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05/04/2022

Les "lendemains qui chantent"...

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« Le mythe des "lendemains qui chantent" attire les foules comme la lampe les papillons. L'avenir étant muet, rien n'est plus facile que de lui faire chanter la chanson qu'on veut : aucun risque de démenti dans l'immédiat. »

Gustave Thibon, L'équilibre et l'harmonie

 

 

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04/04/2022

Je suis une force du passé

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« Je suis une force du Passé.
À la tradition seule va mon amour.
Je viens des ruines, des églises,
Des retables, des bourgs
Abandonnés sur les Apennins ou les Préalpes,
Là où ont vécu mes frères.
J’erre sur la Tuscolane comme un fou,
Sur l’Appienne comme un chien sans maître.
Où je regarde les crépuscules, les matins
Sur Rome, la Ciociaria, l’univers,
Tels les premiers actes de l’Après-Histoire
Auxquels j’assiste, par privilège d’état-civil,
Du bord extrême d’un âge
Enseveli. Monstrueux est l’homme né
Des entrailles d’une femme morte.
Et moi, fœtus adulte, plus moderne
Que tous les modernes, je rôde
En quête de frères qui ne sont plus. »

Pier Paolo Pasolini, Poésie en forme de rose

 

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03/04/2022

Charles Péguy (La Foi prise au mot - KTO TV)

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Attiré par la déconnante,

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« Car ce qui me séduit dans la droite, ce sont ses écrivains, Montherlant, Morand, Giono, Jacques Perret et Marcel Aymé. Je suis toujours attiré par la déconnante, et la droite déconne. Les hurluberlus, les mabouls, on ne les trouve qu'à droite. La droite est braque, il ne faut jamais l'oublier. A gauche, c'est du sérieux. Ils pensent ce qu'ils disent et, c'est le moins qu'on puisse dire, ils ne sont pas très indulgents avec les idées des autres. Je n'ai jamais entendu Marcel Aymé porter des jugements sur le reste de l'humanité, ni demander des sanctions ou des châtiments.»

Michel Audiard, Audiard par Audiard

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01/04/2022

Samuel Hutington, il y a 26 ans, à propos de la Russie et de l'Ukraine

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« En s'appuyant sur le paradigme étatique, John Mearsheimer a ainsi soutenu que "la situation entre la Russie et l'Ukraine est mûre pour qu'éclate entre elles un conflit de sécurité. De grandes puissances que ne sépare pas une longue frontière naturelle, comme c'est le cas pour l'Ukraine et la Russie, craignent pour leur sécurité et en viennent donc souvent à devenir concurrentes. La Russie et l'Ukraine devraient dépasser cette dynamique et apprendre à vivre en harmonie, mais il serait étonnant qu'elles y parviennent".
À l'inverse, l'approche civilisationnelle met l'accent sur les liens culturels, personnels et historiques qui unissent la Russie et l'Ukraine et le mélange de Russes et d'Ukrainiens qui vivent dans les deux pays. Elle attire l'attention sur la frontière civilisationnelle qui sépare l'Ukraine orthodoxe à l'est de l'Ukraine uniate à l'ouest. Mearsheimer, conformément à la théorie "réaliste" de l'État en tant qu'entité unifiée et séparée, néglige totalement cette donnée historique ancienne. Tandis que l'approche étatique évoque la possibilité d'une guerre russo-ukrainienne, l'approche civilisationnelle montre qu'elle est peu vraisemblable. Au lieu de cela, il est possible que l'Ukraine se divise en deux. Les facteurs culturels qui expliquent cette éventuelle séparation conduisent à prédire qu'elle serait plus violente que celle qu'a connue la Tchécoslovaquie, mais moins sanglante que l'éclatement de la Yougoslavie. Ces différentes prédictions, à leur tour, induisent différentes priorités politiques.
Les prédictions de Mearsheimer quant à une possible guerre de conquête de l'Ukraine par la Russie le conduisent à approuver le fait que l'Ukraine dispose d'armes atomiques. L'approche civilisationnelle, quant à elle, inciterait plutôt à favoriser la coopération entre les deux pays, à pousser l'Ukraine à renoncer aux armes atomiques, à mettre en place une aide économique significative et d'autres mesures permettant de préserver l'unité et l'indépendance de l'Ukraine, et enfin à prévoir un plan d'urgence en cas d'éclatement de l'Ukraine. »

