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02/10/2023

Cramoisi Alcide

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« Le matériel à écrire d'Alcide tenait dans une petite boîte à biscuits tout comme celle que j'avais connue à Brandelore, tout à fait la même. Tous les sergents rengagés avaient donc la même habitude. Mais quand il me vit l'ouvrir sa boîte Alcide, il eut un geste qui me surpris pour m'en empêcher. J'étais gêné. Je ne savais pas pourquoi il m'en empêchait, je la reposai donc sur la table. "Ah ! ouvre-la va ! qu'il a dit enfin. Va ça ne fait rien !" Tout de suite à l'envers du couvercle était collée une photo d'une petite fille. Rien que la tête, une petite figure bien douce d'ailleurs avec des longues boucles comme on les portait dans ce temps-là. Je pris le papier, la plume et je refermai vivement la boîte. J'étais bien gêné par mon indiscrétion, mais je me demandais pourquoi aussi ça l'avait tant bouleversé.
J'imaginais tout de suite qu'il s'agissait d'un enfant, à lui, dont il avait évité de me parler jusque-là. Je n'en demandais pas davantage, mais je l'entendais derrière mon dos qui essayait de me raconter quelque chose au sujet de cette photo, avec une drôle de voix que je ne lui connaissais pas encore. Il bafouillait. Je ne savais plus où me mettre moi. Il fallait bien que je l'aide à me faire sa confidence. Pour passer ce moment je ne savais plus comment m'y prendre. Ca serait une confidence tout à fait pénible à écouter, j'en étais sûr. Je n'y tenais vraiment pas.
"C'est rien ! l'entendis-je enfin. C'est la fille de mon frère... Ils sont morts tous les deux...
- Ses parents ?
- Oui, ses parents...
- Qui l'élève alors maintenant ? Ta mère ? que je demandai moi, comme ça, pour manifester de l'intérêt.
- Ma mère, je ne l'ai plus non plus...
- Qui alors ?
- Eh bien moi !"
Il ricanait, cramoisi Alcide, comme s'il venait de faire quelque chose de pas convenable du tout. Il se reprit hâtif :
"C'est-à-dire je vais t'expliquer... Je la fais élever à Bordeaux chez les Soeurs... Mais pas des Soeurs pour les pauvres, tu me comprends hein ! ... Chez des Soeurs "bien"... Puisque c'est moi qui m'en occupe alors tu peux être tranquille. Je veux que rien lui manque ! Ginette qu'elle s'appelle... C'est une gentille petite fille... Comme sa mère d'ailleurs... Elle m'écrit, elle fait des progrès, seulement, tu sais, les pensions comme ça, c'est cher... Surtout que maintenant elle a dix ans... Je voudrais qu'elle apprenne le piano en même temps... Qu'est-ce que t'en dis toi du piano ? ... C'est bien le piano, hein, pour les filles ? ... Tu crois pas ? ... Et l'anglais ? C'est utile l'anglais aussi ? ... Tu sais l'anglais toi ? ..."
Je me mis à le regarder de plus près l'Alcide, à mesure qu'il s'avouait la faute de ne pas être plus généreux, avec sa petite moustache cosmétique, ses sourcils d'excentrique, sa peau calcinée. Pudique Alcide ! Comme il avait dû en faire des économies sur sa solde étriquée... sur ses primes faméliques et sur son minuscule commerce clandestin... pendant des mois, des années, dans cet infernal Topo ! ... Je ne savais pas quoi lui répondre moi, je n'étais pas très compétent, mais il me dépassait tellement par le coeur que j'en devins tout rouge... A côté d'Alcide, rien qu'un mufle impuissant moi, épais et vain j'étais... Y avait pas à chiquer. C'était net.
Je n'osais plus lui parler, je m'en sentais soudain énormément indigne de lui parler. Moi qui hier encore le négligeais et même le méprisais un peu, Alcide.
"Je n'ai pas eu de veine, poursuivait-il, sans se rendre compte qu'il m'embarrassait avec ses confidences. Imagine-toi qu'il y a deux ans, elle a eu la paralysie infantile... Figure-toi... Tu sais ce que c'est toi, la paralysie infantile ?"
Il m'expliqua alors que la jambe gauche de l'enfant demeurait atrophiée et qu'elle suivait un traitement d'électricité à Bordeaux, chez un spécialiste.
"Est-ce que ça revient, tu crois ? ..." qu'il s'inquiétait.
Je l'assurai que ça se rétablissait très bien, très complètement avec le temps et l'électricité. Il parlait de sa mère qui était morte et de son infirmité à la petite avec beaucoup de précautions. Il avait peur, même de loin, de lui faire du mal.
"As-tu été la voir depuis sa maladie ?
- Non... j'étais ici.
- Iras-tu bientôt ?
- Je crois que je ne pourrai pas avant trois ans... Tu comprends ici, je fais un peu de commerce... Alors ça lui aide bien... Si je partais en congé à présent, au retour la place serait prise... surtout avec l'autre vache..."
Ainsi Alcide demandait-il à redoubler son séjour, à faire six ans de suite à Topo, au lieu de trois, pour la petite nièce dont il ne possédait que quelques lettres et ce petit portrait. "Ce qui m'ennuie, reprit-il, quand nous nous couchâmes, c'est qu'elle n'a là-bas personne pour les vacances... C'est dur pour une petite enfant..."
Evidemment Alcide évoluait dans le sublime à son aise et pour ainsi dire familièrement, il tutoyait les anges, ce garçon ; et il n'avait l'air de rien. Il avait offert sans presque s'en douter à une petite fille vaguement parente des années de torture, l'annihilement de sa pauvre vie dans cette monotonie torride, sans conditions, sans marchandage, sans intérêt que celui de son bon coeur. Il offrait à cette petite fille assez de tendresse pour refaire un monde entier et cela ne se voyait pas.
Il s'endormit d'un coup, à la lueur de la bougie. Je finis par me relever pour bien regarder ses traits à la lumière. Il dormait comme tout le monde. Il avait l'air bien ordinaire. Ca serait pourtant pas si bête s'il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants. »

