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29/07/2023

GIEC : 30 ans de mensonges - Christian Gerondeau - TVL

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Christian Gerondeau

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14/07/2023

Philippe Muray - Entretien (Malaise dans la civilisation)

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Philippe Muray - Entretien (Malaise dans la civilisation) avec Charles Melman et Alain Finkielkraut, émission "Répliques" (France Culture) - 2005

 

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16/06/2023

Hanté...

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« Je n'ai jamais imaginé qu'on pût être à ce point hanté par une voix, par un cou, par des épaules, par des mains. Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis. »

Romain Gary, La promesse de l'aube

 

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Irina...

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Cliquez sur la photo...

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12/06/2023

Philippe Sollers - Entretiens (A voix nue)

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11/06/2023

Philippe Muray - Entretien (Agora - France Culture - 1999)

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21/05/2023

Crever...

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20/05/2023

Des visages de fils à papa

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Ne t'écoute pas...

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« La préoccupation du moi devient à la longue le pire des esclavages. La culture du moi est la culture de notre surface vulnérable; une complication pour vivre, aussi bien que pour mourir. Se détacher, c'est être vraiment. Se libérer de soi, c'est vivre largement, devenir capable de se réjouir de toutes choses en ne dépendant d'aucune. — Mon Dieu, que le bonhomme “Nous-même” est donc encombrant, pour nous encore plus que pour les autres !
Connais-toi, mais ne l'écoute pas ! Marche, et ne te consulte pas ! — Monsieur n'est pas disposé ? — Qu'il marche tout de même ! La disposition lui viendra ensuite. »

Charles Wagner, L'ami - Dialogues intérieurs

 

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19/05/2023

Longs cheveux bouclés et favoris...

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« L’homme qui venait d’entrer s’appelait Nabil ; un nommé Abdo l’accompagnait, aussi épais et lourd que le premier était mince, mais tous les deux moustachus et les cheveux bouclés, un peu trop longs, avec des favoris épais comme on en portait dans les années soixante-dix du siècle dernier : décennie poilue, époque de décadence, me redisais-je, comme toutes celles où le système pileux des hommes est à la mode, la supériorité des Romains se traduisant par des cheveux courts et la rareté des barbes ; quant aux barbus de l’ère victorienne ou du second Empire, ils sont l’étrange paradoxe d’une époque dont le raffinement allait conduire à la Première Guerre mondiale, et le peu de goût que j’avais pour Karl Marx, et pour Trotski par exemple, venait en grande partie de l’horreur que m’inspiraient la pilosité et les hémorroïdes du premier et la ressemblance du second avec un méchant boutiquier des Buiges, tant il est vrai que les liens que nous nouons avec un penseur, un écrivain, un compositeur, un peintre, dépendent aussi, pour une part dont l’importance reste à mesurer, de celui que nous avons noué avec son visage, et plus largement son corps. »

Richard Millet, La confession négative

 

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15/05/2023

La morale...

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11/05/2023

Irrigation...

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« Ce qui, du judaïsme, au moins pour la Genèse, les livres prophétiques, les psaumes, et quelques livres historiques, irrigue le christianisme nous interdit à jamais, pour peu que nous le fussions, d'être antisémites. »

Richard Millet, Journal Tome IV

 

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10/05/2023

Fidélités

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« C'est une question de savoir si nos fidélités modernes, je veux dire nos fidélités chrétiennes baignant dans le monde moderne, assaillies, battues de tous les vents, battues de tant d’épreuves, et qui viennent de passer intactes par ces deux siècles d’épreuves intellectuelles [...] n’en reçoivent pas une singulière beauté, une beauté non encore obtenue, et une singulière grandeur aux yeux de Dieu. »

Charles Péguy, Un nouveau théologien

 

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09/05/2023

Le détachement...

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« Le détachement n’est pas mépris ni indifférence mais liberté à l’égard de ce qu’on possède et qui nous possède, liberté à l’égard de ces "empreintes" inconscientes qui sont à la source de nos attachements.

(...)