Samuel Huntington, Le Choc des Civilisations

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31/03/2022

Ce beau front d'où s'est retiré la pensée

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« Agenouillé auprès de Jacques Maritain dans la chambre où Raïssa Maritain repose, je regarde avidement ce beau front d'où s'est retiré la pensée, et qui en garde pourtant le rayonnement. Le corps devenu chose devrait être pareil aux choses (ce que devient d'ailleurs une bête morte). Vous avez beau dire que vous ne croyez pas à l'âme : elle ne me semble jamais aussi visible que lorsqu'elle n'est plus là : le visage de cette femme deux fois inspirée, puisqu'elle vivait de Dieu et qu'elle était poète, ce visage au moment de se défaire, de retourner en poussière, de n'être plus rien, garde l'empreinte d'une pensée à jamais absente, mais d'infiniment plus qu'une pensée.

Les Maritain... Ils demeuraient les derniers de cette génération catholique qui nous semble grande, à mesure qu'elle s'efface et que derrière elle rien n'apparaît plus, ni personne.
Qui s'est levé derrière Péguy ? Qui donc a allumé son flambeau à ceux de Bernanos et de Claudel, avant qu'ils ne s'éteignent ? J'ai parfois l'impression ou plutôt, je veux le croire, l'illusion, que la relève en France ne se fait plus. Au vrai, elle se fait, il le faut bien, elle ne peut pas ne pas se faire dans l'ordre de la grâce -- mais sur un plan très différent de celui où mon propre destin s'est noué. Quelle voix chrétienne retentit encore dans les lettres ? Existe-t-il quelque part l'équivalent de la maison des Maritain à Meudon, où tant d'écrivains, de poètes, d'artistes, de jeunes prêtres, sont venus s'asseoir pour écouter une parole ou pour s'unir à une prière dans l'étroite chapelle du premier étage ? »

François Mauriac, Bloc-notes -- Dimanche 6 Novembre 1960

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30/03/2022

Il n’existe pas à ma connaissance de saintes vulgaires et imbéciles ; c’est leur milieu parfois qui nous trompe

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« Que de fois l’ai-je rappelé : que Dieu préfère les imbéciles, c’est un bruit que depuis dix-neuf siècles les imbéciles font courir. Mais la tête bien-aimée qui reposait sur la poitrine du Sauveur dans la nuit de l’agonie, concevrait un jour l’Evangile du Verbe ; et l’homme que le Christ guettait et allait assaillir sur le chemin qui va de Jérusalem à Damas, s’appelait Saul et bientôt s’appellerait Paul, l’un des plus grands génies humains, dont chaque mot nous brûle encore. Et depuis, des premiers pères à saint Augustin, de saint Augustin à saint Bonaventure, de saint Thomas à saint Jean de la Croix et à Pascal, je vois partout la sainteté unie au génie, non par hasard, mais parce que l’Esprit est amour et l’Amour est esprit. Certes, il y a la sainteté de l’enfance, la simplicité de Bernadette que nous aimons d’une profonde tendresse. Il n’existe pas à ma connaissance de saintes vulgaires et imbéciles ; c’est leur milieu parfois qui nous trompe. Thérèse Martin ? Un petit aigle égaré, mis en volière. »

François Mauriac, Bloc-notes -- Vendredi 26 Mars 1954

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29/03/2022

Ukraine/Russie : quelle est la source du conflit ?

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02/03/2022

Senghor aimait Barrès

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L'écrivain nationaliste Maurice Barrès a directement influencé le père de la négritude, Léopold Sedar Senghor.

C'est Pompidou (alors socialiste) qui fit découvrir Barrès à Senghor…

Jaurès et Blum écrivaient de vibrants articles sur certains livres de Barrès. Pour « Les déracinés » entre autres…

Intellectuellement, les frontières étaient en ces temps-là très poreuses… on pouvait être en désaccord politique avec quelqu’un et néanmoins aimer certains postulats intelligents de l’adversaire ou admirer l’esthétique de sa plume !