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit

 

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01/10/2023

Je sentis qu'un point d'appui venait de lâcher

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« Je n'ai jamais ni rencontré cet homme ni eu de relation directe avec lui. C'est seulement lorsqu'il est mort que j'ai compris qu'il était de moi la personne la plus proche, celle qui m'était la plus chère et la plus nécessaire. Je suis écrivain et, comme tous les écrivains, vaniteux et jaloux. Du moins, en ce qui me concerne, je suis un écrivain de la sorte. Il ne m'est pourtant jamais venu à l'esprit de me comparer à lui, jamais. Tout ce qu'il produisait (ce qu'il produisait de bon et de vrai) était tel que plus il écrivait, mieux je m'en portais. J'envie l'art, l'esprit aussi, mais en fait de cœur, je n'éprouve que de la joie. Je considérais qu'il était un ami, que je ne manquerai pas de le rencontrer et qu'il ne tenait qu'à moi que l'occasion se présente. Et soudain, au déjeuner, j'étais en retard et déjeunais seul ce jour-là, je lus qu'il était mort. Je sentis qu'un point d'appui venait de lâcher. Je restais confus un instant avant de comprendre à quel point il m'était cher. Je le pleurai et je le pleure encore. »

Tolstoï à propos de Dostoïevski, cité par Andreï Zonine dans La Vie de Léon Tolstoï

 

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27/09/2023

Après le pathétique discours du Pape François à Marseille...

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« Le monde moderne n’est pas méchant ; sous certains aspects, le monde moderne est beaucoup trop bon. Il est plein de vertus désordonnées et décrépites.

Quand un certain ordre religieux est ébranlé (comme le fut le christianisme à la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices que l’ont met en liberté. Les vices, une fois lâchés, errent à l’aventure et ravagent le monde.

Mais les vertus, elles aussi, brisent leur chaînes, et le vagabondage des vertus n’est pas moins forcené et les ruines qu’elles causent sont plus terribles. Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles. Elles sont devenues folles, parce qu’isolées l’une de l’autre et parce qu’elles vagabondent toutes seules.

C’est ainsi que nous voyons des savants épris de vérité, mais dont la vérité est impitoyable ; des humanitaires éperdus de pitié mais dont la pitié (je regrette de le dire) est souvent un mensonge. Mr Blatchford attaque le christianisme parce que Mr Blatchford a la monomanie d’une seule vertu chrétienne, d’une charité purement mystique et presque irrationnelle. Il a une idée étrange : c’est qu’il rendra plus facile le pardon des péchés en disant qu’il n’y a pas de péchés. (…)

Or il est un cas beaucoup plus remarquable que cet antagonisme de la vérité et de la pitié, c’est celui de la déformation de l’humilité. (…)

