11/01/2022
L'univers est une pierre tombale...
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« Nous ne nous mettons en situation de saisir la vérité, d’embrasser le monde dans une vision délestée de toute illusion, qu’à partir du moment où nous comprenons que le possible n’est plus possible, que toute possibilité est suspendue, quand nous fixons à tout jamais des yeux de momie sur l’éphémère et quand notre coeur a cessé de battre. Chaque espoir ossifié signifie le gain d’une vérité supplémentaire. L’existence est le fruit d’une utopie. Et cette utopie est la foi dans les instants, la démence naïve de la succession. Que peut-on ajouter à l’univers pour le rendre supportable ? Le temps, qui créé et qui annihile, qui n’augmente en rien ce qui est mais qui annule l’une après l’autre les forces semblant apporter avec elles une nouveauté absolue — le temps est la défiguration tragique de l’éternité, l’image inutile de l’immobilité. En vérité, il ne se passe rien, vivre aujourd’hui ou à un autre moment ne change rien, chaque instant reflète irrémédiablement ce qui est de toute éternité, l’univers est une pierre tombale sur laquelle le temps inscrit depuis ses commencement une épitaphe, et sous laquelle gisent tous les coeurs qui ont jamais vécu et qui se sont leurrés, incapables de déchiffrer le sens d’une évolution funèbre. »
Emil Cioran, Divagations
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10/01/2022
Cette heure de lumière
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« Qu’elle vienne de la souffrance ou qu’elle vienne de la joie, tout homme a dans sa vie cette heure de lumière, l’heure où il comprend soudain son propre message, l’heure où la connaissance en éclairant la passion décèle à la fois les règles et la monotonie du Destin, le moment vraiment synthétique où l’échec décisif, en donnant la conscience de l’irrationnel, devient tout de même la réussite de la pensée. C’est là qu’est placée la différentielle de la connaissance, la fluxion newtonienne qui nous permet d’apprécier comment l’esprit surgit de l’ignorance, l’inflexion du génie humain sur la courbe décrite par le progrès de la vie. Le courage intellectuel, c’est de garder actif et vivant cet instant de la connaissance naissante, d’en faire la source sans cesse jaillissante de notre intuition, et de dessiner, avec l’histoire subjective de nos erreurs et de nos fautes, le modèle objectif d’une vie meilleure et plus claire.
L’idée métaphysique décisive du livre de M. Roupnel est celle-ci : "Le temps n’a qu’une réalité, celle de l’Instant". Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l’instant et suspendue entre deux néants. Le temps pourra sans doute renaître, mais il lui faudra d’abord mourir. Il ne pourra pas transporter son être d’un instant sur un autre pour en faire une durée. L’instant, c’est déjà la solitude. »
Gaston Bachelard, L’intuition de l’instant
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09/01/2022
Le "pop" retentit tout à coup comme une cloche de sacrement...
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« La capsule que l’on visse appartient à cette culture de l’excès. Pour l’observateur naïf, le bouchon sert à garder le vin dans la bouteille et l’air en dehors de sorte qu’une faible proportion (et même très faible) de grands crus sont "bouchonnés", c’est-à-dire gâchés par un bouchon défectueux. Pour cet observateur, la capsule résout le problème. Je répondrai respectueusement que le risque du vin bouchonné est essentiel au rituel. Boire un vin précieux est précédé de tout un processus complexe de préparation qui a beaucoup en commun avec les ablutions qui précédaient les sacrifices religieux antiques. On sort la bouteille d’un lieu secret où les dieux l’ont conservé, on l’apporte avec déférence jusqu’à la table, on l’époussette et on la débouche d’un lent mouvement gracieux sous le regard révérencieux des hôtes. Le "pop" retentit tout à coup comme une cloche de sacrement, marquant une grande division dans l’agencement des choses entre une nature morte à la bouteille, et cette même nature morte au vin. Il faut ensuite faire tourner le vin, le sentir, le commenter, et ce n’est qu’une fois ce rituel accompli qu’on le verse dans les verres avec une dévotion cérémonieuse.