Par le détachement nous pourrions ainsi sortir de notre "mère d’empreinte" et ne plus nous identifier à ce paquet de mémoires qui nous constitue comme individus, nous découvririons alors en nous l’inconnu que nous sommes à nous-mêmes, l’Être essentiel, non attaché à la matrice spatio-temporelle dans laquelle nous avons toujours vécu…

L’attachement est donc une des conditions d’un bon développement physiologique et psychique, le détachement indique un passage au-delà du monde de "l’espèce" vers le monde de l’Esprit ou de l’Être essentiel.

(...)

Le lâcher prise ou le détachement est ainsi plus qu’une simple attitude morale, il substitue à une attitude ego-centrée, une attitude théo-centrée, il implique une authentique métanoïa, ouverture de l’être créé à l’être incréé. »

Jean-Yves Leloup, Manque et plénitude

 

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08/05/2023

Admirer l'installation

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« Ils visitèrent, à Evron, la chapelle Saint Crépin, qu'un artiste anglais avait garnie du sol au plafond de petits papiers blancs, pliés en quatre, en sorte qu'on demeurait dans le narthex pour admirer l'installation.
Une jeune fille, étudiante aux Beaux-Arts du Mans, expliqua au groupe de huit personnes auquel s'étaient adjoints les Chenadec, le sens de cette montagne de papiers.
Une femme coiffée en bol comme Jeanne d'Arc, mais une Jeanne d'Arc qui aurait porté des lunettes et enseigné l'allemand au collège, s'enthousiasma bruyamment : "On dirait qu'une neige immaculée est tombée de la voûte, c'est magnifique, déroutant, splendide !"
Les autres visiteurs n'osaient pas ouvrir la bouche, se félicitant, somme toute, qu'une illuminée eût pris la parole. Un impie, cependant, formula une hypothèse inverse : "C'est facile de remplir une chapelle avec de la paperasse, mais votre gugusse, là, je suis sûr qu'il n'oserait pas faire la même chose dans une mosquée !"
À ces mots, Jeanne d'Arc s'enflamma illico, s'indignant qu'on puisse entendre ici de tels propos, et d'un goût plus que douteux. Elle espérait visiblement, par la chaleur de son indignation, entraîner à sa suite le reste du groupe pour anéantir socialement le blasphémateur.
Cependant, les autres visiteurs regardèrent ailleurs ou se parlèrent entre eux ; seul un petit pépère moustachu, en socquettes blanches dans des sandales en cuir, murmura timidement : "Oui, ça ne se dit pas, tout de même..." Et chacun de retourner à sa voiture, plantant là le professeur d'allemand qui, sans public en mesure d'apprécier la qualité de ses batailles, dut battre en retraite, comme un feu s'éteint faute de brindilles à consumer. »

Patrice Jean, L'homme surnuméraire

 

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07/05/2023

Tout le malheur des hommes est l’impossibilité où ils sont de demeurer seuls dans une chambre ?

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Philippe Sollers - 28/11/1936 - 05/05/2023

 

« Je m’étonne toujours de constater à quel point ils ou elles ont peur d’être seuls… Alors que, pour moi, c’est depuis toujours le plaisir fondamental, les yeux ouverts du petit matin vide, la soirée qui n’en finit pas, la beauté insensée des murs…
J’aime manger seul au restaurant ; j’aime rester seul trois jours sans adresser la parole à personne… J’aime sentir le temps passer pour rien, n’importe où, dormir, dépenser le temps, me sentir le temps lui-même courant à sa perte… Je suis là, encore un peu là, et un jour je ne serai plus là, je boucle doucement sur moi ma place dans la bande dessinée, la rapide atmosphère ambiante… Je me sens de passage, agréablement, simplement, je n’ai pas peur…
Tout le malheur des hommes est l’impossibilité où ils sont de demeurer seuls dans une chambre ? Oui, avec Pascal sur la table de nuit, ça devrait suffire, cependant, pour la grande nuit du séjour parmi les hommes… Café très fort, whisky, tabac, radio… Et vogue la plage ! Et plane le temps ! De temps en temps, je loue une chambre d’hôtel, pas loin de chez moi… Je vois tout comme si j’étais en visite dans le coin où j’habite, j’ai l’impression de venir faire une étude après ma mort sur ma vie dans la région… »

Philippe Sollers, Femmes

 

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28/04/2023

"Pas d’histoires !"