Ce dont nous souffrons aujourd’hui, c’est d’un déplacement vicieux de l’humilité. La modestie a cessé tout rapport avec l’ambition pour entrer en contact intime avec la conviction, ce qui n’aurait jamais du se produire. Un homme peut douter de lui-même, mais non de la vérité, et c’est exactement le contraire qui s’est produit. Aujourd’hui, ce qu’un homme affirme, c’est exactement ce qu’il ne doit pas affirmer, c’est-à-dire lui-même ! Ce dont il doute est précisément ce dont il ne doit pas douter : la Raison Divine. (…)

Le nouveau sceptique est si humble qu’il doute de pouvoir apprendre. Ainsi nous aurions tort de nous presser de dire qu’il n’y a pas d’humilité propre à notre époque. Le vérité est qu’il en existe une, très réelle, mais pratiquement plus morbide que les farouches humiliations de l’ascète. L’ancienne humilité était un aiguillon qui empêchait l’homme de s’arrêter et non pas un clou dans la chaussure qui l’empêche d’avancer, car l’ancienne humilité faisait qu’un homme doutait de son effort et cela le poussait à travailler avec encore plus d’ardeur. Mais la nouvelle humilité fait que l’homme doute de son but, ce qui l’arrête tout à fait. (…)

Le péril, c’est que l’intelligence humaine est libre de se détruire elle-même. De même qu’une génération pourrait empêcher l’existence même de la génération suivante, si tous ceux qui la composent entraient au couvent ou se jetaient dans la mer, ainsi, un petit nombre de penseurs peut, jusqu’à un certain point, faire obstacle à la pensée dans l’avenir en enseignant à la génération suivante qu’il n’y a rien de valide dans aucune pensée humaine.

Il est vain de parler de l’antagonisme de la raison et de la foi. La raison est elle même un sujet de foi. C’est un acte de foi de prétendre que nos pensées ont une relation quelconque avec une réalité quelle qu’elle soit. Si vous êtes vraiment un sceptique, vous devrez tôt ou tard vous poser la question : "Pourquoi y aurait-il quelque chose d’exact, même l’observation et la déduction ? Pourquoi la bonne logique ne serait-elle pas aussi trompeuse que la mauvaise ? L’une et l’autre ne sont que des mouvements dans le cerveau d’un singe halluciné ?"

Le jeune sceptique dit : "J’ai le droit de penser par moi-même". Mais le vieux sceptique, le sceptique complet dit : "Je n’ai pas le droit de penser par moi-même. Je n’ai pas le droit de penser du tout."

Il y a une pensée qui arrête la pensée, et c’est à celle là qu’il faut faire obstacle. C’est le mal suprême contre lequel toute autorité religieuse a lutté. Ce mal n’apparaît qu’à la fin d’époques décadentes comme la notre…

Car nous pouvons entendre le scepticisme brisant le vieil anneau des autorités et voir au même moment la raison chanceler sur son trône. Si la religion s’en va, la raison s’en va en même temps. Car elles sont toutes les deux de la même espèce primitive et pleine d’autorité. Elles sont toutes les deux des méthodes de preuves qui ne peuvent elles-mêmes être prouvées.

Et en détruisant l’idée de l’autorité divine, nous avons presque entièrement détruit l’idée de cette autorité humaine par laquelle nous pouvons résoudre un problème de mathématiques. Avec une corde longue et résistante, nous avons essayé d’enlever sa mitre (la religion) à l’homme pontife et la tête (la raison) a suivi la mitre. »

Gilbert Keith Cherterton, Orthodoxie

 

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31/08/2023

Intime, personnel, cosmique, libre et ininterrompu

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« Dans l'oeuvre de Giono, ce que tout être sensible et sain devrait pouvoir percevoir d'emblée, c'est " le chant du monde ". Pour moi, ce chant, dont chaque nouveau livre donne à l'infini des refrains et des variations, est infiniment plus précieux, plus bouleversant, plus poétique que le Cantique des Cantiques. Il est intime, personnel, cosmique, libre et ininterrompu. Il embrasse les trilles de l'alouette, et du rossignol et de la grive ; le bruissement des planètes et le tournoiement à peine perceptible des constellations ; les sanglots, les pleurs, les cris et les gémissements des âmes blessées des mortels, tout comme le rire et les alléluias des élus , la musique séraphique des anges et les hurlements des damnés. »

Henry Miller, Les livres de ma vie

 

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30/08/2023

Avec d'autres yeux...