Le vin bien servi ralentit tout et établit un rythme où l’on sirote délicatement plutôt que d’avaler des goulées gloutonnes. La cérémonie du bouchon nous rappelle que le bon vin, même si l’on en boit peu souvent, n’est pas une chose banale mais un visiteur venu d’une région plus élevée et un catalyseur de liens amicaux. En résumé, grâce au bouchon, le vin se situe à l’écart du monde de l’achat et de la dépense, il est une ressource morale que nous faisons apparaitre depuis le transcendantal par un "pop".
La capsule que l’on visse n’a pas la même signification. Elle cède tout de suite sans aucun rituel de présentation et aucun effet sonore de sacrement. Ses tessons métalliques déforment la bouteille. Imaginez une nature morte à la bouteille décapsulée : impossible. Elle encourage l’ivresse rapide, la goulée pressée, l’alcool que l’on empoigne et boit égoïstement. Elle réduit le vin à un prémix et le façonne selon les besoins de l’ivrogne. Elle nous rappelle ce que nous perdrions si les rituels de l’alcool mondain étaient remplacés par la solitude de masse de ceux qui se perdent dans les excès d’alcool. »
Roger Scruton, Je bois donc je suis
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08/01/2022
Le plastique...
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« Le monde est inondé de conseils à propos de ce qu’il ne faut pas boire. Toutes sortes de produits vertueux dans lesquels sont concentrés pour votre bien le travail honnête et l’amour de la vie (le lait non pasteurisé par exemple) ont été interdits par les fanatiques de la santé. Pas une semaine ne se passe sans qu’un article de journal rapporte les dégâts que les alcools, les boissons gazeuses, le café ou le Coca causent à l’organisme. Il me semble que le temps est venu de souligner cette absurdité et d’établir quelques principes simples. Premièrement, vous devez boire ce que vous aimez dans les quantités que vous voulez. Cela précipitera peut-être votre mort mais les profits pour votre entourage compenseront ce faible coût.
Deuxièmement, vous ne devez pas faire souffrir les autres en buvant ; buvez autant que vous voulez mais éloignez la bouteille avant que la gaité ne cède la place à la tristesse. Les boissons qui ont un effet dépressif (l’eau par exemple) doivent être consommées à petite dose et seulement pour des raisons médicales.
Troisièmement, votre consommation d’alcool ne doit pas faire subir de dommages durables à la planète. En précipitant votre mort, un verre ne présente guère de risque environnemental. Après tout, vous êtes biodégradable et c’est peut-être la meilleure chose que l’on puisse dire de vous. Mais, en général, ceci n’est pas vrai des contenants dans lesquels les boissons sont vendues. Dans l’Angleterre vertueuse où j’ai grandi, les boissons se présentaient dans des bouteilles de verre pour lesquelles on payait 2 pence de consigne. Ce système exemplaire a été en vigueur pendant de nombreuses années jusqu’à l’arrivée de la bouteille en plastique, le plus grand désastre écologique depuis la découverte des énergies fossiles.
Les citadins sont moins conscients de cette catastrophe que les habitants des campagnes car les rues de la ville sont régulièrement nettoyées. Mais le long de n’importe quelle petite route de campagne, on trouve tous les kilomètres environ une bouteille en plastique jetée depuis un véhicule et qui restera pour toujours sur l’accotement. Tous les ans l’accumulation s’accroit, avec des produits particuliers (Lucozade et Coca-Cola par exemple) qui ajoutent des couleurs criardes à la blessure environnementale.
Je condamne ces boissons tout autant que les personnes qui se débarrassent de leurs contenants. Il y a quelque chose dans ces sodas pétillants, au goût enfantin et aux bouteilles bardées de logos, qui provoque une attitude immature chez des personnes qui, dans d’autres circonstances, sont tout à fait matures. La rapidité avec laquelle la dose est délivrée par le "mamelon" en plastique, l’euphorie des bulles dans la gorge et le rot de satisfaction tendent à rétrécir la perspective du buveur, niant ainsi l’idée d’un monde au-delà du sien. Le geste d’autosatisfaction qui consiste à lancer la bouteille par la fenêtre de la voiture (le geste qui dit je suis le roi de l’espace dans lequel ce corps voyage et allez vous faire voir) est exactement ce à quoi nous devons nous attendre quand on laisse libre cours à tout moment aux appétits superficiels.