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« Peur de déplaire, peur de se faire des ennemis, peur de ne pas penser comme tout le monde, peur de peindre la réalité, peur de dire la vérité. Mais, en fait, ce sont tous les Français qui, depuis le collège et dès le collège, ont été élevés sous le drapeau vert de la peur. Résultat : le mot d’ordre national "Pas d’histoires !" ; la maladie nationale : l’inhibition. Depuis près d’un siècle, depuis vingt ans plus encore, on injecte à notre peuple une morale où ce qui est résistant est appelé "tendu", où ce qui est fier est appelé "hautain", où l’indignation est appelée "mauvais caractère", où le juste dégoût est appelé "agressivité", où la clairvoyance est appelée "méchanceté", où l’expression de "ce qui est" est appelé "inconvenance", où tout homme qui se tient à des principes et dit non, est décrété "impossible", où tout homme qui sort du conformisme est "marqué" (comme on dit dans le langage du sport) ; où la morale se réduit presque uniquement à être "bon", que dis-je, à être "gentil", à être aimable, à être facile ; où la critique se réduit à chercher si on est moral, et moral de cette morale-là. Avec cela le christianisme ou ses séquelles, l’humanitarisme, le pacifisme, l’irréalisme, la place donnée aux "affaires de cœur", un énervement systématique et sans cesse plus accentué de la justice, et vous aurez la morale, je veux dire la glaire horrible déglutie par l’école, par le journal, par la radio, par le ciné, par la tribune et par la chaire et dans laquelle baigne et marine notre malheureux peuple depuis nombre de générations. Étonnez vous, après cela, qu’il flanche, pour le petit et pour le grand ! »

Henry de Montherlant, L'équinoxe de Septembre

 

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27/04/2023

Dispense...

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« Tout patriote est dur aux étrangers : ils ne sont qu’hommes, ils ne sont rien à ses yeux. Cet inconvénient est inévitable, mais il est faible. L’essentiel est d’être bon aux gens avec qui l’on vit. Au dehors le Spartiate était ambitieux, avare, inique ; mais le désintéressement, l’équité, la concorde régnaient dans ses murs. Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »

Jean-Jacques Rousseau, L'Émile ou de l'Education

 

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26/04/2023

Enfant civilisé...

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« La découverte hier d'un nouveau cas d'enfant civilisé a vivement ému l'opinion. Les services sociaux ont reçu un signalement de voisins choqués par les bonnes manière de ce garçonnet de dix ans qui se trouve aujourd'hui dans un état lamentable : il parle avec aisance quatre langues, connaît le grec et le latin, joue du violon, du piano, touche même du clavecin. Il s'exprime avec raffinement et distingue sans coup férir un Titien d'un Tintoret. L'enfant a été immédiatement retiré à sa famille et placé dans un foyer. Ses parents devraient être mis en examen dans la soirée. »

Éric Chevillard, L'Autofictif

 

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25/04/2023

Trouver la force de tendre les bras

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« Lorsque nous étreint le sentiment que personne ne peut nous rejoindre, que cette solitude ne se défera pas de nous, il faut encore trouver la force de tendre les bras, d'embrasser, d'aimer, de le dire, de le recommencer, d'entendre le murmure de cette voix sauvage qui vous appelle très en deçà du commencement. »

Anne Dufourmantelle, Puissance de la douceur

 

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24/04/2023

J'appartenais désormais à l’autre race

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« C’est en 1952, sur le pont du navire où j’accomplis mon premier voyage à l’étranger, que j’échangeai avec le soleil la poignée de main de la réconciliation. Depuis ce jour, je suis devenu incapable de lui fausser compagnie. Le soleil fut désormais mon compagnon sur la grand-route de ma vie. Petit à petit, ma peau a bruni sous son hâle, signe que j’appartenais désormais à l’autre race. »

« Je conclus que si le pouvoir corrosif des mots avait quelque fonction créatrice, c’est dans la beauté formelle de ce "corps idéal" qu’il devait trouver un modèle, et que l’idéal, dans les arts du verbe, devait reposer uniquement sur l’imitation de cette beauté physique, en d’autres termes, sur la poursuite d’une beauté exempte absolument de toute corrosion. »

Yukio Mishima, Le soleil et l'acier

 

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23/04/2023

Eduquer mon corps...