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« Il n'est pas une époque de l'histoire humaine où le monde ait à ce point regorgé de souffrance et d'angoisse. Et cependant, çà et là, on tombe sur des individus que l'affliction commune n'a pas touché, pas souillé. Pour eux, le monde n'est pas ce qu'il nous semble. Ils voient avec d'autres yeux. Ils vivent dans l'instant, pleinement, ils rayonnent, et ce rayonnement est un hymne perpétuel de joie. »

Henry Miller, Le sourire au pied de l'échelle

 

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29/08/2023

La solitude...

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« Enfant, je me sentais seul, et je le suis encore, parce que je sais des choses et que je dois faire des allusions à des choses dont les autres ne savent apparemment rien, et que, pour la plupart, ils ne veulent pas savoir. La solitude ne vient pas du fait que l'on n'a personne autour de soi, mais du fait que l'on ne peut pas communiquer les choses qui semblent importantes pour soi, ou que l'on a certaines opinions que les autres trouvent inadmissibles. »

Carl Gustav Jung, Ma vie

 

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28/08/2023

Apostrophe de Satan au soleil

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« Et je t’interpelle,
Ô Soleil, pour te dire combien je hais tes rayons
Qui me rappellent l’état d’où je suis tombé.
Combien je te dépassais en gloire et magnificence
Jusqu’à ce que l’orgueil et la funeste ambition provoquèrent ma chute ;
Luttant au ciel contre le souverain unique des Cieux.
– Ah ! et pour quel lieu ? Il ne méritait pas en retour une telle attitude de ma part
Lui qui me créa pour occuper cette place éminente
Et dans sa bonté ne m’adressait aucun reproche.
Mes devoirs non plus n’étaient pénibles.
Que pouvait-on faire de moins que de lui offrir des louanges ?
– Cette récompense la plus facile – et lui offrir de la gratitude ?
Combien elle était due ! Cependant sa bonté infinie ne fit naître que le mal en moi,
Et n’a suscité que le vice ; élevé si haut,
Je haïssais la soumission et pensais que de là,
Je pourrais m’élever encore plus haut et en un moment m’acquitter de la dette immense, de cette gratitude infinie,
Si pesante, payant toujours, devant toujours,
Oublieux de ce que je recevais sans cesse de lui.
Et je ne comprenais pas qu’une âme reconnaissante,
Étant comblée, ne soit pas obligée de s’acquitter mais s’acquitte encore et toujours étant à la fois
Obligé et acquitté : étrange fardeau ?
Si seulement sa puissance avait fait de moi
Un ange inférieur, j’aurais été heureux.
Aucun espoir démesuré n’aurait éveillé l’ambition.
Pourquoi pas ? Quelque force
Aussi grande aurait pu m’attirer et moi, bien que médiocre, faible,
J’aurais été aspiré vers elle ; mais d’autres puissances aussi grandes
Ne tombent pas, et demeurent inébranlées, et armées
Contre toutes les tentations du dedans et du dehors.
As-tu la même liberté de Volonté et le pouvoir de résister ?
Tu l’as. De qui l’as-tu ? Ne devons-nous pas reprocher
À la prodigalité des Cieux l’inégalité de leurs dons ?
Que son amour soit maudit puisque l’amour et la haine
Sont UN pour moi et me cause une douleur éternelle.
De même sois maudit, toi, puisque contre la sienne, ta volonté
À choisi librement ce qu’elle déplore si justement maintenant !
Comme je suis misérable ! Où fuirais-je
Ma colère infinie, ma fureur infinie ?
Partout où je fuis est l’enfer
Et moi-même je suis l’enfer, et dans l’abîme le plus bas, un abîme encore plus bas
Menaçant toujours de me dévorer s’ouvre tout grand
Auprès duquel l’enfer où je souffre semble un ciel.
– Ô alors, laisse-toi fléchir enfin : n’y a-t-il pas place
Pour le repentir et pas place pour le pardon ?
– Aucune si ce n’est par soumission. Et ce mot
La haine me défend de l’articuler, et la crainte de la honte
Auprès des esprits inférieurs que j’ai séduits
Avec d’autres promesses et d’autres vantardises
Autres que la soumission, me vantant que je pouvais soumettre le Tout-Puissant. »

John Milton, Le Paradis perdu

 

