méprise pas les électeurs FN. Je comprends d'où ils parlent. Je saisis leur angoisse et j'entends leur appel.
L'électeur FN beauf et con, frontiste bas du plafond, il en existe encore quelques spécimens... mais sachez qu'ils sont de plus en plus rares et que leur profil de gros skinheads rêvant de tuer de l'arabe c'est, pour ainsi dire, presque terminé.
Le gros cons racistes, les fascistes qui assument de l'être, la violence crasse, la beaufitude dans toute sa splendeur, la crétinerie intellectuelle, le sexisme primaire, ça n'est plus du côté des Dupont la Joie qu'on les trouve, mais du côté de pauvres types comme Mohamed Merah. Il serait peut-être temps que les donneurs de leçons en vertu républicaine parviennent à le comprendre.
Car ce que le PS ne comprend pas l'amènera, forcément, à se réveiller un matin avec le cul en étoile de mer et la gueule de bois, ce qui, moi, me fera rire et me réjouira à coup sûr. On va bien s'amuser. Servez-vous encore un verre...
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Un électeur FN, normalement, c'est une personne âgée assez aisée, qui aimerait interdire le rock, la techno et toutes les musiques de "jeunes", qui vit dans un village paumé à la campagne et qui n'a jamais vu un Arabe de sa vie, une personne xénophobe pleine de préjugés qui regarde trop TF1. Ou bien c'est un pauvre gars inculte faisant partie de la frange la moins éduquée de la population, qui ne comprend pas le monde dans lequel il vit.

22:22 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) |
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Il avait rêvé que le monde entier était condamné à devenir la victime d’un fléau inouï
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« Il resta à l’hôpital pendant toute la fin du Carême et la Semaine Sainte. Déjà convalescent, il se souvint de ses rêves du temps où il était couché fiévreux et délirant. Il avait rêvé que le monde entier était condamné à devenir la victime d’un fléau inouï et effrayant qui venait d’Asie et envahissait l’Europe. Tous devaient y succomber, excepté certains élus, fort peu nombreux. Des trichines d’une espèce nouvelle avaient fait leur apparition ; c’étaient des vers microscopiques qui s’insinuaient dans l’organisme de l’homme, mais ces êtres étaient des esprits pourvus d’intelligence et de volonté. Les gens qui les avaient ingérés devenaient immédiatement possédés et déments. Mais jamais personne ne s’était considéré comme aussi intelligent et aussi infaillible que les gens qui étaient contaminés. Jamais ils n’avaient considéré comme plus infaillibles leurs jugements, leurs déductions scientifiques, leurs convictions et leurs croyances morales. Des villages, des villes, des peuples entiers étaient infectés et succombaient à la folie.
Tous étaient dans l’inquiétude et ne se comprenaient plus entre eux ; chacun pensait que lui seul était porteur de la vérité et chacun se tourmentait à la vue de l’erreur des autres, se frappait la poitrine, versait des larmes et se tordait les bras. On ne savait plus comment juger ; on ne pouvait plus s’entendre sur le point de savoir où était le mal et où était le bien. On ne savait plus qui accuser ni qui justifier. Les gens s’entretuaient, en proie à une haine mutuelle inexplicable. Ils se rassemblaient en armées entières ; mais à peine en campagne, ces armées se disloquaient, les rangs se rompaient, les guerriers se jetaient les uns sur les autres, se taillaient en pièces, se pourfendaient, se mordaient et se dévoraient. Le tocsin sonnait sans interruption dans les villes ; on appelait, mais personne ne savait qui appelait et pour quelle raison, et tous étaient dans une grande inquiétude. Les métiers les plus ordinaires furent abandonnés parce que chacun offrait ses idées, ses réformes et que l’on ne parvenait pas à s’entendre ; l’agriculture fut délaissée. Par endroits, les gens se rassemblaient en groupes, convenaient quelque chose tous ensemble, juraient de ne pas se séparer mais immédiatement après, ils entreprenaient de faire autre chose que ce qu’ils s’étaient proposé de faire, ils se mettaient à s’accuser entre eux, se battaient et s’égorgeaient. Des incendies s’allumèrent, la famine apparut. Le fléau croissait en intensité et s’étendait de plus en plus. Tout et tous périrent. Seuls, de toute l’humanité, quelques hommes purent se sauver, c’étaient les purs, les élus, destinés à engendrer une nouvelle humanité et une nouvelle vie, à renouveler et à purifier la terre : niais personne n’avait jamais vu ces hommes, personne n’avait même entendu leur parole ni leur voix. »
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