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« S’il était vrai que mon moi fût ma demeure, mon corps figurait en ce cas un verger à l’entour. Il m’était loisible soit de cultiver à plein ce verger, soit de le laisser envahir par la mauvaise herbe. Libre à moi de choisir, mais cette liberté n’allait pas de soi autant qu’on pourrait le croire. Bien des gens, à la vérité, vont jusqu’à baptiser “destinée” les vergers de leur demeure.
Un beau jour, il me vint à l’esprit de cultiver mon verger de toutes mes forces. À cette fin, j’utilisai le soleil et l’acier. »

« Le besoin où j’étais d’éduquer mon corps aurait pu être prévu dès l’instant où je ressentis l’attirance des données profondes de la surface. Je savais que la seule chose qui pouvait fortifier une telle idée c’était le muscle. Qui accorde la moindre attention à un théoricien d’éducation physique décrépit ? »

Yukio Mishima, Le soleil et l'acier

 

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11/04/2023

Alain de Benoist face à Rioufol (CNews)

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30/03/2023

Une queue avec du désespoir autour

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« Mais Paris, dans les années trente, pour un Algérien — on disait alors un "métèque" — sans le rond, c’était dur.

Je ne sais pas si tu te souviens de Bradley. Non ? Eh bien, c’était un Américain du type prématuré, je veux dire qu’il était déjà paumé en 1934.
Il y avait à l’hôtel de l’Europe, rue Rollin, à Paris, un dessinateur anglais, Yan Petersen, qui m’invitait à bouffer parfois, et qui me mettait toujours en garde contre Bradley. Ses parents lui avaient coupé les vivres et il avait trouvé un truc. Il y avait alors rue de Miromesnil un claque très spécial. Les bonnes femmes venaient se servir. Et parfois, elles étaient accompagnées du mari. Bradley se faisait deux mille balles par mois comme ça. Il est venu me proposer le truc. Je l’ai assommé avec une bouteille. J’étais indigné jusqu’aux larmes parce que s’il osait me proposer ça, c’est que ça se voyait... Je veux dire, il voyait que j’étais désespéré. Son "offre" soulignait ma situation, le cul-de-sac pour un Algérien de vingt et un ans à Paris, sans ami. C’était l’époque où tes parents m’invitaient à bouffer. J’ai chialé — je crois que je n’ai jamais autant chialé de ma vie — et si j’ai réagi avec tant de violence — j’aurais pu le tuer — c’était que j’étais tenté.
Je ne me l’avouais pas en moi-même, mais j’étais tenté. Tu comprends, je débordais d’appétit, et je n’avais pas de petite amie, rien. Ça me montait à la gorge. Alors, rien que cette idée qu’il y avait là un moyen de me débarrasser de mon excédent, c’était déjà tentant. Parce que ces bonnes femmes n’étaient pas toutes vieilles et moches, d’après Bradley — elles étaient souvent belles et vicieuses, ou leurs maris étaient vicieux. Alors, tu comprends... tu comprends... J’avais vingt et un ans et j’en débordais, il y avait là des filles qui attendaient et on te payait par-dessus le marché. Il y avait encore autre chose. Il y a ce côté particulièrement macho, surtout chez les jeunes. L’envie de faire le dur, le vrai et le tatoué. Le côté "non seulement je l’ai baisée, mais elle m’a même payé pour ça !" et l’envie de dire tiens ! prends ça ! à la société, lui cracher dessus, en refusant ses lois, son "honneur". Il y a tout, quoi. Tu es paumé. Tu n’es plus qu’une queue avec du désespoir autour.
Le seul truc dont tu es sûr, qui marche, qui ne te lâche pas, c’est l’érection. Tout autour est angoisse, c’est la seule certitude. Et si tu n’as pas de témoin intérieur, tu es foutu. C’est pourquoi je ne pardonne jamais aux vieilles pédales ou aux vicelards à fillettes qui font du prosélytisme auprès des gosses, avec du fric, des vêtements, des gueuletons, des bagnoles. C’est tous des trafiquants de drogue, même sans drogue...