Aussi, voilà mon quatrième principe : ne buvez pas ce qu’il y a dans les bouteilles en plastique. Déclarez-leur la guerre ainsi qu’aux firmes qui les utilisent. Ne fréquentez pas les supermarchés qui vendent leur lait dans du plastique, refusez par principe les boissons gazeuses et buvez de l’eau, si nécessaire, au robinet seulement.
Une dernière remarque : j’ai trouvé des canettes de bière, des bouteilles d’eau, de whisky et de soda le long de l’accotement, mais je n’ai jamais trouvé une bouteille de vin. De même que nous devons tenir la boisson bestiale pour responsable d’un caractère grossier, nous devons aussi observer dans le comportement prévenant de nos buveurs de vin la vertu morale de ce qu’ils boivent. »
Roger Scruton, Je bois donc je suis
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07/01/2022
Le vin que, selon Alexandre Dumas, on devrait boire à genoux
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« Après un verre ou deux, je peux faire ce que nous devrions tous faire et dont seul l’orgueil nous empêche : me réjouir du succès de mes rivaux. Après tout, un monde avec du succès est meilleur qu’un monde qui en est privé et, sous l’effet du vin, tous les succès laissent leur empreinte sur le buveur. Le vin offre un aperçu du monde "sub specie aeternitatis" dans lequel les bonnes choses révèlent leur valeur, et peu importe à qui elles appartiennent.
L’Histoire est une de ces bonnes choses. Les dégustations à l’aveugle supposent que le vin s’adresse exclusivement aux sens et que la connaissance n’a aucune place dans sa dégustation. Penser que l’on peut apprécier un vin uniquement à son goût et à son arôme revient à penser que l’on peut apprécier un poème chinois à ses sonorités sans connaitre la langue. Tout comme les mots sonnent différemment pour celui qui connait leur sens, les vins n’ont pas le même goût pour celui qui peut les situer dans un lieu et une époque.
(…)
En d’autres termes, ma défense du terroir ne fait pas seulement référence à l’affleurement de calcaire bathonien sous le sol de marne de Montrachet. Elle inclut le duché de Bourgogne en tant que concept moral, le nom latin "Puliagnicus" et l’autre nom, Montrachet, dans lequel on ne prononce aucun des deux "t", et bien d’autres noms, Les Chalumeaux, Les Referts, Le Clos des Meix, les Folatières. Ces noms ne sont pas tant attribués par l’homme que découverts au cours de sa longue rencontre avec le sol. Cette défense inclut aussi les siècles de viticulture sous la surveillance attentive de l’abbaye cistercienne de Maizières ; elle inclut les vignobles, avec leurs murs de pierres sèches et leurs portes en bois, ainsi que le plateau de Mont Rachet qui capture toutes les gouttes de lumière depuis l’aube jusqu’au crépuscule. Tout cela, et plus encore, fait partie du vin que, selon Alexandre Dumas, l’on devrait boire à genoux, la tête découverte par déférence ; un vin qui est le concentré même de la vertu que les Grecs appelaient "aidôs", la reconnaissance sincère que l’autre est plus important que soi-même.