La gauche d’il y a 120 ans n’est pas la gauche d’aujourd’hui !
Pour preuve : lorsque Jaurès se fit assassiner, Barrès vint se recueillir devant sa dépouille… accueilli par la fille de Jaurès … Barrès était bouleversé… il admirait Jaurès... il en a même laissé un texte émouvant… littéraire… celui de l’admiration et même de l’amitié par-delà les clivages idéologiques…

Difficilement imaginable aujourd’hui !

Par la suite Senghor n’a fait que transposer le destin de petits lorrains déracinés loin de chez eux par la République dévoreuse à la situation des noirs déracinés par la colonisation ou l’esclavage… et c’est le nationaliste Barrès qui lui a fait comprendre cela…

Archive d'une émission de 1962.

Senghor disciple revendiqué de Barrès. Voilà qui va défriser les indigénistes de notre triste République !

 

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01/03/2022

L’obscurcissement du monde

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« La décadence spirituelle de la terre est déjà si avancée que les peuples sont menacés de perdre la dernière force spirituelle, celle qui leur permettrait du moins de voir et d'estimer comme telle cette décadence. Cette simple constatation n'a rien à voir avec un pessimisme concernant la civilisation, rien non plus, bien sûr, avec un optimisme ; car l'obscurcissement du monde, la fuite des dieux, la destruction de la terre, la grégarisation de l'homme, la suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre, tout cela a déjà atteint, sur toute la terre, de telles proportions, que des catégories aussi enfantines que pessimisme et optimisme sont depuis longtemps devenues ridicules. »

Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique

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27/02/2022

Traduction

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« Bonne occasion pour l’examen de sa propre langue "par le dehors" que cette situation où nous pouvons constater que quelqu’un s’étonne de ce qui nous a étonné, mais d’une autre façon que nous ne l’aurions fait. Bonne occasion d’autant plus si, traducteurs nous-mêmes, nous avons vécu de par l’autre bout ce qui distingue sa langue de la nôtre. Et comme cette situation est la mienne, puisque j’ai traduit de l’anglais Yeats, Shakespeare, et que j’ai été traduit à mon tour — et tout aussi bien pour des vers que pour la prose — dans la langue de Yeats et de Shakespeare, j’ai donc le sentiment que quelque réflexion m’est possible : et aussi celui d’une responsabilité qu’il faudrait bien que j’assume, dans la mesure de mes moyens. Le sentiment, même, d’un devoir.

Un devoir ? Certes, car ce qui sépare les nations n’est pas sans danger, or ce ne sont pas tellement les expériences de la sensibilité ou de la pensée qui se refusent d’une culture à une autre. Sans doute la beauté comme l’entendait un chinois de l’époque Ming, ou l’humour anglais, ou l’ironie en France sont-ils plus faciles à apprécier par ceux qui les ont connus dès l’enfance, mais quand ils sont expliqués on y accède partout, pour l’essentiel : ce qui reconduit aux problèmes fondamentaux des rapports de langue, et à chercher l’articulation conceptuelle qui permettra à "l’autrement parlant" de nous apparaître.

Et quand on sait qu’il faut en rester à ce plan, on doit alors prendre garde que ce qui y compte le plus, c’est moins la particularité des concepts, en fait jamais repérables d’aucune langue à une autre, que la façon dont on les emploie : cet emploi résultant dans chaque pays d’habitudes, peu facilement repérables, qu’a contractées la parole au cours des siècles. Les sociétés ne se heurtent pas à propos d’opinions, de pensées élaborées, de valeurs — toujours contredites d’ailleurs au lieu même où elles se forment — mais sur la façon dont elles sont exprimées. C’est le discours, et non son contenu, qui irrite. C’est ce que la parole a de spontané, de non-perçu, de non-contrôlé, qui cause la mésentente, et non ce qu’elle a de réfléchi. Et il convient donc, c’est certainement un devoir, de prendre garde à ce spontané, quand un traducteur, par exemple, nous montre, en se découvrant lui-même à nos yeux, des aspects de ce que nous sommes. »