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27/08/2023

De toute la masse de leurs préjugés ou ivres de l'ardeur de leurs faux principes

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« Ils se laissent choir de toute la masse de leurs préjugés ou ivres de l'ardeur de leurs faux principes. Les associer, les exorciser, les alléger, les muscler, les assouplir, puis les convaincre qu'à partir d'un certain point l'importance des idées reçues est extrêmement relative et qu'en fin de compte "l'affaire" est une affaire de vie et de mort sans nuances à faire prévaloir au sein d'une civilisation dont le naufrage risque de ne pas laisser de trace sur l'océan de la destinée, c'est ce que je m'efforce de faire approuver autour de moi. »

René Char, "Feuillets d'Hypnos", Fragment 38, in Fureur et Mystères

 

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25/08/2023

Valeurs actuelles = CLIMATO-SCEPTIQUE ?? (Grand Entretien)

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11/08/2023

La Réalité...

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07/08/2023

L'entrepreneur Capitaliste...

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31/07/2023

"Je suis un homme !"

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29/07/2023

GIEC : 30 ans de mensonges - Christian Gerondeau - TVL

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Christian Gerondeau

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14/07/2023

Philippe Muray - Entretien (Malaise dans la civilisation)

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Philippe Muray - Entretien (Malaise dans la civilisation) avec Charles Melman et Alain Finkielkraut, émission "Répliques" (France Culture) - 2005

 

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16/06/2023

Hanté...

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« Je n'ai jamais imaginé qu'on pût être à ce point hanté par une voix, par un cou, par des épaules, par des mains. Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis. »

Romain Gary, La promesse de l'aube

 

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Irina...

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12/06/2023

Philippe Sollers - Entretiens (A voix nue)

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11/06/2023

Philippe Muray - Entretien (Agora - France Culture - 1999)

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21/05/2023

Crever...

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20/05/2023

Des visages de fils à papa

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Ne t'écoute pas...

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« La préoccupation du moi devient à la longue le pire des esclavages. La culture du moi est la culture de notre surface vulnérable; une complication pour vivre, aussi bien que pour mourir. Se détacher, c'est être vraiment. Se libérer de soi, c'est vivre largement, devenir capable de se réjouir de toutes choses en ne dépendant d'aucune. — Mon Dieu, que le bonhomme “Nous-même” est donc encombrant, pour nous encore plus que pour les autres !
Connais-toi, mais ne l'écoute pas ! Marche, et ne te consulte pas ! — Monsieur n'est pas disposé ? — Qu'il marche tout de même ! La disposition lui viendra ensuite. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

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19/05/2023

Longs cheveux bouclés et favoris...

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« L’homme qui venait d’entrer s’appelait Nabil ; un nommé Abdo l’accompagnait, aussi épais et lourd que le premier était mince, mais tous les deux moustachus et les cheveux bouclés, un peu trop longs, avec des favoris épais comme on en portait dans les années soixante-dix du siècle dernier : décennie poilue, époque de décadence, me redisais-je, comme toutes celles où le système pileux des hommes est à la mode, la supériorité des Romains se traduisant par des cheveux courts et la rareté des barbes ; quant aux barbus de l’ère victorienne ou du second Empire, ils sont l’étrange paradoxe d’une époque dont le raffinement allait conduire à la Première Guerre mondiale, et le peu de goût que j’avais pour Karl Marx, et pour Trotski par exemple, venait en grande partie de l’horreur que m’inspiraient la pilosité et les hémorroïdes du premier et la ressemblance du second avec un méchant boutiquier des Buiges, tant il est vrai que les liens que nous nouons avec un penseur, un écrivain, un compositeur, un peintre, dépendent aussi, pour une part dont l’importance reste à mesurer, de celui que nous avons noué avec son visage, et plus largement son corps. »

Richard Millet, La confession négative

 

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15/05/2023

La morale...

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11/05/2023

Irrigation...

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« Ce qui, du judaïsme, au moins pour la Genèse, les livres prophétiques, les psaumes, et quelques livres historiques, irrigue le christianisme nous interdit à jamais, pour peu que nous le fussions, d'être antisémites. »

Richard Millet, Journal Tome IV

 

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10/05/2023

Fidélités

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« C'est une question de savoir si nos fidélités modernes, je veux dire nos fidélités chrétiennes baignant dans le monde moderne, assaillies, battues de tous les vents, battues de tant d’épreuves, et qui viennent de passer intactes par ces deux siècles d’épreuves intellectuelles [...] n’en reçoivent pas une singulière beauté, une beauté non encore obtenue, et une singulière grandeur aux yeux de Dieu. »

Charles Péguy, Un nouveau théologien

 

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