Ceux qui visitent la Bourgogne (y compris ceux qui, comme moi, la visitent simplement dans le verre) seront enchantés par ses villes médiévales et ses villages, par les monastères et les églises dont les ombres tombent sur le pays comme une bénédiction. Ils sentiront tout autour d’eux l’histoire et la religion qui ont fait des ducs de Bourgogne de si grands potentats médiévaux, et ils sauront que ce sol est un sol consacré : il a été béni, cajolé, prié par les moines pour qui le vin n’était pas seulement une boisson, mais un sacrement. Pendant des siècles, la Bourgogne a été le cœur de la mission chrétienne en Europe, avec l’ordre bénédictin à Cluny, et l’ordre cistercien à Cîteaux et Clairvaux. Même en cette époque sceptique, leur vin est pour les Bourguignons quelque chose de plus spirituel que végétal, et leur sol relève plus du céleste que du terrestre. »
Roger Scruton, Je bois donc je suis
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06/01/2022
Une grande réputation de légèreté, de persiflage, de méchanceté
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« Je me donnai bientôt, par cette conduite, une grande réputation de légèreté, de persiflage, de méchanceté. Mes paroles amères furent considérées comme des preuves d'une âme haineuse, mes plaisanteries comme des attentats contre tout ce qu'il y avait de plus respectable. Ceux dont j'avais eu le tort de me moquer trouvaient commode de faire cause commune avec les principes qu'ils m'accusaient de révoquer en doute : parce que sans le vouloir je les avais fait rire aux dépens les uns des autres, tous se réunirent contre moi. On eût dit qu'en faisant remarquer leurs ridicules, je trahissais une confidence qu'ils m'avaient faite. On eût dit qu'en se montrant à mes yeux tels qu'ils étaient, ils avaient obtenu de ma part la promesse du silence ; je n'avais point la conscience d'avoir accepté ce traité trop onéreux. Ils avaient trouvé plaisir à se donner ample carrière : j'en trouvais à les observer et à les décrire ; et ce qu'ils appelaient une perfidie me paraissait un dédommagement tout innocent et très légitime. »
Benjamin Constant, Adolphe
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05/01/2022
De redoutables obsessionnels
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« Lâcher prise, vivre dans l'instant présent : je connais cette antienne, et même si l'idée me semble juste j'ai remarqué qu'elle est souvent, et comme souvent les discours libertaires, défendue par de redoutables obsessionnels. J'ai remarqué aussi que le petit monsieur, si désireux de nous donner sa sérénité en exemple, accomplissait n'importe quelle tâche, saisir un bol par exemple, ou verser de la levure de bière dans sa soupe, avec deux fois plus de gestes qu'il n'aurait suffi. »
Emmanuel Carrère, Yoga
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04/01/2022
Dédommagement
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« Toute présence — si grande soit-elle — nourrit le rêve d’une absence équivalente, et tout ce qui est conspire à son image inversée. De l’univers entier nous extrayons encore l’idée de manque de toute chose, pour nous dédommager sur le plan logique de notre captivité dans l’être et de l’incapacité de notre coeur à ne pas dépendre du sang. »
« Tout ce qui naît de l'enthousiasme est erroné, et ce qui n'y prend pas sa source est négation de la vie »
Emil Cioran, Divagations
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03/01/2022
La tentation la plus profonde
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« Puisqu'il est impossible à l'humain de sauver l'humain, puisque l'homme est le plus grand ennemi de l'homme, une forme ou une autre de divinité restera toujours la tentation la plus profonde de la créature. »
« L'état de celui que ses semblables dégoûtent n'est comparable qu'à une nature qui renierait ses saisons. »
« De l'ennui, seul un miracle peut nous sauver. »
Cioran, Divagations
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02/01/2022
La tempête...
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« Une fois la tempête passée, tu te demanderas comment tu as fait pour survivre. Tu ne seras pas très sûr, en fait, qu'elle soit vraiment achevée. Mais sois certain d'une chose : une fois que tu auras essuyé cette tempête, tu ne seras plus le même. Tel est le sens de cette tempête. »
Haruki Murakami, Kafka sur le rivage
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01/01/2022
Le monde culturel obséquieux et complètement corrompu où chaque petite merde était à vendre
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« J’avais une chance de m’en sortir, c’était de couper tout lien avec le monde culturel obséquieux et complètement corrompu où chaque petite merde était à vendre, couper tout lien avec le monde creux de la télé et des journaux et m’isoler dans une pièce pour commencer à lire sérieusement, pas la littérature contemporaine mais celle d’une qualité supérieure, et puis écrire comme si ma vie en dépendait. Et volontiers pendant vingt ans s’il le fallait. »
Karl Ove Knausgård, Un homme amoureux
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27/12/2021
Mehdi Belhaj Kacem : "Un nouveau totalitarisme est en train de se mettre en place"...
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26/12/2021
Mehdi Belhaj Kacem : "Système du pléonastique"...