Yves Bonnefoy, La petite phrase et la longue phrase

 

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26/02/2022

L’arbre fruitier

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« Un homme était monté sur un arbre fruitier et en secouait les branches pour faire tomber les fruits. Le propriétaire arriva soudain et l’apostropha : "N’as-tu pas honte devant Dieu ? »
"— Qu’y a-t-il de honteux, répliqua l’homme. Si un serviteur de Dieu mange le fruit des faveurs de Dieu dans le jardin de Dieu, en quoi est-ce répréhensible ? »
Le propriétaire dit alors à ses serviteurs : "Amenez une corde afin qu’il reçoive la réponse qu’il mérite !"
Il le fit attacher à un arbre puis le frappa sur les cuisses et le dos. L’homme se mit à crier : "Tu devrais avoir honte devant Dieu de maltraiter un innocent comme moi ! »
Mais le propriétaire répondit : "Si un serviteur de Dieu frappe avec le bâton de Dieu un autre serviteur de Dieu, quel mal y vois-tu ? Le bâton Lui appartient, tes cuisses et ton dos Lui appartiennent. Quant à moi, je ne suis qu’un outil dans Ses mains ! »
Alors le voleur : "Je me repens ! Je me repens ! Tu dis vrai : La volonté existe en moi !" »

Djalâl Al-Dîn Rûmî, Le Mesnevi, 150 contes soufis

 

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25/02/2022

La bien-aimée de l’amoureux

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« Un amoureux récitait des poèmes d’amour à sa bien-aimée. Des poèmes, pleins de lamentations nostalgiques. Sa bien-aimée lui dit :
"Si ces mots me sont destinés, tu perds ton temps puisque nous voilà réunis. Ce n’est guère digne d’un amant que de réciter des poèmes au moment de l’union !"
L’amoureux répondit :
"Sans doute es-tu ici. Mais, quand tu étais absente, j’éprouvais un autre plaisir. Je m’abreuvais au ruisseau de notre amour. Mon coeur et mes yeux se réjouissaient. Maintenant, je suis en face de la fontaine, mais elle est tarie !
— En fait, dit la bien-aimée, ce n’est pas moi qui suis l’objet de ton amour. Tu es amoureux d’autre chose et je ne suis que la demeure de ton bien-aimé. Le véritable bien-aimé est unique et l’on n’espère rien d’autre lorsqu’on est en sa compagnie." »

Djalâl Al-Dîn Rûmî, Le Mesnevi, 150 contes soufis

 

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24/02/2022

Successeurs

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« Dieu s’est doté d’un successeur afin que ce dernier reflète Sa perfection dans son coeur. Il l’a comblé de faveurs illimitées. Puis il a créé son opposé à partir de l’obscurité. Il a fabriqué deux étendards, l’un blanc et l’autre noir. Et bien des combats se sont déroulés sous ces étendards-là ! La deuxième génération de cette opposition fut formée de Caïn et Abel. Cela continua avec Abraham et Nemrod, jusqu’à Moïse et au Pharaon. Puis, jusqu’au temps de Mohammed qu’Ebu-Cehil tenta de torturer. Qu’est-ce que la foi ? C’est faire couler l’eau d’un ruisseau. Quand l’âme se dégage du corps, elle coule. Le sage est celui qui libère son âme au lieu de la chair et l’envoie vers la prairie. Pour expliquer l’ordre divin, la rose devient parfois épine. »

Djalâl Al-Dîn Rûmî, Le Mesnevi, 150 contes soufis

 