La sexualité n’est pas passible de jugements moraux, mais elle l’est, lorsqu’elle exploite la misère et le désarroi. J’ai donc assommé Bradley et j’ai été embarqué par les flics et c’est le père Gliksman, qui était de passage à Paris, qui est venu me sortir de là. Il était alors consul honoraire de Pologne à Nice et faisait le poids. Je suis rentré chez moi, rue Rollin, et j’ai pleuré pendant vingt-quatre heures. J’avais une envie terrible d’aller dans ce claque : pas pour le pognon mais pour baiser, tout simplement. Ce salaud de Bradley m’avait décrit de belles panthères parfumées sous tous rapports et moi, je n’avais rien à me mettre sous la dent. Tu peux être tranquille que s’il n’y avait pas l’œil qui n’a jamais été dans la tombe et qui n’y sera jamais, pour moi, et qui est toujours là, j’y serais allé et je ne sais pas ce que je serais devenu, après, parce que je ne me le serais jamais pardonné. Je me serais considéré comme une saloperie. Et si tu te considères comme une ordure, tu en deviens une à coup sûr. »

Romain Gary, La nuit sera calme

 

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29/03/2023

Cette pointe d'épingle...

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« FRANÇOIS BONDY : Pourquoi as-tu accepté de te livrer ici, alors que tu vis très replié sur toi-même ?

ROMAIN GARY : Parce que je vis très replié sur moi-même... Et je n’éprouve aucun frisson d’amour-propre à l’idée de m’ouvrir à n’importe qui — j’aime bien "n’importe qui", c’est un copain — et de me livrer à l’ "opinion publique", parce que mon "je" ne me contraint à aucun égard envers moi-même, bien au contraire. Il y a l’exhibitionnisme, et il y a la part du feu. Le lecteur décidera lui-même s’il s’agit de l’un ou de l’autre. "Gari" veut dire "brûle !" en russe, à l’impératif — il y a même une vieille chanson tzigane dont c’est le refrain... C’est un ordre auquel je ne me suis jamais dérobé, ni dans mon œuvre ni dans ma vie. Je veux donc faire ici la part du feu pour que mon "je" brûle, pour qu’il flambe, dans ces pages, au vu et au su, comme on dit. "Je" me fait rire, c’est un grand comique, et c’est pourquoi le rire populaire a souvent été un début d’incendie. "Je" est d’une prétention incroyable. Ça ne sait même pas ce qui va lui arriver dans dix minutes mais ça se prend tragiquement au sérieux, ça hamlétise, soliloque, interpelle l’éternité et a même le culot assez effarant d’écrire les œuvres de Shakespeare. Si tu veux comprendre la part que joue le sourire dans mon œuvre — et dans ma vie — tu dois te dire que c’est un règlement de comptes avec notre "je" à tous, avec ses prétentions inouïes et ses amours élégiaques avec lui-même. Le rire, la moquerie, la dérision sont des entreprises de purification, de déblaiement, ils préparent des salubrités futures. La source même du rire populaire et de tout comique, c’est cette pointe d’épingle qui crève le ballon du "je", gonflé d’importance. C’est Arlequin, Chaplin, tous les "soulageurs" du "je". Le comique est un rappel à l’humilité. Le "je" perd toujours son pantalon en public. Les conventions et les préjugés essayent de cacher le cul nu de l’homme et on finit par oublier notre nudité foncière. »

Romain Gary, La nuit sera calme

 

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