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et
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Je suis loin d'être d'accord avec tout ce que dit Mehdi Belhaj Kacem... mais il faut de temps en temps penser contre soi-même à la condition que la pensée que l'on nous oppose soit digne d'arguments et nous révèle une intelligence vive. C'est le cas, ici, avec ce philosophe et écrivain.
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15/12/2021
Une seule résistance possible...
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« Nous avons compris depuis longtemps qu'il n'était plus possible de renverser ce monde, ni de le remodeler, ni d'arrêter sa malheureuse course en avant. Il n'y avait qu'une seule résistance possible : ne pas le prendre au sérieux. »
Milan Kundera, La fête de l'insignifiance
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14/12/2021
Une croyance
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« L'écologie aujourd'hui est une religion, une croyance. "Croyance" : non que le problème écologique actuel ne doive pas être considéré comme scientifiquement démontré; mais parce que ces certitudes scientifiques concernant le climat et l'écologie produisent des convictions et des certitudes irrationnelles, en réalité des croyances religieuses, nanties de toutes les manifestations de religion. Aujourd'hui l'écologie est devenue une liturgie : il est impossible d'omettre la question, d'une manière ou d'une autre, dans n'importe quel discours ou fragment de discours. C'est un catéchisme : on l'apprend aux enfants dès la Maternelle et de façon répétitive, pour leur faire acquérir les bonnes habitudes de penser et d'agir. »
Chantal Delsol, La fin de la chrétienté
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17/11/2021
Les journalistes...
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14/11/2021
Au cœur des forces spéciales avec un ex commando marine | Louis Saillans
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et
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Un entretien passionnant !
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La culture sans la force cesse bientôt d'être une culture vivante
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« Churchill était là, massif, puissant et désinvolte. Après le repas, il me prit par le bras et m'entraîna :
— Et maintenant, Maurois, dit-il brusquement, il ne faut plus écrire de roman. Non !… Et il ne faut plus écrire de biographies. Non ! Je le regardais avec un peu d'inquiétude.
— Il ne faut plus, continua-t-il, écrire qu'un article par jour, le même chaque jour… Un article où vous direz, sous les formes les plus variées que vous pourrez imaginer, une seule chose : l'aviation militaire française, qui a été la première du monde, est en train de rétrograder au quatrième ou au cinquième rang… Voilà… Rien d'autre… Et si vous criez ces vérités à la France, et si vous vous faites entendre d'elle, vous aurez accompli une bien plus grande œuvre qu'en décrivant les amours d'une femme ou les ambitions d'un homme.
Je répondis que je n'étais pas du tout expert en aviation, que je n'avais aucune autorité pour en parler, que je ne serais pas écouté si je le faisais et que, pour ces raisons, malgré son conseil, je continuerai à écrire des romans et des biographies.
— Vous aurez tort, dit-il de sa voix ironique et un peu haletante, vous aurez tort. En ce moment, le danger que représente l'aviation allemande est le seul thème qui devrait intéresser un Français… Et d'ailleurs aussi un Anglais… Car votre pays et le mien risquent d'en mourir… La culture, la littérature, c'est très bien, mais la culture sans la force cesse bientôt d'être une culture vivante.
Je n'écrivis jamais, par modestie et incompétence, les articles que m'avait demandés Churchill et je n'ai cessé de le regretter. »
André Maurois, Choses nues
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11/11/2021
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux avec Eric Zemmour
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07/11/2021
OBERTONE - MARSAULT : LE LIVE CHOC !
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30/09/2021
"Le Cantique des cantiques" est-il le premier poème érotique ? (France Culture, 2020)
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28/09/2021
Zemmour, il y a 9 ans...
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A propos de Zemmour : je viens de revoir son interview dans l'émission "On n'est pas couché", il y a 9 ans, pour son livre "Le Bûcher des vaniteux".
C'est limite fascinant. Il n'y est ni malmené, ni vilipendé. Alors que ses idées étaient identiques. La trajectoire de sa réception jusqu'à aujourd'hui est passionnante...
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26/09/2021
Mathieu Bock-Côté face à Finkielkraut
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21/09/2021
Marsault, l'encre et le bazooka
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20/09/2021
Éric Zemmour en conférence à Toulon
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