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23/02/2022

Rien

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« Un jour, un mendiant frappa à la porte d’une maison et implora le maître des lieux de lui donner un peu de pain, même rassis.
"Comment veux-tu que je te trouve du pain ? répliqua ce dernier? Me prendrais-tu pour un boulanger ?
— Alors, offre-moi un peu de gras de viande.
— Ici, ce n’est pas davantage une boucherie !
— Donne-moi au moins une poignée de farine.
— Est-ce que ma maison ressemble à un moulin ?
— Alors, un verre d’eau ?
— Il n’y a pas de rivière ici ! »
Ainsi, chaque demande du mendiant fut repoussée de la même manière. Finalement, celui-ci ôta son pantalon et déféqua sur le seuil.
"Que fais-tu là ? demanda le maître de maison, scandalisé.
— Voilà bien une ruine propice à la défécation, dit le mendiant. Il n’y a rien ici à boire et rien à manger.
Comment quiconque pourrait-il y vivre ? Cet endroit ne peut manifestement servir que de fosse d’aisance !" »

Djalâl Al-Dîn Rûmî, Le Mesnevi, 150 contes soufis

 

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22/02/2022

Djalâl Al-Dîn Rûmî, Une Vie, une Œuvre : Le saint des derviches-tourneurs (France Culture, 1986)

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21/02/2022

Le Soulagement

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« Un jour, pris d’extase, un soufi déchira sa robe. Il appela ce vêtement FERRACE (soulagement). Cette appellation fit fortune et chacun voulut porter pareil vêtement mais seul le précurseur connut le soulagement. La foule, elle, n’eut que la lie du vin. Une chose peut être pure à l’intérieur, mais le nom de la chose est comme la lie du vin pour les suiveurs. Si vraiment tu désires connaître la vérité, déchire, toi aussi, ta robe et tu connaîtras le soulagement.
Un soufi est celui qui recherche la pureté. Ne croyez pas que ce soit une question de parure ou une affaire de tailleur. »

Djalâl Al-Dîn Rûmî, Le Mesnevi, 150 contes soufis

 

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20/02/2022

L’éléphant

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« On avait parqué un éléphant venant de l’Inde dans une étable obscure. La population, curieuse de connaître un tel animal, se précipita dans l’étable. Comme on n’y voyait guère à cause du manque de lumière, les gens se mirent à toucher l’animal. L’un deux toucha la trompe et dit :
"Cet animal ressemble à un énorme tuyau !"
Un autre toucha les oreilles :
"On dirait un grand éventail !"
Un autre qui touchait les pattes, dit :
"Non ! Ce qu’on appelle un éléphant est bel et bien une espèce de colonne !"
Et ainsi, chacun d’eux se mit à le décrire à sa manière. Il est bien dommage qu’ils n’aient eu une bougie pour se mettre d’accord. »

Djalâl Al-Dîn Rûmî, Le Mesnevi, 150 contes soufis

 

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19/02/2022

Jean-Yves Leloup : Fortifier nos racines, déployer nos ailes !

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18/02/2022

Jean-Yves Leloup : Qui est le Maître intérieur ?

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17/02/2022

Like et Nike

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« L'un des signes de l'effondrement de notre civilisation est l'incapacité à voir le réel tel qu'il est et sa reconstruction sous le signe du degré zéro d'un jugement de valeur qui réduit le monde à des considérations binaires : bien et mal, bon et mauvais, beau et laid ou, dans le langage imagé et fleuri d'aujourd'hui : like et nique. »

Michel Onfray, L'art d'être français

 

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16/02/2022

Fossé infranchissable

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« Il y a des ressemblances de mots entre la Révélation biblique et l’islam qui cachent la différence fondamentale. Il est question de Dieu, de Tout-Puissant, d’un seul Dieu créateur, d’Esprit, de Péché, de jugement suivi d’une résurrection, le tout contenu dans un livre révélé. (…) Mais il ne s’agit que de mots, et il faut alors en préciser le sens, et l’on s’aperçoit du fossé infranchissable entre les deux. La ressemblance des mots cache totalement les oppositions, à la fois du Sens et de l’Être. »

Jacques Ellul, Islam et judéo-christianisme

 

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15/02/2022

Le premier donne sa vie pour sauver la France ; le second donne la France pour sauver sa vie

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« L’opposition entre Charles de Gaulle et François Mitterrand met dos à dos un homme qui lutte contre l’effondrement d’une civilisation et un individu qui se moque que la civilisation disparaisse pourvu qu’il puisse vivre dans ses ruines à la façon d’un satrape. Le premier donne sa vie pour sauver la France ; le second donne la France pour sauver sa vie. L’un veut une France forte, grande et puissante, à même d’inspirer l’Europe des Etats ; l’autre la veut faible, petite et impuissante, digérée par l’Europe du capitalisme. L’un est un sénateur romain ; l’autre un citoyen de Capoue. De Gaulle vit dans une cellule de moine ; Mitterrand dans une cambuse de Cythère. Le premier est un ascète qui aime Jeanne d’Arc ; le second un jouisseur compagnon de route des héros d’un marquis de Sade charentais. Le Général aime la madone de France et n’a qu’une seule femme dans sa vie durant ; le socialiste s’arrête sur tout jupon qui passe et épouse une nouvelle femme chaque jour que Dieu fait. De Gaulle a le sens de l’Histoire et des longues durées, les premières phrases de ses « Mémoires » témoignent : la France vient de la nuit des temps et il la veut éternelle, elle n’est pas sans passé ni futur, mais il la veut sans naissance et sans mort — elle serait là depuis toujours et pour toujours ; Mitterrand a le sens de son histoire et de la brièveté de son temps personnel inscrit dans les grands espaces infinis qui le déroutent et le conduisent dès qu’il le peut sous les jupes du philosophe pétainiste et catholique Jean Guitton, le confident de ses petites angoisses existentielles qu’il presse de questions sur ce qui advient après la mort. »

Michel Onfray, Vies parallèles, De Gaulle, Mitterrand

 

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14/02/2022

Détachement…

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« Un maître nommé Avicenne dit que la noblesse de l’esprit qui demeure détaché est si grande que tout ce qu’il contemple est vrai, que tout ce qu’il désire lui est accordé et que, quoi qu’il commande, il faut qu’on lui obéisse. Et tu dois savoir en vérité : quand l’esprit libre demeure dans un véritable détachement, il contraint Dieu à venir vers son être et s’il pouvait demeurer sans forme et sans accident, il prendrait l’être propre de Dieu. Or Dieu ne peut donner celui-ci à personne qu’à lui-même ; c’est pourquoi Dieu ne peut rien faire de plus pour l’esprit détaché que de se donner lui-même à lui. Et l’homme qui demeure ainsi dans un total détachement est tellement emporté dans l’éternité que rien d’éphémère ne peut l’émouvoir, qu’il n’éprouve rien de ce qui est charnel, et il est dit mort au monde car il n’a de goût pour rien de terrestre. C’est ce que pensait saint Paul quand il dit : "Je vis, et pourtant je ne vis pas : le Christ vit en moi." »

Maître Eckhart, Être Dieu en Dieu

 

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13/02/2022

Cet essentiel qui n’est pas une essence abstraite ou un "arrière-monde"

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« Pour Philon d’Alexandrie et les anciens Thérapeutes, Dieu est "plus qu’Être", meilleur que le Bien, au-delà de l’Un, au-delà de tout. Dieu est "no-thing", "pas une chose", l’Être n’est pas "un être", c’est de l’espace, de la clarté, c’est ce qui demeure entre nous, entre tout, le Rien, "no-thing", le "pas une chose" d’où naissent toutes les choses.
Il y a en nous, en tout être, un espace, une liberté, un silence qu’il faut préserver. C’est ce que nous avons de plus précieux, c’est peut-être aussi ce qu’il y a de plus fragile dans l’univers. "Nous avons à prendre soin de Dieu pour qu’il ne meure pas", disait Etty Hillesum.
Le Thérapeute, selon Philon d’Alexandrie, est au service de cette vision. Avant toute chose il prend soin d’éveiller notre regard intérieur, capable de voir "ce qui est" dans "ce qui passe". Il nous ramène de l’existentiel à l’essentiel, cet essentiel qui n’est pas une essence abstraite ou un "arrière-monde", mais la Vie de notre vie, le Souffle de notre souffle, la Conscience de notre conscience, l’Être de notre être — là est la "soteria", qu’on traduit par "santé" ou encore par "salut", la "Grande Santé". »

Jean-Yves Leloup, L’évidence de l’invisible

 

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